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Il y a 20 ans ,l'assaut du pont de Verbanja .


Gibbs le Cajun
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Messages recommandés

le 27 mais 1995 ,le 3°RIMa montait à l'assaut du pont de Verbanja :

 

http://lavoiedelepee.blogspot.fr/2015/05/assaut-sur-verbanja-27-mai-1995.html

 

 

Extrait de Sous le feu-La mort comme hypothèse de travail

 
Sarajevo 27 mai 1995 08H 45
 
La France est présente depuis 1992 au cœur des conflits consécutifs à l’éclatement de l’ex-Yougoslavie. Deux bataillons français de Casques bleus sont alors présents dans la ville de Sarajevo assiégée par les forces Bosno-Serbes. Dans la nuit du 26 au 27 mai, une unité bosno-serbe s’empare par surprise d’un des postes du bataillon implanté dans la vieille ville. L’ordre est immédiatement donné de le reprendre par un assaut afin de libérer les prisonniers Français qui y sont gardés et de montrer la détermination de la France.
 
Je suis le lieutenant Héluin, je suis en tête de la première section des Forbans du 3e Régiment d’infanterie de marine et je marche vers mon objectif à travers les ruelles qui bordent le cimetière juif en direction du pont de Verbanja. J’ai reçu ma mission, il y a un peu plus d’une heure. Elle est très simple : reprendre le poste français près du pont.
 
Mon idée est d’attaquer simultanément les trois petits bunkers qui composent le poste avec un groupe de trois binômes pour chaque objectif. Chaque binôme, qui comprend un homme qui connaît le poste et un autre qui ne le connaît pas, à un point d’arrivée précis. J’ai laissé mon adjoint en arrière avec les véhicules, les tireurs d’élite dont un avec un fusil Mac Millan de 12,7mm et les tireurs antichars. Sa mission consiste à nous appuyer depuis les hauteurs. Lorsque je lui ai donné cet ordre, il m’a regardé, désespéré : « mon lieutenant, vous pouvez pas me faire ça ! ». Le capitaine Lecointre nous accompagne pour gérer l’environnement de la section, en particulier l’appui des pelotons du RICM [Régiment d’infanterie et de chars de marine].
 
Guidés par un soldat bosniaque nous arrivons en vue du poste. Je regroupe la section. Pour franchir les barbelés, nous avions prévu deux portes, pauvre expédient à l’absence de matériel spécifique. Elles sont restées dans les véhicules.  Tant pis.  Nous ferons sans. Je regarde mes marsouins. Ils sont calmes et silencieux. Comme eux, je me sens étrangement serein. Il est vrai que depuis mon réveil, il y a trois heures, je n’ai pas eu une minute pour penser au danger. J’ai une confiance absolue dans mon chef et mes hommes. A mon signal, nous dévalons, baïonnette au canon dans la tranchée à une cinquantaine de mètres de l’objectif, appuyés d’abord par les tirs Bosniaques. Nous portons les équipements de protection pare-balles complets, les mêmes qui n’avaient été conçus que pour des missions purement statiques de garde. Certains de mes marsouins sont en treillis de cérémonie. Ils ne savaient pas, quelques heures plus tôt, que le point fort de la journée ne serait pas la prise d’armes prévue mais un assaut.
 
Je lance d’abord Le Couric et son groupe en direction de l’objectif le plus éloigné, le poste de garde Ouest. Je les vois courir puis s’arrêter devant les barbelés qui entourent le poste. Ils sont incapables de franchir et les coups commencent à pleuvoir depuis l’immeuble Prisunic qui les surplombe. Un obus de 90 mm frappe alors le bâtiment, suivi de rafales de 7,62 et de 20 mm en provenance des pelotons du RICM. Nous sommes désormais enveloppés d’une bulle de détonations, claquements, sifflements, impacts. Impuissant devant les barbelés, un marsouin regarde hébété sa cuisse perforée, un autre a deux doigts sectionnés. Une balle se loge dans son pare-cou. Ils resteront sur place, sans même de morphine, car elle a été retirée des trousses de premiers secours, pour éviter la toxicomanie. Deux autres gars sont vidés de toute énergie par la violence qui les entoure, ils sont comme des mannequins inertes. Le groupe est hors de combat. Mon plan a tenu deux minutes trente à l’épreuve des faits.
 
Je dois réagir immédiatement. Au lieu de s’emparer simultanément des trois points, on les nettoiera  successivement en commençant par le poste de sécurité à l’Est. Nous allons tous franchir les barbelés en face de nous, à 90 degrés de ceux qui ont arrêté le premier groupe mais au-delà d’un glacis de cinquante mètres dans l’axe de tirs des Serbes. Je m’élance en direction de la rivière Miljaca suivi par le deuxième groupe, tandis que les autres marsouins se déchaînent contre Prisunic, Mammouth et Center, les trois nids à snipers bosno-serbes. A ma gauche, Dannat, l’infirmier, s’effondre, le poumon perforé. Il se relève et marche vers l’arrière en croisant les regards des marsouins qui avancent, hypnotisés par le sang qui coule le long de son bras. Djaouti tombe à ma droite. Je suis maintenant face aux barbelés et malgré les douze kilos du gilet pare-balles, mon armement et mon inutile poste radio PP39, je parviens à franchir les barbelés suivi par mes hommes.

Nous nous trouvons au milieu de croisillons métalliques et obliquons vers la gauche en direction du poste. Il pleut alors des balles comme à Gravelotte. Mon cerveau est comme la focale d’un appareil photo. Je suis actuellement en mode « panorama ». Je me retourne et vois mes tireurs au fusil-mitrailleur Minimi enchaîner rafale sur rafale sur toutes les ouvertures de Prisunic. L’un d’entre eux, Coat, court vers un blessé pour lui prendre ses chargeurs Famas, mais comme ceux-ci ne vont pas sur les Minimi, il est obligé de retirer les cartouches une à une pour garnir ses « camemberts ». D’un seul coup, sa tête fait un mouvement étrange et il s’affaisse sur le côté.
 
Je poursuis ma route vers le merlon de terre qui protège l’entrée du poste. Je ressens le besoin d’ouvrir le feu mais mon Famas refuse obstinément de fonctionner. Je pense qu’il faudrait que je m’arrête pour y remédier mais que je n’ai pas le temps. A aucun moment il ne me vient à l’esprit que j’ai peut-être oublié d’armer mon fusil d’assaut. A côté de moi, Dupuch  s’arrête net : « je suis touché… ». Il s’observe pendant une seconde « non … c’est bon ! » et repart. Il a effectivement été touché mais la balle a traversé la gourde accrochée au ceinturon et est venue se loger dans sa lampe torche. Nous nous entassons sur le merlon de terre face à la porte d’entrée. Il y a quelques secondes, je fonctionnais en panoramique, maintenant plus rien n’existe hormis l’espace dans les barbelés par lequel je lance la grenade que me tend Dupuch. Explosion.
 
Je me lance baïonnette en avant, bien décidé à embrocher le premier Serbe qui se présentera dans le couloir. Les hommes sont collés à moi, deux par deux. Nous sommes à peine une dizaine, le tiers de l’effectif de départ. La section avec ses trois groupes s’est rapidement reconfigurée en un élément d’assaut, tiré par moi avec des binômes injectés au fur et à mesure dans l’action et un deuxième échelon, pour protéger les arrières et « nettoyer ». Un geste et Dupuch se lance dans le poste de garde Est, pendant que Llorente lance une grenade dans le couloir des WC. Humblot et Jego suivent, je les envoie sur le toit pour se mettre en appui. Nous poursuivons vers le deuxième conteneur qui nous servait de zone vie et qui forme le deuxième objectif. Delcourt s’avance dans le couloir mais une rafale en provenance du fond du poste le refoule. Je prends une grenade au capitaine Lecointre qui me suit et la lance derrière le rideau de la zone vie.
 
Lorsque je surgis devant ce qui nous servait de salle à manger, je vois un rideau de feu monter le long du mur du fond et glisser au-dessus de moi sur le plafond. Je hurle : « la bonbonne de gaz ! ». Depuch et Delcourt reculent précipitamment. Une fraction de seconde plus tard, j’entends une énorme explosion et je vois distinctement sur fond de flammes, un petit objet foncer vers moi. J’ai l’impression d’être dans une séquence de film au ralenti. Je prends un choc terrible à l’œil gauche et je suis projeté en arrière alors qu’un jet de sang part dans la direction opposée. Les hommes me regardent en hésitant et je baragouine ce que je crois être des ordres pour les empêcher de s’arrêter. J’ai encore le temps de dire au capitaine que je ne me sens pas bien avant de m’effondrer. 
 
Je reprends mes esprits, quelques instants plus tard, réveillé par les impacts de balles sur les sacs à terre contre lesquels je suis assis. Je suis couvert de sang. Je me relève, sort du bâtiment du côté de la rivière Miljiaca. Une explosion me renvoie à l’intérieur.  Je suis comme une petite souris buttant contre des électrodes dans un labyrinthe. Mon cerveau fonctionne par éclipses. Je vois un marsouin posté face au dernier bâtiment tenu par les Serbes. « Qu’est-ce que tu fais là ? - C’est là que je devais être à la fin. » Dans le désordre général cet homme s’est raccroché à l’ordre que j’avais donné avant l’assaut. Je comprends alors que le capitaine a pris l’action à son compte et a entrepris d’éliminer les Serbes dans la pièce du fond puis de sauver les prisonniers français qui s’y trouvent. Avec la poignée d’hommes qui reste, il abat deux Tchetniks dont un lui sourit en disant « Français, bons combattants ! » mais les autres ont réussi à s’enfuir avec les prisonniers dans un poste voisin.
 
A la radio, j’appelle Cheick et lui ordonne d’envoyer un tireur d’élite et un tireur antichar. Je compte les placer face à l’immeuble. Je circule dans le poste ravagé. Je vais dans la zone vie, il y a trois prisonniers serbes, et un cadavre, serbe également, allongé au milieu. Le caporal-chef Jego, vient vers moi. Je remarque que sa gourde et un de ses porte-chargeurs sont perforés. Il a pris une rafale dans le « buffet ». Sa voix est cassée : « Humblot est encore sur le toit. Il est blessé et ne répond plus ». Je me place en appui face à l’immeuble qui nous surplombe tandis que Mandart et le capitaine Labuze descendent Humblot. Ils le déposent au pied de l’échelle au moment de l’arrivée du toubib. Celui-ci prend le pouls et me regarde au bout de quelques secondes : « Désolé mais pour lui, c’est fini. ».
 
Le combat est terminé. J’apprends qu’Amaru a été abattu par un tireur d’élite alors qu’il mitraillait les bâtiments depuis sa tourelle, non protégée, de VAB. Dix-sept autres marsouins sont blessés dont trois grièvement. Nous avons tué quatre Serbes dans le poste et fait quatre prisonniers. J’ignore le bilan des pertes ennemies dans les immeubles alentour. Nous récupérerons nos soldats prisonniers en les échangeant avec ceux que nous avons faits.
 
Errant dans les couloirs, en attendant la relève, je croise un caporal-chef qui me dit d’aller me faire soigner. Je me déplace vers le véhicule Sanitaire, criblé d’impacts, qui s’est posté devant l’entrée puis m’indigne: « ce n’est pas un caporal-chef qui va me donner des ordres ! » et je reviens sur mes pas. Le gars me voit et insiste « mon lieutenant, il faut vous faire soigner ! ». Je réponds « bon d’accord » et ressort. A l’extérieur, le sol est jonché des équipements qui ont été arrachés aux blessés pour leur donner les premiers soins et de chargeurs, dont beaucoup sont encore à moitié pleins. Beaucoup de gars profitaient de chaque moment de répit pour jeter leur chargeur entamé et en mettre un plein. Nous avons ainsi utilisé plus de 4000 cartouches en quelques dizaines de minutes sur une surface d’un hectare.
 
Vers 10h30, la section du lieutenant Provendier est là pour nous relever. Quelques minutes plus tôt, ils ignoraient même qu’un assaut avait eu lieu. Les hommes sont muets et ouvrent  de grands yeux en me voyant. Je pense : « aucun ne me salue, c’est quoi ce bordel ! ». J’amène Provendier à l’intérieur pour lui expliquer la situation. Je m’installe sur une table et commence à lui faire un croquis. Un cadavre Serbe est à mes pieds sans que cela me trouble le moins du monde. Mon sang tombe en goutte à goutte sur le croquis et lorsque je l’efface négligemment avec ma manche, je perçois que la situation n’est peut-être pas habituelle. Les consignes données, j’embarque dans les véhicules avec mes survivants en direction de la patinoire de Skanderja, notre base. Nous sommes hagards. A Skanderja, nous recevons des soins rapides puis vers 13 heures, je pars avec les autres blessés en direction du groupe médico-chirurgical de PTT Building, l’état-major de la force. Dès le contact avec le lit de l’hôpital, je m’effondre, épuisé.

 

Une pensé aux 2 Marsouins tombé au combat et à tout les blessés .

 

Hommage aux Marsouins Marcel AMARU et Jacky HUMBLOT tués Bosnie-Herzégovine ainsi qu'aux 17 soldats Français qui ont été blessés durant l'action.

 

In Memoriam .

 

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On reconnaîtra le général Lecointre et le colonel Heluin .

 

 

 

 

 

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C'est un épisode bien connu et le récit l'est aussi. Voici quelques questions pour les connaisseurs, car je ne suis pas assez qualifié pour trouver de réponse intelligente:

 

 J’ai laissé mon adjoint en arrière avec les véhicules, les tireurs d’élite dont un avec un fusil Mac Millan de 12,7mm et les tireurs antichars. Sa mission consiste à nous appuyer depuis les hauteurs. Lorsque je lui ai donné cet ordre, il m’a regardé, désespéré : « mon lieutenant, vous pouvez pas me faire ça ! ». Le capitaine Lecointre nous accompagne pour gérer l’environnement de la section, en particulier l’appui des pelotons du RICM [Régiment d’infanterie et de chars de marine].

 

 
ok, donc plan, appui, coordination avec les autres éléments. Jusque là je comprends.
 
 Pour franchir les barbelés, nous avions prévu deux portes, pauvre expédient à l’absence de matériel spécifique. Elles sont restées dans les véhicules.  Tant pis.  Nous ferons sans.

 

 

Est ce que c'était le bon choix? Est ce que l'urgence de la situation le nécessitait? Est ce qu'on pouvait attendre le temps qu'on aille en rechercher? Est ce que les barbelés sont passables sinon? Si la réponse est non, il faut forcément un moyen de franchissement. Ce point là me perturbe vu justement la phrase suivante:

 

" Je lance d’abord Le Couric et son groupe en direction de l’objectif le plus éloigné, le poste de garde Ouest. Je les vois courir puis s’arrêter devant les barbelés qui entourent le poste. Ils sont incapables de franchir"
et sa conséquence:
  Impuissant devant les barbelés, un marsouin regarde hébété sa cuisse perforée, un autre a deux doigts sectionnés. Une balle se loge dans son pare-cou.
Ils resteront sur place, sans même de morphine, car elle a été retirée des trousses de premiers secours, pour éviter la toxicomanie.
 
Est ce ce qu'on pouvait en obtenir facilement de la part des infirmiers? Y avait-il du personnel médical en appui?
 

A ma gauche, Dannat, l’infirmier, s’effondre, le poumon perforé. Il se relève et marche vers l’arrière en croisant les regards des marsouins qui avancent, hypnotisés par le sang qui coule le long de son bras. Djaouti tombe à ma droite. Je suis maintenant face aux barbelés et malgré les douze kilos du gilet pare-balles, mon armement et mon inutile poste radio PP39, je parviens à franchir les barbelés suivi par mes hommes.

 

 

pourquoi inutile?
 

 

vers un blessé pour lui prendre ses chargeurs Famas, mais comme ceux-ci ne vont pas sur les Minimi, il est obligé de retirer les cartouches une à une pour garnir ses « camemberts ». D’un seul coup, sa tête fait un mouvement étrange et il s’affaisse sur le côté.

 

 
Est ce qu'ils avaient assez de munition? quelle est la dotation normale et celle dans ce cas?


 
Je me lance baïonnette en avant, bien décidé à embrocher le premier Serbe qui se présentera dans le couloir. Les hommes sont collés à moi, deux par deux. Nous sommes à peine une dizaine, le tiers de l’effectif de départ. La section avec ses trois groupes s’est rapidement reconfigurée en un élément d’assaut, tiré par moi avec des binômes injectés au fur et à mesure dans l’action et un deuxième échelon, pour protéger les arrières et « nettoyer ».

 

 

Est ce que c'est logique, c'est un drill ou c'est totalement aléatoire? Quel est le rôle de l'officier dans ce cas?
 
En clair pouvez vous dire quelles sont les actions vraiment décisives et intelligentes et quelles sont celles qui n'étaient pas à prendre (et qui sont liées par exemple au stress du combat qui fait faire n'importe quoi).
 
Le nettoyage du poste à la grenade sachant qu'il y a des prisonniers, c'est logique? Est ce que ce sont des grenades non létales (j'ai un fort doute). quelle serait la procédure

.

Avez vous d'autres informations? Il est évidemment TRES facile de refaire le combat en disant qu'il n'y avait qu'à faire ça ou ça. Pour vous quel aurait été le meilleur plan?

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C'est un épisode bien connu et le récit l'est aussi. Voici quelques questions pour les connaisseurs, car je ne suis pas assez qualifié pour trouver de réponse intelligente:

 

 

ok, donc plan, appui, coordination avec les autres éléments. Jusque là je comprends.

 

 

Est ce que c'était le bon choix? Est ce que l'urgence de la situation le nécessitait? Est ce qu'on pouvait attendre le temps qu'on aille en rechercher? Est ce que les barbelés sont passables sinon? Si la réponse est non, il faut forcément un moyen de franchissement. Ce point là me perturbe vu justement la phrase suivante:

 

" Je lance d’abord Le Couric et son groupe en direction de l’objectif le plus éloigné, le poste de garde Ouest. Je les vois courir puis s’arrêter devant les barbelés qui entourent le poste. Ils sont incapables de franchir"

et sa conséquence:

  Impuissant devant les barbelés, un marsouin regarde hébété sa cuisse perforée, un autre a deux doigts sectionnés. Une balle se loge dans son pare-cou.

Ils resteront sur place, sans même de morphine, car elle a été retirée des trousses de premiers secours, pour éviter la toxicomanie.

 

Est ce ce qu'on pouvait en obtenir facilement de la part des infirmiers? Y avait-il du personnel médical en appui?

 

pourquoi inutile?

 

 

Est ce qu'ils avaient assez de munition? quelle est la dotation normale et celle dans ce cas?

 

Est ce que c'est logique, c'est un drill ou c'est totalement aléatoire? Quel est le rôle de l'officier dans ce cas?

 

En clair pouvez vous dire quelles sont les actions vraiment décisives et intelligentes et quelles sont celles qui n'étaient pas à prendre (et qui sont liées par exemple au stress du combat qui fait faire n'importe quoi).

 

Le nettoyage du poste à la grenade sachant qu'il y a des prisonniers, c'est logique? Est ce que ce sont des grenades non létales (j'ai un fort doute). quelle serait la procédure

.

Avez vous d'autres informations? Il est évidemment TRES facile de refaire le combat en disant qu'il n'y avait qu'à faire ça ou ça. Pour vous quel aurait été le meilleur plan?

Bonjour .

Episode pas forcément connu par les plus jeunes .

Mon but était de rendre hommage aux camarades du 3ème RIMa tombé au combat .

Pour les explications du combat je passerais ce soir .

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Est ce que c'était le bon choix? Est ce que l'urgence de la situation le nécessitait? Est ce qu'on pouvait attendre le temps qu'on aille en rechercher? Est ce que les barbelés sont passables sinon? Si la réponse est non, il faut forcément un moyen de franchissement. Ce point là me perturbe vu justement la phrase suivante:

L'opé a été monté en une heure! Avec une petite section dispo. Tu voulais qu'ils se fasse livrer du matos du génie depuis la métropole?!!!!

Est ce ce qu'on pouvait en obtenir facilement de la part des infirmiers? Y avait-il du personnel médical en appui?

Du personnel médical qui vienne d'ou? On parle d'une opération d'une section ... qui a du s'infiltré jusqu'au site discretement etc. Si tu amene tes véhicule aux abords, tu alerte les défenseurs et donc tu complique encore l'assaut.

 

pourquoi inutile?

Parce que quand tu combats au corps a corps et a la grennade a main tu n'as pas le temps de faire causette a la radio...

 

Est ce qu'ils avaient assez de munition? quelle est la dotation normale et celle dans ce cas?

A l'époque la dotation officiel c'était 6 chargeur de 25 ... c'était assez ridicule. On a redécouvert en Afgha que les "autres" se baladaient avec 12 ou 13 chargeur de 30.

Est ce que c'est logique, c'est un drill ou c'est totalement aléatoire? Quel est le rôle de l'officier dans ce cas?

Commander ... quand il n'y a personne de vraiment aguerri au commandes sur le front on se retrouve comme a Uzbeen ... On l'oubli souvent mais les CdS Lieut sortent a peine de l'école.

 

En clair pouvez vous dire quelles sont les actions vraiment décisives et intelligentes et quelles sont celles qui n'étaient pas à prendre (et qui sont liées par exemple au stress du combat qui fait faire n'importe quoi).

Le résultat est plutôt "bon". La mission est accomplie, le pertes permettent au reste de la section de tenir la position malgré tout. Pour une opé montée en une heure ... ca tient du miracle. D'autant que l'ennemi n'est pas vraiment un manchot.

Le nettoyage du poste à la grenade sachant qu'il y a des prisonniers, c'est logique? Est ce que ce sont des grenades non létales (j'ai un fort doute). quelle serait la procédure

.

Non ce sont des grenade explo. La géométrie du site est assez compliqué, les bunker sont en deux lots avec un couloir compliqué a prendre. La pointe devait aller le plus vite possible pour progresser dans la surprise dans ce couloir. Si les défenseur avait eu le temps de bloquer ce couloir il aurait été probablement impossible de le passer. En gros la point a foncé tout droit laissant de coté des "pieces", le second groupe a traité ces piece, a la grenade comme on fait dans ce genre de cas. On bombarde jusqu'a ce qu'on soit sur que personne n'est plus en état de tirer. La montier de la section était déjà au tas ... a ce moment la on se la joue pas grand seigneur.

Avez vous d'autres informations? Il est évidemment TRES facile de refaire le combat en disant qu'il n'y avait qu'à faire ça ou ça. Pour vous quel aurait été le meilleur plan?

Il y a un débat sur l'opportunité de monté cette opé en une heure, alors que d'autre unité plus entrainé spécifiquement aurait pu le faire un peu plus méthodiquement un peu plus tard.

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Merci pour ces précisions

 

L'opé a été monté en une heure! Avec une petite section dispo. Tu voulais qu'ils se fasse livrer du matos du génie depuis la métropole?!!!!

 

Il n'est point besoin d'être ironique. Je pensais à "pourquoi ne pas retourner chercher les portes" ou "on pourrait pas utiliser un VAB pour rouler dessus" ou "il y a pas quelques pinces qui trainent dans une boite à outil" ou "on peut pas crocheter les barbelés"? (méthode asiatique: crochet bricolé et tirer très fort à 3 ou 4). Même si les idées sont probablement peu indiquées je me demandais dans quelle mesure il fallait attaquer à ce moment là ou s'il était possible d'attendre 20 minutes le temps d'aller chercher les portes.

 

Du personnel médical qui vienne d'ou? On parle d'une opération d'une section ..

 

 

C'est parce qu'on évoque la présence d'un capitaine donc forcément le régiment est au courant d'où la question.

.Parce que quand tu combats au corps a corps et a la grennade a main tu n'as pas le temps de faire causette a la radio...

 

 


C'est justement le sens de ma question: est ce que c'est le rôle du chef de section de passer devant? S'il se fait blesser, que se passe-t-il? comment gérer les contacts?


Commander ... quand il n'y a personne de vraiment aguerri au commandes sur le front on se retrouve comme a Uzbeen ... On l'oubli souvent mais les CdS Lieut sortent a peine de l'école.

 

 

Tout à fait. D'où la question.
 

Le résultat est plutôt "bon". La mission est accomplie, le pertes permettent au reste de la section de tenir la position malgré tout. Pour une opé montée en une heure ... ca tient du miracle. D'autant que l'ennemi n'est pas vraiment un manchot.

 

Les blessures sont de quel type? Eclats? Balles? Il ont tenté de revenir? Qu'y avait il en face? (du milicien armé de quelques AK pourries ou une section ou une compagnie + armes lourdes?). Comme tu dis c'est un miracle. Est ce qu'ils étaient dimensionné pour l'attaque ou c'est un coup de bol monumental lié au fait que personne s'attendait à ça?


Il y a un débat sur l'opportunité de monté cette opé en une heure, alors que d'autre unité plus entrainé spécifiquement aurait pu le faire un peu plus méthodiquement un peu plus tard.

 

 

Sais tu dans quelle mesure les appuis furent efficaces?

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deux remarques

 

-un lieutenant commande une section ... en Algérie ou en Indo c'était un adjudant ou un sergent chef

 

-les Minimi utilisaient (et utilisent toujours) des chargeurs de M 16 ou des bandes, en l'espèce à Verbanja il fallait recharger les chargeurs de M 16 avec les munitions des FAMAS car leurs chargeurs n'étaient pas compatibles avec les MInimi, les FAMAS G2 ont des chargeurs de M 16

 

10 hommes furent décorés après Verbanja dont Taukapa le géant Wallisien ordonnance garde du corps d'Héluin qui le suivait comme son ombre et qui a priori lui sauva la vie, Le cointre et Héluin reçurent la LH, Dupuch fut aussi décoré ...

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Les blessures sont de quel type? Eclats? Balles? Il ont tenté de revenir? Qu'y avait il en face? (du milicien armé de quelques AK pourries ou une section ou une compagnie + armes lourdes?). Comme tu dis c'est un miracle. Est ce qu'ils étaient dimensionné pour l'attaque ou c'est un coup de bol monumental lié au fait que personne s'attendait à ça?

En face il y avait 14 VRS je crois retranché dans le poste nord du pont, on ne sait pas trop combien dans le poste sud. Mais ca on l'a su qu'a la fin. Il me semble avoir lu qu'il y avait des mitrailleuses. Il y avait aussi un blindé Serbe genre transport de troupe mais je ne sais pas quel modele. Plus tout un tas d'appui sur l'autre rive mais ca aussi on a eu les détails qu'a mesure ou il se sont mis a tirer.

 

Sais tu dans quelle mesure les appuis furent efficaces?

En appui il y avait plusieurs ERC90 et du VAB - peut etre des T20 mais je suis pas sur -. Le souci c'est qu'il y a 12 otages casques bleus et qu'ont ne sait pas trop ou ils sont - deux servent en fait de "bouclier humain" - , donc a priori pas moyen d'employer des appui "lourd". Je pense qu'on a juste utiliser les mitrailleuses et peut etre du canon de 20mm pour faire taire les mitrailleuses d'en face. Il semble que ca ait marché sinon la section aurait été décimée complétement.

 

Des appuis serbes ont tiré contre les appuis francais, au mortier et au canon anti aérien, les ERC on riposté au 90 mais pas directement sur les deux poste du pont il me semble plutot sur des point d'appui en arriere du pont.

Pour le franchissement des barbelés c'est assez compliqué, mais a priori on a pas voulu approcher de blindé, toute l'approche s'est faite a pied, donc l'arrachage de barbelé au grapin c'est pas possible. Pour recouvrir les barbelé avec des planches c'est envisageable a condition de porter les planche tout le long de l'infiltration a pied ...

Reste des options rarement utilisés. Les fumigenes pour masquer complétement l'assaut, plus les explo pour "couper/souffler" les barbelés. Il se trouve que les troupes francaises pour je ne sais quel raison, sont pas/plus trop habitué a ce genre de manoeuvre sous gros écran de fumée, et avec de l'explo bricolé... C'est pas typique de la Yougo, c'était aussi le cas en Afgha etc.

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Il y a un débat sur l'opportunité de monté cette opé en une heure, alors que d'autre unité plus entrainé spécifiquement aurait pu le faire un peu plus méthodiquement un peu plus tard.

 

Attendre aurait été prendre le risque que des otages soient déplacés, que le poste soit renforcé, etc...

 

Et le message politique adressé au camp d'en face en face aurait été différent. Là, c'était franc et net, un gros "vous avez été trop loin et on ne réfléchit même plus avant de vous éclater la tronche".

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En appui il y avait plusieurs ERC90 et du VAB - peut etre des T20 mais je suis pas sur -. Le souci c'est qu'il y a 12 otages casques bleus et qu'ont ne sait pas trop ou ils sont - deux servent en fait de "bouclier humain" - , donc a priori pas moyen d'employer des appui "lourd". Je pense qu'on a juste utiliser les mitrailleuses et peut etre du canon de 20mm pour faire taire les mitrailleuses d'en face. Il semble que ca ait marché sinon la section aurait été décimée complétement.

 

 

Fort probablement. Si je résume les lourds ont tapé sur les appuis (heureusement sinon c'était foutu) et on fait baisser la tête des servants serbes.

 

 

Pour le franchissement des barbelés c'est assez compliqué, mais a priori on a pas voulu approcher de blindé, toute l'approche s'est faite a pied, donc l'arrachage de barbelé au grapin c'est pas possible. Pour recouvrir les barbelé avec des planches c'est envisageable a condition de porter les planche tout le long de l'infiltration a pied ...

 

 

D'où ma question: pourquoi pas un VAB à fond de train qui arrive au dernier moment. Il y a de l'AT en face?

 

Il se trouve que les troupes francaises pour je ne sais quel raison, sont pas/plus trop habitué a ce genre de manoeuvre sous gros écran de fumée, et avec de l'explo bricolé... C'est pas typique de la Yougo, c'était aussi le cas en Afgha etc.

 

 

Sait pas pourquoi mais c'est assez casse gueule dans le principe car les éclats vont n'importe où. Il y a bien l'équivalent des "bangalore" mais c'est pas de la dotation classique!

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deux remarques

 

-un lieutenant commande une section ... en Algérie ou en Indo c'était un adjudant ou un sergent chef

 

-les Minimi utilisaient (et utilisent toujours) des chargeurs de M 16 ou des bandes, en l'espèce à Verbanja il fallait recharger les chargeurs de M 16 avec les munitions des FAMAS car leurs chargeurs n'étaient pas compatibles avec les MInimi, les FAMAS G2 ont des chargeurs de M 16

 

10 hommes furent décorés après Verbanja dont Taukapa le géant Wallisien ordonnance garde du corps d'Héluin qui le suivait comme son ombre et qui a priori lui sauva la vie, Le cointre et Héluin reçurent la LH, Dupuch fut aussi décoré ...

 

 

Petite précision ,Taukapa était le "garde du corps" du capitaine Lecointre  ;) .

 

 

 

 

 

 

D'où ma question: pourquoi pas un VAB à fond de train qui arrive au dernier moment. Il y a de l'AT en face?

 

 

 

Il ne faut pas oublié que les Serbes peuvent menacé depuis des bâtiments surplombant le poste donc les voies d'accès au Poste .

 

On doit prendre en compte une chose ,les personnels qui sont monté à l'assaut connaissait déjà  la configuration du poste puisque ayant régulièrement pris la garde dans celui-ci .

 

Et qu'en connaissance de cause ceux-ci savaient qu'une arrivé en mode VAB qui déboule aurait était trop dangereux ,même au dernier moment .

 

N'oublions que les serbes tiennent les alentours et donc sont très bien installé depuis un bon moment et que les casques bleu français connaissaient plus ou moins bien les capacité et les types d'armes des Serbes .

 

Donc choisir cette option des VAB auraient put voir de la casse avec un seul coup ,une roquette tapant le haut  d'un VAB aurait fait très mal ,les Serbes bien que pris à parti par les appuis français avait quand même une vision du champs de bataille  du haut vers le bas . 

 

Mais pas mal de monde a déjà pas mal répondu sur le sujet .

Modifié par Gibbs le Cajun
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  • 2 years later...
Le 27/05/2018 à 10:21, Zalmox a dit :

Je me souviens bien de cet épisode. A l'époque, Jacques Chirac, qui aurait ordonné personnellement l'assaut, avait grandi dans mon estime.

RIP pour les marsouins tombés.

En fait, ce n'est pas Jacques Chirac qui a décidé cette opération de reprise du poste. 

Au début de la vidéo le Général Gobilliard explique qu'il a décidé seul sans  passé par les patrons de l'ONU, et sans passé non plus par le président de la République. 

 

 

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Hervé_Gobilliard

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