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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires


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il y a une heure, Akhilleus a dit :

Y' a pas vraiment de cook off (en tout cas sur la vidéo). Tu as des éléments en feu mais probablement à l'exterieur du char (briquettes réactives ? équipement de vie comme des sacs de couchage etc ?)

un cook off c'est plutot ca :

https://www.facebook.com/watch/?v=1738699122968067

A 1:37 j'ai bien l'impression que le feu sort de la trappe conducteur.

 Autre détail intéressant, le pointeur lève son canon au même moment, on sait pourquoi? On remarque la même chose sur la vidéo @Akhilleusprobablement a cause du changement de pression a l'intérieur de la cabine malheureusement 

Modifié par Coriace
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il y a 17 minutes, Coriace a dit :

A 1:37 j'ai bien l'impression que le feu sort de la trappe conducteur.

 Autre détail intéressant, le pointeur lève son canon au même moment, on sait pourquoi? On remarque la même chose sur la vidéo @Akhilleusprobablement a cause du changement de pression a l'intérieur de la cabine malheureusement 

Il me semble que les 3 personnels évacuent

Lever le canon, c'est libérer la trappe conducteur avant (inaccessible si le canon est en position de tir dans l'axe du chassis sur les modèles T64 à T80)

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il y a une heure, funcky billy II a dit :

J'ai lu le premier chapitre du rapport et c’est d’ores et déjà un des articles les plus intéressants depuis le début du conflit. Les membres du RUSI sont allés interviewés des responsables ukrainiens  et l'article est construit sur la base de leur propos (expurgé de tout ce qui pourrait nuire à la sécurité opérationnelle des Ukrainiens, précisons-le). Il tord le coup à pas mal d'idées reçues qui s'étaient imposées depuis le début du conflit.

1°) L'armée de l'air russe est absente depuis le début du conflit.

Non, les Russes ont mené 140 sorties par jour au commencement de la guerre et ont continué à avoir une activité significative  par la suite, tant au dessus de la ligne de front et, dans un premier temps, sur ses arrières (des frappes à 300km à l’intérieur du territoire ont été recensées). Cette notion d’absence de l’armée de l’air russe provient manifestement plus de l’absence de relation de leurs actions par les média et les réseaux sociaux combiné à leur échec d’avoir pu peser significativement sur la bataille terrestre.

Aujourd’hui, sur le front sud, les CAP de Su-35S et Mig-31BM équipés de missiles R-37M  (missiles à longue portée, très rapides, capables d’engager des cibles à basse altitude) continuent de faire peser une menace mortelle sur les avions ukrainiens, y compris en TBA.

Même si leur efficacité est discutable, l’armée de l’air russe continue de mener des missions d’appui au sol mais son efficacité est limitée par différents facteurs magnifiés par la TBA:

  • Absence de PDL et/ou armement guidé sur sur la majorité des avions
  • Entraînement insuffisant
  • Menace des Manpads ukrainiens
  • Tactiques à l’efficacité discutable (Su-25 tirant des barrages de roquettes non guidées à distance de sécurité…)

Les nombreux crash hors combat observés chez les VKS tendant aussi à suggérer que huit mois de combat ont fatigué tant les hommes que les machines — ce qui démontre en creux qu'ils ne restent pas inactifs.

Les pertes ont touché de manière disproportionnée la flotte russe d’attaque au sol (23 Su-25SM/SM3 sur une flotte de 110 et 17 Su-34 sur une flotte de 130).

2°) L’armée de l’air russe est sans réponse face à la DCA ukrainienne.

C’est à nuancer.

Déjà, durant la première semaine de la guerre, les Russes ont réussi à neutraliser la DCA ukrainienne: que ce soit en utilisant des moyens de brouillage ou des leurres (notamment dans le nord dans les secteurs d’Hostomel / Irpin ou de Tchernihiv) ou en détruisant carrément des radars d’alertes ou des sites de lancement de missiles (notamment dans le sud vers Kherson et Zaporojié).  Les Russes ont également mené de nombreuses attaques SEAD à proximité des couloirs d’attaques héliportées, même si elles ont surtout eu du succès contre des systèmes anciens. Il n’en reste pas moins qu’au début du conflit, les Ukrainiens ne pouvaient compter que sur leur aviation de chasse pour protéger leurs cieux.

Ensuite, les Ukrainiens ont réussi à se réorganiser, à se défaire du brouillage russe (qui a d’ailleurs dû baisser en intensité car il brouillait également les transmissions amies) et leur DCA a finir par représenter une vraie menace pour l’aviation russe.

En mars, les Russes ont alors lancé d’autres attaques où ils utilisaient leurs CAP de Su-30SM et Su-35S pour inciter les radars ukrainiens à se dévoiler et ensuite les attaquer à coup de missiles ARM pour les Flanker (avec un certain succès) ou en envoyant des Suckhoi-25 armés de roquettes non-guidées (sans réussite).

Lors de leur offensive d’été dans le Donbass, les Russes ont ensuite entrepris une campagne contre la DCA ukrainienne qui a remporté un certain succès en utilisant leurs drones comme leurres pour, de même, inciter la DCA ukrainienne présente à proximité de la ligne de front à allumer ses radars. Les dispositifs ukrainiennes étant alors détruit par l’artillerie ou les frappes de missiles. En réponse, les Ukrainiens ont été forcés de reculer leurs batteries de SAM courte (SA-8 OSA) et moyenne portée (SA-11 Buk) bien à l’arrière du front, ce qui a offert aux Russes une liberté d’action bien plus grande au-dessus de la ligne de contact.

À noter enfin que la suite défensive des Su-25 modernisés s’est montrée très efficace contre les Manpads, ne déclarant forfait que quand la zone était saturée de missiles.

Enfin, grâce à la portée des missiles R-37M, les chasseurs russes sont aujourd’hui capables d’engager leurs homologues ukrainiens alors qu’ils sont largement hors de portée de la DCA ennemie.

Il ne faudrait pas néanmoins, à l’inverse, minimiser l’impact de la DCA ukrainienne. Elle a réussi à imposer aux avions d’attaque russe de quitter l’altitude pour mener des attaques au ras du sol, ce qui, du fait du manque d’entrainement des pilotes russes, des déficit technologiques des avions russes (pas de PDL ou de BGL par exemple) a réduit significativement leur efficacité, en particulier contre des cibles durcies et de petite tailles comme le sont les positions de campagne, tout en permettant aux manpads de les prendre à partie. C’est un impact dont il est difficile de surestimer la magnitude.

 

3°) La DCA russe en sert à rien

Oui, au début du conflit. Les Tor et les Buk ont été envoyés en Ukraine sans que les réseaux transmissions aient été organisés, le chaos au sol les a souvent séparés des formations qu’ils devaient protéger et les règles d’engagement étaient très restrictives : « Tout ce qui vole est présumé russe. » Au final, les avions ukrainiens n’ont pas eu à se préoccuper de la DCA au début du conflit.

Comme les Ukrainiens, les Russes ont fini par se réorganiser et les S-400 basés en Crimée et en Biélorussie ont forcé les avions Ukrainiens à voler au ras du sol pour leur échapper (même si cela n’est pas toujours suffisant pour échapper à un S-400 ou S-300 moderne guidé par un radar de dernière génération, cf. le post de Pic cité au début).

L’arrivée des missiles HARM américains sur les avions ukrainiens à néanmoins eu un impact négatif sur l’efficacité de la DCA russe et a permis aux Ukrainiens de retrouver de la liberté d’action sur le front.

 

Mon post est déjà suffisamment long donc je vais m’arrêter là mais l’article parle également des nombreuses faiblesses de l’armée de l’air russe dans tous les domaines; que nous ne saurions sous-estimer tant elles sont profondes. Mais, il est intéressant de voir que la petite musique d’une armée de l’air russe regardant les bras ballants les rampants mourir dans les tranchées ne correspond en fait que peu à la réalité. L'auteur du rapport reconnaissant d'ailleurs très honnêtement y avoir lui-même succombé un temps, comme on peut le voir dans ses autres écrits. 

Merci

Du coup ça bat en brêche pas mal de choses qui ont été dites par un certain nombre d'intervenants ici et confirmes d'autres assertions ou en tout cas une partie de l'autre pan du discours (oui, oui je remue un peu le couteau dans la plaie)

Ca confirme aussi pourquoi tout le monde vole bas (et donc s'expose aux Manpads et AAA) : un peu trop haut et c'est la foire aux pigeons, parfois à plusieurs dizaines de km de distance (kill revendiqué à plus de 130 km par un S400 russe si ma mémoire est bonne)

Si tu l'as lu en entier, juste curiosité, mais est ce qu'il parle des 40-60 An-2 dronisés et de leur utiisation vus les premiers jours du conflit. On les a vu passer mais on n'en a plus entendu parler depuis

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140 sorties/jour au début du conflit. Pour l'ensemble des appareils russes engagés, ventilos compris ? C'est faible non ?

A noter la confirmation semble t-il que les avions ukrainiens ont abattu des avions russes et vice-versa.

Il y a 1 heure, Vince88370 a dit :

Tout le monde va se planquer dans Kherson les maisons même en ruine offre un meilleur couvert et protège mieux du froid et sa va devenir le nouveau Stalingrad 

Stalingrad a tenu parce que les Soviétiques y engageaient l'équivalent d'une division fraîche tous les trois jours, division qui était laminée en 48 à 72 heures, et parce qu'il y avait un flux logistique continu pour approvisionner les troupes.

Il n'est pas dit ici que l'armée russe soit en capacité de mener une telle opération. Ceci étant dit, les effectifs à alimenter seront certainement inférieurs.

EDIT : les An-2 doivent se trouver dans le même tiroir que les Il-76 descendus par  les Ukrainiens. Celui où j'ai marqué "légende urbaine de plus en plus probable".

Modifié par Ciders
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Juste une petite remarque sur le problème des PGMs

A priori les russes ont largement utilisés des PGMs aéroportées (Kh-29  Kh-59, Kh-31P et Kh-58, cf post de @Picdelamirand-oil)

Ce sont les appareils de pur CAS qui semblent en manquer (les SU25, les SU34 étant plus des appareils utilisés pour l'interdiction même si occasionnellement ils ont pu faire de l'appui au sol avec des bombes freinées ou à chute libre)

Ce sont effectivement ceux (avec les hélicoptères) qui subissent aussi le plus de pertes ... parceque ils font du CAS très rapprochés sur des zones d'engagement très contestées

Est ce vraiment lié au manque de PGMs. Une roquette S5 ou S8 c'est 4 à 4.5 km en vol plan (plus en vol arcqué probablement). Ca met effectivement les appareils en portée limite de Manpads. Mais c'est pour un usage anti personnel/anti matériel léger. Maintenant regardons ce que nous pourrions faire à la place

A-10 ? portée efficace du GAU-8 : 600 m

Roquettes Zuni de 127 mm ou Hydra de 80 mm : 8 km max pour  les Zuni, moins pour les Hydra (un peu hors de portée Manpads)

GBU Paveway : dans les 10-12 km (avec nécessité d'illumination laser et largage plutot moyenne haute altitude)

AASM : 40 à 50 km (si largage haute altitude)

Bref pour faire de l'appui feu rapproché de zone et à basse altitude, on ne serait pas beaucoup mieux loti. Nous n'avons de toute façon pas les avions pour (à part les A10 US) et tout appui CAS devrait se faire à plutot moyenne/haute altitude soit dans l'enveloppe d'engagement que les 2 camps essaient d'éviter vue les couvertures SAM moyens et lourds trainants de part et d'autre

De plus, on a plus rien pour des frappes au plus près autre que nos bombes guidées (plus de roquettes SNEB). Alors (pour les pilotes) qu'est cequ'on pourrait faire dans l'environnement ukrainien (je parles pas de barbus en sandalettes dont l'AA se résume à une bête ZPU) ? En particulier pour traiter des concentrations de forces qu'une simple bombe de 250 kg n'arrêterait pas ?

Ca me rappelle les Israeliens lors des premières phases du Kippour qui devaient faire de l'appui au plus près des troupes au sol et se sont fait démonter un nombre d'appareils conséquents par les ZSU en BA et SA6 dès qu'ils remontaient en altitude

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16 minutes ago, Akhilleus said:

AASM : 40 à 50 km (si largage haute altitude)

Bref pour faire de l'appui feu rapproché de zone et à basse altitude, on ne serait pas beaucoup mieux loti.

L’AASM peut faire du tir en cloche à basse altitude non? Avec air burst pour du tir de zone ou désignation laser ou GPS fournie par un tiers (drone etc) pour du ciblage quasi-métrique.

A confirmer…

Modifié par HK
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il y a 5 minutes, HK a dit :

L’AASM peut faire du tir en cloche à basse altitude non? Avec air burst pour du tir de zone ou désignation laser ou GPS fournie par un tiers (drone etc) pour du ciblage quasi-métrique.

A confirmer…

Il peut mais tu baisses la portée .... jusqu'à quelle mesure aucune idée (de souvenir j'ai vu du 10 km pour du BA mais c'est brumeux)

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il y a une heure, Akhilleus a dit :

Merci

Du coup ça bat en brêche pas mal de choses qui ont été dites par un certain nombre d'intervenants ici et confirmes d'autres assertions ou en tout cas une partie de l'autre pan du discours (oui, oui je remue un peu le couteau dans la plaie)

Ça rappelle surtout que dans le monde des armes, contraindre est déjà un résultat

Au final, cela reste l'image déjà connue - faible effet au sol sur le déroulement des combats. Par contre, cela souligne un résultat autrement peu visible : les CAP russes seraient efficaces et dissuasives sur les actions aériennes ukrainiennes.

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Il y a 2 heures, funcky billy II a dit :

Mon post est déjà suffisamment long donc je vais m’arrêter là mais l’article parle également des nombreuses faiblesses de l’armée de l’air russe dans tous les domaines; que nous ne saurions sous-estimer tant elles sont profondes. Mais, il est intéressant de voir que la petite musique d’une armée de l’air russe regardant les bras ballants les rampants mourir dans les tranchées ne correspond en fait que peu à la réalité. L'auteur du rapport reconnaissant d'ailleurs très honnêtement y avoir lui-même succombé un temps, comme on peut le voir dans ses autres écrits. 

 

il y a une heure, Akhilleus a dit :

Merci

Du coup ça bat en brêche pas mal de choses qui ont été dites par un certain nombre d'intervenants ici et confirmes d'autres assertions ou en tout cas une partie de l'autre pan du discours (oui, oui je remue un peu le couteau dans la plaie)

Merci @funcky billy IIpour ce résumé. 

Je n'avais personnellement pas vraiment d'opinion sur les VVS, me bornant à constater leur impact limité sur le champ de bataille et ce rapport ne change rien à l'idée que je m'en faisais et renforce ce qu'on pouvait déjà constater de facto. Et je crois que de critiques à l'encontre de l'armée de l'air Russe, c'est surtout de leur impact sur le champ de bataille qu'il a été question. Je ne crois pas que quiconque ici a jamais sérieusement cru que l'armée de l'air Russe se tournait les pouces pendant que la flotte de la mer noire et la composante terrestre allaient au charbon.  Ils ont bossé, c'est indéniable, mais pour quel résultat militaire ?

Les résumé de Pic' et funcky billy II ne disent pas autre chose: l'impact de l'armée de l'air Russe sur les opérations terrestres a été plus que limité. Les VVS ont d'abord eu à se protéger elles mêmes (et perdre en matériels et hommes pour cet apprentissage) avant de pouvoir contribuer efficacement aux opérations de terrain. Et en matière de contribution efficace, on cherche encore l'action où elles ont pu faire la différence, à part peut être Marioupol dans un environnement air totalement maitrisé. Dans le fond et c'est la grande déception de ce conflit,  les VVS n'ont pas incarné la menace ou la contribution décisive dont on pouvait raisonnablement penser qu'elle représenterait.

Pire, il a fallu pour les Russes puiser dangereusement dans leurs stocks de MdC pour rechercher une partie des effets non réalisés par les VVS (campagne de bombardement des villes et des infrastructures). Et de devoir rapidement établir une doctrine, des formations, une dépendance à l'étranger par un approvisionnement couteux en matériels nouveaux pour mener une guerre des drones à un niveau stratégique (l'emploi du drone étant déjà conceptualisé avant guerre, mais à un niveau plutôt tactique). Sans que cette option ne soit pour autant viable à moyen terme. 

Bref, les VVS ont volé, volent et voleront. Elles ont fait de leur mieux, ont eu fort à faire pour s'auto-protéger avant de pouvoir contribuer positivement au conflit en cours. Mais je ne suis pas sûr (sans qu'il faille jeter la pierre aux VVS seules) que dans l'ensemble, la 3e dimension Russe aura fourni un effort militaire important sur le front. 

Modifié par olivier lsb
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il y a 45 minutes, Akhilleus a dit :

Ca me rappelle les Israeliens lors des premières phases du Kippour qui devaient faire de l'appui au plus près des troupes au sol et se sont fait démonter un nombre d'appareils conséquents par les ZSU en BA et SA6 dès qu'ils remontaient en altitude

Les Israéliens attaquaient des secteurs spécifiques avec des défenses multicouches construites spécifiquement pour les démantibuler, et devaient venir de directions bien précises avec un préavis très limité pour débouler sur le champ de bataille. Un peu comme charger de front dans une lice entre une barbacane et l'enceinte intérieure du château : un seul axe d'attaque, des pièges partout et des possibilités de contre-attaquer dans tous les coins.

Pour les CAP, ne pas oublier ce qu'on disait déjà avant le conflit (et pas que Dorf et moi hein ?) : l'aviation ukrainienne c'était au mieux une cinquantaine de Su-27 et de MiG-29 première génération sans capacité air-air longue portée et avec des pilotes volant peu, avec peut-être dix appareils vaguement modernisés. Si les Russes n'étaient pas en mesure de les contrer, c'est là qu'il aurait fallu sérieusement s'interroger.

Modifié par Ciders
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Les pilotes ukrainiens confirment que les Su-30SM et Su-35S russes surclassent complètement les chasseurs de l'armée de l'air ukrainienne sur le plan technique. La longue portée et les bonnes performances de visée et d'abattage de leurs radars N011M Bars et N035 Irbis-E, ainsi que la portée beaucoup plus longue et la capacité de guidage par radar actif du missile air-air R-77-1 par rapport au R-27R/ER semi-actif dont disposent les chasseurs ukrainiens, sont les aspects les plus importants de cette supériorité technique. Tout au long de la guerre, les chasseurs russes ont souvent été en mesure d'obtenir un verrouillage radar et de lancer des missiles R-77-1 sur les chasseurs ukrainiens à plus de 100 km de distance. Même si ces tirs ont une faible probabilité de tuer, ils obligent les pilotes ukrainiens à se mettre sur la défensive ou à risquer d'être touchés alors qu'ils sont encore loin de leur portée effective, et quelques tirs à longue portée de ce type ont trouvé leur cible. En outre, l'autodirecteur radar actif du R-77-1, combiné aux radars modernes N011M et N035, donne aux chasseurs russes la possibilité de lancer des missiles en mode "track-while-scan" (TWS), ce qui signifie que les pilotes ukrainiens ont peu de chances d'être avertis par leurs récepteurs d'alerte radar (RWR) qu'ils ont été lancés jusqu'à ce que le missile lui-même devienne actif quelques secondes avant de frapper. En revanche, les missiles R-27R/ER dont sont équipés les chasseurs ukrainiens nécessitent le maintien d'un verrouillage de la trajectoire d'une cible unique (STT) par le propre radar du chasseur de lancement pendant toute la durée de l'engagement du missile. Cela signifie que les pilotes russes reçoivent un avertissement RWR lorsqu'un pilote ukrainien leur lance un missile guidé par radar, et que si le chasseur ukrainien perd ne serait-ce que brièvement le verrouillage radar pendant le vol du missile, en raison de manœuvres de l'une ou l'autre partie, du déploiement de contre-mesures ou de la guerre électronique, le missile sera manqué.

Cette performance radar et de missile très inégale par rapport aux chasseurs russes, ainsi que le fait d'être tactiquement inférieur en nombre jusqu'à 15:2 dans certains cas, ont obligé les pilotes ukrainiens à voler extrêmement bas pour essayer d'exploiter le fouillis du sol et le masquage du terrain afin de se rapprocher suffisamment pour tirer avant d'être engagés. Cela restait très dangereux, et le vol à basse altitude augmentait encore l'écart entre les portées effectives des missiles air-air russes et ukrainiens, car les chasseurs russes avaient une vitesse et une altitude plus élevées, ce qui donnait à leurs missiles beaucoup plus d'énergie au moment du lancement.

Malgré ces inconvénients, les tactiques agressives des Ukrainiens et leur bonne utilisation du terrain à basse altitude au cours des premiers jours de l'invasion ont conduit à de multiples revendications et à plusieurs tueries probables contre des avions russes, bien que les chasseurs ukrainiens aient souvent été abattus ou endommagés dans le processus. Après trois jours d'escarmouches au cours desquelles les deux parties ont perdu des avions, on a observé une pause notable dans les sorties de frappe et de chasseurs russes s'aventurant profondément derrière les lignes ukrainiennes, qui a duré plusieurs jours. Ainsi, au cours de la seconde moitié de la première semaine, des paires de Su-34 et de Su-35S ont effectué de nombreux tirs à distance contre des radars et des bases ukrainiens présumés, à l'aide de missiles Kh-31, Kh-58 et Kh-59.

Début mars, cependant, les défenses SAM russes sont rapidement devenues beaucoup mieux coordonnées et la menace des systèmes SAM à longue portée S-400 "Triumph" basés en Biélorussie et en Crimée a contraint les avions ukrainiens à voler à une altitude extrêmement basse - moins de 100 ft - pour la plupart de leurs sorties sur les axes nord et sud. La menace de ces SAM à longue portée était aggravée par la présence d'un radar russe en bande S 48Ya6 'Podlet-K1' toute altitude en Biélorussie couvrant l'axe de Kiev, et d'un autre dans le sud (qui a été détruit plus tard près de Nova Kakovkha). Ces systèmes radar mobiles ont été introduits en 2018, et ont permis aux forces russes de suivre les sorties ukrainiennes à voilure fixe et à voilure tournante à des altitudes aussi basses que 15 ft à bien plus de 150 km. Compte tenu du mode de fonctionnement du Podlet-K1, il est peu probable qu'il soit capable de fournir avec succès les données à haute résolution nécessaires à l'éclairage de guidage terminal des cibles volant à basse altitude à plus longue portée. Le fait que des chasseurs ukrainiens volant à basse altitude aient réussi à plusieurs reprises à tendre des embuscades à des patrouilles russes à haute altitude au cours de la première semaine de la guerre dans des zones couvertes par le système Podlet K-1 semble indiquer qu'il n'offre qu'une capacité de poursuite à relativement basse résolution. D'un autre côté, cela peut simplement indiquer une mauvaise diffusion des informations de surveillance du radar vers le poste de commandement aéroporté Il-20M "Coot" et les avions relais qui transmettent les informations des réseaux au sol aux chasseurs russes en patrouille. Toutefois, le Podlet-K1 a été conçu pour permettre aux variantes modernes du S-300 et au système S-400 de tirer des missiles à longue portée sur une cible détectée, de relayer les mises à jour à mi-parcours sur les mouvements de la cible aux missiles en vol, et donc de guider le missile suffisamment près pour détecter et verrouiller l'avion en question avec sa propre tête chercheuse de radar actif alors qu'il descend d'un sommet élevé. Le fait que l'Ukraine attribue avec confiance la perte de plusieurs avions à des engagements de missiles S-400 alors qu'ils volaient à très basse altitude et à des distances importantes semble donc indiquer que les missiles à plus longue portée tirés par ces systèmes SAM possèdent effectivement une capacité de verrouillage post-apex, comme cela a été théorisé précédemment.

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il y a 4 minutes, Picdelamirand-oil a dit :

La plupart de ces frappes de jour de niveau moyen ont été effectuées par un seul aéronef, moins de 25 % des frappes ayant été effectuées par des paires ou des formations plus importantes, et aucune n'a été observée impliquant plus de six aéronefs dans un ensemble de frappes. Cela a contribué à des résultats incohérents en matière de dommages ainsi qu'à une évaluation inefficace des dommages de combat (BDA), ce qui signifie que les frappes de suivi ont rarement été effectuées.

Ca c'est intéressant car c'est très exactement le contraire des RETEX des forces aériennes soviétiques post-DGM. Les Soviétiques avaient compris que la méthode allemande de frappes multiples mais avec une poignée d'appareils sur un grand nombre de cibles n'était pas efficace, notamment contre les installations ferroviaires et les villes. Il fallait frapper plus fort mais moins de cibles et plus souvent.

Il y a donc un manque de coordination et/ou une volonté de frapper partout et/ou une tendance à disperser ses efforts selon les exigences du décideur ou les urgences réelles ou supposées au sol.

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Sur le front de Donbas et dans le sud, une tâche similaire a été accomplie par les avions AWACS A-50M/U Mainstay qui ont effectué en moyenne deux à trois sorties par jour, fournissant une alerte précoce à haute résolution et des informations vectorielles sur les avions ukrainiens volant à basse altitude dans ces secteurs. Toutefois, l'efficacité des A-50M en tant que multiplicateur de force a été limitée tout au long de la guerre par deux facteurs. Premièrement, les forces ukrainiennes ont trouvé que l'A-50 était assez facile à dégrader par une attaque électronique, et elles font état de succès constants dans ce domaine. Deuxièmement, comme l'opération aérienne russe est subordonnée aux forces terrestres, les informations de surveillance ne sont généralement pas relayées directement entre les A-50M et les chasseurs de la CAP ou les unités GBAD à longue portée comme les batteries S-400. Au lieu de cela, les informations sont normalement relayées via le poste de commandement du district militaire ou un poste de commandement de l'armée combinée, puis directement ou via un avion relais Il-20M aux unités GBAD et aux patrouilles de chasseurs. Cela ralentit considérablement le taux de transfert des données et limite la capacité du VKS à utiliser les A-50M/U pour guider directement les engagements d'armes des ressources GBAD ou des chasseurs.

Après la première semaine chaotique de l'invasion, il devenait de plus en plus clair que les forces terrestres russes sur les axes de Kiev et de Kharkiv s'étaient enlisées au milieu d'une résistance ukrainienne féroce et de difficultés logistiques russes. L'assaut aéroporté sur l'aéroport d'Hostomel ayant été repoussé par les forces de réaction rapide ukrainiennes, les forces russes ont dû soudainement s'adapter à un nouveau plan. Cependant, elles ne disposaient d'aucun plan de communication cohérent ; de nombreuses unités n'avaient pas échangé de clés de chiffrement et manquaient d'opérateurs radio qualifiés. En outre, il s'est avéré que certaines radios contenaient des composants de substitution chinois bon marché dépourvus de cryptage de qualité militaire, de sorte que la résistance au brouillage est devenue un problème crucial. Les capacités de guerre électronique qui avaient été initialement très efficaces pour dégrader les systèmes SAM ukrainiens posaient également de sérieux problèmes de fratricide électronique et aggravaient ainsi une rupture de communication de plus en plus critique entre les éléments des forces terrestres russes.

L'incapacité des forces terrestres russes à communiquer efficacement est devenue une menace plus importante pour l'opération russe que les systèmes SAM ukrainiens, de sorte que leurs moyens de guerre électronique ont commencé à réduire considérablement leurs opérations après les deux premiers jours. Cela a permis aux systèmes SAM ukrainiens nouvellement déplacés de regagner une grande partie de leur efficacité, bien qu'il ait fallu du temps pour réparer ou adapter une grande partie des dommages subis par les principaux systèmes radar d'alerte précoce et de guidage des missiles à longue portée. Au cours de la première semaine de mars, cependant, les SAM ukrainiens ont commencé à infliger des pertes significatives aux sorties d'attaque russes.

Les SAM ukrainiens les plus efficaces contre les aéronefs à voilure fixe russes ont toujours été les systèmes SA-11 "Buk", qui utilisent des véhicules TELAR (transporteurs-érecteurs-lanceurs et radars) comme menaces individuelles surgissantes plutôt que comme batteries formées aux côtés des véhicules habituels de commande et de radar d'acquisition de cibles. Aux côtés des SAM S-300PS/PT et S-300V à plus longue portée qui avaient échappé à la destruction lors de la première vague de frappes, les SA-11 ont rapidement rendu les opérations russes à moyenne et haute altitude prohibitives sur les axes de Kiev et Kharkiv. Dans le même temps, le VKS a reçu de nouvelles priorités de ciblage, car il est rapidement devenu évident pour les dirigeants russes que le plan militaire initial visant à s'emparer rapidement de Kiev et d'autres villes clés et à renverser le gouvernement ukrainien avait échoué. Par conséquent, le principal effort aérien du VKS est passé des attaques contre les capacités de défense aérienne ukrainiennes à des tentatives d'appui direct aux forces terrestres.

Les capacités GBAD ukrainiennes se remettant rapidement de la suppression et des dommages initiaux, elles sont devenues la principale arme chargée de repousser le VKS près des lignes de front à partir du 3 mars. La campagne de frappe initiale de la Russie n'ayant pas réussi à détruire la majeure partie des SAM SA-11 et SA-8 de moyenne portée de l'Ukraine, le VKS a été chargé d'attaquer les positions de l'armée ukrainienne pour soutenir l'offensive terrestre, et ses pilotes ont dû renoncer à voler à moyenne ou haute altitude lorsqu'ils pénétraient dans l'espace aérien ukrainien. À très basse altitude, les systèmes SAM guidés par radar ont une portée effective relativement courte en raison du fouillis et de la courbure de la terre qui bloquent leur champ de vision radar vers la cible. Par conséquent, au cours des derniers jours de février et de la première semaine de mars, le VKS a effectué environ 140 sorties par jour, à l'aide d'avions Su-25, Su-30SM et Su-34, pour effectuer des frappes à 500 pieds ou moins à l'aide de bombes et de roquettes non guidées sur les positions ukrainiennes. Une fois de plus, les sorties ont été effectuées en solitaire ou par paires plutôt qu'en formations plus importantes.

Si le vol à basse altitude a permis de réduire les pertes dues aux systèmes de défense antiaérienne guidés par radar, il a également mis les avions russes à portée des milliers de systèmes portatifs de défense antiaérienne (MANPADS) qui ont été largement distribués aux troupes ukrainiennes. Les résultats étaient prévisibles : en une semaine, au moins huit jets Su-25, Su-30 et Su-34 ont été abattus par des MANPADS. Ces frappes ont également été nettement moins précises que celles des avions de taille moyenne.

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il y a 6 minutes, Ciders a dit :

Pour les CAP, ne pas oublier ce qu'on disait déjà avant le conflit (et pas que Dorf et moi hein ?) : l'aviation ukrainienne c'était au mieux une cinquantaine de Su-27 et de MiG-29 première génération sans capacité air-air longue portée et avec des pilotes volant peu, avec peut-être dix appareils vaguement modernisés. Si les Russes n'étaient pas en mesure de les contrer, c'est là qu'il aurait fallu sérieusement s'interroger.

Pas tout à fait d'accord. Petite précision:

Longue portée: si ils ont des FOX I mais c'est pas du tir et oublie

en revanche pas de FOX III, c'est bien leur problème

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