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Santé publique ressource stratégique?


rendbo
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Il y a 3 heures, mayamac a dit :

Sinon, boit un coup, prend une pause, ... tu me sembles un peu trop énervé....

Sincèrement? non. Enfin si mais ça n'apparait pas de mon post qui est dit de manière posé et "normal" pour un post.

Citation

Je dirais que c'est du prosélytisme à tendance djihadiste en faveur de l'assurance santé privé de la part d'un multirécidiviste du nom de c sven, qui utilise des attentats virtuelles sous forme de posts kamikazes pour décrédibiliser le système publique au nom de sa guerre sainte .  

Heu... à la base c'est uniquement une opinion différente, rien de plus.
Après je ne pense pas non plus qu'il y ait un consensus au sein de la population pour que nos prestations sociales financent les terroristes.

Il y a certainement des explications à cette situation qu'on peut bien appeler "un scandale", on a le droit. On va nous expliquer que le fonctionnement interne de la sécu fait qu'on ne savait pas et personne n'est responsable. Mais bon... expliquer et excuser sont deux choses différentes.

 

Modifié par c seven
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Il y a 16 heures, c seven a dit :

Sincèrement? non. Enfin si mais ça n'apparait pas de mon post qui est dit de manière posé et "normal" pour un post.

Heu... à la base c'est uniquement une opinion différente, rien de plus.
Après je ne pense pas non plus qu'il y ait un consensus au sein de la population pour que nos prestations sociales financent les terroristes.

Il y a certainement des explications à cette situation qu'on peut bien appeler "un scandale", on a le droit. On va nous expliquer que le fonctionnement interne de la sécu fait qu'on ne savait pas et personne n'est responsable. Mais bon... expliquer et excuser sont deux choses différentes.

 

L'explication est simple : défaut de controles

Pour laquelle l'explication est simple. La CAF est sous doté en opérateurs et notamment terrain, les fichiers de différents opérateurs de l'Etat ne sont toujours pas croisés (en partie à cause de la résistance de la société civile via les parlementaires)

Mais tu aurais pu relever que ce problème (qui en est bien un) ne concerne (entre guillemets) que finalement assez peu  des personnes (moins de 10%) parties dans l'arc irako-syrien

C'est beaucoup (pour le symbolique) ca reste assez peu au niveau mathématique  et cela aurait avoisiné le niveau 0 si les services de police ou de justice avaient prévenus les opérateurs de la CAF. Malgré les moyens limité, les contrôles existent.

On revient sur le problème de la transmission des infos entre services de l'Etat

 

http://www.rtl.fr/actu/societe-faits-divers/fraudes-a-la-caf-90-des-allocataires-controles-sans-le-savoir-7787360945

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  • 4 weeks later...

Demain, tous crétins ?

Baisse du QI, troubles du comportement et autisme en hausse : cette enquête alarmante démontre que les perturbateurs endocriniens affectent aussi la santé mentale. Et si l'humanité était en train de basculer vraiment dans l'imbécillité, comme l'imaginait en 2006 la cruelle fiction de Mike Judge "Idiocracy" ?

Depuis vingt ans, les scientifiques constatent avec inquiétude que les capacités intellectuelles ne cessent de diminuer à l'échelle mondiale. Une baisse du QI a été observée dans plusieurs pays occidentaux. À cela s'ajoute une explosion des cas d'autisme et des troubles du comportement. En cause : les perturbateurs endocriniens, ces molécules chimiques qui bouleversent le fonctionnement de la thyroïde, essentielle au développement cérébral du fœtus. Présentes dans les pesticides, les cosmétiques, les mousses de canapé ou encore les plastiques, ces particules ont envahi notre quotidien : nous baignons dans une véritable soupe chimique.

Aux Etats-Unis, chaque bébé naît ainsi avec plus de cent molécules chimiques dans le sang. Mais comment limiter leurs effets ? Quelles solutions peut-on mettre en place pour préserver les cerveaux des générations futures ?

Épidémie ?

Huit ans après "Mâles en péril", qui révélait l'impact des perturbateurs endocriniens sur la fertilité, Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade tirent à nouveau la sonnette d’alarme en dévoilant l'effet néfaste de ces mêmes polluants sur notre intelligence et notre santé mentale. "Demain, tous crétins ?" relaie la parole de chercheurs engagés, comme la biologiste Barbara Demeneix, spécialiste de la thyroïde, ou la biochimiste américaine Arlene Bloom, qui mène depuis les années 1970 un combat acharné contre l'utilisation des retardateurs de flammes (mélanges chimiques ajoutés à une grande variété de produits industriels comme les plastiques, les textiles et les équipements électriques ou électroniques pour les rendre moins inflammables).

Leurs études et d'autres nous alertent sur un problème de santé publique dont les législateurs, sous l'influence des lobbies industriels, n'ont pas encore pris la mesure.

 

 

 

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"Je plante ce clou dans l’os comme ma bite dans ta chatte" : une étude s'alarme du harcèlement sexuel à l’hôpital

Dans une étude rendue publique ce vendredi 17 novembre, l’Inter-syndicat national des internes (ISNI) dénonce le sexisme quotidien et le harcèlement sexuel à l'hôpital. Un climat propice aux violences qui reste encore tabou.

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"Je me souviens d’une opération en orthopédie ; le chirurgien m’a regardée en me disant : Tu vois, je plante ce clou dans l’os comme ma bite dans ta chatte". L’abus de pouvoir, les agressions verbales, physiques, sexuelles existent partout mais à l’hôpital, dans ce lieu où on est censé soigner les gens, ces actes prennent une forme particulière, comme le démontrent une fois encore ce vendredi 17 novembre les résultats d’une enquête commandée par l’Inter-syndicat national des internes (ISNI). Sur 3000 sondés, dont 75% de femmes, près de 9% des personnes interrogées confient en effet avoir fait l’objet de harcèlement sexuel.

Parmi les "types de harcèlement", la moitié correspond à des "gestes non désirés" : être touché au cou, aux cheveux, aux mollets, aux épaules… Dans 15% des cas évoqués, ces gestes vont même jusqu’à devenir "contacts physiques non désirés" au niveau des seins, des fesses, du cou ou encore de la bouche. 14% des faits rapportés sont d’ailleurs des "demandes insistantes de relation sexuelle". Pis 12 % des demandes prendraient la forme d’un "chantage".

Des chiffres et des témoignages édifiants. "Sur le coup, on ne dit rien, on rit jaune, poursuit dans Le Monde l’étudiante en orthopédie citée plus haut, mais c’est violent". Car l'un des facteurs de cette violence réside précisément dans le fait que les agissements dénoncés soient commis dans la grande majorité des cas (48%) par des médecins ou des supérieurs hiérarchiques. Un rapport de force qui explique pourquoi pratiquement aucune procédure judiciaire n’accompagne les faits.

Dans près de 30% des cas, le harcèlement n’est pas verbalisé, lit-on effectivement dans l’étude. Seuls 0,15 % des signalements ont ainsi déclenché l’ouverture d’une procédure juridique. C’est par conséquent pour briser ce tabou, cette loi du silence, que l’étude a été réalisée. Outre ces faits d’agressions ou de harcèlement, un sexisme quotidien semble également s’être banalisé.

Les blagues ou remarques stigmatisantes sur la façon de s’habiller, d’opérer, ont de fait touché 47% des sondés pendant leurs études. Sans surprise, les femmes en sont les premières victimes (61% contre 7% pour les hommes.) Là encore, "les auteurs de ces agissements" sont majoritairement des médecins, des supérieurs hiérarchiques (37% des cas). Ils sont suivis du personnel soignant (33%) puis des patients (14%).

"En réalisant cette étude, j’ai été étonnée par le nombre de personnes qui ne se considèrent même plus victimes de sexisme tellement tout cela a été intégré et accepté. Le problème, c’est que le sexisme crée un climat qui conduit à accepter un geste déplacé qui prépare le terrain au harcèlement sexuel", conclut dans Le Monde Alizée Porto, ancienne interne à l’origine de cette enquête de l’ISNI.

Il y a quelques semaines, fin septembre, une autre étude menée par la Fédération nationale des étudiants en soins infirmiers (Fnesi) cette fois, publiée dans le JDD, se penchait cette fois sur la dégradation de l'état de santé des étudiants infirmiers. 75,4% se disaient épuisés physiquement, un tiers était sujet à des crises d'angoisse et 26,2% estimaient être en mauvaise santé psychique.

Dans le JDD, le Dr Valérie Auslender, auteur de Omerta à l'hôpital. Le livre noir des maltraitances faites aux étudiants en santé (Michalon), concluait par ce cri d’alarme : "Le harcèlement moral à l'hôpital est tabou et ancré dans les mœurs". Pour en finir avec ces pratiques, elle appelle non seulement "à dénoncer systématiquement les faits, à améliorer la formation des personnels mais aussi à sortir des logiques de rentabilité à l'hôpital pour remettre l'humain au cœur du soin".

Marianne

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  • 2 weeks later...
  • 2 weeks later...

«Sur l’hôpital, nous sommes arrivés au bout d’un système»

La ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, fait le bilan de six premiers mois d’exercice. Où elle a pris la mesure des choix difficiles qui lui incomberont. Elle pointe notamment la proportion d’actes inutiles et les effets délétères des exigences de rentabilité.

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Depuis six mois qu’elle est en fonction avenue de Ségur, la nouvelle ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn, qui débarquait dans le monde de la politique, a plutôt convaincu. D’abord en retissant les liens avec les professionnels de santé, sérieusement mis à mal par le gouvernement précédent, mais aussi en renvoyant une image de compétence dans un univers qu’elle connaît par cœur. Femme de gauche, professeure d’hématologie, elle se dit inquiète de l’état d’essoufflement de notre système de santé. Pour la première fois, elle évoque des «décisions difficiles» qui devront être prises.

Quand vous êtes arrivée au ministère, vous avez dit que vous n’étiez pas là pour faire carrière, mais pour essayer de faire bouger les choses. Y arrivez-vous ?

Oui. Nous avons d’ores et déjà fait des choses dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, qui marque la priorité donnée à la prévention, et on a pu orienter l’action sur des thématiques qui me tiennent à cœur. Par exemple, pour l’accès aux soins dans les territoires, j’ai proposé une approche radicalement différente, concrète, pragmatique qui se fonde notamment sur les moyens que nous donnons aux acteurs sur le terrain d’agir pour construire leurs solutions. Je ne plaque pas le même modèle partout. Pour autant, j’ai le sentiment qu’il n’y a pas eu assez de choix courageux qui ont été faits par le passé, et on va devoir transformer les choses en profondeur.

C’est-à-dire ?

De vrais défis nous attendent, notamment sur la pertinence des soins, et une restructuration de nos hôpitaux est indispensable. Il va falloir recentrer leur activité sur leur valeur ajoutée et la médecine de recours, en renforçant leur capacité à accueillir tout le monde. Il faut surtout redonner confiance aux équipes de l’hôpital et du sens à leur mission. Par ailleurs, nous allons mener la réforme structurelle des retraites, pour qu’enfin on ait confiance dans notre système. Aujourd’hui, celui-ci est illisible, au point que les jeunes ont le sentiment qu’ils n’en bénéficieront pas. Globalement, nous devons repenser l’ensemble. Le système est à bout de souffle.

Dans sa campagne, Emmanuel Macron avait promis de l’argent aux hôpitaux, étouffés par vingt ans de rigueur financière. Une promesse oubliée ?

On réduit souvent le problème à des questions financières et budgétaires. Parfois, ce sont des choix stratégiques et organisationnels qu’il faut faire. Sur la santé et l’hôpital, je ne dis pas qu’il n’y a pas besoin d’argent, mais nous sommes arrivés au bout d’une histoire et d’un système. Par exemple, avec la tarification à l’activité, la T2A : ce système a fait croire à l’hôpital public qu’il devait se concentrer sur des activités rentables, qu’il devait se sentir une âme d’entreprise…

L’hôpital n’est donc pas une entreprise ?

Non. Cela ne veut pas dire qu’il ne doit pas faire attention à ses budgets, mais l’hôpital apporte aussi autre chose, en termes de service public, d’accueil, de compétence. Nous avons risqué de faire perdre le sens de la mission de l’hôpital aux équipes en leur faisant croire qu’elles ne devaient faire que la rentabilité. Les équipes hospitalières ont été malheureuses de ce virage. Et cette logique est arrivée à son terme.

D’accord, mais que faire ?

Il faut changer la place de l’hôpital public dans notre système. C’est une urgence. Nous allons nous y atteler dès l’année prochaine avec tous les acteurs concernés, y compris pour traiter de la bonne articulation entre la ville, la médecine de ville, et l’hôpital.

Allez-vous poursuivre l’application de la loi santé, notamment avec les groupements hospitaliers de territoire (GHT) ?

Créer les GHT était une bonne idée. Il faut poursuivre, car cela va nous permettre de mieux organiser les filières de soins, en faisant en sorte que les établissements ne soient pas en concurrence mais complémentaires les uns des autres. Aujourd’hui, il faut qu’ils se répartissent les tâches, regrouper les plateaux techniques plutôt que de les disperser.

Vous faites de la pertinence des soins une priorité, disant que 25 % des actes sont inutiles…

20, 25, 30 % d’actes non pertinents : les taux varient, mais interrogez n’importe quel médecin, il sait qu’un certain nombre sont inutiles, redondants, et pourtant facturés et remboursés. Nous ne pouvons plus nous le permettre. Des opérations chirurgicales ne devraient pas avoir lieu. Quand vous regardez les pratiques en cardiologie, vous voyez des différences entre certaines villes, entre certains départements, qui n’ont pas de sens. En 2012, à l’Institut national du cancer, nous avons analysé les prises en charge de cancers du sein et nous avons noté des pratiques très hétérogènes et problématiques.

Que proposez-vous ?

C’est une responsabilité collective, il faut mieux informer les patients et sensibiliser les professionnels de santé, qu’ils aient des guides de bonnes pratiques, et que la Haute Autorité de santé (HAS) définisse ce qui est pertinent ou pas. Je sais, c’est un travail à long terme, mais nous allons lancer des grands chantiers sur des pathologies de référence. La HAS donnera des indicateurs de qualité, et ensuite il s’agira d’embarquer professionnels de santé et malades autour de ces parcours de santé très efficients.

Un vœu pieux ?

Tout le monde arrive à ce constat, mais il y a un non-dit. L’assurance maladie a été construite à une période où les personnes avaient essentiellement des maladies aiguës ou des accidents, et ne vivaient pas très âgées. Notre système n’est pas adapté à une population vieillissante, qui a de multiples pathologies, nécessitant des prises en charge chroniques. On doit rééquilibrer l’activité vers ces parcours, où plusieurs professionnels se retrouvent et se coordonnent. Et d’ailleurs, nous allons avoir besoin de beaucoup plus de personnels non-médecins. Tout cela nécessite de repenser notre système de tarification.

Avez-vous le sentiment d’avoir réussi à réconcilier votre ministère avec le monde de la santé, tant le rapport était devenu tendu sous le précédent quinquennat ?

C’est vrai que j’avais face à moi des professionnels de tous bords très en attente et très tendus par le poids des années écoulées. Je connais leur métier, je suis à l’écoute. Mais je leur dis aussi ce que je pense et ce que l’intérêt général nous conduit à mettre en œuvre.

Leur avez-vous dit ce que vous pensez, par exemple sur le tiers payant ? Et quand sera-t-il généralisé ?

Nous avons pris une décision pragmatique. Le dispositif prévu par la loi n’était ni applicable ni faisable à très court terme. Un rapport me sera rendu le 31 mars pour un calendrier de faisabilité. Et surtout pour identifier les populations qui ont besoin en priorité du tiers payant. Car c’est mon objectif : que personne ne renonce aux soins pour des raisons d’avance de frais. Les jeunes, par exemple, y renoncent trop souvent. Ma politique, en tout cas, est de prendre pour modèle ce qui s’est passé avec les pharmaciens, qui ont réussi à mettre en place un outil fonctionnel, avec un tiers payant réalisé dans 99 % des cas, sans obligation légale. Quand la technique est au rendez-vous et qu’elle est simple, tout le monde l’adopte. J’ai bon espoir que les médecins fassent de même.

Quid du dossier médical partagé ?

Il existe, l’assurance maladie l’expérimente, et il va se déployer. L’outil est aujourd’hui facile, disponible sur smartphone. Et quand un outil est bien pensé, il se déploie.

Sur les vaccins, le combat est-il gagné à vos yeux ?

Il reste une méfiance qui court, mais les élus m’ont suivie au Parlement, et les médecins aussi, fortement. Ce n’est pour autant pas gagné. Il faut faire de la pédagogie, rendre confiance. Selon moi, c’est l’illustration d’un enjeu essentiel, au-delà du vaccin : redonner du crédit à la parole rationnelle, que le discours scientifique reprenne sa place dans la société. Lutter contre une forme d’obscurantisme. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles j’ai accepté ce poste.

La crise du Levothyrox vous a-t-elle surprise ?

Les crises, médiatiques notamment, sont régulières dans ce ministère. Celle-ci est le symptôme d’une défiance du public vis-à-vis des institutions, de la parole publique et du médicament. Elle aurait pu être évitée si nous avions déployé les bons moyens d’information pour atteindre les patients, en plus des médecins. Mais nous ne sommes pas dotés des bons outils. C’est d’ailleurs l’objet de la mission «Information et médicaments» que j’ai lancée. Nous aurons des propositions à la fin du printemps 2018. Désormais, les patients ont accès à cinq possibilités de traitement, j’espère que chacun a pu trouver la formule qui lui convient…

On vous sent très engagée dans la lutte contre le tabagisme, au point d’avoir été vertement critiquée quand vous avez mis en cause le cinéma ?

La prévention est un axe central de notre politique. Le tabac, ce sont plus de 20 milliards d’euros de dépenses pour l’assurance maladie. Oui, c’est un combat, car le tabac ne représente en rien une émancipation, le tabagisme est une maladie, et un fumeur sur deux en meurt. Je continue de penser que le cinéma français véhicule une image plutôt positive du tabac. Je ne veux rien interdire, mais je note que beaucoup de pays ont pris des recommandations sur le tabac et le cinéma, et on peut imaginer, comme aux États-Unis, une charte sans nuire à la liberté de chacun. 20 % des jeunes disent avoir commencé à fumer sous l’influence d’une vision positive du tabac, portée le plus souvent par le cinéma. J’ai aussi la protection de l’enfance dans mon ministère.

On vous présente, dans la presse, comme la caution de gauche du gouvernement…

Il ne vous a pas échappé que ce gouvernement veut dépasser les clivages. On me donne cette étiquette, mais le rôle du ministre des Solidarités et de la Santé est forcément de mener une politique de protection des gens. C’est le sens même de sa mission : je suis là pour protéger les gens, en particulier les populations vulnérables. Je suis personnellement touchée par cette vulnérabilité, c’est ce qui m’a animée comme médecin, et c’est ce qui m’anime aujourd’hui comme ministre. Mais il va aussi falloir prendre des décisions qui ne seront pas toutes faciles.

Liberation.fr

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  • 3 weeks later...
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Gynécologie, pédiatrie, psychiatrie... l’inquiétante fracture sanitaire

Editorial. Les Français ne sont pas égaux dans l’accès aux spécialistes libéraux. L’offre dans les grandes villes est sept à neuf fois supérieure à celle des communes isolées.

Le Monde | 27.12.2017 à 10h30 • Mis à jour le 27.12.2017 à 18h07

C’est devenu l’un des thèmes imposés des campagnes présidentielles. Au printemps, à nouveau, tous les candidats ont promis de s’attaquer au problème des « déserts médicaux ». Et pour cause : la pénurie de médecins généralistes ou de spécialistes libéraux ne cesse de s’étendre à de nouveaux pans du territoire. Si le nombre de généralistes diminue fortement, on n’a jamais compté autant de spécialistes en France. Mais tous ces praticiens sont de plus en plus concentrés dans les grandes villes et absents des zones périphériques.

Rendez-vous difficiles, voire impossibles, à obtenir dans un délai raisonnable, dépassements d’honoraires parfois prohibitifs : les Français ne sont pas égaux dans l’accès aux pédiatres, psychiatres, ophtalmologues ou gynécologues. Pour ces deux dernières spécialités, l’offre disponible dans les grands pôles urbains est sept à neuf fois supérieure à celle des communes isolées, relevait ainsi en 2016 une étude du ministère de la santé.

Aggravation attendue

Cette « fracture sanitaire » a été précisément diagnostiquée par l’UFC-Que choisir en 2016. L’association de consommateurs a calculé, par exemple, que, en quatre ans, près de six Français sur dix (59 %) ont connu une réduction du nombre de gynécologues accessibles à moins de quarante-cinq minutes de route. L’enquête que Le Monde publie aujourd’hui confirme ces inégalités d’accès aux spécialistes de la santé des femmes.

Cette situation pourrait continuer de s’aggraver dans les années à venir, certaines prévisions faisant état d’une diminution de 20 % entre 2012 et 2025 du nombre de pédiatres, ophtalmologues, gynécologues et psychiatres. Si l’on considère par ailleurs que le montant total des dépassements d’honoraires, toutes spécialités confondues, a atteint en 2016 le niveau record de 2,66 milliards d’euros, il faut se rendre à l’évidence et parler d’un échec français en matière de régulation des médecins libéraux.

Inefficacité de la « plupart des aides financières »

Les constats en ce sens s’accumulent. Le 29 novembre encore, la Cour des comptes dénonçait l’« aggravation des disparités territoriales » en matière d’accès aux soins, jugeant que « les politiques visant à corriger ces inégalités de répartition sont notoirement insuffisantes et coûteuses au regard des faibles résultats obtenus ». Quelques jours plus tard, le 13 décembre, le Conseil économique, social et environnemental (CESE) qualifiait à son tour d’« inefficaces » la « plupart des aides financières » à l’installation de médecins là où la pénurie est la plus criante.

Alors que faire ? Faut-il, comme le préconisent la Cour des comptes et le CESE, introduire un « conventionnement sélectif » des médecins en secteur 2 (à honoraires libres), comme c’est déjà le cas pour les infirmières, les sages-femmes libérales ou les kinésithérapeutes ? Faut-il instaurer des règles de plafonnement des dépassements d’honoraires autorisés, entraînant en cas de non-respect l’exclusion du conventionnement du professionnel de santé en cause ?

Ces pistes pourraient au moins être étudiées et débattues. Mais l’on sait que de telles solutions sont farouchement combattues par les syndicats de médecins. Et l’on n’ignore pas que les gouvernements, de gauche comme de droite, les ont toujours rejetées, comme tétanisés à l’idée d’engager un conflit avec les médecins sur le terrain explosif des dépassements d’honoraires abusifs. Faute de quoi la fracture sanitaire, décalque des fractures sociales et territoriales françaises, se creuse de façon toujours plus inquiétante.

 

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Le ‎28‎/‎12‎/‎2017 à 09:27, g4lly a dit :

Ces pistes pourraient au moins être étudiées et débattues. Mais l’on sait que de telles solutions sont farouchement combattues par les syndicats de médecins. Et l’on n’ignore pas que les gouvernements, de gauche comme de droite, les ont toujours rejetées, comme tétanisés à l’idée d’engager un conflit avec les médecins sur le terrain explosif des dépassements d’honoraires abusifs. Faute de quoi la fracture sanitaire, décalque des fractures sociales et territoriales françaises, se creuse de façon toujours plus inquiétante.

Quand les médecins deviennent une ressource rare, les effets sont rapides, particulièrement avec une population en augmentation et vieillissante. Et récupérer un niveau correct de personnels médicaux prend des années :

L’origine de la pénurie des médecins en France

http://www.atoute.org/n/article311.html

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On manque de médecins et ils sont mal répartis. On a tellement taillé dans le numerus clausus que les départs à la retraite ne sont pas remplacés. On peut parler des gynécologues (1200 sur toute la France, moins de 600 d'ici à 2025), des ophtalmologues, des dermatologues... de tous en fait. Le recours aux maisons médicales est un pis-aller dans les zones rurales et es zones urbaines ne sont pas davantage avantagées. On continue de "rationaliser" en fermant les hôpitaux et en établissant des "pôles régionaux" et ça ne marche pas plus qu'ailleurs (faire mieux avec moins, m'voyez ?) et les maisons de retraite sont un désastre.

Et ça coûte toujours plus cher aux patients.

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il y a 3 minutes, Kiriyama a dit :

Moi j'avais plutôt lu qu'on ne manquait pas de médecins en France, mais que c'est leur répartition qui posait problème.

Et un manque de généralistes et dans certaines spécialités.

Baisse des généralistes, petite augmentation des spécialistes, (les jeunes médecins préférant les secteurs plus lucratifs..) mais une population française en augmentation.

2016

https://www.mgfrance.org/index.php/actualite/profession/545-demographie-medicale-generaliste-en-baisse-specialistes-en-hausse

2014

https://www.mgfrance.org/index.php/actualite/profession/545-demographie-medicale-generaliste-en-baisse-specialistes-en-hausse

On compense partiellement par des médecins théoriquement en retraite mais toujours en activité (pour avoir subi quelque temps un pédiatre has been et pas loin de l'Alzheimer, c'est pas toujours formidable) et des personnels étrangers. La ressource des retraités finira par s'épuiser et les étrangers peuvent aller vers des pays plus lucratifs. Si l'augmentation du numerus clausus n'a pas l'effet escompté (30 ans de restrictions ne se combattent pas en 5 ans..),  on va probablement vers plus d'ennuis.

Nombre de médecins par habitant, en baisse depuis 2013~ (tableau à la fin)

http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/tend/FRA/fr/SH.MED.PHYS.ZS.html

 

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4 minutes ago, Benoitleg said:

Si l'augmentation du numerus clausus n'a pas l'effet escompté (30 ans de restrictions ne se combattent pas en 5 ans..),  on va probablement vers plus d'ennuis.

En fait c'est volontairement qu'on a réduit la population de médecin ... de maniere a réduire les dépenses de santé indemnisées ... sans que l'usager n'ai l'impression d’être puni par cette politique.

La logique politique c'était ... moins de médecin ... implique moins de soin indemnisé ... donc moins de dépenses de santé.

Et rien ne dit qu'on soit sorti de cette logique ... suffit de voir les propos du ministère de la santé.

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il y a 35 minutes, g4lly a dit :

En fait c'est volontairement qu'on a réduit la population de médecin ... de maniere a réduire les dépenses de santé indemnisées ... sans que l'usager n'ai l'impression d’être puni par cette politique.

La logique politique c'était ... moins de médecin ... implique moins de soin indemnisé ... donc moins de dépenses de santé.

Et rien ne dit qu'on soit sorti de cette logique ... suffit de voir les propos du ministère de la santé.

Le numerus clausus est fortement remonté (moyenne de 8500 formations/an jusque vers 1978, il repasse à 7000/an en 2006), mais le creux entre 1978 et 2006 va être long à combler, particulièrement avec une population en augmentation (1978, 55 millions ?, 2016, 67 millions). Comme il faut environ 10 ans pour former un médecin (->2006), on commence à voir les premiers effets sur les jeunes médecins. Mais, les nombreux médecins formés avant 1978 commencent à partir en retraite, ce qui pose des problèmes pour les stages des étudiants (cerise sur le gâteau) et produit ses effets actuellement.

On pille aussi gentiment les ressources médicales d'autres pays plus pauvres, qui les ont formé à prix d'or et ont généralement déjà assez de problèmes de santé publique par ailleurs.. Et ces médecins peuvent aussi partir vers d'autres pays plus rémunérateurs. Et les jeunes médecins français, qui ont plus l'habitude de bouger que leurs ainés, peuvent faire de même...

En bref, on est au milieu du gué

Modifié par Benoitleg
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Il y a 3 heures, g4lly a dit :

En fait c'est volontairement qu'on a réduit la population de médecin ... de maniere a réduire les dépenses de santé indemnisées ... sans que l'usager n'ai l'impression d’être puni par cette politique.

La logique politique c'était ... moins de médecin ... implique moins de soin indemnisé ... donc moins de dépenses de santé.

Et rien ne dit qu'on soit sorti de cette logique ... suffit de voir les propos du ministère de la santé.

C'est exactement cela : on a continué sur le discours lénifiant de l'égalité de l'accès aux soins mais dans la pratiquement on (le directeur de la CPAM) pour diminuer le nombre de médecins et notamment libéral :

Il ya eu le MICA : un plat de préretraite pour médecins libéraux, confortablement payés sous réserve d'arrêter prescrire en libéral.

Il y a 3 heures, Benoitleg a dit :

Mais, les nombreux médecins formés avant 1978 commencent à partir en retraite, ce qui pose des problèmes pour les stages des étudiants (cerise sur le gâteau) et produit ses effets actuellement.

Demomed : une thèse de médecine générale montrant qu'à Paris 38,7 % des médecins libéraux seront partis à la retraite entre 2013 et 2018

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  • 2 weeks later...
  • 2 weeks later...

Manque de moyens, absurdités… le personnel hospitalier se lâche avec #BalanceTonHosto

Avec le hashtag #BalanceTonHosto sur Twitter, les soignants pointent avec humour les incohérences et absurdités constatées dans leurss différents établissements. Des publications symptomatiques d'un hôpital rongé par le manque de moyens.

Derrière l'humour, une lassitude. En quelques jours, le hashtag #BalanceTonHosto est devenu le symbole du mal-être hospitalier. Sur Twitter, des centaines de publications de soignants dénoncent les dysfonctionnements des hôpitaux. A l'initiative : François, animateur d'une chaîne de vulgarisation médicale sous le nom de Primum Non Nocere sur Youtube et médecin hospitalier. D'abord sans prétention. "Bon, je tente le hashtag de l'humour. Balance les absurdités de ton hôpital. #BalanceTonHosto", a-t-il tweeté le 12 janvier dernier. Désormais devenue une sorte d'exutoire numérique pour tout un secteur d'activité, l'initiative a trouvé son public.

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Des situations drôles, d'autres tragiques

Sur le réseau social, des situations plus ubuesques les unes que les autres s'enchaînent. Il y a d'abord les problèmes de conception de certains établissements. Par exemple, un internaute dévoile qu'un "système de feux tricolores" a été mis en place à l'intérieur même de l'hôpital dans lequel il travaille. Pourquoi ? Certaines passerelles sont "trop étroite pour que deux brancards s'y croisent". La circulation doit donc être régulée. Dans le même temps, un autre soignant fait part de la présence d'un héliport impossible d'accès sur le toit de son lieu de travail. Aucun ascenseur n'ayant été construit…

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Pour François, interrogé sur France Inter ce mardi 23 janvier, c'est le signe d'un "manque de communication" entre "les gens qui utilisent les structures et ceux qui les pensent". C'est "cette déconnexion qui pose problème" et qui perturbe le travail des professionnels au quotidien selon le vidéaste.

Des situations qui ne prêtent pas toujours à sourire. Soit pour leur côté tragique : "Une dame est décédée hier à 15 heures, raconte une internaute. Elle n'a été transférée à la morgue que ce matin à 7 heures 30. Parce qu'on n'a pas de chambre réfrigérée."

Soit parce qu'elles mettent en lumière certaines difficultés, pour le personnel, dues au manque de moyens. "Bloc de cancérologie, 12 heures d'intervention" pour trois équipes de chirurgiens, raconte François sur Twitter. Puis, la climatisation s'arrête, et entraîne un malaise d'un des chirurgiens. Le personnel demande une intervention de techniciens qui ne viendra jamais. "Quand vous êtes sur la plage, il fait la même température et vous ne faites pas de malaise", leur rétorque-t-on au téléphone.

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"Depuis 10 ans, on demande des économies aux hôpitaux, explique à Marianne Thierry Amouroux du Syndicat national des professionnels infirmiers (SNPI). Et quand on veut économiser, on commence par réduire les services techniques chargés de l'entretien des infrastructures. Pas étonnant que ce genre de cas surviennent alors." Des cas de la sorte, il en existe beaucoup. Comme par exemple ces fuites d'eau constatées à cause d'une toiture vieillissante.

Conséquence des plans d'économies

Autre défaut pointé par les soignants : les effectifs trop resserrés. Entre 2015 et 2017, les différents syndicats hospitaliers, ont relevé 22.000 suppressions de postes dans toute la France pour effectuer 3 milliards d'euros d'économies. Alors, certains établissements utilisent les étudiants en stage pour combler le manque de personnel. "La direction demande aux services de prêter leurs étudiants infirmiers à la médecine, témoigne Merlin sur Twitter. Cela évite de salarier un aide-soignant diplômé." Il y a "pire", lui répond Anaïs, étudiante infirmière, à qui l'on a demandé de faire un "week-end complet" comme aide-soignante "après 5 jours consécutifs de stage. […] Soit 7 jours sans repos", dit-elle.

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"Il est monnaie courante, désormais, de voir des étudiants, des débutants donc, être réquisitionnés pour effectuer des soins comme s'ils étaient titulaires, constate Thierry Amouroux. C'est dangereux, ils ne sont pas qualifiés et ne sont pas toujours encadrés." Une pratique de plus en plus assumée, selon lui : "certains établissements acceptent des stagiaires dans ce seul but et ne s'en cachent pas."

Même si le créateur du hashtag nie toute velléité politique, y préférant simplement "l'humour", il semble que le slogan "balance ton hosto" ait dépassé ce simple cadre. "Il symbolise parfaitement le sentiment de désillusion que connaît chaque soignant. On ne s'engage pas pour servir une 'usine à soins', qui plus est défaillante", explique le syndicaliste. Mais est-ce simplement un moyen de se défouler ou servira-t-il de point de départ à une grogne générale du personnel de santé ?

Marianne

 

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"Une main au cul, ça détend" : le témoignage hallucinant d'un médecin sur le harcèlement

Un reportage diffusé ce mercredi 25 septembre dans la matinale d'Europe 1 a rappelé que même dans les milieux professionnels les plus prestigieux, le sexisme le plus grossier et les comportements de harcèlement sexuel envers les femmes ont de beaux jours devant eux…

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C'est en entendant ce genre de séquence qu'on réalise le chemin qu'il reste à parcourir… Ce mercredi 25 octobre, Europe 1 a diffusé un reportage sur le harcèlement sexuel réalisé dans le milieu médical. Passé l'habituel - hélas ! - témoignage de Laura, sage-femme victime au quotidien "de blagues grivoises et de gestes déplacés", ainsi que d'une "omerta" sur le sujet, la journaliste explique que le phénomène est "le fait de toutes les catégories de soignants".

Illustrant ce propos, s'ensuit le témoignage proprement hallucinant d'un médecin "d'une quarantaine d'années qui travaille dans un hôpital parisien". Lequel assume parfaitement l'ambiance détestable instaurée par les hommes dans son service : "Je vous dis franchement, oui, des fois on met la main au cul comme ça", commence-t-il, avant d'ajouter non sans fierté : "Si c'est par exemple une jeune médecin qui débarque, l'expression 'un gros cul'… on peut lui dire quoi, 'on peut s'en servir pour poser nos pintes de bières', par exemple !". Rire du docteur, qui enchaîne encore : "Tous les jours, à tout moment de la journée ou de la nuit, oui, c'est tout le temps".

Mais cet esprit fin a-t-il seulement conscience de ce qu'il décrit ? La levée du silence ces derniers jours, autour par exemple du hashtag #BalanceTonPorc, ne l'a-t-elle pas ébranlé ? Réponse : "Ça non, ça pour moi c'est pas du harcèlement, ça fait rire tout le monde, ça détend tout le monde, c'est un peu notre dérision et notre échappatoire". Le médecin, qui a fait de longues années d'études, est tout de même conscient que les comportements décrits tombent sous le coup de la loi : "Effectivement, si on prend la loi, mettre la main au cul d'une collègue, oui, elle pourrait porter plainte contre celui qui lui a fait, c'est vrai".

Si on prend la loi. Et si on prend une éducation élémentaire ?

Le reportage d'Europe 1, à écouter ici

Marianne

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T2A : à l'hôpital public, une situation "intenable" pour les soignants

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La souffrance du personnel dans les hôpitaux publics s'est récemment invitée dans la campagne présidentielle. Le sociologue Frédéric Pierru et le diabétologue André Grimaldi reviennent pour Marianne sur l'une des causes du problème : la mise en place de la tarification à l’activité (T2A) depuis 2004.

Le constat est unanime. Les conditions de travail des soignants dans les hôpitaux publics français n’ont cessé de se détériorer. Le suicide par défenestration d'un infirmier de l'hôpital parisien Georges-Pompidou sur son lieu de travail l'a une nouvelle fois démontré, début février, en pleine campagne électorale. En cause, le fonctionnement de notre système de santé et notamment la mise en place, à partir de 2004, d’un nouveau mode de financement de l'hôpital public : la tarification à l’activité (T2A), à laquelle se sont ajoutées les mesures d’économies successives et la baisse des tarifs. Une situation "intenable" pour le sociologue Frédéric Pierru et le diabétologue André Grimaldi, tous les deux membres du mouvement de défense de l'hôpital public. Entretien.

Marianne : Quel bilan dressez-vous la tarification à l’activité (T2A) ?

Frédéric Pierru : L’adoption en 2004 de la tarification à l’activité est la réforme la plus structurante du secteur hospitalier depuis 30 ans. Elle a considérablement changé la prise en charge. On est en effet allé vers l’industrialisation de la médecine hospitalière ; la T2A ayant été le principal levier de l’augmentation de la production. Mais là où c’est particulièrement pernicieux, c’est qu’au même moment, on a renforcé à l’hôpital la contrainte budgétaire, autrement dit les mesures d’économies. On a donc augmenté la productivité des personnels sauf qu’en parallèle, le recrutement d’effectifs n’a pas suivi. Chaque année, le gouvernement disait de surcroît : comme vous avez vraiment multiplié votre activité, on vous baisse les tarifs pour rester dans l'enveloppe.

André Grimaldi : Que font par conséquent les directeurs d’hôpitaux ? D'abord, ils compriment les dépenses de personnel (qui représentent 65% des dépenses). Ensuite, ils augmentent l’activité. Les malades restent par conséquent hospitalisés le moins longtemps possible, parce qu’il faut faire du chiffre. Forcément, au détriment de la qualité. Cela a mis le personnel dans des positions intenables.

Tout passe aujourd’hui à l’hôpital par le prisme de la rentabilité.

Comment fonctionne la T2A ?

Frédéric Pierru : Dès qu’un patient entre à l’hôpital, il est classé selon sa pathologie, dans ce qu’on appelle un GHM (groupe homogène de malades). Il est ainsi rangé dans une catégorie à laquelle on a attribué un tarif (ce tarif est le même pour tous les hôpitaux et résulte d’un calcul statistique sur une trentaine d’hôpitaux-témoins : il s’agit d’un coût moyen représenté par les catégories/types de séjour dans ces trente établissements). Résultat : on a créé une espèce de pseudo-marché. Avant la T2A, les hôpitaux étaient automatiquement financés par une dotation globale. Quelle que soit leur activité, ils recevaient chaque année la même somme augmentée d’un certain pourcentage, ce qu’on appelait le taux directeur. Cela avait des défauts aussi mais là, on finançait des structures et pas l’activité. Clairement, les établissements hospitaliers, à compter de 2008 - parce que c’est monté progressivement en charge -, ont eu intérêt à faire de l’acte pour faire rentrer des recettes. C’est-à-dire qu’on disait aux établissements "faites de l’activité mais limitez-vous à l’enveloppe allouée". Par quoi cela s’est-il traduit ? Par la baisse des tarifs.

André Grimaldi : Tout passe par conséquent aujourd’hui à l’hôpital par le prisme de la rentabilité.

Quelles conséquences a eues cette politique sur le personnel ?

Frédéric Pierru : Les personnels administratifs puis les soignants ont été les premiers à faire les frais de cette politique. Parce que si vous ne faites pas assez d’activité, on vous retire des postes, on vous retire des lits. C’est une logique de business plan, on vous met des moyens là où il y a de l’activité. C’est vraiment une vision de l’hôpital-usine : un hôpital performant pour la T2A, c’est un hôpital pensé pour produire des soins à flux tendus. La T2A a de ce fait beaucoup heurté les équipes soignantes en ce qu’elle a conduit à donner un prix au malade. Cela a induit le personnel à voir le patient non plus comme une personne avec qui vous nouez une relation thérapeutique, mais comme une recette. Du côté des équipes, cela a contribué à la perte de sens du travail. Les technos au ministère ne comprennent pas que cela heurte profondément l’éthique des soignants de donner une valeur économique à des patients.

C’est vraiment une vision de l’hôpital-usine.

André Grimaldi : Les conséquences sont multiples. Pour les soignants par exemple, la continuité des soins a disparu. On ne parle désormais que de polyvalence. En tant que patient, si vous êtes hospitalisé une semaine, vous risquez de voir troisinfirmières différentes. Il n’y a plus d’équipes stables. La formation aussi a disparu, par manque de personnel. Pour bien mettre en place cette politique, on a par ailleurs cassé les équipes : les services n’existent plus. Les médecins n’ont plus leur mot à dire quant aux missions confiées à leur équipe. Avant, vous étiez chef de service, vous pouviez encore dire "non, ça ne se passe pas comme ça". Là, c’est l’administration qui décide. Cela cause une désorganisation majeure : qui parle au patient, aux familles ? Comment on organise la sortie ? La cadre infirmier ne connaît plus les patients, ni les familles. En parallèle, la bureaucratie a, à l’inverse, augmenté. Les soignants passent une grande partie de leur temps à faire les transmissions (les rapports sur l’état du patient à la fin de leur service, ndlr). On a mis l’hôpital dans une logique commerciale avec en plus une inflation bureaucratique, ce qui veut dire qu’on a l’inconvénient des deux.

Que préconisez-vous quant à la T2A?

Frédéric Pierru et André Grimaldi : Il faudrait diversifier les sources de financement de l’hôpital. La « T2A » pour les actes purement techniques. « Le prix à la journée » est plus adapté au soin palliatif. La « dotation gobale » pour les maladies chroniques…

Marianne

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Pour un management humaniste à l'hôpital et dans les services de santé

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Le médiateur national missionné au lendemain du suicide d'un neurochirurgien, au CHU de Grenoble, vient de rendre son rapport. Le corps du praticien, âgé de 36 ans, avait été retrouvé dans un bloc opératoire, le 2 novembre 2017. Dans ces douze pages rendues publiques le 8 janvier, Édouard Couty pointe des « défauts » de gouvernance au sein de l'établissement. « Le style de management, qui maintient de manière permanente une certaine pression sur les équipes et qui priorise le résultat […] doit s'infléchir », énonce-t-il

Son enquête fait écho aux très nombreux témoignages sur la souffrance au travail des soignants et agents exerçant à l'hôpital. Et plus largement, du personnel de santé.

Si notre système de santé figure encore parmi les meilleurs au monde, tout n’est pas rose au sein de nos services et établissements de santé : urgences saturées, maisons de retraite hors de prix, personnel épuisé, malades maltraités…

Des voix se font entendre pour réclamer un management plus humaniste, comme celle de Guillaume Gorincour, professeur de médecine à l'université Aix-Marseille, sur The Conversation. Il est légitime de se demander si « humanisme » et « management » sont réellement compatibles dans les services de santé actuels . Et si la réponse devait être positive, comment mettre en œuvre sans tarder, alors, un management humaniste.

Les services de santé, un bien commun

Les services de santé ont trois points communs qui, tous, plaident en faveur d’un management humaniste. D'abord, ces services ont une mission à accomplir, profondément humaniste, fondée sur la considération des services de santé comme un bien commun. Nous consacrons environ 11 % de notre PIB à la santé et son financement est public à 80 %. Dans un tel contexte, la mission même des services de santé repose sur l’humanisme car elle est conditionnée par la solidarité nationale.

Si nous voulons conserver ce modèle, nous gagnerions à considérer les services de santé comme un bien commun, c’est-à-dire qui appartient à tous. Cela implique qu'il fasse l’objet d’une délibération collective permanente, condition à une plus grande responsabilité de chacun et à des choix éclairés, notamment en temps de crise. La démocratie sanitaire, initiée en 2002, est un premier pas vers cette conception. Elle met en effet en avant le droit des citoyens à débattre des orientations politiques concernant les services de santé.

Deuxième point commun à nos services de santé : trop peu de responsabilités confiées aux individus et un décloisonnement insuffisant entre les services . Ces difficultés tiennent à l’excès de bureaucratie et à une organisation découpée par activités : le bureau des entrées, la radiologie,… Elles rendent les services de santé peu compatibles avec un management centré sur les Hommes. Là où l’équipe devrait s’adapter aux besoins du patient, c’est le patient qui s’adapte aux contraintes de l’organisation, en se déplaçant de service en service.

L’organisation bureaucratique ne facilite pas non plus la prise d’initiatives et la créativité des professionnels. En effet, leur activité est guidée par des règles, au détriment de l’initiative propre et de la confiance réciproque. Les normes ne peuvent pas être remises en question car elles sont imposées par la sécurité des patients et la nécessaire transparence du fonctionnement de l'établissement. D’où le besoin de trouver des solutions permettant une meilleure agilité, indispensable dans l'environnement incertain et changeant que nous connaissons.

L'impératif de bientraitance à l'égard des patients

Le troisième point commun entre tous les services de santé relève de l'éthique. Il s'agit d'un impératif de bientraitance à l’égard des publics accueillis. Les malades et les résidents sont en effet des personnes à part entière, et ne doivent pas devenir des objets de soins. Le mouvement récent d'émancipation des malades, ou empowerment, va dans ce sens. L’empowerment les amène à ne pas se sentir dépendants du corps médical ou soignant. Il encourage toute action permettant l’accroissement de la capacité des individus à faire des choix et à transformer ceux-ci en actions ayant un impact sur leur santé.

Autre point à souligner : si des comportements inappropriés de professionnels vis à vis de patients sont volontiers médiatisés, la maltraitance résulte plus souvent de l’organisation en elle-même. Des plateaux-repas inadaptés aux personnes âgées, par exemple, entraînent leur dénutrition. Bientraitance et empowerment sont les deux facettes d’une même vertu attendue de la part des organisations de santé : l’altruisme.

Le même raisonnement s'applique pour les professionnels de la santé. Être aide-soignant ne se résume pas à enchaîner des tâches réglementées, comme un management désincarné pourrait le laisser penser. Le métier consiste plutôt en un ensemble enchevêtré de compétences, de qualités, de talents et de valeurs. Nous ne pouvons pas réduire un professionnel à sa fiche de poste sans lui retirer toute responsabilité individuelle. Celle-ci disparaît alors au profit d’une responsabilité professionnelle réductrice qui autorise à dire, en guise de réponse à un dysfonctionnement : « ce n’était pas dans la procédure ».

Le manque d’humanisme coûte cher aux services de santé : Evalué entre 10 000 et 30 000 euros de coûts cachés par an et par personne salariée, il correspond à des coûts liés à l’absentéisme, aux accidents du travail, au turn-over du personnel, mais également à la sous productivité et aux défauts de qualité, selon l'ouvrage de Henri Savall et Véronique Zardet paru en 2015, Maîtriser les coûts et les performances cachées). Cela a naturellement des conséquences sur la qualité de la prise en charge des patients ou des résidents, comme montré dans les travaux que j'ai publiés en 2002 et 2013.

Un nouveau mode de gouvernance, le management des connaissances

Comment redonner aux services de santé une meilleure agilité et une plus grande transversalité ? Des organisations notamment canadiennes, américaines, mais également japonaises, explorent de manière fructueuse un mode de gouvernance différent, le management des connaissances.

Le management des connaissances consiste à développer des pratiques permettant d’identifier, capter, partager, accroître et utiliser à bon escient des connaissances présentes dans l’organisation, comme l'expliquait dès 1994 le professeur de management américain Thomas Davenport). Les « connaissances » font référence à l’état des savoirs techniques et scientifiques, mais également aux différentes expériences vécues par les professionnels, à leurs observations et à leurs pratiques. Cette définition des connaissances est profondément humaniste, puisque celles-ci ne peuvent exister que par les actions humaines.

De nombreuses recherches ont montré que le management des connaissances améliore la productivité, la qualité et la performance des organisations. En effet, il permet une meilleure adaptation aux changements de l’environnement, comme l'a montré dès 1996 le professeur néerlandais de management Henk Voderba).

Inclure « l'expérience patient »

Pourrait-on appliquer ce mode de management aux hôpitaux et aux services de santé en France ? Pour rendre possible une telle gouvernance, il faut réunir trois conditions, comme l'affirment les chercheurs japonais Ikujirō Nonaka et Hirotaka Takeuchi dans leur ouvrage paru en 1995 The Knowledge-creating Company.

Il faut d'abord instaurer dans l'établissement un contexte favorable à la création, au partage et à l’utilisation des connaissances. Cela peut passer par exemple par la programmation de temps qui sont seulement indirectement productifs. Ainsi les professionnels se rencontrent, connaissent mieux leurs contraintes respectives, échangent et créent ensemble sans avoir peur de se tromper.

Ensuite, il faut transformer des connaissances tacites en connaissances explicites. L’« expérience patient » en est un exemple. Elle suppose qu’une équipe transdisciplinaire se concentre sur les besoins, les attentes et le ressenti d’un patient. Ensuite, cette équipe les analyse pour pouvoir adapter le parcours de soins en conséquence. Le patient, avec ses connaissances, fait partie intégrante de l’équipe transdisciplinaire, participant ainsi au mouvement de décloisonnement de l'hôpital ou du centre de soins.

Enfin, il faut disposer de certaines ressources tangibles mais aussi intangibles au sein de l'établissement. La confiance, par exemple, est une ressource intangible qui résulte du processus de création de connaissances. Elle est également une condition indispensable à la mise en œuvre de ce même processus.

Manager les connaissances est un projet humaniste, en ce sens qu'il part systématiquement des professionnels exerçant dans l'établissement et des patients ou résidents accueillis. Néanmoins, il ne faudrait pas croire que ce mode de management est une recette miracle garantissant la performance. D’autres facteurs interviennent. Citons par exemple la capacité de l’établissement à construire une vision partagée des valeurs. Celles-ci vont guider sa stratégie, l'aider à percevoir son environnement pour anticiper les dysfonctionnements et du même coup, réduire les gaspillages de ressources.

Marianne

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Il est un endroit ou, comme dans le milieu hospitalier et le secteur du soin, la logique gestionnaire fait des ravages ; la psychiatrie.

Il y a belle lurette que des dizaines de milliers de lits ont été bazardé par services entiers  (et ce dans un silence implacable), bien avant ce qui sévit depuis une dizaine d’année avec l’AT2 (3, 4 ...ect). La France, dans le domaine de la psychiatrie, n’est pas montée dans le train emprunté par d’autres nations (le Canada, la Suisse, la Belgique, le Luxembourg ...ect), choisissant ainsi d’en faire le parent pauvre de son système de santé.

On parle assez souvent, maintenant, de désert médical et d’un maillage territorial. Si vous saviez ce que représente réellement la couverture du territoire National en psy... Elle n’existe pas.

1-      Quelques CMP (centre médico psychologiques) tiennent lieu de « référencement » géographiques, avec pour dénominateur commun l’illogisme territorial et parfois une certaine  perte de compétence. Les CMP qui, d’ailleurs, ont pour préoccupation majeure (et je les comprends) de pouvoir intégrer un psychiatre dans leur dispositif ( ?) ... Combat qui parfois ne trouve pas d’issue.

2-      Les structures ou hôpitaux psychiatriques voient fondre leurs lits « ouverts » un peu plus chaque année. Seule l’extrême urgence des pathologies ne fait l’objet d’une attention réelle des autorités de tutelle directe et des financeurs. Les équipes sont dans le rouge en permanence. Il y a aussi belle lurette qu’elles font preuve d’un don de soi quotidien dans l’exercice de leur pratique professionnelle avec un épuisement professionnel très (trop) présent. Oserai-je parler ici d’attrition ?

3-      Dans le domaine des compétences, une récente refonte de la spécialité d’Aide Médico Psychologique a été convertie par « raison d’état » dans une spécialité commune avec l’accompagnement à domicile et l’inclusion scolaire ( ?). Cette réforme a donc autorisé la création d’une spécialité complètement inadaptée au secteur médical social en général, et à la psychiatrie en particulier. A l’heure actuelle, trois promotions sont déjà sortie des IRTS régionaux. Il est encore temps de faire marche arrière, mais il y a grosse urgence en la matière.

Ce qui est pratique en psy, c’est le silence. Pas de sang, pas de bruit (la camisole chimique est là) et pas d’esclandre. La psy c’est glauque, ça n’est pas porteur et surtout les familles portent leur fardeau tout seul, sans bruit. Le relais que sont les médias est inexistant. Soyons positif, la société a créé les GEM (groupement d’entraide mutuel), qui est une forme de réponse à leur souffrance, permettant ainsi d’alléger ce qu’elles vivent. Mais on est loin, très très loin, de ce que peut apporter une nation en 2018 comme éléments de réponses à des familles dont un membre souffre de maladie mentale. Quoique, pour être franc, actuellement l’autisme fait un peu plus écho dans notre société.

Mais alors la déficience intellectuelle et surtout le handicap psychique... au secours.

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Il y a 23 heures, max a dit :

On parle assez souvent, maintenant, de désert médical et d’un maillage territorial. Si vous saviez ce que représente réellement la couverture du territoire National en psy... Elle n’existe pas.

Avant la réforme de la spécialisation médicale de 1984 qui a rendu la spécialisation dépendante de la réussite du concours d'internat, il suffisait de prendre une inscription en certificat de spécialité ou CES pour pouvoir se spécialiser.

En ce temps, la Psychiatrie était la spécialité de loin la plus nombreuse.

Avec le nouveau concours la filière de psychiatrie ne formait qu'une fraction des psychiatres formés auparavant.

Vu que dans un premier temps le concours s'est surtout attaché à rééquilibrer pour augmenter le nombre de généralistes.

Mais toutes ces manœuvres se sont faites sur un fond de diminution du nombre de médecins formés de 8000 nv à 3500 par an...

D'où le résultat actuel de la déshérence des soins psychiatriques.

A cela s'ajoute le caractère crucial du langage qui fait que l'apport de médecins à  diplômes étranger bouche moins aisément le trou qu'en chirurgie, car il n'y a pas trop besoin de parler bien français pour tenir un bistouri mais pour comprendre les subtilités de la souffrance morale d'autrui.

Certes les CMP compensent "par le bas" en mettant des infirmiers psy à l'accueil mais, bon,... C'est pas pareil

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Quand la Sécu fournit aux entreprises les motifs d'arrêt maladie de leurs salariés

La Sécu dévoile qu'elle teste actuellement une nouvelle pratique : divulguer à certaines entreprises les motifs d'arrêts de travail pour maladie de leurs salariés. Et elle affiche de nobles raisons pour cela…

Y aurait-il des pompiers pyromanes à la Sécu ? Dans une interview accordée à L’Express ce mercredi 24 janvier, un dirigeant de la Caisse nationale de l’Assurance maladie (Cnam) explique que celle-ci expérimente actuellement une nouveauté : la fourniture aux entreprises (cinq pour le moment, signale la Cnam dans un communiqué de presse)… des motifs d'arrêts de travail de ses salariés. Et ce cadre n’est pas n’importe qui : il s’agit du chef du département des « services aux assurés », Laurent Bailly. Dont la fonction est donc d'agir dans l’intérêt des usagers.

Cette troublante initiative part d’une bonne intention, argue Laurent Bailly : il s’agit de « challenger » les entreprises, comprendre les piquer au vif, en les mettant face aux statistiques d’arrêts de travail de leurs salariés. Ce, afin de les pousser à remettre en question certaines pratiques internes, en vue de faire baisser le taux d’absentéisme et les risques de troubles psycho-sociaux chez les employés. La Sécu va particulièrement loin, en soumettant à ces entreprises le coût de ces absences, développe même son cadre : « Pour encourager la prise de conscience, nous convertissons les absences en coût direct (valeur des salaires versés) et en coûts indirects (nous renvoyons à des études ayant calculé que ceux-ci atteignent un à quatre fois les coûts directs). »

Laurent Bailly décrit aussi comment la Sécu expérimente un programme de divulgation aux entreprises des motifs d’absence de leur salarié arrêtés pour maladie. Qu'elle recoupe, en cas de besoin, avec une méthode digne d'un conte d’Orwell : « En cas de contrôle de l'assuré, le motif de l'arrêt est codifié, nous disposons donc de l'information. En l'absence de contrôle, nous parvenons à reconstituer la pathologie à partir des consultations et des remboursements de médicaments. Par exemple, si le salarié a vu un psychiatre et pris des antidépresseurs, on peut en conclure qu'il a été arrêté pour dépression. Ce sont des algorithmes qui font le travail. »

Si ces informations peuvent en effet jouer un rôle d'alerte au sein des entreprises, pas la peine d’être expert en relations de travail pour imaginer qu’elles pourraient aussi servir à mettre davantage de pression aux salariés malades. Une perspective pas du tout envisagée par le cadre de la Sécu, qui insiste sur l’anonymat des données, condition de la légalité du dispositif : « On s'assure qu'il n'est pas possible, même de manière indirecte, de tracer les personnes. Par ailleurs, nous nous focalisons uniquement sur les établissements de plus de deux cent salariés. Dans les plus petites sociétés, l'employeur pourrait trop facilement établir un lien évident avec tel ou tel collaborateur. »

Pour l’heure, la Sécu affirme ne pas transmettre pas toutes ses données aux entreprises. Elle cible « uniquement les arrêts pour troubles musculo-squelettiques (TMS), les lombalgies et ceux liés aux risques psychosociaux (RPS) ». Ouf ! Jusqu’à présent, « cinq entreprises ont été visitées, à Amiens, Bourg en Bresse, Marseille, Grenoble et l'une sur la Côte d'opale », énumère Laurent Bailly. Une quarantaine de visites du même type sont prévues en 2018.

Marianne

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Il y a 21 heures, BPCs a dit :

Avant la réforme de la spécialisation médicale de 1984 qui a rendu la spécialisation dépendante de la réussite du concours d'internat, il suffisait de prendre une inscription en certificat de spécialité ou CES pour pouvoir se spécialiser.

En ce temps, la Psychiatrie était la spécialité de loin la plus nombreuse.

Avec le nouveau concours la filière de psychiatrie ne formait qu'une fraction des psychiatres formés auparavant.

Vu que dans un premier temps le concours s'est surtout attaché à rééquilibrer pour augmenter le nombre de généralistes.

Mais toutes ces manœuvres se sont faites sur un fond de diminution du nombre de médecins formés de 8000 nv à 3500 par an...

D'où le résultat actuel de la déshérence des soins psychiatriques.

A cela s'ajoute le caractère crucial du langage qui fait que l'apport de médecins à  diplômes étranger bouche moins aisément le trou qu'en chirurgie, car il n'y a pas trop besoin de parler bien français pour tenir un bistouri mais pour comprendre les subtilités de la souffrance morale d'autrui.

Certes les CMP compensent "par le bas" en mettant des infirmiers psy à l'accueil mais, bon,... C'est pas pareil

Yep, d'autant que la Spé' Psy n'est plus proposé en IFSI depuis .....8 ans. Donc mème le corps infirmier n'est plus doté de cette compétence. La camisole chimique je vous dis, la camisole chimique ( mais sans contention, hein, attention à la bien-traitance).

Sur le registre des médecins diplômés à l'étranger, force est de constater actuellement une réalité terrain fortement orienté Roumanie. Barrière des langues, quand tu nous tiens.

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