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Chine - Taiwan : Rivalité Militaire


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vous pensez que les journalistes concentrés sur les sujets internationaux sont des aoutiens ? des signaux faibles de préparation chinoise ?

D'un point de vue économique le PCC commence à récolter les conséquences à ses manoeuvres.

Modifié par nikesfeld13
sens
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Il y a 3 heures, Desty-N a dit :

les côtes de Taiwan sont particulièrement escarpées (ce qui ne laisse que peu de possibilités pour un débarquement. Possibilités à priori parfaitement connues par Taipei)

La pointe du Hoc a été prise en 1944...   Aucune forteresse n'est imprenable (c'est aussi valable pour les femmes :tongue:).

Le 12/08/2022 à 10:59, g4lly a dit :

Ton manoeuvre tu lui montre une fois ... ça te prend 5 minutes, et la production reprend.

Ouais....  ca serait vraiment bien qu'une seule fois suffise.  Hélas...

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il y a 18 minutes, Henri K. a dit :

Quand les mesures de restriction pour le COVID-19 seront allégées à Hong Kong, mon prochain voyage sera probablement la côte est du Taïwan : Attérrir à Taipei, puis louer une voiture pour descendre sur la côte est jusqu'au sud, peut-être à Kaohsiung ou Tainan.

Voyage effectué en 2019 durant 11 jours, très intéressant !

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@pascal pour le relief de Taïwan, je citais l'article.

@Henri K. si tu fais un voyage à Taïwan, à quelles mesures de restrictions sanitaires t'attends-tu à ton retour? Confinement chez toi? Et combien de temps?

il y a 19 minutes, BP2 a dit :

La pointe du Hoc a été prise en 1944...   Aucune forteresse n'est imprenable

Certes, aucune forteresse n'est imprenable, mais à quel prix? Si l'APL doit mobiliser 4 millions de personnes pour mettre la main sur l'île, cela constituera pour elle un effort sans précédent dans les dernière décennies. Surtout avec le risque du COVID.

Révélation

Il ne manquerait plus qu'en cas d'invasion, des soldats du continent se retrouve en contact avec des taïwanaises asymptomatiques. Mais il s'agit là d'une pure spéculation de ma part.
Chacun sait qu'un militaire en campagne ne recherche jamais un peu de réconfort féminin. :unsure:

 

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@Henri K.

Il faut un permis de conduire international délivré en France par les Mairies de mémoire.

Nous étions arrivés donc à Taipeh puis descente de la côte ouest jusqu'à l'extrême sud (Kenting) puis remontée de la côte Pacifique (dans le sud plages magnifiques) jusqu'à Hualien puis traversée de la chaîne montagneuse (froid très humide un col à environ 3000 m) puis redescente vers la côte occidentale ...

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il y a 19 minutes, Desty-N a dit :

@Henri K. si tu fais un voyage à Taïwan, à quelles mesures de restrictions sanitaires t'attends-tu à ton retour? Confinement chez toi? Et combien de temps?

Pas uniquement de Taïwan (même s'ils ont adopté la politique "vive avec"), on revient de n'importe où c'est pareil.

Avant mi-Août on était sur du 14 jours de quarantaine à hôtel au tout début, puis avec les nouveaux variants qui se manifestent plus vite (pour rappel, la période d'incubation est passé de 21 à 14 puis à 2 jours pour BA.2.76 indien), c'est passé à 7 puis maintenant 3 à l'hôtel + 4 à la maison très récemment.

3 à l'hôtel + 4 à la maison c'est devenu beaucoup plus gérable financièrement. Je crois qu'il faut quant même faire un PCR obligatoire au 9ème jour et au 12ème jour après. La politique va continuer à évoluer en fonction de l'évolution du virus.

Sinon oui, les Hong Kongais (re)commencent petit à petit à partir en voyage comme avant, ce n'est pas encore ça mais les choses redémarrent doucement.

il y a 10 minutes, pascal a dit :

@Henri K.

Il faut un permis de conduire international délivré en France par les Mairies de mémoire.

Nous étions arrivés donc à Taipeh puis descente de la côte ouest jusqu'à l'extrême sud (Kenting) puis remontée de la côte Pacifique (dans le sud plages magnifiques) jusqu'à Hualien puis traversée de la chaîne montagneuse (froid très humide un col à environ 3000 m) puis redescente vers la côte occidentale ...

Je vois, tu as fait un "6" depuis Taipei, intéressant.

Faut que je vois pour le permis auprès du consulat...

Merci pour info.

Henri K.

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12 hours ago, Henri K. said:

Faut que je vois pour le permis auprès du consulat..

@Henri K., le permis ce n'est pas via le consulat.

Par contre si tu est resident HKG, et que tu a le permis HKG (échange / équivalence avec le permis FR), HK te delivrera sans pb le permis internationale.

 

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Article de l'Usine Nouvelle sur l'industrie de l'armement taiwanaise :

Révélation

Menacé d’invasion, Taïwan compte sur son industrie d’armement pour dissuader Pékin

Face aux manœuvres militaires chinoises, Taïwan s’appuie de plus en plus sur son industrie militaire, notamment pour produire ses propres missiles, drones et sous-marins. Une façon de réduire la dépendance aux armes américaines et d’infliger le plus de dégâts possibles à Pékin, nettement mieux doté.

L’île Kinmen, ses spiritueux, son parc national, et… ses fabriques de couteaux, dont le fer est issu d’anciennes bombes chinoises. L’île, située à deux kilomètres seulement des côtes chinoises mais qui dépend de Taïwan, a été régulièrement bombardée par le régime communiste de 1958 à 1979. C’est pour commémorer la fin des hostilités que la présidente taïwanaise, Tsai Ing-wen, s’est rendue mardi 23 août sur l’île. Dans un contexte de tensions accrues avec Pékin, qui a cerné l’île de ses navires et ses avions début août, ses paroles ont pris un tour prophétique : «Cette bataille pour protéger notre patrie a montré au monde qu’aucune menace, quelle qu’elle soit, ne pouvait ébranler la détermination du peuple taïwanais à défendre sa nation, ni dans le passé, ni à l’avenir.» Taïwan ne se rendra pas sans livrer bataille, promet sa présidente.

Cette stratégie de montrer les crocs face à la Chine porte un nom dans le vocable militaire taïwanais : la stratégie du «porc-épic», ou l’«Overall Defense Concept» selon le livre blanc sur la défense. «C’est la capacité de développer des armements asymétriques, qui n’ont pas tant pour but de dissuader la Chine d’envahir que de lui infliger des coûts militaires et politiques importants, et de laisser le temps aux Américains d’intervenir», résume Antoine Bondaz, responsable du programme Taïwan à la Fondation pour la recherche stratégique. Toutefois, Taipei ne se contente pas des équipements ou des promesses de sécurité de Washington : l’île a depuis longtemps développé son propre complexe militaro-industriel, sur lequel elle compte de plus en plus.

La maîtrise de ses eaux territoriales, enjeu essentiel pour Taïwan
L’industrie militaire taïwanaise s’est construite dès 1979, date d’inauguration de l’Institut national Chung-Shan des sciences et technologies, lié à l’armée. Taipei a ainsi pu lancer son propre programme balistique, notamment de missiles anti-navires, déterminants pour la défense de l’île. «S’il y a tentative d’invasion chinoise, la marine jouera un rôle fondamental», prédit Antoine Bondaz. Selon le scénario le plus cité par les experts, Pékin chercherait d’abord à neutraliser la défense antiaérienne et antinavire au moyen de frappes massives, puis bombarderait les centres névralgiques du pouvoir et les infrastructures, avant de débarquer sur l’île.

En 2000, le gouvernement de Chen Shui-bian - le premier issu de l’opposition - avait annoncé le déploiement de missiles taïwanais Hsiung-Feng 2, à longue portée. «L’idée était de dire : "Si vous pouvez frapper Taipei, nous pouvons frapper Shangaï, ou le barrage des Trois Gorges"», se souvient Mathieu Dûchatel, chercheur et directeur du programme Asie de l’Institut Montaigne. Devant le tollé déclenché par la proposition, le budget prévu pour le déploiement avait été annulé, même si le programme avait perduré.

Défendre une île commande également de disposer d’une flotte de sous-marins opérationnels. «Dans la perspective d’une invasion amphibie chinoise, cela permettrait de libérer la côte occidentale et de relâcher la pression sur la côte orientale de Taiwan, là où les eaux sont plus profondes», un environnement parfait pour les sous-marins chinois, explique Mathieu Dûchatel. Dans ce domaine, Taïwan ne peut pas bénéficier de l'expertise des Etats-Unis, qui ne produisent plus de sous-marins diesel mais seulement à propulsion nucléaire. L’Institut Chung-Shan a donc lancé son propre programme de sous-marins, dont la première unité devrait entrer en service en 2025, suivie par sept autres.

Un déséquilibre militaire flagrant en faveur de la Chine
En plus de ces équipements lourds, comme le projet Véga dédié à un chasseur de nouvelle génération, le pays conçoit aussi ses propres systèmes de reconnaissance et des armes plus légères. Le drone Teng Yun 2 a ainsi fait tout le tour de l’île, le 26 juin, jouant le rôle d’un «satellite dans l’atmosphère» selon un expert cité par le magazine Air&Cosmos ( https://air-cosmos.com/article/le-teng-yun-2-drone-indigene-de-l-armee-taiwanaise-45019 ) ; il est par ailleurs compatible avec des missiles américains ou taïwanais. La guerre en Ukraine et les prouesses des drones Bayraktar contre les troupes russes ont conforté Taipei dans le développement de son programme, rendu indispensable par la différence de moyens avec Pékin. «Les systèmes d’armes lourdes sont très visibles, mais ce ne sont pas les plus efficaces, puisqu’il est impossible d’atteindre la parité militaire face à la Chine», reconnaît Antoine Bondaz.

L’asymétrie des équipements militaires entre les deux pays saute aux yeux dès qu’on observe le décompte opéré par l’Institut international pour les études stratégiques, cité par Le Monde. La Chine dispose de deux fois plus d’avions de chasse ou de frégates, huit fois plus de chars d’assaut, et trente fois plus de véhicules d'infanterie d'assaut. Des chiffres qui se reflètent dans les sommes que chaque puissance consacre à son armée : 270 milliards pour la première en 2021, contre 12 milliards pour la seconde, selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm.
Un budget militaire chinois 22 fois supérieur à celui de Taïwan

 Washington, un allié-clef mais hésitant sur les armes lourdes
Face à la débauche de moyens déployés par Pékin, Washington reste l’allié indéfectible de Taipei. La présidente Tsaï Ing-wen a dédié un budget spécial de huit milliards de dollars à l’acquisition de technologies américaines et étrangères, déjà bien entamé : depuis le début du mandat du président Biden, l’île a acquis des canons automoteurs pour 750 millions de dollars ou mis à jour son système de défense aérienne Patriot pour 100 millions.

Un coût très critiqué sur la scène politique taïwanaise, qui a conduit le gouvernement à repousser à 2026 une livraison de 40 obusiers Paladin, et à annuler une commande d’hélicoptères MH-60R, selon Air&Cosmos. D’après le média en ligne Politico, Washington a même refusé de vendre à Taipei des hélicoptères spécialisés dans la chasse aux sous-marins, afin d’encourager le développement d’armes légères. La Maison-Blanche doit en outre résister aux pressions chinoises et arbitrer entre Taïwan et l’Ukraine, très demandeuse d’armes américaines en plein conflit avec la Russie.

Malgré les promesses répétées du président Joe Biden d’intervenir en cas d’attaque, et les engagements américains envers l’île écrits noir sur blanc dans le «Taïwan Relations Act», Taipei continue de se méfier de cet allié, dont elle regretterait presque le précédent président. «Les Taïwanais avaient peur de l’isolationnisme de Trump, mais son administration a débloqué la question des ventes d’armes, en les étudiant au fil de l’eau et pas de manière annuelle», décrit Mathieu Dûchatel. Le départ chaotique des troupes américaines d’Afghanistan, décidé au début du mandat Biden, n’a pas été pour rassurer Taipei.

Pour Taïwan, un accès aux équipements étrangers contraint
Le soutien à son industrie militaire demeure donc un impératif pour Taïwan, d’autant que ses autres alliés ne sont guère plus allants. La marine taïwanaise a certes communiqué début avril sur l’attribution au français DCI-DESCO du marché de mise à jour de ses missiles leurres DAGAIE MK-2, dont sont équipés ses six frégates Lafayette. Or, «la France s’est engagée en 1994 à ne pas vendre de nouveaux systèmes d’armes mais à simplement honorer les contrats», pointe Antoine Bondaz.

La modernisation des frégates Lafayette ou des Mirage 2000 dont s’est équipée la flotte taïwanaise il y a plus de vingt ans pourrait ainsi prendre du retard. «Chaque fois qu’on bouge d’un millimètre, le Quai d’Orsay argumente pour en faire le moins possible, en mettant en avant le déséquilibre des intérêts et le coût trop élevé d’un désaccord avec les Chinois», dénonce au Monde le sénateur Alain Richard, président du groupe d’échanges et d’études Sénat-Taïwan et ancien ministre de la Défense.

Au-delà de l’industrie taïwanaise ou des armes à acquérir, la culture militaire même de Taïwan est à revoir selon les experts. «Si la société ne tient pas, l’armée ne tiendra pas, pronostique Antoine Bondaz. C’est là que les Ukrainiens ou les Finlandais ont développé un modèle qui peut livrer de précieux enseignements pour Taïwan.» Si Taipei réfléchit à prolonger le service militaire obligatoire de quatre mois à un an pour tous les jeunes hommes, la société toute entière devra évoluer dans la perspective de la guerre. «Un officiel de la défense taïwanaise m'a dit : "Si on est capables de démontrer qu'on a la détermination pour une guérilla urbaine dans la grande conurbation de l’ouest [de Taïwan], là ce sera dissuasif"», se rappelle Mathieu Dûchatel. Reste à savoir si les Taïwanais y seront prêts.

https://www.usinenouvelle.com/article/menacee-d-invasion-taiwan-compte-sur-son-industrie-d-armement-pour-dissuader-pekin.N2036007

Quelques remarques en vrac:

  • si on accepte que dans le scénario le plus plausible, "Pékin chercherait d’abord à neutraliser la défense antiaérienne et antinavire au moyen de frappes massives, puis bombarderait les centres névralgiques du pouvoir et les infrastructures, avant de débarquer", la maitrise des missiles balistiques par Taïwan prend tout son sens (pas avant 2026)
  • Washington vient de mettre à niveau la défense sol-air de l'île. Ils disposent de nouveaux missiles Patriot tous neufs.
  • Taipei va sans doute réformer son service militaire. A la suite de l'attaque de la Russie, ils parlent du modèle ukrainien ou du modèle finlandais - qui a une grosse cote de popularité sur ce forum- mais je pense qu'ils devraient se pencher sur le cas de la Corée du sud, plus proche. En tout cas, s'ils réussissent à bien former leurs 1,6 millions de réservistes, ça compliquera les choses pour la Chine. Si on garde le ratio de 3 attaquants pour un défenseur, ça implique pour Pékin d'envoyer près de 5 millions de soldats.:blink:
    Ça ne me surprendrait pas qu'Helsinki ou Séoul entame une discrète coopération militaire sur le sujet des appelés.:ph34r:
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Il y a 3 heures, Desty-N a dit :

Article de l'Usine Nouvelle sur l'industrie de l'armement taiwanaise :

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Menacé d’invasion, Taïwan compte sur son industrie d’armement pour dissuader Pékin

Face aux manœuvres militaires chinoises, Taïwan s’appuie de plus en plus sur son industrie militaire, notamment pour produire ses propres missiles, drones et sous-marins. Une façon de réduire la dépendance aux armes américaines et d’infliger le plus de dégâts possibles à Pékin, nettement mieux doté.

L’île Kinmen, ses spiritueux, son parc national, et… ses fabriques de couteaux, dont le fer est issu d’anciennes bombes chinoises. L’île, située à deux kilomètres seulement des côtes chinoises mais qui dépend de Taïwan, a été régulièrement bombardée par le régime communiste de 1958 à 1979. C’est pour commémorer la fin des hostilités que la présidente taïwanaise, Tsai Ing-wen, s’est rendue mardi 23 août sur l’île. Dans un contexte de tensions accrues avec Pékin, qui a cerné l’île de ses navires et ses avions début août, ses paroles ont pris un tour prophétique : «Cette bataille pour protéger notre patrie a montré au monde qu’aucune menace, quelle qu’elle soit, ne pouvait ébranler la détermination du peuple taïwanais à défendre sa nation, ni dans le passé, ni à l’avenir.» Taïwan ne se rendra pas sans livrer bataille, promet sa présidente.

Cette stratégie de montrer les crocs face à la Chine porte un nom dans le vocable militaire taïwanais : la stratégie du «porc-épic», ou l’«Overall Defense Concept» selon le livre blanc sur la défense. «C’est la capacité de développer des armements asymétriques, qui n’ont pas tant pour but de dissuader la Chine d’envahir que de lui infliger des coûts militaires et politiques importants, et de laisser le temps aux Américains d’intervenir», résume Antoine Bondaz, responsable du programme Taïwan à la Fondation pour la recherche stratégique. Toutefois, Taipei ne se contente pas des équipements ou des promesses de sécurité de Washington : l’île a depuis longtemps développé son propre complexe militaro-industriel, sur lequel elle compte de plus en plus.

La maîtrise de ses eaux territoriales, enjeu essentiel pour Taïwan
L’industrie militaire taïwanaise s’est construite dès 1979, date d’inauguration de l’Institut national Chung-Shan des sciences et technologies, lié à l’armée. Taipei a ainsi pu lancer son propre programme balistique, notamment de missiles anti-navires, déterminants pour la défense de l’île. «S’il y a tentative d’invasion chinoise, la marine jouera un rôle fondamental», prédit Antoine Bondaz. Selon le scénario le plus cité par les experts, Pékin chercherait d’abord à neutraliser la défense antiaérienne et antinavire au moyen de frappes massives, puis bombarderait les centres névralgiques du pouvoir et les infrastructures, avant de débarquer sur l’île.

En 2000, le gouvernement de Chen Shui-bian - le premier issu de l’opposition - avait annoncé le déploiement de missiles taïwanais Hsiung-Feng 2, à longue portée. «L’idée était de dire : "Si vous pouvez frapper Taipei, nous pouvons frapper Shangaï, ou le barrage des Trois Gorges"», se souvient Mathieu Dûchatel, chercheur et directeur du programme Asie de l’Institut Montaigne. Devant le tollé déclenché par la proposition, le budget prévu pour le déploiement avait été annulé, même si le programme avait perduré.

Défendre une île commande également de disposer d’une flotte de sous-marins opérationnels. «Dans la perspective d’une invasion amphibie chinoise, cela permettrait de libérer la côte occidentale et de relâcher la pression sur la côte orientale de Taiwan, là où les eaux sont plus profondes», un environnement parfait pour les sous-marins chinois, explique Mathieu Dûchatel. Dans ce domaine, Taïwan ne peut pas bénéficier de l'expertise des Etats-Unis, qui ne produisent plus de sous-marins diesel mais seulement à propulsion nucléaire. L’Institut Chung-Shan a donc lancé son propre programme de sous-marins, dont la première unité devrait entrer en service en 2025, suivie par sept autres.

Un déséquilibre militaire flagrant en faveur de la Chine
En plus de ces équipements lourds, comme le projet Véga dédié à un chasseur de nouvelle génération, le pays conçoit aussi ses propres systèmes de reconnaissance et des armes plus légères. Le drone Teng Yun 2 a ainsi fait tout le tour de l’île, le 26 juin, jouant le rôle d’un «satellite dans l’atmosphère» selon un expert cité par le magazine Air&Cosmos ( https://air-cosmos.com/article/le-teng-yun-2-drone-indigene-de-l-armee-taiwanaise-45019 ) ; il est par ailleurs compatible avec des missiles américains ou taïwanais. La guerre en Ukraine et les prouesses des drones Bayraktar contre les troupes russes ont conforté Taipei dans le développement de son programme, rendu indispensable par la différence de moyens avec Pékin. «Les systèmes d’armes lourdes sont très visibles, mais ce ne sont pas les plus efficaces, puisqu’il est impossible d’atteindre la parité militaire face à la Chine», reconnaît Antoine Bondaz.

L’asymétrie des équipements militaires entre les deux pays saute aux yeux dès qu’on observe le décompte opéré par l’Institut international pour les études stratégiques, cité par Le Monde. La Chine dispose de deux fois plus d’avions de chasse ou de frégates, huit fois plus de chars d’assaut, et trente fois plus de véhicules d'infanterie d'assaut. Des chiffres qui se reflètent dans les sommes que chaque puissance consacre à son armée : 270 milliards pour la première en 2021, contre 12 milliards pour la seconde, selon l'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm.
Un budget militaire chinois 22 fois supérieur à celui de Taïwan

 Washington, un allié-clef mais hésitant sur les armes lourdes
Face à la débauche de moyens déployés par Pékin, Washington reste l’allié indéfectible de Taipei. La présidente Tsaï Ing-wen a dédié un budget spécial de huit milliards de dollars à l’acquisition de technologies américaines et étrangères, déjà bien entamé : depuis le début du mandat du président Biden, l’île a acquis des canons automoteurs pour 750 millions de dollars ou mis à jour son système de défense aérienne Patriot pour 100 millions.

Un coût très critiqué sur la scène politique taïwanaise, qui a conduit le gouvernement à repousser à 2026 une livraison de 40 obusiers Paladin, et à annuler une commande d’hélicoptères MH-60R, selon Air&Cosmos. D’après le média en ligne Politico, Washington a même refusé de vendre à Taipei des hélicoptères spécialisés dans la chasse aux sous-marins, afin d’encourager le développement d’armes légères. La Maison-Blanche doit en outre résister aux pressions chinoises et arbitrer entre Taïwan et l’Ukraine, très demandeuse d’armes américaines en plein conflit avec la Russie.

Malgré les promesses répétées du président Joe Biden d’intervenir en cas d’attaque, et les engagements américains envers l’île écrits noir sur blanc dans le «Taïwan Relations Act», Taipei continue de se méfier de cet allié, dont elle regretterait presque le précédent président. «Les Taïwanais avaient peur de l’isolationnisme de Trump, mais son administration a débloqué la question des ventes d’armes, en les étudiant au fil de l’eau et pas de manière annuelle», décrit Mathieu Dûchatel. Le départ chaotique des troupes américaines d’Afghanistan, décidé au début du mandat Biden, n’a pas été pour rassurer Taipei.

Pour Taïwan, un accès aux équipements étrangers contraint
Le soutien à son industrie militaire demeure donc un impératif pour Taïwan, d’autant que ses autres alliés ne sont guère plus allants. La marine taïwanaise a certes communiqué début avril sur l’attribution au français DCI-DESCO du marché de mise à jour de ses missiles leurres DAGAIE MK-2, dont sont équipés ses six frégates Lafayette. Or, «la France s’est engagée en 1994 à ne pas vendre de nouveaux systèmes d’armes mais à simplement honorer les contrats», pointe Antoine Bondaz.

La modernisation des frégates Lafayette ou des Mirage 2000 dont s’est équipée la flotte taïwanaise il y a plus de vingt ans pourrait ainsi prendre du retard. «Chaque fois qu’on bouge d’un millimètre, le Quai d’Orsay argumente pour en faire le moins possible, en mettant en avant le déséquilibre des intérêts et le coût trop élevé d’un désaccord avec les Chinois», dénonce au Monde le sénateur Alain Richard, président du groupe d’échanges et d’études Sénat-Taïwan et ancien ministre de la Défense.

Au-delà de l’industrie taïwanaise ou des armes à acquérir, la culture militaire même de Taïwan est à revoir selon les experts. «Si la société ne tient pas, l’armée ne tiendra pas, pronostique Antoine Bondaz. C’est là que les Ukrainiens ou les Finlandais ont développé un modèle qui peut livrer de précieux enseignements pour Taïwan.» Si Taipei réfléchit à prolonger le service militaire obligatoire de quatre mois à un an pour tous les jeunes hommes, la société toute entière devra évoluer dans la perspective de la guerre. «Un officiel de la défense taïwanaise m'a dit : "Si on est capables de démontrer qu'on a la détermination pour une guérilla urbaine dans la grande conurbation de l’ouest [de Taïwan], là ce sera dissuasif"», se rappelle Mathieu Dûchatel. Reste à savoir si les Taïwanais y seront prêts.

https://www.usinenouvelle.com/article/menacee-d-invasion-taiwan-compte-sur-son-industrie-d-armement-pour-dissuader-pekin.N2036007

Quelques remarques en vrac:

  • si on accepte que dans le scénario le plus plausible, "Pékin chercherait d’abord à neutraliser la défense antiaérienne et antinavire au moyen de frappes massives, puis bombarderait les centres névralgiques du pouvoir et les infrastructures, avant de débarquer", la maitrise des missiles balistiques par Taïwan prend tout son sens (pas avant 2026)
  • Washington vient de mettre à niveau la défense sol-air de l'île. Ils disposent de nouveaux missiles Patriot tous neufs.
  • Taipei va sans doute réformer son service militaire. A la suite de l'attaque de la Russie, ils parlent du modèle ukrainien ou du modèle finlandais - qui a une grosse cote de popularité sur ce forum- mais je pense qu'ils devraient se pencher sur le cas de la Corée du sud, plus proche. En tout cas, s'ils réussissent à bien former leurs 1,6 millions de réservistes, ça compliquera les choses pour la Chine. Si on garde le ratio de 3 attaquants pour un défenseur, ça implique pour Pékin d'envoyer près de 5 millions de soldats.:blink:
    Ça ne me surprendrait pas qu'Helsinki ou Séoul entame une discrète coopération militaire sur le sujet des appelés.:ph34r:

Et 5 millions de soldats ça peut paraître une goutte d'eau si on pense aux 1.5 milliards de chinois.... puis on ce penche sur la pyramide des âges et on ce rend compte que la Chine ce retrouverait vite à envoyer de la même façon des quinquagénaires au combat façon russie si elle ne mobilise pas l'ensemble de sa population jeune.

C'est tout le but de dissuader la Chine d'attaquer. Pour le ratio classique fu 1 pour 3 je me demande ce que ça vaut sur une telle opération. Overlord la seul opération comparable que je vois dans l'histoire récente à demandé 7 millions de soldats contre 380 000 directement allemands et le million en France occupé a ce moment la et l'opération a failli tourner au désastre plusieurs fois.

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Pekin n'a pas forcément besoin d'envoyer du monde tout de suite. Un blocus de l'Ile pour l'affamer sera d'abord tenté à mon avis. On y est de plus en plus. Depuis la visité de PELOSI l'Ile est quotidiennement approchée par les air et par la mer. 

 

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Il y a 1 heure, herciv a dit :

Pekin n'a pas forcément besoin d'envoyer du monde tout de suite. Un blocus de l'Ile pour l'affamer sera d'abord tenté à mon avis. On y est de plus en plus. Depuis la visité de PELOSI l'Ile est quotidiennement approchée par les air et par la mer. 

 

Ca aboutirait à un blocus de Berlin bis, en plus gros : les américains qui devront assurer l'alimentation de l'ile, plus par avion seulement, mais avion + bateau.  Et là les chinois prendront ils le risque de les attaquer?  Pas si sur.

Quelques SNA qui croisent autour de Taiwan, surtout côté ouest ou la profondeur est plus grande suffiraient a se défaire d'une flottille de blocus chinoise. Car à n'en point douter la sous marinade US est d'un autre calibre que celle des chinois.

Un ou deux groupes aéro navals en arrière plan pour faire un peu de ménage aérien.  

Les USA en ont la capacité et disposent de bases arrières pour cela : Guam, Hawai, Japon, Corée du Sud.

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il y a 3 minutes, BP2 a dit :

Quelques SNA qui croisent autour de Taiwan, surtout côté ouest ou la profondeur est plus grande suffiraient a se défaire d'une flottille de blocus chinoise.

Quelques SNA qui croisent autour de Taiwan, surtout côté ouest ou la profondeur est plus grande suffiraient a se défaire d'une flottille commercial US.

Le blocus sera total ou ne sera pas. Les US devront le forcer. Donc le combat sera d'abord dans les airs à l'opposé de l'Ukraine. Et la Chine joue quasiment à domicile.

Modifié par herciv
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il y a 1 minute, herciv a dit :

Quelques SNA qui croisent autour de Taiwan, surtout côté ouest ou la profondeur est plus grande suffiraient a se défaire d'une flottille commercial US.

la spécialité des SNA ricains c'est la chasse aux autres soum.  Je n'ai aucun doute sur la supériorité américaine sur le sujet.

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Il y a 5 heures, herciv a dit :

Donc le combat sera d'abord dans les airs à l'opposé de l'Ukraine. Et la Chine joue quasiment à domicile.

D'un autre côté la plus grande armée de l'air au monde après l'US air force c'est la Navy...

Alors même si c'est du super hornet un peu pourri ou du F-35 qui marche pas ça reste un énorme morceau que personne n'a envie d'avoir en face de soit.

Donc même si les Chinois joue à domicile, j'ai bien envie de dire que les US aussi avec leur douzaine de CVN rempli ras la gueule de tout ce qu'il faut pour se foutre joyeusement sur la tronche.

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Il y a 2 heures, herciv a dit :

Non les Chinois ne laisseront rien passer.

On peut dire la même chose dans l'autre sens des américains, peut être aidés de leurs alliés Japonais et SK.

De toute manière je pense que les ricains et les chinois rêvent chacun de cette confrontation aéro navale, qui restera locale, violente et brève, pour assoir la future domination en asie et peut être plus.  On y va tout droit.  Donc je ne pense absolument pas que les ricains hésiteront à s'engager.

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il y a une heure, BP2 a dit :

Donc je ne pense absolument pas que les ricains hésiteront à s'engager.

Ca c'est clair.

 

Il y a 2 heures, Nec temere a dit :

D'un autre côté la plus grande armée de l'air au monde après l'US air force c'est la Navy...

Alors même si c'est du super hornet un peu pourri ou du F-35 qui marche pas ça reste un énorme morceau que personne n'a envie d'avoir en face de soit.

Donc même si les Chinois joue à domicile, j'ai bien envie de dire que les US aussi avec leur trouzaine de CVN rempli ras la gueule de tout ce qu'il faut pour se foutre joyeusement sur la tronche.

Non car les US vont devoir organiser à la fois une permanence et garder une présence dans d'autres endroits du globe. Je ne vois pas comment les US mettraient plus de deux CVN là-bas simultanément.

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