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DGSE, Service Action, 11° CHOC dans les années 1980


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http://www.lepoint.fr/actualites-politique/2007-01-22/quand-un-espion-raconte/917/0/66879

Quand un espion raconte...

Angola : soutien secret à Savimbi

Dans les années 1982-1987, le dossier angolais dont je suis chargé tout particulièrement me prend beaucoup de temps [pour assurer] le contact discret que la France doit maintenir avec Jonas Savimbi. On touche là aux limites de la diplomatie classique et à la raison d'être des services secrets. Savimbi le rebelle est officiellement infréquentable. Pourtant, la forme originale de son projet politique, l'importance considérable de son implantation, le soutien que lui accorde le président ivoirien Houphouët-Boigny, les sympathies qu'il s'est acquises aux Etats-Unis, en Arabie saoudite et au Maroc en font quelqu'un qu'il est impossible à la France d'ignorer.

Je vais régulièrement rendre visite au chef de l'Unita [...], usant d'avions légers et de pistes improvisées dans la brousse. Dans mes conversations, j'essaie de modérer ses ambitions et de lui faire comprendre que, même si nous reconnaissions son importance, ses intérêts ne sont pas les nôtres, car nos opérations ont pour seul objectif la protection et la défense des intérêts français. J'ai pour Savimbi une certaine sympathie, mais elle ne survit pas au jour où, craignant d'être évincé au profit de son second par l'accord qui se dessine, il fait assassiner Tito Chingunji, l'Africain le plus brillant que j'aie jamais rencontré et sans doute le seul de mes contacts qui soit devenu un ami. Je suis révolté par ce massacre imbécile. Croyant emporter la décision, Savimbi s'engage dans une équipée qui va entraîner sa perte en 1992, après quatre années de vain gaspillage de ses hommes et de ses moyens, qui lui permirent tout juste de s'emparer d'un faubourg de Luanda. S'il avait poursuivi la patiente guerre d'usure qui lui réussissait si bien, il l'aurait sans doute gagnée. L'une de mes dernières tâches dans le Service sera d'accompagner le nouveau directeur général du service, le général Mermet, aux Etats-Unis, afin d'exposer notre point de vue aux Américains. Ils arriveront à la même conclusion que nous.

Commentaire : Pendant que la France soutient officiellement, tout comme la communauté internationale, le régime angolais, la DGSE est chargée par le gouvernement de garder un contact secret avec les rebelles de l'Unita de Jonas Savimbi, qui conserve en partie grâce à elle la mainmise sur les zones diamantifères. Position intenable, au plan politique, qui verra des armes françaises atteindre les maquis, et les services secrets français pratiquer un jeu extrêmement dangereux.

La mort de Louis Delamare

Le Moyen-Orient demeure un foyer sans cesse embrasé. L'assassinat de l'ambassadeur Louis Delamare, le 4 septembre 1981 à Beyrouth, nous indigne d'autant plus que nous en identifions vite le commanditaire. Le coup vient de Hafez el-Assad en personne, qui a agi par l'intermédiaire du général commandant les services de renseignements syriens au Liban.

D'ailleurs, l'assassinat s'est déroulé à moins de deux cents mètres d'un barrage syrien et ses auteurs n'ont pas été interceptés. [...]

Or les chrysanthèmes n'ont pas fleuri trois fois sur la tombe du représentant de la France que des Français accourent à Damas pour serrer la main du meurtrier. Ce sont des hommes d'Elf en quête de trous à forer et des membres du lobby militaro-industriel envoyés par Charles Hernu.

L'ingénieur général R. se rend dans la capitale syrienne du 5 au 7 novembre 1984 ; il y rencontre le ministre de la Défense Tlass. Son rapport décrit les Syriens comme « agréablement surpris » de l'empressement français. « Il faut souligner la chaleur, peut-être teintée d'une légère incrédulité, avec laquelle le général Tlass a répété à l'adresse du ministre français son invitation à se rendre à Damas », observe l'ingénieur général, qui est sans doute un humoriste.

Louis Delamare peut reposer en paix. Il ne porte pas préjudice à la coopération militaire et pétrolière entre les deux pays.

Quand des otages français sont détenus au Liban, le Service parvient à les localiser et fait un excellent travail de renseignement. Le gouvernement nous demande de préparer une opération militaire. Nous montons un scénario que le service Action exécuterait volontiers, mais l'état-major sait que cette opération serait hasardeuse et très sanglante. Nous ne plaidons donc pas pour obtenir le feu vert, mais, contrairement à une thèse qui a été avancée, nous ne sommes pour rien dans le feu rouge. Chirac, alors Premier ministre, se rend compte que l'affaire est par trop périlleuse. On rachète les otages par d'autres canaux que les nôtres. Les Allemands font de même, et c'est sans doute la seule solution réaliste.

Commentaire : La realpolitik n'a jamais fait bon ménage avec les grands sentiments. Bien que la DGSE ait pu démontrer que l'assassinat de Louis Delamare a été décidé à Damas, c'est là que les marchands d'armes et les pétroliers iront chercher des appuis pour réintroduire la France dans la zone d'influence syrienne. Ce qui n'empêchera pas Damas de tenter d'assassiner plus tard l'un des chefs de la DGSE, René Imbot, en sabotant son avion avant son décollage de Damas, où il s'était rendu lui aussi. Seule la dextérité des pilotes d'un avion du GLAM, sans doute aussi la chance, a permis qu'il réchappe de cette opération.

Otages libanais et Eurodif

A l'occasion de l'apurement du contentieux Eurodif, la France paie à Téhéran 300 millions de dollars, dont une partie correspond à la libération de deux otages détenus par le Hezbollah au Liban. Au cours de la campagne présidentielle de 1988, Jacques Chirac, dans un célèbre duel télévisé « les yeux dans les yeux » avec François Mitterrand, assure ne pas les avoir rachetés. En fait, le marché a été conclu par Jean-Claude Trichet, directeur du Trésor, dans un hôtel de Genève. Les hommes de Pasqua, dont Marchiani et l'Iranien Ghorbanifar, attendent dans la pièce voisine. La DGSE n'est ni utilisée ni même informée. Pourquoi ? Y aurait-il des choses à cacher ? Notre métier étant de tout savoir, nous actionnons nos sources suisses et allemandes et apprenons que les virements passent pour 165 millions par la Deutsche Bank et pour 135 millions par les banques Surnitomo et Tokai de Tokyo.

Quand, fin novembre 1987, Jean-Louis Normandin et Roger Auque sont libérés, nous suivons pas à pas le cheminement des négociations.

Marchiani est si peu professionnel qu'il oublie son faux nom de Stephani, et est obligé de consulter son faux passeport pour l'indiquer à l'employé de la société qui lui loue un avion pour le Liban ! Nous identifions aisément les membres de l'équipe. Les deux frères Safa ainsi que Manoutcher Ghorbanifar, qui a pris le nom de « Naceur ». Et dire que MM. Roussin et Marchiani entendaient, par leur opération ultrasecrète, apporter la démonstration que, décidément, la DGSE n'était bonne à rien ! Les Allemands du BND, dans leur propre problème d'otages, jouent un jeu plus franc que nos compatriotes. [...] mais, du moins, nos amis du BND nous le disent.

[...] Au Liban, nous avons été durement éprouvés. [...] [En 1982] j'accompagne Pierre Marion à Tel-Aviv, quand une partie de notre poste à Beyrouth est détruite et nos hommes assassinés. Pierre Marion a certes un caractère difficile, mais c'est un homme de coeur et, pour m'être trouvé à ses côtés dans cette cruelle occasion, je suis seul à savoir combien il est bouleversé. Il saura réagir comme il conviendra à la mort de nos agents. L'un d'eux a été massacré avec toute sa famille.

Commentaire : « Riposter », « punir ». Les hommes politiques qui les autorisent sont toujours réticents quand il s'agit de monter des « opérations homo » - des homicides. Mais il s'en est produit de nombreuses dans les années 80, y compris au Liban. Quand ses hommes sont atteints, la DGSE ne laisse que très rarement le crime sans réponse...

Massacres à Kourou

La protection du site de Kourou, d'où se font les lancements d'Ariane, est une opération de type plus traditionnel. Fort heureusement, elle ne tournera pas au drame comme lors de la malheureuse tentative de sécuriser les essais nucléaires du Pacifique en endommageant le navire de Greenpeace. Kourou intéresse beaucoup de monde. Au large, d'étranges bateaux de pêche aux grandes oreilles rôdent sans trêve. La petite capitale voisine, Paramaribo, fourmille d'agents ennemis car le Surinam est doté d'un régime marxiste. Des infiltrations, des sabotages, des opérations de déstabilisation sont en préparation et ne seront pas stoppés par des clôtures électriques et des maîtres-chiens. Le gouvernement nous charge de déjouer ces préparatifs par les moyens que nous sommes seuls à posséder. Il se trouve que l'un des aspects de l'affaire intéresse nos amis allemands du BND qui nous assurent leur aide. Kourou, qui se prête si bien à l'envoi des fusées dans l'espace, est l'un des endroits de la planète des plus propices aux écoutes.

Le général Imbot m'envoie à Cayenne. Je fais la connaissance du préfet, Jacques Dewatre, saint-cyrien et ancien du 11e choc ; il n'a pas, comme certains civils, de préventions à notre égard, bien au contraire. Il ignore autant que moi qu'il sera un jour le directeur de la DGSE. Il m'accueille chaleureusement et se plaint que le ministre de l'Intérieur ne lui envoie jamais de copies de nos notes d'information. Nous montons un dispositif pour les lui faire parvenir directement. Puis je m'emploie avec une petite équipe, et à l'aide de méthodes qui ne sont pas toujours douces, à décourager les agents de l'Est trop curieux. C'est une opération qui pourrait se transformer en un roman du genre « Mort sur le Maroni », avec tous les ingrédients requis : pluie tropicale, légionnaires et cadavres au fil du fleuve.

Commentaire : Encore des « opérations homo ». Cette fois-ci, les morts sont très nombreux. C'est la fin des années 80. Les Français et les Allemands construisent dans le plus grand secret sur la base de Kourou des installations techniques permettant d'intercepter les satellites de communication américains. Il craignent des infiltrations, des sabotages, des opérations spéciales contre le site. Dans la jungle amazonienne, les temps ne sont pas à faire de la dentelle. La nuit, le jour, les armes françaises parlent... Ne tuent-elles, comme l'affirme Pierre Lethier, que « les agents de l'Est » ? Voire... Toujours est-il que les stations ont fonctionné comme prévu, jusqu'à ce jour.

Tchad : carton sur les Libyens

Après la bataille de Fada, nous jouons un rôle décisif dans la destruction du corps de bataille libyen à Ouadidoum, sur le sol de notre allié tchadien, le 22 mars 1987, par le commandant Djamous, chef d'état-major tchadien et remarquable homme de guerre. Les photos-satellites que je vais chercher à Washington montrent que la garnison des envahisseurs est admirablement protégée [...]. Pendant des mois, nous attendons la relève importante qui fera sortir les Libyens à découvert. J'assiste le général Imbot, qui monte l'opération. La CIA et le Mossad nous apportent pendant plusieurs mois une aide précieuse en matière d'imagerie et de brouillage électronique des missiles. Quand les camions et blindés sortent enfin de la base, un raid foudroyant à travers le désert des forces tchadiennes et de notre service Action les cloue sur place. C'est pour lui une résurrection. La victoire doit beaucoup aux trente « Imbot's boys ». Les officiers de ce service sont, en effet, très entraînés et opérationnels à tout moment. C'en est fait des visées expansionnistes du colonel Kadhafi, au grand dam de son lobby français qui veut le faire passer pour un Bédouin sage et respectable.

Commentaire : En 1987, la polémique franco-américaine avait fait rage, Paris affirmant que Washington ne l'avait pas aidé dans la crise du Tchad. Voilà les pendules mises à l'heure. Et l'histoire précisée, qui a vu près de 25 officiers du service Action de la DGSE participer à l'assaut dévastateur mené par Hassan Djamous.

Philippe Rondot le rescapé

Il est vrai que le problème dit de la « trahison » est complexe. [...] Mais cela ne justifie nullement qu'on crée dans un service secret un climat de chasse aux sorcières. Or, chez nous, on écarte sans ménagement des collaborateurs, dont certains sont brillants, au motif de ce qu'on appelle, dans le jargon maison, un « doute insupportable ». Entendez l'ombre de l'ombre d'une possibilité que nos hommes aient été « approchés ». La preuve de l'innocence par l'innocent étant par définition impossible - j'en sais quelque chose ! -, il suffit d'un vague ragot en provenance d'un service tiers pour mettre fin à la carrière d'un homme d'une intégrité parfaite. Ainsi, au nom du « doute insupportable », plusieurs agents sont écartés à la fin de la période Marenches. Marion ne met pas fin à ce système odieux.

[...] L'un des camarades injustement persécutés et que je ne puis nommer ici devait son « doute insupportable » à la vindicte de Charles Hernu. En savait-il trop sur le passé du ministre ? L'une des missions les plus étonnantes et les plus agréables de ma carrière m'est confiée par l'amiral Lacoste lorsque, peu après avoir pris ses fonctions, il me charge d'aller dire à l'intéressé qu'il peut enfin sortir de chez lui sans avoir à craindre un accident.

Commentaire : Le « camarade » évoqué par l'auteur n'est autre que le général Philippe Rondot, aujourd'hui coordinateur des services secrets au ministère de la Défense. Et le propos sibyllin concernant un éventuel « accident » vise en fait un ordre d'assassinat, décidé contre lui par les plus hautes autorités de la Défense, dès le début des années 80. Incroyable...

Une journée bien ordinaire

Quand je suis à Paris, j'écris chaque soir une petite note récapitulant l'emploi de ma journée. Voici celle du 14 avril 1987.

« Déjeuné avec le chef de poste de la CIA. La Centrale aimerait récupérer les deux avions soviétiques du nord du Tchad. Vu un officier rentré de La Havane. Les Cubains n'ont pas réinstallé de micros dans notre ambassade, mais la chancellerie n'est pas sûre.

Notre ambassadrice au Nicaragua aurait révélé aux sandinistes la couverture de notre chef de poste, qu'elle ne peut pas souffrir. Elf serait impliquée dans cette atteinte à nos intérêts de sécurité. Voir si cette rumeur est fondée.

Reçu l'excellent Schmidt, du BND, venu parler du Hezbollah et de S.T., membre de l'entourage de Gomez, que nous tenons tous deux à distance.

Nous déplorons que la CIA n'en fasse pas autant. Préparé la visite du directeur général à Tel-Aviv avec F. du Mossad, qui me questionne lui aussi sur l'armement soviétique saisi au Tchad.

Coup de téléphone de l'ami Philippe Massoni, qui souhaite nous emprunter du matériel pour les RG.

Rencontré une source qui opère pour nous dans les milieux mélanésiens. Visite de l'attaché militaire chinois, le général H., qui, en échange de mes informations sur la Libye et le Tchad, m'expose la façon dont son gouvernement juge la situation en URSS. »

Ainsi va la vie d'un espion. C'est bien celle dont j'ai rêvé. Toutefois [...], il me faut signaler les faiblesses du Service. Il ne sait pas gérer ses « anciens ».

Sa politique constante est de couper entièrement les ponts [...]. Certains des hommes ainsi renvoyés dans les ténèbres extérieures sont récupérés par la politique ou l'économie. Et le Service les retrouve sur sa route, transformés en agents semi-secrets et, parfois, en concurrents.

Commentaire : Ainsi va la vie des agents secrets. Relations avec Américains, Afrique et Cuba, Nicaragua. Coup de griffe contre Elf. Contact quasi quotidien avec les Allemands et grand intérêt commun pour l'homme d'affaires Samir Traboulsi (« S.T. »). Et encore la Chine, Israël, et le reste. La part secrète des actions de la France !

La DGSE et l'Afghanistan

Sur la frontière afghane, Peshawar est un immense et pittoresque bazar pakistanais où circulent, parmi les étals de kalachnikovs, tous les agents secrets du monde. La CIA tient le haut du pavé, avec les Britanniques, car Mme Thatcher accorde une importance considérable au conflit et ne lésine pas sur les moyens. Mais la ville est, avant tout, la base de l'Isid [inter-Services Intelligence Directorate], qui est remarquablement organisé. Quelques rares combattants - l'argent manque - viennent suivre dans notre service Action des stages de sabotage ou de transmissions. De retour chez eux, les élèves se montrent d'une efficacité redoutable. [...] Depuis le début de la guerre, les pertes soviétiques sont estimées à 1 000 officiers et 8 000 soldats tués et à près de 19 000 blessés. Le matériel du corps de bataille est mis en pièces. On dénombre 550 chars, 900 véhicules blindés et 10 000 véhicules détruits. Fin 1987, le millième aéronef est abattu, ce qui a pour nous valeur symbolique. Le dernier décompte fait état de 14 000 tués. Nous considérons que la victoire est proche. Le jour où tout sera connu, on rendra hommage au rôle joué par la France. Le Service, en liaison avec le Jamiat, l'une des trois composantes de la résistance afghane, met en place un réseau de renseignement, d'action et de propagande pouvant pénétrer les républiques musulmanes d'URSS et former des commandants d'unité. Il soutient l'action du groupe placé sous l'autorité du Pr Rabbani. Le service Action entraîne les principaux adjoints d'Amin Wardak. Nous aidons de notre mieux, mais de loin et sans nous montrer, car nous craignons de les compromettre, nos admirables french doctors, ces médecins et infirmières qui prennent des risques énormes pour secourir les populations. C'est en grande partie grâce à cette assistance humanitaire que les Afghans tiennent bon dans l'épreuve qu'ils traversent. Ils savent que le monde extérieur ne les abandonnera pas à leur sort.

Commentaire : Le rôle de la DGSE - considérable - dans le soutien à la résistance afghane est encore un secret d'Etat, dont l'histoire complète reste à écrire. François Mitterrand, qui a laissé faire les services français, mais sans autoriser le versement de budgets spécifiques, barrait les notes qui l'informaient des opérations menées sur le terrain d'un gros « Prudence ! » Non seulement les Français ont fourni armes, équipements, argent, entraînement aux Afghans, mais des agents de la DGSE ont en outre pénétré à partir de l'Afghanistan dans les Républiques musulmanes d'URSS pour y recueillir du renseignement militaire ou mener des opérations de déstabilisation.

Mitterrand et la DGSE

Notre mission fondamentale est d'éclairer l'Etat, de le fournir en renseignements qui lui permettent de ne pas mener sa politique à l'aveuglette. Pour les obtenir, on ne peut pas se limiter à « prier les gens à dîner et à les faire causer au dessert », comme le dit de son métier un diplomate en poste à Vienne que cite le « Journal » des Goncourt. Il est parfois nécessaire de se montrer mal élevé, de visiter des bagages et de détourner des correspondances. Il arrive même qu'un service secret, dans des cas exceptionnels en Occident du moins, envisage de tuer un homme, mais nous devons demander le feu vert au président de la République. Hors des zones de guerre, François Mitterrand l'a toujours refusé. Même dans ce domaine particulier, la France a aboli la peine de mort. [...] En retour de ses demandes d'instructions, [le directeur de la DGSE] ne reçoit du sphinx de l'Elysée que des sourires et des hochements de tête. Jamais des ordres clairs ne viennent de ce chef qui n'aime pas en donner. Cette absence de retour est à l'origine du mal qui va ébranler le service.

Commentaire : Tous les responsables qui dirigeront la DGSE durant les deux septennats de François Mitterrand l'admettent en privé : l'ancien chef de l'Etat n'était pas un homme auquel ils pouvaient demander des « permis de tuer ». Difficile et toute de nuances indicibles, la relation était d'une complexité insondable entre l'homme qui venait chercher une approbation ou un feu vert pour mener une « opération homo » qu'il jugeait indispensable et le premier des Français. La limitation de telles actions aux « zones de guerre », qu'évoque Pierre Lethier, est naturellement une figure de style : dans les années qui ont précédé la chute du mur de Berlin, la guerre froide à son paroxysme permettait d'entendre le terme au sens le plus large. En fait, dès lors que le chef des Services estimait, intuitu personae, qu'une telle opération n'était pas contraire aux intérêts de la France, il en avisait soit personnellement François Mitterrand, qui faisait savamment mine de ne rien entendre, soit l'un de ses plus proches collaborateurs. Tout étant mis en oeuvre pour que jamais aucun lien ne puisse être établi entre la tête de l'Etat et le bras clandestin agissant dans l'ombre. La règle du jeu acceptée par tous étant que, si un accident devait se produire, le chef de la DGSE en soit désigné comme le seul responsable. Comme la démission de l'amiral Lacoste à l'occasion de l'affaire Greenpeace le démontra amplement...

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En fait, dès lors que le chef des Services estimait, intuitu personae, qu'une telle opération n'était pas contraire aux intérêts de la France, il en avisait soit personnellement François Mitterrand, qui faisait savamment mine de ne rien entendre, soit l'un de ses plus proches collaborateurs. Tout étant mis en oeuvre pour que jamais aucun lien ne puisse être établi entre la tête de l'Etat et le bras clandestin agissant dans l'ombre. La règle du jeu acceptée par tous étant que, si un accident devait se produire, le chef de la DGSE en soit désigné comme le seul responsable. Comme la démission de l'amiral Lacoste à l'occasion de l'affaire Greenpeace le démontra amplement...

Schéma classique que l'on retrouve notamment à la CIA, le principe étant que jamais quiconque ne puisse montrer preuve à l'appui l'action de l'exécutif dans une opération clandestine.

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Schéma classique que l'on retrouve notamment à la CIA, le principe étant que jamais quiconque ne puisse montrer preuve à l'appui l'action de l'exécutif dans une opération clandestine.

Oulah ! Ce n'est plus le cas depuis un bon moment... Cf la loi sur le sujet : http://www.law.cornell.edu/uscode/text/50/413b. Un finding (sorte de mémo) présidentiel, écrit, signé, explicant le but et la stratégie de l'opération, communiqué à plusieurs membres du Congrès... Ca doit dater du milieu des années 70, mais même avant, l'implication du présidentest généralement bien documentée (notamment Kennedy dans la baie des Cochons).

Pour trouver des circonstances floues "à la française", il faut remonter à l'incident de l'U-2 où le directeur de la CIA est allé se prendre tout dans la figure en prétextant des défauts de communication, alors qu'a priori Eisenhower avait approuvé le vol de Gary Powers.

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C'est la fin des années 80. Les Français et les Allemands construisent dans le plus grand secret sur la base de Kourou des installations techniques permettant d'intercepter les satellites de communication américains. Il craignent des infiltrations, des sabotages, des opérations spéciales contre le site.

Je crois me souvenir que l'échec d'une fusée Ariane était due à un chiffon "oublié" (introduit ?) à un endroit stratégique de la tuyauterie de la fusée. Oubli d'un technicien ou sabotage ?

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Je crois me souvenir que l'échec d'une fusée Ariane était due à un chiffon "oublié" (introduit ?) à un endroit stratégique de la tuyauterie de la fusée. Oubli d'un technicien ou sabotage ?

A priori, réel oubli.

Depuis, les chiffons sont numérotés et aucun élément ne sort des ateliers "propulsion" avant que le recomptage des chiffons soit complet.

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Extrait de "Sabre au clair et pied au plancher: mémoires" de Gérard de Villiers  ;) (disponible ici http://books.google.fr/books?hl=fr&id=zmNOiDLK8x4C&q=imbot#v=onepage&q=chalouba&f=false

Le Général Imbot hérita aussi d'un gros dossier: le Tchad. Les Libyens, Appuyés par les Allemands de l'Est, tentaient de s'emparer du pays. Des troupes françaises stationnées à Djamena, mais le gouvernement leur interdisait d'intervenir officiellement contre les Libyens, que l'armée tchadienne était pourtant incapable de repousser à elle seule. La DGSE fut donc chargée d'endiguer la progression libyenne.

Le Service de l'action avait recruté une véritable armée clandestine de mercenaires un peu partout en Afrique et en Europe. Il ne manquait plus que des armes, mais il était hors de question d'équiper ce régiment improvisé avec du matériel français. Une équipe de la DGSE, dirigée par un colonel de mes amis - mort depuis - , parti donc faire son marché en Pologne ! Les services polonais vendaient n'importe quoi à n'importe qui. Tout ce qu'ils demandaient c'était des dollars. Et pour faciliter les transactions, les armes étaient stockées en bordure de l'aéroport de Varsovie. Une fois payé, le matériel pouvait être aussitôt embarqué dans des avions munis de fausses immatriculations.

L'un de ces appareils, à bord duquel se trouvait le colonel, chargé d'armes jusqu'à la gueule, faillit se faire prendre. A la suite d'une météo épouvantable, il avait été obligé d'atterrir à Zagreb, en attendant la fin du mauvais temps. Soudain, le colonel X pâlit. La pluie torrentielle était en train d'effacer la fausse immatriculation ! Il n'eut que le temps de redécoller en catastrophe. Car on avait impérativement besoin des armes qu'il rapportait de Varsovie.

En effet, le premier  objectif de la DGSE était de reprendre Oum Chalouba aux Libyens. Les mercenaires étaient courageux et bien armés grâce aux polonais, mais dénués de sens tactique. Le Général Imbot en personne prit sur lui de concevoir le plan de bataille d'Oum Chalouba !

Oum Chalouba fut repris, quelques mercenaires y laissèrent la vie, anonymes et oubliés. Ils combattirent néanmoins pour la France, quels qu'ils aient été. Qu'un hommage leur soit rendu ici. Ainsi qu'au pilote français abattu par la DCA libyenne et dont la perte a été pudiquement tue.

Le général Imbot a été à la tête de la DGSE de Septembre 1985 à fin 1987. Pas de date précise de l'évènement ci-dessus, mais ce qui est surprenant, c'est ce pilote français soit-disant abattu  :rolleyes: car officiellement, il n'y a pas eu de pertes pendant Epervier ...

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Très intéressant ce fil  =)

En ce qui concerne le pilote abattu, il s'agit peut-être du Capitaine Michel Croci qui pilotait un Jaguar mais c'était pendant l'opération Manta :

wiki

en 1983/1984 au Tchad dans le cadre de l'Opération Manta. Le 25 janvier 1984, un avion est abattu par un canon anti-aérien alors qu'il survole une colonne rebelle, son pilote est tué.

Cette perte n'a peut-être pas été révélée immédiatement à l'époque...

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Très intéressant ce fil  =)

En ce qui concerne le pilote abattu, il s'agit peut-être du Capitaine Michel Croci qui pilotait un Jaguar mais c'était pendant l'opération Manta :

Cette perte n'a peut-être pas été révélée immédiatement à l'époque...

C'est possible, l'auteur s'est peut-être mélangé les pinceaux entre les dates. D'autant que la France n'a jamais caché ses pertes au Tchad, que les avions aient été abattus ou se soient crashés (Tacaud : 2 abattus + 2 crash, Manta : 1 abattu + 1 crash, Epervier : 1 crash à Bangui le 27/03/1986) Pour "les" batailles d'Oum Chalouba, il y a plusieurs dates, 13/14 février 1986, 5 mars 1986 pour Epervier et 3 septembre 1983 pour Manta ...

http://discours.vie-publique.fr/pdf/862006000.pdf

Communiqué du ministère des relations extérieures en date du 5 mars 1986 sur la situation militaire au Tchad.

Circonstances : Attaque du GUNT le 5 mars 1986 contre les forces armées tchadiennes dans la région de Kalait-Oum Chalouba.

On confirme au ministère de la défense que le GUNT a lancé cet après midi une nouvelle attaque contre le dispositif de défense des forces armées tchadiennes dans la région de Kalait-Oum Chalouba.

- Les forces du Président Hissène Habre ont repoussé cette attaque.

- Des avions français stationnés à N'Djaména ont pris l'air pour parer à toute éventualité, et n'ont pas eu à intervenir.

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La mort du Cne Crocci le dernier pilote à ce jour mort en service aérien commandé sur une mission de combat a été révélée dès qu'elle est survenue

Michel CROCCI n'est pas le dernier pilote mort en service aérien commandé, malheureusement... Mais le dernier pilote de chasse "Mort pour la France".

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Extrait de "Raids dans le Sahara central (Tchad, Libye, 1941-1987)" de Florent Sené p207/208

Les Fennecs de la France

GPS et "Jags" versus GUNT

Cependant "Epervier" monte la garde sur le 16è parallèle et pas toujours passivement. Pour prévenir toute surprise tactique (raids ou simplement patrouilles du GUNT), des Atlantics chargés de recueillir du renseignement survolent la "ligne rouge". Mais le Comelef (Commandement des éléments français) complète la collecte du "rens" avec des "yeux et oreilles" sur le terrain, au nord de cette ligne invisible.

On les appelles les "fennecs" : ce sont des forces spéciales, paras, commandos ou nageurs de combat. Oui, des nageurs de combat du C.I.N.C. (Centre d'Instruction des Nageurs de Combat) en plein désert ! Officiellement, ils ne sont pas là, officieusement ils font de la formation militaire au profit des FANT dans les rares postes et villages tenus par N'Djamena au-delà du "16è". Les "fennecs" nomadisent en Toyota pour des patrouilles de reconnaissance légères (un seul véhicule : deux français et un guide-interprète tchadien), courtes (une journée) pour "choufer" et signaler par radio tout fait d'intérêt tactique. Jusqu'ici rien que de bien commun plus de quarante ans après le LRDG ...

Ce qui n'est pas banal, ce sont ces quelques nageurs de combat équipés d'un gadget très sophistiqué : "Le Satnav, c'est notre arme secrète. C'est une idée de nageur de combat de se balader dans le désert avec un instrument destiné à la navigation des bateaux (...) Nous l'employons dans le désert comme dans l'océan (...) Grâce à lui, nous guidons nos "jaguars" lorsqu'ils vont frapper l'ennemi.

A une date non précisée d'octobre-novembre 1986, Du Morne Vert, son collègue Jacques et Ahmed, le guide toubou partent en "reco", avant le lever du jour, de leur base du "no-man's-land". Après plusieurs heures à "tracer", c'est Ahmed qui repère le premier un nuage depoussière à l'horizon. C'est un convoi du GUNT qui roule en suivant le lit d'un wadi : huit camions précédés par deux AML. Les "fennecs" observent à la jumelle depuis quelques kilomètres la progression de la colonne dans la plaine de Terkezi , entre Ennedi et Erdi. Le point GPS donne : lattitude 17°40'5", longitude 21°37". Un message codé est lancé. La base a bien reçu, se décide très rapidement et répond qu'une M.A.R. (Mission Armée de Reconnaissance) sera sur objectif dans quinze minutes.

Et effectivement, environ un quart d'heure plus tard, trois appareils se présentent : deux Jaguars en "rase-mottes intégral" escortés par un Mirage F1 plus haut, en couverture. Le F1 monte en chandelle tandis que les "Jags" approchent pour prendre la colonne GUNT en enfilade de dos. L'un derrière l'autre, le second volant plus bas que le premier, les jets descendent pour une passe strafing. La colonne reste à peine cinq secondes dans le collimateur : le temps pour chaque "Jag" de tirer plus de 200 obus de 30 mm des deux canons DEFA 553 et de vider les deux paniers Matra à 38 roquettes de 68 mm.

(...)

Récit plus précis dans le livre de Patrick du Morne Vert "Mission Oxygène"

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Récit plus précis dans le livre de Patrick du Morne Vert "Mission Oxygène"

Tout l'extrait est basé sur "Mission Oxygène", qui ne dit pas grand-chose de plus (de mémoire).

La patrouille m'avait l'air plus rôdée que ce qu'on verra quelques années plus tard avec le groupement CRAP de la division Daguet.

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Tout l'extrait est basé sur "Mission Oxygène", qui ne dit pas grand-chose de plus (de mémoire).

La patrouille m'avait l'air plus rôdée que ce qu'on verra quelques années plus tard avec le groupement CRAP de la division Daguet.

disons que dans Mission Oxygène, il y a les communications radios avec les pils de Jags et la reco sur le site du strike ...

C'est clair qu'ils avaient l'air d'être bien rôdé ! Des raids comme celui-là, il y a du y en avoir pas mal, mais chut ....

Pour le CRAP de Daguet, ils se sont fait prendre par les irakiens de mémoire ... c'est ça ?

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Sur la piste du DC3 fantôme

Cette histoire ne relève pas de la DGSE, mais j'ai quand même voulu la placer ici.

http://www.ladepeche.fr/article/2007/11/11/223445-dc3-la-cle-du-mystere-est-chez-kadhafi.html

Le 27 juillet 1978, un DC3 décolle de Toulouse-Blagnac ; à son bord, deux pilotes de Rodez, Rolland Raucoules et Philippe Toutut, et un homme venant de Paris, Michel Winter.

Rolland Raucoules et Michel Winter se connaissent. Ils ont été mercenaires, louant leurs « services » en Afrique. Rolland Raucoules a été garde du corps d'Omar Bongo. Devenu pilote à l'aérodrome de Rodez dans l'Aveyron, et souhaitant se « ranger », Raucoules aurait accepté une dernière mission.

La mission est secrète. Le DC3 se pose en Sicile. Puis il décolle. Les pilotes coupent le contact radio. L'avion sera alors porté disparu. On sait aujourd'hui qu'il s'est posé à Zouar, dans le nord du Tchad. L'ancien président de la république tchadienne, Goukouni Weddeye, le confirme (lire son interview).

Les mercenaires français ne sont peut-être pas au courant du véritable objectif de leur mission : la destruction de Jaguar français à l'aéroport de N'Djamena. « Mon frère Rolland était patriote. Jamais il n'aurait attenté aux intérêts de notre pays », affirme Jean-Claude Raucoules.

La mission echoue

Les services secrets libyens auraient tiré les ficelles de l'opération à laquelle participent des rebelles tchadiens, qui veulent renverser le régime du président Malloum. Les Libyens recrutent les pilotes français, financent l'opération… qui échoue.

Quel sort les Tchadiens et les Libyens réservent-ils aux pilotes français qui refusent de réitérer l'attaque sur l'aéroport de N'Djamena ?

Selon le Tchadien Chaibo Bichara, qui intervient à la télévision française en 1980, les pilotes ont été amenés en Libye, et faits prisonniers. Chaibo Bichara, qui était dans le DC3 lors de la mission sur N'Djamena, ne peut plus aujourd'hui témoigner. Il aurait été exécuté à la demande d'Hissène Habré, le dictateur qui a succédé à Goukouni Weddeye à la tête du Tchad.

«Le DC3 devait détruire des Jaguar français à N'Jamena»

En 1978, Kadhafi a des visées sur le Tchad. Un ex-agent de la CIA, Edwin Wilson, lui fournit des armes. La Libye fomente dans le secret une opération visant à détruire les Jaguar français qui protègent l'aéroport de N'Djamena.

Pour cette mission, Ed Wilson aurait recruté trois pilotes français. Cette hypothèse a été développée par François Soudan, directeur du magazine «Jeune Afrique», dans son livre «Kaddafi, la CIA et les marchands de mort» paru en 1987 aux éditions Actuel.

Selon un témoin cité par François Soudan, les pilotes français auraient été exécutés au Tchad après l'échec de la mission sur N'Djamena. La thèse est contestée par d'anciens rebelles tchadiens.

Responsable du Front de libération nationale du Tchad, le Frolinat créé en 1966, Goukouni Weddeye est parvenu, avec le soutien de la Libye, à s'emparer du pouvoir et devenir président de la République tchadienne en 1979. En 1982, il est évincé par son ancien allié Hissène Habré. Goukouni Weddeye est exilé à Alger, où nous l'avons joint le 6 septembre dernier.

LA DÉPÊCHE DU DIMANCHE : En 1978, vous étiez responsable du Frolinat dans le nord du Tchad. Et vous avez vu atterrir le DC3 à Zouar…

Goukouni WEDDEYE : Par l'intermédiaire des services secrets de renseignement libyens, nous avons effectivement reçu la visite de trois Européens. Ils s'exprimaient en français, je suppose qu'il s'agit des trois pilotes dont vous parlez. Ils ont formé un groupe de combattants, à la tête desquels se trouvait Chaibo Bichara. Fin juillet, le commando est parti à bord d'un DC3 pour une mission à N'Djamena.

DDD : L'objectif était-il de détruire les Jaguar français stationnés sur l'aéroport ?

G. W. : : Non. Le commando de Chaibo Bichara avait pour mission de détruire des installations sur l'aéroport, les dépôts de munitions, de carburant.

DDD : Mais la mission a échoué.

G. W. : : Oui. Le DC3 n'a pu atterrir à N'Djamena à cause des conditions météo. L'avion est revenu se poser à Zouar.

DDD : Et là, à Zouar, que s'est-il passé ?

G. W. : J'étais présent lorsque le DC3 a atterri. Le lendemain, des Libyens ont exhorté les pilotes à récidiver sur N'Djamena. Les Français ont refusé. Une semaine après, des Libyens sont revenus à Zouar ; ils sont repartis avec les Français et le DC3. J'ai appris quelque temps plus tard que le DC3 se trouvait à Waw, dans le sud de la Libye, à 350 km de la route d'Aouzou. En 1979, ce DC3 a de nouveau servi pour transporter des munitions au Tchad.

DDD : En 1980, Chaibo Bichara affirme à la télévision française qu'il a vu les trois pilotes prisonniers de Kadhafi. Confirmez-vous ?

G. W. : Après 1978, Bichara est parti en Libye. Moi, je suis resté au Tchad. Je ne sais donc pas ce que Bichara a vu à Tripoli. Tout ce que je peux affirmer, c'est que les Français sont repartis vivants du Tchad.

Quelques liens supplémentaires sur cette histoire :

http://www.ladepeche.fr/article/2007/08/05/13676-sur-la-piste-du-dc3-fantome.html

http://bases.ourouk.fr/unite/u-result_frame.php?catalogueID=3667&NumeroJournal=308

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Pour le CRAP de Daguet, ils se sont fait prendre par les irakiens de mémoire ... c'est ça ?

Non, ça c'étaient des gars du 13 en reco sur la frontière (et qui a priori, étaient du côté saoudien quand ils ont été capturés par des irréguliers irakiens).  ;)

Ensuite, on a créé un groupement CRAP pour la division Daguet en assemblant des équipes CRAP des différents régiments de la 11e DP paras. Ils ont notamment pris le fort d'As Salman. Mais il me semble qu'ils n'étaient pas très aguerri aux opés désert (faut dire que ce sont de petites équipes régimentaires et que le groupement a été monté peu avant le déclenchement de tempête du désert).

Selon Notin (bouquin sur les français en Afgha, p 680), ça a énervé le SA qui, lui, disposait d'un commando type LRDG qui ne fut pas déployé pendant la guerre.

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Non, ça c'étaient des gars du 13 en reco sur la frontière (et qui a priori, étaient du côté saoudien quand ils ont été capturés par des irréguliers irakiens).  ;)

Ensuite, on a créé un groupement CRAP pour la division Daguet en assemblant des équipes CRAP des différents régiments de la 11e DP paras. Ils ont notamment pris le fort d'As Salman. Mais il me semble qu'ils n'étaient pas très aguerri aux opés désert (faut dire que ce sont de petites équipes régimentaires et que le groupement a été monté peu avant le déclenchement de tempête du désert).

Selon Notin (bouquin sur les français en Afgha, p 680), ça a énervé le SA qui, lui, disposait d'un commando type LRDG qui ne fut pas déployé pendant la guerre.

Ok, merci pour les précisions ;)

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  • 1 month later...

Tiens, ce n'est pas tout à fait les années 80 mais bon...

trouvé dans Paul Els, We fear naught but God: the story of the South African Special Forces, "The Recces" :

The unit was divided into the Clandestine Air group and the Clandestine Sea group, both being sent to France in September 1970 for courses. The Sea group underwent a course at the French Attack-diving school in Ajacio, Corsica. Shortly after that they completed a short course in clandestine air-infiltration techniques with the French Special Forces. This group consisted of Commandant Breytenbach, Warrant Officer 2 F.C. van Zyl, Staff Sergeant Moorcroft and  Sergeant de Beer.

The Air group which comprised Major Lamprecht, Major More, Captain van Vuuren, Warrant Officer 1 Potgieter, Warrant Officer 2 Floyd, and Warrant Officer 2 Conradie did their course at Cercottes with the French Special Forces.

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En fait, les extraits cités viennent du livre Argent secret de Pierre Lethier, qui fut assistant ou chef de cabinet des DG successifs Pierre Marion, Lacoste et Imbot.

Merci pour l'info !

Tiens, ce n'est pas tout à fait les années 80 mais bon...

trouvé dans Paul Els, We fear naught but God: the story of the South African Special Forces, "The Recces" :

On peut étendre la période aux années 70 ;)

Très intéressant en tout cas !

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  • 1 month later...

Le livre Dans le secret des présidents: CIA, Maison-Blanche, Elysée : les dossiers confidentiels 1981-2010 de Vincent Nouzille a une partie sur les décisions franco-américaines à propos du Tchad, notamment à l'époque de la prise de Faya-Largeau. Il est notamment questions d'instructeurs américains pour des missiles Redeye.

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Le livre Dans le secret des présidents: CIA, Maison-Blanche, Elysée : les dossiers confidentiels 1981-2010 de Vincent Nouzille a une partie sur les décisions franco-américaines à propos du Tchad, notamment à l'époque de la prise de Faya-Largeau. Il est notamment questions d'instructeurs américains pour des missiles Redeye.

J'avais trouvé ce doc il y a quelque temps http://labanniere.eklablog.com/tonton-et-la-france-afrique-a45796770

Je ne savais pas quel crédit lui apporter. A priori, il parle des instructeurs US.

Edit : je viens de lire ici la partie du livre dont tu parles http://books.google.fr/books?id=HtL8HcVqkJYC&pg=PT93&lpg=PT93&dq=%22dgse%22+faya+largeau&source=bl&ots=nO2Hh9HdCn&sig=W7aWXmlkvDby2MbdQkBU-QO_EWk&hl=fr&sa=X&ei=roNYUbn5EeOq0QXqvoDYCQ&ved=0CF8Q6AEwCTgK, effectivement, ça concorde avec le lien au-dessus

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