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Allemagne


Messages recommandés

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La CDU/CSU remonte de 4 points. Source : https://www.tagesschau.de/inland/deutschlandtrend-1469.html

http://www.spiegel.de/lebenundlernen/schule/josefine-paul-findet-knecht-ruprecht-zu-nikolaus-nicht-mehr-zeitgemaess-a-1242265.html (6 décembre 2018)

La députée régionale verte de Rhénanie-du-Nord-Wesphalie, Josefine Paul veut supprimer le Père Fouettard, compagnon de Saint Nicolas.

"Le Père Fouettard n'est plus d'actualité. Il ne correspond plus à l'image actuelle de l'éducation des enfants." "Vous ne devriez jamais menacer les enfants", dit Paul.

 

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https://www.la-croix.com/Economie/Allemagne-greve-cheminots-perturbe-trafic-ferroviaire-2018-12-10-1300988647 (10 décembre 2018)

Grève des cheminots :

Ce conflit est une démonstration de force, classique en Allemagne, destinée à peser sur les négociations salariales entre Deutsche Bahn et le syndicat EVG qui réclame une hausse de 7,5% pour 160.000 employés.

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Le 23/11/2018 à 14:22, Wallaby a dit :

http://www.spiegel.de/lebenundlernen/schule/digitalpakt-schulen-parteien-einigen-sich-auf-grundgesetzaenderung-a-1240089.html (23 novembre 2018)

La constitution va être amendée pour permettre au gouvernement fédéral de financer la numérisation des écoles.

Le Bundesrat a refusé à l'unanimité le projet gouvernemental, donc cela va aller en commission mixte paritaire :

http://www.spiegel.de/lebenundlernen/schule/digitale-schule-laender-stoppen-grundgesetzaenderung-a-1243696.html (14 décembre 2018)

Le Premier ministre du Bade-Wurtemberg, Winfried Kretschmann (Verts), s'est montré particulièrement critique à l'égard de l'amendement à la Loi fondamentale adopté par le Bundestag à la fin novembre. Dans le débat à la chambre des Länder, il a parlé d'une "attaque frontale contre l'ordre fédéral". Les Länder ne veulent pas selon lui d'une "soumission" à un "contrôle technique" de la Fédération.

La procédure de conciliation débutera l'année prochaine. Toutefois, la date de la première réunion de la commission mixte du Bundestag et du Bundesrat n'a pas encore été fixée. C'est la première fois au cours de la législature actuelle que la commission de conciliation est convoquée. D'autre part, la comission n'a pas été active dans le domaine des amendements à la Loi fondamentale depuis 17 ans.

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29 minutes ago, Wallaby said:

https://www.nytimes.com/2018/12/07/opinion/merkel-germany-christian-democrats.html (7 décembre 2018)

En Allemagne de l'Ouest, où un emploi sûr était la norme, l'emploi à plein temps était le fondement de l'intégration sociale. La métaphore classique pour décrire cet arrangement a été inventée par le sociologue Ulrich Beck dans les années 1980 : l'"effet ascenseur". Cela impliquait que même si les inégalités sociales existaient toujours, tout le monde s'élevait dans le même "ascenseur" social, ce qui signifiait que l'écart entre les riches et les pauvres ne se creuserait pas.

Trente ans plus tard, cette société a disparu. Le revenu réel moyen a diminué pendant près de 20 ans à partir de 1993. Non seulement l'Allemagne a connu une croissance plus inégale, mais le niveau de vie des couches inférieures a stagné, voire baissé. Les 40 pour cent des ménages les plus pauvres ont subi des pertes de revenu net annuel depuis environ 25 ans maintenant, avec la réduction des types d'emplois promettant une stabilité à long terme.

Le nombre d'emplois précaires comme les postes temporaires ont explosé. Au plus fort de la prospérité de l'après-guerre, près de 90 p. 100 des emplois offraient un emploi permanent et protégé. En 2014, ce chiffre était tombé à 68,3 %. En d'autres termes, près d'un tiers de tous les travailleurs ont un emploi précaire ou à court terme. De plus, un secteur à bas salaires est apparu, employant des millions de travailleurs qui peuvent à peine subvenir à leurs besoins de base et qui ont souvent besoin de deux emplois pour s'en sortir.

La classe moyenne allemande se rétrécit et ne fonctionne plus comme un bloc cohésif. Bien que la classe moyenne supérieure jouisse encore d'un haut niveau de sécurité, la classe moyenne inférieure est confrontée à un risque très réel de mobilité descendante. Le phénomène relativement nouveau de la contraction - et de la division interne - de la classe moyenne a déclenché une anxiété généralisée.

Au lieu d'un seul ascenseur, l'Allemagne ressemble aujourd'hui à un quai d'escaliers mécaniques dans un grand magasin : un escalier mécanique a déjà emmené quelques clients aisés à l'étage supérieur, tandis que pour ceux qui se trouvent en dessous, le sens de marche commence à s'inverser. L'expérience quotidienne d'un grand nombre de personnes se caractérise par la montée constante d'un escalier mécanique descendant. Même lorsque les gens travaillent dur et respectent les règles, ils font souvent peu de progrès.

En somme.... Comme tout le monde: les emplois type "classe moyenne" et "moyenne supérieure" se sont raréfiés en proportion du total, une partie d'entre eux, même s'ils sont stables, ne sont plus réellement au niveau de ce qu'on conçoit comme "classe moyenne" (principalement en raison de l'augmentation de nombreux coûts fondamentaux, à commencer par le logement, surtout urbain), les emplois partiels/instables sont devenus une catégorie à part entière représentant autour d'un tiers du total (sous diverses formes), et le top de la chaîne alimentaire concentre proportionnellement plus de revenus et d'investissements (quand on est dans le top 10% des emplois, tout est fait pour faciliter le progrès pro/perso et les avantages s'accumulent disproportionnellement plus qu'avant: formations, accès/opportunités, réseaux interpersonnels, intermédiaires....). Si l'on combine la chose avec le vieillissement de la population dans les pays développés (insuffisance de la natalité, investissement nécessaire pour un enfant plus grand qu'avant....), l'accroissement moyen de la charge fiscale (tous types de contributions obligatoires confondus) et du coût d'un standard de vie considéré "décent" (sens très large), on arrive à une réduction du revenu discrétionnaire disponible pour le vaste pan des "moyens" sur qui la pression de financer le fonctionnement de la société tombe disproportionnellement plus, contribuant à alimenter la boucle de leur affaiblissement. 

1 hour ago, Wallaby said:

Le Bundesrat a refusé à l'unanimité le projet gouvernemental, donc cela va aller en commission mixte paritaire :

http://www.spiegel.de/lebenundlernen/schule/digitale-schule-laender-stoppen-grundgesetzaenderung-a-1243696.html (14 décembre 2018)

Le Premier ministre du Bade-Wurtemberg, Winfried Kretschmann (Verts), s'est montré particulièrement critique à l'égard de l'amendement à la Loi fondamentale adopté par le Bundestag à la fin novembre. Dans le débat à la chambre des Länder, il a parlé d'une "attaque frontale contre l'ordre fédéral". Les Länder ne veulent pas selon lui d'une "soumission" à un "contrôle technique" de la Fédération.

La procédure de conciliation débutera l'année prochaine. Toutefois, la date de la première réunion de la commission mixte du Bundestag et du Bundesrat n'a pas encore été fixée. C'est la première fois au cours de la législature actuelle que la commission de conciliation est convoquée. D'autre part, la comission n'a pas été active dans le domaine des amendements à la Loi fondamentale depuis 17 ans.

Contradiction difficile: d'un côté, on a la tendance lourde de tout régime confédéral/fédéral à aller naturellement vers plus de fédéralisme/centralisme, affaiblissant les parties au profit du centre, et ce à une époque contemporaine, surtout en Europe, où le centre tend partout à devenir plus prescripteur, autoritaire, technocratique.... Même si en partie pour des raisons bonnes ou inévitables (optimisation des coûts de certains dispositifs nécessitant la centralisation, un centre décisionnaire unique....). De l'autre on a la tendance naturelle des parties à résister à cela, et dans le cas allemand, l'un des coeurs mêmes du système du pays et de sa corruption: la décentralisation allemande est l'un de ses plus grands problèmes du point de vue de la corruption et de la gabegie de dépenses (universités avec peu/pas d'étudiants, et surtout peu/pas de valeurs, banques de länders qui sont des centres de corruption et de gaspillage, mais surtout d'endettement planqué à grande échelle -bien commodes pour les partis et les statistiques nationales de dette publique/PIB....). 

Numériser les écoles allemandes est typiquement le genre de grand projet qui fait ressortir de telles tensions au grand jour: long terme, énorme investissement, complexité administrative, marchage sur nombre de pieds, exposition de pratiques locales, mise en place d'innombrables "comités directeurs", contrôleurs.... Qui permettent (pour l'échelon national) de placer copains et prébendes et de bousculer les scènes politiques locales à son profit.... 

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Il y a 3 heures, Tancrède a dit :

Contradiction difficile: d'un côté, on a la tendance lourde de tout régime confédéral/fédéral à aller naturellement vers plus de fédéralisme/centralisme, affaiblissant les parties au profit du centre, et ce à une époque contemporaine, surtout en Europe, où le centre tend partout à devenir plus prescripteur, autoritaire, technocratique.... Même si en partie pour des raisons bonnes ou inévitables (optimisation des coûts de certains dispositifs nécessitant la centralisation, un centre décisionnaire unique....). De l'autre on a la tendance naturelle des parties à résister à cela, et dans le cas allemand, l'un des coeurs mêmes du système du pays et de sa corruption: la décentralisation allemande est l'un de ses plus grands problèmes du point de vue de la corruption et de la gabegie de dépenses (universités avec peu/pas d'étudiants, et surtout peu/pas de valeurs, banques de länders qui sont des centres de corruption et de gaspillage, mais surtout d'endettement planqué à grande échelle -bien commodes pour les partis et les statistiques nationales de dette publique/PIB....). 

Numériser les écoles allemandes est typiquement le genre de grand projet qui fait ressortir de telles tensions au grand jour: long terme, énorme investissement, complexité administrative, marchage sur nombre de pieds, exposition de pratiques locales, mise en place d'innombrables "comités directeurs", contrôleurs.... Qui permettent (pour l'échelon national) de placer copains et prébendes et de bousculer les scènes politiques locales à son profit.... 

J'étais étonné quand j'ai lu le premier article, que cela soit présenté comme une simple mesure technique, sans plus d'émotion, alors que l'éducation est quasiment le seul domaine où les Länder sont vraiment souverains et livrés à eux-mêmes : il n'y a pas de ministre de l'éducation fédéral (du moins il n'y en avait pas jusqu'à ce que l'Europe, encore elle, ne devienne prétexte à la création d'un mini-ministère chargé d'effectuer la coordination des différents Länder avec Bruxelles dans ce domaine, mais avec beaucoup de pincettes pour ne pas empiéter sur la souveraineté des Länder).

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https://www.tagesspiegel.de/berlin/polizeieinsatz-am-morgen-anti-terror-razzia-in-moschee-in-berlin-wedding/23772424.html (18 décembre 2018)

Perquisition dans une mosquée salafiste de Berlin sur des soupçons de financement du terrorisme, notamment un transfert d'argent à un combattant en Syrie.

https://www.n-tv.de/politik/Waldorfschule-loest-Debatte-ueber-Toleranz-aus-article20777782.html (17 décembre 2018)

Polémique sur la légalité, par rapport à la loi anti-discrimination, de la décision d'un jardin d'enfant privé Waldorf, d'exclure un enfant dont le père est député AfD.

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Suite de l'attentat de Strasbourg :

https://www.merkur.de/politik/nach-strassburg-justiz-beamte-warnen-auch-deutsche-gefaengnisse-brutstaetten-fuer-radikalisierung-zr-10846090.html (18 décembre 2018)

Davantage de ressources et de formation sont nécessaires pour le personnel pénitentiaire afin de mieux reconnaître et d'éviter la radicalisation des prisons en tant que "composante élémentaire de la sécurité". Selon le BSBD (Fédération allemande des employés de l'administration pénitentiaire), il n'existe pas non plus " de plan adéquat pour s'occuper des quelque 170 prisonniers islamistes dont on sait qu'ils sont à risque dans les prisons ".

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http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2018/12/19/97001-20181219FILWWW00160-allemagne-un-journaliste-vedette-du-spiegel-falsifiait-ses-articles.php (19 décembre 2018)

Un journaliste du Spiegel falsifiait ses articles

https://www.t-online.de/nachrichten/deutschland/gesellschaft/id_84968060/cdu-politikerin-widmann-mauz-weihnachtsgruesse-ohne-weihnachten-.html (19 décembre 2018)

La commissaire fédérale à l'intégration, Annette Widmann-Mauz est critiquée de toutes parts (dans son propre camp, la CDU comme par Die Linke) pour sa carte de vœux d'où le mot "Noël" est censuré. "Peu importe ce à quoi vous croyez (...) nous vous souhaitons une période de fêtes paisible et un bon départ dans la nouvelle année", écrit-elle.

 

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https://www.sueddeutsche.de/politik/berlin-bahn-islamischer-staat-1.4265526 (25 décembre 2018)

A Berlin, un drapeau de daèche et des documents en caractères arabes ont été retrouvés près d'une caténaire endommagée près d'une voie.
La sécurité de l'État examine un contexte politique. Il peut également y avoir un lien avec la Bavière.
Des inconnus y avaient tendu un câble d'acier sur une ligne ICE et tenté de produire une référence à Daèche avec une lettre de confession.
A l'époque, un enquêteur avait dit à la rédaction du réseau allemand (RND) que la tentative d'attentat pourrait être d'origine d'extrême droite.

https://www.politico.eu/article/der-spiegels-first-class-faker/ (23 décembre 2018)

Parmi les articles les plus célèbres de Relotius, il y avait ses textes sur l'Amérique de Donald Trump. Ils brossent un tableau du pays que les Européens aiment mépriser.

"Dans cette petite ville" - un article de 7 300 mots sur Fergus Falls, où "les gens prient pour Donald Trump le dimanche" confirme ce que nous "savons tous". C'était un tableau de l'Amérique "red neck" - une nation avec des armes à feu, intolérante, anti-immigrés et irrationnellement religieuse.

Le travail de vérification des faits de deux citoyens de Fergus Falls a révélé qu'il s'agissait d'une invention. Non seulement le personnage principal de Relotius, l'administrateur municipal Andrew Bremseth, n'a pas de Beretta 9mm au travail, mais il n'en possède même pas. La ville n'a pas non plus de pancarte qui dit : "Les Mexicains dehors."

Le reportage de Relotius portait sur la perpétuation " d'un stéréotype laid et exagéré ", ont conclu les résidents, sans surprise. "Soit on est arriérés, on vit dans le passé et on a la tête dans le cul, soit on est comme des animaux stupides et attachants qui ont juste besoin d'un peu d'attention pour nous empêcher de manger le reste du monde vivant."

Le scandale est un signal d'alarme pour les rédacteurs en chef de Relotius chez eux - et pour tout le monde. C'est malheureusement trop facile de tomber dans le même piège qu'eux. Pourquoi vérifier soigneusement si c'est ce que nous avons toujours su et ce qui confirme nos préjugés ?

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Le 14/12/2018 à 15:28, Wallaby a dit :

https://www.nytimes.com/2018/12/07/opinion/merkel-germany-christian-democrats.html (7 décembre 2018)

En Allemagne de l'Ouest, où un emploi sûr était la norme, l'emploi à plein temps était le fondement de l'intégration sociale.

Au lieu d'un seul ascenseur, l'Allemagne ressemble aujourd'hui à un quai d'escaliers mécaniques dans un grand magasin : un escalier mécanique a déjà emmené quelques clients aisés à l'étage supérieur, tandis que pour ceux qui se trouvent en dessous, le sens de marche commence à s'inverser. L'expérience quotidienne d'un grand nombre de personnes se caractérise par la montée constante d'un escalier mécanique descendant. Même lorsque les gens travaillent dur et respectent les règles, ils font souvent peu de progrès.

L'auteur de l'article du New York Times, Oliver Nachtwey, professeur de sociologie à l'université de Bâle, vient d'écrire un livre : La crise cachée de l'Allemagne, recensé dans le Guardian. Cela se raccorde assez bien avec ce que disait Matthew Stewart en juin dans The Atlantic à propos des États-Unis : http://www.air-defense.net/forum/topic/11243-usa/?page=525&tab=comments#comment-1147112

https://www.theguardian.com/books/2018/dec/21/germanys-hidden-crisis-social-decline-heart-europe-oliver-nachtwey (21 décembre 2018)

"Ainsi, alors que les Allemandes sont plus égales en termes de droits, l'inégalité entre les femmes n'a jamais été aussi grande qu'aujourd'hui ", affirme Nachtwey.

Les pauvres s'appauvrissent, les riches s'enrichissent, les plus âgés obtiennent la sécurité, les plus jeunes rejoignent le précariat.

C'est symptomatique de ce qu'il appelle la modernisation régressive et du paradoxe suivant : "Plus une société est fondée sur l'égalité des chances, plus elle devient inégale, et plus ses inégalités sont légitimes". Légitime ? Les perdants sont perçus comme ceux qui méritent de perdre, les gagnants comme ceux qui méritent de gagner. Et les perdants sont les suspects habituels - les femmes, les immigrés, ceux qui n'ont aucune qualification. Une Allemagne qui s'enorgueillissait autrefois de la mobilité sociale et dont les sociologues avaient autrefois follement imaginé que les distinctions de classe étaient terminées, est devenue, en termes de classe, aussi sclérosée que la Grande-Bretagne.

Les chirurgiens ne poursuivent plus de leurs assiduités les infirmières comme ils le faisaient lorsque les premiers étaient le plus souvent des hommes et les seconds des femmes ; ils se tournent maintenant vers des anesthésistes ou d'autres chirurgiens. Dans un sens, l'endogamie est souhaitable, parce qu'elle signifie que les femmes sont moins dépendantes des mariages asymétriques ; dans un autre, elle est lugubre parce qu'elle constitue une forme de fermeture sociale où la peur de l'escalier roulant descendant hante les rêves des Allemands et détermine leur partenaire de vie.

La peur détermine aussi les aspirations professionnelles. Nachtwey note qu'un tiers de tous les étudiants universitaires allemands sont tellement terrifiés à l'idée de rejoindre le précariat qu'ils aspirent à des emplois gouvernementaux. Mieux vaut compter les chiffres du chômage dans un poste sûr avec un traitement d'État décent que de risquer un licenciement chez BMW. Des Allemands qui ont de bons diplômes deviennent des enseignants de maternelle à temps partiel.

 

Quand est-ce que tout a mal tourné ? Nachtwey remonte au 15 août 1971, lorsque Richard Nixon a enterré l'ordre d'après-guerre en retirant les États-Unis de l'étalon-or. Selon Nachtwey, c'est ce jour-là que le néolibéralisme est né. La même année, Nixon avait dit : "Nous sommes tous keynésiens maintenant ", mais l'un des corollaires de ce que l'on a appelé le choc Nixon a été l'intégration internationale des marchés, ce qui a rendu inefficaces les politiques nationales de gestion de la demande économique keynésienne qui avaient caractérisé les années dorées de prospérité après-guerre.

Il appelle le Choc Nixon la révolte du capital, un peu comme les révoltes étudiantes de trois ans auparavant, mais beaucoup, beaucoup plus réussie. La révolte du capital a coopté même le chancelier social-démocrate Gerhard Schroeder, qui devient le méchant du livre avec sa déclaration politique Agenda 2010 qui inaugure la plus grande réduction des services sociaux en Allemagne après-guerre.

 

La mondialisation et la déréglementation des marchés qui ont suivi le choc Nixon ont aidé des pays comme la Grande-Bretagne, qui a prospéré dans le Far West de la déréglementation financière, et ouvert de nouveaux marchés aux exportations allemandes. Mais, selon le livre, il a également détruit l'Allemagne sociale-démocrate et égalitaire de la négociation collective généralisée et de l'État-providence, prisée par des intellectuels de gauche tels que Jürgen Habermas.

Mais Nachtwey identifie aussi son éminent prédécesseur à l'École de recherche sociale de Francfort, le doyen des radicaux des années 60 Herbert Marcuse, comme en partie responsable de la crise. Dans son succès contre-culturel L'Homme unidimensionnel, Marcuse met l'accent sur ce que Nachtwey appelle la critique artistique : l'autonomie, l'autodétermination et la responsabilité individuelle plutôt que la solidarité sociale et le respect des règles qui écrasent l'esprit de la société.

 

"La critique artistique est ainsi devenue une source importante de collusion néolibérale ", affirme Nachtwey. L'un des corollaires, affirme-t-il, est qu'aujourd'hui seulement 29% des travailleurs ouest-allemands et 15% des travailleurs est-allemands travaillent pour des entreprises qui ont à la fois des négociations collectives et des conseils ouvriers - deux aspects des normes du travail d'après-guerre du pays. Marcuse, le néomarxiste, a ainsi contribué à faciliter en Allemagne quelque chose de semblable à ce que l'anti-marxiste Margaret Thatcher a fait à la Grande-Bretagne, à savoir, comme elle le dit, "changer le cœur et l'âme".

Nachtwey arrive à un autre paradoxe connexe : l'État providence d'après-guerre était une condition préalable essentielle à la réalisation de l'individu. Mais c'est cet individu qui a tué, sous la doctrine néolibérale, l'État-providence.

Tout cela, si je suis honnête, m'aurait rempli de schadenfreude sans la prise de conscience évidente que le déclin social décrit par Nachtwey est aussi le nôtre. Nous aussi, nous avons fait tomber l'échelle et le filet de sécurité du consensus de l'après-guerre. Nous aussi, nous avons troqué la stabilité contre la précarité, la dignité des biens de consommation, la solidarité sociale contre le matérialisme individuel. L'Allemagne en crise est très semblable à la Grande-Bretagne - seulement meilleure à faire des voitures.

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http://www.spiegel.de/panorama/justiz/bottrop-und-essen-fragen-und-antworten-zur-auto-attacke-a-1246096.html (2 janvier 2019)

Le soir de la Saint Sylvestre, un homme de la région de la Ruhr a délibérément foncé plusieurs fois sur des groupes de personnes avec sa voiture. Huit personnes ont été blessées. Les autorités supposent que l'auteur présumé, un Allemand d'Essen âgé de 50 ans, Andreas N., agissait pour des motifs racistes.

Dans le passé, Andreas N. a été admis dans un établissement fermé au moins une fois. Selon les premières constatations des enquêteurs, il souffrait d'une maladie schizophrène.

https://www.merkur.de/politik/amberg-pruegel-orgie-durch-fluechtlinge-neue-infos-zu-mutmasslichen-taetern-cdu-mann-warnt-zr-10940380.html (3 janvier 2019)

Samedi soir, quatre réfugiés ivres âgés de 17 à 19 ans à Amberg, en Bavière, ont tabassé des gens au hasard. Douze personnes ont été blessées.

 

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http://www.bundespraesident.de/SharedDocs/Downloads/DE/Reden/2018/12/181225-Weihnachtsansprache-2018.pdf

Message de Noël du président Steinmeier :

Chers concitoyens, la situations est entre nos mains, entre vos mains : Parlez aux gens qui ne sont pas d'accord avec vous !

Parlez délibérément à quelqu'un que dont vous avez peut-être déjà une opinion, mais avec qui vous n'auriez sinon pas l'occasion d'échanger. Cela vaut le coup d'essayer. C'est ce que je vous demande pour Noël. C'est aussi ma propre résolution pour la nouvelle année. Ayons le souci que notre société reste en dialogue avec elle-même !

Que se passe-t-il lorsque des sociétés dérivent en s'éloignant lorsqu'une partie peut à peine causer sans que le torchon brûle. C'est ce que nous voyons dans le monde qui nous entoure.  Nous avons vu des barricades incendiées à Paris, de profondes fractures politiques aux États-Unis, des inquiétudes en Grande-Bretagne au sujet du Brexit, des tests de rupture pour l'Europe en Hongrie, en Italie et ailleurs.

Et nous, au milieu de l'Europe, ne sommes bien sûr pas protégés contre de tels développements.  Même chez nous dans le pays, il y a de l'incertitude, il y a des peurs, il y a de la rage.

Vous nous rendez forts ! Notre démocratie est toujours aussi forte que nous la bâtissons. Elle se bâtit sur le fait que nous disons ce que nous pensons et que nous débattons de nos intérêts contradictoires. Et elle nous expose constamment au danger que l'autre pourrait avoir raison aussi. Au final, trouver un compromis n'est pas une faiblesse, c'est un signe qui nous honore. La capacité de compromis est la force de la démocratie.

Osez le pari ! Et faisons confiance à ce pays ! C'est notre pays, c'est notre démocratie.

Je suis confiant pour l'année prochaine.  Et je vous souhaite également personnellement une telle confiance.   Béni soit Noël !

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10 minutes ago, Wallaby said:

http://www.bundespraesident.de/SharedDocs/Downloads/DE/Reden/2018/12/181225-Weihnachtsansprache-2018.pdf

Message de Noël du président Steinmeier :

Chers concitoyens, la situations est entre nos mains, entre vos mains : Parlez aux gens qui ne sont pas d'accord avec vous !

Parlez délibérément à quelqu'un que dont vous avez peut-être déjà une opinion, mais avec qui vous n'auriez sinon pas l'occasion d'échanger. Cela vaut le coup d'essayer. C'est ce que je vous demande pour Noël. C'est aussi ma propre résolution pour la nouvelle année. Ayons le souci que notre société reste en dialogue avec elle-même !

Que se passe-t-il lorsque des sociétés dérivent en s'éloignant lorsqu'une partie peut à peine causer sans que le torchon brûle. C'est ce que nous voyons dans le monde qui nous entoure.  Nous avons vu des barricades incendiées à Paris, de profondes fractures politiques aux États-Unis, des inquiétudes en Grande-Bretagne au sujet du Brexit, des tests de rupture pour l'Europe en Hongrie, en Italie et ailleurs.

Et nous, au milieu de l'Europe, ne sommes bien sûr pas protégés contre de tels développements.  Même chez nous dans le pays, il y a de l'incertitude, il y a des peurs, il y a de la rage.

Vous nous rendez forts ! Notre démocratie est toujours aussi forte que nous la bâtissons. Elle se bâtit sur le fait que nous disons ce que nous pensons et que nous débattons de nos intérêts contradictoires. Et elle nous expose constamment au danger que l'autre pourrait avoir raison aussi. Au final, trouver un compromis n'est pas une faiblesse, c'est un signe qui nous honore. La capacité de compromis est la force de la démocratie.

Osez le pari ! Et faisons confiance à ce pays ! C'est notre pays, c'est notre démocratie.

Je suis confiant pour l'année prochaine.  Et je vous souhaite également personnellement une telle confiance.   Béni soit Noël !

C'est fou comme ça sonne creux, facile et convenu.... On sait si c'est le genre de trucs que quelqu'un lit en Allemagne? Ou regarde? Le président (celui-là en particulier) a t-il un écho dans le pays, ou c'est quelqu'un dont on se rappelle qu'il existe uniquement quand il est nommé, ou qu'il y a une crise constitutionnelle? 

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il y a 27 minutes, Tancrède a dit :

C'est fou comme ça sonne creux, facile et convenu.... On sait si c'est le genre de trucs que quelqu'un lit en Allemagne? Ou regarde? Le président (celui-là en particulier) a t-il un écho dans le pays, ou c'est quelqu'un dont on se rappelle qu'il existe uniquement quand il est nommé, ou qu'il y a une crise constitutionnelle? 

C'est comme pour la reine d'Angleterre. C'est transmis en prime time à la télévision le soir du 25 : https://www.zdf.de/nachrichten/zdfspezial/181221-weihnachtsansprache-zdf-100.html

 

Modifié par Wallaby
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il y a 52 minutes, Tancrède a dit :

C'est fou comme ça sonne creux, facile et convenu.... On sait si c'est le genre de trucs que quelqu'un lit en Allemagne? Ou regarde? Le président (celui-là en particulier) a t-il un écho dans le pays, ou c'est quelqu'un dont on se rappelle qu'il existe uniquement quand il est nommé, ou qu'il y a une crise constitutionnelle? 

C'est juste un rappel des fondamentaux... Que tu n'y croies plus n'y change rien !

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il y a une heure, Tancrède a dit :

C'est fou comme ça sonne creux, facile et convenu.... On sait si c'est le genre de trucs que quelqu'un lit en Allemagne? Ou regarde? Le président (celui-là en particulier) a t-il un écho dans le pays, ou c'est quelqu'un dont on se rappelle qu'il existe uniquement quand il est nommé, ou qu'il y a une crise constitutionnelle? 

Il ne fait que rappeler ce qu'avait exposé Brunetto Latini il y a bien longtemps :happy:. Et ca claque peut-être plus en allemand ? 

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9 hours ago, Boule75 said:

C'est juste un rappel des fondamentaux... Que tu n'y croies plus n'y change rien !

 

12 minutes ago, Skw said:

C'est en partie lié à la fonction. Ces allocutions de noël ou même plus largement les allocutions présidentielles à la population allemande ont toujours une teneur prédicatrice. La présidence fédérale allemande se veut, à l'inverse de ce que l'on a en France, modeste et sobre. La parole doit être du même ordre. C'est ce qu'attendent les Allemands de leur Président. C'est en fait une sorte de pasteur civil. On alterne donc souvent entre le sermon et la prière, selon les circonstances. A noter d'ailleurs qu'un nombre non négligeable de Présidents ont étudié la théologie, même si pas forcément en composante principale, dans leurs études supérieures. Certains ont eu des fonctions pastorales ou sinon des charges dans des institutions religieuses. Le précédent président, Joachim Gauck, est d'ailleurs pasteur.

Ne pas oublier non plus que le Président n'a pas de réel pouvoir exécutif. Il est une figure morale, garante des institutions du pays. Autrement dit, il ne faut pas s'attendre à un discours d'orientation politique. Ce serait très mal vu.

J'entends bien tout cela; je soulignais plutôt que ce genre de discours, qui est le B A BA du job présidentiel, surtout pour un limité à l'inauguration des chrysanthèmes, peut sonner plus creux et facile suivant la personne, le rôle et/ou le moment. Quand un falot le prononce, c'est creux. Quand un DeGaulle le fait, c'est autre chose: les mots prennent plus de poids et de sens, on sait qu'il y a là une volonté à l'oeuvre promettant des conséquences et de l'action, on peut même se sentir inspiré.... Et quand le président qu'il faut dit cela au milieu d'une crise, ce peut être un moment très fort. Je voulais juste souligner que vu la situation, le personnage, le discours convenu, la conventionnalité d''une certaine élite aujourd'hui contestée (y compris en Allemagne), tout cela sonne.... Insuffisant. Plus routinier, non remarquable, inutile, voire déconnecté encore que d'habitude. Pas à la hauteur de ce qui semble se dessiner dans les changements actuels. 

 

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Il y a 11 heures, Tancrède a dit :

C'est fou comme ça sonne creux, facile et convenu....

Peut-être, mais c'est un rappel d'une vérité qui s'oublie trop facilement et au moins c'est bienveillant.

Le président allemand n'a pas cru bon de profiter des voeux de Noël pour traiter une bonne partie de ses concitoyens de«foule haineuse» qui s'en prend «aux élus, aux forces de l’ordre, aux journalistes, aux juifs, aux étrangers, aux homosexuels».

Tous les pays voisins de l'Allemagne ne peuvent pas en dire autant.

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il y a 9 minutes, Alexis a dit :

Peut-être, mais c'est un rappel d'une vérité qui s'oublie trop facilement et au moins c'est bienveillant.

Le président allemand n'a pas cru bon de profiter des voeux de Noël pour traiter une bonne partie de ses concitoyens de«foule haineuse» qui s'en prend «aux élus, aux forces de l’ordre, aux journalistes, aux juifs, aux étrangers, aux homosexuels».

Tous les pays voisins de l'Allemagne ne peuvent pas en dire autant.

Ben en même temps, on dira ce qu'on voudra mais cette foule haineuse existe. En Allemagne aussi d'ailleurs.

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