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Leicester : d’un match de cricket à des affrontements communautaires, retour sur un mois de tensions

Depuis un match remporté, fin août, par l’Inde face au Pakistan, des violences ont éclaté dans l’est de cette ville d’Angleterre. Au total, quarante-sept personnes ont été arrêtées depuis le début des échauffourées.

https://www.lemonde.fr/international/article/2022/09/21/royaume-uni-d-un-match-de-cricket-a-des-affrontements-communautaires-retour-sur-un-mois-de-tensions-a-leicester_6142627_3210.html

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il y a une heure, Obelix38 a dit :

En société comme en milieu professionnel, le seul truc qui ruisselle, c'est les emmerdes ! . . . Illustration :

Alors là !    j'imprime l'illustration DE SUITE.

(j'ai de la chance, je suis en haut du poteau).

il y a 13 minutes, Paschi a dit :

Leicester : d’un match de cricket à des affrontements communautaires, retour sur un mois de tensions

Depuis un match remporté, fin août, par l’Inde face au Pakistan, des violences ont éclaté dans l’est de cette ville d’Angleterre. Au total, quarante-sept personnes ont été arrêtées depuis le début des échauffourées.

https://www.lemonde.fr/international/article/2022/09/21/royaume-uni-d-un-match-de-cricket-a-des-affrontements-communautaires-retour-sur-un-mois-de-tensions-a-leicester_6142627_3210.html

A chacun son passé colonial, a chacun ses soucis d'immigration, à chacun des soucis d'intégration.

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Ouais, mais en venir à se f***** sur la gueule pour un match de cricket, faut y aller ! 

Par contre, une chose que j'ai remarqué c'est le paragraphe consacré à l'influence (néfaste) et grandissante exercée par le président Indien Modi et son parti sur la diaspora Indienne à travers le monde. Cela me rappel un Erdogan et l'AKP qui influent sur les Turcs résidants à l'étranger, notamment en Europe.

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Les investisseurs inquiet sur la livre :

 

La livre perd 2% et menace de passer sous 1,10 dollar

23/09/2022 | 13:12

Londres (awp/afp) - La livre chutait vendredi face au dollar, les annonces budgétaires du nouveau gouvernement britannique de Liz Truss inquiétant les investisseurs sur la santé des finances de l'État alors que les signes d'une récession se multiplient au Royaume-Uni.

Face à un dollar qui profite de la résistance de l'économie américaine et de son statut de valeur refuge, la livre plongeait de 2% à 1,1042 dollar, un niveau plus atteint depuis 1985, et approchait à grand pas de son plus bas historique.

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A force de croire que des politiques non conventionnelles vont résoudre tous les problèmes on fini par mettre son pays dans des impasses ... Exemple aux UK. La livre anglaise est à un plus bas de 38ans ... L"euro n'est pas au mieux non plus mais permet au moins d'acheter le pétrole à bon compte.

Le dollar met à genoux l'euro et la livre, proche du plus bas niveau de son histoire 

23/09/2022 | 20:36

 

Avec cours actualisés et commentaires d'analystes

LONDRES (awp/afp) - Le dollar a lancé vendredi un nouvel assaut contre l'euro et la livre, qui s'est approchée du plus bas niveau de son histoire après la présentation, au Royaume-Uni, de mesures budgétaires jugées très coûteuses par le marché.

La livre est descendue jusqu'à 1,0863 dollar pour la première fois depuis 1985, non loin du record absolu enregistré cette année-là, soit 1,0520 dollar. La devise britannique a perdu plus de 7% en dix jours, un mouvement d'une ampleur très rare sur le marché des changes.

Le nouveau gouvernement britannique de Liz Truss a dévoilé vendredi une série de mesures de relance budgétaire, qui prévoient notamment la prise en charge d'une partie de la facture d'énergie des ménages et le renoncement à une série de hausses d'impôts.

L'ensemble devrait contraindre le Royaume-Uni à emprunter 72 milliards de livres supplémentaires sur les marchés, ce qui inquiète les opérateurs.

"Entre le Brexit, le retard de la Banque d'Angleterre pour remonter ses taux et maintenant la politique budgétaire, je pense que le Royaume-Uni restera dans l'Histoire comme une des pires gestions macroéconomiques d'un grand pays depuis longtemps", a accusé l'ancien secrétaire américain au Trésor, Larry Summers, qui voit potentiellement la livre atteindre la parité avec le dollar.

"La livre sterling est en danger", a mis en garde George Saravelos, analyste chez Deutsche Bank, qui note que la devise chute alors même que les taux d'emprunt de la dette britannique augmentent, "ce qui est très rare dans une économie développée".

"Nous nous inquiétons de voir la confiance des investisseurs dans le Royaume-Uni s'éroder rapidement", ajoute-t-il.

"La probabilité d'un resserrement monétaire plus agressif" de la Banque d'Angleterre (BoE) "s'est élevée, avec les taux" britanniques, qui ont pris plus d'un demi-point en deux jours pour l'emprunt à 10 ans, au plus haut depuis début 2011, a commenté Craig Erlam, d'Oanda.

"Vers la récession"

La situation est telle que les cambistes évoquent désormais l'hypothèse d'une réunion d'urgence de la BoE, avec à la clef une hausse de taux anticipée, citée par Erik Nelson, de Wells Fargo.

"Cela enverrait le mauvais message aux marchés", met en garde Christopher Vecchio, de DailyFX, car ces réunions non prévues "signifient que la situation est très tendue, dramatique."

Si elle a été particulièrement malmenée, la livre sterling n'a pas été la seule à souffrir vendredi. L'euro est tombé à un nouveau plancher depuis 20 ans, à 0,9681 dollar pour un euro.

La monnaie unique est de plus en plus mal positionnée face au billet vert, car "les inquiétudes s'accroissent" quant à la trajectoire économique du Vieux Continent, a souligné Joe Manimbo, de Convera.

L'indice PMI Flash de S&P Global a mis en évidence, vendredi, un nouveau recul de l'activité économique en zone euro en septembre, à son plus bas niveau depuis 20 mois. Pour Joe Manimbo, c'est "un nouveau pas vers la récession".

L'Europe pâtit de la comparaison avec l'économie des Etats-Unis, qui demeure vigoureuse, et avec la banque centrale américaine (Fed), qui a encore monté d'un cran la pression contre l'inflation mercredi.

Les mouvements brutaux de vendredi "rappellent ce qui s'est passé au début de la pandémie en 2020, lorsque le monde paniquait à l'idée d'une récession mondiale", considère Christopher Vecchio.

A l'époque, la dislocation des marchés avait été telle que la Fed était intervenue massivement pour les stabiliser. Mais cette fois, prévient l'analyste, elle n'a pas intérêt à agir.

"La Fed voit le dollar fort comme une bénédiction", fait-il valoir. "Dans une certaine mesure, cela aide à protéger l'économie (américaine) contre les pressions inflationnistes."

Quant à une intervention coordonnée entre plusieurs pays sur le marché des changes, "nous sommes entrés dans une ère de la dé-mondialisation, des intérêts concurrents, dans laquelle la volonté politique de faire quelque chose ensemble a grandement diminué", selon Christopher Vecchio.

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Il y a 4 heures, herciv a dit :

Le dollar a lancé vendredi un nouvel assaut contre l'euro et la livre,

Ce ton de commentaire de tiercé... :sleep:

Sinon, Liz Truss tient les promesses faites à son parti, et c'est effectivement n'importe quoi à une exception près ; devinez...

Révélation

Les impôts des plus aisés vont baisser, ou ne vont pas augmenter comme il était prévu.

Tadaaaaa !

L'idée d'une forte stimulation monétaire par emprunt d'état et creusement des déficits, le tout en pleine période d'inflation provoquée par les limites de l'offre, et pas par une spirale de croissance des salaires, est... singulière, pour le dire gentiment.
Ca devrait augmenter l'inflation.

La Banque d'Angleterre joue contre la politique du gouvernement en remontant les taux. En dépit de la hausse des taux, la £ chute, fort (ce qui devrait également stimuler l'inflation...).

Ca se présente bien.

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Visionnaire, Lizz Truss revient sur une des timides tentatives de régulation financière adoptées par l'UE après la crise de 2008. Reprenons les vieilles recettes qui ont prouvé qu'elles débouchaient sur des catastrophes, cette fois, ça va forcément marcher...

Je ne sais pas ce qui va ruisseler en Grande Bretagne, mais ça risque d'être de la sueur et des larmes. En espérant que ça n'aille pas jusqu'au sang.

https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/09/23/londres-supprime-le-plafonnement-des-bonus-des-banquiers_6142952_3234.html

"Londres supprime le plafonnement des bonus des banquiers

Permise par le Brexit, la sortie de cette règle se veut le point de départ d’une dérégulation financière visant à attirer au Royaume-Uni les banques internationales.

Les pionniers du Brexit en rêvaient, la première ministre britannique, Liz Truss, l’a fait. Vendredi 23 septembre, le gouvernement britannique a annoncé un premier pas vers plus de dérégulation financière, en supprimant le plafonnement des bonus des banquiers. « Une économie britannique forte a toujours nécessité des services financiers forts, a expliqué à la Chambre des communes Kwasi Kwarteng, le chancelier de l’Echiquier. Nous avons besoin que les banques internationales créent des emplois ici, investissent ici, et paient leurs impôts ici à Londres, pas à Paris, Francfort ou New York. »

Le plafonnement des bonus avait été décidé par l’Union européenne (UE) en 2013, après la grande crise financière de 2008. L’objectif affiché n’était pas de réduire la rémunération des banquiers, mais de limiter leur prise de risques. La règle fixe les bonus à un maximum de 200 % du salaire de base. Avec le Brexit, le Royaume-Uni pouvait choisir de s’en éloigner. C’est désormais chose faite. Il ne s’agit que d’un premier pas. M. Kwarteng, lui-même ancien analyste financier à JPMorgan, une grande banque américaine, promet d’utiliser la flexibilité offerte par le Brexit pour continuer à déréguler la City.

« Pour raffermir le statut du Royaume-Uni comme centre de services financiers mondial, je présenterai une série de réformes réglementaires dans le courant de l’automne », a continué M. Kwarteng dans son discours. « Cette décision va sans doute renforcer l’idée, ancrée fortement dans l’UE, que le Royaume-Uni post-Brexit veut devenir une sorte de Singapour-sur-Tamise », estime William Wright, le directeur de New Financial, un groupe de réflexion spécialisé sur les services financiers. Dans les milieux bancaires, mais aussi chez de nombreux régulateurs, ce plafonnement était très critiqué pour avoir été contre-productif.

« Geste symbolique et rapide »

Afin de maintenir les rémunérations au même niveau qu’avant, les banques ont dû… augmenter les salaires de base, tout en réduisant les bonus. Les grands établissements financiers se retrouvent donc avec une hausse de leurs coûts fixes. « Le plafonnement n’a jamais limité les rémunérations totales, ne faisons pas semblant du contraire », affirme M. Kwarteng. Pourtant, pas grand monde à la City ne demandait une telle réforme. S’il a beaucoup fait râler lors de son installation, le plafonnement est désormais une chose acquise à laquelle tout le monde s’est adapté.

Au 31e étage d’une grande tour du quartier d’affaires de Canary Wharf, à Londres, deux banquiers d’affaires de haut niveau secouent la tête : « On n’a certainement pas fait de lobbying pour le supprimer. » Maintenant que les salaires fixes ont été augmentés, revenir en arrière serait compliqué. « Cela obligerait à baisser les salaires dans un premier temps, témoigne l’un d’entre eux. Qu’est-ce qu’on va faire ? Demander à nos équipes de déménager à Birmingham, où la vie est moins chère, en attendant qu’ils touchent leur bonus ? »

Dans ces circonstances, pourquoi donc cette suppression du plafonnement, politiquement explosive, perçue comme un énorme cadeau aux banquiers ? « C’est un signal envoyé par le gouvernement pour annoncer qu’il est prêt à aller plus loin pour rendre la City concurrentielle, estime M. Wright. Le problème est que la vraie dérégulation est difficile à réaliser et que les régulateurs britanniques n’y sont pas nécessairement favorables. Alors que le plafonnement est un geste symbolique et rapide. »

Preuve que le Brexit a écorné la toute-puissance de la City, M. Kwarteng s’agace ouvertement de la concurrence des places financières européennes. « Les banques sont inquiètes du poids fiscal qui pèse au Royaume-Uni. C’est pourquoi beaucoup de banques [se délocalisent] à Paris, où elles paient 30 % d’impôt », affirme-t-il, semblant faire référence au régime d’impatriation, qui permet d’exonérer fiscalement 30 % de la rémunération. Pas question pour lui de laisser l’image du centre financier britannique souffrir trop longtemps."

Eric Albert(Londres, correspondance)

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Truss est inféodée aux grandes entreprises et aux milieux d'affaires. Pas étonnant que l'une de ses premières décisions ait été de revenir sur l'interdiction de la fracturation hydraulique et que maintenant, elle s'attaque aussi aux "mesures empêchant la City de fonctionner". Et puis, c'est tellement thatchérien comme approche, elle ne pouvait pas passer à côté.

Le problème, c'est qu'au-delà de la City, la pauvreté est galopante.

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On est dans un  pur affichage idéologique. Apparemment, la mesure n'était pas réclamée par la profession et dans le meilleur des cas elle ne servira à rien.

Par contre, politiquement, quel symbole ! Il plaira certes aux Brexiters hardcore, mais je doute qu'il enthousiasme les foyers qui voient exploser leur facture énergétique en particulier et le coût de la vie en général.

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il y a 10 minutes, Kelkin a dit :

Je n'aime guère Mme Truss, mais pour être honnête, j'ai bien peur que ce ne soit une pratique universelle. Il faudrait pouvoir comparer avec les autres départements ministériels de Grande Bretagne pour savoir si ceux de Truss ont vraiment exagéré.

En tous cas, en tant que fonctionnaire français, je confirme que de telles pratiques restent hélas d'actualité chez nous, en dépit du vote presque unanime de la LOLF (loi organique relative aux lois de finance) en 2001 qui était censée rénover la dépense publique. Une large majorité d'engagements comptables et de crédits de paiement restent consommés dans les deux derniers mois de l'année.

Il faut aussi convenir que la règle de l'annualité budgétaire n'est pas si facile à manier par les services dépensiers, surtout quand on la conjugue avec les exigences et les délais du droit des marchés publics.

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Il y a 1 heure, Hibernatus a dit :

En tous cas, en tant que fonctionnaire français, je confirme que de telles pratiques restent hélas d'actualité chez nous, en dépit du vote presque unanime de la LOLF (loi organique relative aux lois de finance) en 2001 qui était censée rénover la dépense publique. Une large majorité d'engagements comptables et de crédits de paiement restent consommés dans les deux derniers mois de l'année.

Il faut aussi convenir que la règle de l'annualité budgétaire n'est pas si facile à manier par les services dépensiers, surtout quand on la conjugue avec les exigences et les délais du droit des marchés publics.

Révélation

Il ne faut pas aussi catégorique. Dans la recherche public les budget parte souvent vite en début d'année. Donc c'est souvent la galère pour terminer l'année. D'un autre côté c'est un peu tout le temps la galère :chirolp_iei:.  Je suppose que c'est plus ou moins le cas dans l'armée. Les budget étant tellement short...

 

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Il se passerait quelque chose de grave au niveau financier au Royaume-Uni en ce moment avec une intervention en catastrophe de la Banque d'Angleterre.

Perso, c'est pas ma spécialité, mais quand je lis qu'ils promettent une intervention "whatever scale is necessary", je pense quand c'est grave ...

https://www.cnbc.com/2022/09/29/pension-fund-panic-led-to-bank-of-englands-emergency-intervention.html

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Il y a 2 heures, Deres a dit :

Il se passerait quelque chose de grave au niveau financier au Royaume-Uni en ce moment avec une intervention en catastrophe de la Banque d'Angleterre.

Perso, c'est pas ma spécialité, mais quand je lis qu'ils promettent une intervention "whatever scale is necessary", je pense quand c'est grave ...

https://www.cnbc.com/2022/09/29/pension-fund-panic-led-to-bank-of-englands-emergency-intervention.html

Basiquement Truss a décrété une relance de la demande """keynésienne""" par en haut avec un très hypothétique ruissellement, dans un contexte où la politique monétaire vise à renchérir le crédit en montant les taux d'intérêt, donc à accroître le coût de l'endettement pour l'état.

C'est comme si tu faisais du vélo et que tu mettais une poutre dans les rayons de la roue avant de t'engager sans frein dans la descente du mont Ventoux.

La politique monétaire des 10 dernières années à empoisonné la monnaie de toute façon, impossible de relever les taux sans butter la croissance et déclencher une crise financière. Et si tu les baisses tu nourris l'inflation, et sans doute les inégalités.

Et les gouvernements ne peuvent plus faire d'arbitrages budgétaires non plus, l'économie est junkie à la relance permanente, les comptes publics sont au rouge, l'inflation monte et si tu touches la monnaie tu rends la dette insoutenable.

La seule solution ça risque d'être de laisser la crise tout purger en mode déflation/chômage de masse/grande dépression en mode von Hayek Turbo. Ça va être crade.

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Il y a 4 heures, Ardachès a dit :

… Analyse paru dans le Monde de ce jour. A lire.

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Pourquoi l’économie du Royaume-Uni est saisie d’un vent de panique

La Banque d’Angleterre est intervenue en urgence mercredi. L’envolée du prix de la dette britannique et la chute de la livre ont été enrayés, pour l’instant. Des secousses symptomatiques d’un risque de crise financière mondiale.

Par Eric Albert(Londres, correspondance)

Publié hier à 21h37, mis à jour à 10h32 

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Kwasi Kwarteng, le chancelier de l’Echiquier, présente le budget britannique à la Chambre des communes, à Londres vendredi 23 septembre 2022. JESSICA TAYLOR / AFP

L’humiliation des autorités du Royaume-Uni est complète. Après cinq jours de panique financière, provoquée par un budget britannique mal reçu, une première déclaration de la Banque d’Angleterre (Bank of England, BoE), sans effet, et un rappel à l’ordre du Fonds monétaire international (FMI), il a fallu sortir la grosse artillerie. Mercredi 28 septembre, la banque centrale du Royaume-Uni a annoncé qu’elle intervenait sur les marchés financiers en achetant « autant qu’il sera nécessaire » des obligations britanniques. « Si les dysfonctionnements du marché avaient continué ou empiré, il y aurait eu un risque réel pour la stabilité financière », explique-t-elle dans un communiqué.

L’intervention a eu l’effet escompté. Le marché obligataire s’est détendu, le taux des obligations d’Etat à dix ans passant de 4,6 % à 4 %. La livre sterling s’est stabilisée et vaut désormais 1,07 dollar, après être tombée à un plus bas niveau historique (1,035 dollar), lundi 26 septembre.

Importantes réductions d’impôts

Le feu aux poudres a été mis par Kwasi Kwarteng, le nouveau chancelier de l’Echiquier, quand il a présenté le budget britannique, vendredi 23 septembre. Il a annoncé les plus importantes réductions d’impôts depuis cinquante ans, à hauteur de 1,5 % du produit intérieur brut. A cela s’ajoute un gel des factures de gaz et d’électricité, pour les ménages et les entreprises. « Cela va augmenter le déficit public à 7 % en 2023 », calcule l’agence de notation Scope Ratings. Mais M. Kwarteng n’a pas eu un mot pour expliquer comment il financerait cela, repoussant au 23 novembre la présentation complète du coût de son plan et de ses prévisions économiques.

Malgré des tensions persistantes sur le cours de la livre, la première ministre britannique, Liz Truss, a défendu jeudi 29 septembre ses choix : « Nous devions mener une action décisive pour aider les gens pour cet hiver et le suivant. (...) Cela veut dire prendre des décisions difficiles et controversées, mais je suis prête à le faire en tant que première ministre. »

« Ce budget était du n’importe quoi », assène Mathieu Savary, spécialiste en stratégie à BCA Research, une agence de conseil en investissements. Selon lui, se lancer dans des baisses d’impôts en pleine période d’inflation ne va faire qu’empirer la hausse des prix. « Cela fait six ans que le Royaume-Uni fait boulette sur boulette, depuis le Brexit, continue M. Savary. Aujourd’hui, les marchés n’ont pas confiance dans le Royaume-Uni, ils le considèrent comme moins crédible qu’avant. »

La Banque d’Angleterre va devoir augmenter son taux d’intérêt à un niveau plus élevé que prévu. Les marchés tablent aujourd’hui sur une hausse à… 6 %

Dans ce contexte, la présentation du budget a provoqué un premier mouvement d’inquiétude sur les marchés. Mais, dimanche 25 septembre, au lieu d’essayer de rassurer, M. Kwarteng a choisi d’en rajouter, promettant, lors d’une interview à la BBC, que « d’autres [baisses d’impôts étaient] à venir ». A la réouverture des marchés, lundi, la sanction est tombée. La livre sterling est tombée au plus bas de son histoire multicentenaire face au dollar. Plus grave, le prix des obligations britanniques s’est envolé, s’approchant du niveau des obligations italiennes, qui sont pourtant elles-mêmes sous forte tension.

La Banque d’Angleterre a tenté une première intervention, déclarant, lundi, dans un communiqué, qu’elle « n’hésiterai[t] pas à augmenter les taux d’intérêt autant que nécessaire ». En vain. Les autorités financières mondiales ont alors commencé à tirer la sonnette d’alarme. Plusieurs responsables de la Réserve fédérale (Fed, banque centrale américaine) se sont inquiétés. Le budget britannique « a vraiment fait grandir l’incertitude », a regretté Raphael Bostic, le président de la Fed d’Atlanta.

Les « recommandations » du FMI

Puis, le FMI a émis un communiqué hautement inhabituel : « Etant donné les pressions inflationnistes élevées dans de nombreux pays, nous ne recommandons pas de larges plans de soutien budgétaire qui ne soient pas ciblés. » L’institution internationale suggère donc au gouvernement britannique de revenir sur sa décision : « Le 23 novembre, le gouvernement britannique aura l’occasion d’envisager un soutien plus ciblé et de réévaluer ses mesures fiscales, particulièrement celles qui bénéficient aux hauts revenus. » Cette déclaration, d’habitude réservée aux pays émergents en pleine crise, est « humiliante pour le Royaume-Uni », estime M. Savary.

Le choc de ces derniers jours va avoir une conséquence très directe : pour enrayer l’inflation supplémentaire et soutenir la livre sterling, la Banque d’Angleterre va devoir augmenter son taux d’intérêt à un niveau plus élevé que prévu. Celui-ci est actuellement de 2,25 %. Les marchés tablent aujourd’hui sur une hausse à… 6 %. « Je suis sceptique sur le fait que cela monte aussi haut, étant donné les conséquences que cela aurait pour l’économie et le marché immobilier, mais nous estimons que le taux ira à 4,25 % au premier trimestre », explique Rohan Khanna, expert en stratégie pour la banque UBS.

« Un ajustement majeur de la liquidité mondiale »

Première conséquence concrète : de nombreuses banques ont supprimé leurs offres de nouveaux prêts immobiliers, le temps de les recalculer à un niveau plus fort. « Une chute des prix immobiliers est inévitable », estime Andrew Wishart, du cabinet Capital Economics. Il table sur un recul de « 10 % à 15 % ».

Les remous sur les marchés britanniques n’auraient cependant pas eu lieu dans un environnement international calme. « On fait face à un dysfonctionnement typique du marché, similaire à celui de mars 2020 [au début de la pandémie] », explique M. Khanna. Sur la BBC, Yanis Varoufakis, l’ancien ministre grec de l’économie, compare le moment actuel à celui du début de la crise de la zone euro. « Le FMI et la Fed s’inquiètent que le Royaume-Uni fasse aux Etats-Unis ce que la Grèce a fait à la zone euro. » Comprendre : un petit pays dont les problèmes mettent le feu à l’ensemble des marchés.

Aujourd’hui, la nervosité mondiale est provoquée par l’action de la Fed. Pour tenter d’endiguer l’inflation, elle a augmenté son taux d’intérêt de 3 points en six mois, à plus de 3 %. Une hausse aussi rapide n’a pas été vue depuis quatre décennies, et elle modifie profondément tout l’équilibre financier de la planète, à commencer par une sévère correction des Bourses américaines. « Le retournement du cycle financier américain a des dommages collatéraux, et le Royaume-Uni en est un exemple, explique Ludovic Subran, économiste en chef de l’assureur Allianz. Un tri sélectif se met en place : les investisseurs cherchent les actifs les plus exposés au risque, et ils corrigent [en les vendant]. On est dans un ajustement majeur de la liquidité mondiale. »

Résultat : la volatilité financière est particulièrement forte. Le dollar monte et toutes les autres monnaies chutent : l’euro est lui-même à 0,97 pour un dollar, au plus bas niveau depuis 2002. Dans ce contexte, « on n’a pas le droit à l’erreur », continue M. Subran. Le Royaume-Uni vient d’en commettre une. Est-ce la dernière ?

 

Que le Monde, plutôt classé à gauche, critique une politique à la Ronald Reagan, n'est pas surprenant. Mais l'UK n'a pas les ressources des USA et le Sterling n'est pas le Dollar. Si ça se passe mal chez eux, ils auront vite fait de nous en accuser :blush:

Il y a 2 heures, Alberas a dit :

 

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