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Une "Union Européenne" ... vous pensez que ça à un avenir?


Messages recommandés

1 hour ago, Shorr kan said:

La richesse attire la richesse.

C'est loin d'etre si simple que ca ...

1 hour ago, Shorr kan said:

Les entreprises s'installent là où elles trouvent clients et fournisseurs, infrastructures et spécialistes. Tout ce qui leur facilite la vie.

L'état et les collectivité local ont un rôle majeur ici ... et c'est extrêmement politique.

Au Luxembourg pour réaménager le nord ... l'état prête gratuitement d'immense terrain au entreprise qui relocalise ... tout le monde s'est rué sur l'affaire ... les employés qui se retrouve avec une heure de trajet en plus pour aller bossé sont la dernière roue de ce carrosse.

Le entreprise ne sont pas plus pres de quiconque ... elle font juste d'énorme économies sur le foncier et les taxes afférentes.

1 hour ago, Shorr kan said:

Les gens eux, s'agglutinent dans les métropoles parce-que c'est là qu'ils ont le plus de chance, non seulement de trouver du travail, mais un travail qui correspond à leur qualification.

C'est le principe d'opportunité ... plus la densité de personne augmente ... plus les opportunité augmentent ... emploi ... chalandise ... service ...

... reste a voir si la métropolisation va se poursuivre ou si le besoin de qualité de vie va finir par reprendre le dessus sur ces choix.

Souvent c'est comme ça ... les métropoles finissent par ne plus regroupé que des prolos fixé là par nécessité ... les CSP+ se barrant au vert pour retrouver une vie agréable.
 

4 minutes ago, Tancrède said:

Après, on peut se payer de mots et évoquer les infinies possibilités qui existent toujours dans le champ théorique, mais la réalité est bien moins ouverte et malléable. On y trouve un élément de pâte à modeler, mais du genre vieille pâte qui a passé trop de temps au froid et au fond du placard. 

On va vite le savoir avec les choix drastique qu'il va falloir faire vis a vis du changement climatique ...

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25 minutes ago, Alexis said:

Toute la problématique de l'aménagement du territoire est implicite ici...

Et il y aurait beaucoup à en dire en effet !

Un État ne gère pas l'économie nationale par le soviétisme certes, mais il utilise les leviers des infrastructures, de l'éducation, la fiscalité, les régulations...

Les "villes nouvelles" autour de Paris n'ont pas été une grande réussite, et je me demande s'il y a même une analyse globale, en termes d'investissements/retours, de la politique d'aménagement du territoire depuis les années 50: infrastructures inutiles qui n'ont jamais vécu leur potentiel/l'intention qui a présidé à leur construction, volonté de décentraliser/déconcentrer se traduisant en aménagements urbains.... Au global, il y a certes des réussites (certains technopôles notamment), mais on omet facilement dans de telles analyses l'énormité du coût (incluant beaucoup de corruption/clientélisme qui tend à s'enraciner et devenir une habitude/obligation politique: tous ces aménagements, bâtiments, projets.... inutiles/en sous-régime qu'on continue à payer des années ou des décennies après) qui est induit par ce volontarisme. Et justement, faire une analyse dépassionnée du temps long, et faire plus que regarder (micro)projet par (micro)projet, est le genre de choses qui est souvent évité, parce qu'il y aurait le risque d'une dépense. Je ne dis pas que la planification, un effort de déconcentration.... Ne sont pas nécessaires, mais plus qu'il faut savoir se limiter et avant tout mettre en place un dispositif institutionnel beaucoup plus fiable, transparent et regardant. 

 

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45 minutes ago, Tancrède said:

Les "villes nouvelles" autour de Paris n'ont pas été une grande réussite, et je me demande s'il y a même une analyse globale, en termes d'investissements/retours, de la politique d'aménagement du territoire depuis les années 50: infrastructures inutiles qui n'ont jamais vécu leur potentiel/l'intention qui a présidé à leur construction, volonté de décentraliser/déconcentrer se traduisant en aménagements urbains.... Au global, il y a certes des réussites (certains technopôles notamment), mais on omet facilement dans de telles analyses l'énormité du coût (incluant beaucoup de corruption/clientélisme qui tend à s'enraciner et devenir une habitude/obligation politique: tous ces aménagements, bâtiments, projets.... inutiles/en sous-régime qu'on continue à payer des années ou des décennies après) qui est induit par ce volontarisme. Et justement, faire une analyse dépassionnée du temps long, et faire plus que regarder (micro)projet par (micro)projet, est le genre de choses qui est souvent évité, parce qu'il y aurait le risque d'une dépense. Je ne dis pas que la planification, un effort de déconcentration.... Ne sont pas nécessaires, mais plus qu'il faut savoir se limiter et avant tout mettre en place un dispositif institutionnel beaucoup plus fiable, transparent et regardant.

Un exemple idiot micro ...

... la présence ou nom d'une classe dans un village signe la vie ou la mort de celui ci ... et pourtant ce n'est pas un investissement immense de maintenir un poste ...

Le village choisi pour garder le poste dans la vallée se verra artificiellement favorisé ... au détriments des autres ... sans qu'aucune réalité n'est de place ici ... juste un choix arbitraire fait a plouf plouf dans un bureau du rectorat ... et qui ne demande qu'une paire de maman en grève de la faim faisant la une de journal local pour changer.

45 minutes ago, Tancrède said:

Les "villes nouvelles" autour de Paris n'ont pas été une grande réussite, et je me demande s'il y a même une analyse globale ...

Évidement faire des choix c'est aussi se tromper ... sauf que refuser de te tromper ... c'est un peu comme être mort.

Comme si ne rien faire ... où laisser faire était une vertus qui aboutissait a un ordre naturelle vertueux ?!!!

Après faut pas s'étonner de la réussite des populiste partout ... parce qu'eux sont les seul a faire encore de la politique ... et à revendiquer d'agir sur le réel ... plutôt que de chouiné tout le temps qu'il n'y a pas d'alternative a l'ordre "naturel".

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Surtout on plaide les limites de la capacité de l'état et des divers échelon d'organisation en oubliant qu'il y a pas si longtemps l'effort était fait alors que les capacités objective était moindre. Ils s'agit de choix politiques et comme tous choix politiques ils sont réversibles.

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Just now, g4lly said:

Un exemple idiot micro ...

... la présence ou nom d'une classe dans un village signe la vie ou la mort de celui ci ... et pourtant ce n'est pas un investissement immense de maintenir un poste ...

Dans le "pays aux 36 000 communes", c'est un peu plus coton. Je serais d'accord si on avait un dispositif éducatif ayant beaucoup plus de souplesse, mais justement, "maintenir un poste" n'est pas un truc que l'EN fait: si on pouvait avoir une logique beaucoup plus "bottom up" pour l'éducation, cad pouvoir organiser de l'éducation à domicile dans de petites localités, avoir/motiver des volontaires (parents, grands parents....) qualifiés/qualifiables rapidement (au moins pour les petites classes) pour organiser de tels systèmes locaux qui ne nécessitent pas des masses de moyens (quelques salles/pièces, qui peuvent venir de la municipalité, de l'Etat ou de particuliers ayant de la place), le tout chapeauté par, effectivement, un à trois "postes" permanents assurant le contrôle qualité et certaines classes, je serais entièrement d'accord, et j'encouragerais beaucoup la chose parce que l'éducation "au plus près" tend à produire de meilleurs résultats (y compris au-delà du scolaire, pour les enfants comme pour la communauté locale) et implique moins de complications (et de coûts) pour les parties impliquées. Mais maintenir une école, une salle de classe, avec l'EN, tend à avoir un "coût d'entrée" beaucoup plus élevé, tant en termes d'argent que de contraintes et lourdeurs administratives. 

1 minute ago, nemo said:

Surtout on plaide les limites de la capacité de l'état et des divers échelon d'organisation en oubliant qu'il y a pas si longtemps l'effort était fait alors que les capacités objective était moindre. Ils s'agit de choix politiques et comme tous choix politiques ils sont réversibles.

Pas si facile: le contexte était différent (époque, cadre institutionnel international, position dans l'économie mondiale, compétitivité comparée, niveau de cohésion nationale, pyramide des âges....), le pays était, proportionnellement à ce contexte, plus riche et puissant, avec plus de marges de manoeuvre et moins de compétition dangereuse, et dans l'absolu, beaucoup des services évoqués coûtaient moins cher, même proportionnellement au pouvoir d'achat et à la valeur de l'argent de l'époque. On le voit dans la défense, on le voit dans le secteur santé, et dans un tas de domaine. Il y a certes beaucoup à blâmer chez un tas de types de décideurs différents, ainsi que chez nous, mais on ne peut pas faire la comparaison avec d'autres époques sans évoquer des changements majeurs de contexte dont certains sur lesquels nous n'avons aucun contrôle, ou si peu. 

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il y a 3 minutes, Tancrède a dit :

 

Pas si facile: le contexte était différent (époque, cadre institutionnel international, position dans l'économie mondiale, compétitivité comparée, niveau de cohésion nationale, pyramide des âges....), le pays était, proportionnellement à ce contexte, plus riche et puissant, avec plus de marges de manoeuvre et moins de compétition dangereuse, et dans l'absolu, beaucoup des services évoqués coûtaient moins cher, même proportionnellement au pouvoir d'achat et à la valeur de l'argent de l'époque. On le voit dans la défense, on le voit dans le secteur santé, et dans un tas de domaine. Il y a certes beaucoup à blâmer chez un tas de types de décideurs différents, ainsi que chez nous, mais on ne peut pas faire la comparaison avec d'autres époques sans évoquer des changements majeurs de contexte dont certains sur lesquels nous n'avons aucun contrôle, ou si peu. 

"Facile" peut être pas mais ce qui est certain c'est que le "contexte" a bon dos. L'ensemble des facteurs dont tu parles sont de ceux sur lesquels on a soit choisit de ne pas agir, soit d'agir en amplifiant le mouvement en question. Le "volontarisme" suffirait peut être pas mais que ce soit la résultante de choix réversibles (dans une certaine mesure au moins) c'est certain.

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Il y a 3 heures, Shorr kan a dit :

La richesse attire la richesse.

Les entreprises s'installent là où elles trouvent clients et fournisseurs, infrastructures et spécialistes. Tout ce qui leur facilite la vie.

Les gens eux, s'agglutinent dans les métropoles parce-que c'est là qu'ils ont le plus de chance, non seulement de trouver du travail, mais un travail qui correspond à leur qualification.

C'est aussi simple que ça.

Pourquoi les entreprises partent à l'étranger ?

Il y a déjà aux moins trois points qui se contredisent...

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Il y a 17 heures, nemo a dit :

 

Il est logique avec lui même les hommes sont aux services de l'économie pas l'économie au service des hommes. Et quand on dit au service de l'économie ça veux dire au service de ceux qui en ont la propriété mais chut faut pas le dire...

Donc faut déplacer les usines pour les rapprocher des centre urbains. C'est ca?

Puis lorsque les riverains trouveront que ca fait du bruits, que ca gâche la vue, que....  on fera quoi? 

Vous m'amusez.  je trouve ca triste, mais je prend le parti d'en rire.

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Il y a 15 heures, g4lly a dit :

Au Luxembourg pour réaménager le nord ... l'état prête gratuitement d'immense terrain au entreprise qui relocalise ... tout le monde s'est rué sur l'affaire ... les employés qui se retrouve avec une heure de trajet en plus pour aller bossé sont la dernière roue de ce carrosse.

Ces salariés, on peut espérer qu'une partie déménagera. Pour justement aménager ce nord.  C'est peut être la finalité espérée par le politique.

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Il y a 3 heures, Bon Plan a dit :

Donc faut déplacer les usines pour les rapprocher des centre urbains. C'est ca?

Puis lorsque les riverains trouveront que ca fait du bruits, que ca gâche la vue, que....  on fera quoi? 

Vous m'amusez.  je trouve ca triste, mais je prend le parti d'en rire.

Si vous vous amusez en déformant mes propos tant mieux pour vous.

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il y a 29 minutes, nemo a dit :

Si vous vous amusez en déformant mes propos tant mieux pour vous.

Oui enfin bon c'est pas la première fois que tu te plains qu'on ne retranscrit pas comme il faut tes propos, il y a moment où il va falloir assumer ce que tu dis.

Modifié par Julien
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il y a 9 minutes, Julien a dit :

Oui enfin bon c'est pas la première fois que tu te plains qu'on ne retranscrit pas comme il faut tes propos, il y a moment où il va falloir assumer ce que tu dis.

Il y en a qui sont aussi pétris de certitudes, pour autant être riche rend aussi souvent aveugle, imbus de soi, peu tolérant et à vrai dire peu intéressant - Arnault en est l'archétype. Il ne semble pas être d'un patriotisme ni d'un humanisme débordant... mais bon il a ses inconditionnels.

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il y a 38 minutes, Lezard-vert a dit :

Arnault en est l'archétype. Il ne semble pas être d'un patriotisme ni d'un humanisme débordant...

"il ne semble"....  tout est dit.

Que faudrait il qu'il fasse pour trouver grâce à vos yeux (au delà par exemple d'employer des centaines de milliers de salariés plutôt mieux payés que la moyenne, et d'avoir monté une splendide boite qui verse 1.1 milliard d'IS par an au budget français) ?

Vous préférez des traînes savates comme Mélenchon ou Martinez, qui vivent sur la bête ? Moi pas. Mais ca vous le saviez déjà.

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il y a 51 minutes, Julien a dit :

Oui enfin bon c'est pas la première fois que tu te plains qu'on ne retranscrit pas comme il faut tes propos, il y a moment où il va falloir assumer ce que tu dis.

Ha parce que dire "il est possible d'organiser le territoire de façon à diminuer les temps de transports" et dire "il faut déplacer les usines pour les rapprocher des centres urbains" c'est la même chose pour vous? Je vois que vous avez le sens de la nuance. Surtout  que j'ai essentiellement parlé des services publics. Donc non je n'assume pas ce que vous me faites dire, par contre j'assume parfaitement ce que je dis. 

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Il y a 17 heures, Tancrède a dit :

Les "villes nouvelles" autour de Paris n'ont pas été une grande réussite, et je me demande s'il y a même une analyse globale, en termes d'investissements/retours, de la politique d'aménagement du territoire depuis les années 50

Quand je vois que dans l'industrie on nous demande des "analyses d'impact" AVANT tout agrandissement ou évolution...

J'aimerai bien voir celles ci. 

Et mieux encore, l'analyse d'impact AVANT que la mère Aubry nous ponde ses 35 heures...   ca doit être à mourir de rire rétrospectivement.  Style 4% de chômage visé en 2005 .....

La bonne journée à tous.

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il y a 1 minute, Full Metal Jacket a dit :

Et mieux encore, l'analyse d'impact AVANT que la mère Aubry nous ponde ses 35 heures...   ca doit être à mourir de rire rétrospectivement.  Style 4% de chômage visé en 2005 .....

 

Et aucune désorganisation dans la fonction hospitalière ! 

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Il y a 5 heures, Full Metal Jacket a dit :

Quand je vois que dans l'industrie on nous demande des "analyses d'impact" AVANT tout agrandissement ou évolution...

J'aimerai bien voir celles ci. 

Et mieux encore, l'analyse d'impact AVANT que la mère Aubry nous ponde ses 35 heures...   ca doit être à mourir de rire rétrospectivement.  Style 4% de chômage visé en 2005 .....

La bonne journée à tous.

en effet les dossiers et la procédure est super lourde pour avoir une autorisation ICPE, lourde et très longue, sans compter qu'il faut faire une étude environnementale qui prenne en compte l'environnement industriel existant et même les projets en devenir, les bébêtes protégées, le patrimoine archéologique, les sites protégés, les sites natura 2000, les parcs naturels, les flores etc etc ....je parle même pas de l'étude de danger ; bref ça coute un bras e t ça finit par l'enquête publique où les riverains peuvent dire tout et n'importe quoi ou passer à côté de l'essentiel, quand ce n'est pas la concurrence qui les montent contre un projet ....  ...alors qu'en Chine hip hop et tu as ton usine ...

ma fois je préfererais une simplification de tout cela ... une autorisation sous 3 mois et pas 18 mois  mais des inspections bien plus fréquentes et systématiques des sites industriels mais pour ça il faut engager des inspecteurs de l'environnement, et aussi que la police de l'environnement soit plus efficace et sans pitié pour les contrevenants .. là les gars ils font des recours à n'en plus finir, ne payent jamais les consignations, les amendes administratives sont plus que légères,  c'est du n'importe quoi !

une fois l'autorisation obtenue, pour peu que l'exploitant ne se fasse pas trop remarquer... il peut faire presque n'importe quoi.

Modifié par Lezard-vert
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Il y a 5 heures, Bon Plan a dit :

"il ne semble"....  tout est dit.

Que faudrait il qu'il fasse pour trouver grâce à vos yeux (au delà par exemple d'employer des centaines de milliers de salariés plutôt mieux payés que la moyenne, et d'avoir monté une splendide boite qui verse 1.1 milliard d'IS par an au budget français) ?

Vous préférez des traînes savates comme Mélenchon ou Martinez, qui vivent sur la bête ? Moi pas. Mais ca vous le saviez déjà.

le "il me semble" c'était pour toi ... pour te ménager  ...:biggrin:

Modifié par Lezard-vert
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Je ne sais pas trop où le poser alors je le mets ici:

Citation

À Bruxelles, malgré les mises en garde à répétition des services de renseignement, l'espionnage chinois ne cesse de croître

À Bruxelles, la menace de l'espionnage est partout. Les services de renseignement - et les partenaires internationaux - ne cessent de mettre en garde. Les enjeux géopolitiques, les décisions qui s'y prennent et la présence de nombreuses institutions ont fait de notre capitale le terrain de jeu de prédilection des agents, Russes et Chinois en tête.

"Vous connaissez la différence entre l'espionnage russe et l'espionnage chinois ? Imaginez une plage. Les grains de sable sont vos données utiles. Pour la protéger, vous mettez des gardes, des miradors. Les russes viendraient de nuit, avec un sous-marin. Un homme-grenouille nagerait jusqu'à la rive, remplirait un petit seau de sable et se dépêcherait de repartir vers son navire pour ne pas se faire prendre. Les Chinois, eux, font ça de jour. Ils envoient 10.000 touristes et ne leur demandent rien... si ce n'est de retourner les poches de leurs shorts de bain et de secouer leurs essuies lorsqu'ils rentrent au pays. C'est ainsi que la Chine obtient le maximum d'informations sur sa cible", brosse Bruno Hellendorff, chercheur en relations internationales pour le compte de l'Institut royal Egmont, citant une métaphore bien connue de plusieurs services de renseignement, dont le FBI, pour planter le décor.

Suite:

Révélation

"En ce moment, l'espionnage à Bruxelles est pire que pendant la Guerre froide", reprend-t-il. En 2018, un rapport fuité du Service européen de l'action extérieure (SEAE) estimait que 250 espions chinois et 200 espions russes avaient fait de Bruxelles leur terrain de jeu. Sans parler des agents américains, ou issus de pays tiers, rappelle une source diplomatique, qui explique que les chiffres ont plutôt tendance à croître. Si les autorités restent discrètes sur le sujet, la capitale est le théâtre de scènes dignes des clichés véhiculés dans romans d'espionnage de Ian Flemming.

Fin 2018, Xu Yanjun, également connu sous les noms d'emprunt de Qu Hui ou Zhang Hui, a été extradé vers les Etats-Unis après avoir été arrêté en Belgique, où il s'était rendu pour obtenir des informations. L'homme était soupçonné d'avoir, depuis 2013, cherché à collecter des renseignements sensibles sur plusieurs grandes entreprises actives dans le domaine de l'aéronautique, dont le tentaculaire conglomérat américain General Electric.

Plus récemment, le 10 décembre dernier, le directeur de l'Institut Confucius de la VUB s'est vu interdire de Visa pour l'espace Schengen suite aux soupçons d'espionnage qui pesaient contre lui. L'homme nie les faits qui lui sont reprochés. Sans parler du fait que ce lundi 16 décembre, l'ULB ait annoncé mettre fin à sa collaboration avec l'Institut Confucius, sur fond de manque de transparence quant au choix des étudiants et des projets financés. "Au-delà de ces cas particuliers, la question qui préoccupe de plus en plus les Européens, c’est le lien qui peut exister entre d’une part, le parti communiste chinois et d’autre part, les personnes et entreprises chinoises présentes chez nous. Quelle est l’indépendance et la liberté d’action réelle de ces acteurs? Les relations développées avec des institutions belges (ou européennes) risquent-elles de devenir otages de l’évolution politique du Parti-État chinois? Cela pose énormément de questions", détaille Bruno Hellendorff.

Des inquiétudes

De plus en plus de voix s'élèvent pour mettre en garde contre la présence d'espions russes et chinois à Bruxelles. Le 4 décembre dernier, lors des séances de questions parlementaires, le député fédéral Samuel Cogolati (Ecolo) faisait part de "signaux convergents inquiétants" concernant l'espionnage chinois à Bruxelles, qu'il soit d'ordre industriel ou technologique, et questionnait, en outre, les ministres compétents sur l'ampleur du phénomène ainsi que sur les plans d'action imaginés.

Question simple, réponse floue. Le ministre de la Justice Koen Geens lui répondait, en substance, savoir via la Sûreté de l'état et le Service Général du Renseignement et de la Sécurité (SGRS), que "certains États étrangers dont la Chine sont actifs sur notre territoire", que "la Chine dispose d'un nombre important de structures qui lui permettent de diffuser la politique du parti communiste" et qu'il n'était "pas exclu" que les entités qui "appartiennent à l'État chinois puissent servir de relais à des activités liées au renseignement", sans toutefois donner plus de détails sur le nombre d'espions ou le type d'organisations susceptibles d'être victimes d'espionnage.

"En Belgique, nous n'avons pas énormément de moyens en termes de renseignement et d'espionnage. Les découpages politiques et administratifs font qu'il est difficile d'avoir une réflexion stratégique globale", justifie Bruno Hellendorff. La Belgique semble d'ailleurs poursuivre son ouverture vers la Chine, malgré les mises en garde qui s'accumulent de la part des services de renseignement comme d'autres partenaires internationaux. En témoignent les récentes - ou futures - arrivées de géants chinois sur le territoire national, à l'instar d'Alibaba à Liège, de l'entreprise spécialisée dans les véhicules électriques Thunder Power à Charleroi, ou la vente à la Chine de logiciels notamment utilisés par l'Otan et produits en Flandre.

... qui dépassent nos frontières

Et les inquiétudes dépassent largement les couloirs de nos ministères nationaux. Le 22 novembre dernier, le procureur général adjoint de la Division de la sécurité nationale américain, John Demers, était à Bruxelles pour parler espionnage. "Les espions se présentent généralement comme des académiques ou des consultants en affaires ayant une opportunité en Chine", expliquait-il, avant de préciser: "Sur un an, trois de nos agents du renseignement ont été condamnés pour avoir transmis aux Chinois des informations classifiées. C’est du jamais-vu".

Du côté de l'ambassade américaine à Bruxelles, on indique ne pas être en mesure de donner de détails sur le sujet, tout en reconnaissant être au fait des pratiques chinoises. "Parmi les points d'attention, nous gardons un oeil sur les investissements chinois, y compris en Belgique, comme au port de Zeebruges, ou sur la 5G. Puis il y a aussi la question de la concurrence, que nous souhaitons loyale, avec des règles du jeu communes", indique une source au sein de l'ambassade.

La visite de John Demers en Belgique n'est pas une surprise. Et l'espionnage dans notre capitale, pas nouveau. En 2018, un document sensible mais déclassifié de l'administration américaine faisait état des différentes menaces qui planaient sur l'économie américaine, et les réponses qui pouvaient y être apportées. "Le gouvernement chinois est déterminé à acquérir la technologie américaine, et ils sont prêts à utiliser une variété de moyens pour le faire, via des investissements étrangers, des acquisitions d'entreprises et des intrusions sur Internet, jusqu'à l'obtention par d'actuels ou d'anciens employés d'une entreprise pour obtenir une information privilégiée", détaillait la note du procureur John Demers. Entre le 1er janvier et le 2 juillet 2019, 11 cas d'espionnage ont été recensés, dont certains en Europe.

Note du procureur général du ministère de la Justice américain de LaLibre

L'Union européenne n'est pas non plus en reste en matière de craintes d'espionnage. Début 2019, un rapport fuité du Service européen d'action extérieur (SEAE) incitait les diplomates habitués aux bonnes adresses du quartier européen à prêter une attention particulière lors de leurs sorties entre collègues. Un restaurant et un bar au pied du Berlaymont étaient particulièrement visés, décrits comme "à risque" quant à la présence de potentiels espions.

"Les clients sont des gens bien informés mais il n'y a pas eu de changement dans les habitudes. Charles Michel est venu deux fois la semaine passée, il ne se sent pas espionné. J'imagine que la note, dont je n'avais pas entendu parler, c'était surtout parce qu'il devait y en avoir un ou deux qui s'étaient fait prendre à parler un peu fort", explique le patron du restaurant, accoudé à une table haute. L'ambassadeur d'un pays d'Amérique du sud, quittant les lieux après l'heure du déjeuner l'interrompt : "La note, nous n'en connaissions pas l'existence. Nous faisons attention au sein des ambassades, nous savons que cela existe, c'est évident, mais c'est surtout par précaution".

Des raisons

Si les agents étrangers - chinois, russes mais pas seulement - semblent avoir repris du service, plusieurs raisons peuvent l'expliquer. "La géopolitique d’abord: dans le cadre de son conflit avec les Etats-Unis, la Chine a besoin d’alliés et de ressources. Tout ce qu’elle peut glaner à l’étranger, en Europe notamment, est bon à prendre. L’évolution interne de la Chine ensuite: l’économie chinoise accuse le coup, et le Parti mise énormément sur la recherche et l’innovation pour maintenir la croissance. Ce qui peut être obtenu en Europe peut alimenter cette stratégie de réforme. La diplomatie enfin: avant 2016, les rapports entre la Chine et l’Europe étaient plus sereins. Depuis, les frictions et résistances ont crû. Il est devenu plus dur pour la Chine de poursuivre ses acquisitions dans les domaines considérés comme stratégiques. La vis a été serrée, un encadrement plus soutenu a été mis en place", déclare Bruno Hellendorff, de l'Institut royal Egmont, pointant le fait que bien qu'à son extrémité, l'espionnage fait partie intégrante du panel de solutions.

Chinois et Russes ne sont pas les seuls à se partager Bruxelles dans le domaine du renseignement. Ils seraient néanmoins les plus actifs. "Apparemment, les pratiques changent", affirme le chercheur, qui poursuit: "Les agents spécialisés dans l'espionnage économique s'infiltrent dans une entreprise comme stagiaires, ou dans un centre de recherche universitaire, comme étudiants. Si vous êtes la Russie, c'est logique de vous renseigner sur votre environnement proche, l'Union européenne. Si vous êtes la Chine, vous devez malgré les difficultés continuer de vous développer".

Une porte d'entrée

Outre les rapports commerciaux de plus en plus délicats qu'entretient la Chine avec l'Union européenne, le fait que Bruxelles - et la Belgique de manière plus large - représente un endroit parfait pour se tenir au courant sur les affaires mondiales pèse lourd dans la balance.

"La Belgique est une porte d'entrée énorme pour accéder aux informations avec l'OTAN, les institutions européennes, etc. Il faut voir le pays comme une rampe d'accès. Pas besoin d'être une immense puissance pour attirer les espions. D'après certains, la Chine avait réussi a hacker des correspondances de l'UE via Chypre", rappelle Bruno Hellendorff.

Reste à déterminer si cette porte d'entrée ne permet pas, au passage, à certaines puissances étrangères de piller les recherches belges dans des secteurs où elle est à la pointe. "Les services chinois essaient de mettre la main sur la propriété intellectuelle belge", avertissait il y a peu la Sûreté de l'état, qui tente de sensibiliser les acteurs économiques et scientifiques afin de leur faire prendre conscience des risques existants. "Il y a très peu de moyens consacrés à la Chine. Donc quand vous avez des acteurs chinois qui viennent, la bouche en cœur avec des sous ... ", résume Bruno Hellendorff.

En 2017, le conseil européen des relations extérieures avouait déjà dans un rapport qu'il était "difficile de distinguer la main de l'État chinois". Les choses n'ont donc pas vraiment changé, si l'on en croit les chercheurs, analystes et autres diplomates. Et les grands enjeux politiques qui se dessinent à l'horizon ne risquent pas d'inverser la tendance.

Source:https://www.lalibre.be/economie/conjoncture/a-bruxelles-malgre-les-mises-en-garde-a-repetition-des-services-de-renseignement-l-espionnage-chinois-ne-cesse-de-croitre-5df785509978e272f976dd36

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Tient çà me rappelle ce que me disait un gars il y a qq temps à propos de l'émotion qui s'était emparée des instances de la Marine quand on s'est rendu compte un beau matin du nombre qui serait important :biggrin: de marins français (notamment ceux affectés dans le saint des saint au sud-ouest de la rade de Brest) mariés à des ressortissantes chinoises ou d'origine chinoise ...

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En Europe de l’Est, le mauvais état des systèmes de santé alimente les frustrations

Dégradation des hôpitaux, difficile accès aux soins, manque de médecins… En Hongrie, comme dans les autres pays de la région, le secteur de la santé s’est considérablement détérioré depuis la chute du communisme.

(Le Monde)

vive l'Europe pour harmoniser tout ça par le  bas... on est bien parti pour !

 

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Il y a 3 heures, pascal a dit :

Tient çà me rappelle ce que me disait un gars il y a qq temps à propos de l'émotion qui s'était emparée des instances de la Marine quand on s'est rendu compte un beau matin du nombre qui serait important :biggrin: de marins français (notamment ceux affectés dans le saint des saint au sud-ouest de la rade de Brest) mariés à des ressortissantes chinoises ou d'origine chinoise ...

Il faudrait d'ailleurs légiférer ou, à tout le moins, sérieusement réagir face au danger de cette forme d'espionnage. 

C'est assez surprenant que les décideurs politiques et militaires soient aussi naïfs face à ce genre de pratique.

Modifié par Kiriyama
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