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Opération Eisenhammer


Janmary
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Opération Eisenhammer

 

Eisenhammer – marteau d’acier – était le nom de code du plan Allemand visant à anéantir les centrales hydroélectriques des Soviétiques.

 

La Luftwaffe ne contribuerait pas mieux à la victoire à l’Est en dirigeant ses bombardiers  contre les bases de la puissance offensive russe...plutôt que de les utiliser comme force d’artillerie et de largage de bombes contre l’infanterie ?

Général Karl Koller 1943.

 

I° -  L’armée rouge ou Soviétique était une masse d’homme avec toutes les usines de guerres repliés dans l’Oural – fait extraordinaire et qui fut un tour de forces que de transférer toutes ces usines devant l’avance nazie – et de pratiquer la politique de la terre brulée...que les Allemands pratiquaient aussi !

Jamais les nazis n’avaient envisagés – uniquement à la fin de la guerre et bien trop tard et c’est le but de ce post – de détruire les centrales  électriques de la Volga qui alimentaient ces usines repliés sur l’Oural. Pourtant, le communisme – d’après Staline – c’était l’électrification et le Soviet (le pouvoir, l’autorité totale et absolu, la collectivisation avec les kolkhozes) qui était à la base du communisme et de l’Union Soviétique.

 

Note = Le terme soviet (du russe « cове́т », conseil) désigna tout d'abord  un conseil d’ouvriers, de paysans et de soldats acquis aux idées progressistes dans l’Empire Russe reprenant le pouvoir dans une organisation locale (une usine, une ville, une province…) à partir de 1905. L'origine de cette pratique remonte au « vétché », un terme qui est synonyme de soviet dans l'ancien russe, et qui « correspondait à une sorte de diète, organe principal de la puissance politique de la cité » (Wikipédia).

 

II° - La construction d’un large réseau de centrales hydroélectriques sur la puissante Volga et ses affluents fut au cœur de ce programme d’électrification commencé dès 1930. Les trois quarts  de l’énergie nécessaire au fonctionnement des industries vitales de la défense  provenaient ainsi d’un nombre réduit de centrales.

 

Alors pourquoi ne pas les mettre hors d’usage et assister au blocage de l’industrie soviétique ? C’était là de la stratégie à laquelle  les nazis n’avaient jamais adhérés du fait que  leur concept Hitlérien était basé sur la guerre dite de la  « blitzkrieg » ou guerre éclair et de mouvements.

 

C’est la question que se posa Heinrich Steinmann, haut fonctionnaire au ministère de l’air.

> Il démontra que quelques attaques aériennes bien ciblées pourraient mettre rapidement l’Union Soviétique à terre.

> Il serait très difficiles aux Soviétiques de rétablir la production d’électricité étant donnée leurs incapacités de construire eux même les turbines. Ils avaient été obligés d’importer celle  qu’ils utilisaient en les achetant sur le marché mondial et en racheter d’autres en temps de pénurie économique et de guerre.

 

III° - Nous pouvons faire la relation avec les Britanniques, puis les Américains qui créèrent une aviation stratégiques avec des bombardiers lourds...pour bombarder les villes, pensant démoraliser les civils et mettre fin à la guerre. Cette stupidité était contraire aux enseignements des bombardements allemand en Grande-Bretagne d’une part, et d’autre part, le réel bombardement stratégique ne fut entrepris que sur les derniers mois de la guerre contre les nazis, avec l’attaque des puits de pétrole en Roumanie et les usines de fabrications synthétiques d’essence en Allemagne, et les bombardements ferroviaires des triages, dispatching, poste et transformateurs électriques, attaques à la bombe incendiaire et soufflante des installations et mitraillages des convoi par des chasseurs-bombardiers.

 

L’opération « Clairon » ou attaque massive de 10.000 appareils de la RAF (Royal Air Force) et US sur ces installations ferroviaires en Allemagne même, immobilisa pendant des mois le transport Allemand, et les troupes alliées qui entraient dans le pays constataient que les rames chargées de matériels étaient  bloquées sur place.

 

Les autorités US du « Pentagon » dans un célèbre rapport après les hostilités reconnurent que les bombardements des villes allemandes fut le plus grand échec de la guerre (avec ceux du Japon, hormis les deux bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki) et nous pouvons rajouter le Vietnam.

 

Note =  Barnes Wallis, ingénieur de grande classe,  de la société aéronautique Vickers avait mis au point une bombe de 10 tonnes dite « sismique » capable de bouleverser une gare de triage – et d’autres objectifs - du fait de la vitesse d’impact qui permettant de faire exploser la charge de 7 tonnes à grande profondeur. Elle fut employée à la fin de la guerre

 

> Il avait conçu également une bombe cylindrique  tournante sur elle-même contre l’attaque de six barrages Allemands de la Ruhr en 1943 par les avions Lancaster du 617 Squadron.

Ce furent « Les briseurs de barrage ». L’idée de l’attaque de barrages était d’un Français, Mr Camille Rougeron, dans un ouvrage aéronautique, voir ci-dessous.

 

> Le projet Allemand, lui, ne dépassa pas l’étude.

 

IV° - L’option envisagé par Heinrich Steinmann consistait en une série de raids coordonnées par des bombardiers « Mistrel » à long rayon d’action. Le « Mistrel » était un bombardier Junkers Ju-88 transportant sur sa carlingue un Messerschmitt - chargé de d’explosifs et muni d’un pilote automatique - qui devait être largué sur l’objectif. Le Ju-88 – déjà en production – était conçu pour transporter des bombes de 1810 kg.

 

Mais quand l’opération fut pratiquement prête et du fait de retard dû à des problèmes techniques, l’Armée Rouge était déjà aux portes de l’Allemagne. Quelques « Mistrel » survivant d’un bombardement allié, furent utilisés contre les les ponts établis par l’Armée Soviétique sur l’Oder.

 

V° - Camille Rougeron, ingénieur en chef du génie maritime, qui travailla sur nos plus beaux bâtiments de note flotte d’avant la seconde guerre mondiale tel le cuirassé « Dunkerque » et des croiseurs légers, directeur du service techniques du  ministère de l’Air , fut un stratège et un innovateur de la pensée militaire et fut à l’origine de nombreuses innovations techniques qui furent réaliser bien plus tard comme beaucoup d’innovateur dans leurs pays, tels =

 

> la « bombe fusée » (la roquette) , « la bombe-torpille à  propulsion par fusée avec une fin de trajectoire sous-marine, les bombes planantes, l’avion chasseur-bombardier emportant les bombes en surcharge et redevenant chasseur contre la formule du bombardier lourds initié par le général Italien Douhet, canons montés sur avions (avec peu de recul par vitesse modérée de départ de l’obus), mortiers à semi-propulsion (qui donna le mortier de 120 mm de l’armée Française), et canons (qui donna le canon de 155 mm à propulsion additionnelle de l’obus de 155 mm tel le CAESAR), des formules de navires de guerre très compartimentées avec des « bourrages » de protection  et un blindage unique autour du groupe propulseur et des soutes à munitions tel le Clemenceau et le Foch pour ce dernier point), et de nombreuses études sur de très nombreux sujets (conflits, stratégies, aéronautiques, sous-marins, artillerie), etc. etc.

 

file:///F:/Mes%20documents/Camille%20Rougeron/La%20pens%C3%A9e%20militaire%20de%20Camille%20Rougeron%C2%A0%20%20innovations%20et%20marginalit%C3%A9%20-%20Cairn.info.htm

 

Il décrivit toutes ces innovations dans la presse spécialisée et dans des ouvrages tels, « Les enseignements de la guerre d’Espagne », « L’aviation de bombardement » (en deux volumes), « Les enseignements de la guerre de Corée »,  « La prochaine guerre », sans parler des ouvrages sur l’énergétique nucléaire, etc.

 

En ce qui concerne notre sujet, Camille Rougeron décrivit dans l’Aviation de bombardement de 1936, un chapitre sur « le bombardement et les inondations » (la destruction d’une digue à la bombe, la destruction d’un barrage à la bombe, la résistance des grands barrages, les effets de la rupture des barrages, etc.), chapitre VI du livre VI du volume 2. Ces ouvrages ont été réédités chez Lavauzelle depuis 2003 dans les collections « Reprints ».

 

La somme d’enseignements sur de multiples sujets et points techniques est des plus importantes et je conseille les passionnés d’acquérir ces ouvrages.

 

Janmary

 

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