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Crise financière mondiale [info only]


debonneguerre
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Messages recommandés

Jacques SAPIR sur l'assouplissement de BALE 3 et prémices de guerre des changes autour du Yen, ou la dévaluation comme arme économique..

http://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=hJeocEGOf9k#!

J'adhère à sa conclusion sur les banques qui demeurent très actives sur les activités spéculatives mais financent peu les activités productives.

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L'emploi en France, triste tout de même.

http://www.latribune.fr/regions/aquitaine/20130107trib000741080/emploi-apres-le-plombier-voici-le-boucher-polonais-.html

Emploi : après le plombier, voici le boucher polonais

En plein développement, La Charcuterie bordelaise a besoin d'embaucher 20 nouveaux salariés en 2013. Mais, malgré la crise et la montée du chômage, les offres de la PME ne trouvent pas preneur en France : elle va donc devoir recruter en Pologne.

Arnaud Chedhomme est un homme désespéré, ou pas loin de l'être : « J'ai besoin de recruter 40 personnes en deux ans, mais les Français ne sont pas intéressés, alors que je propose 1 600 euros nets par mois pour 35h par semaine à un débutant sans qualification », se lamente le PDG de « La Charcuterie bordelaise », société spécialisée dans la production de charcuterie et de produits labellisés de boucherie traditionnelle du Sud-Ouest. Pourtant, le chef d'entreprise n'est guère exigeant sur les critères : « Je veux juste que les candidats aient envie. On les formera au métier, avec diplôme à la clé ! Je suis même prêt à offrir des contrats en alternance », précise-t-il.

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L'emploi en France, triste tout de même.

http://www.latribune.fr/regions/aquitaine/20130107trib000741080/emploi-apres-le-plombier-voici-le-boucher-polonais-.html

Emploi : après le plombier, voici le boucher polonais

C'est pas boucher, c'est charcutier !

Et là, me direz vous, et alors ?

Ben alors, ça n'a rien n'a voir.

Parce que boucher payé 1600€/mois net à Bordeaux, moi je signe de suite.  =)

Dans la boucherie, vous pouvez toujours quitter le boulot avec une pièce de viande pas dégueux, donc il y a un bon avantage en nature.

Charcutier, si on me dit, "ouais, tu peux prendre le paté de tête là!" , ben je vomis sur place ...  :P

Nan la charcutaille, ça pue.

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Marc Fiorentino - 3 janvier :

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Marc Fiorentino - 4 janvier :

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Marc Fiorentino - 7 janvier :

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Marc Fiorentino - 8 janvier :

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Roubini: les États-Unis au bord d'une nouvelle crise

Les États-Unis sont loin d’être tirés d’affaire malgré l’entente intervenue dans la nuit du Jour de l’An pour éviter de frapper le « mur fiscal », affirme le célèbre économiste Nouriel Roubini.

Selon lui, le dysfonctionnement du système politique américain fait en sorte que les États-Unis feront bientôt face à une nouvelle crise fiscale… dans deux mois.

«Si aucune action n’est prise d’ici le 1er mars, 110 milliards de réductions de dépenses entreront en vigueur», écrit dans le Financial Times celui qu’on surnomme Dr Doom, car il avait prévu la crise financière de 2007-2008. Les défis seront donc de taille pour les républicains et les démocrates déjà à couteaux tirés.

D’une part, la dette américaine atteindra son plafond. Il a été plusieurs fois renégocié dans le passé, mais ce processus est douloureux. À l’été 2011, cela avait provoqué de l’instabilité sur les marchés financiers.

D’autre part, les élus américains devront commencer à débattre des mesures à prendre à moyen terme pour assainir les finances publiques et réduire la dette du pays, qui s’élève actuellement à 16 443 milliards de dollars américains (en 2012, le déficit du gouvernement fédéral représentait 8,5% du PIB).

«Cela mènera à une autre dispute entre les républicains, qui veulent réduire la taille du gouvernement fédéral, et les démocrates, qui veulent le maintenir mais sans être sûr de la manière de le financer», écrit Nouriel Roubini.

À ses yeux, on doit s’attendre à des débats épiques entre les deux partis. Par exemple, les États-Unis doivent-ils introduire une taxe sur la valeur ajoutée ? Une taxe à taux unique ? Des taxes plus élevées ou moins élevées sur le revenu ? Une taxe sur le carbone?

«Ce sera bientôt bordélique», soutient l’économiste.

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Le gouvernement Allemand et Volkswagen ont décidé en secret la mort de l'industrie automobile Française.

Les surcapacités Européennes devront être résorbées en sacrifiant les agneaux Peugeot et Citroën (pour commencer...). A moins que Peugeot ne rachète... Opel. (...). C'est ça le plan ? Racheter une marque moribonde avec une image de marque dont l'attractivité est proche du zéro absolu ? Deux ânes morts peuvent-ils faire un cheval de course ?

Comme si Merkel allait laisser faire alors que les élections se rapprochent en Allemagne.

“Volkswagen has chosen to wipe out PSA,” a source in President François Hollande’s entourage told Le Monde. PSA Peugeot Citroën, Europe’s second largest automaker, is teetering. Volkswagen Group, Europe’s largest automaker, appears invincible. Its brands range from entry-level Škoda to exotic Bugatti, with SEAT, Volkswagen, Audi, Porsche, Bentley, and Lamborghini in between. It wants to reduce overcapacity in Europe “on the backs of the French,” the source said. But now a secret plan has seeped from the woodwork at the Ministry of Finance—a desperate, misbegotten, taxpayer-funded deal.

The new car market in France is morose. Sales in 2012 dropped 13.9% from the miserable levels of 2011. PSA sank even deeper into that quagmire, with sales dropping 17.5%. All hopes had been riding on its new Peugeot 208 that hit the streets in the fall. But hope has turned into disappointment. An initial restructuring plan was nixed by the government. Nevertheless, PSA will shutter its plant at Aulnay (Seine-Saint Denis) and lay off 8,000 people ... by 2014  [As Cars Burn In France, The Industry Of Hope Booms].

The company has been bleeding cash. Its finance subsidiary, Banque PSA Finance, was bailed out by taxpayers last fall to the tune of €7 billion—a bailout that came under heavy fire from Renault, Ford, and the German state of Lower Saxony, which owns 20% of Volkswagen.

Saving PSA without major restructuring, and layoffs, has become a government priority. Economy Minister Pierre Moscovici, who is rumored to be close to the Peugeot family—which owns 30% of PSA—dropped some hints about the secret plan Sunday evening. He was discussing PSA, “a strong company” that happened to be in a “severe crisis.” More government help? “It’s without doubt necessary to go further,” he said. “It would be up to the executives to initiate the rapprochement that they find useful, and we are here both to accompany them and to weigh in that direction.”

Then the leaks emerged. “If car sales collapse in Europe as they did in 2012, PSA won’t make it through the first half,” a source at the Ministry of Finance told Le Monde.

Bailouts are designed to protect stockholders, bondholders, and other stakeholders, especially the elite—such as the Peugeot family—at the expense of taxpayers. A real restructuring through a bankruptcy, after the model of GM, would wipe out the Peugeots’ investment and would slam the banks that own much of the debt. Not a good option.

Hence the secret plan. The government is deeply worried about Volkswagen’s strategy of lowering its prices in Europe. The source explained the thinking: Volkswagen can afford it as it sits on €25 billion in cash, but PSA cannot afford it.

A form of governmental dementia. Volkswagen, despite lowering its prices, is immensely profitable. It’s not a perceived pile of cash that gives it the power to lower prices, but its operating efficiencies, cost structure, and booming sales in China and the US. But even Volkswagen’s sales dropped 5.1% in France last year. The marauders in Peugeot’s and Citroën’s backyard were Kia and Hyundai whose sales, albeit a fraction of those of the giants, jumped 18.1% and 42.2% respectively!

Nevertheless, to throw a monkey wrench into Volkswagen’s presumed strategy of wiping out PSA, the government has come up with an ingenious plan: push PSA to acquire GM’s European subsidiary that has been bleeding to death for years, and whose sales in France have crashed last year by 23.8%—Opel.

Simple: take two dying cats and make a healthy one out of them. And do so without major surgery. Or, as Le Monde’s source would have it, build a European champion able to resist the German attacks.

The idea had bubbled up in September as PSA and GM were nitpicking through the details of their new alliance. GM ought to trade Opel for more shares in PSA. But GM rejected it; it was already stuck with 7% of PSA and didn’t want to get dragged deeper into the quagmire. GM had also been scared off by hot-headed declarations of various government officials in response to PSA’s now nixed restructuring plan. Explains the source at the Finance Ministry: “The only way to convince the Americans would be for PSA to buy Opel directly.”

There are some roadblocks. PSA doesn’t have the means. It would require an infusion of government capital, which has been discussed over the last few months, particularly during the Banque PSA Finance bailout. But the Peugeot family stonewalled a dilution of its holdings. And there was resistance among some elected officials and within the Finance Ministry. “It would nationalize the losses of a private company that is responsible for its own difficulties,” groused an enraged bureaucrat.

Indeed. And it would create the worst possible automaker, one that would not be able to exist without taxpayer subsidies. Both are lousy players in the same tough markets with uncompetitive products in the very segment that is in most trouble, the mid-range. But it might be a relief for GM, which for years has been desperately trying to shed Opel. If it could just get unstuck from PSA as well.

And more on governmental dementia, by Bianca Fernet, stilettos-on-the-ground economist in Argentina. The dust has settled—for the time being—from the drama of the US Court rulings regarding Argentina’s payment on defaulted bonds. But it remains a confounding snaggle. And an appeal is coming. It will certainly be a titillating February. Read.... Argentina’s Bonds, Defaults, and Vultures.

Gargantua et Pantagruel, les ogres obèses et boulimiques sont incapables d'envisager un seul instant d'entreprendre un régime. Mais comme le frigo est vide, ils décident donc de se repaître de la chair de leurs enfants...

Les épargnants de nombreux pays, inquiets de constater la mise en place d'une kleptocratie de confort car les gouvernements manquant de courage politique, ou de temps, ou souvent des deux, se tournent de plus en plus vers la conversion de leur épargne en des supports qui la met à l'abri des circuits financiers et du risque de captation. L'argent physique est un de ses supports.

La vente des pièces "Silver Eagle" a repris le 7 janvier 2013. Sur cette seule journée, 3 937 000 pièces ont été vendues... Soit en une journée de janvier 2013, l'équivalent des deux tiers des ventes globales de janvier 2012 (!) Le price ratio de l'argent étant encore de 55 pour 1 (vs Or), cela reste très probablement une excellent placement alors que la demande est très soutenue et les prix maintenus artificiellement bas.

In mid-December, the US Mint announced the suspension of Silver Eagle sales for 3 weeks, as they shut down ASE sales early for 2012, and announced that sales of 2013 Silver Eagles would begin on 1/7/2013.

For the first week of 2013 the mint’s 2013 silver sales totals remained at 0 with production halted, but that changed quickly Monday, as the US Mint announced 3.937 million Silver Eagles were sold in a single day on Monday 1/7!

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Xerfi Canal invite Philippe Moati.

Programme pour les Français en 2013 (2014, 2015, etc...) : - "Dites-moi de quoi vous avez besoin... et je vous expliquerai comment vous en passer."

Philippe Moati est professeur d'économie à l'université Paris-Diderot. Après avoir été directeur de recherche au Crédoc où il s'est affirmé comme un spécialiste du commerce, il est désormais coprésident de l'Observatoire Société et Consommation (Obsoco). Il a notamment publié "L'Avenir de la grande distribution".

Avec plus sérieusement de bonnes idées comme une lutte législative contre l'obsolescence programmée.

[dailymotion=640,390]xwkt33[/dailymotion]

Stéphane Soumier et Jean-Pierre Petit, Président des Cahiers Verts de l'Economie sur BFM Business - sur la Réforme Bancaire :

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Une pièce de 1000 Milliards de Dollars ? Idée saugrenue ? Folie furieuse des américains ? La dernière solution : l'inflation ? Quoique avec des taux de dette pareils, on peut craindre l'hyperinflation et sa conséquence historique cyclique : la Guerre.

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Olivier Delamarche : Pourquoi se limiter ? Autant faire seize pièces de Platine de 1000 Milliards... Et hop ! Plus de dette ! C'est simple, non ? ...Non ?

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Philippe Béchade sur BFM le 2 janvier : "Quel suspense ! On a eu peuuuuuuuuuuuuur...."

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Et le 12 septembre 2012, petit rappel des prévisions 2013 de Emmanuel Le Chypre sur BFM : 0% de croissance, pression fiscale, chômage délirant... (si tout va bien... ?)

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Comment décrypter ce chiffre de 0% de croissance en 2013?

Emmanuel Lechypre : En matière de croissance, l'élan que va transmettre l'année 2012 à l'année 2013 est nul. Il n'y aura pas d'acquis de croissance en 2013 et nous ne prévoyons pas de reprise au printemps. D'un côté,trois contraintes majeures pèsent sur la consommation. Il s'agit de la montée du chômage, de la hausse de la pression fiscale et de la modération salariale. D'un autre côté, le commerce extérieur est pénalisé par l'environnement international qui est dégradé notamment en Europe. Enfin, l'investissement des entreprises sera impacté par la faiblesse de la demande et par le manque de visibilité fiscale et réglementaire (voir notre vidéo).

En quoi les prévisions établies par BFM Business diffèrent des estimations existantes?

Notre force, ce sont les capteurs que l'on déploie depuis notre poste d'observation absolument unique de la vie économique. Grâce à notre double casquette d'économistes et de journalistes, nous sommes en contact permanent avec les économistes des banques, des instituts, de l'Insee, de Bercy, des banques et des institutions internationales... Ainsi, nous recevons leur littérature, nous nous en imprégnons, nous suivons les grandes inflexions de la pensée. Nous sommes aussi au contact des dirigeants politiques qui prennent des décisions évidemment majeures sur le cours de l'économie. Et puis surtout, nous sommes au contact de ceux qui font l'économie au quotidien, c'est-à-dire les chefs d'entreprises! Nous les voyons sur le terrain, dans nos studios, ils nous écoutent et nous font part de leur sentiment.

Et bientôt vous publierez d'autres indicateurs...

Nous publierons régulièrement des indicateurs exclusifs sur les grands secteurs d'activité. Ils seront les éléments d'un tableau de bord de l'économie française et internationale, qui ira au-delà des indicateurs, avec une analyse des tendances de tous les grands postes, et qui sera mis à jour sur notre site internet (BFMbusiness.com). Nous parlerons évidemment de ces prévisions à l'antenne (TV et radio). Un blog permettra aussi d'accéder aux meilleurs experts et aux meilleures analyses. Une enquête sera également réalisée chaque année auprès des 100 plus grandes entreprises françaises.

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La ministre de la Culture dénonce « la concurrence déloyale » faite par le distributeur en ligne au détriment de Virgin Megastore, les entreprises comme Amazon n'étant pas imposées comme celles qui sont localisées en France.

http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/service-distribution/actu/0202487886397-depot-de-bilan-de-virgin-megastore-filippetti-charge-amazon-526818.php

Pour rappel :

Amazon va créer une plateforme logistique en Bourgogne

L'Expansion.com

Le groupe américain va créer une troisième plateforme logisitique en France. Plus d'un millier d'emplois pourraient y être créés.

http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/amazon-va-creer-une-plateforme-logistique-en-bourgogne_297690.html

Un millier d'emploi gagné en juin 2012, un millier perdu en janvier 2013.

Changement de modèle ou concurrence déloyale?

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La ministre de la Culture dénonce « la concurrence déloyale » faite par le distributeur en ligne au détriment de Virgin Megastore, les entreprises comme Amazon n'étant pas imposées comme celles qui sont localisées en France.

http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/service-distribution/actu/0202487886397-depot-de-bilan-de-virgin-megastore-filippetti-charge-amazon-526818.php

Pour rappel :

Amazon va créer une plateforme logistique en Bourgogne

L'Expansion.com

Le groupe américain va créer une troisième plateforme logisitique en France. Plus d'un millier d'emplois pourraient y être créés.

http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/amazon-va-creer-une-plateforme-logistique-en-bourgogne_297690.html

Un millier d'emploi gagné en juin 2012, un millier perdu en janvier 2013.

Changement de modèle ou concurrence déloyale?

Amazon! Vous avez dit Amazon?

http://leparisienliberal.blogspot.fr/2013/01/gentil-virgin-france-vs-mechant-amazon.html?m=1

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Le « prix Nobel » d’économie James Buchanan est mort hier. Un trop court billet pour rappeler quelques éléments de son œuvre…

James M. Buchanan (1919-2013) est mort hier 9 janvier. Prix de la Banque de Suède  en 1986 (Nobel d’économie), je vous avais déjà parlé de lui dans un précédent billet sur la dette publique et les conflits d’intérêts entre générations.

James Buchanan est un des fondateurs de l’école des choix publics, une branche de l’économie qui analyse la rationalité des décisions politiques, non pas du point de vue de l’intérêt général, mais de l’intérêt particulier des décideurs politiques et des régulateurs. L’intuition fondamentale de James Buchanan est que les individus en charge des décisions étatiques ont, comme tout un chacun, leurs propres intérêts et contraintes, de sorte qu’on puisse attendre de la puissance publique, en certaines circonstances, des décisions à la fois rationnelles et contraires à l’intérêt général.

Cette évidence aiderait les Français à résoudre leur amour schizophrène de l’Etat.  Nos concitoyens ont en effet ce paradoxe d’une extrême défiance vis-à-vis de leur classe politique et d’un immense amour de l’étatisme. Mais la distinction entre l’Etat et les individus qui le composent n’est qu’une abstraction ignorante de la réalité : l’Etat ne décide de rien, ce sont les individus en charge de l’Etat qui prennent les décisions. Les pouvoirs délégués à l’Etat sont in fine délégués à des individus particuliers, avec leurs défauts et leurs motivations propres. L’étude de l’Etat, non au seul regard de l’intérêt général mais aussi et surtout des intérêts particuliers des personnes le composant, était l’objet de la théorie du choix public  : « la politique sans romance », comme l’appelait Buchanan.

Prenons l’exemple de la dette publique. James Buchanan s’était impliqué dans le débat politique américain lorsqu’avait été envisagé de rendre le déficit public inconstitutionnel. Suivant le principe d’équivalence ricardienne, Buchanan expliquait que le principal effet de la dette publique était de transférer du pouvoir d’achat des générations futures vers les générations présentes. Si l’Etat était aussi soucieux du bien-être des générations futures que des générations présentes, il ne devrait trouver aucun intérêt au déficit public. Et lorsqu’on considère l’Etat comme en charge de l’intérêt général, on y inclut généralement les générations futures. Hélas, du point de vue pratique, une différence majeure distingue les générations présentes des générations futures. Les premières votent, pas les secondes. Il est donc dans l’intérêt du gouvernement d’offrir des services publics aux générations présentes qui seront payés par les générations futures en charge de la dette. D’un point de vue politique, cela équivaut à pouvoir taxer des enfants et des personnes à naître,  sans leur accorder une représentation politique. Il est donc logique et rationnel, du point de vue des électeurs et de leur représentants politiques, de voter des budgets en déficit. Pourtant, cela est contraire à l’intérêt général pour peu qu’on y inclut les générations futures.

L’HÉRITAGE DE JOHN MAYNARD KEYNES

L’explication romancée qui justifie le déficit public se trouve dans la Théorie Générale (1936) de John Maynard Keynes.  Mais comme je vous l’expliquais dans un billet sur Keynes, ce dernier ne suggérait de déficits qu’en période de crise, et la rigueur le reste du temps. La meilleure preuve que l’explication keynésienne est une romance qui cache la vraie motivation politicienne est que le déficit public a depuis des décennies un caractère permanent.

La critique que fait James Buchanan du keynésianisme en 1977 est, de ce point de vue, particulièrement intéressante et originale. La plupart des économistes libéraux se sont en effet attachés à dénoncer la fausseté du modèle keynésien. En revanche, James Buchanan en a attaqué la naïveté institutionnelle. En admettant que les keynésiens aient raison, et qu’en certaines circonstances il soit utile que le budget de l’Etat soit en déficit, l’y autoriser le conduira en réalité au déficit permanent. Buchanan accuse Keynes d’ignorer naïvement l’ordre institutionnel d’une démocratie, et explique que la conséquence principale de sa théorie économique n’est pas de permettre à Etat d’être en déficit en période de crise, mais de lui donner le prétexte pour être en déficit permanent, car il est toujours agréable aux électeurs (et donc favorable aux politiciens) de se voir offrir plus de dépenses publiques sans hausse des impôts. Ainsi, le déficit public doit être interdit, non que la théorie keynésienne ne soit pas pertinente au regard de la macroéconomie, mais parce qu’elle ignore qu’étant donné le fonctionnement d’une démocratie, le déficit public ne sera pas seulement utilisé en ces quelques circonstances où les keynésiens le jugent utile, mais aussi  et surtout lorsqu’ils le jugent néfaste ! L’analyse de la politique économique doit donc s’appuyer à la fois sur la science économique ET sur la science politique.

LE RÔLE DE LA CONSTITUTION

En économie, on distingue la simple étude du comportement des agents économiques dans un jeu ayant certaines règles, et la conception de règles du jeu pour lesquelles le comportement des agents mènera à un résultat optimal. La conception de ses règles cherche à réduire la différence entre ce qu’on attend des individus, et ce que dictent leurs intérêts égoïstes. Pour les agents privés, ces règles du jeu se trouvent dans les Codes juridiques et les réglementations. Mais dans le cas du gouvernement, la loi ne constitue pas une règle du jeu, vu que c’est précisément l’objet du pouvoir politique que de pouvoir modifier les lois. La législation est donc l’objet du jeu et non sa règle. Les règles du jeu qui s’appliquent aux gouvernements se trouvent dans la Constitution, qui doit être établie de sorte de minimiser leurs comportements égoïstes et néfastes.

La suite logique de l’œuvre de Buchanan était donc la création d’un nouveau champ d’étude, les « Constitutional Economics », qui consiste à définir ses règles du jeu. Il s’agit d’un croisement entre la philosophie politique, qui définit en amont l’objectif de l’Etat,  la science économique qui décrit en aval le comportement des représentants de l’Etat, et du droit qui doit définir les règles du jeu de sorte que le comportement décrit par la science économique coïncide au mieux avec les objectifs définis par la philosophie politique. Ce qui fera dire à Amartya Sen que Buchanan a fait plus que la plupart pour introduire les questions éthiques, politiques et sociales au sein des sciences économiques (cité par Swedberg (1990)).

Sur la question de la dette publique, la solution au problème de la non-représentation des générations futures engagées par les déficits présents se trouve dans une interdiction constitutionnelle des déficits.

ENSEIGNEMENTS POUR L’AVENIR DE L’EUROPE

Une contribution « constitutionaliste » de James Buchanan, importante et éclairante pour la construction européenne, est l’analyse du fédéralisme fiscal (Brennan & Buchanan, 1980). Généralement, la séparation des pouvoirs est principalement pensée en termes de fonctions (législative, exécutive et judiciaire), mais elle peut aussi l’être en termes géographiques. La séparation géographique des pouvoirs est utile afin d’empêcher l’Etat de croître dans des proportions qui plaisent aux hommes politiques et aux administrations publiques mais nuisent à l’intérêt général, via la croissance parallèle de ce que Buchanan appelle le « Léviathan fiscal ». La décentralisation géographique des pouvoirs et de la charge fiscale permet aux citoyens de « voter avec leurs pieds » (Modèle de Tiebout (1956)), c’est-à-dire d’éviter l’imposition en quittant une région ou un pays pour un autre. Ce mécanisme, en mettant les états en compétition, ajoute une contrainte aux décideurs publics les forçant à mieux intégrer le coût que portent leurs décisions sur le bien-être des contribuables.

Le fédéralisme fiscal ne doit pas être interprété comme une ode à l’évasion fiscale. En effet, bien pensé, il permet à un citoyen ou une entreprise d’éviter l’imposition dans un état à la condition de renoncer en même temps aux services publics qu’elle finance. Il ne s’agit donc pas d’un jeu de passager clandestin (comme celui des paradis fiscaux), mais d’un moyen pour les citoyens de renoncer aux politiques publiques qu’ils ne jugent pas pertinentes de leur point de vue, seul qui compte. Le fédéralisme contraint donc les agents publics à mieux servir les agents privés, et non l’inverse.

Je disais qu’il s’agissait d’un enseignement utile au regard de la construction européenne. En effet, les hommes politiques et les médias veulent nous faire croire qu’on est pour ou contre l’intégration européenne. Mais la réalité est qu’on doit être pour ou contre certaines règles politiques. L’institution d’un marché commun et d’une monnaie commune permet une circulation facile des capitaux et des travailleurs entre les différents états européens. Mais du point de vue des libertés publiques, cette capacité de circulation trouve son principal intérêt dans l’arbitrage que peuvent faire les citoyens entre les politiques adoptées par les différents états membres. Il est donc cohérent de soutenir l’Europe du marché commun et de combattre l’Europe de la fiscalité commune !

BIBLIOGRAPHIE

Buchanan, J. and Wagner, E. (1977), Democracy in Deficit: The Political Legacy of Lord Keynes

Brennan, G. and Buchanan J. (1980), The Power to Tax: Analytical Foundations of a Fiscal Constitution, Cambridge: Cambridge University Press.

Tiebout, C. (1956), « A Pure Theory of Local Expenditures », Journal of Political Economy 64 (5): 416–424

Swedberg, R. (1990). Economics and Sociology: On Redefining Their Boundaries, New Jersey: Princeton University Press. p.

Plus de liens sur la page même du blog d'Acrithène:

http://theoreme-du-bien-etre.net/2013/01/10/lheritage-de-james-buchanan/#more-2615

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Le yen prolonge son repli, le Premier ministre japonais accentue sa pression sur la Banque centrale

(AOF) - Le yen continue de se déprécier face à la devise européenne. Il est tombé ce matin à 118,59 yen pour un euro, soit son plus bas depuis mai 2011. Le nouveau Premier ministre, Shinzo Abe, a accentué sa pression sur la banque centrale pour qu'elle assouplisse sa politique monétaire. « Un assouplissement monétaire audacieux est essentiel pour en finir avec la déflation et le yen fort », a-t-il ainsi déclaré selon Reuters.

Non seulement il souhaite que la Banque du Japon se fixe un objectif de 2% d'inflation, contre 1% actuellement, mais également qu'elle se préoccupe du marché de l'emploi. Ce qui serait un changement significatif, selon SG.

Shinzo Abe a fait ces déclarations alors que le nouveau gouvernement a entériné un plan de relance de l'économie de 10 300 milliards de yens (87 milliards d'euros). Il en attend la création de 600 000 emplois et une augmentation du PIB de deux points.

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Pour les japonnais, cela ne va pas durer longtemps. Dès que leur d'été se placera sur le marché international, cela sera réglé et Shinzo Abé n'aura plus à se soucier du yen fort. Il plongera tout seul.

Je comprends rien ... l'heure d'été, leurs dettes, leur Dédé ....

Clairon

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