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Scharfschützen - Les tireurs d'élite de la Wehrmarcht


Kiriyama
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Bonjour,

Même si les tireurs d'élite les plus connus sont Soviétiques, les Allemands n'ont en réalité pas été en reste lors de la Deuxième Guerre mondiale.

En revanche, l'Allemagne a connu une histoire et un rapport différents aux tireurs d'élite.

Lors de la Première guerre mondiale, les Allemands ont été les premiers à les systématiser avec des Gewehr-98 à lunettes. Déjà à l'époque, l'industrie allemande de l'optique est très en avance sur ses concurrentes et la qualité des lunettes allemandes leur donne un solide avantage. A noter aussi que les casques des tireurs d'élite allemands étaient parfois munis d'une plaque d'acier supplémentaire pour protéger le tireur d'un éventuel tir de riposte ennemi. Les autres belligérants ne viendront au tireurs d'élite que plus tard, notamment pour des raisons culturelles. Chez les Britanniques, cette manière de faire la guerre était relativement mal vue. 

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Après la guerre, l'Allemagne de Weimar abandonne la pratique du tir de précision et les optiques produites sont soit détruites, ou revendues sur le marché civil. Déjà à l'époque, on ne voyait pas d'avenir au tir de précision dans les guerres futures. Evidemment, l'armée allemande continue d'insister sur l'entrainement au tir, mais uniquement aux organes de visée mécaniques, jugés suffisants pour la guerre moderne. Pourtant l'industrie optique allemande reste en pointe, avec l'invention de la première optique de visée dont les lentilles sont conçues pour ne pas refléter la lumière du soleil. 

Au début de la Seconde Guerre mondiale, l'Allemagne n'a toujours aucune école formant au tir de précision et aucun fusil à lunettes standard dans son armée.

Le réveil a lieu en 1941, lors de l'opération Barbarossa, où les Allemands font face aux Soviétiques qui font un usage massif de snipers. Les tireurs d'élite russes sont peu présents au début de Barbarossa, qui est une guerre de mouvement, mais une fois les belligérants entrés dans une phase plus statique, ils révèlent tout leur potentiel. Ils ralentissent les colonnes allemandes et permettent souvent aux unités soviétiques de retraiter en bon ordre. 

Les Allemands sont obligés de ressortir des Gewehr-98 de la Première Guerre mondiale, faute d'un vrai fusil de précision moderne ! Ils récupèrent aussi à l'occasion des Mosin-Nagant ou des SVT-40 russes qu'ils retournent contre leurs anciens propriétaires, et les snipers allemands se forment sur le terrain. Lors de la bataille de Stalingrad, il n'y a toujours pas d'école de snipers ouverte en Allemagne et l'apprentissage continue de se faire sur le terrain, de manière individuelle. Les Allemands utilisent quelques fusils autrichiens et des lunettes civiles.

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Il faut attendre la fin de la bataille de Koursk a l'été 1943 pour que les premières vraies écoles soient créées en Allemagne et les premiers manuels rédigés. 

La majorité des meilleurs tireurs viennent des régions rurales de l'Allemagne et de l'Autriche, où la vie et montagne et la chasse permettent de disposer d'hommes déjà aguerris. Un système de récompense et de décoration est aussi instauré pour récompenser les meilleurs tireurs une fois un certain nombre de victimes confirmé.

La formation est classique (camouflage, tir, observation…) et, une fois achevée, les hommes sont renvoyés dans leurs unités respectives. La Waffen-SS disposera également de ses propres tireurs d'élite. 

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A ce stade, le sort de la guerre a définitivement tourné en défaveur de l'Allemagne, et les snipers servent surtout aux combats défensifs : Normandie, Italie et plus tard les ruines des villes allemandes. Mais ils se montrent redoutables et font apparemment des ravages dans les rangs alliés. En quelques jours, certaines unités inexpérimentées sont décimées, les vétérans se débrouillant mieux pour se mettre à couvert et débusquer leur adversaire.

A noter que la fameuse scène du clocher dans Il faut sauver le soldat Ryan est inspirée de la réalité : certains scharfschützen reconnaîtront tirer pour blesser dans le but de démoraliser ses camarades. En cas de capture, en revanche, aucune pitié à attendre, c'est généralement l'exécution sur place. 

Même si les Allemands n'atteindront vraisemblablement jamais les scores des Soviétiques, le palmarès de certains est impressionnant ou effrayant : Friedrich Plein (200 victimes), Bruno Sutkus (200 victimes environ) et le recordman Matthaus Hetzenauer (345 victimes) en sont des exemples. 

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A lire absolument, l'article de Lignes de Front sur le sujet. Plus d'une dizaine de pages remplies de détails et de témoignages sur ce sujet.

Modifié par Kiriyama
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