Aller au contenu
AIR-DEFENSE.NET

[France] Armée de l'Air et de l'Espace


Henri K.
 Share

Messages recommandés

Citation

REPORTAGE : ATHENA 2019, les forces spéciales s'entraînent dans le Sud-Ouest

Citation

Organisé chaque année par l'armée de l'Air, l'exercice ATHENA 2019 s'est tenu dans le quart Sud-Ouest de la France du 17 au 27 juin 2019. Exercice annuel ayant pour objectif la certification des forces spéciales air au point de vue tactique et opérationnel, ATHENA permet à l'ensemble des opérateurs des forces spéciales et des modules d'appui aux opérations spéciales devant être prochainement déployés sur le terrain de s'entraîner dans les conditions les plus réalistes possibles.

Bien qu'étant un exercice spécifique aux forces spéciales de l'armée de l'Air, il reflète le fonctionnement inter-armées propre au Commandement des Opérations Spéciales (COS) puisque sont également associées les unités des forces spéciales de l'armée de Terre et de la Marine Nationale. Cette édition était par ailleurs inédite puisqu'elle associait pour la première fois des forces spéciales étrangères, en l’occurrence ici celles de l'US Air Force et de l'Ejercito del Aire.

Citation

Déroulement de l'exercice

ATHENA ayant pour vocation de certifier les opérateurs des forces spéciales avant leur déploiement en opérations dans l'année à venir, les scénarios se devaient d'être le plus réaliste possible. Le thème de l'exercice était ainsi le déploiement d'une task-force dans un pays fictif (« Orangeland ») soumis à des troubles initiés par des pays voisins à l'aide de milices armées et d'actions terroristes.

Dans ce contexte, afin de reproduire les distances pouvant être rencontrées sur des théâtres comme au Levant ou la bande sahélo-saharienne et permettre notamment des missions à long rayon d'action avec ravitaillements en vol, l'aire d'opération était particulièrement vaste et correspondait à une zone d'environ 600km par 400km sur la partie Sud-Ouest de la France, entre Mont-de-Marsan et Tours.

Les différents moyens participants étaient déployés à partir de la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan et d'une base opérationnelle avancée construite de toutes pièces pour l'exercice sur le champ de tirs de Captieux par le GAAO et le Génie de l'Air. 

Les trois premiers jours de l'exercice avaient pour objet la validation des procédures d'interopérabilités entre les différents participants et à des entrainements à des manœuvres spécifiques sur le champ de tir (aéro-largages, MEDEVAC, déploiements d'opérateurs par aéro-cordages, etc) ou encore sur le camp de Caylus (posés d'assaut des avions de transport) avant le début des scénarios à proprement parlé.

Citation

Les participants

Pour cette édition 2019, plus de 500 personnels d'unités françaises et étrangères étaient engagés sur ATHENA. Les différentes unités ayant participé à l'exercice sont présentées ci-après.

CPA 10

Le Commando parachutiste de l'air (CPA) n°10  est spécialisé dans l'observation et la destruction de sites par l'arme aérienne (ODESSAA), la reconnaissance, saisie et expertise de domaines aéroportuaires (RESEDA) et la reconnaissance et le marquage de terrain pour poser d'assaut. Il est également référent en matière d'imagerie spatiale pour la communauté forces spéciales et est en mesure de réaliser des missions de contre-terrorisme et de libération d'otages.

ET 03.061 Poitou

L'Escadron de transport (ET) 3/61 « Poitou) est le seul escadron de transport dédié aux opérations spéciales. Équipé de C-160R Transall, C-130H Hercules et de DHC-6 Twin Otter, l'escadron est spécialisé dans la projection en profondeur et par tout temps de commandos et de matériels, à l'aéro-largage, l'aéro-portage ou encore à l'avitaillement au sol de tout hélicoptère de combat.

Il dispose également d'une capacité renseignement et appui feu avec le module C3ISTAR qui permet notamment la désignation de cibles au profit d'avions de chasse ou d'hélicoptères de combat. A termes, le Poitou sera également en capacité de délivrer de l'armement de type missile depuis ses avions.

EH 01.067 Pyrénées

L'Escadron d'hélicoptères (EH) 1/67 est dédié à l'action en profondeur en territoire ennemi non permissif et plus particulièrement à la récupération de pilotes alliés éjectés. Équipé d'hélicoptères H225M Caracal, il est en mesure de s'intégrer à des missions complexes de type COMAO de jour comme de nuit avec ravitaillement en vol afin de réaliser l'infiltration ou l’exfiltration de personnels sur de très longues distances (poser poussière, aéro-cordages, grappe, nacelle, etc.).

Doté récemment de nouveaux armements de sabords (mitrailleuses de 12,7 mm ou canon de 20 mm), cet hélicoptère disposant de blindages, de systèmes d'auto-protection ou encore d'un système de navigation autonome est particulièrement adapté aux opérations spéciales.

En complément de ces unités FS Air, les forces spéciales Terre et les commandos Marine étaient également représentés par, respectivement, des éléments du 13e Régiment de Dragons Parachutistes (RDP) et par des éléments du Commando Jaubert.

MAOS

Ces unités FS françaises étaient appuyées par les MAOS (Modules d'Appui aux Opérations Spéciales) qui appartiennent à des unités conventionnelles de l'armée de l'Air mais qui s'entrainent toutefois de façon spécifique à l'appui des opérateurs des forces spéciales.

Parmi les MAOS participants à cette édition étaient présents dans les airs le Régiment de Chasse 2/30 « Normandie Niemen » avec des Rafale (escadron référent pour le travail avec les forces spéciales), l'Escadron électronique aéroporté (EEH) 1/54 « Dunkerque » avec un Transall Gabriel et un Beech 350 ALSR ainsi que l'Escadron de Drones 1/33 « Belfort » avec des drones MQ-9 Reaper.

Participaient également le CPA 30 avec une section cynophile, l'EAC2P (Escadre aérienne de commandement et de conduite projetable) pour les transmissions, le CASV (Centre air de saut en vol) pour l'expertise sur les sauts à grande hauteur, la section d'intervention NRBC, le 25e Régiment du génie de l'Air (RGAet enfin le GAAO (Groupement aérien d'appui aux opérations).

 

67th Special Operations Squadron Night Owls / 352nd Special Operations Wing (US Air Force)

Le 67th SOS est spécialisé dans l'infiltration et l'exfiltration de véhicules de combat et de soldats en territoire ennemi de jour comme de nuit, y compris en conditions de vol aux instruments (IMC). Stationnée sur la base aérienne de Mildenhall, en Angleterre, l'unité est équipée du MC-130J Hercules ravitaillable en vol et pouvant procéder au ravitaillement en vol d'avions et d'hélicoptères.

Cet appareil peut également procéder à des aéro-largages ou des aéro-portages, atterrissages sur terrain sommaire ou encore l'avitaillement d'aéronefs ou de véhicules sur base avancée. Un seul MC-130J participait à ATHENA 2019 depuis la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan.

7th Special Operations Squadron / 352nd Special Operations Wing (US Air Force)

Le 7th SOS est une unité également basée à Mildenhall, en Angleterre. Elle est spécialisée dans les missions d'infiltration et d'exfiltration à basse altitude par tout temps et est équipée du célèbre appareil convertible Osprey dans sa version CV-22B. Ravitaillable en vol, l'Osprey peut parcourir environ 1600 km avec une vitesse de croisière de 230kts (soit environ 426 km/h) et en emportant 33 soldats équipés.

Son aptitude à pouvoir se poser comme un hélicoptère tout en se déplaçant en croisière comme un avion en fait un appareil de choix pour les opérations spéciales. Équipé d'un radar de suivi de terrain, il est en mesure de procéder à de la dépose par aéro-cordages et peut également transporter des véhicules légers de type quads ou buggys. Trois CV-22B prenaient part à l'exercice.

 

353 Escuadrón / Ala 35 (Ejercito del Aire)

Le 353 Escuadrón est spécialisé dans l'infiltration et l'exfiltration des forces spéciales espagnoles en navigation basse altitude de jour comme de nuit. Equipée de Casa 295, l'unité est basée à Getafe, à proximité de Madrid. Bien qu'officiellement dédiée aux opérations spéciales, elle effectue également des missions de transport au profit des forces conventionnelles. L'unité procède notamment à des missions d'aéro-largages de parachutistes et de matériel. Un Casa 295 s'était déplacé à Mont-de-Marsan pour participer aux missions d'entraînement.

EZAPAC (Escuadrón de Zapadores Paracaidistas, Ejercito del Aire)

L'EZAPAC est la seule unité de commandos de l'air de l'Ejercito del Aire. Ses membres sont tous parachutistes et peuvent assurer des missions de reconnaissance, de désignation de cible ou encore de récupération de pilotes alliés. Pour cette première participation de l'unité à ATHENA, l'EZAPAC avait dépêché douze opérateurs qui participaient à l'exercice au sein d'un groupe de leurs homologues français du CPA 10.

http://www.defens-aero.com/2019/07/athena-2019-forces-speciales-entrainent-sud-ouest.html

@prof.566 :wink:

Modifié par jojo (lo savoyârd)
  • J'aime (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Puisque cela va relever de l'Armée de l'Air prochainement, Florence Parly a annoncé ce jour que la France allait se doter d'armes anti satellites non seulement basées sur Terre mais aussi sur nos futurs satellites directement.

Un laser ionique a même été testé contre un ancien satellite Spot en fin de vie.

https://www.challenges.fr/entreprise/defense/la-france-va-doter-ses-satellites-d-armes-laser_666162

Lors de la présentation de la stratégie spatiale de défense française, la ministre des Armées Florence Parly a annoncé vouloir doter les satellites militaires de capacité d’auto-défense: armes laser et essaims de satellites de patrouille.

 

Un changement de doctrine majeur. Rompant avec des décennies de prudence, d'aucuns diraient d'angélisme, sur la question du spatial militaire, la France a décidé de muscler son dispositif de défense spatiale. La ministre des Armées Florence Parly a présenté ce jeudi 25 juillet, sur la base de Lyon Mont-Verdun, une nouvelle stratégie spatiale de défense destinée à répondre à l'"arsenalisation" de l'espace, selon le terme employé par l'hôtel de Brienne. L'annonce la plus marquante était déjà connue: comme annoncé par Emmanuel Macron le 13 juillet, un grand commandement de l'espace sera créé le 1er septembre au sein de l'armée de l'air, qui deviendra, à terme, l'armée de l'air et de l'espace. Ce nouveau commandement succédera à l'actuel Commandement interarmées de l'espace (CIE), créé en 2010, qui était directement rattaché au chef d'état-major des armées.

Mais Florence Parly avait d'autres annonces majeures dans les cartons. La plus spectaculaire est la volonté de doter les satellites militaires français de moyens d'autodéfense, notamment d'armes laser. "Si nos satellites sont menacés, nous envisagerons d'éblouir ceux de nos adversaires, indique la ministre. Nous nous réservons le moment et les moyens de la riposte: cela pourra impliquer l'emploi de lasers de puissance déployés depuis nos satellites ou depuis nos nano-satellites patrouilleurs." Ces engins de quelques kilos patrouilleraient autour des satellites de l'armée pour les protéger. Leur entrée en service est prévue à partir de 2023.

 

Coût de 700 millions d'euros

Cette nouvelle stratégie, dite de "défense active", aura bien sûr un coût. Celui-ci est estimé à 700 millions d'euros d'ici à 2025 par le ministère des Armées. L'effort paraît soutenable: il représente un peu plus de 100 millions par an, soit l'équivalent d'un chasseur Rafale. Il s'ajoutera aux 3,6 milliards d'euros déjà prévus par la loi de programmation militaire pour le renouvellement des capacités spatiales des armées. Le vrai pari, plus que la somme elle-même, est de faire rentrer cet investissement dans l'enveloppe financière de la loi de programmation militaire 2019-2025, et d'éviter tout effet d'éviction sur les autres programmes, une promesse de l'hôtel de Brienne. Sur les trois prochaines LPM, l'investissement total est estimé à 2,2 milliards d'euros.

Pourquoi cette conversion à l'autodéfense? La situation en orbite s'est tendue ces dernières années. Les "visites" de satellites étrangers à proximité de satellites français se sont multipliées. Le satellite russe Louch-Olymp, exploité par l'armée russe et le FSB (ex-KGB), s'était ainsi approché à 80km du satellite militaire franco-italien Athena Fidus en 2017, obligeant l'armée à couper les communications à deux reprises. "Un acte d'espionnage", avait dénoncé Florence Parly en septembre 2018, en révélant cette approche "inamicale". La ministre des Armées est revenue sur le sujet lors de son discours à Lyon. "Il y a un an, je vous avais parlé d'un espion de l'espace, l'indiscret Louch-Olymp, un satellite russe. Je ne résiste pas à vous en donner quelques nouvelles: il a, depuis, laissé sa carte de visite à huit nouveaux satellites, appartenant à différents pays." Un autre engin spatial, non identifié celui-ci, avait frôlé un satellite militaire français Syracuse à trois reprises, en 2011, 2013 et 2015.

 

Armes antisatellites

Au-delà des cas d'espionnage, l'espace s'est militarisé. Plusieurs grandes puissances ont développé des armes capables de détruire des satellites en orbite. La Chine avait détruit un de ses engins avec un missile en 2007, pour prouver ses capacités en la matière. Elle avait été suivie par les Etats-Unis l'année suivante. La Russie dispose également d'arme antisatellites, les missiles Nudol. L'Inde a rejoint ce club très fermé cette année, en détruisant un de ses satellites fin mars. Les grandes puissances spatiales disposent également de capacités de brouillage, voire de désorbitation de satellites, rappelle la stratégie spatiale de défense publiée le 25 juillet par le ministère des Armées.

Comment réagir à ces menaces? Heureusement, la France ne part pas de zéro. Elle dispose d'une dizaine de satellites militaires: des satellites d'observation (Helios, Pléïades, CSO), d'écoute électromagnétique (Elisa, bientôt remplacé par CERES), de communications (Syracuse, Athena Fidus). Elle peut s'appuyer sur le système GRAVES de l'Onera et les radars SATAM de l'armée de l'air pour surveiller les orbites basses. Elle dispose du système GeoTracker d'ArianeGroup et des télescopes TAROT du CNRS pour scanner l'orbite géostationnaire (36.000 km). La loi de programmation militaire 2019-2025 marque un effort important sur le spatial militaire: elle prévoit le renouvellement de toutes les capacités satellitaires de la défense française, un investissement total de 3,6 milliards d'euros.

Mais ce dispositif a quelques trous dans la raquette. Le suivi de la situation satellitaire (la SSA, Space Situational Awareness) est insuffisant: il faudrait pouvoir repérer des objets plus petits, plus lointains, et être capables de les identifier précisément. "Nous devrons être capables de repérer des satellites de la taille d'une boîte à chaussures à 1.500km", indique Florence Parly. Le système GRAVES de l'Onera sera donc rénové à l'horizon 2022. Le développement de son successeur sera avancé, avec de premières capacités attendues dès 2025.

Les radars SATAM de l'armée de l'air seront remplacés d'ici à 2030, et le réseau de télescopes du CNRS densifié. Le document prévoit le développement de systèmes d'imageries radar et de télescopes équipés d'optique adaptative pour permettre d'identifier des objets en orbite basse. Des moyens d'observation depuis l'espace sont aussi envisagés. "On peut envisager une surveillance depuis l'espace, avec par exemple une constellation de nano-satellites dédiées à ces missions, indiquait en novembre à Challenges le général Michel Friedling, patron du commandement interarmées de l'espace. Il faut également voir ce que nous pouvons faire avec les autres pays européens, comme l'Allemagne ou l'Italie. Le système de surveillance radar Gestra du DLR, l'agence spatiale allemande, pourrait être intéressante et complémentaire d'un système post-GRAVES."

 

Lasers embarqués

L'autre faiblesse identifiée est la protection des satellites militaires français. Florence Parly a confirmé le développement de lasers capables d'aveugler ou d'endommager des engins spatiaux ennemis. L'Onera, le laboratoire public de recherche aérospatiale, travaille depuis quatre ans sur le sujet, dans le cadre d'un contrat d'études confié par la DGA. L'objectif est de développer des armes laser capables de rendre inopérants des satellites d'observation situés entre 400 et 700 km d'altitude. "Nous travaillons sur une technologie dite d'optique adaptative, expliquait Franck Lefèvre, directeur de l'activité défense de cet établissement rattaché au ministère des Armées, l'Onera le 7 juin dernier. L'effet recherché n'est pas de détruire l'objet, mais de l'empêcher d'effectuer sa mission."

Profitant de la fin de vie programmée d'un satellite français Spot, les équipes de l'Onera ont déjà réussi à éblouir les capteurs haute résolution du satellite grâce à un laser ionique. Cette technologie pourrait être installée sur les satellites, mais cela nécessitera un développement conséquent: le besoin en énergie de ce type d'armement est énorme.

 

 

 

  • J'aime (+1) 1
  • Merci (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 1 minute, Neuron a dit :

Puisque cela va relever de l'Armée de l'Air prochainement, Florence Parly a annoncé ce jour que la France allait se doter d'armes anti satellites non seulement basées sur Terre mais aussi sur nos futurs satellites directement.

Un laser ionique a même été testé contre un ancien satellite Spot en fin de vie.

https://www.challenges.fr/entreprise/defense/la-france-va-doter-ses-satellites-d-armes-laser_666162

Lors de la présentation de la stratégie spatiale de défense française, la ministre des Armées Florence Parly a annoncé vouloir doter les satellites militaires de capacité d’auto-défense: armes laser et essaims de satellites de patrouille.

 

Un changement de doctrine majeur. Rompant avec des décennies de prudence, d'aucuns diraient d'angélisme, sur la question du spatial militaire, la France a décidé de muscler son dispositif de défense spatiale. La ministre des Armées Florence Parly a présenté ce jeudi 25 juillet, sur la base de Lyon Mont-Verdun, une nouvelle stratégie spatiale de défense destinée à répondre à l'"arsenalisation" de l'espace, selon le terme employé par l'hôtel de Brienne. L'annonce la plus marquante était déjà connue: comme annoncé par Emmanuel Macron le 13 juillet, un grand commandement de l'espace sera créé le 1er septembre au sein de l'armée de l'air, qui deviendra, à terme, l'armée de l'air et de l'espace. Ce nouveau commandement succédera à l'actuel Commandement interarmées de l'espace (CIE), créé en 2010, qui était directement rattaché au chef d'état-major des armées.

Mais Florence Parly avait d'autres annonces majeures dans les cartons. La plus spectaculaire est la volonté de doter les satellites militaires français de moyens d'autodéfense, notamment d'armes laser. "Si nos satellites sont menacés, nous envisagerons d'éblouir ceux de nos adversaires, indique la ministre. Nous nous réservons le moment et les moyens de la riposte: cela pourra impliquer l'emploi de lasers de puissance déployés depuis nos satellites ou depuis nos nano-satellites patrouilleurs." Ces engins de quelques kilos patrouilleraient autour des satellites de l'armée pour les protéger. Leur entrée en service est prévue à partir de 2023.

 

Coût de 700 millions d'euros

Cette nouvelle stratégie, dite de "défense active", aura bien sûr un coût. Celui-ci est estimé à 700 millions d'euros d'ici à 2025 par le ministère des Armées. L'effort paraît soutenable: il représente un peu plus de 100 millions par an, soit l'équivalent d'un chasseur Rafale. Il s'ajoutera aux 3,6 milliards d'euros déjà prévus par la loi de programmation militaire pour le renouvellement des capacités spatiales des armées. Le vrai pari, plus que la somme elle-même, est de faire rentrer cet investissement dans l'enveloppe financière de la loi de programmation militaire 2019-2025, et d'éviter tout effet d'éviction sur les autres programmes, une promesse de l'hôtel de Brienne. Sur les trois prochaines LPM, l'investissement total est estimé à 2,2 milliards d'euros.

Pourquoi cette conversion à l'autodéfense? La situation en orbite s'est tendue ces dernières années. Les "visites" de satellites étrangers à proximité de satellites français se sont multipliées. Le satellite russe Louch-Olymp, exploité par l'armée russe et le FSB (ex-KGB), s'était ainsi approché à 80km du satellite militaire franco-italien Athena Fidus en 2017, obligeant l'armée à couper les communications à deux reprises. "Un acte d'espionnage", avait dénoncé Florence Parly en septembre 2018, en révélant cette approche "inamicale". La ministre des Armées est revenue sur le sujet lors de son discours à Lyon. "Il y a un an, je vous avais parlé d'un espion de l'espace, l'indiscret Louch-Olymp, un satellite russe. Je ne résiste pas à vous en donner quelques nouvelles: il a, depuis, laissé sa carte de visite à huit nouveaux satellites, appartenant à différents pays." Un autre engin spatial, non identifié celui-ci, avait frôlé un satellite militaire français Syracuse à trois reprises, en 2011, 2013 et 2015.

 

Armes antisatellites

Au-delà des cas d'espionnage, l'espace s'est militarisé. Plusieurs grandes puissances ont développé des armes capables de détruire des satellites en orbite. La Chine avait détruit un de ses engins avec un missile en 2007, pour prouver ses capacités en la matière. Elle avait été suivie par les Etats-Unis l'année suivante. La Russie dispose également d'arme antisatellites, les missiles Nudol. L'Inde a rejoint ce club très fermé cette année, en détruisant un de ses satellites fin mars. Les grandes puissances spatiales disposent également de capacités de brouillage, voire de désorbitation de satellites, rappelle la stratégie spatiale de défense publiée le 25 juillet par le ministère des Armées.

Comment réagir à ces menaces? Heureusement, la France ne part pas de zéro. Elle dispose d'une dizaine de satellites militaires: des satellites d'observation (Helios, Pléïades, CSO), d'écoute électromagnétique (Elisa, bientôt remplacé par CERES), de communications (Syracuse, Athena Fidus). Elle peut s'appuyer sur le système GRAVES de l'Onera et les radars SATAM de l'armée de l'air pour surveiller les orbites basses. Elle dispose du système GeoTracker d'ArianeGroup et des télescopes TAROT du CNRS pour scanner l'orbite géostationnaire (36.000 km). La loi de programmation militaire 2019-2025 marque un effort important sur le spatial militaire: elle prévoit le renouvellement de toutes les capacités satellitaires de la défense française, un investissement total de 3,6 milliards d'euros.

Mais ce dispositif a quelques trous dans la raquette. Le suivi de la situation satellitaire (la SSA, Space Situational Awareness) est insuffisant: il faudrait pouvoir repérer des objets plus petits, plus lointains, et être capables de les identifier précisément. "Nous devrons être capables de repérer des satellites de la taille d'une boîte à chaussures à 1.500km", indique Florence Parly. Le système GRAVES de l'Onera sera donc rénové à l'horizon 2022. Le développement de son successeur sera avancé, avec de premières capacités attendues dès 2025.

Les radars SATAM de l'armée de l'air seront remplacés d'ici à 2030, et le réseau de télescopes du CNRS densifié. Le document prévoit le développement de systèmes d'imageries radar et de télescopes équipés d'optique adaptative pour permettre d'identifier des objets en orbite basse. Des moyens d'observation depuis l'espace sont aussi envisagés. "On peut envisager une surveillance depuis l'espace, avec par exemple une constellation de nano-satellites dédiées à ces missions, indiquait en novembre à Challenges le général Michel Friedling, patron du commandement interarmées de l'espace. Il faut également voir ce que nous pouvons faire avec les autres pays européens, comme l'Allemagne ou l'Italie. Le système de surveillance radar Gestra du DLR, l'agence spatiale allemande, pourrait être intéressante et complémentaire d'un système post-GRAVES."

 

Lasers embarqués

L'autre faiblesse identifiée est la protection des satellites militaires français. Florence Parly a confirmé le développement de lasers capables d'aveugler ou d'endommager des engins spatiaux ennemis. L'Onera, le laboratoire public de recherche aérospatiale, travaille depuis quatre ans sur le sujet, dans le cadre d'un contrat d'études confié par la DGA. L'objectif est de développer des armes laser capables de rendre inopérants des satellites d'observation situés entre 400 et 700 km d'altitude. "Nous travaillons sur une technologie dite d'optique adaptative, expliquait Franck Lefèvre, directeur de l'activité défense de cet établissement rattaché au ministère des Armées, l'Onera le 7 juin dernier. L'effet recherché n'est pas de détruire l'objet, mais de l'empêcher d'effectuer sa mission."

Profitant de la fin de vie programmée d'un satellite français Spot, les équipes de l'Onera ont déjà réussi à éblouir les capteurs haute résolution du satellite grâce à un laser ionique. Cette technologie pourrait être installée sur les satellites, mais cela nécessitera un développement conséquent: le besoin en énergie de ce type d'armement est énorme.

 

 

 

Sacré changement de doctrine, c'est dire l'importance qu'on accorde désormais à l'arsenal anti-satellite des adversaires potentiels. Et ça fait du bien de voir une telle volonté affichée de reprendre le dessus dans ce domaine.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

à l’instant, 2020 a dit :

Un alpha jet de la PAF a fait une sortie de piste à Perpignan.

Pilote éjecté sauf

L avion a fini sur la route!! Enfin presque.

http://www.leparisien.fr/politique/un-alphajet-de-la-patrouille-de-france-s-ecrase-en-bout-de-piste-a-perpignan-le-pilote-indemne-25-07-2019-8123466.php

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 4 heures, penaratahiti a dit :

Sacré changement de doctrine, c'est dire l'importance qu'on accorde désormais à l'arsenal anti-satellite des adversaires potentiels. Et ça fait du bien de voir une telle volonté affichée de reprendre le dessus dans ce domaine.

Changement de doctrine parce que ces menaces sont maintenant bien réelles et imminentes.

Le jour où on ne fera plus d'autruche sur les ASBM, ce sera pas mal aussi.

Henri K.

  • J'aime (+1) 2
  • Upvote (+1) 2
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 5 heures, Neuron a dit :

Profitant de la fin de vie programmée d'un satellite français Spot, les équipes de l'Onera ont déjà réussi à éblouir les capteurs haute résolution du satellite grâce à un laser ionique. Cette technologie pourrait être installée sur les satellites, mais cela nécessitera un développement conséquent: le besoin en énergie de ce type d'armement est énorme.

Ça y est, on va mettre des canons à ion en orbite, enfin !

 

  • Haha (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Sur opex360 on voit que le transal de Djibouti à était remplacé par un casa une sacré perte de capacité 

J'espère qu'il sera remplacer par un atlas bientot ou le mieux une commande de 4 C130J don't 2 a, Djibouti et 1 à la, réunion et 1 en nouvelle Calédonie 

Reste le problème des coûts liés à, l'entretient 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 1 heure, thib28 a dit :

Sur opex360 on voit que le transal de Djibouti à était remplacé par un casa une sacré perte de capacité 

J'espère qu'il sera remplacer par un atlas bientot ou le mieux une commande de 4 C130J don't 2 a, Djibouti et 1 à la, réunion et 1 en nouvelle Calédonie 

Reste le problème des coûts liés à, l'entretient 

L'Atlas a un volet stratégique que n'avait pas le Transall.

En cas de besoin "urgent", il fallait au minimum une douzaine d'heures de vols en transall et une escale pour rejoindre Djibouti depuis la France. Avec un équipage simple et le temps de repos réglementaires entre 2 vols en temps de paix, il fallait donc 2 jours pour que le Transall arrive à Djibouti. Et l'équipage doit prévoir au minimum une semaine de mission, donc ça ne s'improvise pas (et il ne fallait pas avoir une mission de planifiée 3 jours plus tard) 

Pour gagner du temps, prévoir un double équipage, planifier des vols nuits et prendre le premier Transall de disponible, c'est aussi prendre le risque d'avoir une panne au cours des plus de 30 heures de vols que va durer la mission donc risquer d'avoir un avion et 2 équipages de bloqué sur un aérodrome le temps qu'une pièce arrive. En pratique on se retrouvait donc avec un avion qui ne pourra effectuer sa mission que 72 heures après la demande. 

Et en France, il fallait trouver un avion (et son équipage) de disponible pour une semaine et une cinquantaine d'heures de vols. 

Avec l'A400M d'alerte à une heure, en cas d'urgence, l'avion se posera à Djibouti 8 heures après la demande. Un deuxième équipage pourrait immédiatement effectuer la mission. Après cette mission, l'A400M pourrait revenir en France dès le lendemain. En France, il sera assez facile de trouver un avion (et son équipage) disponible pour les 2 ou 3 prochains jours et avec une vingtaine d'heures de potentiel. 

 

L'A400M n'a plus besoin d'être prépositionné à Djibouti. En cas de besoin de transport "lourd", il viendra de France. Pour les missions "basiques" et quotidiennes de transport léger, le CASA suffira.

il y a 12 minutes, thib28 a dit :

Mais on est d'accord qu'il faut combler cette importante perte capacitaire 

Bah en fait non. Ce n'est pas forcément nécessaire. 

Bon maintenant si on a aussi besoin d'un ravitailleur sur place, un A400M pourrait remplacer le couple C135 et C160. 

  • J'aime (+1) 2
  • Upvote (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Le 26/07/2019 à 19:01, thib28 a dit :

Mais on est d'accord qu'il faut combler cette importante perte capacitaire 

Pour ça, il faut établir qu'il s'agit réellement d'une perte capacitaire, et pas d'une perte de potentiel capacitaire.

Le Transall était il utilisé à 100% de ses capacités, ou bien à un niveau correspondant aux capacités du CASA ?

Dans le premier cas, c'est une perte capacitaire avérée. Dans le second, c'est une rationalisation de moyens, et la perte n'est que potentielle - pour le jour ou l'on aura besoin d'une sur-capacité, et encore, à condition de n'avoir aucun moyen complémentaire disponible (C-130 US de la base voisine, CASA ou Atlas venu de métropole si le problème peut être anticipé, etc.).

  • Upvote (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 1 heure, Teenytoon a dit :

Ils ont pris du SCALP les Hellènes ?

Je reposte le lien proprement, ça devrait répondre à ta (curieuse...) question :

 

 

Le contrat date de 2004 :

 « (Source: MBDA; issued Jan. 8, 2004)

The Greek Ministry of Defence has formalized the contract for MBDA’s MICA air-to-air and Scalp EG / Storm Shadow long-range, stand off air-to-ground missile systems to equip the Hellenic Air Force’s fleet of Mirage 2000-5 combat aircraft. 

This represents a second tranche of MICA missiles following an earlier order placed two years ago by the Greek authorities. The total number of MICA missiles now under order by Greece stands at 100 (including both the RF and IR variants of the missile). The air force has ordered a total of 34 Scalp EG / Storm Shadow missile systems »

http://www.defense-aerospace.com/articles-view/release/3/31493/greece-orders-mica,-scalp-missiles-(jan.-9).html

Modifié par TarpTent
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • Henri K. changed the title to [France] Armée de l'Air et de l'Espace

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Restaurer la mise en forme

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

 Share

  • Statistiques des membres

    5 967
    Total des membres
    1 749
    Maximum en ligne
    Stevendes
    Membre le plus récent
    Stevendes
    Inscription
  • Statistiques des forums

    21,5k
    Total des sujets
    1,7m
    Total des messages
  • Statistiques des blogs

    4
    Total des blogs
    3
    Total des billets
×
×
  • Créer...