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Hermann Goering


Kiriyama
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Bonsoir, 

Je crée ce sujet pour présenter un livre qui aborde un personnage finalement mal connu : Hermann Goering. 

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Le personnage est connu pour sa corpulence, ses goûts de luxe et son incompétence, mais il est bien plus compliqué que cela. 

Il a joué un rôle diplomatique assez important (en essayant notamment de dissuader Hitler d'attaquer l'URSS) et a parfois fait preuve d'une étonnante lucidité (dès le début de la guerre contre l'Union soviétique, il avait déclaré à son épouse que la guerre était perdue). Totalement soumis à Hitler, il le désapprouvait en privé, mais était totalement incapable de le contredire en public ou en face à face. 

Mais ses défauts son bien plus importants que ce que l'on en connaît : il a pillé des musées d'arts, carburé à la morphine, s'est totalement désintéressé de son travail à partir de 1942 en se reposant totalement sur ses adjoints, s'est entouré d'une cours de pique-assiettes et de parasites, a ignoré totalement l'évolution du combat aérien moderne, accumulé des fonctions qu'il était totalement incapable d'assumer...

Le livre regorge d'anecdote à peine croyables :

- Il a un jour reçu des responsables de l'industrie allemande chez lui pour une séance de travail. Il a commencé par un discours tonitruant avant de s'endormir à table... ses invités ont poursuivi la réunion avec Goering roupillant à leurs côtés. Quand il s'est réveillé deux heures plus tard, il a annoncé que la réunion était terminée.

- Lors d'une présentation de nouveaux avion, ses adjoints lui avaient préparé un feuille listant les caractéristiques techniques des différents modèles. Malheureusement, un des avions prévus était manquant... ce que Goering n'a pas remarqué. Il a lu son document et, du fait de cet avion manquant, il s'est retrouvé décalé dans ses explications. Il a présenté un "bombardier bimoteur" qui était en fait un chasseur monomoteur et continué comme ça jusqu'à ce qu'Hitler l'interrompe et ne corrige les erreurs.

- Il a reçu Anna Reitsch chez lui et Goering a expliqué à sa femme que l'Allemagne avait "des milliers de Me-163 prêts à submerger les escadrilles alliées". Anna Reitsch, croyant qu'il disait cela pour impressionner sa femme a dit "Si ça pouvait être vrai." Réacion de Goering "Comment ça ?" L'aviatrice a alors compris qu'il ignorait tout de l'état d'avancement du programme du Komet ! Et il a piqué une colère terrible lorsqu'elle lui a appris qu'en fait l'avion ne serait pas disponible avant au moins deux ans. 

- Déclaration d'un haut responsable de la Wehrmarcht à Hitler : "Savez-vous où chasse Goering ? Cela fait des semaines que je n'arrive plus à le joindre." Goering était un passionné de chasse.

- Un de ses adjoints l'a surpris dans son hôtel parisien, en robe de chambre et au téléphone avec son épouse à qui il expliquait qu'en ce moment, il était aux bords des falaises de Dunkerque, à regarder ses avions partir à l'assaut de l'Angleterre.

Je pourrais continuer comme cela longtemps.

Modifié par Kiriyama
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Le Alliés ne sont pas trompés sur l'importance de Goering et se sont empressé de le juger avec toute la publicité voulue. L'homme avait eu le temps de jouer les "starlettes" en provoquant une conférence de presse lors de son arrestation par les Américains.

L'homme était d'une vive intelligence et à mis le Procureur américain en difficulté lors de sos procès a Nuremberg.

Il à fallu que le procureur Britannique le confonde avec le massacre des évadés aviateurs de leurs stalags et les exterminations des camps ou il pris une responsabilité fondamentale pour le confondre..

Nombre de généraux et de membres du Parti Nazi furent opposés a l’agressons contre l'URSS. Outre Goering, il y avait Von Papen, le général Krebs (attaché militaire a Moscou) et la plupart des généraux ayant combattus dans ce pays lors du premier conflit mondial.

Ce qui parait insensé aujourd'hui, c'est le fait que des Goering, des Himmler et d'autres pensaient négocier une paix séparée avec l'Ouest (contre l'Est bien sur) et avoir des responsabilités dans le nouvel État Allemand !!!

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Il y a 2 heures, Janmary a dit :

Ce qui parait insensé aujourd'hui, c'est le fait que des Goering, des Himmler et d'autres pensaient négocier une paix séparée avec l'Ouest (contre l'Est bien sur) et avoir des responsabilités dans le nouvel État Allemand !!!

Il y a jusqu'au bout chez les dirigeants allemands la croyance que l'épouvantail communiste motivera, idéologiquement, les alliés occidentaux à être relativement "accommodants" vis-à vis de l'Allemagne, laquelle serait vue comme un rempart possible à l'expansion soviétique; ça va de pair avec la non-compréhension que "capitulation sans condition" veut dire "pas de négociations". Pour le premier argument, il doit y avoir dans la psyché collective des dirigeants une réminiscence de la fin de la 1e GM et des années 20, lorsque les anciens ennemis s'étaient entendus tant bien que mal pour tenter de contenir l'expansionnisme soviétique des débuts; à quoi il faut rajouter les effets de leur propre propagande et vision du communisme, qui m'a toujours semblé avoir pris assez naturellement chez ses promoteurs. En somme, l'idée que l'ogre rouge au couteau entre les dents serait pire que la peste brune aux yeux des Alliés.

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Il y a 14 heures, pascal a dit :

Goering joue un rôle éminemment politique compagnon de la première heure d'Hitler il est N°2 officiel du régime même si peu à peu il est marginalisé il reste un élément central du régime nazi

A ce niveau-là, Hitler est souvent dans une situation ambivalente. Il est conscient de la médiocrité de Goering, mais ne peut se résoudre à s'en débarrasser d'une façon ou d'une autre.

Hitler le prend souvent à partie vers la fin de la guerre, parfois très grossièrement *, mais le garde toujours auprès de lui. Pourtant, vers 1944, il émettait des doutes sur sa capacité à lui succéder.

Apparemment, malgré les événements, Goering est toujours resté apprécié de la population, et cela avait beaucoup d'importance pour Hitler.

* Quelques exemples :

"C'est ta faute ce qui arrive (en parlant des bombardements qui frappent l'Allemagne), tu es trop indolent et  tu es paresseux !"

"Goering n'est pas un national-socialiste, c'est un sybarite !" (Goering était occupé à mettre en sûreté ses oeuvres d'arts alors qu'on avait besoin de lui au quartier général).

" Goering est mauvais pour l'image de lu parti vis-à-vis de la population, notamment à cause de sa corpulence."

"Le Reishmarshall est trop gras pour passer par la trappe (Hitler, Milch et Jeschonnek avaient grimpé sur le toit d'une tour de contrôle, laissant Gering au pied de celle-ci).

Citation

L'homme était d'une vive intelligence et à mis le Procureur américain en difficulté lors de sos procès a Nuremberg.

Il a surtout poussé au suicide le psychiatre chargé de l'examiner. Goering n'a fait qu'une bouché de ce jeune psychiatre inexpérimenté.

Citation

Il à fallu que le procureur Britannique le confonde avec le massacre des évadés aviateurs de leurs stalags et les exterminations des camps ou il pris une responsabilité fondamentale pour le confondre..

Goering a aussi signé l'ordre d'exécution de juifs dans les pays de l'Est. Mais son attitude vis-à-vis des exactions de l'armée allemande a toujours été ambivalente. Il a refusé d'appliquer une directive d'Hitler voulant que les équipages d'avions alliés abattus au-dessus de l'Allemagne soient exécutés. 

Citation

Nombre de généraux et de membres du Parti Nazi furent opposés a l’agressons contre l'URSS. Outre Goering, il y avait Von Papen, le général Krebs (attaché militaire a Moscou) et la plupart des généraux ayant combattus dans ce pays lors du premier conflit mondial.

Erhard Milch, secrétaire et véritable dirigeant de la Luftwaffe y était aussi vivement opposé. Lui aussi avait combattu sur le front de l'Est lors de la Première guerre. A noter aussi, c'est mentionné dans le livre, que Goebbels était contre aussi même s'il ne l'a jamais exprimé face à Hitler. 

 

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Il y a 5 heures, Janmary a dit :

 

Ce qui parait insensé aujourd'hui, c'est le fait que des Goering, des Himmler et d'autres pensaient négocier une paix séparée avec l'Ouest (contre l'Est bien sur) et avoir des responsabilités dans le nouvel État Allemand !!!

L'idée de certains dirigeants alliés de l'époque était  aussi  de continuer sur leur lancée et tanner l'urss et l'armée rouge. Ce n'etait donc pas aussi insensé que ça.

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Il y a 2 heures, antoine1 a dit :

L'idée de certains dirigeants alliés de l'époque était  aussi  de continuer sur leur lancée et tanner l'urss et l'armée rouge. Ce n'etait donc pas aussi insensé que ça.

Il y a Patton, mais malgré son prestige il ne fait pas parti du cercle des décideurs.

On a fait dire aussi à Churchill "qu'on a tué le mauvais cochon", mais c'est probablement apocryphe comme propos.

 

Il y a 2 heures, Kiriyama a dit :

A ce niveau-là, Hitler est souvent dans une situation ambivalente. Il est conscient de la médiocrité de Goering, mais ne peut se résoudre à s'en débarrasser d'une façon ou d'une autre.

Hitler le prend souvent à partie vers la fin de la guerre, parfois très grossièrement *, mais le garde toujours auprès de lui. Pourtant, vers 1944, il émettait des doutes sur sa capacité à lui succéder.

Apparemment, malgré les événements, Goering est toujours resté apprécié de la population, et cela avait beaucoup d'importance pour Hitler.

* Quelques exemples :

"C'est ta faute ce qui arrive (en parlant des bombardements qui frappent l'Allemagne), tu es trop indolent et  tu es paresseux !"

"Goering n'est pas un national-socialiste, c'est un sybarite !" (Goering était occupé à mettre en sûreté ses oeuvres d'arts alors qu'on avait besoin de lui au quartier général).

" Goering est mauvais pour l'image de lu parti vis-à-vis de la population, notamment à cause de sa corpulence."

"Le Reishmarshall est trop gras pour passer par la trappe (Hitler, Milch et Jeschonnek avaient grimpé sur le toit d'une tour de contrôle, laissant Gering au pied de celle-ci).

...

Le régime Nazis a un fonctionnement féodal, et chaque haut dignitaire a ses fiefs, et de ce point de vue, Goering était le plus puissant "seigneur" talonné ou presque à égalité par Himmler et Speer, les autres "grands" du Reich.

Donc de fait, rien d'important ne pouvait être fait sans Goering. Il a part exemple suffisamment de pouvoir pour ne pas accepter dans sa demeure Eva Braun, pourtant la compagne d'Hitler !

 

Modifié par Shorr kan
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Il y a 4 heures, Kiriyama a dit :

"Goering est mauvais pour l'image de lu parti vis-à-vis de la population, notamment à cause de sa corpulence."

Une blague politique, peut-être tirée d'un fait réel, se racontait à l'époque sous le manteau et est depuis demeurée dans la culture allemande : Un marchand de poissons tentait d'appater le chaland à coup de "Hering! Hering! fett wie der Göring!" (Du hareng ! Du hareng ! aussi gras que le göring !) ... Après une semaine de prison, celui serait revenu sur le même marché scandant : "Hering! Hering! So fett wie letzte Woche!" (Du hareng ! Du hareng ! aussi gras que la semaine dernière !)

 

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Pourtant Goering est resté très populaire en Allemagne. Dans le livre, il est raconté qu'à un moment Goering a dû se réfugier dans un abri antiaérien où il s'est retrouvé mêlé malgré lui à la population. Eh bien en fait les gens étaient très contents de le voir, et des "délégations" venues d'autres bunkers demandaient à ce qu'il vienne leur rendre visite. A cette occasion, Goering n'a pas perdu son sens de l'humour en déclarant "Salut, je suis Meyer"

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Il y a 4 heures, Shorr kan a dit :

Il y a Patton, mais malgré son prestige il ne fait pas parti du cercle des décideurs.

On a fait dire aussi à Churchill "qu'on a tué le mauvais cochon", mais c'est probablement apocryphe comme propos.

Vu comme les 2 parties restantes se sont regardées en chien de faience sitot les allemands vaincus, Churchill n'etait peut etre pas aussi innocent que ça.  Côté russe, certains etaient aussi pour continuer la poussée jusqu'à Brest.(ce qu'ils auraient pu faire vu la taille de leur armee)

Bon, les accords de yalta ont été respectés,  et ça a ete la meilleure solution.

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Dans la Luftwaffe on le surnomme le gros, mais aussi le sachet (tüte), à cause de sa consommation de stupéfiants, semble t-il assez visible pour que cela soit su, au moins dans les milieux militaires.

Il aurait aussi trempé dans le marché noir, mais je n'ai rien de précis la-dessus. 

Sur le plan militaire, il joue beaucoup de son influence de façon discrète (téléphone, entretiens privés); il rend visite à ses chefs d'escadres pour leur s'enquérir de leurs besoins, récompense ses as, mais ce sont ses rares bons points. Il joue un rôle qui varie avec les généraux: s'opposant aux aristocrates classiques, puis tentant d'infléchir Hitler quand celui-ci devient trop dur sans raisons valables.

A partir de 42, il supporte de moins en moins les rapports négatifs, et la franchis qu'il demandait jusqu'à là à ses subordonnés leur vaut des blâmes. Sa côte commence à plonger après l'échec du ravitaillement de Stalingrad (dans lequel il a ignoré l'étude de son état-major, qui attestait, lui, l'incapacité allemande à soutenir par air les troupes encerclées), et les campagnes de bombardement de l'Allemagne minent sa crédibilité de façon définitive, car il a refusé de l'anticiper: d'après Speidel et Guderian, il ne se donne pas la peine de connaître réellement l'état de la Luftwaffe, et il est ignorant quand aux contingences de la coopération interarmes avec la Heer. Hitler le tance publiquement, mais refuse de le remplacer pour des raisons politiques; à partir de 44, il est régulièrement tenu pour responsable des échecs de la Luftwaffe, et subit les récriminations du fuhrer, lequel n'oublie cependant pas leur liens personnels anciens.

Il commence à négocier avec les Américains au moins dès avril 45 (Hitler est au courant, prévenu par Himmler); retiré dans le sud de l'Allemagne, il tente de convaincre Hitler de lui laisser la réalité du pouvoir via 2 télégrammes, qui poussent celui-ci à le radier du parti et à le déchoir de son autorité. Il les ignore, et tente néanmoins de continuer à négocier avec les Américains, jusqu'à son internement au camp de Mondorf.

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L'incarnation de la médiocrité nazie par excellence, et de tous les vices concentré arbitrairement dans un mec à l'autorité (pas que) disproportionnée.
Que dire de plus ?

Je n'ai jamais compris comment les plus hauts dirigeants nazis ont pu tous, mais alors tous (avec peut être Speer comme exception en tant qu'organisateur capable, mais tout aussi coupable des crimes nazis et corrompu), être d'aussi médiocres gangsters / intrigants.
 

Modifié par Berezech
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Shorr Kan

"On a fait dire aussi à Churchill "qu'on a tué le mauvais cochon", mais c'est probablement apocryphe comme propos"

Il faut reconnaitre que Churchill fut un fougueux dans ses déclarations et dans ces décisions avec des idées parfois farfelues. Mais il fut le Lion qui incarna la résistance Britannique. Et la Brande-Bretagne tint bon, seul contre l'Allemagne Hitlérienne et l'Italie fasciste.

Sa première erreur fut sans doute - dès le début de l'agression contre l'URSS - d'affirmer et de proposer toute l'aide possible de la Grande-Bretagne à l'Union Soviétique. Fini le pays anti-Christ et communiste tant décrié ! Il ne négocia pas l'aide à apporter tel l'engagement de l'URSS à ne pas occuper les territoires Finlandais, les 3 pays Baltes, la Bessarabie Roumaine, etc.

Ce qui permis à Staline de demander et d'exiger un Second Front de la part des Alliés en 1942, 1943 et 1944. Lors de la découverte du charnier de Katyn (ou avait été exécuter tout les officiers Polonais par l'Armée Rouge sur ordre de Staline), les Anglo-Américain auraient pu limiter leurs aides (après Stalingrad) au modif de préparer leurs armées, le futur débarquement et de gagner la bataille de l'Atlantique. La crainte de voir un cessez le feu entre Germain et Slave et que l'URSS ne s'engage pas dans le conflit contre le Japon furent l'es éléments pour continuer  l'aide à apporter à la patrie de Lénine.

C'est au moment de la prise de Berlin que Churchill demanda à son État-major de mettre un plan sur pied contre l'URSS...qui ne fut pas exécuté par manque de réalisme !

Alors dans ce contexte, il est vrai que des responsables nazis puissent envisager ou espérer que les Alliés occidentaux décident une  croisade contre l'URSS après celle contre l'Allemagne  nazi. Les rapports entre le Président Roosevelt et Staline étaient trop important pour que cela puise être envisagés.

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Un élément très intéressant aussi dans ce livre, c'est qu'il met en exergue les dissensions au sein du parti nazi, et qui nuit au fonctionnement de la machine de guerre allemande. D'ailleurs, dans les derniers jours du Reich, les derniers dirigeants sont encore occupés à se battre entre eux au lieu d'essayer de s'allier pour trouver une sortie à cette guerre que tout le monde sait perdue.

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On 5/2/2017 at 8:24 PM, Kiriyama said:

Bonsoir, 

Je crée ce sujet pour présenter un livre qui aborde un personnage finalement mal connu : Hermann Goering. 

 

Le personnage est connu pour sa corpulence, ses goûts de luxe et son incompétence, mais il est bien plus compliqué que cela. 

Il a joué un rôle diplomatique assez important (en essayant notamment de dissuader Hitler d'attaquer l'URSS) et a parfois fait preuve d'une étonnante lucidité (dès le début de la guerre contre l'Union soviétique, il avait déclaré à son épouse que la guerre était perdue). Totalement soumis à Hitler, il le désapprouvait en privé, mais était totalement incapable de le contredire en public ou en face à face. 

Mais ses défauts son bien plus importants que ce que l'on en connaît : il a pillé des musées d'arts, carburé à la morphine, s'est totalement désintéressé de son travail à partir de 1942 en se reposant totalement sur ses adjoints, s'est entouré d'une cours de pique-assiettes et de parasites, a ignoré totalement l'évolution du combat aérien moderne, accumulé des fonctions qu'il était totalement incapable d'assumer...

Le livre regorge d'anecdote à peine croyables :

- Il a un jour reçu des responsables de l'industrie allemande chez lui pour une séance de travail. Il a commencé par un discours tonitruant avant de s'endormir à table... ses invités ont poursuivi la réunion avec Goering roupillant à leurs côtés. Quand il s'est réveillé deux heures plus tard, il a annoncé que la réunion était terminée.

- Lors d'une présentation de nouveaux avion, ses adjoints lui avaient préparé un feuille listant les caractéristiques techniques des différents modèles. Malheureusement, un des avions prévus était manquant... ce que Goering n'a pas remarqué. Il a lu son document et, du fait de cet avion manquant, il s'est retrouvé décalé dans ses explications. Il a présenté un "bombardier bimoteur" qui était en fait un chasseur monomoteur et continué comme ça jusqu'à ce qu'Hitler l'interrompe et ne corrige les erreurs.

- Il a reçu Anna Reitsch chez lui et Goering a expliqué à sa femme que l'Allemagne avait "des milliers de Me-163 prêts à submerger les escadrilles alliées". Anna Reitsch, croyant qu'il disait cela pour impressionner sa femme a dit "Si ça pouvait être vrai." Réacion de Goering "Comment ça ?" L'aviatrice a alors compris qu'il ignorait tout de l'état d'avancement du programme du Komet ! Et il a piqué une colère terrible lorsqu'elle lui a appris qu'en fait l'avion ne serait pas disponible avant au moins deux ans. 

- Déclaration d'un haut responsable de la Wehrmarcht à Hitler : "Savez-vous où chasse Goering ? Cela fait des semaines que je n'arrive plus à le joindre." Goering était un passionné de chasse.

- Un de ses adjoints l'a surpris dans son hôtel parisien, en robe de chambre et au téléphone avec son épouse à qui il expliquait qu'en ce moment, il était aux bords des falaises de Dunkerque, à regarder ses avions partir à l'assaut de l'Angleterre.

Je pourrais continuer comme cela longtemps.

On croirait entendre décrire Donald Trump transposé à une autre époque et en un autre lieu.... 

 

On 5/3/2017 at 3:12 PM, Shorr kan said:

 

 

Le régime Nazis a un fonctionnement féodal, et chaque haut dignitaire a ses fiefs, et de ce point de vue, Goering était le plus puissant "seigneur" talonné ou presque à égalité par Himmler et Speer, les autres "grands" du Reich.

Donc de fait, rien d'important ne pouvait être fait sans Goering. Il a part exemple suffisamment de pouvoir pour ne pas accepter dans sa demeure Eva Braun, pourtant la compagne d'Hitler !

 

Oui, un pur exemple de cette organisation étatique hautement inefficace qui voyait les dignitaires se tailler chacun un Etat dans l'Etat, fait de portions des forces armées, de baronnies administratives, de secteurs économiques et de territoires, et organisés pour fonctionner en entités aussi autonomes que possibles, cherchant chacune une cohérence féodale assurant à son "baron" toujours plus de statut vis-à-vis de l'arbitre suprême et moustachu, avec d'occasionnelles visées d'indépendance et/ou d'idées de changement de calife. Ceci dit, je ne décrirais pas Speer comme le même type de "grand féodal" que Goering ou Himmler: c'était plutôt un "maire du palais", un haut dignitaire du "centre", pas un baron, donc plutôt le type avec les doigts dans tout depuis le sommet, et celui par qui le régime a entamé un minimum de centralisation/rationalisation économique. 

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Un ouvrage récent sur la question =

Korruption !

Au cœur du système nazi

Par Frank Bajohr

(Historien qui dirige le Centre des Études sur l'Holocauste à l'Institut d'Histoire Contemporaine de Munich).

Chez Flammarion "Au fil de l'histoire" 2017 (Édition Allemande d'origine 2001).

Modifié par Janmary
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Citation

Oui, un pur exemple de cette organisation étatique hautement inefficace qui voyait les dignitaires se tailler chacun un Etat dans l'Etat, fait de portions des forces armées, de baronnies administratives, de secteurs économiques et de territoires, et organisés pour fonctionner en entités aussi autonomes que possibles, cherchant chacune une cohérence féodale assurant à son "baron" toujours plus de statut vis-à-vis de l'arbitre suprême et moustachu, avec d'occasionnelles visées d'indépendance et/ou d'idées de changement de calife. 

Le système était voulu et encouragé par Hitler d'ailleurs.

Citation

On croirait entendre décrire Donald Trump transposé à une autre époque et en un autre lieu....

A la différence que, Goering a quand même eu une période de grâce dans sa vie, où il a fait preuve d'un vrai talent et d'une vraie personnalité (1re Guerre mondiale).

Je doute que Trump puisse en dire autant à quelque moment que ce soit. 

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Il y a 21 heures, Tancrède a dit :

...

 

Oui, un pur exemple de cette organisation étatique hautement inefficace qui voyait les dignitaires se tailler chacun un Etat dans l'Etat, fait de portions des forces armées, de baronnies administratives, de secteurs économiques et de territoires, et organisés pour fonctionner en entités aussi autonomes que possibles, cherchant chacune une cohérence féodale assurant à son "baron" toujours plus de statut vis-à-vis de l'arbitre suprême et moustachu, avec d'occasionnelles visées d'indépendance et/ou d'idées de changement de calife. Ceci dit, je ne décrirais pas Speer comme le même type de "grand féodal" que Goering ou Himmler: c'était plutôt un "maire du palais", un haut dignitaire du "centre", pas un baron, donc plutôt le type avec les doigts dans tout depuis le sommet, et celui par qui le régime a entamé un minimum de centralisation/rationalisation économique. 

Et l'esclavagiste en chef de l'Europe...

C’est quand même incroyable que ce mec s'en soit sorti quand on connait sa position dans l'appareil d'Etat nazi. Il en était la cheville ouvrière et ne pouvait rien ignorer. Juste parce qu’il présentait bien et a su pleurnicher un peu au bon moment devant les bonnes personnes... 

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il y a 10 minutes, Shorr kan a dit :

Et l'esclavagiste en chef de l'Europe...

C’est quand même incroyable que ce mec s'en soit sorti quand on connait sa position dans l'appareil d'Etat nazi. Il en était la cheville ouvrière et ne pouvait rien ignorer. Juste parce qu’il présentait bien et a su pleurnicher un peu au bon moment devant les bonnes personnes... 

N'oublie pas le rôle de Sauckel, qui était tout sauf stupide, et de la SS qui s'est fort bien accommodé de Speer et du patronat allemand pour louer sa main d’œuvre à bon prix.

Et n'oubliez pas une autre chose : le lit de Speer n'a pas été fait que par lui. Milch a eu une part aussi importante, sinon plus importante, en tant que responsable de la production de la Luftwaffe, et ni Todt ni Ley n'ont été des imbéciles.

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