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"Il faut se libérer de l’emprise"


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Dans une tribune que nous publions, une dizaine de militaires de haut rang ayant quitté le service et regroupés au sein du Cercle de réflexion interarmées, s’inquiètent de la participation de la France au prochain exercice militaire de l’OTAN.

Defender 2020, le prochain exercice militaire de l’OTAN, soulève un débat majeur. Quand bien même on craindrait les « cyber-intrusions » russes ; même si, pris de court par le retour populaire de la Crimée dans le giron russe, les Européens gouvernés par l’Amérique furent tétanisés par l’habileté de Poutine, il n’en reste pas moins qu’organiser des manœuvres de l’OTAN, au 21ème siècle, sous le nez de Moscou, plus de 30 ans après la chute de l’URSS, comme si le Pacte de Varsovie existait encore, est une erreur politique, confinant à la provocation irresponsable. Y participer révèle un suivisme aveugle, signifiant une préoccupante perte de notre indépendance stratégique. Est-il possible que la France s’en dispense ?

Le surgissement d’un fléau planétaire qui confine près de 4 milliards de Terriens, éclairant d’une lumière crue les grandes fragilités de l’humanité, pourrait contribuer à nous débarrasser des vieux réflexes de guerre froide. Faisant soudain peser une menace existentielle, ce fléau transfrontalier hiérarchise les priorités stratégiques, dévoile la futilité des anciennes routines et rappelle le poids de notre appartenance à l’ensemble eurasiatique, dont la Russie est le pivot ancestral.

Certains peuvent redouter de choquer nos partenaires de l’Est européen encore accablés par les souvenirs du rideau de fer. Ils oublient cependant qu’en 1966, il y a plus d’un demi-siècle, Charles de Gaulle dont tout le monde se réclame, mais que personne n’ose plus imiter – sauf en posture - , avait purement et simplement signifié à l’allié américain à qui l’Europe et la France devaient pourtant leur survie, qu’il n’était plus le bienvenu à Fontainebleau. C’est que le « Connétable », ayant chevillé à l’âme l’indépendance du pays, n’avait pas oublié qu’en 1944 Roosevelt avait l’intention de mettre la France sous tutelle administrative américaine.

Pourtant, nombre de militaires d’abord, au prétexte que l’OTAN était une norme opérationnelle et technologique, pourvoyeur à l’occasion d’un appui logistique essentiel, n’ont cessé de militer pour contourner l’affirmation d’indépendance gaullienne, sans cesser de s’en réclamer.

Ensuite, du côté des politiques dès avril 1991, dans l’opposition, appuyant Philippe Seguin contre Charles Pasqua et Jacques Chirac, François Fillon également opposé au traité de Maastricht, avait tenté la quadrature du cercle dans une tribune du Monde. Il y soutenait que l’Europe de la défense était une « chimère », tout en proposant de « placer ses alliés au pied du mur en proposant une véritable européanisation de l'alliance atlantique, en concurrence avec l'actuel projet de simple replâtrage de l'OTAN sous leadership stratégique américain. » Son but était également de préparer le retour de la France dans le commandement d’une OTAN repensée, à l’aune, disait-il de « l’esprit de 1949 » avec une « européanisation de tous les commandements » et « coopération et interopérabilité des forces plutôt que leur intégration ».

Nicolas Sarkozy décide de "rentrer dans le rang"

Dès son entrée à l’Élysée en 1995, Jacques Chirac, pourtant le premier héritier de l‘exigence d’indépendance sous le grand pavois de Charles de Gaulle, entamait les négociations pour le retour de la France dans le Commandement intégré de l’Alliance. En échange - mais sans réel moyen de pression - il réclamait, l’attribution à Paris du poste de Commandement du flanc sud de l’Alliance à Naples, tout de même port d’attache de la 6ème flotte de l’US Navy. Un article de Libération dont la lecture est édifiante détaillait le 27 février 1997, sous la plume de Jacques Amalric, ancien correspondant du Monde à Washington et à Moscou, les dessous de ces marchandages. Chacun jugera à quel point les contorsions sémantiques contrastaient avec l’inflexible fermeté gaullienne, 30 ans plus tôt.

Au passage, il est juste de rappeler que c’est la gauche française qui, apparemment à contre-emploi, s’est opposée au sabordage de l’héritage gaullien. En 1997, Lionel Jospin, devenu premier ministre, affronta directement Jacques Chirac sur cette question.

Mais celui qui a décidé de « rentrer dans le rang » de la structure militaire intégrée c’est bien Nicolas Sarkozy, venu en août 2007 aux États-Unis rencontrer Georges Bush. Le résultat fut l’annonce faite par le Président Français devant le Congrès des États-Unis, le 7 novembre 2007, 41 ans après l’affirmation d’indépendance de Charles de Gaulle. L’affaire fut entérinée par le parlement français saisi par une motion de censure, rejetée en 2009. Pour le prix de son retour, Paris reçut la compensation du Commandement non directement opérationnel dit « Allied Command Transformation » (A.C.T) basé à Norfolk dont la mission est une réflexion technologique, structurelle, tactique et stratégique en même temps qu’une action pédagogique vers les pays membres, visant à la fois à la prise de conscience et à l’harmonisation

Sans en nier l’importance, on ne peut s’empêcher de penser qu’il s’agit d’une consolation :

1) Fournir le cadre conceptuel pour la conduite de futures opérations conjointes combinées

2) Définir le concept et les moyens capacitaires des opérations futures de l’Alliance ;

3) Évaluer la pertinence des concepts opérationnels émergents – notamment dans le domaine des hautes technologies - et les traduire en une doctrine d’emploi validée par la recherche scientifique à la fois fondamentale et expérimentale ;

4) Persuader les nations membres, individuellement et collectivement, d'acquérir les capacités indispensables et de fournir la formation initiale nécessaire à la mise en œuvre des nouveaux concepts validés, qu’ils soient endogènes à l’OTAN ou générés hors Alliance.

Le processus est un renoncement

Nous en sommes là. 54 ans après la brutalité du panache stratégique gaullien, le processus est un renoncement. Aujourd’hui, alors que le pouvoir a abandonné à Bruxelles et à la Banque Centrale Européenne une partie de sa marge de manœuvre régalienne, en échange de la construction d’une Europe dont la voix peine à se faire entendre, quand on écoute les affirmations d’indépendance de la France, on est saisi par l’impression d’une paranoïa. La contradiction diffuse le sentiment d’un « théâtre politique » factice, probablement à la racine d’une désaffection électorale, dont l’ampleur est un défi pour notre démocratie.

Enfin, pour un pays européen déjà sévèrement frappé par d’autres menaces, dans une Union menaçant de se déliter, alors que le voisin grec est confronté à un défi migratoire lancé par le Grand Turc membre de l’Alliance, mais cependant engagé dans une stratégie de retour de puissance par le truchement d’une affirmation médiévale religieuse clairement hostile, aller gesticuler militairement aux ordres de Washington aux frontières de la Russie qui n’est depuis longtemps plus une menace militaire directe, traduit pour le moins une catalepsie intellectuelle, confinant à la perte de l’instinct de survie.

Il faut rechercher les racines de ce naufrage dans notre passé récent. S’étant abîmée à deux reprises au 20ème siècle dans le nihilisme suicidaire, la 2ème fois dans une abjection morale impossible à justifier, l’Europe a, en dépit des vastes apports de ses « lumières », perdu les ressorts moraux de l’estime de soi, condition première d’une affirmation de puissance.

Plus encore, le sillage mental de cet héritage insupportable véhicule toujours un parasitage du jeu démocratique. Interdisant à la pensée conservatrice de s’exprimer, la mémoire du génocide raciste plombe toutes les politiques de contrôle des flux migratoires et de répression des incivilités, y compris celles menaçant clairement l’intégrité du territoire.

Cette dépression morale de la Vieille Europe a conduit à son effondrement stratégique, laissant libre cours à l’empiétement américain. De ce point de vue, il n’est pas étonnant que l’Allemagne se soit aussi longtemps affirmée comme le premier point d’appui stratégique de l’Amérique en Europe.

Ajoutons que les accusations qui, dans ce contexte, où les menaces ont radicalement évolué, soupçonnent l’Amérique de perpétuer une mentalité de guerre froide hors du temps, ne manquent pas de pertinence. Le blocage politique antirusse de toutes les élites américaines confondues s’articule à l’obsession stratégique de perpétuer la raison d’être de l’OTAN, un des principaux adjuvants de la prévalence américaine après 1949.

Notons cependant que, sévèrement critiqué par sa propre bien-pensance, Trump qui harcèle verbalement l’Europe en même temps que la plupart de ses alliés, est, au contraire de son administration et du complexe militaro-industriel, favorable à un rapprochement avec la Russie.

Conclusion

Dans ce contexte dont il faut bien reconnaître que la trajectoire générale est à rebours de la décision de rupture gaullienne de 1966, que faire pour nous libérer de l’emprise américaine et initier un rapprochement avec Moscou ? Tirant le bilan des avantages / inconvénients de notre retour dans le commandement intégré avec cependant des responsabilités opérationnelles réduites, devrions-nous, balayant tous les inconvénients, tourner le dos à Washington désormais considéré par beaucoup comme un hostile ?

Le Dao chinois affirme que « la réalité se construit du battement des contraires ». Illustrant le mouvement cosmologique et la succession cyclique des saisons, la vision porte également sur les interactions entre les situations, les hommes et leurs organisations. Elle spécule que tout changement est le résultat d’une contrainte adverse, sans être nécessairement un affrontement hostile.

Dans le cas qui nous occupe, il est illusoire de croire que, sans une pression significative, les États-Unis modifieraient à la fois leur attitude de suzerain à l’égard des membres de l’alliance et leur hostilité anachronique avec la Russie.

L’épidémie qui frappe le monde bouleverse les routines et les repères. Elle met à jour les dysfonctionnements et les incohérences. Propice aux introspections, elle rappelle qu’à la chute de l’URSS, l’OTAN, saisie par un hubris de puissance a exercé de lourdes pressions sur les marches de la Russie, au-delà des frontières allemandes, mettant la sécurité de l’Europe en danger. Du coup, la crise incite à revenir à l’essentiel du régalien : la sécurité de la France et l’indépendance de sa diplomatie dont on voit bien qu’elles ne peuvent être abandonnées à d’autres.

Le moment est venu de tenter une pression sur Washington en engageant un dialogue stratégique avec Moscou. Si la France se dispensait de participer à certains manœuvres de l’OTAN aux portes de la Russie, anticipant une menace militaire classique aujourd’hui évaporée, elle sonnerait le réveil de la raison, « coup de cymbale » adressé à Washington et Moscou signifiant la fin des léthargies. Le but ne serait pas un renversement d’alliance, mais un rééquilibrage.

Au demeurant, l’initiative marquant le retour de notre indépendance n’a que trop tardé quand on songe que dans le document officiel « Joint Nuclear opérations»* référencé JP-3-72 récemment analysé par la Fondation pour la Recherche Stratégique le Pentagone planifie l’emploi d’armes nucléaires tactiques sur le théâtre européen dans les phases conventionnelles du combat aéroterrestre y compris celles impliquant les forces spéciales. Ce concept est scénarisé et mis en œuvre dans le prochain exercice OTAN Defender 2020 dans lequel l’envahisseur de certains pays européens est clairement désigné.

Si l’exercice a lieu, il devrait permettre de valider sur le papier l’emploi éventuel de nouvelles armes nucléaires tactiques sous contrôle des États-Unis que le traité INF de 1987 interdisait jusqu’en 2019. La France, en participant à cet exercice comme membre de la structure militaire intégrée de l’Otan cautionnerait cette nouvelle stratégie en contradiction complète avec la doctrine française de dissuasion qui refuse toute bataille nucléaire.

Surtout elle apporterait, involontairement, sa caution à la réactivation de la guerre froide avec la mise au ban occidental de la Fédération de Russie présentée comme l’agresseur potentiel principal des pays européens. Ce qui est, là également, en contradiction avec l’orientation actuelle de la diplomatie française qui vise un rapprochement avec la Russie.

Pour éviter que l’initiative d’un désistement français soit perçue comme une provocation par les pays baltes et les PECO, il serait nécessaire de placer la manœuvre diplomatique dans un contexte européen. Paris donnerait l’élan en coordination étroite avec l’Allemagne.

Dans cette démarche gardons-nous de deux écueils : le premier serait de tourner le dos à Washington, « Il s’agit de faire l’Europe sans rompre avec les Américains, mais indépendamment d’eux », répétait Charles de Gaulle ; le deuxième serait la tentation fédéraliste, tant il est vrai que « l’arbitraire centralisation provoquera toujours, par chocs en retour, la virulence des nationalités. (…) L'union de l'Europe ne saurait être la fusion des peuples (…) Mais elle peut et doit résulter de leur systématique rapprochement. » (Charles de Gaulle, Mémoires d’espoir).

Source https://www.capital.fr/economie-politique/il-faut-se-liberer-de-lemprise-americaine-et-se-rapprocher-de-moscou-clament-plusieurs-hauts-grades-de-larmee-1368939?amp&__twitter_impression=true

 

 

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Bof, éléments de langage vraiment suspicieux.

Defender 2020 réduit a peau de chagrin et d'une envergure bien inférieure aux chiffres annoncés concernant les grandes manoeuvres russes en pleine pandémie.

Retour ''populaire'' de la Crimée... avec des petits bonhommes verts qui sont célébrés avec Poutine et Staline dans la nouvelle cathédrale de l'armée russe...

Bref, si le texte parler d'une indépendance stratégique européenne, cela passerait, mais on dirait que ces auteurs veulent changer de maître a pensé.

 

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pas forcement faux

 

mais, sinon, sans l'aide americaine, drones, ravitailleurs, satellites, comment fait on en Afrique par exemple ?

si claquer la porte nous la ferme pour les choix où nous avons besoin d'eux... et que nous devrons nous en passer, sans avoir d'autre choix... est ce bien "responsable" ?

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Toujours ces vieilles rengaines de la grandeur de la France et de la vassalisation de cette dernière ... Comme la France n'est plus et ne peux plus être une grande puissance, elle ne peut retrouver un semblant de statut qu'au sein d'une Union plus large ... Dans l'OTAN, le problème c'est qu'elle a rien à dire ou presque, c'est une alliance qui suit les pourcentages de la puissance militaire (et donc économique) de chaque Pays, et comme depuis les années 90, l'Economie c'est pas son fort ... Elle essaye alors via l'Europe, mais voila, depuis toujours les Européens ne veulent pas être dominés par un système politique profondément différent du leur (la République à l'époque des monarchies, l'Empire par la suite, puis le Nazisme et le Communisme). Aujourd'hui tout a été fortement radouci dans les régimes politiques européens, mais la France reste l'exception politique complète au sein de l'Europe ... Seule la France à un régime présidentiel plus ou moins démocratique qui n'est en rien comparable avec le reste de l'Europe (je mets la GB en dehors, elle aussi est et reste une exception), démocraties parlementaires basées sur le multi-partisme et le consensus ... Comme toute la philosophie politique française est entièrement dogmatisée à gauche comme à droite par les principes mis en place par le Gaullisme (Executif très fort, centralisation, Colbertisme, Homme providentiel, bipartisme frontal) ... Elle ne peut qu'aller à contre-courant et même en affrontement frontal avec tout le reste de l'Europe ... Et l'on se retrouve a se lamenter, : "Quoi l'Europe ne veut pas être la France en plus grand ... ouin-ouin" ..... alors on casse le jouet et l'on se retire sur l'Avantin Hexagonal en revant au rétablissement du Diderot à la place de l'Euro ...

Donc deux possibilités, on reste sur ce principe "nous sommes quand même nettement mieux que les autres, notre système est le meilleur du monde mais personne n'en veut" et en effet on quitte tout (EU, euro, OTAN et même conseil de sécurité de l'ONU) et l'on fait comme la Suisse, et l'on finit sans doute comme une puissance "moyenne", régionale, n'ayant pas plus d'influence que la Corée du Sud, le Brésil, le Canada ou l'Australie ... et cela sera peut-être très bien ... Ou bien l'on veut jouer dans le monde et dans l'Europe et l'on arrête d'hurler qu'on est les seuls à avoir raison et à connaitre la lumière, et que les autres, tous, les 85 % d'autres (pour l'Europe) doivent vivre comme nous ...

Clairon

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Il y a 3 heures, christophe 38 a dit :

pas forcement faux

 

mais, sinon, sans l'aide americaine, drones, ravitailleurs, satellites, comment fait on en Afrique par exemple ?

si claquer la porte nous la ferme pour les choix où nous avons besoin d'eux... et que nous devrons nous en passer, sans avoir d'autre choix... est ce bien "responsable" ?

Ben oui, ça nous oblige à nous équiper de drones ravitailleurs et satellites ....

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il y a une heure, Clairon a dit :

Toujours ces vieilles rengaines de la grandeur de la France et de la vassalisation de cette dernière ... Comme la France n'est plus et ne peux plus être une grande puissance, elle ne peut retrouver un semblant de statut qu'au sein d'une Union plus large ... Dans l'OTAN, le problème c'est qu'elle a rien à dire ou presque, c'est une alliance qui suit les pourcentages de la puissance militaire (et donc économique) de chaque Pays, et comme depuis les années 90, l'Economie c'est pas son fort ... Elle essaye alors via l'Europe, mais voila, depuis toujours les Européens ne veulent pas être dominés par un système politique profondément différent du leur (la République à l'époque des monarchies, l'Empire par la suite, puis le Nazisme et le Communisme). Aujourd'hui tout a été fortement radouci dans les régimes politiques européens, mais la France reste l'exception politique complète au sein de l'Europe ... Seule la France à un régime présidentiel plus ou moins démocratique qui n'est en rien comparable avec le reste de l'Europe (je mets la GB en dehors, elle aussi est et reste une exception), démocraties parlementaires basées sur le multi-partisme et le consensus ... Comme toute la philosophie politique française est entièrement dogmatisée à gauche comme à droite par les principes mis en place par le Gaullisme (Executif très fort, centralisation, Colbertisme, Homme providentiel, bipartisme frontal) ... Elle ne peut qu'aller à contre-courant et même en affrontement frontal avec tout le reste de l'Europe ... Et l'on se retrouve a se lamenter, : "Quoi l'Europe ne veut pas être la France en plus grand ... ouin-ouin" ..... alors on casse le jouet et l'on se retire sur l'Avantin Hexagonal en revant au rétablissement du Diderot à la place de l'Euro ...

Donc deux possibilités, on reste sur ce principe "nous sommes quand même nettement mieux que les autres, notre système est le meilleur du monde mais personne n'en veut" et en effet on quitte tout (EU, euro, OTAN et même conseil de sécurité de l'ONU) et l'on fait comme la Suisse, et l'on finit sans doute comme une puissance "moyenne", régionale, n'ayant pas plus d'influence que la Corée du Sud, le Brésil, le Canada ou l'Australie ... et cela sera peut-être très bien ... Ou bien l'on veut jouer dans le monde et dans l'Europe et l'on arrête d'hurler qu'on est les seuls à avoir raison et à connaitre la lumière, et que les autres, tous, les 85 % d'autres (pour l'Europe) doivent vivre comme nous ...

Clairon

C'est marrant de citer le système politique de la France comme isolée en Europe (évidemment je ne parle pas des cas comme la Hongrie ou la Pologne qui n'ont pas de régime fort c'est bien connu) alors que si on élargie la comparaison à l'ensemble du monde les références mondiales ont justement un régime politique centré autour d'une seule personne : la Chine bien sûr, la Russie mais surtout les USA.

Mais dans ton propos tu crois que les Français en font en plus un modèle universel ce qui est loin d'être le cas. La base de la réflexion français c'est l'indépendance et le régime politique qui affirme le mieux cette indépendance c'est la cinquième république personnalisée par un président. Mais ce qu'il y a d'encore plus fort c'est que ni l'impérialisme américain ni l'impérialisme chinois ne nous plait. On préfèrerait pour beaucoup d'entre nous un régime européen dans lequel éventuellement le consensus serait la règle. Mais ce consensus n'est acceptable que si l'europe garde les instrument de son indépendance et notamment ses industriels.

Le truc par rapport aux nations très timorées par rapport à la défense européenne c'est qu'elle accepte de sacrifier leurs industriels sur l'autel du dieu US exemple récent la Belgique.

Modifié par herciv
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Il y a 2 heures, Picdelamirand-oil a dit :

Ben oui, ça nous oblige à nous équiper de drones ravitailleurs et satellites ....

Et faire exploser le budget défense?

Tu as les moyens de payer 10 AWACS, une centainne de drone predator, des stations relais satellitaires etc...?

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il y a 42 minutes, Picdelamirand-oil a dit :

C'est juste une question de volonté, regarde avant le corona virus, il n'y avait pas d'argent, on pouvait rien faire, il fallait respecter la limite de 3% pour le déficit etc... Et maintenant? L'argent coule à flot, le déficit on s'en tape, on dépense pour soutenir l'économie largement le prix de la liste de CVN des US plus leurs avions etc....Et puis nous on ne gaspille pas l'argent à faire des F-35! :biggrin:

Mais faut demander à l'Allemagne, puisque du point de vue français, ils suivent leurs points de vue.

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il y a une heure, Rufus Shinra a dit :

Attends un instant, ils fabriquent des avions, les US ? Depuis quand ?

Depuis que les républicains ont un jour vaguement parler d'un mur à la frontière du Mexique, la brique volante a le vent en poupe ! et la symbiose est maintenue grâce au maçon en chef Trump.

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Il y a 11 heures, christophe 38 a dit :

mais, sinon, sans l'aide americaine, drones, ravitailleurs, satellites, comment fait on en Afrique par exemple ?

si claquer la porte nous la ferme pour les choix où nous avons besoin d'eux... et que nous devrons nous en passer, sans avoir d'autre choix... est ce bien "responsable" ?

Le soutien à l'engagement FR en Afrique est loin d'être innocent pour les US. Il leur permet en effet de concentrer ses moyens ailleurs en n'y consacrant que des soutiens finalement limités à l'échelle des USA. Ce n'est donc pas que de la charité en souvenir de Yorktown ou une preuve de solidarité otanienne, mais surtout de l'intérêt bien compris...

Il y a 7 heures, Clairon a dit :

Toujours ces vieilles rengaines de la grandeur de la France et de la vassalisation de cette dernière ... Comme la France n'est plus et ne peux plus être une grande puissance, elle ne peut retrouver un semblant de statut qu'au sein d'une Union plus large ...

Dont la caractéristique principale est d'avoir évacué la notion de puissance et d'affrontement de sa pensée même...

Modifié par gustave
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Il y a 4 heures, Picdelamirand-oil a dit :

Finalement le budget US n'est que 4 fois celui de la France:

1 United States  6,028,001   

2 China                3,312,308   

3 Japan               1,678,000

4 Germany          1,598,000

5 France              1,334,000

C'est quoi ces chiffres ?   

748 milliards budget US , on est loin de la 40e de milliards FR.  

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Il y a 4 heures, Picdelamirand-oil a dit :

Finalement le budget US n'est que 4 fois celui de la France:

1 United States  6,028,001   

2 China                3,312,308   

3 Japan               1,678,000

4 Germany          1,598,000

5 France              1,334,000

Gné ?

C'est quoi ces chiffres ? Quelle est la quantité mesurée ? L'unité ? L'année ?

 

EDIT J'ai retrouvé ces chiffres, il s'agit des budgets des divers gouvernements mondiaux pour l'année 2017, en millions de dollars américains, tels qu'évalués par les gros malins de la CIA.

Et je dis gros malin à dessein : ils ont mis pour la France non le budget de l'Etat mais la somme de tous les budgets y compris de revenus différés et d'assurances publics (santé, retraite etc.) Bref le chiffre pour la France c'est n'importe quoi... et je ne mettrais pas ma main au feu pour les autres pays :-) !

De toutes façons, tout cela n'a que peu à voir avec les armées...

 

Il y a 1 heure, Rufus Shinra a dit :

Attends un instant, ils fabriquent des avions, les US ? Depuis quand ?

Ce n'est pas la bonne question.

La bonne question ce serait plutôt jusqu'à quand.

Et la bonne réponse : jusqu'à il n'y a pas si longtemps en fait. Jusqu'au F 737 Max et au Boeing 35. Ou le contraire, je m'y perds

Modifié par Alexis
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Il y a 2 heures, kotai a dit :

Et faire exploser le budget défense?

Tu as les moyens de payer 10 AWACS, une centainne de drone predator, des stations relais satellitaires etc...?

Le truc c'est que les USA non plus dans les faits n'ont pas les moyens de financer autant qu'ils le font aujourd'hui, et ça se voit notamment au regard de l'état de leurs infrastructures, de leur système de santé, etc, mais vu qu'ils vivent à crédit et que le CMI est chez eux l'alpha et l'oméga de toute leur stratégie de puissance... Et bien les financements (même fantômes) sont tout de même présents. Arrivé à un moment ça devrait coincer, mais malgré 1200 milliards de budget officieux, presque le double du budget officiel, la défense US croule sous le pognon à ne plus savoir qu'en faire. Au prix certes de 60% des taxes des américains qui passe là-dedans...

C'est une situation à la soviétique en fait. Comme à l'époque de la course à la lune, mais exclusivement avec des financements opaques, et maintenu dans le temps.

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Il y a 8 heures, Fusilier a dit :

C'est quoi ces chiffres ?   

748 milliards budget US , on est loin de la 40e de milliards FR.  

Ce sont les budgets totaux des états, le fait qu'on ne consacre que 40 à 60 milliards de ce budget total pour la défense est une question de volonté comme je le prétendais juste avant: Les Américains qui ont un budget total 5 fois plus grand que le notre consacrent à la défense 12 fois plus que nous, c'est ce que j'appelle une question de volonté 

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