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Politique étrangère des USA


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Il y a 3 heures, TarpTent a dit :


... il est bien certain que c’est exactement là le sens du message de Biden à Poutine... bon, plus sérieusement, Biden a ensuite déclaré aux journalistes, pour justifier sa remarque « « Dire ce genre de chose est la condition pour avoir de bonnes relations », s'était justifié le bras-droit d'Obama en face du premier ministre russe.».

 

Quelques soient les pseudo-analyses théologico-idéologiques, Biden a surtout dit à Poutine qu’il se méfiait de lui, et donc le prenait au sérieux, et Poutine lui a répondu qu’il avait bien raison.
En clair, ce ne serait pas un pantin manipulable, mais un dirigeant ayant ses propres objectifs avec lesquels les USA allaient devoir composer, et pas juste amuser la galerie en politique intérieure.
 

Il n’y a pas de raison que cette perception ait changé, avec un point de détail par rapport à 2011 : ils se connaissent maintenant parfaitement et savent donc jusqu’où ils peuvent pousser et là où ils doivent appuyer pour faire mal.

Je ne suis pas la logique exposée: à la limite imposer un rapport de force frontal et revendiqué avec Poutine ne me parait pas très subtil (mais qui a dit que cela apparait nécessaire à un américain?) mais peut se concevoir. En revanche je ne vois pas pourquoi Biden et Poutine se connaitraient parfaitement?

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il y a 34 minutes, gustave a dit :

En revanche je ne vois pas pourquoi Biden et Poutine se connaitraient parfaitement?


Parce que Biden a été vice-président d’Obama pendant 8 ans ?  S’ils ne se connaissent pas par coeur, c’est qu’ils auront été chacun absents et très loin de tout pendant toute la durée de ces 2 mandats et que  leurs gouvernements respectifs n’ont vraiment pas fait leur boulot de base pendant toute cette période, a minima.

 

Ce genre de chose n’est jamais laissé au hasard, encore moins quand un vice-président revient et se fait élire président.
 

La question est de savoir quelle prise aura Poutine sur Biden, et si ce dernier aura une position toujours plus ferme et inflexible ou au contraire plus souple et ouverte au dialogue.

Par exemple, à l’époque de sa vice-présidence, il militait pour un renforcement significatif de la défense européenne, par les européens.

Modifié par TarpTent
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Tous les dirigeants ne se connaissent pas par coeur... Le terme me parait très exagéré pour dépeindre la connaissance mutuelle de dirigeants, pas toujours portés sur les affaires étrangères. C'est pourquoi je pensais que cela s'appuyait sur une relation plus particulière (Mitterand-Kohl par exemple).

Quant au renforcement de la défense européenne qu'il portait, s'agirait-il d'autre chose que la prise en compte par les européens d'une plus grande part du fardeau dans le cadre de l'OTAN?

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Il y a 10 heures, TarpTent a dit :

Parce que Biden a été vice-président d’Obama pendant 8 ans ?  S’ils ne se connaissent pas par coeur, c’est qu’ils auront été chacun absents et très loin de tout pendant toute la durée de ces 2 mandats et que  leurs gouvernements respectifs n’ont vraiment pas fait leur boulot de base pendant toute cette période, a minima.

Un vice-président américain a un rôle purement décoratif, un peu comme la Première Dame. À supposer qu'un président de la Russie n'ait rien de plus passionnant à faire, observer la manière dont il inaugure des chrysanthèmes durant sa vice-présidence permet difficilement de prévoir comment il se comportera dans le bureau ovale.

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Il y a 5 heures, Kelkin a dit :

C'est pas l'image qui compte, c'est les actes.

Alors tu n'as pas suivi la campagne présidentielle, Biden a été présenté comme le messie et Trump comme l'Antéchrist.

Et pour les actes, va en trouver, vu qu'ils inventent leurs passées. Juste dans les post ci dessus, Biden promet l'enfer à Poutine, tu penses que c'est vrai?

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12 hours ago, gustave said:

En gros il fait du Trump?

Oui ... c'était son point faible dans la campagne présidentielle ... et c'est probablement encore son point faible face aux parlementaires ... selon les communiquant il doit donner le change d'un mec qui peut poser ses couilles sur la table, pour balayer c'est de papy gâteau.

6 hours ago, Kelkin said:

C'est pas l'image qui compte, c'est les actes.

Dans une campagne électorale seule l'image compte ... et dans sa tentative de séduction des parlementaires c'est probablement pareil ... il doit donner leur donner des gages pour que leur électorat ne leur reproche pas trop de gouverner avec Biden ... sinon ils ne gouverneront pas avec lui et il aura les mains liées.

Sachant qu'il a 46 ou 48 républicains au sénat et qu'il faut 60 sénateurs "dans son camp" - pour un texte donné - pour être filibuster-proof ... il va falloir séduire un peu de monde ... pour pouvoir gouverner. Et quand il s'agit de séduire des républicains dont l’électorat à voté Trump ... il faut donner des gages trumpiens à minima.

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Il y a 8 heures, Locke a dit :

Alors tu n'as pas suivi la campagne présidentielle, Biden a été présenté comme le messie et Trump comme l'Antéchrist.

Et pour les actes, va en trouver, vu qu'ils inventent leurs passées. Juste dans les post ci dessus, Biden promet l'enfer à Poutine, tu penses que c'est vrai?

Je m'en moque, des campagnes électorales là-bas, je n'ai pas le droit de voter chez eux.

 

Et oui, la politique est complètement parasitée par la communicationite, mais au final, c'est pas les grands discours et les petites phrases qui comptent. Les actes de Biden, on verra bien ce que ça donne quand il y en aura.

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  • 2 weeks later...

https://www.lefigaro.fr/international/william-burns-un-diplomate-a-la-tete-de-la-cia-20210111

Joe Biden a choisi, ce lundi, le diplomate William Burns pour diriger la CIA. Ancien secrétaire d'État adjoint de Barack Obama, il a servi sous cinq présidents américains.

Il est ainsi nommé ambassadeur de Jordanie de 1998 à 2001, secrétaire d'État adjoint aux affaires du Proche-Orient de 2001 à 2005, puis ambassadeur de Russie de 2005 à 2008 mais également ministre-conseiller aux affaires politiques à l'ambassade des États-Unis à Moscou. Interviewé sur la chaîne France 24 en juin 2019, William Burns ne mâchait d'ailleurs pas ses mots au sujet de Vladimir Poutine qualifiant le président russe «d'apôtre de la vengeance».

Sous l'administration Obama, William Burns a été à l'origine du rapprochement avec l'Iran, menant notamment des négociations secrètes en 2011 et 2012 à Oman. Il a également travaillé activement à l'ouverture de discussions officielles entre les États-Unis et Téhéran qui ont finalement abouti à l'accord de Vienne sur le nucléaire iranien, signé en 2015. Saluant la position de Joe Biden, qui a promis de retourner dans l'accord quitté par Donald Trump en 2018, Burns a toutefois jugé, lors d'une conférence en octobre, qu'un retour était «beaucoup plus facile à dire qu'à faire» en raison des «dégâts commis ces dernières années».

Pragmatique, il a par ailleurs mis en garde en octobre contre «l'illusion» de pouvoir «simplement, d'un coup de baguette magique, rétablir les relations et l'influence de l'Amérique telles que nous les voyions en 2016». Et, ce, «car le monde a changé».

https://en.wikipedia.org/wiki/William_Joseph_Burns

Commandeur, Legion of Honour (France)

 

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Il y a 2 heures, Wallaby a dit :

https://www.lefigaro.fr/international/william-burns-un-diplomate-a-la-tete-de-la-cia-20210111

Joe Biden a choisi, ce lundi, le diplomate William Burns pour diriger la CIA. Ancien secrétaire d'État adjoint de Barack Obama, il a servi sous cinq présidents américains.

Il est ainsi nommé ambassadeur de Jordanie de 1998 à 2001, secrétaire d'État adjoint aux affaires du Proche-Orient de 2001 à 2005, puis ambassadeur de Russie de 2005 à 2008 mais également ministre-conseiller aux affaires politiques à l'ambassade des États-Unis à Moscou. Interviewé sur la chaîne France 24 en juin 2019, William Burns ne mâchait d'ailleurs pas ses mots au sujet de Vladimir Poutine qualifiant le président russe «d'apôtre de la vengeance».

Sous l'administration Obama, William Burns a été à l'origine du rapprochement avec l'Iran, menant notamment des négociations secrètes en 2011 et 2012 à Oman. Il a également travaillé activement à l'ouverture de discussions officielles entre les États-Unis et Téhéran qui ont finalement abouti à l'accord de Vienne sur le nucléaire iranien, signé en 2015. Saluant la position de Joe Biden, qui a promis de retourner dans l'accord quitté par Donald Trump en 2018, Burns a toutefois jugé, lors d'une conférence en octobre, qu'un retour était «beaucoup plus facile à dire qu'à faire» en raison des «dégâts commis ces dernières années».

Pragmatique, il a par ailleurs mis en garde en octobre contre «l'illusion» de pouvoir «simplement, d'un coup de baguette magique, rétablir les relations et l'influence de l'Amérique telles que nous les voyions en 2016». Et, ce, «car le monde a changé».

https://en.wikipedia.org/wiki/William_Joseph_Burns

Commandeur, Legion of Honour (France)

Le même à propos de Poutine en 2017, long entretien assez intéressant, on est loin de richard Grenel. Porte une moustache genre Erdogan.

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Le 29/12/2020 à 11:57, Wallaby a dit :

En 2011, Biden se souvient d'avoir donné à Poutine un discours direct : "M. le Premier ministre, je vous regarde dans les yeux, je ne pense pas que vous ayez une âme." (Dans des remarques de 2001 qui ont mal vieilli, George W Bush a dit qu'il avait regardé dans les yeux de Poutine et vu son "âme").

(...)

"Poutine se souvient d'attaques personnelles", a déclaré Karaganov. "Il n'oubliera jamais cela.

 

Le 29/12/2020 à 16:11, Boule75 a dit :

Quand le gusse en face se revendique athée, ça n'a pas grande portée…

Poutine se revendique chrétien clairement, voire de manière assez stridente

Nous pouvons voir combien de pays euro-atlantiques rejettent en fait leurs racines, y compris les valeurs chrétiennes qui constituent la base de la civilisation occidentale. Ils nient les principes moraux et toutes les identités traditionnelles : nationales, culturelles, religieuses et même sexuelles. Ils mettent en œuvre des politiques qui assimilent les familles nombreuses à des partenariats homosexuels, la croyance en Dieu à la croyance en Satan

(…) Dans de nombreux pays européens, les gens sont gênés ou ont peur de parler de leurs affiliations religieuses. Les fêtes sont abolies ou même appelées autrement ; leur essence est cachée, tout comme leur fondement moral. Et les gens essaient agressivement d'exporter ce modèle dans le monde entier. Je suis convaincu que cela ouvre une voie directe à la dégradation et au primitivisme, ce qui entraîne une profonde crise démographique et morale.

(…) Sans les valeurs ancrées dans le christianisme et les autres religions mondiales, sans les normes de moralité qui ont pris forme au cours des millénaires, les gens perdront inévitablement leur dignité humaine. Nous considérons qu'il est naturel et juste de défendre ces valeurs. Il faut respecter le droit de chaque minorité à être différente, mais les droits de la majorité ne doivent pas être remis en question.

Quoi qu'on en pense, il a certainement du identifier la sortie du vice-président américain de l'époque comme une insulte. Et insulter un chef d'Etat étranger n'est pas un comportement très intelligent.

 

Le 29/12/2020 à 20:15, Ciders a dit :

Je me lance : Trump a le teint rougeaud et il marche difficilement. Je le soupçonne d'être un Chti perpétuellement pinté au Picon bière.

Hypothèse cohérente. Et d'ailleurs falsifiable, donc scientifique au sens de Popper.

Il suffit de passer à Trump la musique de "Au Nord, c'étaient les corons". S'il a la larme à l'œil, il a des origines chtis. Et s'il se met à chanter à tue-tête, il en est :happy: !

 

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Il y a 8 heures, Alexis a dit :

Poutine se revendique chrétien clairement, voire de manière assez stridente


Je n’en fais pas tout à fait la même lecture : il se revendique d’une culture et d’une morale judéo-chrétiennes, ça c’est certain, mais pas croyant.

C’est d’ailleurs ce dont il parle : de valeurs, de sens moral, d’ordre moral dėcoulant de la religion et de ses structures, d’éthique, de culture.

Or il n’y a pas besoin d’être croyant pour avoir été éduqué et croire dans le « tu ne tueras point ».

 

La religion a toujours été un mouvement structurant une société et l’ordonnant, et la Russie orthodoxe s’est abondamment appuyée sur cela pour se maintenir.

 

 

Poutine a pris l’insulte en la comprenant parfaitement, mais je ne crois vraiment pas que ça soit sur un plan religieux qu’il se soit senti touché.

Modifié par TarpTent
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il y a une heure, TarpTent a dit :

Je n’en fais pas tout à fait la même lecture : il se revendique d’une culture et d’une morale judéo-chrétiennes, ça c’est certain, mais pas croyant.

C’est d’ailleurs ce dont il parle : de valeurs, de sens moral, d’ordre moral dėcoulant de la religion et de ses structures, d’éthique, de culture.

Or il n’y a pas besoin d’être croyant pour avoir été éduqué et croire dans le « tu ne tueras point ».

Je fais la même lecture.

Je déplore juste que ça n'ait pas empêché Anna Politkovskaïa de mourir. Elle et quelques autres.

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Quand le gouvernement Trump mine méticuleusement le terrain pour Biden.

 

- réouverture des contacts avec Taïwan. Pour faire fulminer Pékin, et impossible pour Biden de revenir sur cette décision sans risquer de se faire accuser en politique intérieure d’être pro-Chine.

- Houthis placés comme organisation terroriste : pas de possibilité pour Biden d’annuler cette décision sans se mettre à dos l’AS, et en parallèle petit verrou supplémentaire aux relations avec l’Iran

- Remise de Cuba dans la liste des pays soutenant le terrorisme : pas de possibilité pour Biden d’annuler cette décision sans se voir accusé d’être communiste, et donc de confirmer les craintes et accusations des Républicains « extrêmes » (bon en fait, le fait pour les Démocrates d’être traités de socialistes et plutôt un courant de pensée très répandu chez les Républicains. Je décale juste le curseur accusations encore un peu plus à gauche, et celui des accusateurs un peu plus à droite)

 

et ça n’est certainement pas fini.

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https://nonzero.substack.com/p/nzn31-could-william-burns-save-bidens (22 novembre 2020)

Retenue militaire (B)

Peu, voire aucun candidat à des postes de politique étrangère au sein de l'administration Biden ne surpasse Burns lorsqu'il s'agit d'apprécier un principe de réalisme progressiste : les interventions militaires ont une façon de mener à de mauvaises résultats. Dans un mémorandum de dix pages qu'il a adressé au secrétaire d'État Colin Powell, alors son patron, à l'approche de la guerre en Irak, Burns a exposé une multitude de conséquences involontaires possibles, dont certaines ne sont que trop réelles. (Comme : l'Iran se sent menacé et agit en conséquence).

Burns reconnaît que même les utilisations très chirurgicales de la violence peuvent avoir des répercussions. L'année dernière, il a écrit que, sous l'administration Obama, "les attaques de drones et les opérations spéciales ont connu une croissance exponentielle", elles ont "souvent été très fructueuses en termes militaires étroits" mais au prix de "compliquer les relations politiques et de causer par inadvertance des pertes civiles et d'alimenter le recrutement de terroristes".

Il n'est donc pas surprenant que Burns ait souvent fait pression en faveur de solutions non militaires aux problèmes de politique étrangère. Pourtant, il a soutenu des interventions douteuses, comme le fait que l'Amérique se joigne à ses alliés pour armer les rebelles syriens, une politique qui a vu le jour alors que Burns était secrétaire d'État adjoint dans l'administration Obama.

Rétrospectivement, il n'est pas choquant que cette politique n'ait réussi qu'à amplifier la tuerie et le chaos, étant donné les programmes contradictoires de nos alliés et les objectifs divergents des divers groupes rebelles - sans parler de l'imprévisibilité inhérente à l'action militaire mentionnée plus haut. Pourtant, même avec des années de recul, Burns a limité sa critique de cette intervention par procuration aux questions de calendrier et d'exécution. Dans son livre The Back Channel de 2019, il a déclaré que nous aurions dû apporter plus tôt une aide plus importante aux rebelles. Mais Burns a au moins le mérite d'avoir considéré la demande publique d'Obama pour un changement de régime ("Assad doit partir") comme peu judicieuse, et d'avoir initialement espéré des négociations plus ouvertes que cette demande ne le permettait.

Empathie cognitive (A)

Burns est adepte des perspectives des acteurs internationaux, comme le montre notamment son point de vue sur la Russie. Il a l'habitude de traiter efficacement avec ce pays et il prend les intérêts de Moscou au sérieux. Contrairement à de nombreux membres de l'establishment de la politique étrangère, Burns doute de la sagesse de l'expansion de l'OTAN, y compris de ses premières phases, mais surtout de ses dernières. Lorsque les États-Unis ont "ouvert la porte à une adhésion officielle à l'OTAN pour l'Ukraine et la Géorgie", il a déclaré : "Je pense que cela a alimenté le récit de Poutine selon lequel les États-Unis cherchaient à maintenir la Russie au plus bas, à saper la Russie et ce qu'il considérait comme son droit, sa sphère d'influence".

Burns pense que, bien que Poutine considère clairement les États-Unis comme un adversaire, il ne voit pas la relation américano-russe en termes purement à somme nulle ; Poutine est capable de voir "les quelques domaines où nous pourrions être en mesure de travailler ensemble". Il est capable de jongler avec les contradictions apparentes".

Burns est très conscient - comme de nombreux fonctionnaires américains ne l'ont pas été au fil des ans - qu'il peut être contre-productif de harceler les pays étrangers sur la façon dont ils doivent se comporter. "J'ai toujours eu le sentiment que nous allons beaucoup plus loin dans le monde avec la puissance de notre exemple qu'avec celle de notre prédication", a-t-il déclaré dans une interview accordée au New Yorker. "Les Américains peuvent parfois... être terriblement condescendants à l'étranger."  

Respect du droit international (B)

Burns est généralement un fervent défenseur du droit international. Et au cours de sa carrière, il a souvent eu l'occasion de l'invoquer - comme lorsqu'en 2014, il a déclaré que les différends concernant les îles de la mer de Chine méridionale devraient être résolus par le biais des mécanismes juridictionnels prévus par la Convention sur le droit de la mer. (S'il n'avait pas parlé au nom du gouvernement américain, il aurait pu ajouter que, malheureusement, l'Amérique elle-même n'a pas ratifié cette convention).

Malheureusement, Burns semble avoir pris l'habitude, très répandue dans l'establishment de la politique étrangère, d'être plus pointilleux dans l'application du droit international à ses adversaires qu'aux États-Unis. Dans The Back Channel, il formule quelques critiques pratiques sur l'intervention américaine en Libye en 2011, mais il ne note pas que lorsque la mission est passée de la défense de populations civiles en danger au renversement du régime, elle a sans doute violé la lettre de la résolution d'autorisation de l'ONU et en a certainement violé l'esprit. De même, sa discussion dans ce livre sur l'armement des rebelles syriens par Obama ne montre aucune inquiétude sur le fait que cette intervention, selon la jurisprudence, a violé la Charte des Nations unies.

Engagement universel (A-)

En tant que diplomate par excellence, Burns estime que les États-Unis devraient être ouverts aux relations avec tout pays désireux de parler. Il insiste particulièrement sur l'importance de maintenir un engagement diplomatique et économique avec la Chine ; il critique ceux qui "présument trop de la faisabilité du découplage et de l'endiguement - et de l'inévitabilité de la confrontation". Notre tendance, comme au plus fort de la guerre froide, est de surestimer la menace, de trop en faire pour briller dans les yeux des faucons, de militariser à outrance notre approche et de réduire l'espace politique et diplomatique nécessaire pour gérer la concurrence entre les grandes puissances". Et Burns reconnaît l'un des plus grands avantages de la négociation avec la Chine : "préserver l'espace de coopération sur les défis mondiaux".  

Burns évite une guerre froide non seulement avec la Chine mais aussi avec les États autoritaires en général. Il est agréablement sceptique quant aux propositions - à la mode dans les milieux néoconservateurs et certains milieux libéraux - de former une "ligue" ou un "concert" de démocraties qui lutteraient contre le "techno-autoritarisme".  

Burns ne semble pas avoir exprimé le degré de scepticisme sur l'utilisation surabondante de sanctions économiques qu'un réaliste progressiste pourrait souhaiter. Mais il obtient des points pour avoir au moins reconnu l'incohérence de leur application. "Nous concentrons nos critiques sur Maduro, au Venezuela, qui le mérite amplement, et ensuite nous nous battons avec Mohammed bin Salman, en Arabie Saoudite", a-t-il déclaré dans une interview au New Yorker.

Burns reconnaît également que l'obsession de l'establishment de la politique étrangère pour l'Iran est, eh bien, obsessionnelle. Téhéran a "une emprise démesurée sur notre imagination", dit-il. Oui, croit-il, l'Iran représente des menaces pour les amis et les intérêts américains, mais ces menaces sont gérables, en partie parce que, contrairement à une opinion américaine commune, l'Iran "ne mesure pas 3 mètres".

Divers

(1) Après avoir quitté le gouvernement, Burns est devenu président de la Carnegie Endowment for International Peace. C'est un poste très respecté à juste titre. Mais il convient de noter - puisque tout bon réaliste progressiste veut éliminer l'influence du complexe militaro-industriel - que Carnegie a pris de l'argent à Northrup Grumman (ainsi qu'à des pays étrangers tels que Taïwan et les Émirats arabes unis et à l'OTAN).

(2) Burns a le mérite de voir que l'establishment de la politique étrangère, confronté aux politiques déstabilisatrices de Trump, risque de se replier aveuglément sur les politiques d'avant Trump qui ont en fait besoin d'une révision en profondeur. En évoquant (et en embrassant) l'opposition bipartite au retrait abrupt du soutien militaire de Trump aux Kurdes en Syrie, il ajoute : "Si tout ce que cet épisode engendre, cependant, c'est une plongée bipartite dans les eaux chaudes de la critique moralisatrice, Ce sera une tragédie... Nous devons nous attaquer à la trahison plus profonde et plus conséquente du bon sens - l'idée que le seul antidote aux tentatives maladroites de Trump pour démêler les États-Unis de la région est un retour à la pensée magique qui a animé une grande partie du moment Américain au Moyen-Orient depuis la fin de la guerre froide. "Cette pensée magique", poursuit-il, "implique la tendance persistante à surestimer notre influence en sous-estimant les obstacles sur notre chemin et l'autonomie d'action des autres acteurs".

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Il y a 4 heures, TarpTent a dit :

Je n’en fais pas tout à fait la même lecture : il se revendique d’une culture et d’une morale judéo-chrétiennes, ça c’est certain, mais pas croyant.

C’est d’ailleurs ce dont il parle : de valeurs, de sens moral, d’ordre moral dėcoulant de la religion et de ses structures, d’éthique, de culture.

Or il n’y a pas besoin d’être croyant pour avoir été éduqué et croire dans le « tu ne tueras point ».

La religion a toujours été un mouvement structurant une société et l’ordonnant, et la Russie orthodoxe s’est abondamment appuyée sur cela pour se maintenir.

Bien d'accord sur le fond, et c'est bien pourquoi j'ai écrit "Poutine se revendique chrétien".

L'est-il, ou pas ? Aucune idée... je ne peux pas sonder les reins et les cœurs :smile:

La conception de la religion qui sous-tend ce discours est assez maurrassienne, si on la transcrit dans un contexte français. Et Maurras était athée à titre personnel.

Reste ce fait qu'insulter un chef d'Etat étranger, comme l'a fait Biden ce jour-là, est assez stupide.

 

il y a une heure, TarpTent a dit :

Quand le gouvernement Trump mine méticuleusement le terrain pour Biden.

- réouverture des contacts avec Taïwan. Pour faire fulminer Pékin, et impossible pour Biden de revenir sur cette décision sans risquer de se faire accuser en politique intérieure d’être pro-Chine.

- Houthis placés comme organisation terroriste : pas de possibilité pour Biden d’annuler cette décision sans se mettre à dos l’AS, et en parallèle petit verrou supplémentaire aux relations avec l’Iran

- Remise de Cuba dans la liste des pays soutenant le terrorisme : pas de possibilité pour Biden d’annuler cette décision sans se voir accusé d’être communiste

Oui, mais d'un autre côté Biden aura aussi le choix, s'il a un peu de colonne vertébrale (je préfère cette expression anglaise à notre version française, ne serait-ce que parce que les femmes aussi peuvent faire preuve de détermination :smile:), de s'en fiche complètement, sur les principes :

- "Fais ce que dois, advienne que pourra"

- "Toujours bien faire, et laisser braire"

- De toute façon il va être traité de communiste pédophile pro-terroristes et à genoux devant les Chinois, de même manière et pour les mêmes raisons que Trump a été traité de fasciste raciste amateur de prostituées pisseuses et à genoux devant les Russes... alors le plus raisonnable est tout simplement de s'en fiche éperdument :happy:

Modifié par Alexis
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TRUMP déclassifie sa stratégie dans l'OCEAN INDIEN :

The Trump administration’s Indo-Pacific Strategy, declassified Jan. 13, seeks to promote India’s military and economic strength as a counter to China, while trying to keep traditional U.S. regional allies in the fold.

https://www.airforcemag.com/secret-pacific-strategy-called-for-stronger-india-to-counter-china/

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https://www.ouest-france.fr/economie/agriculture/exportations-de-vins-la-taxe-trump-cible-le-cognac-et-coute-1-milliard-d-euros-a-la-france-7115670

Entrée en vigueur mardi 12 janvier 2021, la taxe Trump sur les importations de vins français aux États-Unis touche aussi les eaux-de-vie. La filière redoute de voir s’envoler 1 milliard d’euros en 2021 sur son premier marché export.

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Le 12/01/2021 à 12:05, TarpTent a dit :

Quand le gouvernement Trump mine méticuleusement le terrain pour Biden.

- réouverture des contacts avec Taïwan. Pour faire fulminer Pékin, et impossible pour Biden de revenir sur cette décision sans risquer de se faire accuser en politique intérieure d’être pro-Chine.

- Houthis placés comme organisation terroriste : pas de possibilité pour Biden d’annuler cette décision sans se mettre à dos l’AS, et en parallèle petit verrou supplémentaire aux relations avec l’Iran

- Remise de Cuba dans la liste des pays soutenant le terrorisme : pas de possibilité pour Biden d’annuler cette décision sans se voir accusé d’être communiste, et donc de confirmer les craintes et accusations des Républicains « extrêmes » (bon en fait, le fait pour les Démocrates d’être traités de socialistes et plutôt un courant de pensée très répandu chez les Républicains. Je décale juste le curseur accusations encore un peu plus à gauche, et celui des accusateurs un peu plus à droite)

et ça n’est certainement pas fini.

Et ça continue tous les jours.

L'administration Trump profite de ses derniers jours pour émettre des sanctions (mineures et à retardement) pour 9 sociétés chinoises, dont Xiaomi sous un prétexte ridicule.
(Xiaomi accusée d'être une entreprise militaire communiste ?    MOUAAAAAAAARFFFFFFFFFFF  ).

Les sanctions sont non bloquantes (pour les sociétés), et ne défendent pas vraiment des intérêts US *, et prennent effet dans 10 mois.

ça sent plutôt la bombe à retardement politique contre Biden : impossible de lever ces sanctions sans être accusé d'être vendu aux chinois...
Quelle que soit la décision de Biden, le GOP (ou la Chine) sauteront sur l'occasion.

Détails ici:
 

* Alors que les sanctions contre Huawei et SMIC, elles ont un vrai intérêt stratégique pour les USA (à court terme ... jusqu'à ce que la Chine devienne autonome sur ces technologies)

Mais je préfèrerais que les US disent franco que toute la Chine est l'adversaire n°1 à contrer (par tous les moyens)...
Plutôt que de s'emmêler dans des  accusations alambiquées d'espionnage répétées pour chaque boîte.
Diplomatiquement délicat, mais j'aime la franchise et l'honnêteté intellectuelle.

Modifié par rogue0
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il y a une heure, rogue0 a dit :

ça sent plutôt la bombe à retardement politique contre Biden : impossible de lever ces sanctions sans être accusé d'être vendu aux chinois...
Quelle que soit la décision de Biden, le GOP (ou la Chine) sauteront sur l'occasion.

Si Biden est malin, il fera place nette à marche forcé de tout un tas de décisions ineptes de ces dernières années, de ces dernières semaines surtout. Le classement de Cuba en tant qu'ennemi se pose là, par exemple.

Et ensuite il pourra négocier sérieusement avec tout ce monde là.

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