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Opération Barkhane


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rfi (19 juin): Almahmoud ag Baye, alias Ikarey, a été neutralisé mardi 15 juin, vers une localité au sud-ouest de Ménaka, dans le nord-est du Mali. Les armées françaises et nigériennes ont mené la semaine dernière plusieurs opérations anti-terroristes dans cette région malienne frontalière avec le Niger. Une offensive qui a aussi abouti à l'arrestation de quatre autres cadres de l'EIGS.

https://www.rfi.fr/fr/afrique/20210619-un-haut-cadre-de-l-état-islamique-au-grand-sahara-tué-par-les-forces-spéciales-françaises

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il y a 59 minutes, fraisedesbois a dit :

Les armées françaises et nigériennes ont mené la semaine dernière plusieurs opérations anti-terroristes dans cette région malienne frontalière avec le Niger. Une offensive qui a aussi abouti à l'arrestation de quatre autres cadres de l'EIGS.

Sursaut avant la révérence ? 

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il y a une heure, Bechar06 a dit :

Sursaut avant la révérence ? 

Il faut pas voir le mal partout.

Le GT-FALCO est déjà une réduction par rapport aux GT-Spartan et Cobra.

Donc non. Juste que le taf est bien fait, et se poursuit.

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Le 09/02/2021 à 14:39, Wallaby a dit :

L'empreinte culturelle se retourne ici contre nous puisqu'elle permet aux Africains francophones de mieux savoir comment nous manipuler pour nous amener à faire leurs guerres à leur place. Ils connaissent nos codes. Ils savent par quel bout nous prendre. Je répète, et je ne me lasse pas de citer et reciter Antoine Glaser :

Le 15/02/2014 à 12:41, Wallaby a dit :

http://evene.lefigaro.fr/livres/livre/antoine-glaser-africafrance-2569624.php

Parution le 12 Février 2014 du livre "Africafrance" d'Antoine Glaser.

Et si l'Afrique avait marabouté la France ? Depuis les indépendances des années 1960, l'ancienne métropole se croit toute-puissante dans son pré carré africain. Un leurre qui plaît aux pays des masques : le chef doit être invisible ! À l'issue de la guerre froide, les dirigeants africains ont totalement inversé les rapports de dépendance. Ce sont désormais eux les vrais patrons.

Ainsi, par exemple, Lionel Zinsou, ancienne plume de Laurent Fabius dans les années 80, ancien premier ministre du Bénin, est un partisan infatigable de l'engagement militaire français en Afrique :

https://www.lenouvelespritpublic.fr/podcasts/268 (20 juin 2021)

Lionel Zinsou :

Nous évoquons tous le milliard d’euros annuel que coûte Barkhane. D’abord, je pense que le coût réel est proche du double lorsqu’on fait la masse des forces prépositionnées, à Abidjan, à N’Djaména, à Libreville et même à Abou Dabi, utilisées pour la couverture aérienne du Sahel. Mais même 2 milliards, c’est très bon marché. J’ai posé la question au président du Mali, Ibrahim Boubacar Keïta. Le Qatar ayant cessé de financer ouvertement les djihadistes du Sahel, je lui ai demandé si leurs ressources financières (celles des terroristes) étaient au moins en baisse. Il m’a répondu qu’elles étaient au contraire en très forte augmentation. Il n’y a aucune comparaison entre les moyens des groupes terroristes et les coûts de Barkhane. Les recettes des terroristes dans cette région proviennent du trafic de cocaïne en provenance d’Amérique du Sud, il s’agit de la logistique assurée par la mafia nigériane, remontant le désert pour le marché européen. Et aujourd’hui, le trafic de cigarettes rapporte encore davantage que la cocaïne. Il y a en outre du trafic d’êtres humains, et des braquages. Les estimations de l’ONU sur ce que représente ce trafic de drogue donnent le vertige : cela se chiffre en milliards de dollars. Nous sommes devant des groupes terroristes très aguerris (puisqu’on les rapatrie de Syrie, d’Irak, de Libye) qui disposent d’un multiple de ce que les États ou l’UE dépensent. La seule Côte d’Ivoire, pour se prémunir de la descente des terroristes du Mali vers son littoral, a dépensé un milliard de dollars rien qu’en 2020.
Il va donc nous falloir inventer une opération nouvelle pour le Mali, un pays dont le nord est à 1h15 de vol du sud de l’Europe. Il est clair que les terroristes vont descendre jusqu’aux côtes, le Nigéria est déjà menacé et altéré, mais le Bénin, le Togo, le Ghana et la Côte d’Ivoire le seront bientôt par effet domino. Personne ne peut se permettre que le Mali cède, il y aura donc une autre opération, mais elle ne peut pas se faire sans financement ou avec un nombre d’hommes qui paraît aujourd’hui squelettique par rapport à la menace.


Richard Werly :

Mais la difficulté, ce n’est pas de savoir si 1 ou 2 milliards sont dérisoires face à ce dont dispose l’ennemi, mais si la France peut se les permettre. Ou plus exactement, est-ce politiquement défendable ? Si tout ce que vous venez de nous dire est juste, ce dont je ne doute pas, pourquoi diable Emmanuel Macron et les chefs de l’armée française ne le disent pas ? Pourquoi une telle omertà sur la nécessité pour l’avenir d’investir massivement dans une telle opération ? Pourquoi est-on plutôt sur le registre d’une réduction des coûts ?

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il y a 54 minutes, Wallaby a dit :

pourquoi diable Emmanuel Macron et les chefs de l’armée française ne le disent pas ? Pourquoi une telle omertà sur la nécessité pour l’avenir d’investir massivement dans une telle opération ? Pourquoi est-on plutôt sur le registre d’une réduction des coûts ?

Et en amont de ces questions:

Pourquoi n'est-il pas  plus ouvertement et  plus clairement dit que les MOYENS de FINANCEMENT de ce Djihad ne reposent QUE  sur le TRAFIC de DROGUES et autres trafics   

Et est-ce que, en définitive, le Djihad ne serait  pas la COUVERTURE  - pratique , soit disant "politique" - de ces trafics  ?  Où est la cause ? Où est l'effet ? Depuis que cela dure et s'amplifie ?

Je serai militaire engagé sur ce front là  je serai écœuré si telle est la situation de fond  et la tambouille que je soupçonne fortement, avec les populations en otages

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il y a une heure, Wallaby a dit :

Richard Werly :

Mais la difficulté, ce n’est pas de savoir si 1 ou 2 milliards sont dérisoires face à ce dont dispose l’ennemi, mais si la France peut se les permettre. Ou plus exactement, est-ce politiquement défendable ? Si tout ce que vous venez de nous dire est juste, ce dont je ne doute pas, pourquoi diable Emmanuel Macron et les chefs de l’armée française ne le disent pas ? Pourquoi une telle omertà sur la nécessité pour l’avenir d’investir massivement dans une telle opération ? Pourquoi est-on plutôt sur le registre d’une réduction des coûts ?

Ce qu'il serait interessant de connaitre c'est le ratio dépenses militaires de "stabilisation", sur le montant des investissements dans l'économie avec les développements structurels qu'ils entrainent.

Pas de stabilisation = pas d'investissements = spirale d'effondrement.

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  • 2 weeks later...

C’est dans le sud du Mali, là où l’empreinte terroriste est la plus faible, que le désamour envers les soldats tricolores est le plus grand. Ainsi, à Bamako, trois personnes sur cinq se disent insatisfaites du travail de « Barkhane », contre seulement une sur cinq dans la région de Gao, épicentre des conflits djihadistes et de l’action militaire française. :rolleyes:

« Le fait que les populations les moins confrontées à “Barkhane” et aux réalités de son action soient les plus critiques souligne une certaine instrumentalisation du sentiment antifrançais par les mouvements politiques », analyse Lamine Savane, enseignant-chercheur à l’université de Ségou. Selon lui, les politiques maliens « invectivent la France et poussent les Bamakois à manifester contre sa présence pour que leur propre responsabilité dans cette crise soit moins scrutée ».

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Les forces armées nationales, elles, remportent l’adhésion massive des sondés, avec un ratio de satisfaction qui culmine à 93,3 %, soit 1,2 point de plus que lors du Mali-Mètre précédent, en mars 2020. Pourtant, l’an dernier, les forces de sécurité seraient responsables de la mort de 322 civils, contre 87 en 2019, selon l’ONG Armed Conflict Location and Event Data Project (Acled). Pour Lamine Savane, ce paradoxe souligne l’importance du sentiment nationaliste : « La majorité des Maliens sont prêts à soutenir coûte que coûte leur armée, en occultant ses échecs et en mettant la responsabilité sur autrui. » :dry:

 

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/07/05/les-maliens-ont-davantage-confiance-en-leur-armee-qu-en-barkhane-ou-la-minusma_6087091_3212.html

 

 

 

 

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Il y a 7 heures, Gallium a dit :

C’est dans le sud du Mali, là où l’empreinte terroriste est la plus faible, que le désamour envers les soldats tricolores est le plus grand. Ainsi, à Bamako, trois personnes sur cinq se disent insatisfaites du travail de « Barkhane », contre seulement une sur cinq dans la région de Gao, épicentre des conflits djihadistes et de l’action militaire française. :rolleyes:

« Le fait que les populations les moins confrontées à “Barkhane” et aux réalités de son action soient les plus critiques souligne une certaine instrumentalisation du sentiment antifrançais par les mouvements politiques », analyse Lamine Savane, enseignant-chercheur à l’université de Ségou. Selon lui, les politiques maliens « invectivent la France et poussent les Bamakois à manifester contre sa présence pour que leur propre responsabilité dans cette crise soit moins scrutée ».

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Les forces armées nationales, elles, remportent l’adhésion massive des sondés, avec un ratio de satisfaction qui culmine à 93,3 %, soit 1,2 point de plus que lors du Mali-Mètre précédent, en mars 2020. Pourtant, l’an dernier, les forces de sécurité seraient responsables de la mort de 322 civils, contre 87 en 2019, selon l’ONG Armed Conflict Location and Event Data Project (Acled). Pour Lamine Savane, ce paradoxe souligne l’importance du sentiment nationaliste : « La majorité des Maliens sont prêts à soutenir coûte que coûte leur armée, en occultant ses échecs et en mettant la responsabilité sur autrui. » :dry:

 

https://www.lemonde.fr/afrique/article/2021/07/05/les-maliens-ont-davantage-confiance-en-leur-armee-qu-en-barkhane-ou-la-minusma_6087091_3212.html

 

 

 

 

j'y vois une solution : devant le désamour, le désaveu et le rejet de nos forces, je ne comprends pas que nous y soyons, que nous y restions, voire que nous ayons des morts ou des blessés français pour une population (de sondés) qui à 93% nous rejette.

Qu'y faisons nous encore ?

laissons les se démerder ; de toutes les manieres, le terrorisme islamique ne fait que progresser, en tout cas plus vite que notre efficacité. A terme, c'est lui qui gagnera.

Si les militaires maliens sont si efficaces, laissons les gerer.

S'ils sont anti français, arretons de financer des projets, arretons les aides.

Il y a tant de besoins ailleurs.

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1 hour ago, christophe 38 said:

j'y vois une solution : devant le désamour, le désaveu et le rejet de nos forces, je ne comprends pas que nous y soyons, que nous y restions, voire que nous ayons des morts ou des blessés français pour une population (de sondés) qui à 93% nous rejette.

Qu'y faisons nous encore ?

Tu prends le problème a l'envers en considérant le terrorisme comme organique à l'islamisme et l'islamisme organique au rébellions locales.

Les rebelles vont vers les islamistes parce que ce sont parmi les rebelles ceux qui ont le plus de chance de gagner.

Les rebelles islamistes pratiquent le terrorisme parce que c'esteut meilleurs tactique aujourd'hui.

Pour le reste c'est de la simple politique... L'usure du pouvoir pour Barkhane... Et l'échec du programme en question.  C'est normal que les locaux veuillent passer à autre chose.

Pour le reste ce sont des arrangements politique interne ... Entre malien. Visiblement certains se pensent loin et a l'abri de la rébellion... Il suffit de les laisser se confronter au réel.

On verra qui ils appellent à l'aide russe ou chinois ... On comptera les points vec du pop-corn.

Et si ça dégénère un peu trop ... On le fera à l'américaine avec des raid de drones pour faire tomber quelques têtes.

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Il y a 4 heures, g4lly a dit :

Tu prends le problème a l'envers en considérant le terrorisme comme organique à l'islamisme et l'islamisme organique au rébellions locales.

Les rebelles vont vers les islamistes parce que ce sont parmi les rebelles ceux qui ont le plus de chance de gagner.

Les rebelles islamistes pratiquent le terrorisme parce que c'esteut meilleurs tactique aujourd'hui.

Pour le reste c'est de la simple politique... L'usure du pouvoir pour Barkhane... Et l'échec du programme en question.  C'est normal que les locaux veuillent passer à autre chose.

Pour le reste ce sont des arrangements politique interne ... Entre malien. Visiblement certains se pensent loin et a l'abri de la rébellion... Il suffit de les laisser se confronter au réel.

On verra qui ils appellent à l'aide russe ou chinois ... On comptera les points vec du pop-corn.

Et si ça dégénère un peu trop ... On le fera à l'américaine avec des raid de drones pour faire tomber quelques têtes.

Je ne veux juste dire qu'une armée étrangère sur le sol d'un pays dont les habitants ne veulent pas, j'appelle cela une armée d'occupation.

Je fais le distinguo entre "à la demande du chef d'etat du pays" et la volonté des habitants ; imaginons que le chef d'etat soit un dictateur arrivé par la force, l'armée étrangère, alliée, qui est venue à la demande du président/dirigeant fait partie du clan du dictateur et l'aide à se maintenir en place.

 

Que les habitants soient mal ou pas informés du travail, des efforts, des pertes de cette armée étrangère ne dépend pas de nous ; si nous communiquons chez eux là dessus, ce sera de la propagande pour justifier notre présence. C'est au gouvernement qui nous a demandé de venir d'éduquer sa population.

Il y a 1 heure, Wallaby a dit :

Cette enquête laisse à désirer puisqu'elle ne teste pas la confiance des Maliens dans l'armée malienne :

8e680be_646050279-screenshot-2021-07-05-

Elle ne demande pas au public s'il souhaite le départ de la MINUSMA.

Elle ne demande pas au public s'il a compris que la MINUSMA ne pourra pas rester sans le maintien de Barkhane ou une force équivalente qui serait fournie par un autre pays mais lequel ?

Elle ne demande pas au public de comparer la situation actuelle par rapport à celle de 2012 quand Gao et Tombouctou étaient sous contrôle rebelle.

Sur la corruption, elle ne pose pas la question de la corruption de l'armée :

f34de92_203474656-screenshot-2021-07-05-

La question qu'il faudrait poser c'est : dans le cas où toutes les armées étrangères quittent le Mali, à savoir la MINUSMA, Barkhane, Takouba etc..., pensez vous que les forces maliennes seront capable à elles seules d'assurer la sécurité à Gao et Tombouctou ou estimez vous que ces deux villes retomberont vite sous contrôle rebelle ?

mon smiley ne s'adresse surtout pas à toi, mais aux Maliens, s'ils devaient se poser ces questions avec le sondage dont nous parlons plus haut.

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sud ouest du jour :

Forces spéciales : « Pas de place pour les mythos »
Le général Christophe Gomart a dirigé le Commandement des forces spéciales. De la Libye au Mali, une expérience qu’il raconte dans son livre « Soldat de l’ombre ». Interview

 

En août 2011, quand vous prenez la direction du Commandement des opérations spéciales, le COS, une première mission vous attend : la guerre civile en Libye contre le colonel Kadhafi. Quel a été le rôle des forces spéciales ?
À mon arrivée à la tête du COS, elles étaient déjà déployées en Libye. Le président Nicolas Sarkozy avait décidé d’envoyer 30 « conseillers » au profit des forces anti-Kadhafi, des katibats opposées au régime. Or, il n’y avait pas vraiment de coordination entre elles. Nous avons travaillé à les réorganiser. Dans le même temps, nous avions besoin de renseignement pour apprécier la situation et guider les avions français et britanniques qui allaient frapper. On a envoyé au sol des équipiers du 13e RDP, du CPA 10, les commandos parachutistes de l’air, et des commandos marine.

Début 2013, la France lance l’opération Serval contre les djihadistes au Mali. Les forces spéciales que vous dirigez entrent en premier…
Le 11 janvier 2013, je reçois l’ordre du chef d’état-major des armées d’intervenir. Cette décision de rentrer au Mali a été prise par le président de la République François Hollande.
L’objectif était de détruire les forces djihadistes qui descendaient vers Bamako. Dans l’après-midi du 11 janvier, j’ai envoyé deux hélicoptères, qui étaient prépositionnés au Burkina Faso, pour les arrêter. Ils ont détruit trois pick-up, marquant ainsi concrètement l’arrêt de leur descente vers le sud et le début de la reconquête.
Malgré les dégâts infligés par ces deux Gazelle Hot, la riposte des djihadistes a été rude…
Un des hélicoptères a été touché et a dû se poser. Après avoir récupéré l’équipage, nous l’avons détruit pour éviter que les terroristes ne s’en servent pour leur propagande. Et dans l’autre,
une balle a traversé le cockpit et a mortellement touché le pilote, le lieutenant Damien Boiteux.
Malheureusement, c’est le premier soldat français mort au Mali, en 2013.


Vous le racontez dans votre livre, la mort n’épargne pas les forces spéciales. Comment l’appréhender ?
Tous les militaires prennent des risques. On met tout en œuvre pour éviter d’avoir des blessés et des tués tout en faisant le plus de mal à l’adversaire. Mais au combat, celui-ci se défend et c’est normal. Cependant, dans
tout combat, il y a le brouillard de la guerre. Quand j’étais à la tête du COS, j’ai perdu le lieutenant Boiteux, puis le sergent Stéphane Duval du 1er RPIMA. Nous avons eu aussi des pertes en Afghanistan. C’est pour ça qu’en
opération les armées envoient des aumôniers : pour avoir un soutien moral et spirituel. Les soldats doivent avoir une assurance vie. C’est aussi une manière d’appréhender ce risque.


Emmanuel Macron a annoncé la fin de Barkhane. Après huit ans de combat au Sahel, est-ce un échec ?
Toute opération doit évoluer. Il y a trois piliers dans un pays pour avoir la paix : sécuritaire, économique et politique. Le premier a été rempli en grande partie, mais on ne peut pas aller plus loin sans développer les deux autres. Les djihadistes comptent beaucoup de jeunes Maliens du Nord sans emploi et qu’ils payent. Quant à la stabilité politique du Mali, nous en sommes loin après deux coups d’État successifs…


Le saut à très haute altitude est une des spécialités des forces spéciales. Vous qui avez été chuteur opérationnel, comment se prépare-t-on ?
Tomber d’un avion n’est pas tellement naturel, surtout quand on est lourdement chargé, qu’il fait nuit et froid. Aujourd’hui, les forces spéciales sont très bien équipées. Les chuteurs sautent sous oxygène depuis
8 000 mètres, voire un peu plus.
Ce sont des techniques particulières. Il faut beaucoup d’entraînement. Comme nageur de combat, ce n’est pas un sport de masse.

Quel est l’intérêt tactique ?
Le but est d’installer des équipes de manière très discrète derrière les lignes ennemies. C’est ce qu’on a fait en 2013 à Tessalit, au Mali. Personne ne s’y attendait. L’objectif était de prendre l’aérodrome pour, ensuite, pouvoir poser des avions. C’est ce que nous avons fait avec une trentaine de parachutistes. Aujourd’hui, beaucoup d’opérations du  COS utilisent les chuteurs. L’innovation technologique est aussi dans l’ADN des forces spéciales…

Mais l’homme peut-il être remplacé ?
La machine est indispensable mais c’est l’homme qui décide. Il est essentiel. Dans toutes ces unités, des cellules innovations développent des matériels : parachutes, jumelles à vision nocturne, treillis plus légers et résistant aux coups de couteau, nourriture lyophilisée qui ne pèse pas lourd dans le sac, moyens de liaisons…


Quels sont les défis de demain en la matière ?
Ils sont nombreux : gagner de la visibilité de nuit, se cacher avec des bâches permettant de disparaître, bénéficier au mieux de l’intelligence artificielle…

Vous comparez la prise de Troie par les Grecs à une opération des forces spéciales…
La prise de Troie, c’est une façon de faire autrement. On demande aux forces spéciales d’être audacieuses, rusées et de penser autrement, comme ont pu le faire Du Guesclin, Surcouf ou le capitaine Conan…
Les sélections pour entrer dans les forces spéciales sont très exigeantes.


Que recherchez-vous ?
Tous les candidats sont volontaires. La sélection est à la fois physique, intellectuelle et psychologique. On doit avoir confiance dans l’équipier, connaître sa capacité à résister à la fatigue, au stress, à la peur, à
raisonner juste en toutes circonstances. Il n’y a pas de place pour les mythos.


Quel rôle jouent les femmes ?
Il y a des femmes dans les forces spéciales, c’est heureux. En Afghanistan ou en Irak, il faut des femmes qui parlent aux femmes. Dans ces pays, elles ne parlent pas aux hommes. Ensuite, les stages, pourquoi pas ?
Réussiront-elles ? Il ne faut pas d’avantages, ni de quotas. Mais il faut plus de femmes.
«Soldat de l’ombre », paru aux Éditions Tallandier, 380 p., 19,90 €
 

Dans « Soldat de l’ombre », coécrit avec le journaliste Jean Guisnel, le général Christophe Gomart raconte ses 35 années de guerre sous les écrans radars. Du Rwanda aux Balkans en passant par l’Afghanistan, la Libye ou
encore le Sahel, il décrit les coulisses de ces missions décidées au plus sommet de l’État. Éclairant
 

 

je me suis permis de mettre quelques mots en gras, pour appuyer mon post précédent : nous avons fait notre part.

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Le 06/07/2021 à 10:37, Wallaby a dit :

Cette enquête laisse à désirer puisqu'elle ne teste pas la confiance des Maliens dans l'armée malienne :

8e680be_646050279-screenshot-2021-07-05-

Selon l'article du Monde : Les forces armées nationales, elles, remportent l’adhésion massive des sondés, avec un ratio de satisfaction qui culmine à 93,3 %, soit 1,2 point de plus que lors du Mali-Mètre précédent, en mars 2020. Pourtant, l’an dernier, les forces de sécurité seraient responsables de la mort de 322 civils, contre 87 en 2019, selon l’ONG Armed Conflict Location and Event Data Project (Acled). Pour Lamine Savane, ce paradoxe souligne l’importance du sentiment nationaliste : « La majorité des Maliens sont prêts à soutenir coûte que coûte leur armée, en occultant ses échecs et en mettant la responsabilité sur autrui. »

On peut se demander qui a été interrogé et dans quelle partie du pays se trouvent ces personnes. Cela doit se corréler avec cette affirmation :

C’est dans le sud du Mali, là où l’empreinte terroriste est la plus faible, que le désamour envers les soldats tricolores est le plus grand. Ainsi, à Bamako, trois personnes sur cinq se disent insatisfaites du travail de « Barkhane », contre seulement une sur cinq dans la région de Gao, épicentre des conflits djihadistes et de l’action militaire française. :unsure:

Bref, amis Français, pliez bagage le plus rapidement possible et on refera un sondage une fois que les groupes rebelles/jihadistes aient cette fois atteints Bamako:wink:

 

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il y a une heure, Paschi a dit :

Selon l'article du Monde : Les forces armées nationales, elles, remportent l’adhésion massive des sondés, avec un ratio de satisfaction qui culmine à 93,3 %,

Le libellé de la question n'est pas "les forces armées nationales", mais "les forces de défense et de sécurité" ( http://www.fes-mali.org/images/MALI-METRE_COMPR4.pdf

 p.60)

Pour moi le mot "sécurité" inclut également la police, voire pourquoi pas le gardien de l'immeuble ou le vigile du supermarché.

 

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oui mais ça permet de faire circuler rapidement un avis biaisé en s'appuyant sur ceux qui ne lisent que les titres des articles en les renforçant dans leur pseudo certitude

Ca arrive souvent dans la presse que je lise un article dont le contenu est carrément different du chapeau

Modifié par DrWho
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Dans le Point Afrique (accès libre), une interview Clément Dembélé qui ne mâche pas ses mots. CD est un politique Malien très actif, président de la Plateforme contre la corruption et le chômage .

Le président Macron pourrait reprendre la phrase de J Biden à la virgule prés, pour justifier d'un retrait net:  " Nous ne sommes pas allés en Afghanistan Mali pour construire une nation. Et c’est le droit et la responsabilité du seul peuple afghan Malien de décider de son avenir et de la manière dont le pays doit être dirigé"

https://www.lepoint.fr/afrique/fin-de-barkhane-au-sahel-nous-sommes-en-face-de-notre-realite-09-07-2021-2434859_3826.php

.....Pendant ce temps, à Bamako, les militaires sont en train de s’arracher pour avoir des postes, tout ce qui les préoccupe, c’est le luxe de Bamako, le reste du Mali est abandonné. Si vous parcourez le reste du pays, vous ne rencontrez pas de militaire. Soit ils sont dans les camps retranchés, soit ils sont à quelques postes de contrôle. Sinon, dans le reste du pays vous ne rencontrez ni policier, ni gendarme, ni militaire.

...Quand vous avez quelqu’un qui n’a pas le minimum de service, pas d’eau potable, pas d’école, et que les djihadistes arrivent, en apportant un peu d’eau, de nourriture et puisqu’il n’y a pas d’école, envoient les enfants à l’école coranique, le choix des populations est vite fait. ....Quand on te vole ton bétail, et que les djihadistes promettent de t’aider à le retrouver, punissent les responsables du vol et en échange te demandent d’être avec eux et de suivre la charia, beaucoup cèdent. Pourquoi ? Parce qu’on s’est rendu compte qu’avec la justice malienne quand on vole ton bétail et que tu portes plainte au tribunal, le juge peut te condamner parce qu’il a reçu un port de vin de celui qui a volé et qui se trouve être un notable. ..

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Il y a 16 heures, Bocket a dit :

Dans le Point Afrique (accès libre), une interview Clément Dembélé qui ne mâche pas ses mots. CD est un politique Malien très actif, président de la Plateforme contre la corruption et le chômage .

https://www.lepoint.fr/afrique/fin-de-barkhane-au-sahel-nous-sommes-en-face-de-notre-realite-09-07-2021-2434859_3826.php

Mais le temps presse, l’élection présidentielle doit se tenir en février 2022…

L’élection présidentielle ne doit pas avoir lieu dans ces conditions.

Qu’espérez-vous de la transition en cours ?

Je pense que la priorité doit être donnée aux réformes. Car jusqu’ici aucune des missions que la transition ne s’est assignée, tels la sécurisation du territoire, la refonte du système éducatif, la lutte contre la corruption, les réformes institutionnelles ou économiques n’a été engagée. Il faudrait s’y atteler avant d’aller à l’élection présidentielle. Nous ne sommes pas d’accord pour organiser des élections dans les mêmes conditions qu’avant avec les mêmes acteurs prêts à tripatouiller les urnes.

Pour éviter ce scénario qui nous a conduits à deux coups d’État, nous devons d’abord lutter contre la corruption de l’armée malienne même si cela doit prendre encore des mois.

Les partis politiques se sont servis de cette armée pour accéder au pouvoir. Maintenant, les militaires ne peuvent plus évoluer dans l’armée s’ils n’appartiennent pas à un parti politique.

Les hauts gradés de l’armée malienne sont devenus des milliardaires. Ils construisent des immeubles dans les plus beaux quartiers de Bamako, ils sont tous entassés dans la capitale sous les climatiseurs et ne vont plus sur le champ de bataille.

Donc en fait il est satisfait du putsch parce que 1°) les élections et la démocratie, c'est incompatible avec les réformes 2°) les putschistes sont des colonels, ce ne sont pas de hauts gradés, donc ils ne sont pas corrompus, c'est bien ça ?

Modifié par Wallaby
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La France commencera à fermer des bases militaires au Mali au second semestre 2021. A terme, la France maintiendra « entre 2 500 à 3 000 » hommes dans la région, contre 5 100 aujourd’hui, a fait savoir Emmanuel Macron.

https://www.lemonde.fr/international/article/2021/07/09/la-france-commencera-a-fermer-des-bases-militaires-au-mali-au-second-semestre-2021_6087749_3210.html

 

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