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Crise grecque, crise européenne ?


Alexis
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Tu as raison.  Poser le problème en termes de générations c'est une impasse théorique et pratique.  Le fond de l'affaire, qui dépasse le cas des retraités, c'est les politiques économiques qui privilégient les rentes (financières) sur la logique productive.

 

Je ne nie pas l'influence électorale des un et des autres.  Mais, si ça peut peser sur certains "politiques" , penser que ça peut influencer la dynamique économique... Comme si les politiques pouvaient réellement influencer les stratégies RH des entreprises, au-delà de la marge.

 

Tu semble opposer privilège à la rente et logique productive... Les deux vont très bien de paire. L'intérêt du retraité disposant d'un certain capital c'est de pouvoir jouir d'une certaine rente et d'avoir des produits très bon marché. Ce qu'il faut éviter, c'est donc qu'il y ait inflation, dévaluation des actifs et que les salaires augmentent. L'idée de compétitivité économique tant vantée dans certains pays est à l'avantage en premier lieu des populations disposant déjà d'un certain capital. 

 

 

Par ailleurs, les différences face à l'emploi, entre les jeunes diplômes et ceux non diplômés, sont elles qu'il est assez difficile de ramener ça à un pb de génération. D'ailleurs, sur l'autre bord d'âge, on retrouve le même phénomène. Voir le tx de chômage des diplômés / cadres comparé aux catégories ouvriers non diplômés.  Alors, oui, quand on est jeune, sans diplôme, sans un réseau familial et/ou capital culturel , on beaucoup de risques d'être dans la merde  Comme son père d'ailleurs. Et si l'on voulait raffiner on pourrait décliner en fonctions de territoires...

 

Doit-on comprendre que les chiffres montrant une balance plutôt favorable aux populations âgées qu'aux populations de -25 ans sur la dernière décennie s'expliqueraient pas une moindre qualification des jeunes ? Je ne vois pas où tu souhaites en venir avec ta démonstration. Ou plutôt, une fois encore, je crois ne pas te suivre.

Modifié par Skw
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Les jeunes diplômés trouvent du boulot, plus ou moins rapidement selon le type d'études.

 

Vouais. Ce ne sont pourtant pas les contre-exemples qui manquent. Disons que ceux qui ont un bac +4 ou +5 seront plus armés intellectuellement pour finalement dégotter un boulot que les bacs -2. Mais avec un taux de chômage des moins de 25 ans de 50% en Espagne, il y a beaucoup de jeunes gens diplômés sur le carreau quand même.

 

Et tous ceux qui n'ont jamais réussi à bosser à 30 ans sont presque certains de faire des retraités misérables plus tard, après une vie active de merde par exemple.

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Vouais. Ce ne sont pourtant pas les contre-exemples qui manquent. Disons que ceux qui ont un bac +4 ou +5 seront plus armés intellectuellement pour finalement dégotter un boulot que les bacs -2. Mais avec un taux de chômage des moins de 25 ans de 50% en Espagne, il y a beaucoup de jeunes gens diplômés sur le carreau quand même.

 

Et tous ceux qui n'ont jamais réussi à bosser à 30 ans sont presque certains de faire des retraités misérables plus tard, après une vie active de merde par exemple.

Le taux de chômage des diplômés (Bac + x ) en France est structurellement beaucoup plus faible que celui des non diplômés.

Je n'ai pas les chiffres actualisés mais dans un rapport de 1 à 3. Faire des études reste une protection efficace contre le chômage (même si une fois cela dit on est loin d'avoir tout dit)

En tout cas il ne me paraît pas abscon de parler de la jeunesse dès lors que toutes les hypothèses de croissance et de gestion financière ont été indexées sur les résultats de la génération suivante ... ça pose un problème quand même pour comprendre aussi comment va se redistribuer le capital (très inégalement et en faveur de ceux qui ont déjà de l'épargne à priori)

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Accessoirement si tu fais un sondage chez les retraité ou les bientôt retraité sur la probabilité qu'il y a qu'il ne touche plus de retraite ou quelle soit très largement décoté ... ceux ci scotomisent complétement, et te répondent que ce n'est pas possible qu'ils ne laisseront pas faire etc. en gros que c'est absolument impossible. Et quand tu les pousses dans leurs retranchement, ils te répondent que la retraite sera financé comme toujours par la dette, ou par un retour au franc et a la planche a billet qui leur a tant réussi.

 

Lorsque Villepin souhaita faire adopter le CPE/CNE, le clivage générationnel était saisissant dans les sondages. L'idée, c'était probablement de tenter de réformer le pays en ciblant les jeunes tout en évitant de taper dans le gras de l'électorat. Pourtant, au même moment, se posait la question du système de financement de nos retraites... qui n'est toujours pas vraiment traité depuis. A noter que les syndicats - hormis les syndicats lycéens et étudiants - s'étaient d'ailleurs bien plus mobilisés contre la réforme des retraites que contre le CPE/CNE... C'est étonnant, non ?

 

Il est désolant de constater que nos principales ambitions de réforme, dans ce pays, sont censées valoir pour la génération d'après. On comprend mieux notre soif d'endettement lorsque l'on observe notre logique de réformes.

Modifié par Skw
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Tu as raison.  Poser le problème en termes de générations c'est une impasse théorique et pratique.  Le fond de l'affaire, qui dépasse le cas des retraités, c'est les politiques économiques qui privilégient les rentes (financières) sur la logique productive.

Les retraités, les Allemands en particulier, en bénéficient dans la mesure où ils bénéficient des effets de l'épargne (c'est pourquoi il faudrait analyser par catégories sociales et pas par généralités) 

Le cas des Grecs relève de la même logique. L'économie grecque c'est une économie de rente sans rente, où l'emprunt remplace la rente pétrolière (ou autre)  Dans ce sens, les revenus grecs qui relèvent de la dépense publique, sont des revenus de la rente  et c'est pourquoi ils ont moins diminué (tout en étant élevés y compris par rapport à une moyenne européenne)  que les revenus du privé (quoique là, il faut voir ceux qui peuvent échapper à l'impôt et les autres...)  

 

 

Pas tout à fait car il y'a une corrélation (indirecte) : on brosse dans le sens du poil l'electorat que l'on estime pouvoir gagner (ou maintenir) dans son camp. Les politiques de rente sont faites pour les retraités aussi parceque ces retraités votent pour les groupes politiques qui vont dans ce sens.

On ne peut dé-corréler la politique d'un pays et ses choix economiques qui deviennent, à l'echelle dont on parle, des choix de société

 

grillé (depuis plusieurs heures) par Skw

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A noter que les syndicats - hormis les syndicats lycéens et étudiants - s'étaient d'ailleurs bien plus mobilisés contre la réforme des retraites que contre le CPE/CNE... C'est étonnant, non ?

 

Mais non : nous avons des syndicats dont la base est constituée de ceux qui ont un emploi, salariés, voire fonctionnaires ; ni chômeurs, ni TPE, ni jeunes-dans-la-dèche. Et la totalité des revendications va dans le sens de la consolidation de ce modèle là, par ailleurs très confortable tant qu'il tient.

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Vouais. Ce ne sont pourtant pas les contre-exemples qui manquent. Disons que ceux qui ont un bac +4 ou +5 seront plus armés intellectuellement pour finalement dégotter un boulot que les bacs -2. Mais avec un taux de chômage des moins de 25 ans de 50% en Espagne, il y a beaucoup de jeunes gens diplômés sur le carreau quand même.

 

Et tous ceux qui n'ont jamais réussi à bosser à 30 ans sont presque certains de faire des retraités misérables plus tard, après une vie active de merde par exemple.

 

Faut se méfier des statistiques globales...  En Espagne ils ont formé des bataillons de diplômés en journalisme ou en lettre modernes, sans débouché aujourd'hui. De l'autre côté, l'effet de la bulle faisait que l'on trouvait très facilement des emplois bien payés et sans diplômes, ce qui a poussé la masse des jeunes a quitter l'école prématurément.  Du coup quand la crise est arrivé... 

Tous ses espagnols s'étaient habitués à ce que les boulots "d'esclave"  soient accomplis par des immigrés (+2 millions en peu de temps) même l'armée, peu considérée, ne pouvait fonctionner qu'avec le recrutement d'étrangers (10 %, voir plus,  des effectifs des trois armées) 

Faut souligne que le système espagnols est en quelque sorte mixte. Un noyau très protégé (ça coûte un bras licencier quelqu'un et c'est compliqué)  et de l'autre, une "masse" que l'on licencie et l'on rembauche 30 % moins cher...

 

On peut toujours tirer des contre exemples de tout. Le fait est que plus on est diplômé moins il y a des chômeurs et moins de temps on tarde à trouver du boulot.   Le tx de chômage des cadres est de 4,5  %,  très inférieur  à la moyenne globale et les flux d'embauches restent importants, même si inférieurs à l'avant crise.  

Modifié par Fusilier
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Le cas des Grecs relève de la même logique. L'économie grecque c'est une économie de rente sans rente, où l'emprunt remplace la rente pétrolière (ou autre)  Dans ce sens, les revenus grecs qui relèvent de la dépense publique, sont des revenus de la rente  et c'est pourquoi ils ont moins diminué (tout en étant élevés y compris par rapport à une moyenne européenne)  que les revenus du privé (quoique là, il faut voir ceux qui peuvent échapper à l'impôt et les autres...)  

C'est tout à fait cela. Cela fait d'ailleurs enrager leurs voisins bulgares :

 

Mais, toute considération politique mise à part, les opinions de Borissov reflètent assez bien l'état d'esprit de la population de Bulgarie (près de 7 millions d'habitants), le membre le plus pauvre de l'UE. En Bulgarie, le salaire minimum et la retraite moyenne sont de 180 euros.

En Grèce voisine, malgré l'austérité, la retraite moyenne est près de 600 euros et le salaire minimum (même réduit) à 580 euros. Beaucoup de Bulgares ont le sentiment de vivre en crise permanente depuis 25 ans, depuis la chute du communisme en 1990, et non pas depuis cinq ans comme les Grecs. Ils sont exaspérés par la "saga athénienne".
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Personne ne dit ça, en tout cas pas moi, et ce n'est pas la question. La question est plutôt de savoir si les grecs sont "pauvres"...

Le fait est que les retraites en Grèce c'est  15 % du PIB, aujourd'hui après les "coupes"  (contre 17% avant ) à comparer avec les 13 % de la  moyenne européenne (France dans la moyenne)  Ou les 40 ans de cotise contre les 37,5 d'avant crise. Par ailleurs, si les pensions ont perdu environ 20% , c'est en grande partie par ce que les 13e et 14e  mois ont été supprimés.

Avec un autre angle,  le tx de remplacement en Grèce est de 63%  du salaire moyen ce qui donne 958 €/ mois; ce qui est supérieur au taux moyen allemand  (tx de remplacement 53%) 743 en Allemagne de l'ouest , 896 en Allemagne de l'Est.

 

Evidemment ce sont des moyennes qui cachent des disparités (comme partout) certains son en limite du seuil de pauvreté d'autres se gavent...  En Grèce un présentateur de télé peut toujours partir à 55 ans, étant classé comme métier pénible (il y a toute une collection comme ça...) 

La question, n'est donc pas tant une "pauvreté"  supposée qu'un système plutôt favorable qui n'est pas financé, sauf par l'emprunt.

 

 

Il y a des chances qu'une Grèce qui ne serait pas rentrée, dans l'UE et dans l'Euro, serait plus proche du standard bulgare, roumain, voir turque (pou rester dans la sphère de l'ancien empire ottoman..) que des standards moyens européens ... Tu peux comprendre que les voisins regardent ça avec des yeux ronds...

Modifié par Fusilier
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Je pense aussi que le misérabilisme vendu de la Grèce est très ouest Européen. Il y a dans les pays qui cotisent pour la Grèce des pays qui sont bien plus pauvres qu'elle. De plus on parle de chute de niveau de vie.... par rapport à un moment où elle était sous perfusion alors quon devrait comparer son niveau de vie actuel a celui qu'elle aurait eeu sans les avantages de la zone euro. Et je doute que ça soit aussi blanc ou noir que ça ne l'est actuellement.

Je m'y connais aussi bien en économie qu'en finance ( soit pas du tout ), mais en y regardant objectivementje trouve assez peu dd'argument crédible pour défendre un soutien grec envers et contre tout quand on observe la situation du reste des balkanique. Cedi dit quzstion : quel mouvement la Grèce doit elle faire pour faire baisser ( ou monter ) la valeur de l'euro vis à vis du dollar us?

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Je pense aussi que le misérabilisme vendu de la Grèce est très ouest Européen. Il y a dans les pays qui cotisent pour la Grèce des pays qui sont bien plus pauvres qu'elle. De plus on parle de chute de niveau de vie.... par rapport à un moment où elle était sous perfusion alors quon devrait comparer son niveau de vie actuel a celui qu'elle aurait eeu sans les avantages de la zone euro. Et je doute que ça soit aussi blanc ou noir que ça ne l'est actuellement.

Je m'y connais aussi bien en économie qu'en finance ( soit pas du tout ), mais en y regardant objectivementje trouve assez peu dd'argument crédible pour défendre un soutien grec envers et contre tout quand on observe la situation du reste des balkanique. Cedi dit quzstion : quel mouvement la Grèce doit elle faire pour faire baisser ( ou monter ) la valeur de l'euro vis à vis du dollar us?

 

Le probleme c'est que le cout de la vie en Grèce est aligné sur celui ouest européen, pas sur la Bulgarie... et que le temps que les prix s'aligne sur les salaire Bulgare il risque de se passer très longtemps!

 

De plus être pauvre et le rester c'est beaucoup moins mal vécu que de devenir riche et de redevenir pauvre, la notion d’extrême déclassement est délétère, et fait naitre rapidement d’extrême frustration des rancœurs etc.

 

Le dernier probleme comme exposé sur le fil "avenir de l’Europe" c'est que la Grèce n'a aucun atout pour rester a niveau de vie "Ouest Europe" et qu'elle va donc irrémédiablement tomber de Charybde en Scylla. En gros elle va irrémédiablement diverger.

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Le rêveur marxiste libertaire ayant été mis dehors il semblerait que le bouledogue allemand soit aussi en passe de quitter sa place.

 

http://www.levif.be/actualite/international/schauble-pourrait-demissionner/article-normal-406301.html

 

Je n'y crois qu'à moitié, en tout cas je ne suis pas sur que l'on gagne au change. Schauble, c'est un francophile et un européen convaincu, fédéraliste. C'est sur il est rigoureux, trop à cheval sur la lettre des traités  

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Je n'y crois qu'à moitié, en tout cas je ne suis pas sur que l'on gagne au change. Schauble, c'est un francophile et un européen convaincu, fédéraliste. C'est sur il est rigoureux, trop à cheval sur la lettre des traités  

 

J'ai l'impression qu'il y a un problème au sein de la CDU. Merkel n'a plus vraiment d'héritier depuis la mort politique de son ancien ministre de la défense pour avoir falsifié son doctorat.

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Le probleme c'est que le cout de la vie en Grèce est aligné sur celui ouest européen, pas sur la Bulgarie... et que le temps que les prix s'aligne sur les salaire Bulgare il risque de se passer très longtemps!

 

Globalement c'est vrai. Mais, d'autres facteurs jouent:

le tx d'endettement des ménages grecs est très faible, parmi les plus bas de l'eurozone,  et ils sont propriétaires à 80% (rien à voir avec la situation espagnole, par exemple) 

En Athènes centre, tu peux trouver un appart  120m2  à 400€ / mois , dans les îles peu touristiques ou hors d'Athènes, c'est encore moins cher (évidemment à Mykonos , tu vas douiller) 

La santé c'est comme en Espagne, en principe les gens ne payent pas. Mais, ça doit varier avec les statuts, salariés, non salariés,  

Tu peux bouffer pour 10€ dans une taverne dans Athènes, et dans un resto pour 30 / 35 pour deux, le café est hors de prix mais les clopes moitié prix (paquet de 25) le pain c'est pas cher, environ 0,75,  mais l'essence chère, le ticket métro moins cher que Paris ou Toulouse ... 

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Le probleme c'est que le cout de la vie en Grèce est aligné sur celui ouest européen, pas sur la Bulgarie... et que le temps que les prix s'aligne sur les salaire Bulgare il risque de se passer très longtemps!

 

De plus être pauvre et le rester c'est beaucoup moins mal vécu que de devenir riche et de redevenir pauvre, la notion d’extrême déclassement est délétère, et fait naitre rapidement d’extrême frustration des rancœurs etc.

 

Le dernier probleme comme exposé sur le fil "avenir de l’Europe" c'est que la Grèce n'a aucun atout pour rester a niveau de vie "Ouest Europe" et qu'elle va donc irrémédiablement tomber de Charybde en Scylla. En gros elle va irrémédiablement diverger.

C'est partiellement faux étant donné que les prix ont tendance à s'aligner sur les standards européens dans les Balkans.

A l'exception de la bouffe produite localement, tout le reste est importé et est aussi cher si ce n'est plus qu'à l'Ouest

Sauf à acheter du produit turc un peu sub standard et pas vraiment beaucoup moins cher (aller 10-15% peut etre)

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Personne ne dit ça, en tout cas pas moi, et ce n'est pas la question. La question est plutôt de savoir si les grecs sont "pauvres"...

Le fait est que les retraites en Grèce c'est  15 % du PIB, aujourd'hui après les "coupes"  (contre 17% avant ) à comparer avec les 13 % de la  moyenne européenne (France dans la moyenne)  Ou les 40 ans de cotise contre les 37,5 d'avant crise. Par ailleurs, si les pensions ont perdu environ 20% , c'est en grande partie par ce que les 13e et 14e  mois ont été supprimés.

 

Oui enfin il ne faut pas oublier que depuis la mise en place des plans d'aide européens, le PIB de la Grèce a diminué d'un quart. Donc 15% du PIB d'aujourd'hui c'est à peu près 11,2% du PIB d'avant, à comparer avec les 17% du PIB d'avant qui étaient consacrés aux retraites.
 
Nous parlons donc d'une diminution des retraites de 34%, soit un bon tiers. Indubitablement violent.
 
Et je ne pense pas que les retraités soient les plus à plaindre, pour un jeune qui se retrouve au chômage de longue durée il y a non seulement la paupérisation ponctuelle, mais sa prolongation de longue durée sachant que les dégâts en début de carrière (sur de nombreuses années) sont souvent difficiles à rattraper.
 

 

Il y a des chances qu'une Grèce qui ne serait pas rentrée, dans l'UE et dans l'Euro, serait plus proche du standard bulgare, roumain, voir turque (pou rester dans la sphère de l'ancien empire ottoman..) que des standards moyens européens ... Tu peux comprendre que les voisins regardent ça avec des yeux ronds...

 

La Grèce est tout de même sortie de l'ancien empire ottoman il y a pas loin de deux siècles :) ...

L'appartenance de la Grèce à l'UE a certainement été une bonne chose pour elle, ne serait-ce que pour les fonds structurels. Quant à son appartenance à l'euro !

 

 

Je pense aussi que le misérabilisme vendu de la Grèce est très ouest Européen. Il y a dans les pays qui cotisent pour la Grèce des pays qui sont bien plus pauvres qu'elle. De plus on parle de chute de niveau de vie.... par rapport à un moment où elle était sous perfusion alors quon devrait comparer son niveau de vie actuel a celui qu'elle aurait eeu sans les avantages de la zone euro. Et je doute que ça soit aussi blanc ou noir que ça ne l'est actuellement.

 

Le chômage massif des jeunes est très réel. Tout autant voire légèrement plus qu'en Espagne, c'est-à-dire nettement davantage qu'en Italie où les jeunes ne sont pourtant déjà pas à la fête - taux de chômage 42% aux dernières nouvelles. L'effondrement du PIB à -25% est lui aussi très réel. De même que la chute de la couverture sanitaire. "Misérabilisme vendu", vraiment  :huh: ?

 

Tout cela sans résolution du problème d'endettement qui s'est au contraire aggravé en proportion du PIB.

 

Rappel utile, aussi : les pays européens ne cotisent pas pour la Grèce. Ils ont cotisé pour racheter aux banques privées qui possédaient la dette grecque l'essentiel de leurs titres, avec une décote minime sur le total. Ils se sont ainsi substitués aux créanciers privés qui avaient pris le risque de prêter trop à un Etat devenu surendetté et ont pris sur eux, plus précisément sur leurs contribuables, les risques que les créanciers privés avaient pris initialement - mais eux avaient été rémunéré pour cela...

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http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/07/21/la-grece-a-echoue-a-construire-un-etat-moderne_4691915_3234.html

L’historien Nikolas Bloudanis est spécialiste de la Grèce moderne et contemporaine. Dans ses ouvrages Faillites grecques, une fatalité historique ? (2010, éditions Xérolas) et Histoire de la Grèce moderne, 1828-2010 (2013, L’Harmattan), il explique que depuis son indépendance, en 1830, Athènes n’a pas réussi à construire une administration publique fonctionnelle.

 

La Grèce est en crise depuis six ans. Comment en est-elle arrivée là ?

 

Si l’on s’attache à l’époque contemporaine, l’origine du problème remonte à 1981, lorsque Athènes a intégré la Communauté économique européenne. Dès lors, le pays a reçu chaque année l’équivalent de 4 % de son produit intérieur brut (PIB) en fonds structurels et aides communautaires diverses. Une formidable opportunité qui n’a pas été utilisée pour construire un système productif solide. Cette manne a, au contraire, été détournée au profit d’un ensemble de catégories professionnelles diffuses. Des cabinets de conseil se sont même spécialisés sur le créneau : aider les collectivités locales et les villes à capter et répartir les subventions européennes, sans véritable préoccupation pour l’intérêt général.

 

Pour quelle raison la dette publique hellène a-t-elle augmenté dans de telles proportions ?

 

Entre 2002 et 2009, l’Etat grec a dépensé 830 milliards d’euros en tout, alors que ses recettes se sont élevées à 680 milliards d’euros. Autrement dit : il vivait très clairement au-dessus de ses moyens. D’où l’envolée de l’endettement. Depuis l’introduction de l’euro, la Grèce s’est vue offrir des taux d’intérêt très avantageux. Mais les gouvernements successifs ont, là encore, gaspillé cette opportunité. Tous ont considéré les emprunts comme des revenus fermes. Ils les ont notamment utilisés pour construire une prospérité artificielle et un système social très généreux, avec par exemple des pré-retraites à 45 ans pour certaines mères de famille, des congés maternité d’un an… Ce n’était malheureusement pas tenable.

 

Pourquoi l’Etat grec est-il défaillant ?

 

Depuis son indépendance en 1830, et surtout depuis la chute de la dictature des colonels en 1974, la Grèce n’a jamais vraiment construit un Etat moderne, c’est-à-dire fonctionnant correctement. La fonction publique est en grande partie incompétente. Et pour cause : les recrutements reposent sur le clientélisme. Les avancements sont fondés sur l’ancienneté, jamais sur les qualités professionnelles, y compris au sommet de la hiérarchie, dans les ministères.

 

D’autres pays, bien sûr, souffrent aussi de tels maux. Mais en Grèce, ils sont poussés à leur extrême. En France, Charles de Gaulle a créé l’Ecole nationale d’administration en 1945 pour mettre fin au clientélisme qui régnait en maître sous la IVe République, et pour qu’un personnel qualifié fasse tourner l’Etat. En Grèce, il n’existe aucune formation consacrée aux fonctionnaires ! La gestion des ressources humaines s’y fait en dépit du bon sens.

 

On dit souvent que la Grèce est rongée par la corruption, les pots-de-vin, l’évitement de l’impôt… Est-ce caricatural ?

 

Hélas non. Le refus de l’impôt est un héritage de la domination du pays par l’Empire ottoman, mais aussi, des premiers gouvernements grecs indépendants, après 1830. Dans les deux cas, l’Etat n’offrait rien au peuple en échange de l’impôt prélevé. Les services publics étaient inexistants, ou lamentables, et cela était vécu comme une injustice. Pourquoi payer pour une administration déficiente ?

 

Les dysfonctionnements d’une partie de la fonction publique contribuent également à la culture du pot-de-vin. Pour être sûr que leur dossier soit traité à temps, que leur enfant soit soigné par le bon médecin, les Grecs préfèrent donner un billet, si cela leur garantit de ne pas tomber sur un incompétent…

 

Les partenaires européens reprochent à Athènes de ne pas avoir appliqué correctement les réformes demandées depuis 2010. A juste titre ?

 

En partie. L’administration a, il est vrai, résisté à l’application de nombreuses mesures, pourtant adoptées par le Parlement. Mais elle n’est pas la seule fautive. Sur le terrain, de nombreuses professions « protégées » ont également freiné des quatre fers, comme les taxis, les pharmaciens ou encore les kiosquiers.

 

La potion de rigueur demandée à la Grèce est-elle adaptée ?

 

L’austérité était difficilement évitable. Mais, en 2010, les mesures susceptibles de protéger l’emploi et de favoriser l’investissement privé ont été négligées. Le calendrier était par ailleurs bien trop serré : on a demandé à la Grèce d’appliquer en cinq ans les réformes que les pays d’Europe de l’ouest ont mis en œuvre sur plus de vingt ans, depuis les années 1980.

 

Il est indiscutable que la Grèce vivait au-dessus de ses moyens. L’Etat social, très généreux, était financé à crédit. Mais ce n’est pas pour autant que la colère des Grecs, en particulier ceux des classes moyennes, n’est pas légitime : ils ont tout perdu.

 

La Grèce était-elle prête à entrer dans l’euro ?

 

Non. Elle n’était pas prête. Tout le monde, y compris les dirigeants européens, s’est voilé la face. Mais attention : cela ne signifie par pour autant qu’expulser aujourd’hui Athènes de l’euro soit une bonne idée. Ce serait au contraire une catastrophe. La Grèce est en effet un gros importateur de matières premières alimentaires de base. Un Grexit ferait flamber le prix de ces produits, du fait de la dévaluation. Les Grecs seraient violemment pénalisés.

 

Le troisième plan d’aide s’accompagnera d’une mise sous tutelle des finances publiques grecques par les institutions européennes. Vos ouvrages rappellent que ce n’est pas la première fois…

 

En effet. La Grèce a fait faillite à plusieurs reprises depuis son indépendance. Ce fut ainsi le cas en 1893 : les Grecs, animés d’un sursaut de fierté nationale, refusèrent dans un premier temps l’aide des créanciers européens du pays. Mais l’organisation coûteuse des Jeux olympiques de 1896 – comme celle des JO de 2004 ! – aggrava l’asphyxie financière de l’Etat.

 

Résultat : le Parlement se résolut finalement à accepter la tutelle de ses grands voisins européens, France, Grande-Bretagne, Allemagne, Italie, Russie et Autriche. Ceux-ci prirent la main sur le budget et les dépenses.

 

Le parallèle avec la situation d’aujourd’hui est troublant. Mais la comparaison s’arrête là : à l’époque, la jeune Grèce, tout juste indépendante, était encore un jouet aux mains des puissances occidentales colonialistes.

 

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/economie/article/2015/07/21/la-grece-a-echoue-a-construire-un-etat-moderne_4691915_3234.html#SXcGBLfZvzPSHkS0.99

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Plan qui n'a existé que dans ses fantasmes... Les Grecs, quand ils l'on vu à l'oeuvre, ce sont dépêchés de le mettre hors circuit (en avril, bien avant qu'il ne soit démissionné...) afin de limiter les dégâts.  

Le monde réel n'est pas le monde des jeux en ligne ni un pince fesses entre aimables économistes tirant des plans sur la comète...

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