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Allemagne


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http://www.swr.de/landesschau-aktuell/bw/gruene-und-cdu-in-bw-sind-sich-einig/-/id=1622/did=17367996/nid=1622/1t8hftq/index.html (2 mai 2016)

La coalition Verts-CDU de Bade-Wurtemberg a rendu public son contrat de coalition, un document de 138 pages. Il est question de transformer la région en "modèle [des techniques et de l'économie] numérique". Le "frein sur la dette" a été appliqué de telle sorte qu'aucune "liste de souhaits non financés" n'y est présente.

Prime de 75€ pour les enfants en dernière année de jardin d'enfant.

Modernisation de la police : 100 millions d'euros.

Embauche de 1500 policiers.

Routes, voies ferrées, bâtiments, enseignement supérieur : 500 millions d'euros.

Les ministères seront répartis avec une stricte parité vert-noir : 5 ministres CDU et 5 ministres verts, plus le ministre-président vert et le vice-ministre président cdu.

Verts : Finances - Environnement, climat, énergie et protection de la nature - Social et intégration - Science, recherche et art - Transports

CDU : Intérieur, migration et numérique - Éducation - Économie, logement, travail - Justice, consommateurs, questions européennes - Espace rural.

Les noms des ministres ne sont pas encore connus.

Le Baden Wurtemberg votera au Bundesrat en faveur de la reconnaissance de l'Algérie, de la Tunisie et du Maroc comme États sûrs au regard du droit d'asile.

 

 

http://www.focus.de/politik/deutschland/wahlerfolg-der-afd-merkel-will-auf-konservative-waehler-zugehen_id_5494203.html (3 mai 2016)

D'après des fuites recueillies par Bild en provenance du dernier présidium de la CDU, Merkel a décidé de changer de stratégie face à l'AfD. Elle aurait dit qu'il n'était pas sensé de toujours taper sur l'AfD et ses électeurs, car cela créerait un "effet de solidarité" entre l'AfD et ses électeurs. Cela s'oppose à ce qu'avait dit le politologue Matthias Jung qui avait préconisé après les élections régionales du 13 mars de poursuivre la ligne progressiste et centriste.

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De quoi je le mêle ? Merkel veut lutter contre la montée du FN en France, une «ingérence» pour Marine Le Pen

La chancelière allemande Angela Merkel s'est engagée mardi devant des élèves francophones de Berlin à lutter contre la montée du Front national en France, des déclarations «très graves» immédiatement qualifiées d'«ingérence» par la présidente du parti d'extrême droite, Marine Le Pen. (...)

http://m.20minutes.fr/monde/1839329-20160503-merkel-veut-lutter-contre-montee-fn-france-ingerence-marine-pen

J'espère que la chancelière se rend compte qu'elle fait un cadeau au FN, et qu'il s'agit d'un coup de billard politique à 3 bandes (je suis sûr qu'il y aura des médias français pour adhérer à cette lecture!). Personnellement, je tendrais à penser qu'elle continue sur sa lignée de choix "discutables" intransigeance quasi bornée vis-à-vis, de la Grèce, décision unilatérale et moralisatrice d'accueillir un million de migrants syriens, silence assourdissant quand son mininistre des finances implique la BCE dans la montée de l'AfD...

À ce sujet, la montée du parti de F. Petry outre Rhin, me rend réservé, voire sceptique sur la pertinence d'A. Merkel à se prononcer sur les partis français. Si elle commençait par balayer devant sa porte...

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Le 3/5/2016 à 11:55, Wallaby a dit :

http://www.focus.de/politik/deutschland/wahlerfolg-der-afd-merkel-will-auf-konservative-waehler-zugehen_id_5494203.html (3 mai 2016)

D'après des fuites recueillies par Bild en provenance du dernier présidium de la CDU, Merkel a décidé de changer de stratégie face à l'AfD. Elle aurait dit qu'il n'était pas sensé de toujours taper sur l'AfD et ses électeurs, car cela créerait un "effet de solidarité" entre l'AfD et ses électeurs. Cela s'oppose à ce qu'avait dit le politologue Matthias Jung qui avait préconisé après les élections régionales du 13 mars de poursuivre la ligne progressiste et centriste.

http://www.focus.de/politik/deutschland/ignorieren-hat-nicht-funktioniert-rechts-knick-der-kanzlerin-was-die-cdu-im-kampf-gegen-die-afd-zu-tun-hat_id_5497604.html (3 mai 2016)

À la suite de ces fuites, Angela Merkel a pris la parole pour dire qu'il n'y avait pas de changement de cap. Pourtant Il y a bien un changement de stratégie au sens où il y a reconnaissance du fait que la stratégie consistant à ignorer l'AfD, n'a pas fonctionné.

Ainsi Angela Merkel a promis de combattre l'AfD par des arguments « sans mousse aux lèvres » [très clairement]. Elle a ajouté « il n'y a aucun changement de stratégie d'aucune sorte ». « Nous avons suffisamment de bons arguments pour nous battre contre d'autres points de vues, y compris ceux de l'AfD ».

Le député CDU Wolfgang Bosbach a dit dans la Saarbrücker Zeitung que récemment la direction de la CDU avait essayé d'ignorer l'AfD. Il est erroné d'exclure l'AfD : « cela cela lui confère un statut de martyr et lui procure plutôt des sympathies supplémentaires ». Il est toujours selon lui erroné « d'insulter ses électeurs. Ce n'est sûrement pas ainsi qu'on gagne à coup sûr leur retour vers le centre politique ».

De plus en plus, la CDU reconnaît que l'AfD ne va pas disparaître simplement parce que l'afflux incontrôlé de réfugiés a été stoppé. Ainsi il faut faire revenir à la CDU les électeurs partis à l'AfD, et le divorce de ces électeurs qui ont quitté la CDU pour aller vers l'AfD lors des dernières élections régionales ne doit plus se reproduire.

En tout premier lieu, la CDU doit s'efforcer à consolider la politique des réfugiés. Les nombres d'entrée sur le territoire ne devraient plus augmenter à nouveau de façon significative, les procédures d'asile devraient être traitées rapidement et sur le thème de l'intégration, il s'agirait de stabiliser un certain nombre de modèles prometteurs.

Simultanément la CDU veut se distinguer nettement de la campagne anti-islam de l'AfD. Le secrétaire général Peter Tauber a qualifié de « réactionnaire et autoritaire » le programme que l'AfD a adopté ce weekend. Ce programme de politique anti-islam de l'AfD permet à la CDU de défendre la liberté religieuse comme valeur à protéger. « S'en prendre en bloc à l'islam, c'est le contraire de l'esprit des Lumières [c'est obscurantiste] » a dit la vice-présidente de la CDU Julia Klöckner. Respecter l'islam comme tel, mais « sans rabais culturel » au sein des politiques d'intégration, telle est la formule qui devrait être proposée à la clientèle de la CDU : c'est ce dont on est persuadé, à la CDU.

Sécurité intérieure : des alarmes plutôt que des voitures électriques

Un thème central connexe est la sécurité intérieure, qui est tenue pour une compétence clé de la CDU et de la CSU. Les deux partis veulent à nouveau marquer des points dans ce domaine. La peur des attaques terroristes et l'insécurité quotidienne, par exemple les cambriolages ont fait s'amenuiser la confiance dans l'État selon une analyse.

Comme exemple de la façon dont on peut raviver ce thème, on peut prendre le programme de Bade-Wurtemberg. La CDU et les verts se sont mis d'accord sur des mesures extensives de sécurité intérieure, depuis la conservation des données, à l'élucidation et à la prévention des crimes et délits, en passant par l'augmentation du nombre de postes de policiers. Un programme supplémentaire de sécurisation des maisons et des appartements est envisagé. Les incitations à l'achat d'alarmes d'habitation serait plus efficaces que celles pour les voitures électriques [décidées par le gouvernement fédéral il y a quelques jours], dit un critique interne.

Politique économique : réformes et aménagement

La CDU-CSU veut montrer son drapeau plus fortement dans la politique économique. Voici quelques thèmes considérés comme urgents :

Signature du traité transatlantique

Réforme de l'impôt sur les successions

Progrès de la transition énergétique et de l'aménagement numérique

Aménagement de l'infrastructure

Que veulent les conservateurs de la CDU-CSU ?

Lorsqu'on parle avec les conservateurs de la CDU-CSU, il y a des points supplémentaires sur lesquelles ils aimeraient que la chancelière mette un contour plus net :

L'état des fournitures de la Bundeswehr devrait être amélioré par des investissements variés. Une alliance européenne dans ce domaine serait avantageuse. Comme l'abolition du service militaire est considérée comme une erreur dans une partie de la CDU-CSU, on plaide pour un service volontaire d'un an. Mais il est peu vraisemblable qu'Angela Merkel se laisse convaincre.

« Le fossé entre Merkel et le groupe parlementaire s'élargit »

Avec une large offensive de développement de thèmes, la direction du parti veut obtenir le ralliement non seulement des électeurs mais aussi des élus. Car le moral du groupe parlementaire au Bundestag est tendu, dit-on. De nombreux députés se sentent incompris dans leurs propositions tout comme manifestement une part importante de l'électorat. « Le fossé entre Merkel et le groupe parlementaire s'élargit » dit un parlementaire. Il y a du travail à faire.

Modifié par Wallaby
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http://www.zeit.de/politik/deutschland/2016-05/tuerkei-visafreiheit-union-widerstand-merkel (5 mai 2016)

Contestation de la libéralisation des visas turcs au sein de la CDU-CSU, notamment le ministre de l'intérieur de Bavière

- crainte d'une hausse de l'immigration illégale
- "fausse incitation" pour des pays comme l'Ukraine
- sentiment que Bruxelles voit cela comme une question politique, et non les effets concrets
- crainte des conflits entre Kurdes et Turcs comme à Aschaffenbourg
- les Allemands vont aux États-Unis avec un visa, sans que cela ne nuise à l'amitié germano-américaine

 

 

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http://www.spiegel.de/politik/deutschland/ttip-grosse-mehrheit-der-deutschen-sieht-freihandelsabkommen-kritisch-a-1090908.html (4 mai 2016)

Sondage sur le traité transatlantique :

Le traité apporte plutôt des désavantages pour l'Allemagne : 70% (contre 55% en juin 2014).

Crainte que le traité n'affaiblisse les droits des consommateurs : 79%

La conduite des négociations de façon secrète est une mauvaise chose : 83%

Sondage politique :

CDU-CSU : 33%, SPD : 20%, Verts 13%, AfD 15%.

L'exemption de visas pour les Turcs :

C'est bien : 33%

Ce n'est pas bien : 62%

L'accord avec la Turquie :

Plutôt bien 38%

Plutôt mauvais : 57%

 

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http://www.zeit.de/wirtschaft/2016-05/deutschlandtrend-ttip-immer-unbeliebter-afd-hoechstwerte-sonntagsfrage (5 mai 2016)

Les 20% du sondage ci-dessus sont une contre-performance historique pour le SPD qui n'avait jamais été aussi bas depuis 1997.

À 33%, la CDU-CSU n'a jamais été aussi bas depuis octobre 2011.

L'AfD a gagné un point à 15% après son congrès fédéral.

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http://www.zeit.de/gesellschaft/zeitgeschehen/2016-05/uebergriffe-koeln-silvester-taeter-prozess (6 mai 2016)

Le premier procès de la Saint-Sylvestre de Cologne a eu lieu aujourd'hui avec un suspect algérien de 26 ans soupçonné d'avoir fait partie d'un groupe d'une dizaine d'hommes ayant encerclé, poussé et volé une femme de 54 ans, "avec des motivations sexuelles". Mais comme la victime, qui l'avait reconnu sur une photo "avec 70% de chances" ne l'a pas reconnu dans la salle d'audience, le suspect a été uniquement condamné pour recel, car il était en possession du portable volé.

Modifié par Wallaby
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http://www.spiegel.de/politik/deutschland/frauke-petry-will-beobachtung-der-afd-durch-verfassungsschutz-verhindern-a-1091076.html (7 mai 2016)

À l'automne 2015, Frauke Petry aurait rencontré Hans-Georg Maaßen, le président de la Protection de la constitution. Ils auraient passé un accord qui permet à l'AfD de pas être l'objet d'une surveillance, en échange de la coopération de l'AfD avec les autorités sous la forme de transmission de renseignements. Mais Frauke Petry nie qu'une telle rencontre ait eu lieu. Certains politiciens AfD disent le contraire. Un membre du directoire de l'AfD dit que Frauke Petry a dit que la dissolution de la branche sarroise a été proposée suite à la demande de Maaßen qui a menacé, au cas où Petry ne s'exécuterait pas, de placer l'AfD sous surveillance. Cette version est démentie par Petry.

https://www.tagesschau.de/inland/bundeswehr-331.html (7 mai 2016)

Von der Leyen veut supprimer la limite supérieure rigide de 170.000 hommes de la Bundeswehr, pour avoir une "plus grande flexibilité" dans les "situations de menace" et pour les "opérations". Dans l'immédiat elle veut 7000 hommes supplémentaires. L'association de la Bundeswehr en réclame 19.000.

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http://www.welt.de/newsticker/dpa_nt/infoline_nt/brennpunkte_nt/article155128824/CSU-notfalls-zu-eigenem-Bundestagswahlkampf-bereit.html (7 mai 2016)

La CSU envisage de faire campagne en 2017 sur un programme distinct de celui de la CDU. Dans une telle hypothèse, Seehofer serait tête de liste en Bavière pour bien signifier aux électeurs qu'il s'agit d'un programme différent et que Merkel ne pourra pas si facilement appliquer son propre programme lorsqu'elle sera au pouvoir.

Actuellement la CSU et la CDU s'opposent sur la volonté de la CSU d'une limite supérieure au nombre de demandeurs d'asile, sur le contrôle aux frontières, et sur l'accord avec la Turquie. Elles sont divisées aussi sur la stratégie vis à vis de l'AfD.

 

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Le 4/5/2016 à 09:57, Desty-N a dit :

De quoi je le mêle ? Merkel veut lutter contre la montée du FN en France, une «ingérence» pour Marine Le Pen

La chancelière allemande Angela Merkel s'est engagée mardi devant des élèves francophones de Berlin à lutter contre la montée du Front national en France, des déclarations «très graves» immédiatement qualifiées d'«ingérence» par la présidente du parti d'extrême droite, Marine Le Pen. (...)

http://m.20minutes.fr/monde/1839329-20160503-merkel-veut-lutter-contre-montee-fn-france-ingerence-marine-pen

J'espère que la chancelière se rend compte qu'elle fait un cadeau au FN

A première vue, on peut être tenté de mettre en question l'intelligence de la chancelière. Je veux dire qu'il devrait être suffisamment évident que faire ce genre de déclaration - inacceptable quel que soit le parti concerné, soit dit en passant - revient à envoyer à Marine Le Pen un gros cadeau avec un beau ruban marqué "Gruss aus Deutschland!". Et la présidente du FN ne s'est évidemment pas privée de reprendre la balle au bond, et de l'exploiter autant que possible.

Or, faire des cadeaux à un parti anti-UE va contre les intérêts bien compris d'une politicienne pro-UE comme Angela Merkel. D'où la question assez naturelle sur son niveau d'intelligence - et encore est-ce une manière polie de dire les choses.

Mais c'est plus compliqué que ça bien sûr. Merkel est titulaire d'une thèse en chimie quantique, elle a dirigé un grand pays pendant une décennie après avoir "tué" son mentor Helmut Kohl. Il ne s'agit pas d'une preuve de stupidité. En un sens, c'est pire.

Il me semble qu'il y a là un aveuglement sévère à ce qu'est une logique nationale, ou peut-être à la simple possibilité que quelqu'un puisse vraiment et sérieusement envisager autre chose que l'Union Européenne.

  • Imposant la logique de l'austérité comme remède unique à la crise de la dette souveraine en Europe...
  • Manipulant les institutions européennes telle la BCE comme autant d'outils pour faire chanter un gouvernement jusqu'à ce qu'il plie, comme la Grèce en juillet 2015...
  • Renvoyant le premier ministre britannique les mains presque vides dans ses exigences de réformes du fonctionnement de l'UE ou du moins d'exceptions pour son pays...
  • Manipulant les institutions européennes pour brimer des gouvernements désalignés sur les logiques de l'Allemagne, comme la Hongrie et plus récemment la Pologne...
  • S'attribuant le droit et la responsabilité de lutter contre tel parti politique dans un pays étranger et pourtant ami...

Même si nous sommes d'accord qu'Angela Merkel n'est pas la seule à avoir poussé ces différentes politiques - plusieurs des eurocrates principaux de Bruxelles l'ont certes appuyée - elle est en tout cas la plus puissante, et son action a été décisive pour plusieurs de ces situations.

Et le point commun de tout cela, est-ce que c'est pas justement, non pas seulement un refus, mais jusqu'à une incapacité d'envisager que d'autres pays puissent valablement et sérieusement envisager d'autres chemins, d'autres possibilités, voire ne serait-ce que préserver une certaine réserve et un certain "domaine privé"... comme par exemple leur processus politique interne ?

Et si on refuse de l'envisager, alors effectivement les projets ou velléités divergentes ne peuvent être considérés que comme des désirs irréfléchis, des refus de voir la réalité en face, bref au fond comme des gamineries que la bienveillante Institutrice reprendra doucement et avec indulgence - au début - voire plus durement et en envoyant quelques garnements au coin - s'ils s'obstinent dans la déraison et y rajoutent quelque méchanceté.

Les Allemands surnomment leur chancelière Mutti, c'est-à-dire Maman. Et au-delà de l'humour, c'est assez juste : Merkel prend la position, non seulement vis-à-vis de son pays, mais encore de l'Union européenne, de la maman à la fois bienveillante, mais capable aussi de sévir - pour le bien des chers petits - lorsqu'ils sont vraiment trop turbulents et déraisonnables.

Le 7 octobre dernier au Parlement européen, Marine Le Pen avait interpellé durement à la fois Merkel et Hollande, le second se voyant traiter de "vice-chancelier". C'était cinglant - "tentative absurde d'une domination allemande de l'Europe" -  et il est probable que Angela Merkel l'a ressenti non comme une simple attaque politique mais en toute sincérité comme une injustice personnelle et une insulte. Car elle se voit à coup sûr plutôt comme "Mutti" pour l'Europe que comme dominatrice.

 

Le problème bien sûr est que ce dont Angela Merkel semble si certaine, qu'il n'y a aucune alternative valable en dehors de l'Union Européenne et de ses politiques, que les logiques nationales n'ont pas leur place autrement que comme survivances néfastes ou frilosités qu'une explication par une Maman bienveillante et compatissante devrait adoucir, et au coin pour les garnements qui s'entêtent...

Eh bien ce n'est pas si certain, et il semble bien que de plus en plus de gens aient des doutes.

Pas en Allemagne, c'est très notable. Même l'AfD, promu égal du FN dans l'horreur populiste, n'est en réalité rien d'autre qu'un parti pro-UE. Même s'il souhaite limiter l'euro à une liste de pays considérés comme "sérieux" voire au pire le démanteler, même s'il est opposé à une immigration illimitée, pour le reste mis à part quelques protestations classiques contre la "bureaucratie bruxelloise" qui ne mangent pas de pain, c'est un parti favorable à l'intégration européenne, non un parti souverainiste.

Les racines de cette "différence allemande" sont certainement à chercher dans le désastre nazi et dans l'après-guerre. L'Allemagne moderne s'est construite presque explicitement contre l'idée de logique nationale - même si les Allemands restent tout à fait capables de l'appliquer et très efficacement encore, mais seulement dans le champ industriel et économique, surtout pas dans le champ politique. A part quelques nostalgiques douteux du type du NPD - 1% aux élections - c'est un consensus de toute la société allemande et de sa classe politique - AfD y compris.

Seulement voilà, la plupart si ce n'est la totalité des autres pays de l'Union Européenne n'ont pas rejeté la logique nationale dans l'ordre politique, pas au degré allemand en tout cas, ou bien seulement une partie de leur classe politique et de leur population. Donc le calcul reste possible, la comparaison entre l'option "UE" et d'autres options. Et comme l'option "UE" reste en concurrence avec d'autres, alors l'attractivité de cette option demeure une question tout à fait pertinente... puisqu'une comparaison est possible.

Et lorsque pour raison culturelle, le pays actuellement le plus influent dans l'UE et de loin, ainsi que son dirigeant de longue date, n'envisagent même pas que cette comparaison ait un sens parce qu'ils ne se rendent pas compte qu'elle est seulement possible... alors la question de l'attractivité de l'UE va se retrouver fort négligée. Et de manière structurelle en quelque sorte. Et pendant longtemps.

Et les résultats commencent à apparaître de plus en plus clairement, et pas seulement au Royaume-Uni...

 

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il y a 8 minutes, Alexis a dit :

de "vice-chancelier"

Ce qui est n'importe quoi, car un vice-chancelier, comme c'est le cas de Sigmar Gabriel est quelqu'un qui a un poids extrêmement important et qui peut réellement faire fléchir la chancelière. C'est de moins en moins le cas de François Hollande président d'un pays affaibli qui négocie en position de faiblesse face à une chancelière toute puissante.

Vice-chancelier, cela voudrait dire que la France serait une seconde Bavière et que les Français auraient le droit d'élire des députés au Bundestag et pourraient se faire entendre. Angela Merkel serait obligée de compter avec les voix des députés français au Bundestag.

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"Vice chancelier" c'est pour des oreilles françaises .....elle aurait pu dire, si elle s'était exprimée en allemand,   "die Lakaien von Merkel" ; consentant ou pas il n'en demeure pas moins....

Sauf à se boucher les oreilles, on a tous compris la signification de  Vice Chancelier.

Idem pour Sapin et Wolfgang Schäuble.. le premier a été le Dir-Cab du second.

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il y a 33 minutes, Alexis a dit :

Il me semble qu'il y a là un aveuglement sévère à ce qu'est une logique nationale, ou peut-être à la simple possibilité que quelqu'un puisse vraiment et sérieusement envisager autre chose que l'Union Européenne.

D'un autre côté, constater que certains sont incapable d'envisager autre chose qu'une logique purement nationale n'est pas très rassurant non plus pour ceux, nombreux, qui craignent que les logiques purement nationales pour des petits pays ne soient pas porteuses de grand chose.
Est-il illégitime, sur le fond, pour un dirigeant politique allemand, de se préoccuper de ce qu'il advient en France, pays avec lequel les échanges restent les plus intenses, pays avec lequel l'intégration politique est la plus poussée, et première puissance militaire en Europe, pays dont des représentants assistent au Conseil des Ministre allemand comme des allemands assistent aux Conseils des Ministres français ? Je ne le crois pas. Si Merkel juge que tel ou tel parti en France représente un danger pour l'Allemagne comme pour la France, qu'elle avertisse me semble logique.

Ce qui me semble beaucoup plus douteux est que cette réaction publique soit celle de la chancelière, qui pourrait être "au-dessus des partis". C'était la pratique française avant Mitterrand, j'ignore s'il en va de même avec les chancelier allemands, issus du parlement.

Sur la forme, cependant, c'est mauvais, et c'est effectivement pain-béni pour Marine. Merkel ne mesure probablement pas le niveau d'impopularité de ses politiques en France : les allemands, d'une manière générale, sont totalement dans le déni quant à cet aspect là, par manque d'imagination probablement.

il y a 33 minutes, Alexis a dit :
  • Imposant la logique de l'austérité comme remède unique à la crise de la dette souveraine en Europe...

Oui, et Dieu ce que à ça désert tout le monde !

il y a 33 minutes, Alexis a dit :
  • Manipulant les institutions européennes telle la BCE comme autant d'outils pour faire chanter un gouvernement jusqu'à ce qu'il plie, comme la Grèce en juillet 2015...

Non : en quoi a-t-elle "manipulé" la BCE ? La BCE voulait aller loin, très loin de son mandat littéral, les allemands (et pas qu'eux !) ont coincé pas mal ; parler de "chantage" me semble assez outrancier...

il y a 33 minutes, Alexis a dit :
  • Renvoyant le premier ministre britannique les mains presque vides dans ses exigences de réformes du fonctionnement de l'UE ou du moins d'exceptions pour son pays...

Encore heureux ! Sans blague... Ca va bien un peu, l'extorsion.

il y a 33 minutes, Alexis a dit :
  • Manipulant les institutions européennes pour brimer des gouvernements désalignés sur les logiques de l'Allemagne, comme la Hongrie et plus récemment la Pologne...

Ah, ah, ah... Autant , encore une fois, l'Allemagne n'est pas trop aimable dans l'affirmation de ses options, autant il faut cesser d'user d'euphémismes : Hongrie et Pologne se la jouent absolument perso, empochant les fonds structurels, déstabilisant des secteurs économiques entiers à l'Ouest pour doper leur croissance (routiers, travailleurs détachés, et j'ai beaucoup aimé ce qu'ont révélé les anglais aussi, qu'un salarié polonais travaillant en Angleterre pouvait toucher des subsides pour élever ses enfants y compris si ceux-ci restaient en Pologne...), adoptant des politiques pas trop modérées vis à vis de Moscou (qui le rend bien, mais c'est un autre débat) ou au contraire bien alignées, déléguant à la Grêce et à l'Italie le soin de protéger leurs frontières. Tu t'habitues, à tort, à... l'extrême modération* des propos de notre cher Président, qui ne sont pas nécessairement exemplaires.

il y a 33 minutes, Alexis a dit :
  • S'attribuant le droit et la responsabilité de lutter contre tel parti politique dans un pays étranger et pourtant ami...

Ce qui serait beaucoup plus franc serait d'assumer, enfin, une forme de débat politique franco-allemand dans le sens "interne à une espèce d'entité France-Allemagne", d'organiser certaines élections sur le même tempo (maintenant que chacun est callé sur 5 ans pour les législatives, un soupçon de volonté politique devrait permettre ça...), de systématiser la pratique de débats communs. Le point dur c'est... la barrière de la langue ; notez l'absence complète de perte de souveraineté dans cette proposition.

 

* voyez comme je suis aimable !

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il y a une heure, Boule75 a dit :

Est-il illégitime, sur le fond, pour un dirigeant politique allemand, de se préoccuper de ce qu'il advient en France

Je pense que comme Alexis l'a dit, sa déclaration est une erreur tactique, et que si elle se préoccupait réellement de ce qu'il advient en France, elle aurait tourné 7 fois sa langue dans sa bouche avant de parler, ou mieux, elle aurait téléphoné à François Hollande pour lui demander ce qu'elle doit dire (au préalable, puisque si j'ai bien compris c'était une réponse à une question impromptue posée par un journaliste).

Autrement dit, cette déclaration est le symptôme que la France n'est pas sur son radar. Elle a réagi dans une logique de pure politique intérieure allemande, disant à son audience allemande ce que cette audience allemande veut entendre.

Angela Merkel est un bulldozer, elle fonce, et si sous la chenille du bulldozer il y a une petite fourmi qui s'appelle France, elle dira plus tard, a posteriori quand c'est trop tard : oh pardon j'avais pas vu.

Modifié par Wallaby
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il y a 45 minutes, Wallaby a dit :

Autrement dit, cette déclaration est le symptôme que la France n'est pas sur son radar. Elle a réagi dans une logique de pure politique intérieure allemande, disant à son audience allemande ce que cette audience allemande veut entendre.

Ou alors, même si c'est maladroit, elle entend effectivement signaler à qui serait en France intéressé par son avis la teneur de ses pensées envers Mlle. Le Pen, ses craintes pour la France comme pour l'Allemagne dans ce cas.

Je sens qu'on n'est pas d'accord : il faut lui demander ce qu'elle entendait par là. On écrit ?

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Il y a 1 heure, Boule75 a dit :

Ou alors, même si c'est maladroit, elle entend effectivement signaler à qui serait en France intéressé par son avis la teneur de ses pensées envers Mlle. Le Pen, ses craintes pour la France comme pour l'Allemagne dans ce cas.

Je sens qu'on n'est pas d'accord : il faut lui demander ce qu'elle entendait par là. On écrit ?

Pour info, la plus jeune est mariée :smile: Sinon, entièrement d'accord sur le reste. Qui écrit ? Mon niveau d'allemand est au plus bas après trois années sans la moindre pratique.

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il y a 29 minutes, judi a dit :

Pour info, la plus jeune est mariée :smile:

Et même plusieurs fois, au grand désespoir de Saint Nicolas du Chardonnet ! Le sermon était en latin - de cuisine - d'Eglise,  elle ne parle que celui des juristes, d'où méprise.
Elle n'est censément plus mariée.

il y a 29 minutes, judi a dit :

 Sinon, entièrement d'accord sur le reste. Qui écrit ? Mon niveau d'allemand est au plus bas après trois années sans la moindre pratique.

Je vais bien trouver quelqu'un.

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Il y a 2 heures, g4lly a dit :

Il parlait de Marion Maréchal je suppose. Pas de Marion "Marine" Le Pen

 

Il y a 1 heure, judi a dit :

En effet, d'où de le "la plus jeune". 

@Boule75 tu me déçois sur le coup, d'habitude tu lis beaucoup mieux que ça :biggrin:

Ma ! Scusi mes bons messieurs. Marine est la cadette du premier mariage de son père, d'où ma confusion.

Mais du coup je parlais bien, moi, de Mlle. Marine et non de Madame sa nièce. Angela aussi, non ?

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On arrive quand même à lire sur ce forum que la Pologne et la Hongrie ont joues persos.  C'est vrai que ce sont les puissances qui soutiennent la non réévaluation du Yuan,  celles qui font fi des règles communautaires et qui ont fait s' écrouler Shengen au nom d'une politique visant à casser leur droit du travail domestique, celles qui ont tout fait pour maintenir un euro fort nuisible à tout le monde sauf à elle même et contre toute logique.  

Non elles n'ont rien fait de ça. Elles ont juste ( pour la Hongrie ) appliqué littéralement les traités Européens ( et quand Orban comme le rappelait Kohl à en partie permis aux allemands de l'est de fuir pour l'ouest est un moment qui a disparu des radars brandebourgeois ), et la Pologne refuse d'essuyer la merde de l'Allemagne qui pour se sentir belle dans son miroir a déclaré que tout le monde devait prendre son lot d'immigrants bien que ça soit nuisible à tout le monde sauf à l'Allemagne ( qui semble t'il à connu les joies d'une première attaque terroriste à Munich ? Après tout l'islam appartient à l'Allemagne donc c'est une dérive légitime j'imagine ) et même ce point est douteux. Mais à part ça les méchants Polonais jouent perso et ont tort de se méfier de Berlin et de Moscou. Après tout pour eux il n'en est venu que du bien. Mais ces gens qui se rappellent de l'histoire et qui ont une mémoire nationale c'est usant. Faudrait vraiment qu'il comprenne que l-Europe c'est leur intérêt absolu et s'ils ne comprennent pas on leur mets des sanction. L'Europe est d'ailleurs d'une logique implacable !

Il faut l'austérité et abaisser les dépenses publiques ! Mais il faut financer les briseurs de grave,  pardon les immigrants, oups les réfugiés ... avec de l'argent public, l'européen devant se serrer la ceinture pour qu'on puisse maintenir son salaire minimum au minimum ... mais Saint Moscovici nous déclaré maintenant que les dépenses publiques pour les migrants permettent de doper la croissance ????? Sérieux le gusse?  Celui qui bosse dans une institution pourqui, TINA,  les dépenses publiques doivent baisser nnous déclare désormais qu'il faut dépenser à tour de bras? Mais montrez moi un seul eurobéat qui puisse défendre cette logique je vous prie. Et s'il pouvait m'expliquer pourquoi l'Allemagne qui cherche des jeunes travailleurs ne prends pas ceux de ses voisins Français ou Espagnols qui ont trop peu de travails pour leur nombre de travailleurs sans bien sûr prononcer le mot "dumping" car ça sous entendrait que l'Allemagne joue perso ce qu'elle ne fait pas on vous le dit.

 

Ps: avec l'argent unilatéralement investit par Merkel au nom de l'Europe il y a de quoi faire vivre en sécurité et dans un confort précaire mais digne => au Moyen Orient de vrais réfugiés car c'est le côté intéressant du dumping inversé vivre en Jordanie Turquie ou autre est bien moins cher que vivre en Europe. Et en plus quand la guerre est terminée les gens repartent. Ça aurait consisté à protéger des populations faibles sans se mettre en danger et sans nuire aux travailleurs Européens.  Mais Merkel jouant collectif avec ses amis uniquementne semblait pas trop intéressée 

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