Aller au contenu
AIR-DEFENSE.NET

Mines navales


Hirondelle
 Share

Messages recommandés

J’ouvre ce sujet, différent de ceux qui traitent de la lutte antimines puisqu’on s’y intéressera aux armes et à leur capacités offensives (ou défensives d’ailleurs) ainsi qu’aux doctrines d’emploi.

Le sujet n’est pas très commun sur le net. Je verse comme première pièce au dossier cet intéressant rapport de l’IRSEM, en copiant quelques extraits pour «faire connaissance » avec le sujet:

https://www.irsem.fr/data/files/irsem/documents/document/file/2631/CARGO2012-12_guerre-des-mines.pdf

Citation

Lors du déploiement Harmattan au large des côtes libyennes, les forces alliées ont été confrontées à une arme à la fois redoutable et peu connue: la mine navale. Bien que la tentative de mouillage de quelques mines par les forces pro-Kadhafi n’ait pas abouti, elle a néanmoins obligé les alliés à trouver des parades contre cette menace limitée, mais réelle.
La mine navale est une arme vieille de plusieurs siècles : la construction de la première mine à orin remonte à 1776 par un Américain (David Bushnell ou Joseph Plowman selon les sources)

[...]

Plus récemment, des navires américains - l’USS Samuel B. Roberts en 1987, l’USS Princeton et l’USS Tripoli en 1991 - ont été touchés par des mines. Le premier heurte une mine de contact iranienne d’environ 1 500 dollars causant des dommages s’élevant à près de 96 millions de dollars. Lors de la Première Guerre du Golfe, l’Irak mouille 1 300 mines dans le golfe Arabo-Persique, dont certaines mines modernes, difficiles à détecter pour les marines alliées à l’époque (mines furtives MANTA). La mine prouve encore sa pertinence dans des conflits asymétriques récents, où une marine possédant d’importantes capacités de surface reste vulnérable face à cette arme. Ces conflits marquent l’évolution du concept d’emploi de la mine : il a prouvé son efficacité pendant la Première Guerre mondiale, il a été exploité à grande échelle pendant la Seconde Guerre mondiale, puis a connu des innovations majeures avec l’apparition de mines difficilement détectables sur les théâtres d’opérations, conduisant à la modernisation des moyens de lutte, comme en France par exemple.
Malgré l’actualité de la menace, la guerre des mines demeure un domaine de lutte possédant un intérêt limité pour les états-majors de grandes et moyennes flottes. 

Citation

Les différents types de mines
 Classification classique selon leur positionnement dans l’eau :

- Mines à orin:
La mine à orin se constitue d’un bloc lesté, le crapaud, qui largue la mine à flottabilité positive au moment de la mise à l’eau. Elle est alors maintenue par un câble et immergée à une profondeur prédéterminée. Le dispositif de mise à feu se déclenche en entrant en contact avec la coque du bateau.
- Mines dérivantes:
Mine flottante, elle dérive au gré des courants. Son système de mise à feu est le même que la mine à orin, par contact.
- Mines de fond:
Posée sur le fond, cette mine a pour cible les bâtiments de surface ou les sous-marins selon les modèles. Leur immersion se situe entre 10 et 100 mètres. Certains modèles sont à influence acoustique : le système de mise à feu s’enclenche lorsque la mine perçoit les bruits acoustiques émis par les bateaux. D’autres, telles que la mine ROCKAN produite en Suède, sont à influence magnétique : elle réagit au champ magnétique des navires.


 Classification complémentaire, les nouveaux types de mines :

- Mine-bombes :
Le principe consiste à changer la « tête » de la bombe et de la remplacer par une
« logique », un dispositif permettant de détecter le passage d’un bateau (à influence acoustique, magnétique comme sur une mine classique).

- Mines furtives:
Les mines furtives ne constituent pas une catégorie de construction à part entière, mais correspondent davantage à une modernisation des mines susmentionnées. Certains modèles, tels que la mine MANTA MP 80 fabriquée en Italie, combinent plusieurs systèmes de mise à feu. Ce modèle est à la fois à influence acoustique, magnétique et dépressionnaire. La mine est en effet sensible au bruit acoustique et au champ magnétique émis par les navires, ainsi qu’à la variation de la pression de l’eau due à leur passage.
  

Citation

Les différents types de mouillage
L’emploi des mines navales n’est pas interdit par le droit international humanitaire. Il est néanmoins exigé que les champs de mines soient déclarés et qu'ils soient supprimés une fois le conflit terminé. Selon la Convention de La Haye (VIII) relative à la pose de mines sous- marines automatiques de contact signée le 18 octobre 1907, il existe différents types de mouillages soumis à réglementation :


- Mouillage de protection : le mouillage de protection s’effectue dans les eaux territoriales. Ce type de stratégie peut servir à protéger un port militaire ou civil, à empêcher le débarquement de forces ennemies et nécessite peu de moyens de mouillage. C’est une arme de déni d’accès efficace. Le mouillage de protection force l’ennemi à emprunter des routes maritimes qui le rendent vulnérable, ou bien à empêcher son débarquement.


- Mouillage défensif : le mouillage défensif concerne les eaux internationales. Mouiller des mines au-delà des eaux territoriales pour se protéger nécessite des moyens de projection adéquats et opérationnels.


- Mouillage offensif : le mouillage offensif se fait dans les eaux ennemies. Il requiert des moyens de mouillage discrets (sous-marins par exemple). Il interdit tout mouvement de navires militaires et/ou civils ennemis, bloque les ports et les routes maritimes et provoque un important effet psychologique sur l’ennemi. Le minage offensif est l’une des armes les plus efficaces pour bloquer les forces navales de l’ennemi.
Tandis que les mines terrestres ont fait l’objet d’une Convention internationale d’Ottawa signée en 1999, la réglementation en mer n’a pas évolué depuis plus d’un siècle. La communauté internationale (ONU, ONG, médias, etc.) ne s’est pas saisie du sujet. Une adaptation et une réflexion seraient pourtant nécessaires, suite notamment aux évolutions des mines et du contexte international.
    

Je vous encourage à parcourir le lien auquel mes extraits ne rendent pas suffisamment hommage.

Je poursuivrai en essayant de parler ici de ce qu’on sait des capacités françaises.

A vous lire !)

 

  • Merci (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

J’ai dégoté une mine d’information sur la France !

Révélation

Whouarrrrf :blush:

http://www.navweaps.com/Weapons/WAMFR_Mines.php

S’agissant des équipements recensés les plus modernes:

Citation

FG 29

A multi-influence type designed for submarine laying. Fuzing is magnetic, acoustic or pressure. Main contractor is DCN with Thomson Sintra supplying the sensors. Dimensions are 52 cm x 300 cm (20.5 x 118 in), total weight 1,000 kg (2,200 lbs.) with a charge of 600 kg (1,323 lbs.) tritonal explosive. Development began in the early 1970s with service deliveries starting in 1988.

Citation

TSM 3510 (MCC 23)

Magnetic/acoustic mine designed for submarine laying. Designed to be triggered by any ship displacing over 1,000 tons and can be set to wait up to 30 days before arming. Includes a programmable ship counter. Dimensions 53.3 cm x 252.5 cm (21 x 99.4 in), total weight 850 kg (1,873 lbs.) with a 530 kg (1,168 lbs.) warhead. Developed by Thomson Sintra.

 

Citation

TSM 3530 (MCT 15)

Aircraft mine with parachute retarding with acoustic/magnetic fuzing. Developed by Thomson Sintra. Dimensions are 110 cm tall x 120 cm diameter (43.3 x 47.2 in) with a total weight of 1,500 kg (3,306 lbs.) and a charge of 1,000 kg (2,204 lbs.). Programmable delays similar to TSM 3510.

Il y a du «NG » dans les tuyaux. @Scarabé nous disait ça :

Citation

Quand aux mines j'ai ça. La version NG étant bien sur classifiée vous n'en saurais pas plus     

Version Mine NG Mouillage offensif  qui requiert des moyens de mouillage discrets SNAou drone sous Marin pour bloquer des forces navales dans un port.  (Mine furtive numérisé) Pourront être  mises à l'eau depuis les tubes lances torpilles ou les Dry Deck shelter (DDS) des SNA Baracuda  

Version Mine NG Mouillage de protection  le mouillage de protection s’effectue dans les eaux territoriales. Ce type de stratégie peut servir à protéger un port militaire ou civil, à empêcher le débarquement de forces ennemies et nécessite peu de moyens de mouillage. Elles pourront êtres mises à l'eau par les BSAM et les BSAOM et les Bateaux Mère GM  

A noter également que les rails de mouillage de mines avec pousseur hydraulique qui servait sur les BSR ont été récupérés puis adaptées aux BSAM avant d’être valoriser pour être installer à tout moment sur nos navires (la capacités de mouillage de mines sous marines dans la MN n'est pas perdu  je vous rassure )  

Et un p’tit bout de DSI pour brosser un état du «camp du bien »: https://www.pressreader.com/france/dsi-hors-serie/20171001/282905205829914

Qui, quoi, pourquoi, quand, mouillerait-on ces bidules ..?

  • Merci (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a aussi la mine porte-torpilles avec le Shkval russe, ou une dite CAPTOR US

Il a aussi la mine automouvante qu'un sous-marin peut lancer à grande distance du chenal à obstruer et qui se déplace seule jusqu'à ce chenal ...

Ce passage 

"La marine russe compte par ailleurs de nombreux bâtiments dédiés à la lutte anti-mines, chasseurs ou dragueurs. Ses bâtiments mettent en œuvre des techniques de chasse et de drague (acoustique, magnétique) parmi les plus modernes." me paraît curieux parce quà plusieurs reprises des experts russes se sont inquiété de la menace mines sur leur SNLE. Voilà l'article

https://svpressa.ru/war21/article/231681/ 

A+

Modifié par mudrets
  • Merci (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

il y a 7 minutes, mudrets a dit :

CAPTOR US

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Mark_60_CAPTOR

Citation

Elle peut être posée par bateau, avion, hélicoptère ou sous-marin [2] et elle est placée sur le fond marin. Quand son sonar détecte un sous-marin hostile, le support CAPTOR libère une torpille Mark 46 Mod 4[1]. Son sonar est assez précis pour détecter les différences de signature acoustique entre un bateau et un sous-marin. Quand un sous-marin ennemi se trouve en approche, le sonar passif le détecte et envoie la torpille, qui traque au son le sous-marin ennemi et explose à son contact.

 

il y a 13 minutes, mudrets a dit :

la mine porte-torpilles avec le Shkval

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/VA-111_Chkval

https://www.agasm.fr/torpilles-ou-en-est-la-marine-russe/

Khichnik ? Je comprends mal le qualificatif de «de croisière » accolé à la Shkval et à sa descendance, et donc sa parenté avec une mine rodeuse/sprinteuse.

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Il y a 3 heures, Hirondelle a dit :

 

https://www.agasm.fr/torpilles-ou-en-est-la-marine-russe/

Khichnik ? Je comprends mal le qualificatif de «de croisière » accolé à la Shkval et à sa descendance, et donc sa parenté avec une mine rodeuse/sprinteuse.

Le deuxième article que tu cites n'est ni plus ni moins que l'article d'Igor Delanoé

http://www.rusnavyintelligence.com/2020/04/torpilles-ou-en-est-la-marine-russe.html 

Je me disais que l'article me rappelait quelque chose. En effet, je suis souvent en contact avec Igor !

A+

Modifié par mudrets
  • Merci (+1) 1
Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

  • 4 months later...
Le 26/02/2021 à 12:20, mudrets a dit :

ou une dite CAPTOR US

A ce sujet, les US mettent aussi à jour leur propre armement de "déni d'accès"  ... en l’occurrence la modernisation de leurs mines.

(article de 2018)

https://ndia.dtic.mil/2018/expwar/2018expwar.html

https://www.thedrive.com/the-war-zone/25235/the-u-s-is-getting-back-into-naval-mine-warfare-with-new-sub-launched-and-air-dropped-types

Je connaissais déjà les Quickstrike-ER (mine aérolarguable planante et guidée GPS, déployable à 40km par avion à haute altitude : un petit changement avec d'énormes avantages (pour poser des mines précisément à distance de sécurité).

Hammerhead : une mise à jour du CAPTOR  : avec de nombreux composants communs, mais aussi des senseurs modernisés sur une architecture ouverte.

Clandestine Delivered Mine (CDM), une mine clandestine pour les drones, mini soums type SDV, et sous marins.

(sujet connexe à d'autres)

 

Lien vers le commentaire
Partager sur d’autres sites

Rejoindre la conversation

Vous pouvez publier maintenant et vous inscrire plus tard. Si vous avez un compte, connectez-vous maintenant pour publier avec votre compte.

Invité
Répondre à ce sujet…

×   Collé en tant que texte enrichi.   Restaurer la mise en forme

  Seulement 75 émoticônes maximum sont autorisées.

×   Votre lien a été automatiquement intégré.   Afficher plutôt comme un lien

×   Votre contenu précédent a été rétabli.   Vider l’éditeur

×   Vous ne pouvez pas directement coller des images. Envoyez-les depuis votre ordinateur ou insérez-les depuis une URL.

 Share

  • Statistiques des membres

    5 968
    Total des membres
    1 749
    Maximum en ligne
    Stevendes
    Membre le plus récent
    Stevendes
    Inscription
  • Statistiques des forums

    21,5k
    Total des sujets
    1,7m
    Total des messages
  • Statistiques des blogs

    4
    Total des blogs
    3
    Total des billets
×
×
  • Créer...