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https://www.defense.gouv.fr/operations/actualites2/fanc-deploiement-d-un-gardian-aux-fidji-dans-le-cadre-d-un-echange-bilateral

Du 7 au 11 février 2022, les Forces armées en Nouvelle-Calédonie (FANC) ont déployé un Falcon 200-Gardian aux Fidji dans le cadre d’un échange bilatéral couplé à une alerte Search and Rescue (SAR).

Lors d’une mission de surveillance des pêches dans la zone économique exclusive fidjienne, l’équipage a démontré ses capacités opérationnelles en présence de M. Semi Koroilavesau, ministre des Pêches fidjien et de M. François-Xavier Léger, ambassadeur de France aux Fidji.

Après deux ans d’interruption des échanges entre les FANC et les Fidji en raison de la COVID-19, ce déploiement signe la reprise de la coopération de sécurité et de défense, dans un domaine qui figure parmi les enjeux prioritaires des pays insulaires du Pacifique.

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  • 1 month later...

edit: maj 30mars:

(post initial FT, 24mars):

Pékin se rapproche d'un pacte de sécurité qui autoriserait la présence de troupes chinoises dans les îles Salomon. 

Une fuite d'un accord de coopération en matière de sécurité a révélé que les îles Salomon pourraient autoriser le déploiement de soldats et de policiers chinois dans la nation du Pacifique, qui pourrait également réapprovisionner les navires de l'Armée populaire de libération.

Le projet d'accord, qui a fait l'objet d'une fuite jeudi et que deux personnes ayant une connaissance directe du document ont qualifié d'authentique, permettra à la Chine de prendre pied militairement dans l'océan Pacifique et d'inquiéter les États-Unis et leurs alliés.

L'accord comprend des clauses selon lesquelles les navires de l'APL seront protégés par du personnel de sécurité chinois lorsqu'ils accosteront dans les îles Salomon. Les forces chinoises pourraient également être appelées à contrôler les "troubles sociaux" dans le pays et à protéger le personnel et les projets chinois.

L'année dernière, la Chine a envoyé 10 officiers de police aux îles Salomon après des émeutes dans la capitale Honiara, remettant en question le rôle traditionnel de l'Australie en tant que fournisseur d'assistance en matière de sécurité dans ce pays instable.

Rory Medcalf, directeur du National Security College de l'Australian National University, a qualifié le projet de document de symptomatique du "colonialisme de la Ceinture et de la Route, l'empire indo-pacifique de la Chine".

Karen Galokale, secrétaire permanente du ministère de la police, de la sécurité nationale et des services correctionnels des îles Salomon, a déclaré à Reuters que l'accord militaire serait envoyé au cabinet de la nation insulaire pour discussion.

Le projet a été divulgué par un assistant de Daniel Suidani, premier ministre de Malaita, la province la plus peuplée des îles Salomon, qui a vivement critiqué la décision du Premier ministre Manasseh Sogavare de changer les relations diplomatiques de Taïwan à la Chine en 2019.

Selon les analystes de la sécurité, le projet suggère que la marine chinoise pourrait se voir accorder une présence permanente dans le Pacifique Sud, une zone d'intérêt stratégique croissant pour Pékin, où sa présence militaire croissante est observée avec inquiétude par les États-Unis, l'Australie et la Nouvelle-Zélande.

Les États-Unis ont déclaré en février qu'ils ouvriraient une ambassade dans les îles Salomon dans le cadre de leur campagne visant à contrer l'influence chinoise dans le Pacifique, tandis que l'Australie a accru son activité économique dans la région ces derniers mois, notamment dans la nation insulaire de Nauru où elle a accepté de financer un nouvel aéroport.

Un porte-parole du gouvernement australien a déclaré jeudi que "les membres de la famille du Pacifique sont les mieux placés pour répondre aux situations affectant la sécurité régionale du Pacifique" suite à la fuite du projet d'accord. "Nous serions préoccupés par toute action qui déstabilise la sécurité de notre région".

L'Australie a rendu la Chine furieuse en septembre de l'année dernière lorsqu'elle a formé un partenariat militaire connu sous le nom d'Aukus pour construire des sous-marins nucléaires avec les États-Unis et le Royaume-Uni. Le pacte a été conçu pour contrer l'affirmation militaire de Pékin dans la région Asie-Pacifique.

https://www.ft.com/content/0a214ac0-01ba-4496-96d6-3279fd26d0ff

(Paywall)

Modifié par fraisedesbois
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C'est presque inquiétant pour le coup.

L'article implique que c'est une réaction à AUKUS ? Ça fait un peu prophétie auto réalisatrice je trouve du coup. L'Australie avait peur que l'influence de la Chine augmente dans la zone, et s'allie encore plus avec les USA pour leur protection, ce qui pousse les autres nations de la zone à se sentir abandonnées par l'Australie (qui semble ne pas chercher pas le dialogue avec ses voisins ni à résoudre les problèmes internationaux avec les autres acteurs) et les amènent à se rapprocher de l'autre acteur majeur perçu dans la zone : la Chine...

Ou ai-je mal compris ?

Modifié par SLT
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9 minutes ago, fraisedesbois said:

Belle claque pour l’AUKUS: la PLAN à Guadalcanal, ouch!

Plus besoin de SSN d'un coup ...

... et dans  trois mois l'Australie envahit les Salomons en expliquant qu'il est insoutenable d'avoir un ennemi à ses portes :bloblaugh:

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il y a 16 minutes, g4lly a dit :

Plus besoin de SSN d'un coup ...

... et dans  trois mois l'Australie envahit les Salomons en expliquant qu'il est insoutenable d'avoir un ennemi à ses portes :bloblaugh:

C’est chaud:

:mechantc:
(d’après un post de @ARMEN56 (marine australienne), c’est précisément côte Est que les aussies ont prévu de construire leur base sna…)

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il y a 8 minutes, fraisedesbois a dit :

(d’après un post de @ARMEN56 (marine australienne), c’est précisément côte Est que les aussies ont prévu de construire leur base sna…)

Il y a la Grande Barrière de Corail entre la côte et la haute mer...  comme une sorte de mer intérieure entre la Grande Barrière et la côte 

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Il y a 2 heures, SLT a dit :

C'est presque inquiétant pour le coup.

L'article implique que c'est une réaction à AUKUS ? Ça fait un peu prophétie auto réalisatrice je trouve du coup. L'Australie avait peur que l'influence de la Chine augmente dans la zone, et s'allie encore plus avec les USA pour leur protection, ce qui pousse les autres nations de la zone à se sentir abandonnées par l'Australie (qui semble ne pas chercher pas le dialogue avec ses voisins ni à résoudre les problèmes internationaux avec les autres acteurs) et les amènent à se rapprocher de l'autre acteur majeur perçu dans la zone : la Chine...

Ou ai-je mal compris ?

Je ne sais si c’est lié à l’aukus.

Les Salomon (ie: le gvt de Manasseh Sogavare, 1er ministre) se rapproche de Pékin depuis 2019 (cf. les messages de @Wallaby page précédente).

La continuation tranquille du collier de perles, quoi. Aukus, prétexte bidon amha.

il y a 18 minutes, Fusilier a dit :

Il y a la Grande Barrière de Corail entre la côte et la haute mer...  comme une sorte de mer intérieure entre la Grande Barrière et la côte 

Cet accord rapproche aussi beaucoup la PLAN de la NC!

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il y a 17 minutes, fraisedesbois a dit :

Cet accord rapproche aussi beaucoup la PLAN de la NC!

Oui, la NC servait de base arrière lors des opérations dans les Salomon... 

@fraisedesbois ceci dit, c'est loin d'être gagné pour les chinois. J'avais un vague souvenir que le rapprochement avec Pekin ne passe pas dans certaines îles.

https://www.ouest-france.fr/monde/la-guerre-diplomatique-chinoise-dechire-les-iles-salomon-6965155

 

Modifié par Fusilier
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  • 1 month later...

Pékin veut créer un accord de libre-échange dans le Pacifique sud. La Chine entend proposer à dix États insulaires du Pacifique sud une coopération en matière de sécurité et de libre-échange, ce qui inquiète les États-Unis.

La Chine a lancé une vaste initiative visant à étendre la coopération en matière de sécurité et de libre-échange avec les pays du Pacifique sud, déjà décriée par plusieurs poids lourds dans la région comme l’Australie et les États-Unis.

Le projet d’accord et le plan sur cinq ans, que l’AFP a pu consulter, feront l’objet de discussions à l’occasion d’une visite du ministre chinois des Affaires étrangères Wang Yi dans plusieurs pays de la zone à partir de jeudi. Selon ces documents, la Chine entend proposer à dix États insulaires de la région des millions de dollars d’assistance, la perspective d’un accord de libre-échange ainsi que la possibilité d’accéder au vaste marché chinois avec ses 1,4 milliard d’habitants.

En retour, la Chine se chargerait de former les forces de police et s’impliquerait dans la cybersécurité locale. Elle pourrait par ailleurs réaliser des opérations sensibles de cartographie marine et obtiendrait un meilleur accès aux ressources naturelles locales. *Cette «vision commune de développement», du nom donné au projet, pourrait être adoptée le 30 mai, à l’occasion d’une rencontre prévue aux îles Fidji entre Wang Yi et les ministres des Affaires étrangères de la région.

* ou piller exploiter les ressources halieutiques dédits pays La suite : https://www.tdg.ch/pekin-veut-creer-un-accord-de-libre-echange-dans-le-pacifique-sud-101562352917

 

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Un projet chinois que la France devrait aussi regarder de près :

Citation

Vous dites que la Chine dessine une nouvelle « chaîne d’îles » à son profit, pour isoler le Pacifique Sud de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande…

Les zones économiques exclusives des pays que Wang Yi a visités dessinent une ligne solide, celle d’un contrôle des mers qui pourrait bloquer l’Australie et la Nouvelle-Zélande. Très pertinente en cas de guerre autour de Taïwan, cette ligne donne une mesure de l’étendue de ce champ de bataille. Elle est de nature à casser le Quad [l’alliance formée par l’Australie, le Japon, les États-Unis et l’Inde]. La France devrait regarder cela de très près, car il sera peut-être demain beaucoup plus difficile pour elle de déployer ses forces hors de Nouvelle-Calédonie. Il ne s’agira pas d’une possible répétition de la seconde guerre mondiale avec des combats navals, mais d’un conflit où Pékin sectionnerait les câbles sous-marins, enverrait des essaims de bateaux de pêche à des fins militaires, couperait les approvisionnements.

https://www.lemonde.fr/international/article/2022/06/03/le-but-de-la-chine-est-de-bouter-les-etats-unis-hors-du-pacifique_6128852_3210.html#xtor=AL-32280270-[default]-[android]

 

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Il y a 3 heures, BPCs a dit :

Moi ça me fait rire ces essaims de bateaux de pêche à des fins militaires 

Si vraiment il y a une guerre total avec la Chine; Une seule Fregate à coup de 76 mm ,voir de 57mm, ou de 40 mm aurait vite fait d'écrémer ton essaims de petits embarcations. 

 

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il y a 6 minutes, Scarabé a dit :

Moi ça me fait rire ces essaims de bateaux de pêche à des fins militaires 

Si vraiment il y a une guerre total avec la Chine; Une seule Fregate à coup de 76 mm ,voir de 57mm, ou de 40 mm aurait vite fait d'écrémer ton essaims de petits embarcations. 

 

Tiens, tu ne mentionnes pas le Narwahl 20 mm des futurs POM présents sur place... un oubli, sans doute ?:happy:

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à l’instant, BPCs a dit :

Tiens, tu ne mentionnes pas le Narwahl 20 mm des futurs POM présents sur place... un oubli, sans doute ?:happy:

Volontairement les POM c'est pour le temps de paix . Avec eux on commence au canon à eau puis à la 12.7 mm et si les clients sont toujours récalcitrant on peu aller jusqu'au 20 mm sans déclencher une guerre.    :bloblaugh:

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il y a 8 minutes, Scarabé a dit :

Volontairement les POM c'est pour le temps de paix . Avec eux on commence au canon à eau puis à la 12.7 mm et si les clients sont toujours récalcitrant on peu aller jusqu'au 20 mm sans déclencher une guerre.    :bloblaugh:

Ah ! Ouf :blush: J'avais oublié que les essaims de navire de pêche chinois, c'était pour le temps de guerre :sleep:

Chinese-fleet-a.jpg

https://www.rand.org/blog/2020/04/a-short-history-of-chinas-fishing-militia-and-what.html

 

Modifié par BPCs
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https://journals.openedition.org/vertigo/27714 (4 mai 2020)

Conserver la biodiversité avec les ONG en Nouvelle-Calédonie: décolonisation ou délégation de gestion ?

Dès 1994, le Service forestier de la Province nord et une association néo-zélandaise, The Maruia Society, entrent en contact. Spécialisée dans l’environnement et le développement dans la Région Pacifique, et en particulier dans une forme de gestion raisonnée des forêts, l’organisation livre en 1994 un premier bilan à la Province nord sur l’environnement naturel de son territoire qu’elle considère comme exceptionnel. Intéressé par la démarche novatrice de l’ONG néo-zélandaise qui dispose d’une expérience dans d’autres pays du Pacifique et qui, surtout, propose une approche centrée sur les populations locales, le Service forestier se montre particulièrement favorable au développement de ce partenariat (Papineau, 1995). L’arrivée de cette ONG permettra ainsi au Service forestier d’entamer des réflexions sur de nouveaux projets tels que l’intégration des populations locales, kanak en particulier, dans la gestion des espaces naturels. Cette approche « socioculturelle », jusqu’alors absente des pratiques de l’administration forestière et des associations environnementales, correspond à la fois à la volonté des agents du Service forestier et à celle des élus de la Province Nord (Ibid).

Au début des années 2000, The Maruia Society quitte la Nouvelle-Calédonie, mais l’un de ses employés, H. Blaffard, continuera les actions, cette fois sous l’autorité d’une autre ONG environnementale internationale dont il est membre à titre personnel: Conservation International. C’est ainsi que, tout comme The Maruia Society, CI arrive en Nouvelle-Calédonie par le Mont Panié où elle mènera ses premières actions. Des collaborations avec la Province Nord lui permettront progressivement de se substituer à The Maruia Society et de s’imposer en partenaire incontournable – sinon substitut – de la Province Nord en matière de gouvernance du site.

La place importante que prennent peu à peu les ONG est étroitement liée aux conditions dans lesquelles la Province énonce puis stabilise sa politique environnementale. Peu doté en moyens humains, le Service forestier qui comprend en effet moins de dix cadres et une quinzaine d’ouvriers forestiers prend néanmoins en charge les premières réflexions sur les mesures de conservation dès la provincialisation. Finalement désignés comme gestionnaires de ces espaces, ses agents accueillent avec soulagement l’expertise d’acteurs extérieurs expérimentés pour la formulation d’une politique environnementale déléguée. Les agents du Service comptent en particulier sur les compétences d’animation de ces ONG pour faire le lien avec les populations locales. Mais, rapidement, les visions différentes, et surtout la faible connaissance qu’ont ces ONG du contexte local, complexifient les relations entre les différents acteurs.

Le projet de mise en œuvre d’une gestion dite participative porté par CI en la personne d’H. Blaffard, s’est concrétisé en 2004 par la création d’une ONG locale ayant la gestion exclusive du Mont Panié: l’association Dayu Biik. Cette association de type Loi 1901 financée à plus de 90 % par la Province Nord, mais fait parfois appel à d’autres bailleurs en fonction des projets. C’est ainsi qu’entre 2013 et 2016, la mairie de Hienghène subventionnait aussi la structure sur un projet précis et ponctuel de lutte contre les cochons. Cette ONG fédère des représentants de toutes les tribus de la commune de Hienghène, y compris de celles qui, dans l’organisation politique Kanak dite « coutumière », n’ont pas d’autorité sur le Mont Panié et donc, toujours dans cette logique, ne disposent d’aucune légitimité à en parler ou à décider quoi que ce soit qui le concerne.

En langue Nemi, une des langues Kanak parlées par les tribus de l’Ouest du Mont Panié, « Dayu » signifie Kaori, dont la forêt est emblématique du sommet du Mont Panié.

Les actions menées par Dayu Biik sont toutes pensées et organisées à partir du risque encouru par une éventuelle ouverture du site, actuellement fermé au public en accès libre depuis plusieurs années. Que se passerait-il si le site était de nouveau ouvert aux randonneurs ? Ne détruiront-ils pas la faune et la flore une fois sur place ? Une ouverture du site au public ne serait-elle pas préjudiciable à la biodiversité locale ? Que dire aux chercheurs qui avancent avoir besoin de travailler à proximité du sommet ? Ce prisme de lecture utilisé pour élaborer la politique de gestion du site est si prégnant que depuis janvier 2014, Dayu Biik a statué sur l’interdiction de toute forme d’accès au Mont. Leur argument est le suivant: le Mont est un hotspot de biodiversité et l’impact du passage d’éventuels randonneurs ne pourra être que négatif sur les plantes et les animaux. Dayu Biik déclare même que l’intégralité du sommet, là où se trouve la forêt de Kaori, est un tabou coutumier, soit un site à la fois sacré et interdit.

Désormais, aucune recherche ne peut être entreprise sur ou à propos du Mont Panié si elle n’émane pas directement des populations locales via l’association locale Dayu Biik, produit des actions de l’ONG Conservation International. Ainsi, de la même manière qu’en 2014-2016 le Mont Panié accueillait un important dispositif de recherche en biologie, les projets de sciences sociales menés par des personnes non-Kanak, étaient quant à eux fermement déclinés.

Implantée en Nouvelle-Calédonie depuis 2001, [WWF] est sollicitée par les coutumiers de la tribu de Gohapin et un agent technique provincial en 2003 pour la réalisation d’un diagnostic écotouristique. Dans ce contexte, le feu est identifié comme une menace pour le développement de l’activité écotouristique dans la mesure où les traces de feu sont considérées comme étant non-esthétiques. La mauvaise « qualité » du paysage est ainsi invoquée comme un frein au possible développement de l’éco-tourisme.

La perception négative que l’ONG a des savanes à niaoulis contraste pour le moins avec la perception que la population locale en a, et pour qui la forêt comme la savane constituent un ensemble de ressources et le support de ses activités vivrières et culturelles.

L’ONG considère ainsi que les activités vivrières sont en concurrence avec les espaces à conserver, et incite la population à développer une activité économique de conservation (les chantiers de restauration écologique) en lieu et place de certaines activités vivrières (agriculture, chasse).

La tribu de Gohapin devient un exemple pour l’ensemble de la Nouvelle-Calédonie en devenant l’un des premiers sites de restauration écologique de forêt humide.

L’arrivée de l’ONG permet ici d’opérer un tournant, au moins idéologique, vers un développement plus « vert ». Mais l’idéologie conservationniste projetée par l’ONG sur l’environnement de la tribu de Gohapin est en décalage avec la perception que ses habitants en ont.

Si les groupes qui soutenaient la chefferie vacante et ont accueilli le WWF continuent de le soutenir, l’ONG n’emporte cependant pas l’adhésion de l’ensemble des clans de la tribu, et une bonne partie de ceux-ci se tiennent en retrait, quand ils ne sont pas ouvertement hostiles à l’ONG.

Dans le cas du Mont Panié comme dans celui de l’Aoupinié, [les ONG] agirent ainsi aux côtés, sinon en substitut, des institutions locales, en particulier celle de la Province Nord pour établir une gouvernance de l’espace et des ressources portée par une vision « écocentriste » centrée sur la protection des sites avant tout.

Ainsi, si les aires protégées (RNS) dont il a été question ici, qui sont un héritage de la période coloniale, ne sont pas directement le produit de l’action des ONG, ces dernières prennent néanmoins activement part au processus de leur redéfinition. Ceci dans un contexte doublement marqué par la décolonisation (que faire de ces reliquats de réserves coloniales qui ont malgré tout une existence juridique ?) et dans « l’urgence » de conserver une biodiversité jugée en danger. L’émergence de ces configurations intriquées dans la mise en jeu de définitions de l’environnement éminemment politiques pose une série de questions sur le rôle tout aussi politique de ces ONG (Lachartre, 2002) a fortiori dans le contexte d’une Nouvelle-Calédonie en voie de décolonisation complète (au plan institutionnel au moins). Les ONG agissent ici en « chiens de garde » d’une définition internationale de ce type de réserve, et garantissent la pérennité de ce modèle. En pratique pourtant, on voit bien que les populations ont de multiples usages dans ces réserves, mais aussi des revendications multiples, sur les espaces comme sur les ressources. On observe ainsi tout à la fois une exclusion des activités vivrières (chasse, agriculture, cueillette), voire culturelles et/ou une appropriation de l’accès et des ressources par des groupes particuliers (certains clans et lignages au détriment d’autres). De fait on peut distinguer la formation d’une « enclave verte » à Hienghène (exclusion des scientifiques, des touristes et de certains acteurs locaux) tandis qu’à Gohapin se met en place un projet éducatif de « bonne utilisation des ressources » (autour de la restauration écologique).

La possibilité d’une réouverture de ces espaces n’est d’ailleurs pas envisagée puisque les ONG sont ici davantage mobilisées sur le maintien de ces réserves et le changement des pratiques locales que sur la redéfinition de l’essence des réserves, pour des motifs qui semblent orientés vers la progression de la cause environnementale à l’échelle mondiale. Par conséquent on peut s’interroger sur la réelle capacité des ONG et de leur expertise participative à faire émerger les diverses aspirations des populations locales, variables selon les échelles notamment, et à favoriser une réelle cogestion, d’ailleurs souhaitée au départ par la Province Nord.

Situées à l’interface entre une institution provinciale travaillant ardemment à la constitution d’une Kanaky-Nouvelle-Calédonie indépendante, et une population locale tout aussi mobilisée pour l’indépendance, on peut s’interroger sur les motivations de ces ONG qui se positionnent comme apolitiques, et sur la cohérence de leur intervention.

À comparer avec l'île yéménite de Socotra :

Le 02/05/2015 à 16:47, Wallaby a dit :

http://transcontinentales.revues.org/pdf/1283 (2011) (15 pages en français, format pdf)

Du fait de son incroyable beauté (1), l'île yéménite de Socotra (quarante à cinquante mille habitants) se retrouve dans un état de protectorat néocolonialisto-mondialisationniste du fait de son "élévation" au statut de "patrimoine naturel de l'humanité" de l'UNESCO depuis 2008, avec la forte implication de l'Union Européenne. Au lieu d'être gouvernée par le Yémen, l'île se retrouve de facto gouvernée par une myriade d'ONG environnementalistes multinationalistes légitimées par le pouvoir onusien, sur fond de « développement » de l' « écotourisme ».

Les habitants de Socotra se sont ainsi trouvés introduits et soumis à une forme palpable de souveraineté « partagée » ou « imbriquée », qui voit « l’État rester formellement souverain, [mais] les multinationales et les agences multilatérales exercer un contrôle de facto sur les conditions de vie, de travail, et de migration des populations des zones spéciales »

-

3 juin 2020. Vidéo de l'ONG Conservation International sur le mont Panié en Nouvelle Calédonie

5 février 2020. Conférence de Marie Toussaint, anthropologue, sur l'histoire du feu, entre déforestation coloniale, agriculture sur brûlis kanake traditionnelle, reforestation et aires protégées depuis le XIXe siècle jusqu'à nos jours.

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7 octobre 2016. La cascade de Tao, avec au milieu une interview du président de l'association Dayu Bik expliquant la fermeture du mont Panié, suivi d'une visite des vestige de l'ancienne usine électrométallurgique (four électrique à nickel).

 

 

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  • 2 months later...

https://www.youtube.com/watch?v=iTtmMpNiJDk

France 2 Télé Matin - 28 février 2022

La forêt calédonienne est menacée de disparition. Deux tiers des forêts humides ont déjà disparu et il reste seulement 2% des forêts sèches à cause des incendies mais aussi à cause de l'exploitation. En Nouvelle-Calédonie, un drone est utilisé pour reboiser d'anciennes partielles minières.

Les drones servent aussi à compter les cerfs par imagerie infra-rouge.

La présence du cerf, contrairement à ce que le sourire émerveillé de la présentatrice semble indiquer en posant sa question "Il y a des cerfs en Nouvelle Calédonie ?" n'est pas une bonne nouvelle :

https://www.agripedia.nc/conseils-techniques/productions-vegetales/sante-du-vegetal/cerf-rusa

Le cerf rusa Cervus timorensis est un redoutable herbivore qui s'attaque à toutes les plantes ligneuses. En Nouvelle-Calédonie, il cause des dégâts considérables dans les plantations non sécurisées et les forêts.

En Nouvelle-Calédonie, le cerf est classé dans la liste des espèces envahissantes nuisibles : la chasse est autorisée toute l'année sans limite du nombre d'animaux chassés par chasseur.

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  • 2 weeks later...

https://www.lefigaro.fr/flash-actu/les-iles-salomon-suspendent-les-visites-de-la-marine-americaine-20220830

Les îles Salomon ont suspendu les visites de la marine américaine, a indiqué mardi 30 août l'ambassade des États-Unis à Canberra, signe d'une détérioration des relations entre les États-Unis et cet archipel sur lequel la Chine impose une influence croissante.

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  • 2 weeks later...

La Chine soupçonnés d’être derrière une tentative de sécession à la fin des années 2010 aux Iles Marshalls menés par un couple de chinois - naturalisé comme citoyens des Marshalls - qui à était extradés aux USA après leur arrestation en Thaïlande

https://korii.slate.fr/biz/chine-pacifique-etrange-histoire-couple-chinois-creer-micro-etat-iles-marshall-corruption

https://www.bbc.com/news/world-asia-62830548

Cary Yan et Gina Zhou auraient ainsi, selon la justice américaine et Hilda Heine, l'ex-présidente de la petite République insulaire, tenté de soudoyer une poignée de législateurs du cru pour qu'ils votent la création d'une région semi-autonome sur l'atoll de Rongelap, où les États-Unis ont procédé à des essais nucléaires dans les années 1950.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Rongelap

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