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Armée et contrôle du pouvoir


Tancrède
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L'Afghanistan n'est pas réellement un pays: c'est un espace entre les frontières des pays voisins, qui est de fait divisé entre entités féodales (sur base tribale et ethnique), et l'Etat central que les USA (et autres) ont essayé de sponsoriser et de développer ne contrôle l'Afghanistan (un peu, et même pas toute la surface du pays) que via un marchandage permanent qui reflète l'équilibre du pouvoir de fait entre toutes les "autorités" qui contrôlent un pan de territoire, un pan d'autorité, un pan de ressource économique, un pan de la population.... Un certain nombre de ces autorités est au moins nominalement rattaché au régime et le soutiendra plus ou moins, mais toujours jusqu'à un certain point (celui de son intérêt, de la préservation de son pouvoir....), et reçoit en échange un "titre" (grade d'armée, fonction politique, rang dans l'appareil d'Etat) et un certain nombre de prérogatives qui vont avec (notamment l'autorité militaire) qu'il s'efforce de faire fructifier, parce que chacune de ces entités se pense avant tout comme, pour ainsi dire, une nation indépendante de fait (le propre de la féodalité), très peu redevable de ses actes à qui que ce soit.

Et cet Etat central afghan n'a les moyens de maintenir la chose que s'il a les financements pour le faire, sorte de "gâteau" à partager pour continuer à jouer le jeu et essayer de s'imposer plus durablement.

Ca se traduit, en terme d'organisations militaires et sécuritaires, par un grand nombre d'organisations; et les plus grandes ne sont pas à voir comme des entités monolithiques répondant à l'Etat, mais comme des ensembles divisés en baronnies chacune contrôlées par ceux (clans, individus, tribus, factions) qui ont les moyens de jouer au dit jeu (c'est, essentiellement, le Game of Thrones).

 

Par exemple, un type/chef de guerre qui a un contrôle effectif d'une vallée avec sa bande armée peut, s'il a les moyens et sait jouer le jeu, se retrouver "légitimé" avec un grade de général et gouverneur d'un secteur tout beau tout neuf créé pour lui (et qui recoupe exactement, ô miracle, la zone qu'il contrôle), et ses guérilléros sont soudain appelés "soldats afghans" avec uniformes, équipement. Il devra faire observer la politique du gouvernement, voire un peu respecter des façons de faire (genre pas trop d'abus, de rançonnage, de crimes....), mais seulement si le gouvernement a les moyens de lui imposer de le faire (= contrôler son action, ce qui réclame des moyens), et devra s'empêcher de dépasser certaines bornes (trop de deals de came ou de collaboration avec ses voisins qu'il doit soudain appeler "talibans" alors que lui se rebaptise "patriote").... Mais il le fera tant que c'est son intérêt et qu'il en a les moyens, essayant de profiter au max de ce que ce statut lui apporte (ce qui inclue faire de la politique à Kaboul, où il y a plein de deals juteux à faire, de positions à prendre....). La stratégie du gouvernement, elle, est de régulariser au maximum son activité pour sceller son adhésion au régime (en rendant cette vallée dépendante du centre sur le plus de plans possibles).

 

Mais en attendant ces objectifs de stratégie de long terme, notre chef de guerre est soudain un "général", ou un "gouverneur", ou un "commissaire" (ou n'importe quel titre qui l'arrange); s'il a un territoire et/ou le contrôle d'une ressource plus importante, il peut même voir ses troupes érigées en corps différent de l'armée ou de la police, ou encore plus symboliquement rattachée à ces entités, et/ou avoir un grade plus important....

Si vous voulez comparer à notre histoire, le Moyen Age ressemble beaucoup à ça: voir la période post carolingienne ou les débuts de la monarchie capétienne, voir la période qui s'ouvre avec les "rois maudits", voir -exemple que je connais pas mal- la période de la fin des guerres de religion, et plus encore la façon dont Henri IV a graduellement repris le contrôle effectif du royaume (pour qu'ensuite sa bourgeoise foute ça en l'air).... Ca manque pas. Regardez aussi la façon de fonctionner de l'Etat saoudien (plus encore ses forces armées) pour voir un fonctionnement féodal à l'oeuvre.

 

La multiplication des agences et entités militaires/sécuritaires n'a là pas grand chose à voir avec une supposée "culture" américaine en la matière; c'est du partage du pouvoir dans un espace féodal;  pour avoir un partage/séparation DES pouvoirs, faudrait un Etat -et un pays- à un stade beaucoup plus avancé de structuration et construction nationale.

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C'est le meme genre de phénomène partout ou vont les US, notamment l'Afgha: le nombre d'unités spéciales à capacité militaire, c'est juste trop. De mémoire, il y a:

Afghan local police,

Afghan national police,

Afghan Army (dont les forces spéciales sont quasi-indépendantes, en plus de nombreuses petites divisions)

Afghan Border Police

 

...ca n'en finit pas. Typique des ricains.

 

 

EDIT:

Après avoir recherché, l'ANP elle-même est divisée (les districts ressemblent a des états américains, maintenant):

Afghan Civil order police, Highway police, afghan uniform police etc...

Ca existe pas une police pour tout? On le fait en France. 

 

http://en.wikipedia.org/wiki/Afghan_National_Police

En France tu as bien :

 

- Police municip'

- PN

- Gendarmerie

- Les douanes

- L'armée

 

Et j'en oublie surement ;)

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L'Afghanistan n'est pas réellement un pays: c'est un espace entre les frontières des pays voisins, qui est de fait divisé entre entités féodales (sur base tribale et ethnique), et l'Etat central que les USA (et autres) ont essayé de sponsoriser et de développer ne contrôle l'Afghanistan (un peu, et même pas toute la surface du pays) que via un marchandage permanent qui reflète l'équilibre du pouvoir de fait entre toutes les "autorités" qui contrôlent un pan de territoire, un pan d'autorité, un pan de ressource économique, un pan de la population.... Un certain nombre de ces autorités est au moins nominalement rattaché au régime et le soutiendra plus ou moins, mais toujours jusqu'à un certain point (celui de son intérêt, de la préservation de son pouvoir....), et reçoit en échange un "titre" (grade d'armée, fonction politique, rang dans l'appareil d'Etat) et un certain nombre de prérogatives qui vont avec (notamment l'autorité militaire) qu'il s'efforce de faire fructifier, parce que chacune de ces entités se pense avant tout comme, pour ainsi dire, une nation indépendante de fait (le propre de la féodalité), très peu redevable de ses actes à qui que ce soit.

Et cet Etat central afghan n'a les moyens de maintenir la chose que s'il a les financements pour le faire, sorte de "gâteau" à partager pour continuer à jouer le jeu et essayer de s'imposer plus durablement.

Ca se traduit, en terme d'organisations militaires et sécuritaires, par un grand nombre d'organisations; et les plus grandes ne sont pas à voir comme des entités monolithiques répondant à l'Etat, mais comme des ensembles divisés en baronnies chacune contrôlées par ceux (clans, individus, tribus, factions) qui ont les moyens de jouer au dit jeu (c'est, essentiellement, le Game of Thrones).

 

Par exemple, un type/chef de guerre qui a un contrôle effectif d'une vallée avec sa bande armée peut, s'il a les moyens et sait jouer le jeu, se retrouver "légitimé" avec un grade de général et gouverneur d'un secteur tout beau tout neuf créé pour lui (et qui recoupe exactement, ô miracle, la zone qu'il contrôle), et ses guérilléros sont soudain appelés "soldats afghans" avec uniformes, équipement. Il devra faire observer la politique du gouvernement, voire un peu respecter des façons de faire (genre pas trop d'abus, de rançonnage, de crimes....), mais seulement si le gouvernement a les moyens de lui imposer de le faire (= contrôler son action, ce qui réclame des moyens), et devra s'empêcher de dépasser certaines bornes (trop de deals de came ou de collaboration avec ses voisins qu'il doit soudain appeler "talibans" alors que lui se rebaptise "patriote").... Mais il le fera tant que c'est son intérêt et qu'il en a les moyens, essayant de profiter au max de ce que ce statut lui apporte (ce qui inclue faire de la politique à Kaboul, où il y a plein de deals juteux à faire, de positions à prendre....). La stratégie du gouvernement, elle, est de régulariser au maximum son activité pour sceller son adhésion au régime (en rendant cette vallée dépendante du centre sur le plus de plans possibles).

 

Mais en attendant ces objectifs de stratégie de long terme, notre chef de guerre est soudain un "général", ou un "gouverneur", ou un "commissaire" (ou n'importe quel titre qui l'arrange); s'il a un territoire et/ou le contrôle d'une ressource plus importante, il peut même voir ses troupes érigées en corps différent de l'armée ou de la police, ou encore plus symboliquement rattachée à ces entités, et/ou avoir un grade plus important....

Si vous voulez comparer à notre histoire, le Moyen Age ressemble beaucoup à ça: voir la période post carolingienne ou les débuts de la monarchie capétienne, voir la période qui s'ouvre avec les "rois maudits", voir -exemple que je connais pas mal- la période de la fin des guerres de religion, et plus encore la façon dont Henri IV a graduellement repris le contrôle effectif du royaume (pour qu'ensuite sa bourgeoise foute ça en l'air).... Ca manque pas. Regardez aussi la façon de fonctionner de l'Etat saoudien (plus encore ses forces armées) pour voir un fonctionnement féodal à l'oeuvre.

 

La multiplication des agences et entités militaires/sécuritaires n'a là pas grand chose à voir avec une supposée "culture" américaine en la matière; c'est du partage du pouvoir dans un espace féodal;  pour avoir un partage/séparation DES pouvoirs, faudrait un Etat -et un pays- à un stade beaucoup plus avancé de structuration et construction nationale.

 

 

 

Il n'empeche que au Moyen Age, on avait un sens de la nation, la France trouve ses premiers pas en tant que nation unie pendant la Guerre de (plus de) cent ans. Pas comme l'afgha, donc légerement différent. Mais a mon avis tu as raison de comparer les barons féodaux avec les 'warlords' d'aujourd'hui en afgha. En somme, ils pretent allégance au gouvernement...et ils sont intégrés, comme tu dis. Par contre je trouve que dans un pays si désuni, et fractionné comme tu dis, ce système est le meilleur, sinon le seul, pour controler un telle région. allégance de warlords, c'es le seul moyen dans un pays d'une mentalité de tribus aussi pourire, comme l'afgha, ou la libye (ah tiens, là ou il y a toute la merde...) A nouveau, come tu dis a cause des ethnies, etc...a mon avis on a fait le bon choix de faire (le système d'allégances) ainsi, non?

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En France tu as bien :

 

- Police municip'

- PN

- Gendarmerie

- Les douanes

- L'armée

 

Et j'en oublie surement ;)

 

Ok, la police est séparée en CRS, etc. La différence, c'est qu'ils ont des limites de doctrine bien séparées: en cas de pépin, tout le monde sait quel boulot il a en France. L'inverse aux US (et par extension ses sujets - afgha) ou toutes les organisations ont les memes capabilités et des jobs quasi-similaires en cas de crise. Je repense notamment aux SWAT/Police/FBI ou je ne sais quoi...

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L'inverse aux US (et par extension ses sujets - afgha) ou toutes les organisations ont les memes capabilités et des jobs quasi-similaires en cas de crise. Je repense notamment aux SWAT/Police/FBI

 

Non, ils ont des rôles très délimités. Les unités SWAT ne sont qu'un nom générique pour les unités d'intervention des forces de police en uniformes de niveau County ( ou grande ville), qu'il s'agisse de Sheriff Departments ou de Police Departments. Et encore, ce n'est qu'un nom plus réservé au type de mission, mais un nom devenu générique (comme "frigidaire", à la base une marque), le terme ESU (Emergency Service Unit est plus fréquent dans les faits, le plus connu et vaste des ESU étant celui de NY), qui inclue des unités à mission SWAT mais aussi d'autres services (certains sans aucun rapport avec l'action violente). Certains SWAT sont très connus (le SWAT de Los Angeles restant la référence) et très bien financés parce qu'il s'agit des unités de grandes villes, c'est tout. Mais ce sont juste les unités d'intervention "coup de poing" (antiterroriste, prises d'otages....) de forces de police locales.

C'est juste qu'il y a des "niveaux" pour chaque police, et à chaque niveau, une répartition (comme chez nous) par métiers/spécialités et, selon les cas, zones d'intervention:

- polices spécifiques: polices privées (domaines privés), autorités portuaires, ferroviaires ou aéroportuaires, polices de campus, police de certaines zones à statut spécial (parcs, bâtiments de gouvernement local....)

- échelon local (comtés, grandes villes): police departments, sheriff deparments (la différence entre les deux étant la nature juridique de la communauté)

- Echelon d'Etat: police d'Etat (avec quelques cas/noms spécifiques comme les Texas Rangers et la California Highway Patrol), qui gère l'action de police à l'échelon de l'Etat (impliquant plusieurs juridictions, ou pour des activités dont l'échelle est celle de l'Etat -réseaux criminels de cette ampleur, contrôle des routes d'Etat....)

- Echelon fédéral: FBI, DEA, ATF, Marshall Services, Park Rangers, DHS plus quelques autres agences très spécifiques (Diplomatic Security Service, agence de l'énergie....). Ce niveau là se répartit par métiers (mais la répartition est aussi due en partie à la volonté de ne pas avoir une police fédérale unique toute puissante.... Souvenir de Hoover et méfiance à l'égard de l'Etat fédéral) et s'occupe en plus de domaines spécifiques à l'échelle de l'Etat fédéral (contre espionnage, réseaux criminels internationaux, terrorisme international....)

 

Y'a pas trop de confusion ou de redondance: le crime aussi a ses échelons de traitement et ses diversités de métiers.

 

 

 

Sinon, sur le phénomène de militarisation des forces de police américaine et les autres phénomènes dont il est corollaire (dont une possible baisse de capacité et qualité de la police, entre autres par la vampirisation des ressources), 4 auteurs/chercheurs se démarquent depuis un bout de temps: Radley Balko, Diane Cecilia Weber, Peter Kraska et Victor Kappeler. Ils ont conduit les travaux les plus extensifs sur ce sujet à ce jour.

Modifié par Tancrède
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Malgré toutes ces explication je trouve que la militarisation de la société liée à la criminalisation d'une grosse partie de la population (en général la plus paure) n'augure rien de bon pour la démocratie.

 

La promulgation de loi antimanifestants (très dures) en Espagne par exemple va dans le même sens.

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Non, ils ont des rôles très délimités. Les unités SWAT ne sont qu'un nom générique pour les unités d'intervention des forces de police en uniformes de niveau County ( ou grande ville), qu'il s'agisse de Sheriff Departments ou de Police Departments. Et encore, ce n'est qu'un nom plus réservé au type de mission, mais un nom devenu générique (comme "frigidaire", à la base une marque), le terme ESU (Emergency Service Unit est plus fréquent dans les faits, le plus connu et vaste des ESU étant celui de NY), qui inclue des unités à mission SWAT mais aussi d'autres services (certains sans aucun rapport avec l'action violente). Certains SWAT sont très connus (le SWAT de Los Angeles restant la référence) et très bien financés parce qu'il s'agit des unités de grandes villes, c'est tout. Mais ce sont juste les unités d'intervention "coup de poing" (antiterroriste, prises d'otages....) de forces de police locales.

C'est juste qu'il y a des "niveaux" pour chaque police, et à chaque niveau, une répartition (comme chez nous) par métiers/spécialités et, selon les cas, zones d'intervention:

- polices spécifiques: polices privées (domaines privés), autorités portuaires, ferroviaires ou aéroportuaires, polices de campus, police de certaines zones à statut spécial (parcs, bâtiments de gouvernement local....)

- échelon local (comtés, grandes villes): police departments, sheriff deparments (la différence entre les deux étant la nature juridique de la communauté)

- Echelon d'Etat: police d'Etat (avec quelques cas/noms spécifiques comme les Texas Rangers et la California Highway Patrol), qui gère l'action de police à l'échelon de l'Etat (impliquant plusieurs juridictions, ou pour des activités dont l'échelle est celle de l'Etat -réseaux criminels de cette ampleur, contrôle des routes d'Etat....)

- Echelon fédéral: FBI, DEA, ATF, Marshall Services, Park Rangers, DHS plus quelques autres agences très spécifiques (Diplomatic Security Service, agence de l'énergie....). Ce niveau là se répartit par métiers (mais la répartition est aussi due en partie à la volonté de ne pas avoir une police fédérale unique toute puissante.... Souvenir de Hoover et méfiance à l'égard de l'Etat fédéral) et s'occupe en plus de domaines spécifiques à l'échelle de l'Etat fédéral (contre espionnage, réseaux criminels internationaux, terrorisme international....)

 

 

L'agence de l'énergie...a un département de sécurité!

C'est pas un peu choquant, ca?

Non mais c'est comme si EDF avait une armée privée!

 

Sinon le nombre d'organisation est juste pas possible..Marshall Services c'est quoi exactement?

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Sinon le nombre d'organisation est juste pas possible..Marshall Services c'est quoi exactement?

 

La police administrative du département de la Justice en quelque sorte (sécuriser les tribunaux, capturer les fugitifs pour que le procès puisse être tenu...), le FBI étant plutôt la police judiciaire.

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Le Marshall Service est la première agence fédérale de police, et correspond a une situation particulièrement américaine, en ce sens qu'il faut toujours se rappeler que c'est un Etat fédéral, et vraiment pas qu'un peu, où chaque Etat se considère quasiment (voire presque totalement, selon les cas et les courants d'opinion) comme une nation à part entière. Au XIXème siècle, c'était encore plus vrai (la guerre de sécession, c'est un peu pour ça), et il faut penser les USA non comme un pays avec des subdivisions appelées Etats (auquel cas, oui le système semble absurde), mais comme une somme d'Etats concédant certaines prérogatives à un échelon fédéral: le Marshall Service a été créé précisément parce qu'il a bien fallu reconnaître qu'il existait des crimes de nature fédérale, non seulement par leur gravité (qui fait qu'une majorité d'Etats, mais pas tous, considère la chose comme un crime majeur et intolérable) et/ou leur complexité (impliquant un niveau d'expertise et de ressource, par exemple), et/ou leur spécificité (impliquant un besoin de rationaliser/prioriser les moyens nationaux parce qu'aucun Etat isolément ne consacrerait assez de ressource à ce crime, somme toute peu important dans un seul Etat), mais aussi et surtout par leur échelle (couvrant plusieurs Etats, impliquant les frontières entre Etats, la multiplicité des législations....).
Le Marshall Service s'attache avant tout à la poursuite des fugitifs, ceux en procès, ceux déclarés dangereux, ceux ayant fui une prison (et évidemment ceux fuyant les prisons fédérales), et qui passent une frontière d'Etat. Il gère aussi les transferts de prisonniers qui impliquent un changement d'Etat. Mais il a d'autres attributions, dont le célèbre programme de protection des témoins, son autre coeur de métier.

L'agence de l'énergie...a un département de sécurité!

 

Ca veut pas dire que ce sont des flics comme on le pense, avec des armes et tout et tout: ce sont des gens chargés de faire respecter les règlementations et normes (très pointues et très spécifiques) en vigueur dans le domaine de l'énergie, avant tout par les opérateurs du secteur, mais aussi par les communautés de consommateurs (villes, Etats, comtés....). C'est du law enforcement par définition: ils font des inspections, contrôlent, enquêtent quand il y a des problèmes ou de la triche.... L'Agriculture fait la même chose, comme tout autre domaine d'activité de l'Etat. Quand tu fais des lois, faut bien vérifier qu'elles sont appliquées et punir ceux qui ne le font pas.

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L'agence de l'énergie US (Department Of Energy - DOE) a des forces spéciales (CAT), en charge de tester la protection des sites nucléaires.

 

http://energy.gov/sites/prod/files/hss/Enforcement%20and%20Oversight/Oversight/docs/guidance/Composite_Adversary_Team_Brochure.pdf

 

Et des équipes d'interventions (SRT) : https://ntc.doe.gov/SRT/default.aspx

 

Et une force de protection (SRF) : http://nnsa.energy.gov/aboutus/ourprograms/nuclearsecurity/protectiveforces qui possède un arsenal suffisant pour équiper un pays d'afrique : 

https://ntc.doe.gov/ntcfacilities/armory.aspx

 

 

La liste des agences de sécurité US est sans fin...

 

http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_special_response_units#United_States_of_America

 

http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_special_police_units#United_States_of_America 

 

Aux USA, même la Poste a son service criminel et les inspecteurs des services postaux sont armés (ce sont des agents fédéraux).

Modifié par alexandreVBCI
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On parle quand même de micro effectifs pour la plupart des agences, et la majorité des groupes et petites unités d'intervention, malgré des noms pompeux, sont "à temps partiel", comme la majorité des unités SWAT qui ne sont qu'activées en temps que telles quand la situation l'exige (le reste du temps, ils ont une activité de flics normaux). Et il y a une litanie de degrés d'expertise dans ces équipes qui sont loin d'être toutes des super FS de la mort. Faut pas systématiquement se laisser leurrer par le terme "Special Response Team" ou un équivalent.

Si on veut pousser le vice en s'en tenant aux dénominations strictes, la plupart des agences gouvernementales ont aussi un service de renseignement et de contre espionnage (intelligence) propre à leur activité et leur domaine d'expertise, y compris le Department Of Energy (et d'autres) qui a une forte activité dans le domaine nucléaire. Ca veut pas dire qu'il a des barbouzes sous couverture en train de réaliser des opérations paramilitaires quelque part dans le monde.

Les Américains ont une tendance à systématiser une doctrine dès qu'il y a un métier perçu comme spécifique; ça dérive parfois, dans le plus pur style de toute organisations bureaucratique (des petites baronnies se créent, des moyens de radiner des financements supplémentaires y incitent), mais faut pas non plus exagérer la chose à outrance. Faut aussi voir qu'il s'agit d'un pays de grande taille ET avec une importante population (5 fois la population française, répartie sur beaucoup plus de 5 fois la France), qui est beaucoup moins centralisé (donc plus d'échelons de décision autonome.... Chacun essayant de mener sa politique et servir ses intérêts).

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C'est toujours le hic, et il y a toujours un choix, en matière d'organisation, entre la centralisation et la division du travail, avec des inconvénients et des avantages à chaque formule. L'histoire organisationnelle et politique des grandes organisations joue aussi un énorme rôle, en plus de ce simple arbitrage technique: les choix de court terme et commodités politiques d'un moment peuvent faire créer des organisations pour répondre à un besoin ponctuel, et cette organisation peut s'arranger pour étendre son champ de compétence, son indispensabilité, son pouvoir en interne (dans la bureaucratie, auprès de soutiens politiques....) et/ou son importance en général, pour prolonger son existence, et ce qui était temporaire devient permanent, grandit et acquiert plus d'autonomie et plus de grade (passer d'un simple service rattaché à un autre, à un statut supérieur rendant compte à une plus haute autorité). Sans compter que chaque ministère ou domaine d'activité de l'Etat a des besoins propres qui sont rarement bien pris en compte (ou suffisamment à son goût) quand c'est quelqu'un d'autre qui s'en occupe: le Trésor américain a ainsi créé ses agences (Secret Service, Mint Police....) tout comme le Justice Department et l'Intérieur (et maintenant la Homeland Security), les forces armées....

Et il y a le facteur démocratique: avoir toutes les agences de renseignement et/ou de forces de l'ordre réunies en une seule, ou un très faible nombre, est rarement une bonne évolution dans une démocratie: on peut d'ailleurs supposer, dans le fil de l'histoire américaine, que le maintien ou le renforcement de la DEA et de l'ATF ont aussi quelque chose à voir avec l'explosion du FBI au XXème siècle, et son pouvoir démesuré sous Hoover.

La coordination, les guerres de polices et de turfs, les compromis politiques, les "joint services" temporaires ou permanents, la tendance aux task forces multi-services temporaires.... Sont les aléas de ce genre de structure, et tout le monde sait, même avant que tout soit créé ou clairement défini, que la perfection ne sera pas au rendez-vous. Certains l'espèrent même puisque chaque agence ou service est un "objet" politique qui est une occasion de plus d'avoir de l'emprise sur les décisions, un levier de pouvoir en interne.... Mais au final, c'est le même principe que la séparation des pouvoirs: le moins mauvais compromis pour une démocratie et la préservation des libertés est d'avoir trop de lutte des pouvoirs que trop d'entente.

 

Le DHS a été la première tentative depuis longtemps de réunir à grande échelle une multitude d'agences et de services dans une grande entité plus efficace, rationalisant l'existant. Nombre de motifs ayant présidé à sa création furent tout sauf purs, mais c'était aussi une des tendances contradictoires à l'oeuvre: la nécessité d'une meilleur organisation et d'une rationalisation du bordel pour plus d'efficacité l'a, dans ce cas et dans une certaine mesure, emporté sur la préférence pour la division des capacités de police et de renseignement. Après, le fait que ça ait été très mal fait et que l'agence en résultant soit un bordel pléthorique gaspilleur de ressources (pas éternellement sans doute) est une autre question, technique et politique (mais bon, c'est pas non plus une science exacte et y'a pas tellement de lois certaines pour réussir ce genre de choses à une telle échelle).

 

On constate d'ailleurs dans d'autres pays la même nécessité fréquente de diviser les forces de l'ordre, forces armées et agences de renseignement en plusieurs entités pour éviter qu'elles ne constituent soit des monstres bureaucratiques, soit des monstres tout court, soit encore des menaces pour des libertés ou pour le pouvoir: la Russie, en la matière (on aurait pu aussi citer la Chine ou la Syrie, par exemple) est assez caractéristique et bien pire que les USA, avec un appareil de sécurité démesuré pour sa population et ses moyens, et une division du travail assez contestable du point de vue de l'efficacité ou des libertés. Mais du point de vue de la structure du pouvoir en Russie, c'est assez logique et cela reflète les luttes féodales entre potentats dans ce pays, avec en toile de fond, la même question qui se pose dans tous les pays, quels que soient leur régime, mais à différents degrés d'importance: qui contrôle quoi?

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  • 1 month later...

Pour parler d'un autre pays que les États-Unis, certains pays arabes sont noyautés par l'armée depuis presque toujours. Ils gèrent la défense nationale ce qui est logique, mais aussi la politique, voire l'économie. Qu'est-ce qui a permis cet état de faits ? Le cas de l’Égypte est vraiment flagrant, mais aussi la Syrie.

 

A Taïwan, du temps de Chiang Kai-chek, l'armée avait aussi la haute main sur la vie sociale du pays.

 

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