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Livre blanc fictif de Air Défense


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NOS INTERETS VITAUX:

Voilà je commence par une constatation historique toute simple: la France n'a plus de frontières terrestres directement menacées depuis la construction de l'Europe. Il est loin le temps de Louix XIV qui devait se battre sur 4 fronts: Flandre, Lorraine-Alsace, Alpes, Pyrénées. Avant la chute du mur, l'Armée de Terre française, en la personne de la Première Armée, devait servir de réserve opérationnelle pour l'éventuel front allemand en cas d'attaque massive de l'Armée rouge et de ses alliés du Pacte de Varsovie. Ce n'est plus le cas. La menace terrestre de l'Est a vécu, car le Pacte de Varsovie est mort, et la Russie ne constitue plus une force capable d'envahir l'Europe. Un chantage nucléaire de cette dernière est exclu car il y a le parapluie US + les forces nucléaires British et françaises qui le rendraient inopérant. Bref à l'Est y a du nouveau (si l'on peut dire), par rapport à notre situation historique qui a duré des siècles, c'est-à-dire qu'il n'y a plus de menace. Partout, un épais matelas de pays amis (pas seulement amis d'ailleurs mais faisant partie de l'Union Européenne comme nous, ce qui nous lie bien plus fort qu'une simple alliance) protège nos frontières.

De plus notre dissuasion nucléaire, qui est crédible, rend fort peu probable une attaque d'envergure du type missiles (à têtes nuk/chimique/sale) contre le territoire national. Ajoutons que la prolifération nucléaire et balistique existe, et que cela continue à rendre pertinent le fait pour la France de posséder une force de dissuasion nucléaire solide. Solide cela veut dire en l'état actuel de la technique une force avec une grande survivabilité en cas de frappe surprise la visant directement, avec des bases mobiles de lancement de type sous-marins nucléaires discrets, avec des têtes furtives difficile à intercepter. Il faut que la base terrestre de l'Ile Longue continue à être protégée contre toute opération de commandos aussi. Une deuxième composante de type vecteurs aériens est-elle vitale? Non. Est-elle utile? Oui, car elle permet la "gesticulation", et elle diversifie les lanceurs, bref elle complique le problème pour un adversaire éventuel.

La seule menace résiduelle directe sur le territoire national est de type terroriste, ou moins probablement de type subversion, ce qui est négligeable et sera traité à part.

Nos seules frontières qui sont directement menacées et qui ne sont pas forcément justiciables d'une riposte nucléaire en cas de violation, car ce n'est pas l'hexagone, sont celles de nos possessions d'Outre mer. Avec en prime (je vais vite) le fait que nos approvisionnements en matières premières, nos importations de produits finis et nos exportations dépendent de la liberté des mers, ce qui est vital pour notre économie. Ce qui implique de pouvoir protéger nos possessions, sur terre (débarquement de troupes), dans les airs (maîtrise aérienne locale), et par mer (maîtrise maritime locale et débarquement de forces). Bémol, il ne s'agit pas du cœur de la mère patrie, et les territoires à protéger sont moins étendus qu'elle. Donc les forces terrestres à engager sont moins massives que celles que l'on affectait à la défense du pré-carré.

Les deux premières conclusions:

1-la priorité accordée traditionnellement par notre pays aux menaces terrestres majeures n'est plus d'actualité.

2-Le maintien de notre force de dissuasion nucléaire est essentiel.

A vous... ;) Prière de déboucher sur des propositions concrètes et de faire relativement court. ;)

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Axes de réflexion (rapidement, je reviendrais sur des propositions plus complètes plus tard)

20% du budget de défense pour la dissuasion nucléaire à 2 composantes : 2 composantes sont elles réellement utiles et ne pourrait on pas faire des économies (à moyen terme) en ne conservant que la force sous marine ?

A l'horizon 2020-2030  : 80% de la population mondiale vie ou vivra à moins de 150 km de la mer, 60-70% de la population mondiale vivra en zone urbaine et 90%, des échanges commerciaux mondiaux (dont des matières stratégiques) se font par voie maritime

Il en ressort qu'une defense de nos intérêts (étalés maintenant sur le globe par la mondialisation au lieu d'être concentrés sur l'espace métropolitain comme jusqu'en 1989) doit passer par la reflexion prenant en compte ces 3 éléments qui sont non négociables 

D'où 3 pistes majeures :

- amélioration des capacités navales de projection et de permanence associées à des capacités de frappe cotière

- amélioration des capacités de combat en milieu cloisonné/urbain au milieu de populations civiles

- amélioration des capacités d'intervention/ de réaction rapide pour gérer les crises ponctuelles pouvant émerger de façon inattendue en n'importe quel point du globe

J'avais donné une piste de réorganisation qui avait fait hurlé en limitant l'Adla a la police aérienne du territoire, piste qui cependant permettait de renforcer de manière très importante le volet marine (navires de premiers rangs et navires de projection) ainsi que les unités d'infanterie légère/moyenne (donc facilement projetable)  de l'AdT

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Plusieurs points m'interpellent :

Au niveau défense du territoire, tu mentionnes un glacis protecteur d'états amis. Un livre blanc est sensé voire loin dans le temps, et rien ne nous assure que cette situation perdurera (voire les montées d'extrémismes, de nationalismes etc en Europe centrale/Est). Je ne me sens pas spécialement rassuré par l'avenir de l'Ukraine par exemple.

La menace terrestre de l'Est a vécu, certes. Pour l'instant. L'évolution politique ("Poutinisme"), la richesse revenue (pétrole...) et le passé historique impérial de la Russie ne me semblent pas nous assurer (et en matière de défense du territoire on doit être surs) que des pulsions expansionnistes ne fassent pas leur retour.

Confier même partiellement sa défense à de tiers pays implique une politique d'alliance (OTAN), qui elle même suppose une participation à une telle alliance (et les responsabilités qui en découlent) ainsi qu'une (très) relative perte de souveraineté.

Il est clair que nos frontières les plus menacées sont les DOM TOM, je te rejoins sur le sujet. Il est donc absolument nécessaire de conserver une capacité à les protéger, ou à tout le moins de dissuader tout agresseur potentiel. La protection des routes maritimes est tout aussi indispensable. Ton argumentation sur une marine forte me convainc donc. Et donc un PA2 pour permettre une permanence en mer (idée qui me semble sous jacente à ton discours).

Je voudrais quand même que l'on parle un peu plus de la protection de nos ressortissants à l'étranger (gros créateurs de richesses) et de la défense de nos intérêts nationaux ou "vitaux" (approvisionnements en énergie, minerais etc., mais aussi recherche s'une stabilité politique dans des régions "chaudes"). Et là on se retrouve globalement avec trois scénarii.

- Participation, y compris terrestre,  à un conflit de moyenne intensité en coalition par exemple au moyen orient.

- Opérations ponctuelles (extraction ou protection de ressortissants)

- Soutien logistique et technique à des pays tiers

Je passe sur les opérations de type FS.

Tout celà implique des moyens de projection qui incluent certes la Marine, mais pas que (l'efficacité de la marine au Tchad, Mali etc. est limitée).

Et donc un ratio multiplicateurs de force (batiments de projection, awacs, ravitailleurs, avions de transport)/forces combattantes plus élevé.

Mais tout ca on en a pas les moyens... Donc il faut "communaliser" avec d'autres états (les perfides anglois, les lâches italiens et les fascistes allemands et les susceptibles espagnols en premier). Avec les fameuses pertes de souveraineté et de capacité qui vont de pair.

Dans quels cas peut on accepter une perte de souveraineté? Quand on a absolument confiance, et donc que les intérêts vitaux de plusieurs états sont partagés.

Le seul cas où je vois celà possible est paradoxalement la défense du territoire... A l'échelle européenne, ou en tous cas multinationale.

J'arrête d'enfoncer des portes ouvertes et je lance des ballons "concrets", à vous de les rattraper ou de me renvoyer dans mes buts...

Structuration autour de 4 grands commandements interarmes :

FAS, COS,

un commandement "défense du territoire" intégré au sein d'une structure européenne (doux rêve) ou OTAN, avec des capacités d'excellence très élevées (durcies etc mettez le mot choisi dans la case), mais ayant perdu d'autres capacités au profit de pays alliés (qui eux mêmes seraient dépendants de nous pour les susdites capacités)

un commandement "forces de projection" en deux volets

- Un volet "interventions terrestres" organisé autour de deux/trois "task forces" de niveau brigade (avec pour noyau les TDM et la légion), un peu "marines like", mais restant au niveau opérationnel, pas organique.

Au sein de ces "task forces", création/orientation,de régiments légers "multitâches" (au niveau organique la BP, réorganisée en régiments "couteau suisse" et incluant des éléments simplement aérotransportables).

- Un autre volet soutien et opérations aériennes/maritimes : gestion des multiplicateurs de forces, des FAPs (enfin...ex) etc.

Il y a bien des lacunes dans tout celà (réflexions rapides) et des prises de position volontairement extrêmes, l'idée était surtout de mettre en avant ce paradoxe : comme nous n'avons plus de sous, il faut mettre dans le pot commun en europe, et tout ce que nous pouvons mettre en commun de manière "fiable", c'est justement le coeur de la défense : celle du territoire.

Ne tapez pas trop fort, je n'ai pas fait l'école de guerre :O

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Je sais plus sur quel sujet on en avait parlé, je crois un "what if" sur la "suppression/limitation extrême" de l'aviation pilotée, mais le principe stratégique fondamental était le même. J'ose pas développer parce que je crois pas pour l'instant pouvoir faire très court (et pis du coup j'ai un peu la flemme et moyennement le temps), mais l'idée consiste grosso modo:

- à constater que, qu'on le veuille ou non, on est dans "l'empire": on peut le percevoir comme avant tout américain, ou ne le voir qu'ayant une prééminence (plutôt qu'un hegemon) américaine, mais le fait est que cet "empire", c'est considérer non comme une entité mais comme un "ordre établi" le fait qu'une certaine proportion du monde est assez stable et ouverte au commerce, et qu'un certain nombre de puissances ont intérêt à préserver et étendre cet "espace économique utile" qui permet de constituer un espace politique où les conflits majeurs peuvent être évités. C'est le "gâteau" où il faut se tailler des parts, et il faut autant y défendre la sienne que s'assurer que les acteurs qui pèsent en ont une, et que ceux qui pèsent moins ne soient pas trop lésés (pas au point de fragiliser leur stabilité, ce qui leur fait risquer l'effondrement ou des postures d'agressivité).

- à voir que les problèmes et évolutions mondiales, y compris des grands pays (surtout depuis 2008), amènent la compétition pour les ressources, parts de productions (surtout dans certains secteurs) et débouchés, mais aussi le risque de fragilisation du principe d'Etat (aussi bien par la remise en question des frontières existantes -contestation entre pays, mouvements indépendantistes, zones de non droit- que par l'affaiblissement relatif et/ou absolu des Etats par d'autres entités, états d'esprits....): "l'ordre établi" repose sur les Etats, et surtout les Etats actuels essentiellement tels qu'ils sont. C'est pas parfait, mais sans eux, des périodes de transition dans diverses régions, et surtout en trop grand nombre, sont des inconnues qu'on peut de moins en moins se payer, amenant les anticipations les plus pessimistes et les replis les plus agressifs/égoïstes. Et plus la compétition pour les ressources et débouchés croît, plus c'est vrai: accroître la surface économique utile, donc les zones de stabilité, est absolument vital pour toute économie insérée dans le "world business" et l'ordre établi, au moins pour limiter les effets de cette compétition et se donner un peu plus de temps pour que des changements surviennent dans le fonctionnement de l'économie mondiale (tenant compte de l'écologie, de l'intenabilité des modèles de consommation, des effets d'une concurrence trop inégale/violente....). Ca ne promet rien, mais ne pas le faire garantit en revanche un résultat violent.

- à comprendre l'extension géographique potentielle de toute fragilisation (et l'accélération croissante de ces phénomènes aujourd'hui) de tout changement brutal survenant dans une zone donnée, les menaces et les coûts impliqués par une gamme énorme d'activités, de filières et de crises (politiques, sociales, écologiques, économiques) sur l'environnement immédiat, proche et lointain d'un point d'origine donné. Quand ça chie à un endroit, l'impact peut aller très loin et très vite à divers titres (voire le cas, par exemple, de la crise afghane sur le marché mondial de la came, le financement disponible pour nombre d'organisations bien au-delà des seuls Talebs, l'impact et le coût sur les sociétés occidentales....). Et plus encore, parce que les crises sont multiples, de mille et un types, partout dans le monde et dans des périodes de temps rapprochées quand elles ne sont pas simultanées, ce sont des effets très divers, importants et cumulés qui sont assénés en permanence à TOUT le monde sur beaucoup de "fronts", ce que la vision traditionnelle de la sécurité (très compartimentée et choisissant arbitrairement de ne voir que le "majeur" -comprenez le militaire inter-étatique) ne prend pas assez en compte, pas de façon justement proportionnée, et pas dans une analyse globale et intégrée des menaces. Le militaire ne PEUT pas être compartimenté comme il l'a été jusqu'à maintenant (où il factorise partiellement certains de ces facteurs, et s'y prépare peu, y participe quand il le peut).

- à devoir accepter la multipolarisation aussi dans le domaine militaire: de fait, même des pays moyens peuvent développer des capacités d'interdiction/de défense suffisamment ennuyeuses (pour infliger un niveau de dégât en hausse, pour faire angoisser et bouleverser les planifications, contraindre à des coalitions systématiques qui sont des complications politiques sans fin contraignant les intérêts et les objectifs de guerre, voire les rendant flous) pour relativiser la capacité des puissances "projetables" à leur nuire, ou en tout cas à leur imposer leur volonté de façon catégorique, complète. Ce mouvement existe aussi bien chez les Etats que, via la "démocratisation" d'un certain nombre de techniques, technologies, matériels et savoirs-faires militaires, l'affaiblissement de nombreux Etats et l'accession à de plus larges capacités et moyens (surtout par la surface financière, la capacité de former des réseaux -y compris dématérialisés- couvrant de vastes surfaces....), chez des entités proto ou para étatiques (maffias et mouvements criminels régionaux/locaux, organisations idéologiques/terroristes, mouvements politiques et insurrectionnels divers, voire "bandes" dans des zones de non droit/sans autorité). Et pour ces dernières, le terme "multipolarisation" a un autre sens, tout comme d'ailleurs pour les Etats et zones à problèmes: il y a multiplication. La simultanéité ou la proximité dans le temps d'un grand nombre de situations (très diverses) de crise, de fragilité ou de tension impose des nécessités d'intervention permanentes et dans des zones aussi diverses qu'éloignées et dont les problèmes sont de natures et d'ampleurs très diverses. Dans ce registre vient aussi la menace cybernétique, venue d'Etats ou d'autres entités (voire individus) qui devient un coût structurel énorme: sécurité informatique, assurances, nouvelles normes et façons de construire (aussi bien des bâtiments que des machines et systèmes), et de s'organiser (sécurité des organisations humaines, formations....).

- à voir que, surtout dans un tel fonctionnement du monde, la notion de "victoire" a peu de sens (sauf en cas de guerre symétrique classique suffisamment motivée pour rechercher un écrasement plus ou moins complet), et que celle de "succès" (défini plus finement comme le fait de rechercher et d'obtenir des concessions suffisamment satisfaisantes d'un ou plusieurs adversaires) doit devenir fondamentale.

Le fait est que l'intérêt de la France dans cette évolution est qu'il faut maintenir et accroître le "gâteau" mondial (la surface économique et politique "utile"), maintenant plus que jamais, sous peine de voir un niveau de compétition très dure s'imposer graduellement pour un gâteau au mieux stagnant et au pire en diminution (absolue ou relative au regard des besoins).

Et ça se traduit par des impératifs de politique étrangère impliquant, outre une capacité à "vendre et à se vendre" bien plus et mieux développée (francophonie et formations françaises dispo à et/ou pour des "parts de marché" de la population mondiale, lobbying....), la diplomatie, des moyens de soutien accru aux Etats fragilisés ou en développement.... Le volet militaire concerne beaucoup de ces spectres d'action, et le fait est que cette action, dans toute ses modalités, doit devenir, surtout dans une France qui n'a pas l'habitude et la culture de fonctionner ainsi de manière "intégrée" et "globale" (par exemple, chaque métier impliqué ayant aussi la culture de l'autre et factorisant son action dans son propre raisonnement, voire y participant directement: c'est très étranger au logiciel français qui a une tendance prononcée à l'action en ordres dispersés, ou même séparés, contrairement aux Anglo-Saxons, Chinois, Japonais ou Russes), doit être orchestrée de façon réellement "complète" dans une doctrine d'action extérieure.... Militaires compris.

En termes de doctrine militaire, le but fondamental doit donc être selon moi la détection et la prévention au plus tôt des crises et situations de tension pouvant menacer une zone donnée. Si les frictions inter-étatiques de (potentiellement) grande ampleur ne sont pas à mésestimer, il faut réellement se rendre compte de la totalité du spectre (en variété, en simultanéité et en importance) des menaces et de leurs impacts multiples et constants, et plus encore, de la relativité du potentiel militaire tel que conçu actuellement (cela inclue la culture militaire telle qu'elle est) pour obtenir ce qu'on veut, surtout dans un contexte où beaucoup plus de monde peut peser, au moins régionalement. L'une des conséquences potentielles de ce dernier point pourrait être de favoriser une approche renouvelée de "zones d'influence" (pour ne pas dire de "chasses gardées") entre des pôles de puissance plus nombreux s'accordant pour mettre, jusqu'à un certain point, cartes sur table, dans le grand style "Congrès de Vienne" ou "Conférence Coloniale de Berlin", donc de pousser politiquement en ce sens: ça veut dire établir ce genre de coordination comme un objectif diplomatique prioritaire, mettre réellement sur la table un accroissement net du nombre de places permanentes au CS et "répartir" les "zones d'intervention" (, pour les principaux Etats qui ont à la fois intérêt et moyens de maintenir l'ordre établi (avec gradation entre ceux qui peuvent faire, mais uniquement au niveau régional, et ceux qui peuvent "prêter de la masse d'intervention" au niveau global), ce qui, contrairement à ce qu'on voudrait penser, n'est pas fait aujourd'hui, ou très très peu et très très mal (commentaire répété des gens que j'ai pu fréquenter au Quai d'Orsay).

Si la stabilité et l'intervention rapide et précoce sont l'objectifs (ce qui réclame une posture moins timide et plus agressive, une capacité d'appui PERMANENT/DURABLE aux Etats et zones fragilisés....), alors oui, ce qu'on a déjà évoqué dans la "maritimisation", prend son sens plus que jamais, et côté AdT, c'est un corps de marines intégré qu'il faut, avec le moins de séparations institutionnelles et culturelles possibles entre les 3 armes (une vision qu'il faudrait peut-être réfuter).

De même qu'il faut à toute force favoriser une approche complète des conflits/crises, incluant ce qu'on a parfois appelé ici une "gendarmerie", mais aussi (ou alternativement), une "arme" (ou toute autre appellation) permanente faite d'unités cadres pouvant fournir des appuis, soutiens et cadres de formation (de tous échelons et types, incluant aussi des versants policiers, judiciaires ou administratifs) à des pays soutenus (qui doivent être nettement plus inclus dans les processus.... Au besoin en leur forçant la main, contrairement à la déplorable histoire, même récente, de ce type de soutiens), dans le cadre d'une doctrine intégrée et pensée comme un système en soi de "multiplication de puissance" (cad des unités permanentes, pas faites que de militaires, qui ne pompent pas des unités "de ligne"). Le but est simple: maintenir et/ou accroître à tout moment les espaces de stabilité (et donc le gâteau existant).

A côté de ça, un vrai contrôle de la ZEE (donc une multiplication de ce que certains voient avec dédain comme de la "poussière navale") et une capacité de participation à temps plein à la liberté des mers (dans des zones d'action plus définies/limitées? Un de ces quatre, faudra l'accepter) sont des impératifs absolus.

Tout ça est cher, donc qu'est-ce qui coût et doit dégager? L'idée d'un "corps de bataille" (aérien, naval et terrestre) fait et calibré pour cette idée telle qu'elle est encore envisagée dans les mentalités militaires (et se surspécialisant dessus).

La menace terrestre de l'Est a vécu, certes. Pour l'instant. L'évolution politique ("Poutinisme"), la richesse revenue (pétrole...) et le passé historique impérial de la Russie ne me semblent pas nous assurer (et en matière de défense du territoire on doit être surs) que des pulsions expansionnistes ne fassent pas leur retour.

Pour que la Russie construise, ou reconstruise, une armée capable d'envahir l'Europe continentale, si tant est que ça revenait dans son intérêt (parce qu'au-delà du fait de manier le mot "expansionnisme" comme une sorte de constante historique qui revient toujours, il faut essayer de voir que l'expansionnisme spécifiquement territorial n'est pas forcément au goût du jour, surtout dans une Russie sous-peuplée et immense), il lui faudrait combien de temps? Des décennies, une révolution démographique et un changement économique majeur: la "richesse revenue" ne les autorise même pas à réaliser dans les temps leur actuelle réforme militaire qui amène un format essentiellement défensif et très limité au regard de leur territoire, et cette réforme là va déjà prendre un LONG moment. Ensuite, il faudrait qu'ils stabilisent vraiment très très fort leurs relations avec la Chine pour pouvoir consacrer assez de ressources à aller voir à l'ouest sans s'inquiéter de l'extrême orient (qui lui a intérêt à ce que l'Europe reste occupée à acheter ses trucs, pas à être en rade économique et mobilisée pour taper du russe).

Enfin y'a toujours ce "détail" nucléaire dont personne ne veut réellement prendre compte.

Essentiellement, que faut-il?

- se rendre compte que "l'ordre mondial" tel qu'il est est une forme "d'empire" (sans tête unique), et que comme tous les empires, il est fait de compromis internes fragiles et mouvants, d'un centre assez faible (relativement à sa "taille") et d'intérêts concurrents. Son intérêt, pour que les intérêts concurrents ne deviennent pas antagonistes, est de garder ferme la base commune sur laquelle il repose (la surface de stabilité politique et de développement économique) et de la développer, surtout aujourd'hui où on n'a plus les moyens de se permettre de laisser des zones instables durer. Elles doivent intégrer ou réintégrer aussi vite que possible la "surface économique utile", parce que c'est ça le seul "état des choses favorables" qu'on veut maintenir et développer, et dont dépend vitalement l'intérêt économique de la France comme des autres pays développés (et moins développés mais puissants) qui se tirent la bourre plus que ce que les actuels modèles économiques et surface économique utiles peuvent soutenir (ça, ça conduit à la grande chierie qui est contre l'intérêt de tous). Contrairement à des périodes précédentes, les économies développées (surtout celles dites "post industrielles") actuelles ne peuvent plus se suffire à elle-même pour assurer un minimum de maintien tant elles dépendent d'une activité économique globalisée qui elle a besoin d'une expansion soutenue. Seul cet axe peut permettre de trouver le temps (qui sera long) d'évolution vers un modèle économique mondial relativement soutenable.

- voir que la France (ou l'Angleterre) ne peut y peser de façon déterminante comme elle l'a fait par le passé: le "modèle de puissance" occidental a été banalisé et le poids relatif (économique surtout) des occidentaux aussi relativisé. Elle doit faire ce qu'elle déteste et qu'elle n'a jamais eu à faire: des choix. Choix d'un registre de capacités d'action (qui ne peut recouvrir tous les cas de figures, qui ne peut se préparer à tout, son contraire et ce qu'il peut y avoir en plus), choix de zones prioritaires (et en revanche fermement surveillées).

- comprendre qu'en conséquence, il faut agir souvent, voire en permanence, en plusieurs endroits à la fois, et sur des modes très différents, ce à quoi il vaut mieux se préparer pleinement plutôt que considérer beaucoup des missions qui en découlent comme un "reliquat" par rapport à un "principal" qui n'arrivera pas ou pour lequel, s'il arrive, le pays n'a pas la taille et dont il n'a pas grand-chose à attendre. Sous peine de quoi, c'est une armée d'échantillons qui n'est excellente en rien, et bonne à tout, mais en petites quantités, donc n'offrant concrètement pas de capacité de PESER à la table des grands. Avec le nucléaire qui reste une garantie jouant pleinement sa capacité de dissuasion, et qui se couple à l'opportunité de profondeur stratégique (du moins pour le territoire) qui ne durera peut-être pas mais dont il faut profiter tant qu'elle dure.

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Pas faux.

Mais abandonner toute force de défense du territoire? (j'exagère encore)  :-X

Bon celà dit content de voir que celà fait réagir.

Quoi? :O Je n'ai jamais dit ça pour ma part! Il faut une force terrestre dont la composition et le volume restent à définir, capable de faire face à plusieurs situations. Sans oublier l'aviation.
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Personne n'a dit cela

Ma fois le format actuel cad une 60aine de régiments actifs permettant la mise en place (théorique) d'une douzaine de GTIA devrait suffire à couvrir les besoins métropoles + DOM/TOM

Peut être que c'est du coté de l'organisation qu'il faudrait voir cela avec des GTIA permanents et pas réunis à l'arrachage

En ce sens l'idée des bases de défense n'etait pas mauvaise en soit si cela ne s'etait pas traduit (de manière prévisible) simplement par des ponctions comptables

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Aujourd'hui selon moi la force terrestre doit s'entendre sur deux plans dépassant d'ailleurs le seul cadre budgétaire du MinDef

-un volet forces classiques dont la détermination de l'articulation et le volume des composantes sont des affaires de spécialistes. Compte-tenu de la donne actuelle ces forces doivent être projetables

tant

--dans l'intégralité de leur composante matérielle (pas de matériel que l'on soit incapable de projeter en masse si besoin, pas de matériel "en réserve" mais dont on sait clairement qu'ils ne serviront JAMAIS dans leur intégralité)

--dans l'intégralité de leur composante humaine (pas de force de première ligne dont la mission ou les matériels leur interdise l'action extérieure)

-un volet force de sécurité regroupant

--Police, Gendarmerie,

--Renseignement au sens large (car ce domaine regroupe d'ores et déjà le champ de compétence de plusieurs agences),

--contre-espionnage,

--action fiscale

Demain (une génération ou deux) nous allons devoir travailler (pour ne pas dire traiter) un front intérieur qui passe par nos banlieues il va falloir être prêts y consacrer des moyens importants (hommes, matériels, renseignement, pénétration ...).

Ce volet fait partie de la défense nationale, il va intégrer des domaines aussi variés que la guérilla urbaine, l'infiltration, le COIN, la répression financière. Ce sera peu ou prou (après c'est une question d'échelle d'intensité) ce que Petraeus avait envisagé pour l'action US en Irak.

Il ne faut pas se leurrer demain ce volet de la défense va être appelé à se développer. Qu'il relève des forces civiles ou militaires importera peu, mais le nouveau front sera là. Il réclamera de gros moyens financiers.

Il faut l'envisager aujourd'hui sinon demain nous verrons pour de bon se recréer dans certaines zones un univers essentiellement féodal basé sur des relations de dépendance qui n'aurons plus rien à voir avec la république.

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Sur les banlieues je suis moins pessimiste que toi Pascal. Le repli communautaire de certains musulmans sur leur religion version intégriste va prendre du plomb dans l'aile à la vitesse où les islamistes vont se déconsidérer par leurs excès en Tunisie, en Egypte et ailleurs. Leur talon d'Achille ce sont entre autres les femmes, c'est ma conviction. Elles vont finir par ruer dans les brancards. On est dans un monde ouvert où les choses se savent et où les comparaisons sont possibles tout bêtement devant sa télé, sans même sortir de chez soi.

Ceci dit, je suis d'accord sur un point qui fait défaut aujourd'hui depuis la professionnalisation: il faut avoir une force militaire capable de tenir les points clés du territoire et aussi d'intervenir brutalement pour réprimer une sédition. Pas de la Gendarmerie, du militaire, de l'infanterie légère équipée de blindés légers et de mortiers suffirait. Pour cela une dizaine de régiments d'infanterie en 50/50, 50% d'active et 50% de réserve pourrait coller.

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Sur le front intérieur la principale question est la lutte contre le trafic de drogue et la masse d'argent qu'il génère par des solutions de moindres coûts.

Cela c'est le boulot de la Police et de la Justice, pas de l'Armée.

Ps : par "réprimer une sédition" j'entendais réprimer toute tentative de renverser le gouvernement républicain légalement élu par des groupes utilisant la violence armée.

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A l'horizon 2020-2030  : 80% de la population mondiale vie ou vivra à moins de 150 km de la mer, 60-70% de la population mondiale vivra en zone urbaine et 90%, des échanges

J'avais donné une piste de réorganisation qui avait fait hurlé en limitant l'Adla a la police aérienne du territoire, piste qui cependant permettait de renforcer de manière très importante le volet marine (navires de premiers rangs et navires de projection) ainsi que les unités d'infanterie légère/moyenne (donc facilement projetable)  de l'AdT

Et les missions FAS ? raid longue portée ?

Sur les banlieues je suis moins pessimiste que toi Pascal. Le repli communautaire de certains musulmans sur leur religion version intégriste va prendre du plomb dans l'aile à la vitesse où les islamistes vont se déconsidérer par leurs excès en Tunisie, en Egypte et ailleurs. Leur talon d'Achille ce sont entre autres les femmes, c'est ma conviction. Elles vont finir par ruer dans les brancards. On est dans un monde ouvert où les choses se savent et où les comparaisons sont possibles tout bêtement devant sa télé, sans même sortir de chez soi.

oui les femmes

Ceci dit, je suis d'accord sur un point qui fait défaut aujourd'hui depuis la professionnalisation: il faut avoir une force militaire capable de tenir les points clés du territoire et aussi d'intervenir brutalement pour réprimer une sédition. Pas de la Gendarmerie, du militaire, de l'infanterie légère équipée de blindés légers et de mortiers suffirait. Pour cela une dizaine de régiments d'infanterie en 50/50, 50% d'active et 50% de réserve pourrait coller. Une garde nationale ?

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Et les missions FAS ? raid longue portée ?

Si on est en réduit à utiliser un ASMP-A je ne vois pas pourquoi un SNLE avec une TNO ne pourrait pas faire aussi "bien"

Pas de la Gendarmerie,

  :lol: :lol: Jojo il aime pas les gendarmes

Pour rappel la DTO etait reservée à la gendarmerie y compris à travers ses escadrons blindés ou para (qui ont semble t il été dissous donc oui il manque de l'infanterie légère apte à opérer en milieu contraint civil avec des notions de OPJ.......des gendarmes un peu plus militarisés que nos unités en chemisette bleue donc)

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Sinon, pour rappeler un truc:

Un point de comparaison intéressant avec ce que permet ou peut permettre la force militaire "classique" (pas par opposition au nucléaire, mais dans sa conception et donc sa modélisation actuelle) en terme de résultat et de gains politiques (essentiellement, un état de paix durable/tenable et plus favorable à l'intérêt du "vainqueur", par rapport à l'état de paix précédent), est la période pré-révolutionnaire, ou même avant les évolutions dans la conception des conflits qu'amènent les changements du XVIIIème siècle (qui sont militaires, mais aussi démographiques, urbains, ceux des infrastructures, des réserves alimentaires....). C'est cette période où les traités de paix ne nous semblent pas souvent refléter les "tendances" qu'on devine, voit ou veut voir selon les résultats des batailles, et qui pourtant aboutissent. Et ces traités, souvent d'ailleurs négociés dans le "temps réel" de l'époque (alors que les combats continuent: ils attendent un résultat et d'autres renseignements pour "faire une offre" :lol:.... C'est un poker actualisé en continu), reflètent un champ complet de facteurs, dont les opérations militaires, mais aussi la connaissance aigue de ce qu'elles permettent et offrent réellement comme avantages et comme menaces, mais aussi comme limites. Les sièges (en cours, ou se profilant) et les villes et places prises comptent bien plus, et pour des raisons éminemment logiques dont la pertinence a momentanément baissé aux XIXème-XXème siècles, mais dont on peut se demander si à bien des égards elle n'est pas "de retour" (différemment) aujourd'hui.

Aujourd'hui, la résilience de beaucoup de pays, l'explosion urbaine, l'interconnexion et l'interdépence extrême (qui font qu'un conflit entre nations d'un peu de conséquence ne peut pas s'éterniser, si tant est qu'il puisse réellement se déclencher, sans faire venir beaucoup de monde dans la danse, pour intimider et/ou participer).... Sont à mettre en parallèle avec ce que peut réellement obtenir une armée encore vue comme un "corps de bataille": au final, malgré sous bien des angles d'immenses progrès aboutissant à une réduction de "l'espace temps" des armées de campagne (plus rapides, voyant et portant plus loin et tout et tout), celles-ci peuvent-elles pour autant quérir les fruits réels d'une victoire en rase campagne?

Ces progrès ne sont en fait calibrés que pour une chose: la "guerre idéale" de Clausewitz, un truc que même lui présentait comme un idéal asymptotique à souhaiter (voire fantasmer pour certains), pas la réalité. Un truc qui a été "anormalement" poussé dans la réalité européenne de la fin du XVIIIème siècle au milieu du XXème siècle (avec semi-prolongement virtuel pendant la guerre froide).

Au final, le poids d'une armée de campagne s'est largement réduit par rapport à l'intégralité des moyens de défense, troupes, éléments paramilitaires et autres systèmes de tous types, et plus globalement par rapport à l'intégralité de tout ce qui fait la dangerosité et la résilience de l'action militaire d'un pays ou une zone qui sont attaqués, complications internationales y compris. L'armée de campagne de ce pays ou de cette zone n'est qu'un des multiples obstacles à réduire afin d'aller faire pression sur l'objectif. On s'est tellement obnubilé en occident sur cette destruction, résumée symboliquement et idéalement dans une "bataille de destruction" (parce que détruire l'armée de campagne, c'était gagner), et les appareils d'Etats se sont tellement alignés sur ce modèle, que l'on n'est absolument plus capable de même imaginer que la guerre soit autre chose....

Pourtant, le fait est là: cette conception de la guerre n'a été qu'un moment, correspondant à la réunion de circonstances TRES particulières en Europe (et dans QUELQUES autres endroits du monde) pendant une période d'environs 1 siècle et demie à 2 siècles.

- Sentiment national et consciences collectives surdéveloppés

- conception des relations internationales fondée sur un égoïsme extrême et sans limites (par rapport à l'égoïsme d'aujourd'hui, plus tempéré par réalisme et meilleure compréhension/prise en compte d'autres facteurs) ni concurrents extérieurs au club

- usage plus normal de la violence (voire mis en valeur) sans prise en compte de son coût réel

- affirmation d'Etats modernes, centralisés et efficients, pouvant mobiliser des ressources croissantes (et ce encore plus dans le contexte d'un développement économique et technique absolument occidentalocentré)

- massification des armées (avec implication directe des nations) et croissance exponentielle et accélérée (quantitative et qualitative) des capacités de destruction....

- Enfin, proximité géographique des concurrents sur le plus petit (de loin) et le plus densément peuplé des continents: les capitales ne sont pas très éloignées, et leur "poids" relatif dans ce qu'on peut résumer par "la volonté" du belligérant est à son plus haut historique (seule la Russie échappe alors à cette règle), les réseaux routiers sont hyper denses, les réserves alimentaires très abondantes et densément réparties sur l'espace....

Bref, toutes les conditions sont réunies pour que la bataille décisive SOIT la guerre dans les circonstances décrites, et que donc sa recherche constitue toute la pensée militaire d'alors.... La relativité de cette conception apparaît dans de multiples situations hors d'Europe (sauf quand la Russie est concernée, ou que, comme pendant la guerre d'Espagne, on ait un pays soudain sans centre), mais l'importance plus relative de ces autres théâtres, l'absolutisme intellectuel, la vision absurdement hiérarchisante et la suffisance de la culture militaire européenne, ainsi que l'avantage technique très momentané des Européens (qui simplifie pendant un petit moment bien des conflits, qui, s'ils étaient arrivés avec des niveaux techniques un peu moins disproportionnés, auraient été plus sainement éducatifs) combiné à des moments ou situations temporairement désavantageuses chez les conquis (l'affaiblissement interne de la Chine -qui n'a pas pu être conquise cependant-, les fragilités politiques en Asie du Sud Est, les divisions du sous-continent indien, l'absence même de structure étatique un peu poussée dans l'essentiel de l'Afrique).... Tous ces facteurs ont largement faussé et réduit la vision des Européens (et Américains d'ailleurs) quand au fait de la guerre.

Est-ce encore le cas aujourd'hui? Les villes sont absolument immenses (donc peu contrôlables), le poids relatif des capitales est moindre, les besoins en appro des armées modernes sont dantesques  et constants (et plus la distance est grande, plus la fragilité de ce talon d'Achille qu'est leur "estomac" est terrible).... On peut toujours, dans le cas d'un adversaire au moins un peu développé et ayant un centre, menacer de raser une ville, ou de la réduire à n'être qu'une concentration d'habitants (sans infrastructures fonctionnelles, sans activité....), mais ça fait partie des trucs où il faut se rendre compte que ça peut très vite, sinon même avant l'action, amener d'autres joueurs dans le bac à sable, et surtout, où il faut voir si c'est même dans notre intérêt: l'état de paix qu'on souhaite inclue de toute façon la plus rapide réintégration possible du vaincu dans le "world business" (et tant qu'à faire qu'il continue à jouer avec nous parce que les affaires continuent). L'économie telle qu'elle fonctionne ne peut se permettre de sortir des Etats, surtout conséquents, du grand jeu.

Et les Etats, surtout les développés, peuvent encore moins s'offrir ce genre de sports (ne serait-ce que l'inquiétude sur un marché, un point de passage, la dette d'un Etat.... Ont déjà des effets potentiellement terribles, surtout s'il y a quelqu'un pour les monter en épingle, les exploiter....): la destruction peut très bien revenir à se tirer soi-même une balle dans le pied. Les Etats actuels sont bien moins "autonomes" et résilients de ce point de vue qu'au XXème siècle. L'idéal de "bataille de destruction" n'est pas mort, mais il a eu trop de poids, trop longtemps, et faussé trop de visions.

Et nous en payons le prix aujourd'hui. Quand on dit que la surface de front qu'un soldat individuel "contrôle" en moyenne n'a fait que s'accroître depuis l'antiquité, c'est vrai, et cette vision est souvent essentielle dans la promotion en idéal absolu des corps de bataille modernes. Mais c'est la surface de front de bataille. Et si y'a pas bataille, ni recherche ou même conception de la bataille en face, on constate que le dit soldat individuel ne contrôle pas grand chose, et qu'en termes d'objectifs, il ne contrôle pas des kilomètres carrés en montagne, en ville ou dans tout espace découpé. C'est con, c'est là que sont les objectifs.

Quand pas mal de gens, y compris militaires, diplomates et politiques (qui sont ceux qui sont "à la table" à voir ce qui fait que la volonté de l'autre fléchit ou non, pour symboliser), disent que l'efficacité, la "rentabilité stratégique et tactique", si on veut, de nos modèles militaires actuels, est devenue mauvaise malgré toute son EFFICIENCE (voir la différence entre efficacité et efficience) et sa technicité admirable sur bien des plans, faut peut-être se demander si c'est rien que des aigris et des délirants.

Se focaliser sur le maintien d'un "corps de bataille" tel qu'on le conçoit actuellement est-il encore pertinent, surtout à l'échelle des puissances moyennes telles que la France et l'Angleterre? Les USA sont encore suffisamment maousses pour le croire, et penser que les seuls effets de la taille et du niveau technique couvrent l'inégalité des performances (au regard du résultat politique obtenu) selon les cas, mais France et Angleterre en ont-elles les moyens? Il faut faire des choix, et être capable d'obtenir des résultats au moindre coût dans un nombre limité de situations qui sont les plus pertinentes pour nous. On prétend toujours être plus malins que les ricains: ce serait l'occasion de le prouver, parce qu'on a plus la taille qui permet d'être cons et heureux.

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Axes de réflexion (rapidement, je reviendrais sur des propositions plus complètes plus tard)

20% du budget de défense pour la dissuasion nucléaire à 2 composantes : 2 composantes sont elles réellement utiles et ne pourrait on pas faire des économies (à moyen terme) en ne conservant que la force sous marine ?

Je trouve ça surprenant de critiquer notre composante aérienne quand la FOST a failli être incapable d'assurer sa mission il quelques années.

Pour rappel avec 4 SNLE dont un en IPER (ou pas encore construit) on devient très vulnérable dès qu'on en perd un par accident (c'est arrivé en 2009, ça pourrait se reproduire)

Surtout que les FAS sur rafale ne coûtent que le prix des ASMP/A (un peu plus d'un milliard d'€) vu que les rafale des FAS servent aussi à la crédibilité de notre dissuasion conventionnelle avec des SCALP. A coté du prix des SNLE (autour de 3Md€ l'unité donc 12 Md€) et de leurs missiles (autour de 2,5 Md€) je trouve que ça ne fait pas bien cher pour un vecteur supplémentaire.

Si à terme on veut vraiment faire des économies, on pourrait se contenter de remplacer les ASMP/A par des SCALP (ou leur remplacent) à tête nucléaire. Si politiquement on tient absolument à ce que seule à la FOST puisse opérer nos armes nucléaires, on devrait au moins s'équiper de quelques (une douzaine) SCALP naval à tête nucléaire. Cela permettra au moins d'avoir un mini SNLE relativement crédible (presque aussi performant qu'un redoutable équipé de 16 M1) en cas de pertes d'un de nos vrai SNLE.

En fait mon livre blanc dirait même que l'Union Européenne doit être nucléairement aussi crédible que les autres puissances. Je serrais limite pour qu'on augmente fortement notre nombre de tête nucléaire. Le passage sur M51.2 devrait nous permettre d'embarquer jusqu'à 480 têtes sur nos SNLE. Il faudrait aussi étudier la possibilité de remplacer la tête explosive de nos SCALP et on pourrait garder en réserve quelques TNA à embarquer sur SCALP (y compris naval) en cas de crises (très grave type invasion de l'UE) et le même raisonnement pourrait s'appliquer pour les exocet ou d'autres missiles. Pour les FAS (classique avec ASMP) il faudrait aussi améliorer leur portée. On pourrait installer sur nos DOM/TOM des pistes préparés à un usage stratégique (pouvoir opérer très rapidement quelques A330MRTT et rafale)

Un accord avec les autres pays européens pourrait peut-être nous permettre de virer les B61 présente en Europe et de les remplacer par des TNA pouvant être (sous condition évidement) installé sur les SCALP des autres pays.

On pourrait assez facilement (pour pas trop cher, à peine plus que le prix des têtes nucléaire) déclarer plus de 500 têtes nucléaires pour l'UE et autant de maintenue en réserve.

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Cela c'est le boulot de la Police et de la Justice, pas de l'Armée.

Ps : par "réprimer une sédition" j'entendais réprimer toute tentative de renverser le gouvernement républicain légalement élu par des groupes utilisant la violence armée.

En 30 années de lutte (ou de "guerre contre la drogue" en version US )les résultats sont probants!!!  :lol:

Et avec cet argent pas besoin de renverser il suffit d'acheter. ;)

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En 30 années de lutte (ou de "guerre contre la drogue" en version US )les résultats sont probants!!!  :lol:

Et avec cet argent pas besoin de renverser il suffit d'acheter. ;)

Oui en effet ils sont probants. Nous n'avons pas connu l'équivalent des attentats de Londres ou de Madrid par exemple, et depuis Khaled Kelkal que dalle, pas une bombe qui tue des dizaines de civils n'a explosé en France. Merah est un isolé qui tire avec son pistolet, un truc imparable quelle que soit l'efficacité d'une Police. Mais ça a servi à quoi son action de desperados? A rien. Notre DCRI est remarquablement efficace dans le contre-terrorisme et ce n'est pas parce qu'elle a connu quelques ratés dans l'affaire Merah qu'elle est devenue mauvaise d'un seul coup. La meilleure équipe de football peut perdre un match sur un malentendu... :lol:

Tancrède je comprends ce que tu veux dire, même si j'ai parfois du mal à trouver les verbes dans tes phrases à rallonge, :| mais ce serait quand même ballot de foutre en l'air unilatéralement notre corps de bataille, tandis que tous, partout dans le monde, le garderaient. :P D'une part nos unités d'infanterie peuvent faire de la contre-insurrection avec la double compétence haute et basse intensité. Ce sont des professionnels qui restent plusieurs années, donc on a le temps (et ça vaut le coup) de les former aux deux techniques, aux deux cultures. D'autre part dire que la bataille décisive version Clausewtiz n'est plus de saison me paraît discutable. Un exemple: la seconde guerre du Golfe a vu l'armée irakienne se faire détruire en rase campagne, la capitale être conquise, et le régime irakien renversé. Buts de guerre atteints. Y avait pas d'ADM mais bon ça c'était le prétexte pour entrer en guerre. Alors l'Irak d'aujourd'hui est-il ce que souhaitaient les Ricains, ça c'est un autre problème, politique, qui dépend du vouloir des Irakiens et pas seulement du sort des armes. Idem pour la guerre des Malouines, où un camp a perdu la guerre et a dû évacuer les îles. La différence avec autrefois tient au fait que ça va beaucoup plus vite, les conflits sont intenses, le taux d'attrition est énorme (armements de précision oblige) et ça dure peu. Dire que ce genre de conflits régionaux ne nous concernera plus serait risqué je trouve, si l'on raisonne à horizon 10 à 20 ans.

Ceci dit, je suis partisan d'une évolution de notre modèle d'armée de terre, qui manque à l'évidence d'infanterie. D'infanterie légère notamment.

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Si on est en réduit à utiliser un ASMP-A je ne vois pas pourquoi un SNLE avec une TNO ne pourrait pas faire aussi "bien"

 :lol: :lol: Jojo il aime pas les gendarmes

Pour rappel la DTO etait reservée à la gendarmerie y compris à travers ses escadrons blindés ou para (qui ont semble t il été dissous donc oui il manque de l'infanterie légère apte à opérer en milieu contraint civil avec des notions de OPJ.......des gendarmes un peu plus militarisés que nos unités en chemisette bleue donc)

La DOT n'a été laissé à la seule Gendarmerie qu'après la professionnalisation, et d'ailleurs la Gendarmerie n'a jamais vraiment pris cette mission en compte, du moins elle est prévue pour faire du renseignement, réduire une petite résistance légère (disons une dizaine d'hommes), mais elle n'a pas la capacité de réduire quelque chose de plus gros, disons de la taille d'une compagnie. Par manque de moyens tout simplement. Avant la professionnalisation, la DOT c'étaient de nombreux régiments d'infanterie, des RIAD (régiments interarmes divisionnaires comptant un escadron de blindés légers et plusieurs compagnies d'infanterie motorisées) un pour chacune des 22 DMT (division militaire territoriale), avec beaucoup de réservistes autour d'un noyau d'active, qui couvraient tout le territoire national.
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1 Si on est en réduit à utiliser un ASMP-A je ne vois pas pourquoi un SNLE avec une TNO ne pourrait pas faire aussi "bien"

 :lol: :lol: Jojo il aime pas les gendarmes

2 Pour rappel la DTO etait reservée à la gendarmerie y compris à travers ses escadrons blindés ou para (qui ont semble t il été dissous donc oui il manque de l'infanterie légère apte à opérer en milieu contraint civil avec des notions de OPJ.......des gendarmes un peu plus militarisés que nos unités en chemisette bleue donc)

1 Mais un raid classique ? style opération libye ? plus de Rafale B Dans l'ADA ?

2 Et pour une DTO/garde national pour quoi pas

Des gendarmes plus équipé : VAB/PVP voir VABmk2

et une Garde national sous responsabilité de la Gendarmerie : VAB/PVP/mortier 120mm , char 120 mm sur chassis de VABmk2

exemple les VBC 90

Image IPB

Mais en plus cette Garde nationale ferait des missions OPEX (mission onu)

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C'est drôle, je ne crois pas avoir vu une seule fois mentionnée la défense de nos réseaux informatiques et de communication, on sait pourtant qu'une attaque de cet ordre peut gravement porter atteinte a notre souveraineté, et que certains gouvernements comptent bien utiliser des "armes" informatiques en cas de conflit.

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C'est drôle, je ne crois pas avoir vu une seule fois mentionnée la défense de nos réseaux informatiques et de communication, on sait pourtant qu'une attaque de cet ordre peut gravement porter atteinte a notre souveraineté, et que certains gouvernements comptent bien utiliser des "armes" informatiques en cas de conflit.

Dans ce domaine la France est en pointe, le budget a même augmenté.

Bon après pour la partie Hard  (matériel) il y a le problème des IEM (bombes à impulsion électromagnétique) c'est autre chose

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