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Opération Barkhane


Messages recommandés

il y a 11 minutes, Wallaby a dit :

https://theconversation.com/le-mali-peut-il-se-passer-de-loperation-barkhane-153896 (4 février 2021)

Le succès des mobilisations contre la présence de Barkhane tient à deux points essentiels : (1) au fait que ses initiateurs ont réussi à faire passer la France, auprès d’une partie de la population, pour responsable de la crise malienne, en occultant totalement les responsabilités des acteurs maliens. Et (2) à leur capacité à diffuser massivement ces rumeurs auprès d’une partie importante de la population via les réseaux sociaux. Ces pratiques sont devenues le « fonds de commerce » de plusieurs activistes maliens présents notamment sur Facebook, et qui communiquent dans la langue locale pour une plus importante audience.

Les appels à manifester à Bamako pour exiger le départ des troupes françaises du Mali relèvent essentiellement du « populisme » pour qui connaît un tant soit peu la condition réelle des FAMa, lesquelles manquent de tout : de leadership ; de ressources humaines (un effectif de 20 000 soldats prévus par la loi de programmation militaire (2019) pour un territoire d’1 240 000 km2) ; de formation adéquate ; des matériels nécessaires et adaptés aux théâtres d’opérations ; et même d’eau et de nourriture. Autant de lacunes qui ont un effet négatif sur le moral des troupes déployées sur les théâtres d’opérations, et dont les primes ont longtemps été détournées par leur hiérarchie.

En outre, la formation des militaires maliens, et un usage transparent des fonds alloués à l’armée (pour l’équipement et les primes) doivent demeurer un impératif qui garantirait leur autonomie. Mais la politisation des militaires dans le cadre de la transition en cours (à travers une forte militarisation du pouvoir politique à tous les niveaux de la sphère étatique) pourrait avoir l’effet contraire.

Quel succès des mobilisations ?

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Il y a 1 heure, gustave a dit :

Comme souvent, le tumulte des réseaux sociaux masque à mon sens la réalité. Pas si différent de ce que l'on peut parfois constater chez nous ceci dit.

En l’occurrence les-dites manifestations ont été des échecs lamentables. Personne ou presque n'est venu.

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https://www.letemps.ch/monde/sahel-negocier-djihadistes-nest-plus-tabou (7 février 2021)

Une ONG genevoise, le Centre pour le dialogue humanitaire, a décroché en janvier trois accords dans le centre du Mali entre les Peuls et les Dogons, après que les rivalités traditionnelles entre les deux communautés ont dégénéré en tueries.

«Les Peuls sont les grands perdants du développement. Ces nomades et éleveurs ont le sentiment que leur mode de vie est menacé. Ce sont des recrues de choix pour les groupes armés. En face, les agriculteurs Dogons ont constitué des groupes d’autodéfense, avec le soutien de l’Etat malien», relate Alexandre Liebeskind, chargé de l’Afrique pour le Centre pour le dialogue humanitaire.

Il a fallu des mois de tractations pour désamorcer l’engrenage des représailles. «Ce sont les deux communautés qui nous ont sollicités. Les médiateurs sont issus de leurs rangs», poursuit Alexandre Liebeskind. Les trois accords prévoient la libre circulation des deux communautés dans la région, un mécanisme de règlement des différends ou la restitution des biens volés. Des représentants de la Katiba Macina, un groupe affilié à Al-Qaida très puissant au centre du Mali, ont été indirectement associés aux discussions. Les autorités maliennes ont également été tenues au courant.

https://www.letemps.ch/monde/on-sait-on-arrive-mali-jamais-on-part (7 février 2021)

La plupart des hussards du 3e régiment savent qu’ils sont là d’abord pour remuer les forêts de broussailles, retourner les pierres, faire de la présence «pour que les terroristes se déplacent, commettent des erreurs et soient pris en compte par les drones ou la chasse», explique le capitaine Paul, à la tête de ce bataillon de cavalerie légère.

«On utilise les mouvements de terrain, on regarde, on écoute, on piste, c’est comme à la chasse. Il faut trouver les solutions pour que la rencontre ait lieu.» Elle se fera d’abord à 4 km, sous des salves de mortier. Le lendemain à l’aube, des ennemis s’approchent du camp et tentent de l’attaquer. Les soldats sortent les lance-roquettes et le capitaine part à la chasse d’une colonne de 24 motos qui finira dans un brasier largué par drone.

Sur ce relief pelé, les quelques fusillades entre hussards et djihadistes tournent sans cesse à l’avantage du feu français. L’ennemi préfère l’embuscade et la pose de mines artisanales (IED) à l’affrontement direct. Une stratégie de guérilla payante. D’abord, elle fait des victimes. Encore cinq parmi les Français, dans deux explosions entre le 28 décembre 2020 et le 2 janvier, franchissant le cap symbolique des cinquante morts depuis le début de la guerre. Puis, elle montre la domination temporelle d’un ennemi qui meurt mais ne s’épuise pas. Un nuage de moustiques que le marteau de Barkhane peine à éradiquer, le poussant parfois à l’erreur.

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Interview de Michel Goya sur Barkane, ou il préconise une forme d'hybridation avec les forces maliennes et Burkinabés afin de mieux les encadrer, les rendre enfin efficace.

https://www.lalsace.fr/defense-guerre-conflit/2021/02/09/michel-goya-specialiste-des-conflits-armes-barkhane-ne-peut-plus-durer-plus-de-deux-ans

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Il y a 3 heures, papsou a dit :

Interview de Michel Goya sur Barkane, ou il préconise une forme d'hybridation avec les forces maliennes et Burkinabés afin de mieux les encadrer, les rendre enfin efficace.

https://www.lalsace.fr/defense-guerre-conflit/2021/02/09/michel-goya-specialiste-des-conflits-armes-barkhane-ne-peut-plus-durer-plus-de-deux-ans

Je n'apprécie pas vraiment cet interview.

Le ratio coût par terroriste éliminé suggère qu'il s'agit d'un critère de performance de Barkhane, ce qui me parait absurde.

L'objectif prioritaire d'une opération comme Barkhane consiste a maintenir un seuil de stabilité permettant le rétablissement de conditions de vie acceptable pour les populations

et un retour des investissements pour améliorer la vie économique.

L'élimination de terroristes est du dégât collatéral, pas l'objectif.

Modifié par capmat
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à l’instant, capmat a dit :

Je n'apprécie pas vraiment cet interview.

Le ratio coût par terroriste éliminé suggère qu'il s'agit d'un critère de performance de Barkhane, ce qui me parait absurde.

L'objectif prioritaire d'une opération comme Barkhane consiste a maintenir un seuil de stabilité permettant le rétablissement de conditions de vie acceptable pour les populations

et un retour des investissements pour améliorer la vie économique.

L'élimination de terroristes est du dégât collatéral, pas l'objectif.

Je suis complément d'accord avec ton analyse. 

Pendant une période, je trouvais qu'il y avait des choses intéressantes avec se que pouvait dire Goya, mais avec du recul j'observe que ses analyses ne sont pas pertinente au vu de l'angle qu'il utilise pour mettre en avant son analyse. 

Ça me rappel aussi la critique d'ordre plus " matériels" ou l'on mettait en avant l'intérêt d'employer du VBCI au vu du coût d'entretien... Moi je vois que pour Serval il a fait son job en protégeant nos fantassins tout en faisant preuve de qualités sur le terrain même si il a put être vu ensablé et de facto voir beaucoup d'ironie sur le pb de poids mais pour rappel selon les saisons de toute façon même un pick up peut être ensablé... Donc pour moi c'est pas une critique honnête... 

Avec ses moyens d'observation et son canon de 25 mm, que ce soit durant Serval ou actuellement avec Barkhane il a était au top pour disperser, ventiler version puzzle du djihadiste au 4 coins du Sahel... Et j'observe que chaque attaque via des vehicules suicides ou des IED même si peut être qu'un jour on aura un IED qui verra un VBCI partir en mode puzzle, en attendant il a sauver des vies, et encore récemment. 

Donc si on fait le rapport coût/emploi, on calcule comment ? Dans ces cas là on ne fait plus la guerre... 

Alors avec l'arrivée du Griffon on va avoir une nouvelle donne, remplaçant le VAB qui aura bien au delà du pourquoi il a était conçu beaucoup apporté, on va avoir des capacités qui seront supérieure à tout les niveaux, et qui pourra aussi remplacer le VBCI qui lui aura permis d'avoir une transition dans cette phase de remplacement du VAB, non pas en le remplaçant mais en permettant d'avoir sur place un véhicule qui a complété nos VAB sur le terrain. 

Mais on aura sûrement un faux débat quand le Serval arrivera aussi et que l'on trouvera trop coûteux l'emploi du Griffon dans le rapport coût/entretien... 

Enfin voilà parfois je commence à fatigué avec les "spécialistes" dans le domaine de la défense... Qu'ils soient journalistes ou intervenants ... J'ai l'impression qu'ils perdent en pertinence avec le temps... Se qui est parfois dommage mais bon... 

Enfin voilà mon humble avis. 

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il y a 49 minutes, Gibbs le Cajun a dit :

Pendant une période, je trouvais qu'il y avait des choses intéressantes avec se que pouvait dire Goya, mais avec du recul j'observe que ses analyses ne sont pas pertinente au vu de l'angle qu'il utilise pour mettre en avant son analyse. 

Depuis quelque temps, on voit apparaitre l'hypothèse d'un retrait des troupes françaises de Barkhane pour des raisons d'opinion publique dans la perspective des élections présidentielles.

Il n'y a pas que des militaires français en Afrique, il y a aussi des populations civiles dans tout les secteurs spécialisés de la diplomatie, de l'éducation, de la médecine, des travaux publiques, de l'énergie, de l'agriculture, de la logistique, de la navigation aérienne,

du trading, de la distribution.....et j'en passe encore une longue liste.

Je n'en sais rien, mais je soupçonne plusieurs "experts" des questions militaires de ne pas assez en sortir pour regarder ce qui se passe dans les secteurs connexes

Modifié par capmat
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il y a une heure, capmat a dit :

Je n'apprécie pas vraiment cet interview.

Le ratio coût par terroriste éliminé suggère qu'il s'agit d'un critère de performance de Barkhane, ce qui me parait absurde.

L'objectif prioritaire d'une opération comme Barkhane consiste a maintenir un seuil de stabilité permettant le rétablissement de conditions de vie acceptable pour les populations

et un retour des investissements pour améliorer la vie économique.

L'élimination de terroristes est du dégât collatéral, pas l'objectif.

Il faut bien parler du coût d'une façon ou d'une autre. Ce que je remarque à travers les derniers articles que j'ai signalés plus haut dans ce fil, à savoir Boubacar Haidara professeur à Bordeaux qui explique que Barkhane est dans l'intérêt du Mali, puis la série d'article du quotidien suisse Le Temps, qui semblent suggérer que Barkhane est favorable à la Suisse. Je soupçonne que cela a un rapport avec les mines d'or suisses du Mali.

C'est la France qui paye. Donc forcément c'est un bon calcul pour le Mali et pour la Suisse.

Mais quel est l'intérêt pour la France ? Pour l'instant je ne vois personne expliquer quel intérêt a cette opération pour la France.

 

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il y a 21 minutes, Wallaby a dit :

Mais quel est l'intérêt pour la France ? Pour l'instant je ne vois personne expliquer quel intérêt a cette opération pour la France.

Sur la totalité de la surface de l'Afrique, les locuteurs quotidiens du Français sont a 54,7% (@ambafrance) en Europe c'est 36,4%, en Amérique c'est 7,6%, au Moyen Orient 0,9%, en Asie+Océanie O,3%.

L'intérêt pour tout le monde est d'accompagner l'Afrique vers une stabilité "sécuritaire" qui puisse permettre une évolution vers le développement plutôt que vers l'effondrement. La suprématie de l'empreinte culturelle

française en Afrique aboutit a ce que cette assistance "sécuritaire" a été sollicité en premier envers les français. Si nous souhaitons conserver une évolution vers le développement, il ne s'agit pas de quitter militairement

l'Afrique mais de mieux répartir le fardeau parmi les partenaires et probablement bénéficiaires de la dynamique de développement.

Modifié par capmat
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il y a 10 minutes, capmat a dit :

Sur la totalité de la surface de l'Afrique, les locuteurs quotidiens du Français sont a 54,7% (@ambafrance) en Europe c'est 36,4%, en Amérique c'est 7,6%, au Moyen Orient 0,9%, en Asie+Océanie O,3%.

L'intérêt pour tout le monde est d'accompagner l'Afrique vers une stabilité "sécuritaire" qui puisse permettre une évolution vers le développement plutôt que vers l'effondrement. La suprématie de l'empreinte culturelle

française en Afrique aboutit a ce que cette assistance "sécuritaire" a été sollicité en premier envers les français. Si nous souhaitons conserver une évolution vers le développement, il ne s'agit pas de quitter militairement

l'Afrique mais de mieux répartir le fardeau parmi les partenaires et probablement bénéficiaires de la dynamique de développement.

Les locuteurs de l'anglais sont plus nombreux en Inde qu'en Angleterre ou même je crois, qu'en Amérique, et pourtant les Anglais ne gaspillent pas leur argent et leur énergie à faire à leur place les guerres des Indiens.

L'empreinte culturelle se retourne ici contre nous puisqu'elle permet aux Africains francophones de mieux savoir comment nous manipuler pour nous amener à faire leurs guerres à leur place. Ils connaissent nos codes. Ils savent par quel bout nous prendre. Je répète, et je ne me lasse pas de citer et reciter Antoine Glaser :

Le 15/02/2014 à 12:41, Wallaby a dit :

http://evene.lefigaro.fr/livres/livre/antoine-glaser-africafrance-2569624.php

Parution le 12 Février 2014 du livre "Africafrance" d'Antoine Glaser.

Et si l'Afrique avait marabouté la France ? Depuis les indépendances des années 1960, l'ancienne métropole se croit toute-puissante dans son pré carré africain. Un leurre qui plaît aux pays des masques : le chef doit être invisible ! À l'issue de la guerre froide, les dirigeants africains ont totalement inversé les rapports de dépendance. Ce sont désormais eux les vrais patrons.

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@Wallaby

Parution le 12 Février 2014 du livre "Africafrance" d'Antoine Glaser.

- "Et si l'Afrique avait marabouté la France ? Depuis les indépendances des années 1960, l'ancienne métropole se croit toute-puissante dans son pré carré africain. Un leurre qui plaît aux pays des masques : le chef doit être invisible ! À l'issue de la guerre froide, les dirigeants africains ont totalement inversé les rapports de dépendance. Ce sont désormais eux les vrais patrons."

 

Oui, c'est ce qu'un journaliste peut écrire, la formule peut séduire.

Antoine Glaser gère son fond de commerce, c'est son gagne pain et comme pour tous, il faut être et durer.

Flatter "les vrais patrons" participe du maraboutage durable.

Mais nous aimerions bien que "les vrais patrons" le soient dans la vraie vie.

 

 

 

Modifié par capmat
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L'approche de Goya a deux intérêts:

- elle met en place un indicateur d'efficacité qui permet de juger de l'adaptation comparée de notre force et de l'adversaire. En soi c'est un paramètre intéressant.

- elle chiffre financièrement l'efficacité de Barkhane, facteur qui est incontournable en politique intérieure mais aussi de défense tout court, surtout depuis que les coûts OPEX sont internalisés par le MINARM...

Cela ne doit pas être l'alpha et l'omega de notre action mais ces dimensions me semblent difficiles à négliger.

Ensuite c'est loin d'être le coeur de son discours, qui me semble assez pertinent (et d'ailleurs ne se limite pas à un retrait français): "il faut profiter des succès obtenus pour partir en vainqueur, changer de posture, s’hybrider avec les forces locales, réaliser un Takuba de l’administration malienne.".

Modifié par gustave
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Il y a 7 heures, capmat a dit :

Je n'apprécie pas vraiment cet interview.

Le ratio coût par terroriste éliminé suggère qu'il s'agit d'un critère de performance de Barkhane, ce qui me parait absurde.

L'objectif prioritaire d'une opération comme Barkhane consiste a maintenir un seuil de stabilité permettant le rétablissement de conditions de vie acceptable pour les populations

et un retour des investissements pour améliorer la vie économique.

L'élimination de terroristes est du dégât collatéral, pas l'objectif.

Il y a 7 heures, Gibbs le Cajun a dit :

Donc si on fait le rapport coût/emploi, on calcule comment ? Dans ces cas là on ne fait plus la guerre... 

Je trouve que vous vous attardez un peu trop sur du détail langagier (donc la forme), en passant à côté du fond. Goya n'aborde que la question de la soutenabilité d'une telle guerre à notre époque.

Cette interview n'est qu'un avant goût/condensé de tous ses écrits (et je ne les ai pas tous lus) : on n'est pas obligé de boire ses paroles, évidemment. Mais je pense qu'il appuie là où ça fait mal. Sachant qu'il traite uniquement de son rayon qui est la chose militaire (au sens large, en tout cas dans ses articles et interviews), sans rester étanche aux écrits de confrères chercheurs comme journalistes travaillant sur cette partie du globe. Je rejoins @gustave et @Wallaby.

À mon sens, il faut y voir une tentative de réappropriation, de réinterprétation et d'adaptation de la méthode Lyautey au contexte sahélien en vue de répondre aux effets (militaires, politiques, sociaux, doctrinaux...) de la guerre d'usure moderne, dans le premier quart du XXIe où l'on est. C'est à dire, mélanger et passer au shaker : approche globale, combinaison optimale des moyens (façon « b*te et couteau », avec souplesse et voltige), mouvement permanent et occupation du terrain. Qui permet (dans des rêves humides, diront certains) d'enclencher et d'accoucher d'une vision politique. Un « déjà vu », dans des contextes anciens et différents, mais qui peut être revisité. Et d'aborder la question du temps long dans la guerre moderne, qui nous met dans le pâté au bout de 3ans faute de vision stratégique claire et assumée.

Goya, qui n'est pas un officier de plateaux TV (l'anti-Servent), développe cette idée du melting pot de combattants depuis quelques temps. Pour être honnête, je trouve le concept pertinent depuis le début.

Citation

(...)
Le sultan d’Oman n’aurait pas pu vaincre la rébellion dans le Dhofar sans la formation de forces irrégulières locales, les firqats, formées à partir de 1970 par le Special Air Service britannique avec des rebelles amnistiés. Quarante ans plus tard, les Forces spéciales américaines feront également de même en Afghanistan avec les Village Stability Operations, avec le même succès, mais d’une ampleur insuffisante cette fois pour être décisif. Limiter la fusion avec les forces locales aux forces spéciales, ce qui n’est pas par ailleurs forcément leur mission première, signifie aussi limiter l’ampleur de l’action.

Lors de la campagne du Tchad de 1969 à 1972, une des rares campagnes post-coloniales de contre-insurrection réussies, le corps expéditionnaire français, 2 500 hommes à son maximum, a en réalité constitué une force mixte franco-tchadienne. Outre des milices d’autodéfense, la France a formé des compagnies tchadiennes d’infanterie encadrées par un total de 650 Français et intégrées dans les groupements tactiques français. Comme les bataillons du CEFEO, le 6e Bataillon d’infanterie de marine comprenait par exemple deux unités françaises et une compagnie parachutiste locale. Par la suite, au fur et à mesure de la formation des cadres locaux, les unités tchadiennes ont repris leur autonomie et formé l’armée nationale.

Une recrue locale, c’est souvent un chômeur de moins, voire un ennemi potentiel de moins. C’est surtout quelqu’un qui connaît bien le pays, les gens, les lieux et parle la langue. C’est un atout tactique remarquable lorsqu’il est associé sur le terrain aux soldats français ou américains, puissants mais étrangers. En général, comme en Irak, plus le combat semble porter ses fruits et assurer réellement la sécurité des proches, et plus le recrutement s’avère facile, d’autant plus que la solde est souvent élevée selon les critères locaux, et, élément essentiel, assurée. Pour 20 % du coût de l’opération française Barkhane au Sahel il serait possible de disposer d’au moins 40 compagnies franco-africaines, sous commandement français ou local. On peut imaginer ainsi intégrer des soldats locaux dans nos compagnies ou inversement injecter un groupe de combat d’infanterie français, formé comme les CAP de volontaires, dans des compagnies.

(...)

SourceThéorie du combat hybride

J'attends le visionnage de son audition au Sénat.

Christian Cambon cause de 1200 à 1500 GAT envoyés en l'air pour 2020 https://lemamouth.blogspot.com/2021/02/1200-1500-gat-neutralises-au-sahel-senat.html

Et [Tribune] Projet d’expansion terroriste en Afrique de l’Ouest : résister à la distraction, à la dispersion et à la fragmentation

Modifié par Kerloas
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Il y a 2 heures, Kerloas a dit :

Goya, qui n'est pas un officier de plateaux TV (l'anti-Servent), développe cette idée du melting pot de combattants depuis quelques temps. Pour être honnête, je trouve le concept pertinent depuis le début.

J'ai lu avec intérêt ton message, mais déjà sur se point, je me rappel d'un Michel Goya qui se plaignait justement de ne pas avoir accès bien plus souvent à la télévision ... Donc bon la dessus moi ça fait aussi un bail que je n'écoute plus non plus ceux qui y ont accès bien plus que lui. Ils ont tous usé leur fond de commerce et pour moi il n'en ressort que leur vision sont toujours à la recherche d'être celui qui aura la bonne parole. 

Le problème, c'est que justement on doit certe prendre en compte l'expérience d'un Lyautey, mais dans un contexte de mondialisation, je pense que ça atteint vite ses limites. 

Certes on a eu des réussites dans le passé, que ça soit les britanniques, les US ou nous , mais si on regarde le réel d'aujourd'hui, tout se qui a été fait par le passé a au final n'a rien rien garantie vu que le Tchad on y a régulièrement était engagé, et récemment encore . Et rien ne garantie que le Tchad lui aussi n'implosera pas dans le futur. 

De plus on a affaire à divers mouvances ou chacune à sa propre stratégie pour le Sahel, voir bien au delà selon le groupe islamiste. 

Moi je pense qu'on juge beaucoup la stratégie militaire de nos chefs militaires, mais je pense qu'on sous-estime beaucoup leur capacité. 

Enfin voilà, je préfère garder de la distance avec le petit monde des journalistes de défense, ou les intervenants qui si ils n'ont pas leur siège attitré à la télé non parcequ'il n'en on pas envie mais parceque apparemment d'autres intervenants ont verrouillé leur place à la télé , ils ont quand même de la place dans la presse écrite. 

On a critiqué ( Goya aussi l'a fait) le fait qu'en Irak on avait pas déployé assez de monde, que cela minimisé la mise en avant de la France comme allié, tout en critiquant le dispositif qui s'appuyait sur la formation, les Forces spéciales, le bombardement aérien et le déploiement d'un Groupement tactique artillerie.

Au final on a évité d'être dans l'optique d'être enferré sur place , tout en ayant gardé de la crédibilité via nos capacités sur place, sans oublié qu'on restait le pays ayant une capacité aérienne et aéronavale qui a fait beaucoup de travail, tout comme le rôle de notre artillerie qui a était loin d'être négligeable, et il en va de même avec nos FS et notre capacité de formation . On a tenu nos engagements et même obtenu une certaine légitimité qui a créé du lien  avec l'Irak. Fallait-il pour autant envoyer plus de monde en Irak ? On a fait des débats sur la longueur que prenait la prise de Mossoul, en oubliant que la guerre de siège d'une ville avait quand cela était de mise pas d'autres options que de jouer la durée et limiter la casse. Enfin voilà maintenant je me dis que dans cette phase irakienne et syrienne on a était loin d'être à côté de la plaque au final... 

Moi je pense que la dimension mondialisée a apportée une nouvelle donne sur le continent africain , et que se qui est une réalité c'est que l'effritemment qui avant restait surtout interne à chaques pays sur le continent africain, n'en est plus là depuis longtemps... 

Et les conséquences ne seront pas celle des périodes de lendemain de la décolonisation, elle a une échelle qui dépassera le continent africain avec des répercussions, ou déjà on a les prémisses avec les différentes crises comme celle des migrants qui sont de facto mêlé aux différents trafics et cela indirectement, mais qui amène à des tensions, localement mais aussi en Europe. 

Et si d'un côté il y a une vision locale et sur le long terme avec une visée sur l'Algérie , pour l'autre courant islamiste ils restent au service d'une stratégie qui dépassera le cadre de l'Afrique. 

Moi j'oubli pas une chose, que ce soit du côté de al qaïda ou du côté de daesh, les chefs et beaucoup de leurs cadres  sont des anciens du GIA, et ont en trouve dans les 2 camps... 

C'est juste une affaire de courant islamiste, mais pour moi même combat, le GIA était une affaire qui voyait se courant algérien être en guerre contre la France, mais une guerre qui ne s'est pas réellement arrêtée, se fut juste une parenthèse , et qui est reparti avec le faît que ces anciens du GIA ont prêté serment d'allégeance soit avec al qaïda, soit avec daesh... 

Moi je vois que la stratégie militaire française est loin d'être à côté de la plaque, et elle avance progressivement en s'appuyant sur la division entre al quaïda et daesh, et qui au fond n'est que la continuité de divergence de stratégie mais aussi de volonté d'être calife à la place du calife et cela déjà du temps de l'époque du GIA... 

Pour moi c'est simple, notre guerre est légitime car elle a toujours en fond cette volonté des anciens du GIA d'être dans la continuation de la guerre contre la France, de manière directe ou indirecte, localement ou pas au travers des leviers que sont les stratégies de al qaïda et de daesh pour qui chaque groupe a choisi son allégeance. 

Et pour le moment, je trouve que notre stratégie est loin d'être à l'ouest... Faire dans l'ordre en frappant les deux adversaires chacun leur tour tout en profitant de la division des 2 courants. 

Alors c'est sûr, ça prendra du temps mais si on regarde la montre, on perdra la guerre vu que eux ils ont le temps. 

Un  lien intéressant sur l'un des 2 courants islamistes :

 

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https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/02/10/negocier-avec-les-djihadistes-au-burkina-faso-une-option-de-moins-en-moins-taboue_6069462_3212.html

Que s’est-il passé à Djibo, « ville martyre » devenue le symbole du basculement du pays dans la spirale djihadiste ? « Accords », « négociations »… Depuis des mois, les rumeurs vont bon train. « Ça a pris tout le monde de court. Du jour au lendemain, on a vu des anciens combattants aller et venir, sans armes, dans la ville. On se doute qu’il y a eu des pourparlers, mais personne n’ose le mentionner de peur d’avoir des problèmes », explique une source locale, jointe par téléphone, sous couvert de l’anonymat.

  • Confus 1
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Quote

Négocier avec les djihadistes ? Au Burkina Faso, une option de moins en moins taboue

Malgré la fermeté affichée par les autorités face aux terroristes, les signes d’une inflexion se multiplient. Des sources évoquent même des « accords » passés localement.

Une lueur d’espoir, après des mois d’asphyxie. « On peut enfin souffler, la vie a repris à Djibo », murmure un habitant de la grande ville du nord du Burkina Faso, rencontré à la gare routière du quartier Larlé de Ouagadougou. Après plus d’un an de suspension, plusieurs compagnies de bus ont repris, en octobre, leur liaison avec cette cité située à 200 km de la capitale. Les camions de marchandises et de vivres circulent de nouveau sur « l’axe de la mort », comme les Burkinabés surnomment cette route sur laquelle le maire et le grand imam de Djibo ont été exécutés en 2019 et 2020.

Il y a encore quelques mois, la ville était sous blocus. Des groupes armés contrôlaient les pièces d’identité et tuaient les notables. Désormais, « ils sont partis, il n’y a plus d’attaques, c’est redevenu calme », assure un pasteur qui guette l’arrivée du bus et rapporte avoir failli être lui-même tué par des « terroristes » en juin dernier.

Que s’est-il passé à Djibo, « ville martyre » devenue le symbole du basculement du pays dans la spirale djihadiste ? « Accords », « négociations »… Depuis des mois, les rumeurs vont bon train. « Ça a pris tout le monde de court. Du jour au lendemain, on a vu des anciens combattants aller et venir, sans armes, dans la ville. On se doute qu’il y a eu des pourparlers, mais personne n’ose le mentionner de peur d’avoir des problèmes », explique une source locale, jointe par téléphone, sous couvert de l’anonymat.

Changement de stratégie

L’option de la négociation avec les groupes terroristes pourrait faire débat lors du prochain sommet du G5 Sahel, qui doit se tenir à N’Djamena (Tchad) les 15 et 16 février et dont les préparatifs doivent être évoqués par le président français, Emmanuel Macron, lors d’une rencontre avec son homologue burkinabé, Roch Marc Christian Kaboré, en visite à Paris mercredi 10 février. Cette voie embarrasse la France, engagée avec plus de 5 000 soldats au Sahel, mais aussi le Burkina Faso, qui l’a toujours officiellement repoussée.

Face aux attaques, les autorités burkinabées prônent la riposte militaire. « Nous ne négocierons pas avec ceux qui ont pour projet de démanteler le Burkina Faso et mettre à mal notre vivre-ensemble », avait martelé M. Kaboré pendant la campagne pour les élections présidentielle et législatives de novembre 2020, alors que plusieurs candidats se disaient favorables à un changement de méthode.

...

 

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Le 10/02/2021 à 11:00, Bechar06 a dit :

Pierre SERVENT : un moment que je ne l'ai pas revu !  Qui saurait ? 

Il a laissé sa place le temps du Covid ! 

Révélation

Mais les cravates et pochettes Hermès sont là pour assurer la relève :
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On le retrouvera le 14 juillet prochain.

Et Allo Paris (et N'Djamena), ici Barkhane :

Citation

Le général Conruyt n'a pas contre éludé aucun sujet (sauf le seul sur lequel il n'a pas été intérrogé : Bounti). Sur les VBL il reconnaît qu'il est impossible de faire sans. Les unités qui l'utilisent (GRM et régiments de cavalerie) "font autrement" avec des "modes opératoires adaptés".

 

Modifié par Kerloas
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Le 09/02/2021 à 14:21, capmat a dit :

Si nous souhaitons conserver une évolution vers le développement, il ne s'agit pas de quitter militairement

l'Afrique mais de mieux répartir le fardeau parmi les partenaires et probablement bénéficiaires de la dynamique de développement.

Le problème du développement, en ces temps de réchauffement climatique, c'est qu'il faudrait au minimum le qualifier de "développement durable" et le rendre respectueux des "limites planétaires".

Cela risque d'être compliqué de prêcher en Europe la frugalité, c'est à dire le sous-développement, tandis qu'on prêchera le "développement" pour l'Afrique.

Une autre façon de penser le problème pourrait être de dire que le Sahel est déjà trop développé : si les djihadistes combattaient à l'aide d'arcs et de flèches et non de 4x4 Toyota et de Kalachnikov, ils seraient plus faciles à contenir.

Plus le Sahel sera développé, plus les djihadistes auront accès à des ressources importantes, et à une sophistication de réseaux économiques, de techniques de pouvoir, de techniques politiques.

 

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Il y a 21 heures, Wallaby a dit :

Le problème du développement, en ces temps de réchauffement climatique, c'est qu'il faudrait au minimum le qualifier de "développement durable" et le rendre respectueux des "limites planétaires".

Cela risque d'être compliqué de prêcher en Europe la frugalité, c'est à dire le sous-développement, tandis qu'on prêchera le "développement" pour l'Afrique.

Une autre façon de penser le problème pourrait être de dire que le Sahel est déjà trop développé : si les djihadistes combattaient à l'aide d'arcs et de flèches et non de 4x4 Toyota et de Kalachnikov, ils seraient plus faciles à contenir.

Plus le Sahel sera développé, plus les djihadistes auront accès à des ressources importantes, et à une sophistication de réseaux économiques, de techniques de pouvoir, de techniques politiques.

Je parle de développement "commensable", c'est a dire que chacun doit avoir accès à l'eau douce, à la nourriture, aux soins, à l'éducation, à l'électricité.....et on est loin du compte, très loin, très très très loin !

 

 

Modifié par capmat
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