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Construction navale - aspects techniques


pascal
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Il n'y a rien de mal à ne pas connaître ces mots. Après plusieurs années de navigation je ne comprenais pas tout cela. J'ai surtout découvert ces choses ultérieurement, à l'ENSTA (Paris, bien sûr !).

 

Un livre qui explique très bien les  bases mais qui peut aussi servir après : https://www.dunod.com/sciences-techniques/architecture-navale-connaissance-et-pratique-0 et que j'ai lu juste avant d'entrer à ladite ENSTA (spoiler : j'étais quand même aux fraises au début).

Quelques pages en sont disponibles ici :https://www.dunod.com/sites/default/files/atoms/files/Feuilletage_525.pdf

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Le 07/04/2021 à 08:34, Bon Plan a dit :

Ca tombe bien.

J'ai vu récemment passer des posts ou étaient évoqués le nombre de Froude, le maitre bau....  et je ne m'y entends guère.

Froude c'est une équivalence sans dimensions, comme Reynolds si tu es plus habitué via l'aero.

ça permet de comparer des phénomènes physiques quasi identiques à des échelles un peu différente.

Genre une maquette au bassin, ou 2 navires de tailles un peu différentes pour les ramener dans un référentiel commun. => Pour cela qu'on parle d'équivalence de Froude.

Nbre Froude  = vitesse / Racine ( Gravité * Longueur Caractéristique~ Longueur à la flotaison) à la grosse

F = v / Racine (10*L)

Ce qui est intéressant c'est de voir que la longueur est à la racine carré par rapport à la vitesse.

 

 

Ah oui pardon :

Bau = largeur de la coque du navire

Maitre Bau = Endroit ou le navire est le plus large, abréviation "B" pour parler de la largeur d'un navire.

En gros un navire on s'interesse surtout à la longueur à la flottaison (Lwl, wl comme water line), le maitre Bau "B", le tirant d'eau ,draft en anglais, et le déplacement "Delta" (ecritude grec) en tonnes qui est en fait sa masse d'eau déplacée, vive Archimède)

Avec ça tu pars sur de bonne bases pour ouvrir un article d'archi navale.

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30 minutes ago, Eau tarie said:

Nbre Froude  = vitesse / Racine ( Gravité * Longueur Caractéristique~ Longueur à la flotaison) à la grosse

Sauf qu'ici tu réduis Froude aux carènes de navire ... le concept est bien plus large que cela ... il s'intéresse à tout type d'écoulement.

L'article wiki n'est pas mal fichu https://fr.wikipedia.org/wiki/Nombre_de_Froude

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il y a 11 minutes, g4lly a dit :

Sauf qu'ici tu réduis Froude aux carènes de navire ... le concept est bien plus large que cela ... il s'intéresse à tout type d'écoulement.

L'article wiki n'est pas mal fichu https://fr.wikipedia.org/wiki/Nombre_de_Froude

Tu as tout à fait raison. Comme Reynolds.

Mais je me plaçais dans le cadre du Topic défini au premier post, et son utilisation courante pratique dans ce cadre.

Citation

Je vous propose ici d'évoquer les questions propres à

-la conception des bâtiments, civils et militaires

-les études en bassin d'essai des carènes

 

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  • 1 month later...

ONEX Peace, un pétrolier Aframax construit par Hyundai Samho Heavy Industries et livré à son propriétaire ONEX, est devenu le premier navire marchand au monde à recevoir la notation SILENT-E de DNV.

« La notation SILENT-E garantit que les navires ne dépassent pas les niveaux de bruit de rayonnement sous-marin (URN) moyens à modérés. Les navires avec cette notation peuvent minimiser leur impact sur la vie marine et documenter les performances acoustiques pour les autorités, ou pour ceux qui ont besoin d’une preuve d’émissions sonores pour le transit dans des zones vulnérables. »

https://www.eurisles.org/onex-peace-gagne-dnv-silent-e

https://www.dnv.com/news/dnv-awards-first-merchant-vessel-silent-e-notation-200156

 

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Il y a 4 heures, ARMEN56 a dit :

ONEX Peace, un pétrolier Aframax construit par Hyundai Samho Heavy Industries et livré à son propriétaire ONEX, est devenu le premier navire marchand au monde à recevoir la notation SILENT-E de DNV.

« La notation SILENT-E garantit que les navires ne dépassent pas les niveaux de bruit de rayonnement sous-marin (URN) moyens à modérés. Les navires avec cette notation peuvent minimiser leur impact sur la vie marine et documenter les performances acoustiques pour les autorités, ou pour ceux qui ont besoin d’une preuve d’émissions sonores pour le transit dans des zones vulnérables. »

https://www.eurisles.org/onex-peace-gagne-dnv-silent-e

https://www.dnv.com/news/dnv-awards-first-merchant-vessel-silent-e-notation-200156

 

Je la connaissais même pas cette notation  ! :huh:

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il y a 36 minutes, Eau tarie a dit :

Je la connaissais même pas cette notation 

Moi non plus , sais pas  si dans le BV mili on parle de çà ( marque conf noise sûr ) mais marque silent ?  ,  sachant qu'en terme d'exigence discrétion nos gabarits acoustiques sont plus sévères

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  • 1 month later...

Perso je connais la classification 'strengthened bottom' chez Bureau Veritas

A l'œil aucune différence, juste les hypothèses et règles pour le calcul / échantillonnage du fond qui changent. 

@ARMEN56 ça t'evoque qqchose de 'cadré' cette histoire de reinforced Keel ? 

Il y a 9 heures, Umbria a dit :

J'entend souvent parler de "renforced keels" sur le net, mais je ne trouve aucuns exemples de tels navires ayant cette caractéristique. Si quelqu'un pouvait m'aider..

 

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Il y a 23 heures, Eau tarie a dit :

Perso je connais la classification 'strengthened bottom' chez Bureau Veritas

A l'œil aucune différence, juste les hypothèses et règles pour le calcul / échantillonnage du fond qui changent. 

@ARMEN56 ça t'evoque qqchose de 'cadré' cette histoire de reinforced Keel ? 

 

Pas mieux

Oui renforts des fonds selon les marques

STRENGTHBOTTOM  voire GRABLOADING  ou marque ICE

Peut être plus ici dans ces rapports ?

http://www.shipstructure.org/list_reports.pl

ou une spécificité voilier  "plaisance" ou "course"

 

Modifié par ARMEN56
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  • 2 weeks later...

"QUELQUES PROBLÈMES DE LA CONSTRUCTION NAVALE MILITAIRE D'AUJOURD'HUI (1958 )

par P. GISSEROT, Ingénieur Général du Génie Maritime, Directeur Central des Constructions & Armes Navales.

SOMMAIRE

Les problèmes de volumes ont pris une importance plus grande qu'autrefois dans l'établissement des projets de navires de guerre. De ce fait, beaucoup de navires récents possèdent des superstructures relativement importantes, ce qui pose des problèmes qui sont sommairement examinés. Rattachées également au problème des volumes sont les questions d'habitabilité à propos desquelles sont émises quelques considérations sur la ventilation. La communication se termine par quelques réflexions sur l'augmentation considérable des besoins en personnel d'étude et la nécessité de faire des navires qui soient dans une certaine mesure susceptibles de s'adapter à l'évolution des armes et des équipements.

INTRODUCTION

 Quand l'Association, Technique Maritime Aéronautique lui a demandé à l'automne dernier d'exposer aujourd'hui devant le présent Congrès Commun quelques-unes des préoccupations actuelles des constructeurs de la Marine Française, l'auteur de la présente communication s'est  trouvé embarrassé.

Jamais, peut-être jusqu'ici, il n'avait été aussi difficile de parler «  navires de guerre ». — Toutes les époques se sont, bien entendu, plus ou moins considérées comme des époques de transition et sans doute toujours avec quelques raisons – Le terme  « époque de transition » s'est cependant, on peut le penser, c’est rarement  aussi bien appliqué à une époque de l'art du constructeur naval, qu'à l'époque actuelle. Tout y est bouleversé. Nous voyons disparaître des types de navires qui depuis des décades constituaient l'armature même de toutes les Marines de  guerre

Les bâtiments de ligne qui, après une période d'effacement consécutive à la première guerre mondiale et surtout au traité de Washington , ont connu 1935 à 1945 une décade particulièrement brillante, sont sans doute en voie disparition. Très peu d'entre eux restent armés et on n'en construit plus.

 Les croiseurs classiques, qu'on les qualifie de légers ou de lourds, ne paraissent pas dans une situation beaucoup meilleure. Tous ces navires sont victimes du déclin sans doute irrémédiable de l’artillerie. Parvenue à un haut degré de perfectionnement celle-ci paraît incapable surpasser elle-même et semble devoir désormais être confinée dans des spéciaux, très importants certes, comme la défense rapprochée contre ennemi marin ou aérien, mais qui ne justifieront probablement bientôt qu'un projet de navire soit fait autour de ses canons.

D'autres types de bâtiments se sont montrés beaucoup plus adaptables

Le porte-avions grâce surtout à deux remarquables inventions britanniques, la catapulte à vapeur et le pont oblique, a résolu beaucoup mieux qu'on avait l'espérer les problèmes difficiles que lui posaient les progrès extraordinairement rapides de l'aviation.

Il les a tellement bien résolus que sa survie semble acquise aussi longtemps du moins que l'avion piloté restera un instrument de combat et ceci peut durer longtemps sur mer, ne serait-ce qu'en raison des nécessités de la lutte anti-sous marine.

Le sous-marin qui paraissait au milieu de la deuxième guerre mondiale avoir épuisé ses possibilités de développement technique, semble maintenant grâce au schnorchel, à l'augmentation des profondeurs de plongées et surtout aux armes nouvelles et à la propulsion atomique, parti pour un avenir aux lités presque illimitées.

Tandis que certains types de navires disparaissent et que d'autres font preuve de remarquables qualités d'adaptation aux conditions modernes, de catégories nouvelles vouées à des tâches spéciales, naissent, se développent,  évoluent.

Navires porte-engins, navires de commandement chargés d'équipements électroniques, navires d'escorte destinés à la chasse des sous-marins et aussi la défense des convois contre les avions ennemis, dragueurs de mines de plus en plus complexes, engins multiformes de la guerre amphibie. Ce n'est pas le but de cette communication que d'essayer de décrire les flottes de demain, l'auteur en serait bien incapable. En ce domaine les considérations stratégiques et tactiques, les progrès de la science, de la technologie, des armes et des équipements, commandent l'évolution, les auteurs de projet guidés par les Etats-Majors de leurs Marines respectives, font de leur mieux, en essayant de ne pas trop déborder les limites que leur imposent des conditions financières souvent déterminantes. La présente communication se propose beaucoup plus modestement de vous exposer quelques-uns des problèmes nouveaux ou devenus d'une actualité particulièrement brûlante qui sur un plan très général se posent dès aujourd'hui aux auteurs de projets comme aux constructeurs de navires de guerre.

LE PROBLÈME DES VOLUMES

Jusqu'à une époque relativement récente les considérations de poids dominaient très largement et dès le début l'établissement d'un projet de navire de guerre. Dire qu'elles sont devenues sans importance serait évidemment absurde. A une époque où certains des principes qui paraissaient les plus solidement établis sont mis en doute, le principe d'Archimède reste inattaquable. Mais alors qu'il y a vingt ans le projet d'un grand navire de guerre se construisait assez logiquement une fois fixée une harmonieuse répartition des poids entre les postes principaux — coque, propulsion, protection, armement, distance franchissable... — et qu'il ne semble pas que l'adoption de  proportions et de formes favorables à de bonnes qualités nautiques, ni que le logement de tout ce qu'il y avait à bord de personnel et de matériel aient en général présenté de difficultés fondamentales, il n'en est plus de même aujourd'hui. La principale raison en paraît être que la masse spécifique moyenne du navire de guerre, du grand navire tout au moins a diminué. Cela tient à plusieurs causes. Le grand navire d'avant 1939 (ou 1945) comportait une proportion considérable de blindage épais. Il s'agissait en effet de le « protéger contre son calibre » ou tout au moins d'essayer de le faire, car ce résultat ne pouvait plus, être que très partiellement obtenu (c'est-à-dire seulement entre des portées. bien définies, ne laissant entre elles qu'une marge assez étroite) même en consacrant à la protection plus de 40 % du déplacement d'un bâtiment de ligne. Le duel d'artillerie n'est plus guère envisagé aujourd'hui et avec lui ont disparu les raisons de recouvrir les murailles du navire de plaques de 300 mm et plus. C'est par d'autres procédés que ce qui peut être obtenu de protection contre les armes nouvelles doit être recherché. Les grosse tourelles ou même les tourelles moyennes des croiseurs représentaient elles aussi avec les consolidations de coque qu'elles imposaient d'importantes concentrations de poids sous un volume relativement faible. Denses également étaient (et sont restés) les appareils propulsifs qui dans certaines Marines, dont la Marine Française, représentaient une fraction notablement plus grande du déplacement total qu'aujourd'hui en raison de la recherche de très grandes vitesses qui ont, hors de cas spéciaux (celui des porte-avions notamment où la vitesse du bâtiment est un élément favorable aux appontages et aux envols), un peu perdu de leur intérêt car si rapide que soit le navire, il le sera toujours beaucoup moins que l'avion. Or, en même temps que l'on voyait diminuer l'importance relative des éléments de forte masse spécifique les postes exigeants en volume prenaient une importance de plus en plus grande. L'augmentation des effectifs des équipages est certainement un des faits les plus marquants de l'évolution récente des navires de guerre. Elle se constate, semble-t-il, dans toutes les Marines et varie par rapport à l'avant-guerre selon les types de bâtiments de 20 % à 40 % pour des unités de déplacements voisins. Cette augmentation est due à bien des causes, la principale étant sans doute, avec la multiplication des armes légères et des équipements, le caractère d'alerte permanente que l'intervention de l'aviation a donné à la guerre navale, caractère qui oblige à prévoir des relèves pour tous les emplois jadis tenus au « poste de combat » par un titulaire unique. Il est probable que ce gonflement des effectifs des équipages qui va à l'encontre des tendances du monde moderne — relève de l'homme par la machine — n'aura qu'un temps, mais il existe et pose à l'architecte naval des problèmes jadis inconnus. Problèmes d'autant plus ardus que l'augmentation des volumes nécessaires est plus que proportionnelle à l'augmentation des effectifs, car d'une part en raison de la grande compétence qui est de plus en plus exigée des utilisateurs d'un matériel de plus en plus complexe, l'augmentation des effectifs porte plus particulièrement sur les officiers et sous-officiers traditionnellement mieux logés, tandis que d'autre part l'évolution constante et heureuse de nos sociétés occidentales oblige à donner toujours plus de confort et donc plus de place aux catégories de personnel plus modestes. Si l'augmentation des effectifs des équipages a été le facteur le plus important de l'accroissement des besoins en volume clos pour un déplacement déterminé, d'autres éléments ont agi puissamment dans le même sens. Les locaux dits « opérationnels » se sont considérablement développés, ils ne contiennent rien de très lourd, tout au moins au sens où des blindages, des turbines... sont lourds mais leurs exigences en volume deviennent d'autant plus considérables qu'il est parfois nécessaire de permettre d'embrasser d'un seul coup d'œil de multiples appareils qui doivent donc être agencés selon des dispositions assez éloignées de celles conduisant à l'encombrement total minimum. Et, bien entendu, sur certains types de navires apparaissent des demandes directement formulées sous une forme purement géométrique indépendamment de toute considération de poids. Telles sont les exigences qui se rapportent aux dimensions de la plate-forme d'envol ou au volume du hangar d'un porte-avions. Ces problèmes de volume relativement nouveaux pour le constructeur de navires de guerre ne le sont évidemment pas du tout pour le constructeur de navires marchands, qu'il s'agisse de transport de marchandises ou de transport de passagers et sans doute certains ont-ils trouvé étrange l'accent mis sur un problème qui leur paraît aller de soi. L'importance prise par les volumes a cependant largement modifié l'apparence extérieure des navires de guerre, pas toujours du reste dans le sens d'une amélioration de l'esthétique, et créé un certain nombre de problèmes difficiles à résoudre. Les volumes dont l'accroissement s'est imposé au cours des dernières années sont en effet ou des volumes qui par nature (cas de certains locaux opérationnels, obligatoirement proches d'antennes portées par la mâture) devaient être placés dans les hauts, ou bien des volumes qui, celui de la carène étant fixé, ne pouvaient trouver place que dans un développement vers le haut de la coque du navire. Il en est résulté que les navires aux ponts dégagés et aux lignes élégantes d'entre les deux guerres se sont trouvés surchargés de superstructures plus ou moins disgracieuses, en même temps qu'apparaissaient les problèmes de résistance, des problèmes de stabilité, de dimensionnement et dé forme de carène et avec eux des problèmes de tenue à la mer.

LES PROBLÈMES D U NAVIRE DE GUERRE CHARGÉ DE HAUTS VOLUMINEUX

Il est assez paradoxal que tant de navires de guerre (il s'agit assez souvent de navires transformés) soient actuellement surchargés de superstructures volumineuses et compliquées, hérissées elles-mêmes de télé-pointeurs, d'antennes radars et d'appareils de toutes sortes, à une époque où les exigences de ce qui peut être espéré de protection contre le souffle puissant des armes nouvelles devrait, semble-t-il, conduire à adopter pour les hauts des formes simples, continues, dépouillées. Ces navires aux lignes idéales se construiront sans doute (on a déjà pu en voir quelques anticipations plus ou moins fantaisistes dans des revues techniques), quand l'adoption généralisée de la propulsion atomique qui supprime entre autres choses les cheminées, et de moyens de défense anti-aériens beaucoup plus concentrés (et plus efficaces) que l'artillerie automatique actuelle, l'aura permis. En attendant, les constructeurs de navires de guerre se trouvent aux prises avec des difficultés de tracé et de calcul de superstructures que les constructeurs de paquebots connaissent depuis longtemps. Les problèmes de résistance que posent les superstructures, qu'il s'agisse de déterminer les fatigues auxquelles sont soumises ces superstructures elles-mêmes ou de déterminer la part qu'elles prennent à la résistance d'ensemble du navire à la flexion longitudinale sur houle ont depuis longtemps fait l'objet d'assez nombreuses études, mais ce n'est qu'assez récemment que la question a pu être abordée par le calcul dans des conditions satisfaisantes. Plusieurs mémoires de grande valeur y ont été consacrés lors de la réunion du printemps de 1957 de l'Institution of Naval Architects. Utilisant les équations fondamentales de l'élasticité dans un milieu bidimensionnel plan et un certain nombre d'hypothèses vraisemblables, ils ont donné des méthodes, à vrai dire assez laborieuses, pour résoudre les problèmes que posent des superstructures, homogènes et de tracé simple, qu'elles soient construites en acier ou en métal léger. De telles superstructures se rencontrent couramment sur les bâtiments marchands. Mais sur les navires de guerre, les superstructures ne sont en général ni simples, ni homogènes. Destinées non seulement à procurer du volume pour loger l'équipage et des installations diverses, mais aussi à porter des pièces d'artillerie légère, des télé-pointeurs et des appareils divers, elles comportent un mélange à première vue hétéroclite de tôleries légères en acier, de tôleries légères en alliages légers, de blindages pare-éclats, blindages minces, mais qui considérés comme tôleries sont des tôleries épaisses et de consolidations parfois extrêmement rigides qui traversent le tout. Il n'est pas surprenant que des « incidents » se produisent dans un tel ensemble, surtout quand il est monté sur une coque relativement flexible comme celle d'un escorteur. Incidents sans gravité véritable, mais dont le vrai remède n'est pas facile à trouver, car des renforcements locaux ne font que déplacer les cassures et les « joints glissants » créés dans le but de décharger les superstructures ne sont pas sans inconvénient tant du point de vue étanchéité que par les concentrations de fatigue qu'ils provoquent dans la structure principale immédiatement au-dessous d'eux. Le remède parait être d'éviter autant que faire se peut les discontinuités brutales et aussi de profiter, quand la chose est possible, des éléments « durs » tels que blindages légers et consolidations diverses pour assurer une mise en charge pas trop défavorable du reste de la superstructure. Des méthodes de calculs telles que celles qui ont été présentées l'an dernier à l'Institution of Naval Architects peuvent bien entendu être très utiles, mais portant obligatoirement sur des schémas très simplifiés, elles laisseront toujours une large part à l'interprétation. L'expérimentation sur modèle bien que coûteuse et difficile doit-elle aussi pouvoir donner des résultats intéressants. Quoi qu'il en soit le problème n'est pas un problème mineur. Quelques tonnes gagnées sur le poids de coque des superstructures grâce à une étude plus approfondie de la question permettraient de se montrer moins sévère sur les limitations qu'au nom de la stabilité on impose, parfois au détriment de leur endurance, à tous les équipements des hauts. Mais, le problème stabilité restera toujours un problème délicat pour un navire de masse spécifique globale relativement faible, à superstructures développées. Il est bien entendu relativement aisé, même en ce cas, d'obtenir une stabilité initiale convenable en élargissant la flottaison, ce qui n'est en général pas incompatible avec de bonnes caractéristiques de propulsion. Mais, on n'évitera pas alors d'avoir un maître couple peu rempli, ce qui n'est pas très favorable au maintien d'une bonne réserve de stabilité sous de grands angles d'inclinaison. Il est vrai que, si les superstructures sont et restent étanches et s'étendent en largeur jusqu'à la muraille, elles ont de ce point de vue, important pour un navire de guerre, qui doit pouvoir résister à de graves avaries de combat, un effet très utile. Un autre aspect de la question est celui qui concerne la gîté prise en giration. Les navires marchands n'ont que très exceptionnellement à effectuer à grande vitesse des girations sous de grands angles de barre. Il n'en est pas de même pour les bâtiments de guerre pour lesquels la manœuvre à grande vitesse est souvent le seul moyen d'échapper à certaines menaces. La création récente de bassins de giration a permis l'étude expérimentale des qualités manœuvrières des bâtiments et de grands progrès ont été faits dans la réduction des rayons de giration. Des rapports R1/L de l'ordre de 1,5 (R étant le rayon de giration, L la longueur du navire) ne doivent plus être considérés comme exceptionnels, même à grande vitesse. Il ne semble par  contre pas qu'une très grande attention ait été portée jusqu'ici au problème de la gîte prise en giration qui a pourtant pour certains navires, comme les porte-avions par exemple, une importance évidente. La gîte prise en giration dépend de nombreux éléments parmi lesquels la position en hauteur du centre de gravité joue un rôle certain. Si l'on désigne par V la vitesse, R la valeur du rayon de giration, (p — a )le module de stabilité transversale, « la hauteur du centre de gravité au-dessus du plan horizontal repère OH, et h la hauteur au-dessus du même plan du point d'application de la résultante des forces hydrodynamiques transversales qui font équilibre, en projection sur le plan horizontal, à la forée centrifuge — on peut écrire, 0 étant la gîte en giration permanente (supposée relativement faible).

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 Mais, cette équation d'apparence simple masque en réalité la grande complexité du problème, car V et h sont inconnus. V est en effet la vitesse en giration et non la vitesse d'approche, la première étant d'autant plus réduite par rapport à la seconde que l'angle de barre est plus grand. C'est à la réduction de la vitesse qu'est dû le fait que la gîte en giration ne croît guère au-delà de 15° de barre. Quant à h, sa détermination à priori se heurte à de grandes difficultés. Il a parfois été proposé de résoudre le problème en supposant que la résultante en question s'obtiendrait en composant une force appliquée au centre de gravité de la section longitudinale de la carène et dirigée vers le centre de giration et une autre force dirigée en sens inverse et appliquée au centre de gravité de la surface du safran du gouvernail. Les résultats expérimentaux obtenus tant au bassin sur modèle, que sur le réel, ne confirment malheureusement pas ce raisonnement simpliste et ceci ne doit pas surprendre. Les formes de la carène et la disposition comme les dimensions des quilles de roulis qui sont souvent beaucoup plus développées sur les bâtiments de guerre (dans le but de compenser partiellement l'effet de modules de stabilité plus élevés) que sur les navires de commerce, paraissent jouer dans ce phénomène comme dans tous ceux qui touchent aux girations un rôle important, mais pour l'instant mal connu. Quoi qu'il en soit la valeur de a, autrement dit la position en hauteur du centre de gravité, joue un rôle important. Il est évident que ci toutes choses égales d'ailleurs » un navire à centre de gravité haut s'incline plus en giration qu'un navire à centre de gravité moins élevé. Il est évident aussi que le moyen le plus facile à trouver pour s'opposer à ce phénomène désagréable consiste à augmenter la stabilité initiale. Ceci explique que l'on puisse être amené à rechercher pour un navire de guerre à superstructures développées une valeur du module de stabilité plus élevée que celle qui serait souhaitable pour le maintien à une valeur raisonnable de l'amplitude des roulis de bâtiments dont l'inertie par rapport à un axe longitudinal est relativement grande. Mais, plutôt que de chercher à limiter la gîte' en giration par l'adoption de modules de stabilité initiale dépassant ce qui est à d'autres points de vue raisonnable, il serait certainement souhaitable de pouvoir adopter pour les navires dont le centre de gravité se trouve bien au-dessus de la flottaison des ormes de carènes et surtout des dispositions des quilles de roulis favorables. Le résultat est parfois obtenu sans avoir été très particulièrement recherché. Il est à espérer que des essais systématiques exécutés dans les bassins de giration permettront de fixer sur ce point des règles utiles.

LES PROBLÈMES DE L'HABITABILITÉ

L'augmentation importante des effectifs des états-majors et des équipages a déjà été signalée. Elle a créé outre une importante contribution à l'augmentation du volume des superstructures, de sérieux problèmes d'habitabilité. Problèmes d'autant plus sérieux que d'autres circonstances conduisaient par ailleurs à une réduction de l'habitabilité. Les principales sont la suppression des hublots qui n'a d'ailleurs pas toute l'importance qui lui a souvent été attribuée, et surtout l'augmentation des dégagements de chaleurs internes due à l'installation un peu partout à bord d'un appareillage électrique et électronique, souvent d'un rendement énergétique très faible et qui introduit par conséquent d'indésirables sources de chaleur. Les hublots ont été supprimés par à peu près toutes les Marines dans le but d'améliorer la résistance des navires tant aux avaries de combat classiques qu'aux effets (souffle et autres) des armes nouvelles. Ils contribuaient surtout au confort par leur effet psychologique — sur un navire de guerre ils étaient en effet pratiquement toujours fermés à la mer. Il n'en reste pas moins que leur suppression a contribué à aggraver les problèmes de ventilation et a rendu nécessaire la recherche de moyens d'égayer des locaux de ventilation qui prendraient facilement un aspect lugubre. L'importance du problème des dégagements de chaleur à l'intérieur du navire (problème qui autrefois était pratiquement limité aux locaux de l'appareil propulsif et aux locaux voisins) est mise en évidence par le fait que les puissances électriques installées sur des bâtiments d'un déplacement donné sont par rapport à l'avant-guerre multipliées par 2 au moins et souvent par 3 ou 4. Or une fraction très importante de cette puissance est transformée en chaleur à l'intérieur du navire. Ce n'est donc pas uniquement en raison de la tendance du monde moderne à un confort mécanisé qu'après un développement considérable des installations de ventilation, on assiste dans presque toutes les Marines de Guerre à la généralisation du conditionnement de l'air. Aux raisons déjà données il faut d'ailleurs ajouter la résistance relativement faible à des températures même médiocrement élevées et à de forts degrés hygrométriques de beaucoup des équipements électroniques dont les navires de guerre ont été envahis depuis une quinzaine d'années et aussi le fait qu'on attache pour des raisons évidentes, de plus en plus d'importance à un fonctionnement occasionnel sans communication avec l'atmosphère extérieure. Quoi qu'il en soit, il 'peut être intéressant de signaler que sur des croiseurs français récents les poids consacrés à la ventilation et au conditionnement sont 6 fois plus élevés qu'ils ne l'étaient sur des bâtiments de déplacement analogue construits immédiatement avant la dernière guerre et que la longueur totale des gaines de ventilation sur des bâtiments de déplacements moyens varie entre 50 et 100 fois la longueur du navire. Le tableau joint donne quelques chiffres caractéristiques.

Comparaison des installations de ventilation de divers bâtiments français

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Il résulte des chiffres donnés que ces installations jadis considérées comme secondaires prennent une importance de plus en plus grande dans l'élaboration du projet et doivent être étudiées très tôt dans le détail.

On ne peut plus comme autrefois penser que l'on trouvera toujours de la place pour faire passer les gaines d'une ventilation tardivement définie. Il est indispensable que l'enchevêtrement des câbles électriques, des tuyaux et des gaines qui tapissent les parois soient étudié dans son ensemble local par local. Il en résulte une augmentation importante des besoins en personnel d'étude sur laquelle on reviendra plus loin et souvent un retard au démarrage ou un ralentissement de la construction. L'aspect financier n'est pas à négliger, non plus, sur un porte-avions en construction dans la Marine Française, les installations de ventilation de chauffage et de conditionnement de l'air représenteront près de 3 % du prix du navire terminé. Il serait sans intérêt d'envoyer dans un local de l'air coûteusement refroidi si la chaleur pouvait librement entrer par les parois. H en est résulté qu'en même temps que s'accroissait l'importance du poste ventilation — conditionnement dans les devis de poids et de prix — le poste isolation montait parallèlement. Les isolants sont heureusement des corps légers, mais le développement, de l'isolation a posé des problèmes. Autrefois une bonne partie des dégagements internes de chaleur s'évacuait par conductibilité dans des conditions assez mal connues du reste. Le fait que ce mode d'évacuation gratuit des calories est maintenant assez largement contrarié par des barrages isolants, oblige à porter plus d'attention aux autres modes d'évacuation et souvent à établir local par local un bilan des entrées et des sorties de chaleur au lieu de se contenter de l'application de règles empiriques fixant des fréquences de renouvellement de l'air. Il a fallu aussi de plus en plus équilibrer les entrées et sorties d'air. Le navire de guerre étant maintenant même dans les hauts divisé en volumes aussi étanches que possible, on ne peut plus se contenter de munir certains locaux d'une ventilation uniquement refoulante tandis que d'autres recevaient uniquement des aspirations d'air. Tout cela a largement contribué  au développement des réseaux de gaines et à la multiplication des ventilateurs. Assurer partout des conditions de températures et d'humidité acceptables pour le personnel comme pour le matériel ne suffit pas. La plupart des Marines ont senti la nécessité d'adapter les conditions de la vie à bord au progrès énorme du confort à terre. Le temps n'est plus où le marin, homme rude et un peu fruste, se contentait d'un hamac accroché n'importe où et d'une nourriture monotone qui pouvait être préparée dans des cuisines très rudimentaires. Les marines de guerre n'ont évidemment pas pu aller aussi loin dans le confort donné aux équipages que les marines marchandes. La chambre individuelle pour tous est à bord d'un navire de guerre un idéal totalement inaccessible. On a même dû y renoncer pour la plupart des officiers en raison de l'augmentation signalée plus haut des effectifs des états-majors. Mais de grands efforts d'imagination ont été faits et de grosses dépenses ont été consenties pour, dans le cadre d'un volume restreint, donner à un grand nombre d'hommes le maximum de confort. Peu d'études ont été publiées sur ce sujet. Il convient cependant de signaler le remarquable mémoire de M. Rowland BAKER publié par l'Institution Américaine des Naval Architects and Marine Engineers alors qu'il était Constructor Commodore de la Marine Canadienne. L'auteur de la présente communication a pu admirer au passage à Brest d'escorteurs canadiens, il y a un an, les très intéressantes réalisations du Commodore BAKER. La Marine Française restée très longtemps fidèle au couchage traditionnel en hamacs et au système du poste unique à tout faire où le marin dort, se repose et où il prend aussi ses repas sur des tables démontables, vient, sur ses derniers bâtiments mis en service, d'adopter des normes pour elle complètement nouvelles. Les postes nombreux et relativement petits (au lieu des grandes batteries d'autrefois) sont garnis de couchettes superposées, généralement en 3 plans, rabattables au moins partiellement. Les repas n'y sont plus pris, mais dans chaque poste une ou deux tables ont été conservées pour créer un coin où les hommes >non de service peuvent lire, se reposer, écrire. Pour les repas, le système du « self service » a été adopté avec locaux de distribution pourvus de rampes chauffantes qui sont placés en général à la verticale des cuisines avec lesquelles ils communiquent par des monte-plats. Une, ou plusieurs salles à manger d'équipage peuvent recevoir simultanément en général le tiers de l'équipage. Il est remarquable que, grâce à l'adoption du couchage sur trois plans ce système dit en France système américain, bien qu'il comporte de notables différences avec la pratique américaine, ne serait-ce que la machine à distribuer le quart de vin traditionnel du marin français, n'absorbe pas par homme un volume sensiblement supérieur à celui nécessité par le système classique. Il complique évidemment les problèmes de ventilation car les postes de couchages n'ont plus qu'un cubage individuel moindre tandis que la présence des trois plans de couchettes crée si l'on n'y prend garde des poches d'air non renouvelé. Une grande attention doit également être portée à l'éclairage, d'autant plus grande que sur un bâtiment sans hublot où une bonne partie de l'équipage ne voit qu'assez rarement la lumière du jour, l'intensité et la qualité de l'éclairage jouent un rôle psychologique extrêmement important. Après bien des hésitations, la Marine Française a adopté pour les postes d'équipages et la plupart des locaux habités l'éclairage fluorescent avec montage duo.

QUELQUES RÉFLEXIONS SUR LES CONDITIONS ACTUELLES DE L’ELABORATION DES PROJETS DE NAVIRES DE GUERRE

Dans l'exposé qu'il fit à Paris en 1931 au Congrès de l'INA et de l'ATMA, le regretté Ingénieur Général FRANÇOIS  insistait sur l’importance de l'appui que la science, même sous ses formes les plus abstraites donne à la technique navale. Il est inutile de vous dire combien cette importance a crû depuis 25 ans. On insistera plutôt sur des conséquences qui ne sont pas toutes agréables de cet état de fait. Les moyens d'investigation tant théoriques qu'expérimentaux à la disposition de l'architecte naval ont crû prodigieusement. Très rudimentaires au début du siècle, ils ont commencé à se développer avec l'apparition des bassins de carène d'abord limités â des essais de traction coque nue. Il est maintenant possible d'étudier expérimentalement sur modèle avec un degré de certitude très satisfaisant à peu près toutes les caractéristiques intéressantes du futur navire, girations, comportement sur mer agitée... et il est souvent d'autant plus nécessaire de le faire que l'évolution extrêmement rapide de l'armement conduit à prévoir des dispositions très différentes de celles dont on avait l'habitude et qui donnaient en général peu de surprises. Dans le domaine de la détermination des fatigues de coque des calculs beaucoup plus complexes se substituent aux vérifications sommaires basées sur la seule considération d'un moment de flexion conventionnel et de la seule inertie de la maîtresse section. Des méthodes tant théoriques qu'expérimentales permettent des investigations poussées concernant les diverses fréquences vibratoires intéressantes... Mais tout cela prend beaucoup de temps surtout quand le personnel qualifié qui peut y être affecté est trop limité en nombre. L'établissement d'un projet de navire devient une opération longue, très longue même si l'on ne veut rien laisser au hasard ou à un « sentiment » que des circonstances trop changées risquent de mettre en défaut. Or les armes évoluent vite, il serait souhaitable que le navire conçu en fonction des armes connues soit en service avant qu'elles n'aient été définitivement remplacées par d'autres. Il faudrait pouvoir établir des projets très rapidement. Il faudrait aussi pouvoir construire vite et il est bien connu que la rapidité de la construction d'un navire de guerre est le .plus souvent (il y a bien aussi des problèmes d'approvisionnement des matériaux et, hélas! des problèmes financiers) conditionné par la cadence des études dites d'exécution qui ne sont que le développement du projet proprement dit.

Le problème du recrutement et de la formation du personnel d'étude de tout niveau est donc un problème capital — et pas seulement, comme on le pense parfois, pour les parties du navire qui relèvent des techniques nouvelles (électroniques — questions atomiques...). Les techniques anciennes comme celle de la coque ne peuvent effectivement profiter des progrès considérables des dernières années que si les investigations qu'ils permettent peuvent être effectuées assez rapidement grâce à un personnel d'étude à la fois qualifié et nombreux. Faute de quoi on est amené ou à exécuter des essais intéressants certes, mais relativement stériles quand les dispositions fondamentales qu'ils auraient pu amener à modifier, ont déjà dû être fixées, pour ne pas retarder le début de l'exécution, ou à faire traîner des années un projet qui risque d'être alors aussi réussi qu'il sera dépassé par la marche inexorable du progrès des armes et des équipements. Plus que tout autre le constructeur militaire sait qu'il accomplit une œuvre qui ne vaudra que pour un temps parfois relativement court. Mais il peut songer à la prolonger en lui permettant de s'adapter — et donc de se survivre. Les cuirassés d'autrefois devaient conserver leur vie durant les mêmes canons (au moins en ce qui concerne l'artillerie principale), les mêmes blindages... qui peut penser que les navires porte-engins actuellement en cours d'étude ou de réalisation porteront toute leur existence les engins en fonction desquels ils auront été conçus? Tous les constructeurs savent pourtant que les transformations de navires sont souvent sources de déboires et de déboires particulièrement coûteux. Elles sont cependant plus faciles quand les bâtiments ont été lors de leur conception première dessinés pour être dans une certaine mesure adaptables. Adaptabilité d'autant plus difficile à réaliser d'ailleurs qu'il s'agit de se réserver une marge d'adaptation à des transformations sinon totalement inconnues, du moins à peine pressenties. Une coque surabondamment solide, un franc bord assez important, une stabilité pas trop chichement mesurée, un compartimentage judicieusement étudié sont à cet égard des garanties intéressantes. Mais il n'est pas douteux que la situation actuelle et les très nombreuses incertitudes qu'elle comporte rend particulièrement difficile la tâche de l'architecte naval chargé du projet d'un navire de guerre. Il est certes beaucoup mieux armé que ses prédécesseurs s'il peut effectivement tirer parti en temps utile de toutes les ressources que les progrès récents de la technique ont mis à sa disposition, mais on exige beaucoup plus de lui. Aux prises avec des spécialistes de plus en plus nombreux qui veulent, tous placer au mieux les appareils auxquels ils s'intéressent, et dont l'importance militaire est incontestable, l'architecte naval tiraillé dans des directions beaucoup plus diverses qu'autrefois a besoin de toute sa science, de toute son expérience et de toute son ingéniosité pour concilier les inconciliables, et aussi pour rappeler à tous qu'un navire doit rester un navire, ce qui n'est pas, après tout, une idée simple quand on considère par exemple un porte-avions à pont oblique. Mais n'est-ce pas la difficulté d'un métier qui le rend particulièrement attachant à ceux qui y ont consacré leur vie?

DISCUSSION du Mémoire de M. GISSEROT

VISCOUNT RUNCIMAN OF DOXFORD, Président de l'Institution of Naval Architects, Président de séance (Traduction). Nous avons sur notre liste six noms d'interpellateurs qui désirent poser de questions concernant cette très importante communication.

je donne la parole a Sir Victor Shepheard.

 SIR VICTOR G. SHEPHEARD, K. C. B., Vice-Président I. N. A. (Traduction )

L'auteur doit être félicité pour son très intéressant et précieux mémoire qui pose quelques-uns des problèmes que doit affronter le constructeur naval au cours de l'actuelle période de transition dans laquelle de nouveaux types d'armes, de machines propulsives et d'équipements doivent être introduits dans les projets de bâtiments de guerre. Comme on peut s'y attendre, les problèmes mentionnés par l'auteur sont aussi ceux auxquels les constructeurs britanniques doivent faire face et nul doute que d'une manière générale nos deux pays affrontent ces problèmes de la même façon. Je suis entièrement d'accord avec l'auteur sur ce fait que notre plus grand problème à l'heure actuelle se rapporte aux volumes, et à la manière d'utiliser au mieux les espaces disponibles. Les temps où l'on utilisait des charges lourdes et concentrées telles que le blindage, les tourelles et les obus perforants sont révolus. Nos bâtiments transportent à la place des équipements relativement légers tels que des avions, des engins téléguidés et des dispositifs électroniques. Le problème est rendu plus aigu par le fait que les équipements modernes n'exigent pas seulement beaucoup plus de volume mais aussi des effectifs plus importants pour leur utilisation et leur entretien. Il est évident que si les bâtiments de guerre doivent rester de dimensions raisonnables pour l'armement qu'ils transportent et en même temps offrir des conditions de vie acceptables à leurs équipages, les effectifs doivent être réduits à un minimum acceptable. Des recherches dans ce sens sont en cours dans la Royal Navy. Comme la Marine Française, la Royal Navy a porté une très grande attention au cours des dernières années à l'amélioration des conditions de vie à bord des bâtiments de guerre. Et ceci d'autant plus justement que ce sera un moyen d'attirer le type de recrues dont nous avons besoin pour faire fonctionner et pour entretenir les équipements compliqués nécessaires en cette période hautement scientifique. Tous les bâtiments récemment construits pour la Royal Navy auront des  couchettes, un mess-cafeteria et le conditionnement d'air y sera général. On étudie avec le plus grand soin la disposition et la décoration des locaux affectés à l'équipage; nous avons récemment adopté la pratique des maquettes grandeur de façon à être sûrs que les meilleurs résultats soient atteints. C'est une réelle satisfaction de constater combien ces améliorations récentes sont appréciées par les équipages à bord de nos derniers bâtiments.

La stabilisation a été adoptée dans nos toutes dernières études de bâtiments de guerre et bien que cela n'ait pas été essentiellement réalisé pour le confort des équipages, ils s'en trouveront certainement satisfaits

 Le problème de la ventilation et celui de l'enlèvement de la chaleur engendrée par le grand nombre des équipements électriques à bord des bâtiments de guerre représentent de très graves problèmes. Il est temps que nos collègues les ingénieurs spécialistes d'électronique et d'électricité trouvent des moyens plus efficaces d'utiliser l'énergie électrique sans produire tant de chaleur perdue, chaleur qu'il est difficile et si coûteux d'éliminer des bâtiments. L'étendue du problème de la ventilation peut être appréciée en considérant la Table I de ce document. Dans le cas d'un porte-avions léger et moderne par exemple, les ventilateurs introduisent dans le bâtiment 350 000 mètres cubes d'air par heure. Cela signifie que 11 000 tonnes d'air sont introduites dans le bâtiment toutes les 24 heures, ce qui équivaut à environ la moitié du poids total du bâtiment par jour. De façon à réduire les collecteurs de la ventilation dans les bâtiments, on a tendance à augmenter la vitesse du flux d'air. Mais cela donne naissance à un autre problème celui de l'augmentation des bruits due aux ventilateurs et aux collecteurs. Ce problème est l'objet de recherches actuellement en Grande-Bretagne. L'adoption du conditionnement d'air généralisé facilite en quelque sorte le problème de la ventilation en ce que les quantités d'air introduites et distribuées à travers lé bâtiment sont moindres et, en conséquence, les tailles et poids des gaines sont moindres également. Il y aurait beaucoup d'autres choses à dire; j'aimerais parler de nombreux points mentionnés dans ce très intéressant document mais j'estime que je vous ai déjà suffisamment retenu. En conclusion, je souscris très sincèrement à l’opinion souscrit  par l'auteur dans la dernière phrase de son document. Ce sont difficultés et les problèmes que le constructeur naval doit affronter et résoudre qui rendent sa profession tellement attrayante.

M. L'INGÉNIEUR GÉNÉRAL KAHN. - L'Ingénieur Général Gisserot vient de nous exposer quelques-uns des problèmes dont est faite la quotidienneté de notre génération d'architectes navals, en prise avec la construction des flottes nouvelles. II l'a fait avec modération, sachant que chaque génération a eu ses difficultés sachant aussi que, si l'avenir est incertain, une chose au moins est réconfortante c'est que nous sommes assurés de laisser à nos successeurs des soucis encore plus lourd; que ceux que nous avons connus.

Quelle est, en effet, l'origine de ces tensions dans l'histoire de la technique navale?

Simplement qu'en face d'une mission permanente et qui s'exprime en peu de mots : « assurer à tout prix la liberté des communications de masse à travers les océans » les moyens d'attaque et de défense, d'une part évoluent à une cadence plus rapide lorsqu'on prend pour unité de temps la durée de la vie active des constructeurs et d'autre part posent, à cause de leur coût, aux économies nationales un problème financier qui est de toujours, mais qui a maintenant le bonheur d'avoir un nouveau nom, à savoir le problème de l'optimation.  Or, il n'en a pas toujours été ainsi. Par exemple, lorsqu'au XVIIe siècle Richelieu puis Colbert inspirèrent la politique navale de la France, ils avaient la chance d'opérer en période de relative stabilité technique. Leurs problèmes étaient des problèmes de masse, de continuité, et bien entendu, de finance. Comme nous le montrera demain W.F. Stoot tout cela changera au siècle suivant et n'a guère ralenti depuis. Peut-être avons-nous connu une telle époque entre 1919 et 1935, encore que notre sérénité fut peut-être le fait d'une certaine inconscience. Ce qui a changé dans le dernier siècle ce sont les facteurs de base, matériau4, source de puissance, formes de coque et propulseurs, depuis l'emploi du fer dans la coque, de l'acier à canon dans l'artillerie à grande puissance, de l'acier à blindage dans la protection, jusqu'aux aciers à haute limite élastique soudables, qui ont si profondément transformé le navire de combat en tant que support d'armes. Mais ce qui change aujourd'hui comme le remarque M. l'Ingénieur Général Gisserot, c'est ce que le navire doit porter et que l'équipage doit mettre en œuvre en veille permanente ou au combat. Avant-hier nous étions tirés par la sidérurgie, hier par la physique des courants faibles et nous le sommes désormais par la physique de la matière et des grandes énergies. Mais ce qui compte, ce n'est point de s'étonner, mais de faire, face et ici deux grands problèmes se posent :

a) notre fonction ne peut, à mon sens, rester celle de l'ensemblier auquel on apporte des éléments tout faits, car ces éléments réagissent plus que jamais sur le navire tout entier.

b) l'étudiant n'est plus qu'un prétexte, on ne peut espérer le doter pour toute son existence professionnelle. Tout dépendant de l'homme dans sa maturité productrice, c'est donc lui qu'il faut instruire et documenter, pour qu'il porte cette qualité si rare, en paix comme en guerre, où le constructeur et le marin doivent se retrouver, je veux dire le courage du choix.

Mr. A. R. MITCHELL, M.B.E., M.C., Membre du Conseil I. N. A. (Traduction.) —Je voudrais poser à l'auteur la question de la conservation des structures qui n'a pas été traitée dans son très vaste exposé. La corrosion dans la structure de la coque des bâtiments moyens tels que les destroyers et les frégates construits au cours des années de guerre s'est révélée très importante ; il semble probable que cela est dû au fait que la structure n'avait pas été galvanisée, pratique normale avant la guerre. Avec l'adoption, après la guerre, d'un procédé de construction complètement soudé pour de tels bâtiments, nous avons décidé qu'il n'était plus praticable de retourner à la galvanisation à chaud, et cela à cause des difficultés en résultant lors des travaux de soudure et de découpage (intoxication possible de l'opérateur). La solution est le grenaillage et le « shoopage » des parties de la structure que l'expérience a révélé comme étant le plus menacées par la corrosion. Ces parties sont les fonds de cale, les parties humides, le pont et les intersections latérales du bâtiment, etc... Ce procédé semble satisfaisant comme méthode de réduction de la corrosion mais occasionne un retard dans la construction, étant donné que les autres équipes de travail ne peuvent pas travailler dans cette partie au cours de l'opération de sablage. Une seconde solution est d'utiliser un équipement de décapage sous vide (vacuum blasting) qui a l'avantage de ne pas interférer avec les autres ouvriers à proximité. Ce procédé se révèle pour le moment plus lent que le procédé à l'air libre mais il pourra s'améliorer à mesure que nous acquerrons de l'expérience. L'auteur voudrait-il nous dire quelles sont les mesures prises par la Marine Française pour la conservation des structures dans les bâtiments qu'elle construit actuellement?

M. L'INGÉNIEUR GÉNÉRAL AMIOT. - M. l'ingénieur Général Gisserot signale l'importance du problème des volumes intérieurs du navire de guerre moderne. A titre d'exemple, mentionnons qu'en passant d'un Mogador de 1936 au Surcouf, l'espace intérieur pris par les seules installations  a doublé en superficie et a été majoré de 50% en volume. Il en résulte diverses conséquences, que mentionne le mémoire :

1° La vérification du bilan des volumes devient essentielle dans l'établissement

2° Les superstructures se développent. Du croiseur Algérie au croiseur Colbert, de degrés de vitesse voisins, le rapport du volume intérieur total au volume de carène proprement dit, passe de d'un Mogador au Surcouf — après déduction du volume de propulsion pour tenir compte 2,4 à 3,4 et des différences de programme de vitesse — ce rapport passe de 1,75 à 2,65.

3° Le développement des superstructures pose un problème de hauteur du centre de gravité, en raison non seulement du poids de ses superstructures elles mêmes mais aussi de la montée des installations militaires  dont  elles sont le soubassement.

4° Malgré l'accroissement du rapport susdit, l'auteur du projet est conduit à choisir un volume de carène, donc un déplacement plus grand que ceux auxquels conduirait une équation des poids strictement posée. Par suite, la sujétion des poids s'atténue quant à leur simple somme. Ce dernier point appelle une remarque complémentaire.

 Dans les projets récents, qu'il s'agisse   de porte-avions, de porte-hélicoptères, de frégate rapide, il apparaît que les problèmes  d'encombrement imposent une condition de longueur totale, somme des longueurs nécessaires  pour les diverses installations militaires des hauts. Ceci est d'ailleurs bien connu pour les bâtiments légers, dont les installations militaires sont essentiellement axiales.

L'architecte, sachant que les progrès de charpente lui permettent de jouer sur la coque sans en craindre le poids excessif, s'efforce alors d'étirer au maximum la longueur du navire. Très schématiquement, on peut dire qu'il choisira ses coefficients de forme aux valeurs considérées comme limites pour assurer des tracés de carène satisfaisants de divers points de vue (courbe de stabilité, tenue à la mer, espaces intérieurs), et que, dès lors, le déplacement résultera du choix des dimensions principales transversales, dont résultera également la hauteur métacentrique. Si bien que, dans les conditions particulières du problème actuel, la hauteur métacentrique sera liée au choix du déplacement. Celui-ci se trouvera donc déterminé par la condition de stabilité, c'est-à-dire par la hauteur du centre de gravité estimée à partir du schéma général qu'imposeront notamment l'importance et la disposition des installations militaires et compte tenu du développement précité des superstructures.

Ainsi, la sujétion des poids réapparaît et conditionne le déplacement par l'influence déterminante du centre de gravité. Cette considération jouera fortement pour les projets futurs où il apparaît nécessaire de prendre en considération le risque du souffle atomique pour renforcer la résistance à la pression des hauts.

Loin de disparaître, la considération des poids reste contraignante sous une nouvelle forme.

Notons d'ailleurs que l'expérience a toujours montré que la discipline des poids ne peut être  respectée par une salle ou un chantier à l’égard des hauts que si elle règne dès le début du déroulement d’un projet ou d'une construction.

 En dépit de la marge actuelle de l'équation du déplacement  la discipline des poids doit donc rester la règle constante des architectes.

M. ALFRED LAFONT. - On dit parfois en France que le militaire se recrute dans le civil. Pour la construction navale — et elle n'a eu qu'à s'en louer — il est assez fréquent que ce soit le civil qui se recrute dans le militaire.

Je veux dire en particulier que les problèmes qui se posent à la Marine militaire et qu'elle résout avec tant de sûreté, lui permettent d'être un merveilleux banc d'essai pour la Marine de commerce.

La Marine militaire possède des techniciens parfaitement entraînés et compétents, elle a des possibilités financières que n'ont pas les constructeurs civils dans le domaine des essais; l'absence, enfin, du problème de rentabilité lui permet de s'orienter davantage vers la recherche et la technique pure.

 Je voudrais cependant souligner, comme l'a d'ailleurs remarqué M. l'Ingénieur Général Gisserot dans son mémoire, les préoccupations parallèles du constructeur de navires à passagers devant des problèmes très analogues à ceux dont il a fait mention.

Problème de stabilité, problème de volumes, problème de superstructures, possibilités de transformations ultérieures du projet se retrouvent tous devant lui.

Dans une certaine. mesure, j'ajouterai même que le problème de la stabilité des navires à passagers se présente à l'architecte navel avec des impératifs beaucoup plus catégoriques que ceux qui le préoccupaient il y a quelque vingt-cinq ans, alors que le projeteur et le constructeur de navires de guerre connaissaient et étudiaient déjà d'une façon plus précise le problème de la stabilité après envahissement.

La réglementation intervenue en 1948 concernant la stabilité après envahissement et la gîte acceptable pour les navires à passagers a placé le constructeur devant l'éternel compromis entre une stabilité forte, avec son coût éventuel dans le tracé des formes, la puissance propulsive, l'allègement des hauts, voire le roulis du navire et une stabilité strictement mesurée, avec les incertitudes résultant à la fois de l'appréciation en hauteur du centre de gravité au stade du projet, même poussé, et de l'influence possible de modifications en cours de construction.

Le constructeur, au risque de passer pour un incompréhensif ou un obstiné, est obligé de surveiller et, quelquefois, de défendre cette stabilité sous peine de voir se désagréger des marges qu'il avait introduites ou cru introduire pour se garder de ses erreurs d'appréciation, bien plus souvent que pour se ménager ta possibilité de changements ultérieurs.

Peut-être en est-il quelquefois de même pour le constructeur de navires de guerre?

La propulsion nucléaire dans un certain nombre d'années, sous un aspect disons pratique et industriel, pourra sans doute se substituer aux modes de propulsion que nous qualifions aujourd'hui de classiques. Ce nouveau mode de propulsion, avec d'autres avantages — et, je le suppose, quelques inconvénients qui se révéleront sans doute à l'usage — apportera, au moins, à l'architecte naval une double satisfaction.

Satisfaction en ce qui concerne la stabilité puisque la constance du poids appareil moteur-combustible lui permettra de déterminer un flotteur dont les caractéristiques de déplacement et, partant, les qualités nautiques varieront dans de bien moindres proportions que celles constatées sur les navires de guerre et paquebots d'aujourd'hui.

 Satisfaction esthétique, enfin, et amélioration des conditions d'emménagements par suite de la suppression des gaz de combustion, c'est-à-dire des cheminées et des tambours chaufferie.

Je voudrais, enfin, apporter mon adhésion complète à M. l'Ingénieur Général Gisserot en ce qui concerne la nécessité de développer le personnel d'études, aussi bien en vue de l'application des techniques conventionnelles que pour assurer le développement de celles plus récentes ou en complète évolution.

Cet avis est de partagé  , je pense, par tous les constructeurs, qu'il s'agisse de navires de commerce ou navires de guerre, et ceci à un double point de vue : en fonction de la complication et de l'amélioration de la technique, d'une part; en fonction de l'aspect économique et de l'efficacité, d'autre  Il est certain, par exemple que les nouvelles techniques de soudure et de conception de la coque métallique ont entraîné une étude plus poussée des détails de construction au stade du bureau d'études, ce qui a également contribué aux substantielles économies constatées sur ce chapitre par rapport à l'avant-guerre. L'armement du flotteur, qu'il s'agisse de navires de commerce aussi bien que de navires de combat, s'est considérablement compliqué. Plus que jamais, il est nécessaire que des études détaillées et poussées soient faites avant exécution, de façon à assurer, avec un parfait planning, une amélioration des dépenses de main-d’œuvre. Mais, de même que le nombre de bateaux qu'il a construits dans le passé constitue pour l'architecte naval la base la plus sûre et le moyen d'études le plus rapide pour ses réalisations ultérieures, le nombre de navires qu'il aura à construire dans l'avenir est à l'origine des possibilités et du programme de développement des bureaux d'études. A cet égard, les difficultés ou les possibilités financières des nations, aussi bien que celles des entreprises, placées parfois devant des variations cycliques de l'emploi, ne constituent pas le moindre des problèmes, un de ceux en tout cas qui échappe à l'architecte naval.

Mr. A. J. MERRINGTON, C. B. E., R. C. N. C., M. I. N. A. (Traduction)

 — M. Gisserot nous a exposé quelques considérations réalistes, précieuses et pratiques concernant la construction de bâtiments de guerre modernes. L'expression « Poids et Volumes » revient souvent sur les lèvres du constructeur naval. Aujourd'hui peut-être l'ordre devrait-il être inversé pour devenir « Volumes et Poids ». Alors que nous avons toujours eu à affronter le problème des volumes en général, c'est le problème des volumes par rapport aux hommes qui combattent qui devient si urgent à l'heure actuelle.

Facteurs.

Certains des facteurs qui ont amené cet état de choses sont les suivants :

a) Les chargements militaires des bâtiments modernes prennent plus d'espace par tonne et ainsi que l'a constaté M. Gisserot doivent être transportés plus haut dans le bâtiment. Ce volume par tonne dans un bâtiment moderne avec des armes du type engins spéciaux, doit être au moins le double de celui d'un bâtiment construit au début de la dernière guerre.

b) Des standards améliorés d'installations exigent plus d'espace. Cette augmentation peut être de l'ordre de 50 % si l'on compare avec les bâtiments du début de la dernière guerre.

c) Les avions et les armes les plus récents exigent pour leur utilisation et leur entretien des installations plus importantes.

d) Non seulement le nombre d'officiers et hommes d'équipage augmente ainsi que le constate M. Gisserot dans la troisième page de son exposé, mais encore la proportion d'officiers et d'officiers-mariniers supérieurs augmente également.

Objectifs.

Nos objectifs devraient être de :

a)      Contrôler les effectifs (officiers et équipage) et, si possible, les réduire.

b)       Améliorer les conditions de vie sans qu'il en résulte une augmentation de l'espace, du poids et du coût.

c)       Améliorer et simplifier l'entretien du bâtiment en général.

Nous nous sommes efforcés d'atteindre cet objectif à bord des bâtiments de Sa Majesté de la façon suivante on estime que dans les nouveaux plans, l'espace et le poids exigés par homme pour la commodité de l'équipage' y compris les réfectoires, dortoirs, salles de bains, postes et provision d'eau, etc... est de l'ordre de 30 pieds carrés de surface de pont et d'une tonne de poids. Pour fournir cet espace et transporter ce poids à travers l'océan à la vitesse nécessaire en assurant à la coque une solidité suffisante il faut des machines et du combustible dont l'effet combiné sur le tonnage représente plusieurs fois la charge actuelle d'une tonne par homme transporté. Or le prix de la tonne de navire est en gros de l'ordre de 1 000 £. Une évaluation réaliste des effectifs est nécessaire dès l'ébauche d'un plan ou d'une étude et il faudrait les réduire le plus possible. De nos jours, l'étendue des effectifs est finalement le facteur définitif déterminant pour décider de la grosseur d'un bâtiment. Toute réduction du nombre d'hommes transportés devrait amener des économies de. poids et de coût, ce dont on peut juger d'après le paragraphe précédent. Une réduction de 50 hommes par exemple à bord d'un croiseur et de 15 à bord d'un destroyer procurerait des économies très notables aussi bien sur le prix proprement dit du navire que sur les charges annuelles d'exploitation. De façon à obtenir en temps de paix un certain confort-type à bord des bâtiments existants, une série de recherches a été réalisée et les effectifs de paix sont adaptés aux installations disponibles à bord des différents bâtiments. Comme première étape, cela représente un moyen logique bien qu'un peu simpliste d'aborder le problème du confort à bord là où le volume disponible dans le bâtiment est déjà fixé. Plus tard des études portant sur l'exécution des travaux à faire à bord devraient amener une meilleure adaptation des effectifs aux différentes tâches à bord des bâtiments.

Étude du travail à bord.

Au cours des dernières années, l'Amirauté a effectué des recherches détaillées sur l'application possible des méthodes modernes d'étude du travail utilisées dans l'industrie au fonctionnement de bâtiments de guerre. Des recherches faites à bord de bâtiments existants devraient conduire à la réduction des effectifs au moyen d'une meilleure organisation et d'un meilleur rendement. Un chef pour le département de l' « étude du travail à bord » a été désigné à l'Amirauté, et certaines équipes d'études fonctionnent à bord de bâtiments de Sa Majesté. Une Naval Work Study School a été fondée et va très bientôt commencer des cours pour officiers et officiers-mariniers.

Entretien.

Pour améliorer le rendement de l'équipage dans le domaine de l'entretien et pour réduire la charge « entretien » à bord des bâtiments et par là rendre possible la réduction des effectifs, l'Amirauté a pris récemment des mesures spécifiques, énergiques et concertées à bord des bâtiments de Sa Majesté. Voici quelques exemples des mesures qui ont été prises :

a) Des bâtiments spéciaux en nombre suffisant permettent de procéder au lavage des soutes à mazout mécaniquement et non plus à la main.

b) Des équipements mécaniques comme des aspirateurs, des cireuses, des pistolets à peindre et des décapeurs mécaniques ont été approvisionnés

c) Des revêtements de approvisionnés. plastique et autres procédés permettent de réduire l'entretien des salles de bains.

d) On a adopté des équipements de cuisine du type encastré, des revêtements de cloisons et de pont, l'emploi de coffres à outils encastrés etc... ,

e) L'emploi d'installations galvanisées ou non sujettes à la corrosion a été étendu et les recherches continuent pour des matériels et techniques améliorés : peintures, revêtements de plancher, etc...

f) Un régime d'entretien planifié au moyen de programmes d'entretien a été introduit dans la plus grande partie de la Flotte.

Tous ces facteurs ont une telle influence sur le projet et sur le fonctionnement ultérieur du bâtiment que les constructions navales devront encourager le plus possible leur mise au point et contribuer à leur réalisation, ce qui se traduira certainement par des résultats très satisfaisants pour les navires de la Flotte.

M. LE PRÉSIDENT. - J'exprime tous mes remerciements à M. l'Ingénieur Général Gisserot pour l'excellente communication qu'il nous a soumise ce matin. Je suspens la séance pendant cinq minutes et nous entendrons ensuite la deuxième communication.

Après la séance nous avons reçu la note suivante :

NOTE DE Mr. R. BAKER O. B. E., R. C. N. C. M. I. N. A. (Traduction.)

La référence de M. Gisserot à mon article de 1956 me donne l'occasion de reprendre quelques-unes des idées exprimées alors. Il a absolument raison de penser qu’en  quelques années tout a complètement changé; mais il n'a sûrement pas entièrement raison quand il laisse entendre que c'est là une particularité de l'époque actuelle. Il y a eu, il est vrai, des périodes dans l'histoire de l'architecture navale, comme dans celle d'autres branches de l'art, pendant lesquelles ses interprètes ont réussi à satisfaire leurs aspirations, et des périodes pendant lesquelles la paresse a été le trait dominant de la profession. Et puis il y en a eu d'autres, après la première guerre mondiale par exemple, pendant lesquelles les gens du métier ont laissé les politiciens faire marcher le progrès à rebours, périodes pendant lesquelles était universellement acceptée l'idée que l'art peut être enfermé dans un cadre démodé. Cependant, depuis la fondation de l'Institution, on a enregistré, somme toute, de merveilleux résultats. Les gens mal informés demandent souvent les avions.

Cela apparaît ainsi pour pourquoi les progrès sont si lents sur les bateaux alors qu'ils sont si rapides sur  beaucoup de raisons ; la plus importante sans doute est que, depuis son invention l'avion a eu des horizons véritablement illimités, tandis que, pendant la même période, des traités limitaient le développement des navires de guerre, pendant plus de vingt ans, en restreignant leur taille. Représentez-vous l'état de l'industrie aéronautique d'aujourd'hui, si, en 1921, tous les avions avaient été limités pour vingt ans aux dimensions de 19171 Plus que tout, c'est cet arrêt du progrès entre les deux guerres qui nous donne maintenant l'impression que tout évolue plus vite qu'auparavant; en fait, c'est le temps perdu qui nous presse. Tandis que s'arrêtait le progrès, il devenait plus que jamais impossible de prédire l'évolution future, et de là vient le dilemme auquel M. Gisserot consacre son article, « problèmes sans solutions ». On ne peut échapper au dilemme; personne ne peut voir nettement l'avenir, mais on peut diminuer de beaucoup ses effets en appliquant des règles, pas des règles à l'usage des autres, mais des règles à notre propre usage. Le changement doit être évolutif, continu et graduel, c'est pourquoi en tant qu'architectes navals, il nous faut éviter, d'une part, de copier servilement le précédent, et, d'autre part, de nous lancer dans l'inconnu. En ce qui concerne le plan d'un navire déterminé, on devrait pouvoir se baser sur des normes bien établies pour ce qui concerne la solidité de la coque, la stabilité, la vitesse, l'habitabilité, etc... et ces normes devraient comporter les marges voulues, afin que personne ne perde son temps à se demander si cela suffira. Personne ne doit perdre son temps sur ce qu'il est convenu d'appeler les principes. En outre, chaque projet devrait comprendre environ 75 % d'éléments connus et laisser 25 % pour des nouveautés possibles. Des schémas standardisés sont essentiels. L'application de ce principe de changement limité accélérerait beaucoup l'établissement du projet qui menace, comme le souligne M. Gisserot, de devenir une très longue opération. Si l'on n'applique pas une telle méthode, même si les ingénieurs travaillent vingt-quatre heures par jour et s'y mettent en sortant du lycée, l'époque de transition de, M. Gisserot prendra fin, sans aucun doute, sur un blocage, car l'ingénieur ne peut acquérir de la compétence que par la pratique, et s'il passe toute sa vie de travail sur un seul projet, il n'aura guère de pratique, ce qu'il fait ne lui sera d'aucun profit parce qu'il ne peut pas l'emporter avec lui et d'aucun profit pour nous parce qu'il ne peut pas le laisser après lui. Le temps nécessaire à un projet doit être réduit justement parce qu'il est plus compliqué qu'autrefois, ou, en d'autres termes, il faut accorder à l'établissement du projet une durée fixe et cette durée fixe doit être en relation avec la vie utile du produit, qui, à son tour, dépend en partie de la rapidité du progrès. Il nous faut cesser de dire qu'il nous faudra énormément de temps pour préparer un projet parce que nous avons tant de calculs à faire et tant d'essais sur modèles à réaliser. Rationalisons Plutôt ce travail essentiel de façon que les recherches fondamentales puissent être faites indépendamment d'un projet déterminé; et qu'elles aboutissent à des résultats pouvant se lire en quelques minutes. Un projet quelconque pourra alors avancer vite et bien, indépendamment des bassins de carènes, des calculateurs digitaux, des recherches métallurgiques, des théories de la stabilité ou des types de réacteurs atomiques.

RÉPONSE DE L'AUTEUR

Je veux tout d'abord remercier vivement Sir Victor Shepheard, Directeur des Constructions navales de la Marine Britannique pour l'aimable accueil qu'il a bien voulu faire à mon mémoire.

Il nous a montré que certains au moins des problèmes sur lesquels j'ai voulu attirer l'attention se pose  aussi pour la Marine Britannique et que les solutions en sont cherchées dans les mêmes directions

M. l'Ingénieur Général Kahn a très justement insisté sur l'accélération considérable du progrès technique que nous vivons à notre époque et sur les problèmes que ce fait pose au constructeur naval qui peut moins que jamais se contenter d’un simple rôle d'ensemblier juxtaposant  tant bien que mal diverses installations sur lesquelles il serait sans influence

 Chacun s'associera à son souhait de voir tous les constructeurs considérer que leur éducation technique, jamais terminée. C'est précisément le rôle de Sociétés comme les nôtres de favoriser en même temps que le progrès technique proprement dit ce travail de documentation et d'instruction permanente du constructeur engagé parfois depuis très longtemps dans la profession, sur l'importance duquel M. l'Ingénieur Général Kahn a si judicieusement mis l'accent.

Mr. Mitchell a attiré l'attention sur la grave question de la corrosion des coques. Le zingage est actuellement moins  en faveur dans la Marine Française en raison précisément des difficultés signalées par Mr, Mitchell. Les tôles sont très généralement mises à clair par sablage sec ou humide (rarement par grenaillage) et revêtues de diverses peintures qui ont fait et font encore l'objet dans la Marine Française d'études et d'essais systématiques. Je pourrai s'il le désire fournir à Mr. Mitchell une documentation sur ce sujet.

M. l'Ingénieur Général Amiot a d'une façon très pertinente rappelé  que l'importance nouvelle prise par les problèmes de volume ne devait pas pousser l’architecte naval à négliger les poids. S'il était tenté de le faire il serait bien vite arrêté sur cette voie dangereuse et tout d'abord par la nécessité d'abaisser autant que faire se peut le centre de gravité que tant de choses tendent à relever.

M. Amiot a très justement cité à ce propos le nécessaire renforcement des hauts qu'impose le souffle des armes nucléaires, renforcement qui aura certainement des répercussions importantes sur l'ensemble de la charpente des navires de guerre.

Je remercie M. Lafont de la reconnaissance qu'il a manifesté au nom des constructeurs de navires marchands pour les progrès techniques que les ingénieurs des marines militaires ont parfois pu faire aboutir pour le bien de tous les constructeurs. • Il est certain que les problèmes que l'augmentation des volumes nécessaires pose au constructeur militaire sont très proches de ceux qu'a à connaître le constructeur de paquebots.

M. Lafont a fait allusion à la propulsion nucléaire; il est peu douteux que son introduction à bord des navires va poser au constructeur de coque quelques problèmes délicats, en contre partie des avantages que M. Lafont a signalé.

Mr. Merrington nous a apporté des informations très précieuses sur les méthodes employées par l'Amirauté Britannique pour préparer une compression rationnelle des effectifs embarqués, compression sur l’intérêt de laquelle je suis entièrement d'accord avec lui.

Des méthodes analogues ont été adoptées par la Marine Française, mais n'ont peut-être pas encore fait l'objet d'une étude aussi systématique.

Mr. Baker dans une intervention écrite dont chacun, je suis sûr, appréciera la vigueur et la pertinence a insisté sur le fait que des progrès étaient possibles en tout temps aussi longtemps du moins que des interventions extérieures ne viennent pas arrêter les efforts des hommes de l’art .Je suis dans l'ensemble largement d’accord avec lui . Je crois cependant qu'il surestime l'influence des limitations de déplacement imposées entre les deux guerres par les traités. Bien des navires en construction actuellement, quoique très différents de leurs prédécesseurs, rentreraient parfaitement dans les normes de déplacement des traités.

Et sans doute, n'est-ce pas exagérer le douteux privilège d'originalité du temps où nous vivons que de dire que l'on n'a pas vu tout au long de l'histoire apparaître tous les dix ans des nouveautés de l'importance de la bombe atomique, de la propulsion nucléaire et des engins téléguidés. Je partage entièrement, avec, je crois, tous les architectes navals le souhait de Mr. Baker de voir condenser en quelques tableaux faciles à utiliser les résultats de toutes les recherches théoriques et expérimentales des bassins de carène du monde.

Beaucoup a déjà été fait dans ce sens et la gratitude des auteurs de projets envers les hommes patients et ingénieux qui ont étudié des séries standards de coques ou d'hélices est pleinement méritée. Je crois cependant qu'étant donné le très grand nombre des paramètres en cause, l'expérimentation sur le modèle du projet particulier étudié restera longtemps nécessaire. Je persiste donc à croire que l'accélération nécessaire de la rapidité d'établissement des projets doit être obtenue principalement en donnant à l'auteur du projet un nombre suffisant d'assistants qualifiés pour que tout ce qui peut être mené simultanément le soit effectivement. Je terminerai en adressant mes remerciements à tous ceux qui par des remarques judicieuses ou des compléments précieux ont grandement ajouté à l'intérêt de mon mémoire."

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  • 2 years later...

Waouh, j'avais raté ce fil... @Umbria, @ARMEN56, @Eau tarie "reinforced keel" c'est quille renforcée, il me semble que ce terme est utilisé pour certaines caractéristiques des quilles voiliers, en particulier contre les chocs, voir résistance structure contre un choc; ou chocs, produit (s) au niveau de la quille. Mais, je ne crois pas que ce soit en rapport avec une norme.  A moins que ce terme puisse s'étendre à l'ensemble des quilles, voilier ou non, dans ce sens le choc serait d'ordre vertical, quand le bateau tape verticalement.  

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Il y a 1 heure, Bechar06 a dit :

Waouh @ARMEN56 " une belle these" ! 

Je fais le scribe d'un cours de Henri Amiot de 1951 ( je n'étais pas né )

http://cths.fr/an/savant.php?id=123059

Il y a 1 heure, Fusilier a dit :

Waouh, j'avais raté ce fil... @Umbria, @ARMEN56, @Eau tarie "reinforced keel" c'est quille renforcée, il me semble que ce terme est utilisé pour certaines caractéristiques des quilles voiliers, en particulier contre les chocs, voir résistance structure contre un choc; ou chocs, produit (s) au niveau de la quille. Mais, je ne crois pas que ce soit en rapport avec une norme.  A moins que ce terme puisse s'étendre à l'ensemble des quilles, voilier ou non, dans ce sens le choc serait d'ordre vertical, quand le bateau tape verticalement.  

Jvais re re regarder

Sinon "Le mouvement transversal  est le roulis . Le mouvement longitudinal est le tangage  ( la combinaison des deux s’appelle un mouvement de casserole )"

je découvre le mot "mvt de casserole" , du bon français mieux que "sea keeping" :rolleyes:

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il y a 18 minutes, ARMEN56 a dit :

Je fais le scribe d'un cours de Henri Amiot de 1951 ( je n'étais pas né )

http://cths.fr/an/savant.php?id=123059

Jvais re re regarder

Sinon "Le mouvement transversal  est le roulis . Le mouvement longitudinal est le tangage  ( la combinaison des deux s’appelle un mouvement de casserole )"

je découvre le mot "mvt de casserole" , du bon français mieux que "sea keeping" :rolleyes:

Jamais entendu !

Sea keeping pour moi c'est "comportement à la mer" / "tenu à la mer"

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il y a une heure, ARMEN56 a dit :

Je fais le scribe d'un cours de Henri Amiot de 1951 ( je n'étais pas né )

http://cths.fr/an/savant.php?id=123059

Jvais re re regarder

Sinon "Le mouvement transversal  est le roulis . Le mouvement longitudinal est le tangage  ( la combinaison des deux s’appelle un mouvement de casserole )"

je découvre le mot "mvt de casserole" , du bon français mieux que "sea keeping" :rolleyes:

tangage, roulis, gite, lacet, embardée, tossage, cavalement, pilonnement, ça manque pas les mots pour décrire les mouvements des coques. Casserole, j'aime bien :biggrin: 

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  • 3 weeks later...
Il y a 18 heures, Eau tarie a dit :

135 dB !! Madre de dios !

 

Ca devait effectivement faire du « potin » sens premier et non second (médiatique) . Tout ceci pour bien faire comprendre que même les chantiers d’excellence comme le sont St Naz ou NG, on  n’est  jamais à l’abri de problèmes au neuvage tôt ou tard réglés d’ailleurs.

Au sujet du chant d’hélice observé entre 100 et 130 rpm sur FRANCE

Extrait mémoire de Max Aucher IGA ancien dir du BEC

« Le chant des hélices qui sort du bruit à large bande est un son musical (raie pure) audible à partir du bord et qui se produit à une fréquence bien déterminée (300 à 500 Hz, selon les dimensions des hélices), fréquence indépendante de la vitesse contrairement aux autres bruits de raies de fréquence f = knZ Ce phénomène est peu fréquent, mais peut être gênant. Le chant de l’hélice se produit pour une vitesse de rotation de l’hélice bien déterminée. Il disparaît si on augmente ou diminue la vitesse. Il s’agit en quelque sorte d’un phénomène aléatoire. Pour une même série d’hélices, seules quelques hélices peuvent chante , ou encore, pour une hélice donnée, le chant peut apparaître en service pour disparaître quelque temps après.L’origine du chant des hélices n’est pas bien élucidée. On admet que, dans la plupart des cas, il s’agit d’un phénomène hydroélastique : la force excitatrice est causée par la formation de tourbillons alternés au bord de fuite qui, en s’échappant, peuvent précisément exciter un mode de vibration de la pale dont la ligne nodale est voisine du bord de fuite.Il existe un remède empirique pour supprimer le chant de l’hélice il consiste à chanfreiner, côté dos, le bord de fuite sur une longueur de 20 à 30 mm ( =  0,5 % de C) suivant un tracé qui varie selon les auteurs »

Paul Bezzi de France hélices en parle aussi ici

http://francehelices-marinepropulsion.blogspot.com/2017/10/les-helices-marines.html

En restant sur le sujet propulseur le dernier des Chantier St NAZ ,   l’armateur a opté pour des hélices HPF avec lignes d’arbre plutôt que des PODS

i25ben.jpg

 

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En puissance installée  on a 80 Mw répartis en 5 diesels de Wartsilae 14V 46 DF de 16 Mw chacun . Ces moteurs sont duals , ils fonctionnent soit au GNL soit au gazole léger .

https://www.wartsila.com/media/news/17-01-2020-wartsila-solutions-supporting-environmentally-sustainable-performance-for-two-new-cruise-ships-3102159

https://cdn.wartsila.com/docs/default-source/product-files/engines/df-engine/product-guide-o-e-w46df.pdf?sfvrsn=9

Coté impact environnementale , de gros efforts donc

« MSC World Europa est le tout premier bateau de croisière contemporain au monde à être équipé de la toute nouvelle technologie de la pile à combustible à oxyde solide (SOFC) propulsée au gaz naturel liquéfié (GNL). Le navire intègre également un démonstrateur de SOFC de 150 kilowatts qui utilisera le GNL pour produire de l’électricité et du chauffage à bord de manière extrêmement efficace grâce à une réaction électrochimique. Ce sera une plateforme d’essai pour accélérer le développement de la technologie des piles à combustible pour les navires à passagers contemporains et le potentiel des solutions de propulsion hybrides. Nous pensons que la SOFC permettra de réduire les émissions de gaz à effet de serre de manière considérable par rapport aux moteurs GNL conventionnels sans produire d’émissions d’oxyde d’azote, d’oxyde de soufre ou de particules fines. Il a également pour avantage d’être non seulement compatible avec le GNL mais également les carburants zéro et bas-carbone tels que le méthanol vert, l’ammoniac et l’hydrogène. À l’avenir, nous pourrions aussi procéder à la transition vers un GNL synthétique ou d’autres carburants neutres en carbone » Tout ceci pour montrer que le shipping et les armateurs sont sensibilisés sur les défits du zéro CO2

https://chantiers-atlantique.com/activites/navires-a-passagers/msc-world-europa/

https://www.msccroisieres.fr/nouvelles/msc-world-europa-technologie-durable

MAIS pas assez selon Janco qui dézingue ;

https://fr.linkedin.com/posts/jean-marc-jancovici_msc-commande-deux-grands-paquebots-aux-chantiers-activity-7130586857746132992-atMD?trk=public_profile_share_view

 

 

 

Modifié par ARMEN56
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  • 1 month later...

Un projet chinois de porte-conteneurs 24000 EVP à propulsion nucléaire au thorium

Transport maritime : la Chine dévoile un colossal porte-conteneurs à propulsion nucléaire

"Présenté début décembre à l'occasion d'un salon, ce monstre des mers alimenté par un réacteur à sels fondus de thorium, une ressource abondance en Chine, serait capable de transporter 24000 containers. Un pas vers la décarbonation du transport maritime, très polluant."

ANTOINE GROTTERIA, 28/12/2023 à 7h43 - Geo.fr

https://www.geo.fr/environnement/transport-maritime-chine-devoile-colossal-porte-conteneurs-propulsion-nucleaire-24000-containers-sels-fondus-thorium-218141

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