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Ici on cause cuirassés


Sovngard
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Même si ces navires de guerre ne sont plus d'actualité, ils méritent tout de même un fil de discussion approprié.

Pour donner une idée de leur grandeur :

Une photo du HMS Vanguard à Portsmouth Point en 1960, deux ans avant son démantèlement :

1567949777-hms-vanguard.jpg

Une des tourelles du cuirassé japonais Mutsu, récupérée pour la ferraille, après la Seconde Guerre mondiale :

1567951346-1457129809815.jpg

 

Un peu de lecture :

  • Battleship Bismarck: A Design and Operational History de William H. Garzke Jr., Robert O. Dulin Jr., William J. Jurens et James Cameron
  • The British Battleship 1906-1946 de Norman Friedman
  • U.S. Battleships: An Illustrated Design History de Norman Friedman
  • The Littorio Class: Italy's Last and Largest Battleships 1937-1948 de de Erminio Bagnasco et De Toro, Augusto
  • French Battleships, 1922-1956 de Robert Dumas et John Jordan

 

Le cuirassé du futur, en 1940 :

1567952161-qimzw6o.jpg

1567952129-hms-lord-fisher-by-tzoli-d8yg

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Je trouve ça bizarre le "cuirassé du futur" en 1940. 70 000 tonnes (donc hors traités) mais avec des canons (18 ?) de 14'' ou 356 mm comme s'il fallait respecter les traités de désarmement (comme la classe King Georges V qui elle respectait aussi les 35 000 tonnes) mais pas complètement.

 

Sinon ce qui est impressionnant avec les cuirassés, c'est aussi le très faible nombre de cuirassés "modernes" (post 1922) qui ont été construit et encore plus qui ont survécus à la seconde guerre mondiale.

Les Japonais n'ont eu que 2 cuirassés, coulés avant l'armistice. Les Italiens 3, mais les 2 ayant survécu à la seconde guerre mondiale seront donnés aux anglais et aux américains qui s'empresseront de les couler. Les cuirassés allemands ont tous été coulés. Les cuirassés anglais ont eu un armement artificiellement réduit (calibre de 356 mm alors qu'ils avaient du 406 mm et le Vanguard a réutilisé des canons de la guerre précédente) La flotte de cuirassés modernes et performants d'après guerre se limite quasiment aux cuirassés américains et aux 2 cuirassés français pas vraiment finis.

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Il y a 2 heures, ARPA a dit :

c'est aussi le très faible nombre de cuirassés "modernes" (post 1922

trois raisons parmi d'autres

-les traités de Washington et Londres 1 qui sont respectés par l'ensemble des signataires jusqu'en 1935 (dénonciation par le Japon lors des négociations de Londres 2 qui devait prolonger les vacances navales jusqu'en 1942) les Américains font alors jouer la clause de sauvegarde d'abord sur le calibre - South Dakota puis tonnage - Iowa

-les limitations de tonnages globaux de ces traités qui empêchent d'en construire généralement plus de 2 (exemple France et Italie avec leurs 35 000 t)

-le fait qu'excepté les Nelson chaque nouvelle construction doit remplacer un bâtiment d'au moins 20 ans ...

-le coût de ces engins

Il y a 6 heures, Sovngard a dit :

Un peu de lecture :

liste à laquelle je rajouterais :tongue:

http://www.caraktere.com/yamato.htm

Désormais épuisé mais trouvable peut être sur le marché de l'occase

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Le general arrangement du BB62 New jersey

https://maritime.org/doc/plans/bb62.pdf

Document sur la conception des appareils à gouverner de ces bestioles

http://www.battleshipnc.com/wp-content/uploads/2016/05/Steering-the-Battleship-North-Carolina.pdf

Je reste stupéfait sur l’avance technologique US NAVY de l’époque dans le domaine de l’hydraulique de puissance des actionneurs . Ceci dit , la forte tendance manoeuvrabilité de  leurs navires a toujours été à 2 safrans , alors que 1 safrans sur les nôtres. Nous sommes passés à 2 safrans à partir des FLF sur actionneurs tout hydraulique en séparation mécanique des ensembles bâbord et tribord mais avec synchronisation logicielle adaptée au STAF . Or ces BB WW2 de l’USNAVY y étaient aussi ; “The port and starboard rooms are not connected in any way, mechanically, hydraulically, or electrically. Instead their respective steering gear systems operate independently but in synchronization with the ship’s steering wheel(s). In addition, the port and starboard rams and the steering gear power units are in separate rooms”. Bref on a cru inventer des concepts qui existaient déjà :biggrin:,

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On note dans la conception du "cuirassé du futur" le gros travail réalisé sur l'évacuation des fumées et gaz de propulsion. Les circuits d'évacuation et leur cheminement constituaient un des points importants de la conception générale, de l'agencement des superstructures et du positionnement de l'armement (arc de battage). Dégager les superstructures des cheminées (ou pour le mois réduire leur nombre) permettait de résoudre un certain nombre de problèmes mais créait d'autres contraintes.

Ainsi passer de 2 à 1 cheminée signifiait simplifier le design des superstructures améliorer les arc de tir ... mais pouvait signifier l'abandon de la disposition alternée rue de chauffe turbines ou bien un cheminement très encombrant des conduites dans le flotteur ...

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Il y a 19 heures, ARPA a dit :

Je trouve ça bizarre le "cuirassé du futur" en 1940. 70 000 tonnes (donc hors traités) mais avec des canons (18 ?) de 14'' ou 356 mm comme s'il fallait respecter les traités de désarmement (comme la classe King Georges V qui elle respectait aussi les 35 000 tonnes) mais pas complètement.

À l'époque, leur tout nouveau Mk. VII de 14 pouces (356 mm) était vu comme plus performant que l'ancien Mk. I de 16 pouces (406 mm).

Le Mk. II de 16 pouces prévu pour armer la classe Lion aurait été le meilleur choix.

Il y a 6 heures, pascal a dit :

On note dans la conception du "cuirassé du futur" le gros travail réalisé sur l'évacuation des fumées et gaz de propulsion. Les circuits d'évacuation et leur cheminement constituaient un des points importants de la conception générale, de l'agencement des superstructures et du positionnement de l'armement (arc de battage). Dégager les superstructures des cheminées (ou pour le mois réduire leur nombre) permettait de résoudre un certain nombre de problèmes mais créait d'autres contraintes.

Toute cette tubulure ne compliquerait-elle pas l'évacuation des fumées (problème de tirage) ?

Et ces deux grands conduits creux qui courent sur presque toute la longueur du navire ne poserait-il pas un problème dans l'intégrité de la cloison anti-torpilles ?

Modifié par Sovngard
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Il y a 2 heures, Sovngard a dit :

Toute cette tubulure ne compliquerait-elle pas l'évacuation des fumées (problème de tirage) ?

Bonne remarque

Sur les navires de guerre de ce genre , la complexité des circuits ( nombreuses pertes de charge , en ligne ou singulières ( échangeurs ) imposaient un tirage forcé par turbo ventilateurs

190909060912433993.png

Pour le principe , on en parle dans ce lien illustrant une architecte prop de cuirasser US différente de celle du BB62 , 

https://www.okieboat.com/Propulsion plant.html

Sur les anciens liners steamer à 4 cheminées genre Mauretania , les chaudières étaient alimentées via  en tirage naturel je pense ( cheminée haute )

190909060935595184.png

Nos anciennes barcasses vapeurs avaient des chaudières alimentées en air comburant en vase clos 

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Il y a 3 heures, Sovngard a dit :

À l'époque, leur tout nouveau Mk. VII de 14 pouces (356 mm) était vu comme plus performant que l'ancien Mk. I de 16 pouces (406 mm).

Le Mk. II de 16 pouces prévu pour armer la classe Lion aurait été le meilleur choix.

A l'époque, les japonais ont développé des canons de 18 pouces pour leurs Yamato.

La même technologie du 14 pouces sur des canons de 18 aurait permis d'augmenter significativement la puissance des cuirassés anglais.

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très intéressant compte-rendus essais mer dont ceux de  1985 IOWA-NEW /JERSEY ( j'aurais aimé être à bord :rolleyes:)

http://www.navweaps.com/index_tech/tech-104_BB61_Sea_Trial.pdf

-  du monde pour réaliser tout çà ; 20 à 30 personnes

- 3 runs sur un base de 1 mile nautique ( çà évite de faire des règles de trois ) et  3 passes pour annuler effet du courant et profondeur de 80 à  150 m pour annuler effet de fond

-  Les chiffres ; cf conso mazout  66 m3/h à 31 nds pour full power de 186000 en SHP ( CV) , pas d’indications chiffrées sur tout ce qui est manoeuvring . Normal vu que ces données étaient  tactiques (BB en service en 1985 ) et  non critèrisée OMI comme aujourd’hui .

-  Sinon cf tableau VI ,  la LA N°2  pompe moins que les autres en puissance  ( fainéante :laugh:)

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Il y a 21 heures, kotai a dit :

Si je me souviens bien, les CV etaient accompagné de cuirassé d'une part par leurs radars et d'autre part la DCA.

... à partir d'octobre 42 date d'entrée en service des North Carolina puis des South Dakota. Les cuirassés rapides 27 ou 33 noeuds (Iowa) ont grosso merdo la même DCA qu'un Essex (du 127 au 20 mm) et les mêmes radars ils leurs apportent le surcroît de leur artillerie, ainsi que les croiseurs. En 43/44 un croiseur léger Cleveland c'es 12 x 127 mm 16 ou 24 x 40 mm plus une trentaine de 20 mm pareil pour les destroyers qui vont souvent perdre un affut de TLT pour embarquer des Bofors

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  • 1 month later...

Lien sur les formes et silhouette de navires Cuirassés , croiseurs , PA  WW2 ,  navires à  haut degré de vitesse caractérisés par leur fort coeff de  finesse en rapport avec les perf propulsive . Fins aussi à l’arrière , finesse des œuvres mortes  vives à ce niveau résultant d’un safran unique dans le prolongement du plan mince de quille  . Le passage à 2 safrans sur les BB a modifié la donne hydro des stern d'arrivée d'eau aux hélices , suffit de voir les écarts de design (*) entre un BB48 West Virginia et un BB62 New-Jersey  , ceci dit  ne sais pas dire ce que çà donnait en écart de diamètre tactique , d'ailleurs même question que je me pose aussi entre un Clem ( 1 safran)  et un CdG ( 2 safrans)

https://www.history.navy.mil/content/history/nhhc/research/library/online-reading-room/title-list-alphabetically/s/ship-shapes-anatomy-and-types-of-naval-vessels.html

Silhouettes Warships à comparer à celles des navires marchands de l’époque

https://www.history.navy.mil/research/library/online-reading-room/title-list-alphabetically/m/merchant-ship-shapes.html

 

(*) Genéral arrangement BB48 et BB62 ici

https://maritime.org/doc/plans/index.htm

 

 

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  • 3 weeks later...
Il y a 2 heures, ARMEN56 a dit :

Demain verra peut être une plateforme protégée d’aviation, armée d’engins à pilotage automatique ou téléguidé,  assurer seule la double mission actuelle du porte-avions et du navire de ligne. Elle réalisera alors sous une forme nouvelle la synthèse maxima des forces offensives et défensives utilisables sur mer,  que tend à représenter le capital ship. 

 C’est là pour l’instant encore domaine d’anticipation. 

Prémonitoire, quelques 70 ans en arrière :happy:

031_0.jpg

Modifié par BPCs
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  • 2 weeks later...

Dans la prolongation du cours " évolution navire de ligne " voici celui de "l'évolution des croiseurs" du même auteur , je n'ai pas trouvé meilleur emplacement , si on pouvait modifier le titre  ( ici on parle cuirassé et autres navires)

« COURS  D’ARCHITECTURE NAVALE  TOME III  CONCEPTION DU NAVIRE

EVOLUTION DU CROISEUR

SOMMAIRE

3,1 - LA SPECIALISATION DES NAVIRES DE GUERRE

3,2 - LES MISSIONS DU CROISEUR

3,21 - Mission de corsaire (harcèlement des lignes de communication)

3,22 - Missions d'escadre

3,23 - Missions diverses

3,3 - LES DEBUTS DU CROISEUR

3,31 - La naissance du croiseur. Le Congrès de Paris

3,32 - Les premières réalisations

3,33 - Les catégories

3,4 - ,LES CROISEURS LOURDS

3,41 - Les débuts des croiseurs cuirassés –

-          1 Les cuirassés croiseurs

-          2 Les premiers croiseurs cuirassés

3,42 l’apparition des croiseurs protégés 

-          1 La formule de protection par pont blindé et tranche cellulaire

-          2 Les premières applications

-          3 L'extension des croiseurs

3,43 - La reprise des croiseurs cuirassés (1890-1908)

-          1 Le "Dupuy-de-Lome

-          2 Les grands croiseurs cuirassés français –

-          3. Les croiseurs Ansaldo

-          4. L'apogée des croiseurs cuirassés

3,44 - Les croiseurs de bataille

3,45 - Les croiseurs lourds postérieurs aux Traités de Washington et de Londres

3,5 - LES CROISEURS MOYENS

3,51 - La croissance des déplacements

3,52 - L'ère des croiseurs protégés

-          1. Le "Sfax"

-          2. Les croiseurs "Armstrong"

-          3. Les croiseurs anglais type "Dido"

-          4. Les croiseurs français de 2ème classe

-          5 Les grands croiseurs à tranche cellulaire

3,53 - Les croiseurs rapides de la guerre 1914-1918 –

-          1. La renaissance du croiseur moyen

-          2. La protection moderne type croiseur

-          3. Les progrès techniques

-          4. Les réalisations

3,54 - Les croiseurs du Traité de Washington (1922)

3,55 - Les croiseurs du Traité de Londres (1930)

3,56 - Les croiseurs de la guerre

3,57 - Les croiseurs antiaériens de l'après-guerre

3,58 - Les croiseurs de commandement et de lutte contre sous-marins

3,59 - Considérations sur les caractéristiques des croiseurs moyens

-          1. Armement

-          2. Propulsion

-          3. Coque et protection

-          4. Devis de poids

3,6 - LES CROISEURS LÉGERS

3,61 - Les corvettes à hélices

3,62 - Les croiseurs des 2e et de 3e classes

3,63 - Les croiseurs torpilleurs - Le "MILAN" (1886)

3,64 - Les croiseurs ARMSTRONG

3,65 - Les croiseurs légers français de 1900

3,66 - Les croiseurs éclaireurs anglais de 25 n

3,67 - Les croiseurs légers de 30 n

3,68 - Petits croiseurs légers rapides de l'entre deux guerres

- 1. Les contre-torpilleurs français

- 2. Les contre-torpilleurs allemands

- 3. Les croiseurs légers italiens

- 4. Les croiseurs légers anglais

3,69 - Les croiseurs légers de la guerre

 

3,1  LA SPECIALISATION DES NAVIRES DE GUERRE

Un des principes fondamentaux de l'art militaire vise la concentration des forces dans les tâches principales: il a comme corollaire l'économie dans l'emploi des moyens, qui conduit à leur spécialisation.

Dans la guerre navale, il y a évidemment intérêt, à affecter, si possible, à chaque mission ,le navire de puissance strictement suffisante pour assurer l'exécution satisfaisante de la mission.

Le croiseur résulte de cette spécialisation. Le navire de ligne doit, autant que possible, être réservé à l'action décisive d'établissement ou de maintien de la maîtrise de la mer par la lutte contre les navires de ligne ennemis. Les missions de harcèlement des lignes de communication, de reconnaissance, d'éclairage et la lutte contre les unités ennemies exerçant les mêmes actions n'exigent pas le navire de ligne. Elles définissent le croiseurs

Toutefois, l'application de la spécialisation est limitée par le souci que chaque type soit utilisable à plusieurs tâches. Il en résul-te une certaine complexité dans la définition de toute classe de navire et de celle du croiseur en particulier.

3,2 LES MISSIONS DU CROISEUR 

3,21 MISSION DE CORSAIRE HARCELEMENT DES LIGNES DE COMMUNICATION)

La guerre navale comporte le harcèlement des lignes de communication de l'ennemi et la défense des siennes propres.

Cette double mission - "course" au commerce ennemi et "croisière" contre la course adversaire - constitue la tâche essentielle des "croiseurs".

Ceux-ci sont donc des bâtiments rapides et à grand rayon d'action, assez puissamment armés et assez gros pour tenir la mer, mais pas trop cependant pour ne pas titre trop coûteux et pouvoir satisfaire à l'exigence du nombre (à proportion même de l'étendue des lignes de communication à défendre).

3,22  MISSIONS D’ESCADRE 

Si la maitrise de la mer exige l'action des navires de ligne, ceux-ci ont besoin d'auxiliaires qui assurent leur éclairage par tous les temps, contrebattent l'éclairage adverse et fassent écran contre des assaillants légers (torpilleurs, avions si possible). C'est encore un des rôles des croiseurs. Il exige des caractéristiques analogues à la course et à la croisière.

3,23 MISSIONS DIVERSES.

Enfin, de nombreuses missions particulières (stations lointaines, bombardements côtiers par exemple) incombent aux croiseurs, suppléants les navires de ligne pour ces tâches secondaires.

3,3 LES DEBUTS DU CROISEUR

3,31 LA NAISSANCE DU CROISEUR. LE CONGRES DE PARIS.

Dans ses missions d'escadre, le croiseur succède aux anciennes frégates et corvettes qui, dans la Marine à voiles, accompagnaient les navires de ligne.

Mais, à proprement parler, son type naît du Congrès de Paris (1856), qui proscrit la guerre de course pratiquée par des bâtiments privés, opérant comme corsaires pour leur compte avec simple agrément royal, et qui amène les marines à créer des navires de guerre spécialement conçus pour la course: les croiseurs.

Sur le plan technique, cette naissance coïncide avec le début de la propulsion à vapeur, réalisée d'abord à roues (le "Sphinx", 1830), puis, bientôt, par hélice (la "Pomone", 1842).

3,32 LES PREMIERES REALISATIONS,

a) - A son début, le type est représenté par des frégates et corvettes à hélices:

- corvettes type "Phelegeton" de 1850t (1850) 

- frégates type "Audacieux"   de 3 800t  (1852)

- programmes de 1857 et 1864.

Mais, très vite, les exigences de vitesse et de distance franchissable amènent une croissance de déplacement de ces navires, d'autant que les poids par cheval et consommation des machines de l'époque sont énormes. Après les grandes corvettes américaines de 4 0001, les corvettes anglaises "Inconstant" de 5 800t (1866)et les corvettes "Active" et "Volage"; analogues, mais de 3 000t,  la Marine française établit, en 1871, un programme de base distinguant les croiseurs de 1e, 2e et 3e classe, correspondant, en principe, à des déplacements respectifs de plus de 4 000t, plus de 2 000t et moins de 2 000t.

b) - Simultanément, la Marine française conçoit, en riposte aux croiseurs, le cuirassé de croisière, destiné au service en stations lointaines ou à la guerre aux communications. Les premières réalisations ("Belliqueuse" de 3 750t en 1863), sont des réductions de cuirassé plutôt que des bâtiments de course. Mais des réalisations postérieures ("General Admirai" russe de 1873) consacrent l'avènement du croiseur-cuirassé: type hybride, tantôt exalté, tantôt critiqué, qui sacrifie une part de la puissance offensive et défensive du cuirassé pour se rapprocher de la vitesse du croiseur.

c) - Très vite, dès 1872, - devant l'infériorité des croiseurs cuirassés - BERTIN lance l'idée d'une protection de croiseur, limitée à un simple pont blindé avec tranche cellulaire, plus légère, à môme efficacité que le cuirassement de flottaison; l'Italie et l'Angleterre, dès 1880, la France en 1882 réalisent, suivant cette formule, des "croiseurs protégés" conservant vitesse et distance franchissable des croiseurs.

3,33 LES CATEGORIES.

Ainsi, dès le début de son évolution, le type croiseur comprend en fait des navires très différentes.

Le compromis entre les exigences correspondant aux diverses missions du croiseur, l'opposition entre d'une part la puissance (offensive et défensive) nécessaire au succès et à la sécurité dans l'action et, d'autre part, la légèreté indispensable à une réalisation en nombre suffisant, enfin l'influence des conditions politiques, stratégiques, tactiques et techniques conduisent à des équilibres de caractéristiques - traduits par les répartitions de poids très variables selon les réalisations.

L'évolution du type est, de ce faite difficile à suivre.

En gros, et pour simplifier, on peut distinguer schématiquement trois grandes catégories:

- les croiseurs lourds, comprenant croiseurs cuirassés et grands croiseurs fortement protégés, où l'équilibre entre l'armement et la protection s'écarte peu de celui du navire de ligne;

- les croiseurs moyens, à protection faible, quand elle existe,

- les croiseurs légers, de faible déplacement, peu ou pas protégés, voisins des grands contre-torpilleurs, où armement et protection sont sacrifiés à la vitesse.

Ces trois troncs ont des ramifications entremêlées: tel croiseur moyen à protection poussée ou tel petit croiseur relativement bien protégé pour sa taille peut être rattaché à l'une ou à, l'autre des catégories, aussi bien dans l’évolution historique que dans son équilibre interne.

Enfin, la recherche de la puissance imposée par la concurrence internationale, conduit à un accroissement continu de déplacement (corrélatif d'ailleurs d'une amélioration du rendement à la tonne). De ce faite le déplacement de chaque catégorie varie dans le temps et la notion de déplacement, toute relative, complique la classification, d'autant plus que, périodiquement, le souci d'économie conduit à revenir à un déplacement faible et fait apparaître de nouveaux rameaux sur les troncs principaux

3,4 LES CROISEURS LOURDS

3,41 LES DEBUTS  DES  CROISEURS CUIRASSES.

- 1,  Les cuirassés croiseurs

Les bâtiments cuirassés que la France conçoit en 1865, sous des appellations diverses: cuirassés de croisière, de station, de 2e rang, comportent répartition de poids très voisine de celle des cuirassés, pour un déplacement réduit.

De ce fait, ils ne peuvent qu'être médiocres simultanément à l’égard de l'armement, de la protection et de la propulsion.

Tels furent: en 1863, la "Belliqueuse" de 3750 t (semblable aux cuirassés "Flandre" de 6 000t) - puis suivant programme révisé de 1872, la série "Duguesclin", "Bayard" (contemporains réduits de I' Amiral Duperré"), de 6 000t, ceinture de 200 mm, vitesse de l'ordre de 14 n, canons de 24 en barbettes.

- 2 les premiers croiseur cuirassés.

En 1873  les Russes (Amiral Popoff) lancent le "General Admiral " de 4 600 t, que sa. Finesse (L/B = 5,85) et sa puissance par tonne (F/D= 0,97 CV/t) classent nettement à mi-chemin entre le cuirassé de croisière et le croiseur de l'époque et qui constitue la première réalisation du type hybride - et toujours discuté - du croiseur cuirassé. Les Anglais sont lents à s'intéresser ce nouveau type leurs possibilités en bâtiments de premier rang sont assez larges pour leur permettre de les opposer au loin aux croiseurs cuirassés, nécessairement inférieurs. Leurs "Shannon", "Nelson" et "Northampton" (surtout les deux derniers) ne sont que des navires d'escadre légèrement réduit s.

Mais, en 1885,  l' "Impérieuse" et le "Warspite" de 8 400t  et surtout les "Aurora" de 5 600t  à forte puissance par tonne ( F/D 1,55 CV/t), à protection par caisson blindé central (prolongé par un pont blindé d'extrémités) confirment la formule du croiseur cuirassé.

3,42 L'APPARITION DES CROISEURS PROTEGES.

- 1 La formule de protection par pont blindé et tranche cellulaire.

 Le cuirassement, si il est perforé, met le bâtiment dans une situation dangereuse; il n'est pleinement valable qu'avec une épaisseur suffisante pour le rendre pratiquement imperforable. De ce fait, il est particulièrement difficile à adapter au croiseur, au devis de poids très serré.

En 1872, BERTIN établit un projet de corvette de croisière, où il prévoit une tranche horizontale protégée, placée à hauteur de flottaison et subdivisée en cellules étanches.

Il accepte la pénétration du projectile ennemi, mais il en limite les conséquences;

- vis-à-vis de la flottabilité et de la stabilité, par le cloisonnement serré (transversal et longitudinal) et le bourrage de cet entre pont à cheval sur la flottaison;

- vis-à-vis des installations vitales du navire,' par la réalisation, sous la tranche cellulaire, d'un pont blindé couvrant appareil moteur et soutes à munitions.

Le navire ainsi protégé est - peut-on dire - suspendu à un radeau pratiquement insubmersible.

Sa protection est plus efficace et de poids moindre que le cui-rassement.

- 2 Les premières applications.

L'idée de la protection par tranche cellulaire est appliquée, en fait, pour la première fois, et très hardiment, sur les bâtiments italiens "Italia" et "Lepanto" de 14 000t (1880), armés comme des navires de ligne avec une vitesse de croiseur.

- 3 L'extension des croiseurs.

L'application de la formule "pont blindé et tranche cellulaire" est faite en général d'ai:bord au détriment de la protection.

Elle se généralise à des croiseurs de taille importante - mais qui ne deviennent pas pour autant des croiseurs lourds (sauf les "Blake" et "Blenheim" anglais de 1889, dont les 9 000t portent un pont blindé atteignant 150 mm). Cependant, durant quelques années, elle met en suspens la formule du croiseur cuirassé.

3,43 LA REPRISE DES CROISEURS CUIRASSES (1890-1908)

-1 Le "Dupuy-de-L8me".

A la suite d'expériences sur les effets des obus explosifs d'artillerie moyenne à tir rapide, la Marine française reconnaît la nécessité d'une protection des flancs du navire, pas très épaisse, mais assez étendue. Elle lance, en 1890, le célèbre "Dupuy-de-lôme, remarquable  par l'originalité de sa protection, combinaison du cuirassement vertical de la "Gloire" et de la protection pont blindé  et tranche cellulaire du "Sfax" (1), bientôt généralisée dans toutes les marines et origine de la protection des navires de ligne modernes.

191113021346370729.png

- 2 Les grands croiseurs  cuirassés français.

La conception ainsi réalisée sétend:

- en 1899, à la"Jeanne d'Arc" (11 200t - 23 n),

- puis aux croiseurs des classes "Geydon" et "Gloire" (moins de 10 000t),

- enfin; longuement, dans la série des croiseurs plus puissants, des classes "Jules Ferry", "Renan", "Quinet", qui s'étagent de 12 à 14000t  et sur lesquels on réalisa l'unification du calibre par armement en forte artillerie moyenne.

Le dernier, le "Waldeck-Rousseau", est lancé en 1908; il porte 14 pièces de 194.

(1)    croiseur moyen protégé de 1882, décrit ci-après.

Le dernier, le "Waldeck-Rousseau", est lancé en 1908; il porte 14 pièces de 194.

191113021352851446.png

- 3 Les croiseurs Ansaldo.

Parallèlement les croiseurs cuirassés "Guiseppe Garibaldi" et "Varese" sont commandés en 1893 par la Marine italienne aux Chantiers italiens Ansaldo:

7 400t de déplacement, protection genre "Dupuy-de-Lôme", vitesse de 20 n armement puissant (II 250 + X 15 + VI 12). Ils constituent des cuirassés de second rang, très appréciés des Marines secondaires et reproduits à de nombreux exemplaires pour celles-ci

- 4 L'apogée des croiseurs cuirassés.

L’Angleterre, qui se rallie tard au nouveau type, construit, de 1899 à 1907, trente quatre croiseurs cuirassés. Son exemple entraîne toutes les puissances maritimes.

Le début du siècle marque l'apogée du croiseur cuirassé: la construction des navires de ce type absorbe, au total, plus de crédits que celle des navires cuirassés.

t Leur déplacement atteint, pour les derniers types, de 14 à 15 000 t  .

Leur protection est du genre "Dupuy-de-Lôme, mais avec blindage vertical étendu, relativement mince.

Leur vitesse est de 3 à 4 noeuds supérieure à celle des cuirassés contemporains.

Leur armement est puissant :  il est basé, selon les marines, soit sur une forte artillerie moyenne (194 mm sur les croiseurs cuirassés français), soit sur un fort calibre (305 sur les japonais).

On aboutit à des navires presqu'aussi armés que les cuirassés contemporains, mais à qui on garde une vitesse et une distance franchissable suffisantes pour jouer le rôle de croiseurs.

Vers 1910,  le type apparaît comme trop lent, inutilement puissant et couteux pour la guerre de course (à laquelle suffit le croiseur léger) et insuffisamment puissant pour une action en escadre - où le remplace le croiseur de bataille. Le type s'éteint.

3,44 LES CROISEURS DE BATAILLE.

a) - En 1904, en Angleterre, parallèlement à la création des navires de ligne type Dreadnought, lord Fisher définit le croiseur de bataille.

Ce nouveau type de croiseur cuirassé est conçu pour pouvoir agir comme auxiliaire des navires de ligne dans la ligne de bataille, grâce à un armement de même calibre que ceux-ci; mais on lui conserve sa supériorité de vitesse pour la chasse aux croiseurs, quitte à sacrifier sa protection pour rester à un déplacement voisin-de celui du navire de ligne.

Les prototypes "Invincible", "Inflexible" et "Indomptable", construits en 1907 (un an après les Dreadnought), ont:

- 17 à 18 000 t  (voisin de celui du Dreadnought)

- cuirasse de 175 mm

- 25 noeuds (21 pour les Dreadnhought)

- quatre tourelles doubles de 305 (5 sur les Dreadnhought).

De déplacement voisin, presqu'aussi puissants offensivement que les navires de ligne, plus mobiles, ils sont nettement moins protégés.

La bataille de Tshoushima (1905) où l'amiral japonais TOGO incorpore ses croiseurs cuirassés dans la ligne de bataille pour leur faire jouer, avec succès, le rôle de bâtiment de ligne, accroit la faveur dont jouit le croiseur de bataille.

b) L'Allemagne suit bientôt l’Angleterre.

En 1911, elle construit le "Moltke". Elle utilise hardiment un ap-pareil propulsif aussi poussé que celui des croiseurs légers, avec chaudières à petit tubes et turbines conduisant à un poids de 36 Kg/CV (contre 50 kgj sur les croiseurs de bataille anglais).

De ce fait, elle réalise un type à vitesse élevée et relativement forte protection et fort armement.

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c) - Le type se développe en Angleterre parallèlement au cuirassé.

Le déplacement devient égal, sinon légèrement supérieur à celui du cuirassé'.

Le "Tiger" de 1913 atteint 28 500t ,

- cuirasse de 229 mm

- 105 000 CV et 29 nds

- VIII 343 et XII 152

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d) La Marine allemande réplique par des navires analogues, un peu mieux protégés, tels le "Derflinger" et le "Lutzow" de 1913, d'environ 30 000 t.

e) Au début de la guerre de 1914-1918, les batailles des ,Falk-lands et du Doggerbank sent d'abord des succès éclatants pour les croiseurs de bataille. Elles poussent l'Angleterre à achever les "Repulse" et "Renown", prévus comme cuirassés, en les transformant en croiseurs de bataille par réduction de la protection et gain sur la vitesse (simultanément par allongement de la coque et par utilisation à poids global constant d'un appareil propulsif plus puissant et plus poussé).

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f) - Mais la bataille du Jutland, où les cuirassés anglais écrasent les croiseurs de bataille allemands malgré leur remarquable endurance, démontre le risque créé par le défaut de protection de ces bâtiment s, qui sont devenus, par ailleurs, si importants et si coûteux que leur construction se réalise au détriment de celle des cuirassés.

g) - A l'issue de la guerre 1914-1918, la fortune du type est morte: l'Amirauté anglaise, instruite par les faits, accroit considérablement protection et déplacement du croiseur de bataille "flood" que] le a en construction: elle en fait un super-bâtiment de ligne (i).

h) - Par la suite, le bâtiment de ligne post jutlandien unira en fait, dans un déplacement accru, protection*du cuirassé et mobilité du croiseur de bataille.

(1) Sur ce bâtiment, le pourcentage de déplacement consacré à l'appareil propulsif, qui était de 21 % sur le "Tiger" et le "Repulse",est réduit à 13 % (le poids par cheval tombant de 38 à 32 Kg/CV et la vitesse restant cependant de 32 n comme sur le "Tiger"9 mais correspondant à un * beaucoup plus faible, en raison de la taille du bâtiment; tandis que le pourcentage de poids consacré à la protection, qui avait été réduit de 27 à 21,5 % en passant du "Tiger" au "Repulse", monte à 33 % (dont 10 pour la -seule protection sous-marine).

3,45 LES CROISEURS LOURDS POSTERIEURS AUX TRAITES DE WASHINGTON ET DE LONDRES.

a) - La limitation du déplacement des croiseurs à 10 000t  imposée par le traité de Washington fait momentanément disparaître le croiseur protégé. Toutes les Marines se lancent dans la construction de croiseurs moyens, utilisant le maximum du tonnage permis pour faire des bâtiments rapides, démesurément importants pour leur vulnérabilité.

Elles s'aperçoivent vite de l'erreur et, progressivement, les croiseurs Washington accroissent leur protection.

En France, on aboutit au croiseur "Algérie" (v. ci-après) qui, par sa protection encore faible mais honorable, rejoint presque le croiseur lourd.

b) - Parallèlement, la limitation de 10 000 t imposée aux Allemands par leur traité de paix, conduit ceux-ci à un navire de ,combat réduit, type "DEUTSCHLAND". Ce bâtiment est hybride. Il est plutôt cuirassé de 2e rang que croiseur cuirassé, à considérer la répartition de ses poids. Mais, grâce à son appareil propulsif constitué de Diesels poussés (21,3 kg/CV) et à un approvisionnement important en combustible, il a une vitesse de 28 n et une distance franchissable considérable, qui en font un bâtiment de raid susceptible d'échapper aux bâtiments de ligne existants (sauf le "Hood" et le "Nelson"), alors que sa protection et son armement le rendent dangereux pour les croiseurs (1).

Né d'une conception trop étroitement limitée et malgré l'ingéniosité de sa réalisation, le type a des faiblesses incontestables; il reste une réalisation particulière, sans lendemain.

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(1)    on sait qu'en fait cependant le "Graff Spee" engagé au Rio de la Plata par trois hardis petits croiseurs anglais ne put, avec ses deux tourelles, que fuir devant ses adversaires

c) - La menace créée par le navire corsaire allemand "Deutschland" amène la France à réaliser les "Dunkerque", qu'on peut considérer comme des grands croiseurs lourds, sorte de petits croiseurs de bataille, où l'expérience de la bataille du Jutland conduit à faire des sacrifices relativement considérables à la protection, mais qui en raison de leur taille, restent très insuffisants à la fois comme puissance offensive et comme endurance au combat en face de navires de ligne.

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d) - Les Japonais mettent sur cale, en 1937, des croiseurs lourds du type "Chichibu" - plutôt cuirassés de second rang que croiseurs cuirassés en raison de leur vitesse - inspirés des "Deutschland".

D : 14 000 tw - Vitesse 28/30 n. - 2 x III 305 et 6 x II 127 AA.

e) - Les Etats-Unis, en riposte aux précédents, réalisent, en 1941e le type "Alaska", dit "large cruiser".

- 24 500 tw / 27 000 t pc

- cuirasse verticale de 228 mm - 2 ponts blindés

- 35 n - 13 000 milles de distance franchissable

-  2 x III 356 — 8 x II 127 AA

f) - Dans les dernières réalisations, le croiseur de bataille ou le cuirassé de deuxième rang disparaissent.

On conçoit le croiseur lourd comme protégé contre les projectiles des bâtiments légers et surtout contre la bombe d'avion, comme armé de pièces un peu plus puissantes que les bâtiments légers et comme d’une vitesse voisine de celle de ces derniers, avec une distance franchissable très importante pour lui assurer des possibilités d'action prolongée dans les zones stratégiques les plus vastes et les plus éloignées.

3,5 LES CROISEURS MOYENS

3,51 LA CROISSANCE DES DEPLACEMENTS.

Dès le début du croiseur, on a cherché à utiliser l'avantage des grands déplacements qui, pour une vitesse donnée  exigent une moindre puissance par tonne, afin de réaliser des bâtiments qui, grâce à un armement puissant, une bonne vitesse et une grande distance franchissable, puissent surclasser les petits bâtiments, en particulier dans des zones d'opérations très larges.

a)  - Les Etats-Unis construisent, en 1865, leurs grandes corvettes type "Wampanvag" (4 000 T - vitesse espérée 17 n, réalisée 15 nds , 5 600 milles à 10 nds - 16 pièces de 254 et 279 mm et un canon rayé de 155 mm).

b)  - L'Angleterre réplique par 11"Inconstant", construit en 1866 (5 800 t 15 nds 10 canons de 228 et 6 de 178).

c)  - La France définit, en 1872, trois classes e croiseurs d'a-près leur déplacement et construit les croiseurs de lere classe "Duques-ne" (1876) et "Tourville" (1878): 5 400 T 8.600 CV, 17 n 5 000 mil-les à 10 n (en plus voilure classique) - coque en fer et éperon - sept pièces de 190 sur le gaillard et quatorze pièces de 140 en batterie centrale centrale.

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3,52 L'ERE DES CROISEURS PROTEGES.

1 Le "Sfax"

La première réalisation en France du navire protégé par pont blindé et tranche cellulaire s'effectue avec le "Sfax" (1882) relativement important comme déplacement, mais qui reste de faible protection.

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4 500 t

Pont blindé et tranche cellulaire,

16,7 nds

 6 pièces de 16 sur le gaillard, 10 pièces de 14 dans la batterie.

(La voilure, d'abord importante, n'est conservée ultérieurement QI surface réduite).   

2 Les croiseurs "Armstrong".

L'industriel anglais, Armstrong utilise la notion de protection nouvelle pour réaliser des croiseurs de taille moyenne, assez rapides et de grande puissance offensive.

Construit, pour le Chili, l' Esmeralda" (1883)

3 000 t

6 000 CV/18 nds

Pont de 25 mm+ cloisonnement

2 x 265 mm + 6 x 152 mm

Le type a la faveur des petites nations à qu'il assure des navires puissants à faible prix, et il est reproduit à de nombreux exemplaires. Il évolue bientôt par l'adoption d'un armement de pièces d'artillerie moyenne à tir rapide, tel le "Piemonte" commandé par l'Italie:

2 640 t

13 000 CV/22 nds

 pont blindé

6 x 150 mm + 6 x 120 mm + 3 tubes L.T  

d'une conception hardie, très typique de la Marine italienne.

Les croiseurs ARMSTRONG, très remarquables, correspondent à des caractéristiques de puissance offensive outrées par rapport à leur protection.

3 Les croiseurs anglais type "Dido".

A la même époque, l'Angleterre adopte des croiseurs un peu plus gros, mieux protégés et de caractéristiques bien équilibrées, tels les "Dido"  de 5 600 t.

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Ces croiseurs sont bientôt suivis du premier croiseur à turbines, qui marque le début de l'évolution vers les vitesses élevées grâce à la réduction du poids par cheval de ce nouvel appareil moteur.

- 4 Les croiseurs français de 2ème classe, de 1890.

La France reste à des croiseurs de 2ème classe moins remarquables que les "Dido" , dont le déplacement s'élève progressivement au delà de 5 000 T. Après la sortie du "Jurien de la Gravière":

5 700 t

tranche cellulaire

8 pièces de 160

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elle abandonne le croiseur léger moyen, alors que le type amélioré eut pu servir de modèle pour la réalisation de bâtiments fort appréciables.

- 5 Les grands croiseurs à tranche cellulaire.

Les Marines dont l'intérêt s'étend à des lignes de communication étendues conçoivent le grand croiseur à protection légère et grand rayon d'action.

Leur protection est de même type que sur les croiseurs dits de 2e classe (c'est-à-dire pont blindé avec tranche cellulaire, sans cuirasse latérale) et en général de même importance relative, mais leur déplacement est plus fort et leur armement supérieur.

Tels sont successivement:

- le neige" français de 1885 (7000 t - 19 nds - armé de canons de 160 et de 140 mm)

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- les "Blake" et "Blenheim" anglais de 1889 (9 000 t - pont blindé de 150 mm - 21 n, 15 000 milles à 10 n 3 x 2 x 234 mm et 10 x 152 mm) modèles les plus Parfaits du croiseur protégé et qui re-joignent les croiseurs lourda par l'épaisseur de leur pont blindé.

- les "Columbia" américains de 1893 (7 400 t 23 n et 2 000 t de charbon)

- les bâtiments anglais "Powerful" de 1894 (14 200 t) et "Diadem" (11 000t

- enfin, les "d'Entrecasteaux", "Guichen", "Chateaurenault", français de 1896-1898 (plus de 8 000 t de déplacement et vitesse atteignant 24 nds pour les derniers, au prix d'une réduction du calibre d'armement de 240 à 160 mm).

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Tous ces grands croiseurs sont de puissants corsaires, grâce à leur vitesse, leur distance franchissable et leur armement.

Mais ils sont trop faiblement protégés pour résister aux croiseurs ennemis.

Devant le développement des croiseurs cuirassés de l'époque, ils disparaissent momentanément.

3,53 LES CROISEURS RAPIDES DE LA GUERRE 1914-1918.

1 La renaissance du croiseur moyen.

Vers 1910, la croissance des coûteux croiseurs cuirassés, devenus croiseurs de batailla, laisse place pour des croiseurs moins puissants, susceptibles de satisfaire aux tâches secondaires d'éclairage, de blocus ou de cours; à condition de disposer de l'avantage de vitesse nécessaire.

2 La protection moderne type croiseur.

Le logement d'un appareil propulsif puissant — dont l'encombrement reste alors très important — s'accomode mal du pont blindé placé à la flottaison sous tranche cellulaire.

Après le retour au blindage vertical des croiseurs cuirassés, on imagine pour le croiseur moyen une protection analogue mais plus légère constituée par un cuirassement en caisson renversé, avec pont blindé à hauteur du can supérieur d'une cuirasse verticale latérale.

D'une valeur moyenne, ce type de protection est celui adopté pour les croiseurs depuis -1912.

3 Les progrès techniques.

Le croiseur fait application simultanée:

- de la réalisation de coques légères, en acier à, hautes caractéristiques,

- de la mise au point des appareils propulsifs à mazout et à turbines, moins lourds et moins encombrants,

- du système de protection à caisson renversé, - de la production de pièces d'artillerie moyenne à tir rapide, relativement légères, - des avantages des déplacements importants.

Au total, la veille de la guerre de 1914 voit l'apparition des croiseurs de 30 n, d'abord sous forme de croiseurs légers puis de croiseurs moyens.

 4 Les réalisations.

a) - Dès 1912, l'Allemagne construit des croiseurs rapides à cuirassement vertical léger, tels les "Magdeburg", armés de 105 semi-auto-matiques, tirant 20 coups/minute. Ces croiseurs sont suivis, en 1915, des types "Kaln", armés de 150 mm, b) - L'Angleterre lance en 1913, la série des "Arethusa" (3 5001 avec cuirasse de 76 mm - 30 n - pièces de 152 et de 102 et tubes lance-torpilles), type qui sera répété durant toute la guerre avec des accroissements successifs de déplacement, de puissance et d'armement jusqu'aux "Elerald" de 1918 (7 500 t - 33 n - pièces de 152 mm).

c) - Durant la guerre 1914-1918, pour parer aux actions lointai-nes des croiseurs corsaires allemands, l'Angleterre construit de grands croiseurs, rapides, à grande distance franchissable et fortement armés.

Les "Raleigh" ont 9 750 t , font 30 nds et sont armés de 190 mm,

3,54 LES CROISEURS DU TRAITE DE WASHINGTON (1922).

a) - En 1922, le traité de Washington établit une limitation des armements, qui laisse incontr6lée les "forces auxiliaires de surface" en les définissant par la double condition d'un déplacement unitaire lège conventionnel inférieur à 10 000 T et d'un calibre d'artillerie inférieur à 203.

La limite est manifestement inspirée par les caractéristiques des croiseurs anglais "Raleigh" (v, ci-dessus) alors que la plupart des Marines ont en chantier des croiseurs moins puissants (aux E.U.: "Omaha"- 7 100t - canons de 152 mm; en France: "Duguay-Trouin" - 8 000' - canons de 152 mm).

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b) - La concurrence maritime qui s'instaure dans les limites du traité incite les différentes Marines à pousser- leurs croiseurs aux caractéristiques limites à la suite d'ailleurs du Japon. Les séries de croiseurs dite Washington ont tous, en commun, leur déplacement de 10 000 t  et leur calibre d'artillerie de 203 mm.

Elles diffèrent, selon les Marines et, dans chacune d'elles, avec le temps, en fonction de l'importance accordée à la protection, à la défense antiaérienne, au détriment de la vitesse.

Toutes conservent une distance franchissable importante.

c) - En France, les sept croiseurs construits portent tous quatre tourelles de 203 et une artillerie de défense contre-avions.

Les »Duquesne" et "Tourville" sans aucune protection, font 33,5 nds

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d) - L'Italie pousse la série des "Trente" vers la vitesse (j6 et même 38 n), puis renforce la protection des "Zara".

e) - L'Angleterre reste dès le début à une formule mieux équilibrée

 Les trois séries successives "Kent", "London", "Dorsethire" diffèrent peu, ont une vitesse modérée (31-32 nds), avec une protection relativement forte.

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f) - Les Etats-Unis sont très attachés à ce type, qui convient aux grands rayons d'action nécessaires dans le Pacifique. Ils en poussent l'armement, ainsi que le Japon, jusqu'à 9 ou 10 canons de 203.

Ils développent les installations d'aviation embarquée de ces croiseurs.

Type "Chester": 10 000t - ceinture de 76 mm et 2 ponts blindés de 50 et 25 mm - 3 x III 203

- 4 x 127 AA - 2 catapultes.

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g) - Si, à travers leurs différences, on cherche à dégager les caractéristiques communes des croiseurs nés du Traité de Washington, on constate que la concurrence maritime à déplacement fixé a poussé les constructeurs vers la recherche de légèreté dans la construction des coques (développement des structures longitudinales, de la soudure et de l'emploi des métaux légers) et des machines (chaudières à fort taux de combustion par m2 - turbines rapides) et vers la réalisation de tourelles d'artillerie moyenne légères et à tir rapide.

3,55 LES CROISEURS DU TRAITE DE LONDRES (1930)

a) - L'Angleterre, toujours soucieuse de la sauvegarde de ses lignes de communication, nombreuses et très étendues, a besoin de nombreux croiseurs. Elle constate que les 10 000 t sont inutilement grandes pour les rôles de surveillance des routes ou d'escorte de convoie et trop coûteux pour être multipliés.

En 1927, elle construit l’"York "et l'"Exeter" de 8 200t armés de trois tourelles de 203 seulement.

En 1930, elle suscite à, Londres une réunion internationale. Cette réunion n'aboutit pas à limiter le déplacement des croiseurs aux 8 000t estimés suffisants pour l'Angleterre, les Etats-Unis désirant maintenir les grands croiseurs pour leurs vastes théâtres d'opérations du Pacifique. Mais, le traité de Londres crée deux sous-classes: - la sous classe A (dits croiseurs lourds), de déplacement maximum 10 000t et calibre maximum 203, soumise à une limitation globale qui arrête pratiquement les constructions nouvelles. - la sous classe B (dits croiseurs légers), dont le plafond de déplacement individuel reste à 10 000, mais de calibre limité à 155 mm, qui reste sans limitation globale et qui englobera tous les croiseurs à construire dans les années suivantes,

b) - Les Etats-Unis utilisent la limite de 10 0001 pour construire des croiseurs de la classe B, voisins des croiseurs Washington, mais avec artillerie de calibre réduit, nombreuse, à forte cadence de tir et partiellement antiaérienne:

- type "Brooklyn"  10 000t - XV 152

- type "Honolulu", 10 000t - XV 152

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c) - Le Japon fait de même avec l'arrière pensée de pouvoir ainsi dépasser son quantum de croiseurs classe A, par remplacement, à la guerre, des tourelles de 152 par des tourelles de 203 (opération réalisée effectivement en 1941 sur les 6 "Mogami")

 d) - L'Angleterre s'engage dans la voie du croiseur moyen bien équilibré:

- type "Leander" (1931) - 7 000 t

- type "Birmingham" (9 000t - 6 x II x 152)

- type "Fiji" (construits en série avant et pendant la guerre de 1940) (8 000 t)

e) - La France réalise la série des "La Galissonnière", bien équilibrés : 7 700-b - ceinture de 105, pont blindé léger - 35 nds  -3 x III 152 et 4 x II x 90 - 3 x II TLT.

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A la veille de 1940, elle entreprend le "de Grasse" un peu plus gros et un peu plus protégé, dont la construction est suspendue et sera reprise en 1951, pour transformation en croiseur C.A.

e) - L'Allemagne démarre en 1938, juste avant la guerre, la construction de croiseurs moyens à faible protection - rapides et à grand rayon d'action:

type M ; 7 900 Tw

protection légère (pont et ceinture)

35 nds , 14 000 milles à 15 nds

propulsion Diesel sur arbre central pour la croisière et turbines à vapeur sur arbres latéraux

- Total 115 000 CV - 4x II  150 - 4x105 CA - 37 et 20 mm - 6 ou 8TLT

3.56 LES CROISEURS DE LA GUERRE.

L'expérience de la guerre accentue la tendance vers le renforcement de la protection - en particulier des ponts - et impose l'accroissement des moyens de détection et de défense antiaérienne, avec développement corrélatif des hauts.

Dans leurs constructions neuves, les Marines dépassent le déplacement limite des traités.

Les croiseurs sont refondus pour améliorer leur DCA et leur détection.

C'est ainsi que les Etats-Unis construisent, durant la guerre, de nombreux croiseurs de le et de 2e classe, et quelques croiseurs antiaériens (v. ci-.après).

Les premiers - les "Baltimore" - avec leurs 14 000 Tw (17 000t pc) leur protection (cuirasse de 203 à 150 mm,  ponts blindés de 100 et 62mm) - leurs 203 et leur DCA considérable - rejoignent les croiseurs lourds.

Les seconds - les "Cleveland" - ont 10 000 t w- 14 000 t  pc  une protection notable (ceinture de 127 à 76 mm - ponts blindés de 76 et 52 mm) - 33 nds, 7 000 milles seulement - 4 x III x 152 - 4 n II 127 AA 24 x 40 et 19x 20 (plus sur certains d'entre eux, 2 catapultes).

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Les derniers bâtiments du type sont analogues mais avec une disposition plus satisfaisante des armes de DCA et des superstructures.

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Parallèlement, les Etats-Unis transforment leurs anciens croiseurs de 10 000 t . Le "Chester" par exemple reçoit 8 x 127 AA, 32 x 40 - 27 x 20, en même temps qu'il subit une refonte complète de mâture et passerelles au bénéfice des radars.

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3,57 _LES CROISEURS ANTIAERIENS DE L'APRES-GUERRE.

Les Marines se sont engagées dans la réalisation de croiseurs anti aériens, soutiens de DCA de force navale. Actuellement armés de 152 ou de 127 AA comme calibre maximum pour la DCA éloignée, et de nombreuses pièces de DCA rapprochée et immédiate, avec installations de détection et de conduite de tir très développées, ils seront sans doute dans le futur armés, en outre, de rockets et engins spéciaux contre avions.

a) Les Etats-Unis ont démarré la réalisation d'un tel type, juste avant la guerre, avec les croiseurs type "SAN DIEGO", de 6 000 t/W, qui se rattachent aux croiseurs légers (y. § 3,69 ci-après).

Les croiseurs lourds "Roanoke" (14 000 tw) et "Des Moines" (17 000 tiq sont eux-mimes croiseurs de DCA, en ce que leurs pièces principales (6 x II x 152 sur les premiers, 3 x III x 203 sur les se-conds) sont des pièces susceptibles de tirer contre avions, à forte cadence de tir, et télécommande radar et leur artillerie rapprochée est constituée de 76 CA (10 x II x 76 CA sur les "Des Moines),  indépendamment de nombreux "Oerlikone" de 20.

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b) - La France achève le croiseur "de Grasse" de 1937 en crolueu DCA, armé de 8 x II x 127, de nombreux 57 CA et de pièces de 20.

3,58 LES CROISEURS DE COMMANDEMENT ET DE LUTTE CONTRE SOUS-MARINS.

Le développement de la lutte contre les assaillants aériens et E marins conduit à prévoir des navires chargés spécialement de coordonne l'action des différents moyens de lutte contre l'un ou ,l'autre des types d'assaillants. On conçoit dans ce but des navires d'un déplacement de l'ordre de celui du croiseur moyen et dont les prototypes sont réalisé en fait à partir d'anciens croiseurs.

Tels sont

- les croiseurs de commandement et d'accompagnement des groupes de porte avions - comme le "Northampton" américain ,doté de larges moyens de transmissions, de détection et de conduite des opérations  ainsi que d'une puissante DCA pour leur défense propre.

- les croiseurs d'action contre sous-marins, chefs de Killer groupe, équipés de moyens de transmission, de détection sous-marine, de centre opérations et de quelques armes contre sous-marins et contre avions pour leur défense propre.

3,59 CONSIDERATIONS SUR LES CARACTERISTIQUES DES CROISEURS MOYENS.

- 1 Armement.

Le "Duquesne" de 1873 portait des pièces de 19 et de 14.

Ultérieurement, les croiseurs moyens français furent armés de piè-ces à tir rapide de 138, jusqu'au "Jurien de la Gravière" (1896), armé de 164.

Les croiseurs 'Washington reçurent du 203, à angle de tir assez élevé pour grandes portées.

Le traité de Londres remit en honneur le 152, pour les plus petits des croiseurs moyens.

La guerre amena à créer le 152 AA. Mais la nécessité d'un tir AA à cadence rapide conduit actuellement à l'adoption du calibre de 127 AA.

Simultanément, l'artillerie de défense aérienne rapprochée se développe, ainsi que la conduite de tir et la télécommande.

- 2 Propulsion.

a) - Les premiers croiseurs moyens n'étaient pas des navires rapi-des: leur vitesse restait de l'ordre de 1,8 √L

Le "Jurien de la Gravière" atteint 2 √L

Les croiseurs du programme naval dépassèrent 2,5√L  avec une finesse  L/ 3√D atteignant de 8,4 à 8,75 et entraînant des tirants d'eau faibles.

b) - La croissance de la vitesse (ou plus exactement de V/6√D)  n'a ,été possible qu'en raison des réductions de poids, d'encombrement horizontal et de volume par cheval, de l'appareil propulsif.

De 1873 à nos jours, le poids par CV et l'encombrement horizontal tombent de 10 à 1. La longueur d'appareil propulsif décroît, en dépit de l'accroissement des puissances.

c) - La distance franchissable reste, pour un croiseur digne de ce nom, de l'ordre de 5 000 milles, mais elle est associée à une vitesse de croisière qui est allée en croissant de 12 à 18 nds

(On peut grossièrement comparer les caractéristiques de distance franchissable à une même époque par le rapport du stock de combustible consommable à Dˆ2/3 )

3 Coque et protection.

a) - La valeur du rapport de la longueur au creux n'a fait que croitre avec l'affinement des formes.

Elle impose de recourir, pour éviter des poids de coque excessifs: à la structure longitudinale, à l'incorporation de la protection dans la structure résistante ainsi qu'à des aciers plus résistants (acier à 50 puis à 60 Kg/mm2)

b) - Pour les croiseurs les plus récents, des gains sont faits grâce à la soudure et à l'emploi des métaux légers. Mais, en contre partie, le développement des cloisonnements intérieurs d'emménagement et le renforcement des cloisonnements étanches absorbe une partie des gains.

c) - La protection a été assurée, sur tous les croiseurs moyens, depuis le "Sfax", grâce à un pont blindé placé à hauteur de flottaison surmonté d'une tranche cellulaire.

Depuis le programme naval 1922, la nécessité de loger des chaudières puissantes alors que les compartiments sont déjà réduits en hauteur en raison de la finesse de la coque (voir ci-dessus en a) impose de remonter le pont blindé dans la région centrale, en développant la cuirasse verticale latérale en abord. Cette disposition n'est pas sans défaut (1), la légère cuirasse latérale ne pouvant prétendre arrêter les obus, alors que le pont blindé pouvait permettre d'éviter la rentrée de l'obus dans les fonds, par ricochet.

191113014348533617.png

d) - La protection contre les torpilles n'est possible qu'au prie d'une distance suffisante des cloisons pare-torpilles au bordé extérieur.

e) - La sécurité des croiseurs moyens suppose un compartimentage serré et efficace de la cale.

(1) Les croiseurs britanniques à protection par tranche cellulaire - réalisée au prix d'une réduction de puissance propulsive - résistèrent au obus de 280 du "Von Spee" au RIO de la PLATA.

Les croiseurs italiens à cuirasse verticale furent transpercés par les 380 du "Warspite" au cap MATAPAN.

- 4 Devis de poids.

La répartition du déplacement entre les grandes rubriques du devis des poids est très variable selon les types de croiseurs moyens.

Le poids de machines oscille autour de 20 %. Le poids de combustible au déplacement moyen (1/2 du combustible total) varie de .18 % à 6 %.

Le poids de protection du flotteur, très variable, atteint au maximum 17 %.

Le poids d'artillerie (avec sa protection) varie de 7 à 20 %

3,6 LES CROISEURS LEGERS

Les croiseurs légers sont de petits croiseurs destinés à opérer comme croiseurs plutôt dans les mers d'Europe, comme éclaireurs d'escadre. Ils ne sont pas prévus devoir combattre normalement des navires de grande puissance offensive et défensive.

Ce sont des bâtiments de déplacement relativement faible, de puissance de feu limitée, sans protection valable, mais rapides.

3,61 LES CORVETTES A HÉLICES.

On peut attribuer comme premiers ancêtres aux petits croiseurs les corvettes à hélice type "PHLEGETON" (1853) de 1 820 t, d'une vitesse de 11 nds avec leur machine de 400 CV, dont toute l'artillerie (composée de 10 canons de 30) est placée sur le pont des gaillards.

Ils dérivent plus directement des corvettes du programme de 1877 qui a suivi le congrès de Paris: bâtiments du type "PHLEGETON" légèrement agrandi de façon à atteindre une distance franchissable de croiseur (4 000 milles) et mieux encore des corvettes rapides du programme de 1864, type "SANE" de 2 000 t, 14 nds, une pièce de 14.

3,62 LES CROISEURS DE 2 ème et  3 ème  CLASSES.

Leur naissance officielle coïncide avec la création des petits croiseurs de 2ème et surtout de 3ème classe du programme français de 1872 définis dans ce programme par des déplacements inférieurs respectivement à 4 000 et 2 000 t.

Les premiers croiseurs de 3e classe de ce programme, du type "ÉCLAIREUR", déplacement 1 650 t, filaient 15 nds avec une voilure de trois mâte barque, aidée d'une propulsion à vapeur et portaient 8 canons de 14 cm: ils étaient capables de bonnes actions de course et de croisière, mais à des distances modérées de leurs bases.

Lee plus petits des croiseurs de 2e classe, ceux du type "MAGON déplaçaient 2 250 t et filaient un peu plus de 14 nds

La caractéristique essentielle de ces croiseurs légers est la vitesse, et, à vitesse absolue donnée, le pourcentage de poids par tonne décroit très vite quand le déplacement croit, aussi la limite de déplacement des petits croiseurs légers devra subir la loi de croissance habituelle, tandis que chaque progrès des appareils propulsifs devra permettre un recul relatif du déplacement.

3,53 LES CROISEURS TORPILLEURS - LE MILAN (1886).

En 1863, Normand construit le "TALISMAN" de 1 333 t , à coque bois, 6 pièces de 14, filant seulement 12 nds.

Les mises au point des machines rapides des premiers torpilleurs et les progrès des coques légères en acier permettent les sorties successives:

- des croiseurs-torpilleurs type "EPERVIER"(1885) de 1200 t, à coque acier, à léger pont blindé (en dos d'âne, comme sur le "SFAX"), filant 18 nds

- du petit croiseur "MILAN" (1886) de 1 550 t à coque acier, armé de 5 pièces de 10, de 8 pièces légères Hotchkiss à tir rapide et de 2 tubes lance-torpilles, filant 18 nds, dont sa distance franchissable remarquable de 5 000 milles fait un véritable croiseur.

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- enfin, des petits croiseurs de 3e classe, type "COSMAO", de 1 850 t, dérivés du "MILAN" par addition d'un léger pont protecteur, et dont certains dépassent 20 nds

3,64 LES CROISEURS ARMSTRONG.

A la même époque (après 1880), l'industriel anglais ARMSTRONG s'inspire de sa réalisation de l'"ESMERALDA" (1883) de 3 000 t, 6 000 CV, 18 nds à pont blindé léger de 25 mm et armé de quelques canons de fort calibre, pour réaliser, avec un armement de 10 à 15 cm à tir rapide, monté à plat pont et une puissance accrue, une classe de petits croiseurs très appréciés.

Parmi ceux-ci, citons, livrés à l'Italie, le "DOGALI" et surtout le "PIEMONTE" (1888) de 2 640 t, 13000 CV, 22 nds, armé de 6 pièces de 15 et de 6 de 12 à tir rapide, ainsi que de 3 tubes lance-torpilles.

Ces bâtiments déjà cités parmi les croiseurs moyens, en tant que croiseurs protégés (V. § 3,52) sont en fait à la frontière des croiseurs légers auxquels les rattachent la faiblesse de leur déplacement et de leur cuirassement, le calibre de leur armement et leur vitesse.

3,65 LES CROISEURS LEGERS FRANCAIS DE 1900.

De 1895 à 1900, la France construit un certain nombre de croiseurs légers, en particulier:

- les croiseurs de 3e classe type  "LINOIS" (1894) de 2 500 t, à faible rayon d'action;

- les croiseurs de 2e classe type "FRIANT"(1893) de 4 500 t,  armés d 6 pièces de 164 et de 4 pièces de 100, qui précèdent le "JURIEN DE LA GRAVIERE" plus important

- La construction de ces croiseurs légers s'arrête à l'extension du croiseur cuirassé.

3,66 LES CROISEURS ECLAIREURS ANGLAIS DE 25 nds

Au début du siècle, les croiseurs cuirassés atteignent la vitesse de 20 n.

L'Amirauté anglaise conçoit des croiseurs légers dits croiseur' éclaireurs de 25 n.

Ce sont les "SENTINEL" (1904) dont les 3 000 t ne permettent, avec la vitesse demandée, qu'un mince pont blindé, un armement de pièces de 76 mm seulement et un rayon d’action faible.

Ils sont bientôt suivis des "BODICEA" de 3 500 t, qui restent sans aucune protection.

Leur construction cesse au profit de la classe des "villes" atteignent 4 500 t.

3,67 LES CROISEURS LÉGERS DE 30 nds.

a) En Allemagne, dès le début du siècle, la Marine allemande applique de façon hardie les techniques modernes de propulsion, de construction des coques et d'artillerie à la réalisation de croiseur légers rapides, à cuirasse légère verticale et pont blindé supérieur, armés de pièces de faible calibre, à tir très rapide.

Elle produit successivement les classes des "villes", en réplique à celles de nom analogue anglaisa

- les "MAGDEBURG" (1912), armés de 105 semi-automatiques tirant 20 coups minute, qui se révélèrent bons corsaires mais incapables de résis-ter à des adversaires mieux armés (bataille d'Héligoland en 1916);

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- les "KOLN" (1915), armés de 150, qui sont déjà des croiseurs moyens 

b) - En Angleterre, à la veille de la guerre de 1914, les croiseurs de bataille atteignent la vitesse de 30 nds

Il devient nécessaire de faire faire un bond à la vitesse des croiseurs légers.

Les Anglais lancent la série des croiseurs légers lapides, type "ARETHUSA" (1913) de 3 500 t, avec cuirasse très légère de 76 mm. 2 pièces de 152 et 6 de 102, tubes lance torpilles aériens, 30 nds

Pendant la guerre, ils construisent les classe C de 3750/4200 T et D de 4750 (6 pièces de 152.)

Ces bâtiments de 29/30 nds sont déjà de vitesse trop faible pour chasser les torpilleurs (dont la vitesse atteint 55 nds), de plus, leur rayon d'action est faible.

3,68 PETITS CROISEURS LEC ERS RAPIDES DE L'ENTRE DEUX  GUERRES.

Après la guerre de 1914-18, en fait de véritables croiseurs, les différentes grandes nations construisent presque exclusivement des bâtiments qui, même s'ils sont dépourvus de protection, atteignent aux limites de déplacement (10 000 t) et de calibre 203, fixées par le traité de Washington (1922) et constituent donc en fait des croiseurs moyens par leur taille et leur armement 

Le traité de Londres crée bien une sous classe b, qui limite le calibre à 155, mais conservent la limite de déplacement de 10 000t et, pratiquement, amène la réalisation de bâtiments ayant au moins 7 000 t et légèrement protégée qui se rattachent encore aux croiseurs moyens 

Il faut repartir des constructions de contretorpilleurs pour retrouver la notion de croiseur léger.

- 1 Les contre-torpilleurs français.

En 1922, à la reprise des constructions militaires, la Marine française s'engage dans la réalisation d'une longue série de bâtiments, baptisés contre-torpilleurs, dont le déplacement Washington ira croissant progressivement de 2 400 t (série "TIGRE" 1922) à 2930 (série "MOGADOR" 1938), bâtiments sans aucune protection, armés de pièces d'artillerie légère (de 130 à 138 mm sur les derniers) et de tubes lance torpilles, à forte puissance propulsive et grande vitesse (plus de 40 nds pour les derniers).

Ces bâtiments apparaissent comme de puissants bâtiments d'éclairage et de raids. On les qualifiera à la fin de la guerre 1940 du titre de croiseurs légers. Ils sont à la limite inférieure de ce type, en particulier en ce qu'ils n'ont qu'un rayon d'action limité.

(On citera, pour simple mémoire, l'"EMILE BERTIN" (1931), armé de 3 tourelles triples de 152, dépourvu de toute protection et ayant une vitesse de 34 nds, Ce bâtiment est resté unique de son type, en raison de l'apparition des croiseurs moyens protégés de 7 700 t.)

- 2 Les contre-torpilleurs allemands.

Le réarmement naval allemand, à partir de 1936, a comporté la construction d'un certain nombre de contre-torpilleurs analogues aux C.T. français mais avec pièces de 150: eux aussi peuvent être considérés comme de petits croiseurs, mais à rayon d'action faible.

Les derniers de ces bâtiments, conçus pendant la guerre devaient être propulsés par Diesel et avoir une vitesse maxima de 38 n avec un rayon d'action de 6 500 milles à 19 nds

- 3 Les croiseurs légers italiens.

En riposte aux C.T. français, l'Italie a réalisé des bâtiments un peu plus importants, mieux armés, mais à peine protégés, d'une vitesse légèrement plus faible et de rayon d'action un peu plus grand mais encore faible. Ce sont les classes:

- des "CONDOTIERRI", de 5 000 t/w, très légère protection, 8 pièces de 152, 37 n, croiseurs légers rapides méditerranéens;

- des "CONSULI" de 3 360 t/w, armés de 4 grandes tourelles doubles de 132 mm

19111301440677129.png

- 4 Les croiseurs légers anglais.

L'Angleterre construit

— les "ARETHUSA"(1935), de déplacement voisin des GONDOTIERRI", mais plus lents.

3,69 LES CROISEURS LEGERS DE LA GUERRE.

a) - Juste avant la guerre, l'Angleterre consciente de la menace aérienne, lance la série des "DIDO" de 6 450t, dérivés des "ABETHUSA", mais armés de 10 pièces de 132 CA, et destinés à assurer la protection contre avions des escadres.

b) - Au cours de la guerre, l'Allemagne s'engage dans la réalisation de bâtiments à propulsion par Diesels sur lesquels l'armement d'artillerie principale est antiaérien.

Ce sont les "SPAHKREUZER"  (1943), de 4800 t/w, sans protection, armés de 3 tourelles doubles de 150 CA, 10 pièces de 37, 8 tubes lance-torpilles, ayant une puissance de 90/95000 CV, une vitesse de 35 nds et un rayon d'action de 7 000 milles à 17 nds

Ces bâtiments dont la construction n'a pas été achevée auraient constitué de véritables croiseurs légers.

c) - Les Américains incluent dans leur énorme effort naval de la guerre 1940-1944, la réalisation de croiseurs légers rapides type "SAN DIEGO".

Déplacement : 6 000 te Puissance 75 000 CV - Vitesse 35 noeuds Blindage latéral léger 8 x II 127 AA - 20 x 40 AA - 12 x 20 AA - 8 T/553.

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  • 1 month later...
Il y a 22 heures, true_cricket a dit :

@ARMEN56 As tu déjà pensé à écrire un livre sur l'histoire de l'architecture navale?

:smile: Je te remercie,  j’ai de quoi puiser en souvenirs et matière biblio MAIS c’est de l’occupation à temps plein  qui requière beaucoup de  volonté  avec  de la puissance d’écriture certainement ....pis  papi ! papi ! papi !!  on m'appelle .:rolleyes:

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  • 1 month later...

Récemment on parlait du DUNKERQUE sur un autre fil ; voici les relevés lors essais de vitesses et de conso  en 1936 sur bases de Penmarc'h ; à noter un nombre important d'essais et des appareils de mesures en panne .

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200128033837568221.jpg

200128033857236440.jpg

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A comparer aux données wiki

« La vitesse de 15,5 nœuds était atteinte avec 25 % de la puissance sur deux lignes d'arbres, 22,5 nœuds avec la même puissance sur quatre lignes d'arbres, et les deux turbines à haute pression de chacun des quatre groupes étaient mises en route quand la puissance nécessaire atteignait entre 35 et 50 % de la puissance normale. La puissance normale développée était de 112 500 ch, pour une vitesse de 29,5 nœuds. Aux essais de vitesse de mai 1936 pour le Dunkerque, et de juillet 1938 pour le Strasbourg, la vitesse de 31 nœuds a été atteinte et même dépassée aux essais tous feux poussés de la « 9e heure », avec des puissances respectives de l'ordre de 132 000 ch à 135 000 ch. »

https://fr.wikipedia.org/wiki/Dunkerque_(navire_de_ligne)

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A oui mais non.

Pour une fois qu'ils avaient un canon très haut de gamme ils ne l'ont pas mis en service : prévu uniquement pour les Zumwalt (3 exemplaires) ses munitions fleurtaient avec le million de dollars l'obus... Le mettre sur les destroyers/croiseurs à la place des 127 mm (?) ainsi que sur les LCS (je sais il est assez lourd) ils auraient disposé d'une super puissance de feu à un prix acceptable.

Imagine un nouveau cuirassé avec 4-6 tourelles AGS ça aurait de la gueule.

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Il y a 2 heures, kalligator a dit :

prévu uniquement pour les Zumwalt (3 exemplaires) ses munitions fleurtaient avec le million de dollars l'obus

Ne jamais oublier que si on s'est retrouvé avec 3 Zumwalt c'est en grande partie parce que la stratégie USN a évolué ...

Il y a 2 heures, kalligator a dit :

Imagine un nouveau cuirassé avec 4-6 tourelles AGS ça aurait de la gueule

Un splendide aimant à missiles tirés par des plate-formes dotés d'une grande allonge > à celle de ses canons

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