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Spatioport et Aéroports, quelques soucis de cohabitation ?


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Un spatioport va être construit près de l'aéroport de Denver. Il pourra accueillir des vaisseaux conçus pour des vols de quelques heures à la frontière de l'espace.

Les contrôleurs aériens du Colorado vont bientôt être exposés à de sévères maux de tête. La Federal Aviation Administration (FAA), en charge de la gestion de l'espace aérien des Etats-Unis, a discrètement attribué, le 17 août, une licence pour la construction et l'exploitation d'un spatioport à 10 km à vol d'oiseau de l'aéroport de Denver.

Le Colorado Air and Space Port sera construit sur le site du modeste Front Range Airport, voisin du plus grand hub des Etats-Unis en surface, par lequel transitent 50 millions de voyageurs par an. S'il ne sera pas habilité à mener des lancements verticaux - de type fusées -, il pourra en revanche accueillir des vaisseaux suborbitaux, qui décollent et atterrissent comme des avions et sont conçus pour des vols de quelques heures à la frontière de l'espace.

De quoi alimenter le débat en cours aux Etats-Unis sur le partage de l'espace aérien. En juin dernier, l'Air Line Pilots Association (Alpa), l'un des plus puissants syndicats de pilotes du pays, avait publié un  rapport mettant en garde contre la multiplication, non seulement des lancements, qui perturbent les vols commerciaux avec des zones d'interdiction de survol temporaires, mais aussi des sites autorisés pour les activités spatiales.

Onze sites actifs, deux en projet

« Les spatioports étaient historiquement éloignés des aéroports et installés près des côtes, ce qui permettait de mieux séparer les activités, notait l'Alpa. Mais en prévision d'un accroissement de l'activité spatiale, de nouvelles installations se développent sur tous le territoire ».

Sur les onze sites actifs en 2018, cinq ont en effet reçu leur première licence de la FAA au cours des dix dernières années. Il faudra bientôt ajouter à la liste le Colorado Air and Space Port, ainsi que l'installation que SpaceX compte construire pour son propre usage à l'extrême sud du Texas, à la frontière avec le Mexique.

« Dans certains cas, ces nouveaux spatioports pourraient être voisins des aéroports », redoutait l'Alpa, avec dans le viseur le site de Denver.

« Les lancements spatiaux près d'aéroports ou de zones très fréquentées présentent un risque pour la population et l'aviation civile. Il faudra surmonter de nombreux problèmes, y compris la surcharge de travail pour les contrôleurs, qui seront confrontés à un partage de l'espace aérien beaucoup plus complexe. Avec le système actuel, nous n'avons pas les moyens de le gérer », alertait encore le syndicat de pilotes.

L'inquiétude est d'autant plus forte que les activités spatiales sur le sol américain sont appelées à se diversifier, avec  la reprise des vols habités vers la Station spatiale internationale par Boeing et SpaceX, puis les débuts du tourisme spatial avec Virgin Galactic ou Blue Origin.

Le trafic aérien classique va doubler

Il faudra alors les combiner avec la croissance continue du trafic aérien classique. Selon la FAA, le nombre annuel de passagers au départ ou à l'arrivée des Etats-Unis a augmenté de 53 % entre 2007 et 2017, pour s'établir à 229 millions l'an dernier, et devrait plus que doubler d'ici 2037, où il atteindrait 467 millions d'après  les prévisions.

« Avec l'accroissement permanent du trafic de passager et de fret, ainsi que la banalisation des lancements spatiaux, il sera plus important que jamais de travailler ensemble pour organiser notre espace aérien », a réagi l'Alpa auprès des « Echos », après l'autorisation donnée par la FAA au futur spatioport. « Nous continuerons à collaborer avec les parties prenantes de l'aviation et du spatial pour assurer un accès sûr à cet espace. »

Que les contrôleurs aériens de Denver se rassurent toutefois, le Colorado Air and Space Port n'est pas encore construit et surtout il n'existe aucun client potentiel pour le moment. Le type d'aéronefs autorisés par la FAA, qui combinent deux systèmes de propulsions - des réacteurs classiques pour le décollage et l'atterrissage et un moteur de fusée pour atteindre l'espace - n'est développé par aucune entreprise. Pour l'instant.

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