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Cambodge


Messages recommandés

http://thediplomat.com/2015/07/cambodias-strategic-china-alignment/ (8 juillet 2015)

 

Le Cambodge est un pays "aligné stratégiquement" sur la Chine. C'est peut-être un écho du choix fait en 1858 d'accepter le protectorat français pour échapper à la suzeraineté vietnamienne ou thaïlandaise.

 

La Chine est le premier partenaire commercial du Cambodge avec une progression fulgurante puisque les échanges entre les deux pays sont passés de 2.34 milliards de dollars en 2012 à 3.3 milliards en 2013.

 

La Chine est le premier donateur d'aide au développement.

 

La Chine est un partenaire militaire fournissant des aides financières et des entrainements à l'armée cambodgienne, en particulier au bon moment, durant la crise avec la Thaïlande de 2008-2011.

 

Le Cambodge espérait que l'ASEAN, l'association des pays du Sud-Est asiatique interviendrait en sa faveur lors de cette crise, mais l'ASEAN est restée muette.

 

Cela dit, l'ASEAN reste le meilleur espoir pour le Cambodge que les relations entre les Etats de la région soient régies par des règles plutôt que par le droit du plus fort.

 

Avec les Etats-Unis, les critères de droits de l'homme et de démocratie exigés par les Américains sont plutôt un handicap, et l'Inde ne parait pas vraiment en mesure de contrebalancer la Chine.

 

http://www.lowyinterpreter.org/post/2015/07/31/In-Cambodia-border-dispute-with-Vietnam-tests-stability.aspx (31 juillet 2015)

 

Le Vietnam et le Cambodge auraient accompli 80% du travail pour parvenir à un accord sur le bornage de leur frontière commune.

 

Mais le leader de l'opposition, qui a déjà fait de la prison pour cela, est un spécialiste des campagnes xénophobes anti-vietnamiennes. Plus généralement, Hun Sen reste perçu par une partie de la population comme une "marionette des Vietnamiens".

 

Cela va-t-il tourner au Maïdan, à la "révolution de couleur" ?

 

Hun Sen garde de nombreuses cartes dans son jeu. Il n'hésite pas à emprisonner les manifestants ou à restreindre les droits des ONGs.

 

Par ailleurs, la Chine pourrait agiter des troubles au Cambodge pour faire pression sur le Vietnam, dans le cadre du conflit en mer de Chine méridionale.

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  • 2 weeks later...

http://www.rfi.fr/asie-pacifique/20150816-cambodge-arrestation-senateur-hong-sok-hour-frontiere-vietnam-trahison (16 août 2015)

 

Arrestation du sénateur Hong Sok Hour : L’origine de l’affaire : un commentaire et un faux document postés par le sénateur d’opposition sur Facebook, au sujet de la frontière entre le Cambodge et le Vietnam, dont les limites restent controversées.

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  • 1 year later...
  • 2 years later...
  • 2 months later...

Les Kmers Rouges ont définitivement perdus. Les capitalistes chinois se sont implantés dans le pays et transforment Sihanoukville a toute allure .

Sihanoukville, avec ses 88 casinos (où les Cambodgiens n’ont pas le droit de jouer), ses 40 000 Chinois officiellement répertoriés (ils seraient deux fois plus dans la région), ses quartiers où l’on ne parle que mandarin, a été rebaptisé «Macao II».

https://www.liberation.fr/amphtml/planete/2019/01/28/au-cambodge-macadam-et-nouveau-macao_1705996

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Il y a 3 heures, collectionneur a dit :

(où les Cambodgiens n’ont pas le droit de jouer),

Vu que jouer, en moyenne, c'est perdre, cela ne m'arrache pas des larmes aux yeux. Si les Cambodgiens qui ont quelques économies peuvent les investir au contraire dans l'économie réelle, cela me parait plus profitable.

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  • 7 months later...
Le 30/01/2019 à 06:29, collectionneur a dit :

Les Kmers Rouges ont définitivement perdus. Les capitalistes chinois se sont implantés dans le pays et transforment Sihanoukville a toute allure - des 

https://www.liberation.fr/amphtml/planete/2019/01/28/au-cambodge-macadam-et-nouveau-macao_1705996

Sihanoukville, avec ses 88 casinos (où les Cambodgiens n’ont pas le droit de jouer), ses 40 000 Chinois officiellement répertoriés (ils seraient deux fois plus dans la région), ses quartiers où l’on ne parle que mandarin, a été rebaptisé «Macao II».

Sujet connexe.

Le Cambodge avait pris 2 décrets "banals" à la mi-août:

  1. l'interdiction des jeux d'argent en ligne (corollaire, et des arnaques qui tournaient autour
  2. l'interdiction du travail des étrangers pour 10 professions (comme chauffeur de taxi).

Résultat, depuis 3 semaines, 6 000 chinois quittent le pays chaque jour.
Selon le ministère de l'intérieur cambodgien, c'est plutôt dû à la première mesure (et Pékin soutient l'interdiction)

https://cambodgemag.com/2019/09/societe-exode-chinois-apres-linterdiction-des-jeux-dargent-en-ligne.html?fbclid=IwAR394WveO85T26CvM9IfsMjg9AywYGvFbjvn6C1OMTVbRaWwWpzD1WkekkA

Les casinos eux restent autorisés...

Cela touche plutôt les derniers arrivants chinois :
la "vieille" diaspora chinoise, elle est bien enracinée (de nationalité cambodgienne, parfois depuis des générations)

 

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  • 8 months later...

http://asianreviewofbooks.com/content/angkor-wat-a-transcultural-history-of-heritage-by-michael-falser/ (26 mai 2020)

La quantité d'encre déversée sur le complexe de temples du 12e siècle d'Angkor Vat ne remplit peut-être pas le lac Tonlé Sap, mais on a parfois l'impression que si. Ce monument de l'empire khmer dédié à Vishnu est un site culturel mondial de l'UNESCO, un must mondial sur les listes de choses à faire pour les touristes et est le seul monument archéologique à figurer sur un drapeau national.

Falser considère Angkor Vat comme le produit d'un "enchevêtrement transculturel" : son histoire, depuis la colonisation française en Indochine, est jalonnée de rencontres transculturelles entre les acteurs impliqués, des ethnographes, archéologues et directeurs de musées français et d'autres acteurs européens, comme la Pologne, et plus tard des acteurs individuels du côté de l'UNESCO. Pour la plupart, comme le mentionne Falser, ils ont formulé leurs revendications patrimoniales sur Angkor sous la forme d'une "aide internationale".

Dans le premier volume, l'auteur emmène le lecteur dans un long voyage qui remonte à 1860, lorsque Angkor Vat a été "découvert" par des ethnographes et des archéologues français qui, depuis, l'ont présenté comme une sorte de patrimoine culturel français. Falser retrace le voyage global d'Angkor Vat, avec des objets trouvés et emportés de leurs sites à Paris, exposés dans les musées français ou présentés comme une "superstar" lors d'expositions, telles que les Expositions universelles de Paris (1867 et 1889), et ailleurs jusqu'en 1922 . En outre, en tant que site archéologique, Angkor Vat a été promu et revendiqué comme un bien culturel français.

Il décrit de manière convaincante la stratégie délibérée et complexe par laquelle les Français se sont appropriés Angkor Vat culturellement, mentalement et matériellement. L'implication française à Angkor, en effet, n'a été interrompue que lorsque les Khmers rouges ont pris le contrôle du pays en 1975, et a repris peu après, en continuant des années 1990 jusqu'à aujourd'hui.

Selon ses recherches, l'histoire moderne d'Angkor a été constamment non pas tant usée (ou utilisée) mais "abusée pour la construction de l'identité par les pouvoirs en place", depuis l'entrée des Français et s'est accrue entre 1979 et 1989. Falser démontre clairement qu'Angkor est devenu un symbole politico-culturel pour établir l'identité nationale cambodgienne et comment il est devenu un sujet de tension géopolitique pendant la guerre froide en Asie du Sud-Est.

Il est étonnant que la relation du Cambodge avec Angkor durant cette période ait été si peu discutée dans les publications scientifiques, sans parler d'un contexte plus général.

L'ensemble de deux volumes de Falser sur Angkor Vat n'est pas seulement un ajout européen à l'histoire moderne d'Angkor Vat - et l'auteur sait très bien d'où il vient - mais révèle également le champ de bataille entre les différentes puissances politiques qui en revendiquent la possession depuis que le "Temple de la Cité" est entré pour la première fois sur la scène mondiale. À la lumière des investissements chinois actuels à Siem Reap ces dernières années, aujourd'hui stimulés par le projet Une Ceinture Une Route, il semble que cette bataille ne soit pas encore terminée.

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  • 3 months later...

https://www.thailande-fr.com/politique/106731-la-chine-envisage-une-implantation-militaire-en-thailande (2 septembre 2020)

Les États-Unis estiment également que le Cambodge a signé un accord secret avec Pékin pour permettre aux forces armées chinoises d’utiliser l’une de ses bases navales – une information que les deux pays asiatiques ont publiquement démenti, selon le rapport.

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Il y a 3 heures, Wallaby a dit :

https://www.thailande-fr.com/politique/106731-la-chine-envisage-une-implantation-militaire-en-thailande (2 septembre 2020)

Les États-Unis estiment également que le Cambodge a signé un accord secret avec Pékin pour permettre aux forces armées chinoises d’utiliser l’une de ses bases navales – une information que les deux pays asiatiques ont publiquement démenti, selon le rapport.

Heureusement, il n'y aucune base navale sérieuse au Cambodge. Il y a bien un  bloc de béton à un moment... mais c'est dans une ville où la population déteste les chinois.

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https://thediplomat.com/2020/09/the-last-farewell-to-the-mighty-mekong/ (2 septembre 2020)

Pour la deuxième année consécutive, les eaux pulsées et sauvages du Mékong n'ont pas réussi à faire fonctionner leur magie traditionnelle de mousson, qui, en temps normal, permet au lac Tonlé Sap de s'étendre jusqu'à cinq fois sa taille de la saison sèche.

Il est difficile d'exagérer l'ampleur de la catastrophe qui se déroule, causée principalement par les barrages chinois en amont, qui piègent à la fois l'eau et les sédiments qui sont vitaux pour la survie de l'écosystème du Mékong.

La crise du Tonlé Sap a également été fortement exacerbée par les deux barrages laotiens - le barrage de Xayaburi et le Don Sahong lancé en 2019 - qui ont bloqué le mouvement des poissons et des sédiments. La Thaïlande et la Malaisie sont les promoteurs et les principaux investisseurs de ces projets.

En temps normal, l'arrivée de la crue de la saison des pluies et le renversement de l'affluent du Tonlé Sap reconstitue une étonnante pouponnière de la pêche en donnant naissance à la forêt inondée du lac.

Brian Eyler, spécialiste du Mékong de la Fondation Stimson, a rappelé les conséquences plus larges de la catastrophe de l'année dernière, qui se répète aujourd'hui : "Les 2,5 millions de pêcheurs du Tonlé Sap se sont endettés davantage pour faire face à des prises de poissons extrêmement faibles. Maintenant, en 2020, c'est peut-être pire. Ces cycles de dettes élevées et de faibles prises de poissons ne peuvent se répéter qu'un certain nombre de fois avant que l'économie autour du lac et probablement le pays lui-même ne commence à s'effondrer".

Même les propres recherches de la Mekong River Commission publiées dans le rapport du Conseil de 2018 avertissaient que le développement de l'hydroélectricité entraînerait des pertes drastiques de poissons jusqu'en 2040, ce qui provoquerait un déclin dramatique des stocks de poissons. La biomasse totale de la pêche sera réduite de 35 à 40 % d'ici 2020, et de 40 à 80 % d'ici 2040, selon les prévisions de la MRC.

Mais cette preuve alarmante d'un déclin massif de la pêche et la menace imminente pour la sécurité alimentaire de 70 millions de personnes vivant dans le bassin du Mékong n'ont pas conduit à une déclaration ou à une orientation des États membres sur la nécessité de freiner l'hydroélectricité.

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https://www.nationalgeographic.fr/environnement/2020/08/le-plus-grand-lac-du-cambodge-est-en-train-de-se-dessecher-menacant-forets-et (20 août 2020)

La richesse écologique de Tonlé Sap est alimentée chaque année par des impulsions d’eau en provenance du Mékong et autres fleuves. Elles sont déversées dans le lac au cours de la saison des pluies de juin à novembre. Lorsque les forêts environnantes sont inondées, Tonlé Sap peut quintupler de taille. Les ressources halieutiques y sont si importantes que le nombre de poissons pêchés chaque année y est supérieur à tous les lacs et fleuves d’Amérique du Nord réunis.

À l’époque, pendant la saison des pluies qui durait six mois, ce milieu humide devenait un lieu d’alimentation et de reproduction pour une grande variété de poissons, y compris le Pangasianodon gigas, une espèce menacée d’extinction. « Partout, on voyait la forêt. Partout, l’eau était riche en poissons », dit Sotharith.

De ce monde aquatique boisé, il ne reste que des vestiges à Koh Chivang, une région composée de cinq villages au nord-ouest du lac. Sotharith en est le chef adjoint. En 2016, au cours de la saison sèche, un incendie a ravagé 80 % de la forêt inondée, détruisant les habitats des poissons et poussant une grande partie des 13 000 habitants vivant dans des maisons flottantes à abandonner la pêche. Ils cultivent maintenant du piment, entre autres.

Avant le milieu du 20e siècle, le Cambodge était très prisé pour son paysage verdoyant. Bien que plus petit que ses voisins, la Thaïlande et le Vietnam, le pays avait plus de forêts intactes. Cependant, après la guerre civile, l’économie a commencé à se développer au début des années 2000 et la déforestation a connu un essor remarquable. Un projet gouvernemental a transformé plus de 10 % du territoire national en des plantations de caoutchouc aux mains d’entreprises étrangères, ce qui a conduit à une destruction massive de l’environnement.

La déforestation a continué de grimper au Cambodge même après la suspension de ce programme en 2012. Selon Global Forest Watch, le Cambodge a perdu le quart de l’ensemble de son couvert forestier, soit plus de 20 000 kilomètres carrés, entre 2001 et 2019. Un taux largement supérieur à celui du Brésil par exemple et nettement plus important que tous les autres pays asiatiques.

Il y a une grande possibilité de rétablissement si la pression est relâchée », indique Nick Souter, écologiste à Conservation International. Cette organisation aide les communautés de Tonlé Sap à planter de nouveau la forêt inondée et met en place des équipes de pompiers locaux pour éteindre les incendies.

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  • 2 months later...

https://www.arte.tv/fr/videos/087408-000-A/le-temple-oublie-de-banteay-chhmar/

Les vestiges de Banteay Chhmar demeurent à l’écart des circuits touristiques. Ce temple laissé à l’état de ruine, à moitié englouti par la végétation et patiné par huit siècles de mousson, se dévoile dans sa beauté la plus brute.

Vidéo de 44 minutes, disponible du 21/11/2020 au 18/02/2021. On est, d'après la voix off, deux ans après l'installation de l'électricité, et encore combien d'années avant l'invasion du tourisme de masse ? Six mois ? Un an ? Deux ans ? Le documentaire démontre la formule « le tourisme détruit ce qu'il désire », en montrant ce qui est désiré avant la prévisible destruction.

 

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  • 4 weeks later...

https://thediplomat.com/2020/12/new-monitoring-platform-to-scrutinize-chinas-mekong-dams/ (14 décembre 2020)

Le Mekong Dam Monitor, annoncé officiellement le 14 décembre, utilisera la télédétection et les données des satellites pour suivre les niveaux d'eau des barrages chinois, accusés de priver d'eau les pays situés en aval.

Ce projet, une entreprise commune entre le Stimson Center de Washington et la société de recherche américaine Eyes on Earth, est en partie financé par le Département d'État américain et sera officiellement lancé le 15 décembre.

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  • 1 year later...

Je me permets de recoller ici un message de @Paschi posté le 10 juin, sujet: Chine.

Citation

Un projet de rénovation du port de Ream, au Cambodge, crée la controverse. La Chine est accusée par les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux d'y établir une base militaire navale en secret, une information que Pékin et Phnom Penh démentent.

https://www.rts.ch/info/monde/13160580-une-base-navale-militaire-chinoise-serait-en-construction-au-cambodge.html
 

J’y réagis parce que d’une part j’ai aussi mordu à l’hameçon (pour avoir diffusé “l’info” sur un autre forum), et parce qu’à l’examen (à mon niveau), c’est assez intéressant. Résumons:

Le papier de RTS/AFP évoque la “rénovation de la base navale” de Ream (entrée sud-est du golfe de Srae Ambel). Il reprend le WaPo(note1) du 06juin: «une nouvelle installation en cours de construction sur cette base serait "exclusivement" utilisée par la marine militaire chinoise».

Autant aller lire l’original (si l’on peut dire), le WaPo: «La Chine construit secrètement une installation navale au Cambodge à l'usage exclusif de ses forces armées(…) La présence militaire se fera dans la partie nord de la base navale de Ream(…). [Et de comparer (l’incomparable):] «(…) La seule autre base militaire étrangère de la Chine en ce moment est une installation navale dans le pays d'Afrique de l'Est, Djibouti.(…)»

“Incomparable” parce que la photo sat. que reproduit le WaPo montre que cette “extension Chinoise” de la base navale ne mesurerait que 0,3km2. Ailleurs j’ai lu: 3km2; j’ai pas mesuré, peut-être une co*uille quelque part… mais peu importe puisque de toutes façons: la base navale en question ne dispose que d’un port en eau peu profonde dont la jetée actuelle ne peut accueillir que des navires “format patrouilleur”. Certes, AMTI//CSIS a publié en janvier(note2) à propos de travaux de dragage, …mais bof. 

Je maintiens donc: la comparaison Ream//Djib. est putrancière. D’ailleurs, répond un ambassadeur du Cambodge: «La rénovation de la base sert uniquement à renforcer les capacités navales cambodgiennes à protéger son intégrité maritime et à lutter contre les crimes maritimes, y compris la pêche illégale » (WaPo). Ou bien (RTSch), un responsable Cambodgien: "Ne vous inquiétez pas trop, la base de Ream est très petite (...). Elle ne constituera une menace pour personne, nulle part". Qu’on veuille le croire ou non.

 

Tout n’est pas à jeter cependant dans le papier du WaPo. Ainsi: «(…) un responsable chinois à Pékin a confirmé au Washington Post qu'"une partie de la base" sera utilisée par "l'armée chinoise". Le responsable a nié que ce soit pour une utilisation « exclusive » par les militaires, affirmant que les scientifiques utiliseraient également l'installation. Le responsable a ajouté que les Chinois ne sont impliqués dans aucune activité sur la partie cambodgienne de la base. (…) Le fonctionnaire chinois a déclaré au Post que la technologie de la station terrestre pour un système de navigation par satellite BeiDou se trouvait dans la partie chinoise de la base navale de Ream. 

BeiDou est l'alternative chinoise au système de positionnement mondial (GPS) géré par les forces spatiales américaines, et est utilisé à des fins militaires, notamment pour le guidage des missiles. Le fonctionnaire n'avait pas de connaissance directe de la manière dont ce système était utilisé.

Selon un rapport publié en mars par la Defense Intelligence Agency du Pentagone, l'armée chinoise utilise les services de positionnement et de navigation de haute précision de BeiDou pour faciliter les mouvements des forces et la livraison de munitions guidées avec précision. L'effort de la Chine en matière de bases mondiales "ne concerne pas seulement la projection de puissance, mais aussi le repérage mondial et les ressources spatiales", a déclaré un troisième responsable occidental. Le projet Ream du Cambodge est "l'un de leurs efforts les plus ambitieux à ce jour" (…)». Ça, ça me semble intéressant…

 

Sinon, RTS évoque aussi – mais sans s’attarder – le WSJ du 190722 (note3) qui: «a fait état d'un projet d'accord secret permettant à Pékin d'y [à Ream] amarrer des navires de guerre». Et puis pointbarre, dommage.

Dommage parce que le WSJ mentionne aussi Dara-Sakor. Daraquoi? Sakor.

Pas loin, juste de “l’autre côté”, c’est-à-dire entrée nord-ouest de la baie, province de Koh Kong. Depuis 2008 un projet Chinois [UnionGroup; un bail de 99 ans (illégal selon la loi Cambodgienne, à ce que j’ai lu)] de station balnéaire (note4, website promotionnel du projet), d’une puperficie de 36.000ha (!), s’étalant sur près de 20% (!!) du littoral Cambogien.

C’est là:

spacer.png
(visuel extrait de la “brochure publicitaire” du projet; pour info, Ream – qui ne figure pas sur la carte – est juste au sud de Sihanoukville)

 

… Et pour accueillir les heu ferries tout pleins de touristres Chinois: 

Il faut tout naturellement créer un pardon: deux ports en eau profonde: «Le showroom de l'entreprise à Phnom Penh présente des plans de construction de stations touristiques cinq étoiles, de terrains de golf, de ports de plaisance, de deux ports à conteneurs, de zones industrielles de haute technologie et d'une « nouvelle ville » de résidences de luxe». (WSJ)

Un/des port(s) capable(s) d’accueillir des navires de 10.000t, selon le NYT (dec2019, note5).

spacer.png

(même brochure)

… Et c’est encore mieux avec la construction d’un aéroport dont la piste (la plus longue piste du Cambodge: 10.500 pieds (WSJ)) est capable d’acceuillir A380 ou B747.

spacer.png

(2020)

Le NYT précise que des analystes ont repéré le long de la piste des “baies de virage serré” [tight turning bay], du genre qu’utilisent les avions de chasse dotés de trains holonomes, oui Môssieur :wub:.

 

Bref, des infrastructures à usage potentiellement dual.

C’est là que ça se passe:

spacer.png

(toujours la même “brochure”) 

 

Après les sites généralistes, je suis allé consulter quelques sites “diplo” anglosaxons, tels ForeignPolicy, TheDiplomat, ou ResponsibleStatecraft (Quincy Institute). Qui, dans l’ordre, titrent et chapôtent: «Washington devrait se détendre à propos de la base chinoise au Cambodge Les Américains doivent reconnaître leur propre histoire peu glorieuse en Asie du Sud-Est.» (note6); «Ce que le brouhaha de la base navale cambodgienne néglige L'établissement d'une présence militaire chinoise dans le sud du Cambodge marquerait le point culminant de trois décennies de politique américaine déplacée à l'égard du pays». (note7); et enfin: «Washington pète les plombs, une fois de plus, à propos d'une éventuelle base chinoise au Cambodge. Il n'y a aucune preuve d'une avancée militaire de Pékin, mais cela n'a pas empêché les marchands de peur d'en jouer à fond». (note8)

Gros focus (œillères?) sur Ream, mais pas un mot sur Dara-Sakor. 

Tous – en chœur – s’accordent sur: l’innocuité de la base navale de Ream; qu’elle ne modifiera en rien le rapport de force USA-Chine dans la région; et sur le lourd passif US en Asie du sud-est (et au Cambodge en particulier).

En un sens, on ne peut pas leur donner tort sur ce dernier point.

 

Mais si l’on retient l’hypothèse que l’APL “pourrait” à terme disposer des infrastructures de Dara-Sakor, cela rapprocherait sensiblement la PLAAF et la PLAN du détroit de Malacca, accentuerait “l’encerclement” de la Thaïlande (cf. le thread Thaïlande), prendrait à revers le Vietnam, compliquerait la défense des North-Natuna (Indonésie; j’avais relaté un incident dans le fil idoine). Quant à l’Inde, les îles et bases d’Andaman et Nicobar deviendraient beaucoup plus vulnérables. Sans parler de toute l’Inde du Golfe du Bengale…

Aller, je laisse le dernier mot à nos voisins Australiens, fev.2020, avec des infographies qui “claquent” (et outrancières aussi, oui): https://www.news.com.au/technology/innovation/military/scary-reality-chinas-secret-cambodian-military-base/news-story/59908e35b8865375e6ca7a55c20fea0c
 

Notes:

Citation

note1 https://www.washingtonpost.com/national-security/2022/06/06/cambodia-china-navy-base-ream/?utm_source=pocket_mylist

(06juin2022)

note2 https://amti.csis.org/dredgers-spotted-at-cambodias-ream-naval-base/

(22janv.2022)

note3 https://www.wsj.com/articles/secret-deal-for-chinese-naval-outpost-in-cambodia-raises-u-s-fears-of-beijings-ambitions-11563732482

(19juil.2022)

note4 https://beyondrealty.asia/dara-sakor-project/

(2021)

note5 https://www.nytimes.com/2019/12/22/world/asia/cambodia-china-military-bases.html?searchResultPosition=1

(22dec.2019)

note6 https://foreignpolicy.com/2022/06/10/cambodia-navy-china-bombing/

(10juin2022)

note7 https://thediplomat.com/2022/06/what-the-cambodian-naval-base-brouhaha-overlooks/

(08juin2022)

note8 https://responsiblestatecraft.org/2022/06/13/washington-flips-out-again-over-possible-chinese-base-in-cambodia/

(13juin2022)

 

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