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Le 09/01/2020 à 14:36, Kelkin a dit :

Je pense que la présence d'un médecin tchèque et d'un traducteur roumain va permettre de véritablement changer la donne au Proche-Orient, donc oui, une implication renforcée de l'OTAN est cruciale. :laugh:

Tu médis... Regarde plutôt le grand rassemblement des troupes de l'OTAN, à l'appel de leur chef de clan Donaldetabellatchitchix

Révélation

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17 hours ago, kotai said:

Il n'est pas le premier ni le dernier à le dire

 

Je me souviens qu'au début de l'actuelle présidence le général De Villier a du démissionner pour avoir fait strictement son devoir d'information envers les députés.

Un certain nombre d'officiers supérieurs hautement respectés ont subi le même sort. Je pense personnellement que le "devoir de réserve" (tout comme le secret défense) sont utilisés à tort et à travers pour museler les militaires de haut rang

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Le 20/01/2020 à 21:00, g4lly a dit :

Pour référence,  voici le compte rendu officiel de l'audition du 06/11/2019 en question

http://www.assemblee-nationale.fr/15/cr-cafe/19-20/c1920012.asp

L'audition est très riche.
Il aborde bien sûr la stratégie industrielle de la BITD (FCAS/F35 ahem) + coopérations de défense en Europe, les autres zones de conflit, etc

Révélation

Général François Lecointre. Plusieurs d’entre vous ont évoqué les conséquences du Brexit sur la défense de l’Europe. Il est vrai que les Britanniques sont, avec les Allemands, nos principaux partenaires au sein du groupe dit « E3 », nos trois pays représentant 62 % des dépenses militaires de l’Union européenne. Nous y trouvions notre compte : cette configuration permettait aux Français d’avoir un partenaire très opérationnel, le Royaume-Uni, tout en ayant un équilibre avec un partenaire très puissant industriellement, l’Allemagne. Le départ des Britanniques n’est pas une bonne chose pour eux, même si l’initiative One MBDA demeure, qui doit permettre de continuer à faire des projets en coopération intéressants. Ce départ nous laisse seuls face aux Allemands dans tout ce qui est coopération industrielle et militaire. Je serai franc : la coopération avec l’Allemagne est compliquée sur le plan opérationnel. Vous avez évoqué le mode décisionnel allemand, la place faite au Bundestag, la sorte de paralysie dans laquelle se trouve l’exécutif allemand quand il s’agit de décider d’un engagement. La coopération industrielle l’est également, parce que les Allemands pensent tout en termes de préservation de leur capacité industrielle. Par ailleurs, j’ai découvert que le système germanique de prise de décision est plus cloisonné que le nôtre, avec une très grande difficulté à mettre d’accord entre eux les directeurs d’administrations centrales et les représentants des ministères.

Nous sommes donc dans une situation compliquée pour les deux projets majeurs structurants de coopération en matière d’armement qui nous lient à l’Allemagne. Il s’agit en premier lieu du système de combat aérien futur (SCAF), absolument central, qui réunit des industriels importants – Airbus, Thales, Dassault et Safran, dont les relations avec le motoriste MTU sont difficiles –, un programme d’autant plus compliqué que les Espagnols vont y être associés. Le SCAF est un système de systèmes : il intégrera différentes plateformes aux effets variés et complémentaires, qui devront pouvoir communiquer entre elles. La grande avancée technologique, et la supériorité opérationnelle qu’on en attend, c’est la connectivité de toutes ces plateformes. On devrait aboutir, même si cela prendra du temps alors que nous devrions pouvoir produire des premières capacités opérationnelles à l’horizon 2038, c’est-à-dire demain matin. Je suis un peu plus inquiet au sujet de la coopération concernant le char de combat du futur, projet franco-allemand qui avance trop lentement. Je précise qu’après le traité d’Aix-la-Chapelle, nous avons réussi à nous entendre sur des règles communes d’exportation d’armement essentielles pour permettre cette coopération. L’accord auquel nous sommes parvenus est satisfaisant ; il nous permettra une certaine liberté et une certaine autonomie dans ces exportations.

Sur le plan industriel, les projets que nous avions avec le Royaume-Uni sont au ralenti. Nous avons conservé des briques technologiques destinées à construire des systèmes futurs de drones ; malheureusement, les difficultés budgétaires dans lesquelles se trouvait le Royaume-Uni ont fait qu’ils ont arrêté ce projet. Aujourd’hui restent, en matière de coopération d’industrie de défense des systèmes de guerre des mines ou des systèmes de missile naval qui, même si on ne les a pas abandonnés, sont peu avancés, et une coopération toujours efficace en matière nucléaire.

Autant nous n’avons pas d’autre choix que d’avancer en matière de coopération industrielle et technologique de défense avec l’Allemagne, autant nous devons absolument préserver notre coopération opérationnelle avec le Royaume-Uni qui est « l’autre armée » ayant la même culture d’intervention que la nôtre et la même conception d’ancienne puissance coloniale consistant à ne pas se laver les mains de ce qui se passe ailleurs que sur son seul territoire. Nous avons construit depuis les accords de Lancaster House une coopération militaire extrêmement précieuse qui doit être opérationnelle. Je fais tout pour que nous conservions cette capacité à coopérer sur le plan militaire ; le chef d’état-major des armées britannique y est également très attaché. Vous savez que les Britanniques ont engagé auprès de nous des Chinook indispensables à notre action au Sahel et qu’ils vont renouveler cet engagement. Mais il s’agit pour eux d’une question existentielle : en réalité, ils ne peuvent pas se passer de la coopération militaire opérationnelle avec la France, et j’ai donc bon espoir que nous trouverons les moyens de prolonger notre coopération opérationnelle. Je sens très bien que les militaires britanniques souhaitent absolument que le Royaume-Uni reste dans un ménage franco-britannique. Ce ménage est objectivement déséquilibré, mais je suis prêt à accepter de jouer le jeu si cela permet de les accrocher à nos engagements, parce qu’il est important de les avoir avec nous.

Je l’ai dit, nous ne pouvons faire l’économie de l’indispensable coopération avec l’Allemagne sur le plan industriel des technologies de défense, mais elle est plus compliquée sur le plan opérationnel, sans que nous soyons paralysés pour autant. Former un escadron de transport tactique commun, c’est être dans la même situation que quand on crée la brigade franco-allemande : rien ne nous interdit d’engager les avions français de cet escadron comme nous souhaitons le faire dans nos propres opérations. Quand on engage la brigade franco-allemande dans le Sahel, on engage en réalité les régiments français de cette brigade dans l’opération Barkhane et des officiers de l’état-major allemand de la même brigade à la MINUSMA et dans la mission EUTM. Ils sont ensemble, sur le même théâtre, mais ils ne font pas du tout le même métier et les Allemands continuent de ne pas exposer leurs hommes à un engagement direct. Il n’y a pas de raison que l’on ne parvienne plus à faire ce que l’on fait maintenant. Je n’imagine pas une coopération d’engagement commun avec les Allemands dans des combats durs à un horizon prévisible. En revanche, construire une unité organique franco-allemande qui nous permette de réaliser des économies en partageant les frais d’infrastructures, de préparation opérationnelle et de maintien en conditions opérationnelles
– notamment le coût des simulateurs de vol –, voilà qui est tout bénéfice pour la France. Cela ne nous gêne en rien, et si nous pouvons multiplier ces types de coopération avec les Allemands, il faut le faire.

En résumé, le départ du Royaume-Uni de l’Union européenne nous laisse dans un face-à-face avec l’Allemagne, avec laquelle nous n’avons d’autre choix que de coopérer sur le plan industriel, et nous n’avons pas d’autre choix non plus que de poursuivre une coopération avec les Britanniques dans nos engagements opérationnels. La question de fond sera de définir la place à donner aux Britanniques dans un nouvel accord à conclure avec les Européens. Il faudra déterminer en particulier s’ils pourront continuer de participer à la coopération structurée permanente. En effet, cet outil prévoit des échanges en certains domaines de recherche qui déboucheront sur des projets d’armement qui bénéficieront du Fonds européen de défense ; laissera-t-on le Royaume-Uni avoir accès à un fonds que, n’étant plus membre de l’Union, il n’abondera pas ? Peut-être faut-il trouver un moyen de faire participer les Britanniques à ce fonds, mais leur ouvrir cette possibilité sans avoir obtenu une compensation sérieuse, c’est l’ouvrir aussi aux États-Unis, dont c’est la revendication permanente. Or, il ne saurait être question que le marché européen serve de cette manière de vase d’expansion à l’industrie américaine de l’armement, surtout par le biais de fonds tels que le Fonds européen de défense. Nous devrons trouver une réponse à cette question délicate et, pour le reste, inventer le moyen d’associer les Britanniques à une sorte de « conseil de sécurité européen » qui serait une excroissance de l’Union européenne ; j’y travaillerai, car je tiens absolument à la proximité avec les Britanniques, que j’estime être une nécessité fondamentale.

L’attaque d’Aramco provoque un traumatisme profond dans tous les États du Golfe. Je suis allé récemment au Levant. J’ai été frappé par la réaction des Irakiens comme je l’ai été par celle des Saoudiens, des Émiriens et des dirigeants de l’ensemble des pays de la zone, dont le sol s’effondre sous les pieds car les États-Unis ne réagissent pas. Tous les pays de la zone, Arabie saoudite en tête, cherchent des alliances alternatives parce que leur grand allié ne leur paraît pas suffisamment fiable. Il n’y a pas eu de réponse aux premières attaques sur les pétroliers ; il n’y a pas eu de réponse à la destruction du drone américain qui survolait le détroit d’Ormuz et les côtes iraniennes ; il n’y a pas eu de réponse à l’attaque d’Aramco… Ces pays se demandent jusqu’où les choses iront sans provoquer de réponse. (note perso : c'était avant l'assassinat de Soleimani)

L’absence de réaction des États-Unis change fondamentalement la donne. Cela tient bien sûr à la personnalité du président Trump, mais c’est une tendance ancienne, vous le savez, dans une administration américaine qui a désormais pour priorité constante la confrontation avec la Chine. Cette constante les conduit à dire aux Européens de se prendre en charge et d’assumer leurs responsabilités et leur sécurité – mais aussi, comme ils ne sont pas à une contradiction près, à dire aux Européens que l’on va les laisser se débrouiller seuls mais pas tout à fait seuls, et qu’ils doivent quand même continuer d’acheter les armes américaines. L’ordre du monde, tel que nous le prenons en compte dans notre vision stratégique, va se réorganiser autour du Pacifique dans une confrontation majeure. Cela doit nous conduire, nous, Européens – et les Français doivent prendre une part importante dans cette réflexion – à repenser notre positionnement. Nous ne pouvons pas abandonner le camp occidental. Le système européen est fondé sur des valeurs de droit et de démocratie, et la solidarité avec les États-Unis est extrêmement importante. Pour autant, nous ne pouvons, par exemple, laisser sans réagir les Chinois s’allier aux Russes – ce qui se produira demain quand ils se trouveront de plus en plus confrontés aux Américains. L’évolution en cours ne cesse de s’accélérer, mais elle traduit une tendance de fond dont nous savions qu’elle était à l’œuvre depuis de nombreuses années.

J’en viens au G5 Sahel. J’observe en préambule, comme madame la présidente l’a fait avant moi, que les Européens n’ont pas encore été capables de créer un G5 européen. D’autre part, il ne faut pas attribuer à la force conjointe du G5 Sahel des responsabilités outrepassant ce pour quoi elle a été faite. La création de cette force est née du constat que la crise est transnationale et transfrontalière – un constat que les chefs d’État ou de gouvernement des États concernés n’admettent pas. Chacun, quand je m’entretiens avec lui, juge que le manque de stabilité et de sécurité provient de chez ses voisins, qui seraient coupables de ne pas savoir contenir les débordements. La vision transnationale et sahélienne de cette crise est une vision française, vision justifiée par les raisons que j’évoquais tout à l’heure. La construction coloniale s’est faite en tranchant dans le mille-feuilles des ethnies réparties dans tous ces États. Il y a donc un effet naturel de contagion, et madame la présidente a évoqué les conflits inter-ethniques sous-jacents dans des confrontations entre éleveurs et cultivateurs, entre Peuls et Dogons, etc. Bien que les États considérés ne reconnaissent pas le caractère transnational de ces crises et que nous éprouvions le plus grand mal à leur faire comprendre qu’ils doivent être solidaires face à une menace commune, nous avons réussi à obtenir qu’ils créent une force conjointe du G5 Sahel, dont la fonction est d’agir sur les frontières, et uniquement sur les frontières.

Il ne faut pas imaginer une alliance du type de l’OTAN : la force conjointe G5 Sahel est une création originale, avec un quartier général à Bamako et des états-majors par secteur, chaque secteur étant constitué d’une zone de cinquante kilomètres de part et d’autre de la frontière entre la Mauritanie et le Mali d’une part, le Mali, le Burkina Faso et le Niger d’autre part, le Niger et le Tchad enfin. Dans ces zones parfaitement délimitées, chaque État doit engager un bataillon qui a un droit de poursuite dans la zone des cinquante kilomètres au-delà de la frontière de l’État voisin ; un général et son état-major sont, dans chaque secteur, chargés de coordonner ces actions transfrontalières. Ce que l’on attend de la force conjointe G5 Sahel ainsi conçue n’est pas facile à réaliser mais répond précisément à l’aspect global et transfrontalier de cette crise. C’est un bon outil, bien pensé, mais ne demandons pas à cette force de faire plus que ce qu’elle doit faire, et soyons conscients de ce pourquoi elle a été construite après une gestation compliquée. Très rapidement, elle a été présentée comme l’outil de résolution de la crise, or elle n’a jamais été conçue pour cela : ce n’est évidemment pas la force conjointe du G5 Sahel qui résoudra la crise à elle seule, ce n’est qu’une brique supplémentaire dans un ensemble. Elle a été utilisée comme un objet politique, d’abord pour dire : « On a enfin trouvé la solution géniale », ensuite pour attirer des fonds européens permettant de construire ces armées et de les renforcer.

La difficulté tient à ce que la force conjointe est, particulièrement au Mali, composée de bataillons maliens qui, placés sous les ordres d’un général nigérien, sont de ce fait détournés de leur propre armée ; le chef d’état-major des armées et le ministre maliens se plaignent que ces deux bataillons se consacrent à d’autres opérations que celles qu’ils peuvent commander au titre national. Nous travaillons avec eux pour leur dire que nous allons arranger cela. Par ailleurs, la situation au Mali et au Burkina Faso est catastrophique. Ces deux pays, confrontés à une guerre dure sur leur territoire, ont une armée en cours de construction et qui ne peut cependant pas se régénérer parce que, en temps de guerre, on ne prend pas le temps de former les gens et de les entraîner. Au Mali, cette armée est d’autre part gangrenée par la corruption et, en dépit des sommes importantes d’argent données, les militaires ne sont pas équipés convenablement.

Nous travaillons malgré tout à faire progresser la force conjointe du G5 Sahel, en expliquant aux pays de la zone qu’ils ont tout intérêt à garder cet outil qui permet d’attirer des fonds européens, par un système créé par les Européens, qui passe par Expertise France et qui permet aujourd’hui de commencer à équiper ces bataillons. Je le redis, n’attendons pas de la force conjointe G5 Sahel plus que ce qu’elle est capable de donner. La difficulté réelle est de faire admettre à nos alliés et à nos partenaires qu’il s’agit bel et bien d’une crise transfrontalière, afin qu’ils cessent de s’en tenir à l’idée que leur voisin ne fait pas ce qu’il doit et qu’ils envisagent le problème ensemble.

 

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Et pour revenir un peu sur le sujet :
un passage sur l'OTAN, la place de la France dans l'Alliance, les tendances sur les relations US, le F-35, le traité FNI, etc

+ un autre résumé presse:

https://www.challenges.fr/entreprise/defense/otan-barkhane-russie-l-audition-explosive-du-chef-d-etat-major-des-armees_694862

Révélation

Que, parlant de nos capacités, j’aie pris l’exemple, évident, des frégates de premier rang, ne signifie pas que ma seule priorité va à la Marine nationale : mon approche est résolument interarmées. La France a conservé un modèle d’armée complet, ce qui n’est pas rien, même si ce modèle pêche par certains aspects. Ainsi, nous n’avons plus de capacités de « franchissement de coupures humides » dignes de ce nom. Alors qu’il y a vingt ans nous pouvions faire franchir les grands fleuves du centre de l’Europe à deux divisions simultanément, ce n’est plus le cas, mais nous avons préservé le savoir-faire et la capacité de faire franchir quelques unités. Globalement, nous avons conservé un système complet qui va de la dissuasion nucléaire, du spatial et du cyber – que nous développons – aux capacités du fantassin sur le terrain. Voilà ce que nous devons conserver, dans des capacités qui ne soient pas de l’ordre de l’échantillon. Voilà ce que nous devons renouveler quand les équipements arrivent en fin de vie et c’est ce à quoi nous sommes engagés et, comme je vous l’ai dit, la question de la masse et du nombre finira par se poser.

Au sein de l’OTAN, la question du F-35 est essentielle, car c’est une manière de contraindre tous les Européens à passer sous les « fourches caudines » des États-Unis en s’adaptant à la norme américaine. Le jour où le F-35 ne parlera qu’au F-35, nous serons très mal en point. Donc, soit on contraint les Allemands et les Américains à faire en sorte que le F-35 parle aux autres avions de chasse, soit on fabrique un avion de chasse concurrent, le SCAF, et ils auront intérêt à ce que leur F-35 sache parler avec ce système-là. C’est la voie que nous essayons de choisir. Comme dans de très nombreux autres domaines, le problème de la norme est central.

Il est vrai qu’au sein de l’OTAN, les Alliés ont des visions très différentes. La France est le premier partenaire de l’OTAN après les Américains : nous sommes « le » partenaire crédible de l’Alliance atlantique et notre contribution à ses frais de fonctionnement est la quatrième derrière celles des Américains, des Allemands et des Anglais. Les forces que nous engageons dans les opérations de l’Alliance et la capacité de réactivité que nous mettons à sa disposition font de notre armée l’armée crédible de l’OTAN. Chacun sait que nous tenons les promesses que nous faisons. Par ailleurs, des projets importants sont en cours à l’OTAN, dont le système de commandement et de contrôle aériens porté par Thales et Raytheon, lequel m’inquiète beaucoup. Parce que ce projet permettra de coordonner l’ensemble des moyens de surveillance aérienne de l’OTAN et ses actions aériennes, il est crucial qu’il réussisse. Aussi, si vous recevez les gens de Thales, n’hésitez pas à leur dire d’agir. Je suis allé voir son président, M. Patrice Caine, et lui ai dit mon sentiment ; c’est un sujet majeur, vraiment inquiétant.

Nous sommes un partenaire essentiel de l’OTAN, nous revendiquons notre participation à l’Alliance atlantique et notre position de grand allié – pratiquement le seul crédible. Nous sommes très appuyés par les Américains à l’OTAN parce que les militaires américains savent très bien faire la différence entre l’Alliance et ce qu’ils font dans l’OTAN d’une part, leurs coopérations bilatérales avec leurs alliés, éventuellement de l’OTAN, d’autre part. Les Américains font clairement valoir à M. Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN, que, même si nous sommes critiqués parce que nous ne sommes pas présents en Afghanistan, la France est, dans le partage du fardeau – sujet pour eux essentiel –, l’allié principal, celui qui accepte de prendre en charge des opérations importantes, en particulier en Méditerranée et en Afrique.

Mais, tout en revendiquant cette place dans l’OTAN, nous prétendons aussi construire un pilier européen de défense, une capacité de l’Union européenne qui n’est pas en concurrence avec l’OTAN. C’est que l’Europe a d’autres choses à dire et à apporter, une vision plus claire de ce qu’est l’approche globale, toutes choses qui doivent lui permettre d’enrichir l’OTAN avec, en quelque sorte, un partage des rôles : faisons la défense collective face à l’Est et gardons une capacité d’intervention dans le cas d’une crise qui peut être plus celle de l’Union européenne.

Ce qui m’inquiète dans l’OTAN, c’est que les Américains disent en même temps « Nous allons partir, faites face à vos responsabilités », ce qui pousse certains de nos Alliés de l’OTAN, à demander qu’on ne les abandonne pas et à dire qu’ils achèteront des F-35 s’il faut en passer par là. Et d’autre part, comme je l’ai mentionné, les Américains disent : « Nous allons nous retirer, mais vous devez faire un effort de défense pour mieux partager le fardeau, et surtout pour nous acheter plus d’équipements militaires. » On voit la difficulté dans laquelle se trouve la France, qui revendique sa place au sein de l’OTAN mais qui veut aussi développer une capacité européenne de défense.

Un autre élément est inquiétant : la dénonciation par les États-Unis du traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire conduira mécaniquement l’OTAN vers une défense anti-missile balistique qui sera extrêmement consommatrice en moyens et profitera à l’industrie américaine. Je pense pour ma part que les armées de l’OTAN doivent conserver un modèle complet et je ne souhaite pas voir les capacités budgétaires des États membres asséchées par la construction d’une défense anti-antimissile balistique de théâtre sans que l’on ait préalablement défini la stratégie de l’OTAN en Méditerranée et vis-à-vis de la Russie. Or, j’observe que « la machine OTAN » se met en marche pour créer du besoin capacitaire à sa main sans que l’on ait répondu à ces graves questions.

 

Modifié par rogue0
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il y a une heure, rogue0 a dit :

Je sens très bien que les militaires britanniques souhaitent absolument que le Royaume-Uni reste dans un ménage franco-britannique. Ce ménage est objectivement déséquilibré


Je veux bien un approfondissement de texte, si quelqu’un peut apporter quelques éclairages sur ce fameux déséquilibre et ses raisons principales.

Modifié par TarpTent
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Le 23/12/2019 à 17:02, Shorr kan a dit :

mais si l'Allemagne s’alignait sur ses petits camarades en la matière, cela en ferait - du moins sur le papier- la 1er puissance militaire d'Europe occidentale; et ça, personne n'en veut en réalité

Un bémol sans doute : la démographie un peu catastrophique et la situation du marché du (presque plein) emploi, qui ne faciliteraient Les recrutements.

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  • 2 weeks later...

Opportunismes Grec ET  Américain     ---- CONTRE    -----------  Turquie rebelle à l' Otan  ET Chine envahissante ( Le Piré )  

 http://www.opex360.com/2020/01/31/le-parlement-grec-ratifie-un-accord-visant-a-renforcer-la-cooperation-militaire-avec-les-etats-unis/

 

 

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  • 2 weeks later...

"L'Occident gagne", déclare Pompeo à la Chine, prudence de la France

https://www.zonebourse.com/US-DOLLAR-RUSSIAN-ROUBL-2370597/actualite/L-Occident-gagne-declare-Pompeo-a-la-Chine-prudence-de-la-France-30003674/

Citation

 

MUNICH, 15 février (Reuters) - Le secrétaire d'État américain Mike Pompeo a défendu samedi la responsabilité mondiale des États-Unis, malgré les réticences européennes, assurant que les idéaux et les valeurs de l'Occident l'emporteraient sur les désirs d'"Empire" de la Chine et de la Russie.

Cherchant à rassurer les Européens, décontenancés par le slogan "America First" ("l'Amérique d'abord") du président américain Donald Trump, ses ambiguïtés sur l'alliance militaire de l'Otan et sur les tarifs douaniers frappant des produits européens, Mike Pompeo a nié toute crise du leadership occidental.

"Je suis heureux de confirmer qu'il est très exagéré de parler de la mort de l'alliance transatlantique. L'Occident est en train de gagner, et nous sommes en train de gagner ensemble", a-t-il dit lors d'un discours prononcé à la Conférence de Munich sur la sécurité.

Son homologue chinois, Wang Yi, l'a accusé de dire des "mensonges" et de prêter des intentions à Pékin sans "se baser sur des faits".

Mike Pompeo répondait ainsi partiellement aux critiques du président allemand Frank-Walter Steinmeier, qui avait accusé vendredi les Etats-Unis, la Russie et la Chine de rendre le monde plus dangereux, ainsi qu'à des propos plus anciens et controversés d'Emmanuel Macron, sur la "mort cérébrale" de l'Otan.

Présent à cette même conférence, le président français a déclaré qu'il n'était pas surpris par le discours du président allemand, ajoutant qu'il l'avait apprécié.

"Nous ne pouvons pas être le partenaire mineur des États-Unis", a observe le chef de l'Etat, ajoutant que même s'il soutenait l'Otan, il considérait que l'Europe devait être capable de faire face par elle-même aux menaces à ses frontières et donc, parfois, d'agir indépendamment de Washington.

"Je ne suis pas frustré mais impatient de trouver des solutions européennes", a déclaré Emmanuel Macron.

Il a invité l'Union européenne a accroître ses investissements dans les nouvelles technologies - comme l'intelligence artificielle, la 5G, le cloud - afin de rester dans la course face à la Chine et aux Etats-Unis qui dépensent de leur côté des milliards de dollars afin de conforter leur puissance économique.

"PAS FOU"

La décision de Donald Trump de se retirer de l'accord sur le nucléaire iranien de 2015 ainsi que de l'accord de Paris sur le climat a ruiné les efforts européens en la matière, tandis que la reconnaissance unilatérale de Jérusalem par Washington a marginalisé un peu plus encore la diplomatie européenne.

Mike Pompeo a défendu de son côté la stratégie américaine, affirmant que l'Europe, le Japon et d'autres alliés américains avaient des vues convergentes sur la Chine, l'Iran et la Russie, malgré quelques "divergences tactiques".

Il a toutefois réitéré l'opposition américaine au gazoduc Nord Stream 2 en construction entre la Russie et l'Allemagne sous la mer Baltique, un projet soutenu par le gouvernement de la chancelière allemande Angela Merkel.

Evoquant l'annexion de la Crimée par la Russie en 2014, les cybermenaces en Iran et les pressions économiques exercées par la Chine, le secrétaire d'Etat américain a déclaré que ces pays étaient toujours "désireux d'Empire" et déstabilisaient le système international fondé sur des règles.

"L'Occident gagne", a-t-il martelé. "Mais maintenant, plus de 30 ans après la chute du mur (de Berlin), les pays qui ne respectent pas la souveraineté nous menacent toujours."

Wang Yi a répondu à Mike Pompeo en précisant que "toutes les accusations à l'encontre de la Chine étaient des mensonges, n'étaient pas basées sur des faits".

Il a toutefois précisé que Pékin était prêt à avoir avec Washington un "dialogue sérieux" et cherchait à entretenir une relation moins conflictuelle.

Emmanuel Macron a jugé pour sa part que l'attitude occidentale de défiance vis-à-vis de la Russie avait échoué et qu'il convenait ainsi de renouer un dialogue empreint de réalisme avec Moscou.

"J'ai entendu la défiance de tous nos partenaires. Je ne suis pas fou mais je sais qu'être défiant et faible (...) ne constitue pas une politique, c'est un système totalement inefficace"", a-t-il souligné, observant que personne n'avait envie de s'opposer frontalement à Moscou.

UNE ALTERNATIVE À LA 5G CHINOISE

Evoquant les inquiétudes croissantes des États-Unis à propos de l'équipementier chinois de télécommunications Huawei , Mike Pompeo a déclaré pour sa part que la Russie, l'Iran et la Chine utilisaient le cyberespace pour accroître une influence.

"Huawei et d'autres entreprises technologiques chinoises soutenues par l'État sont des chevaux de Troie pour le renseignement chinois. Les campagnes de désinformation de la Russie tentent de dresser nos citoyens les uns contre les autres. Les cyberattaques iraniennes fragilisent les réseaux informatiques du Moyen-Orient", a-t-il déclaré.

Pour le ministre de la défense américain, Mark Esper, qui a pris la parole après Mike Pompeo, "il est essentiel que la communauté internationale se réveille face à la manipulation chinoise de l'ordre international".

Il a précisé que Washington travaillait avec des entreprises américaines et des pays alliés pour développer une alternative à la 5G fournie par les Chinois et la testait en ce moment même dans une base militaire.

Il a ajouté qu'il n'était pas trop tard pour le Royaume-Uni, qui a annoncé le mois dernier accepter la présence de Huawei dans ses réseaux 5G, pour revenir en arrière. (Paul Carrel et John Irish, version française Jean-Michel Bélot et Caroline Pailliez)

 

 

 

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Il y a 3 heures, 13RDP a dit :

[...] Il a précisé que Washington travaillait avec des entreprises américaines et des pays alliés pour développer une alternative à la 5G fournie par les Chinois [...]

 

Ah bah on est content et rassuré. "Ai confiaaannncceee"

 

 

Rhhoo ce discours, ces personnages..... 

 

Il faut ce qu'il faut pour défendre leur propre système de surveillance planétaire (mit en place loooongtemps avant la Touffe au passage), même en supposant que la chine ne le fasse pas (nous espionner, oui je sais, autant croire au père noël), le simple fait que ce soit des fournisseurs chinois, c'est autant d'infrastructures qu'ils ne pourront pas avoir facilement sous leur contrôle si ils ne trouvent pas de failles de sécurités assez puissantes. Là c'est toujours le discours usée du eux ce sont les méchants nous c'est les gentils blablabla...

Citation

C'est à côté de la plaque, limite mensonger, insultant tant pour les pays cités que pour les pays "dits" alliés...

Si on (les pays qui s'aveuglent encore) ne prennent pas leurs distances face à une administration pareille, jamais ils ne le feront.

C'est surtout qu'ils tentent par tous les moyens d'acheter les faveurs de l'oncle Sam, à l'image des allemands par exemple.

Modifié par Arland
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Acheter les faveurs de l'Oncle Sam c'est paraître faible donc devenir une proie en puissance.

Si les pays européens prenaient leur responsabilité et mettaient les ricains face à leurs contradictions, avec des sanctions  et des menaces à la clé, peut être qu'on en serait pas là.

D'un point de vue OTAN, les pays membres doivent à mon avis impérativement faire monter le taux de disponibilité de leur matériel à 80%, cela me paraît plus important qu'un hypothétique 2 % de dépenses.

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Il y a 3 heures, kalligator a dit :

Acheter les faveurs de l'Oncle Sam c'est paraître faible donc devenir une proie en puissance.

2z2ute.jpg

J'aime mes partenaires de l'OTAN 

 

Il y a 3 heures, kalligator a dit :

 

D'un point de vue OTAN, les pays membres doivent à mon avis impérativement faire monter le taux de disponibilité de leur matériel à 80%, cela me paraît plus important qu'un hypothétique 2 % de dépenses.

Très juste. L'efficacité de la dépense doit être améliorée, avant même son montant.

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Il y a 12 heures, Skw a dit :

 

Du discours de Lavrov, je n'ai retenu qu'une ouverture : la proposition de discussions entre membres permanent du Conseil de Sécurité de l'ONU. Pour le reste, la dénonciation des exercices de grande ampleur, des réécritures de l'histoire, de l'utilisation de la science pour la course aux armements ou l'appel au respect du Droit International et à la non-intervention en Libye sonnent tout de même... bizarrement, très, très bizarrement. :concentrec:

Modifié par Boule75
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il y a 36 minutes, kalligator a dit :

Je rappelle que si en France on supprimait Sentinelle on disposerait de 1,37 mia d'euro...de quoi résoudre tous les problèmes de MCO de l'ADT (bien sûr il faudrait déployer des Leclerc devant Bercy pour leur éviter des tentations)

Sentinelle ne sert-elle à rien?

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