Guerre Russie-Ukraine 2022+ : Opérations militaires

[olivier lsb]

Soldat pro-Russe durant la première guerre du Donbass, enrôlé dans l'AFU à partir du 24 février, ayant lui même révélé ses antécédents: comment l'Ukraine traite les soldats ayant changé de camp ?

Au delà de cette affaire individuelle, le sujet semble embarrasser Kiev, qui se retranche sans grande surprise, derrière le secret militaire. Ou l'on apprend quand même dans l'article que les cas seraient plus nombreux qu'on ne le pense, et que les Russes ne s'y sont pas trompé, derrière les discours officiels: on n'échange plus que prisonniers Ukrainiens pour des "vrais" Russes, et pas d'Ukrainiens séparatistes. 

https://www.lemonde.fr/international/article/2023/02/01/de-donetsk-a-kiev-l-itineraire-d-un-soldat-perdu_6160041_3210.html

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De Donetsk à Kiev, l’itinéraire d’un soldat perdu entre les lignes de front

Par Florence Aubenas (Kiev, envoyée spéciale)Publié le 01 février 2023 à 04h15, mis à jour le 01 février 2023 à 20h44

Temps de Lecture 5 min. Read in English

Reportage - Dans le monde en noir et blanc des conflits, Vladyslav L. est en zone grise. Enrôlé à 18 ans dans les rangs des forces prorusses du Donbass, en 2014, il a ensuite rejoint l’armée ukrainienne. Il est aujourd’hui poursuivi pour « participation à un groupe terroriste ».

Vladyslav L. avait 17 ans au début de la guerre en Ukraine, ou plus exactement de « la guerre avant la guerre », celle du Donbass, commencée au printemps 2014, dans l’est du pays. A l’époque, il vivait dans un village du côté de Donetsk, une des grandes villes de la région, vite tombée sous le contrôle des forces russes et de celles des séparatistes ukrainiens. Durant trois ans, il a servi sous leurs ordres, avant de changer de côté et de rejoindre l’armée ukrainienne. Dans le monde en noir et blanc des conflits, Vladyslav L. est en zone grise, un de ces soldats perdus entre les lignes de front, ceux que personne ne voudrait voir. Ni Kiev ni Moscou.

En ce mois de janvier, le jeune homme comparaît pour « participation à un groupe terroriste » devant un tribunal de la capitale ukrainienne, sous la neige et les bombes. Ses avocats, Nazariy Vovk et Ivan Bernatskyi, tous deux commis d’office, ont le même âge que lui, 26 ans ou un peu plus, la « génération guerre ». Ce sont eux qui racontent son histoire.

En 2014 donc, quand éclate le conflit dans le Donbass, la famille L. vit de peu : un frère malade, un père mort, la maison qui tourne avec les 150 euros de la mère, une aide-soignante. Vladyslav L. a postulé à toutes les entreprises du coin. Rien. Dans la région, les mines de charbon ou la sidérurgie, fiertés locales du temps de l’ex-Union soviétique, n’en finissent pas de s’effondrer. On se bouscule à trente pour une place de soudeur.

Comble de malheur, il traîne une réputation dangereuse : Vladyslav L. est soupçonné d’être pro-ukrainien par les prorusses. Ces derniers l’ont d’ailleurs arrêté, questionné, battu, et finalement relâché quand sa mère est venue pleurer au poste de contrôle.

Un ami lui conseille de postuler au 7e régiment séparatiste à Donetsk. Le 25 juin 2015, jour de ses 18 ans tout juste, il devient lance-grenade pour 15 000 roubles par mois (200 euros environ). Il sert jusqu’en 2018, puis s’embarque pour la Russie, à la recherche d’une vie toute neuve. Retour sans le sou trois ans plus tard, après quelques boulots dans le bâtiment. Vladyslav s’installe chez une tante à Zaporijia, au bord du Dniepr. C’est là que la guerre le cueille, celle du 24 février 2022 cette fois.

Lors du procès de Vladyslav L., un ex-soldat de la République populaire de Donetsk, à Kiev, le 11 janvier 2023. RAFAEL YAGHOBAZADEH POUR « LE MONDE »

L’ex-soldat séparatiste décide alors de reprendre du service. Mais pas dans les rangs prorusses : il se présente au centre de recrutement militaire ukrainien de Zaporijia. Dans la folie des premiers jours de l’invasion, tous ceux qui savent tenir un fusil sont enrôlés, sans plus de contrôle : Vladyslav L. est parachuté commandant à la division 36, brigade 60. Dans le Donbass, son nom de guerre était « Petite Fleur ». Il choisit « Malotru » en changeant d’uniforme, comme le héros du Bureau des légendes, la série française.

Selfies en uniforme russe

Cette brusque traversée de la ligne pourrait surprendre. Serge Trouch, procureur à l’audience, ne s’en émeut pas. Selon lui, Vladyslav L., enfant de Donetsk, « est de ceux pour qui la guerre est la normalité depuis des années déjà. Il cherchait du travail, il connaît la vie militaire, c’est là qu’il se dirige, sans se poser plus de questions ».

 

[olivier lsb]

Partie 2

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Dans l’armée ukrainienne, son directeur d’unité le trouve « instable », « mal accepté par la troupe », « nerveux sur le champ de tir » alors qu’il s’affirme aguerri. Le gradé ne soupçonne rien de son passé. Ses camarades non plus, qui lui reprochent surtout de boire. On envisage de le virer. Lui aussi se voit déjà autre part. Pourquoi pas le bataillon Azov, un régiment de légende en Ukraine, auréolé de son incroyable résistance pendant le siège de Marioupol ? Le 6 septembre 2022, Vladyslav L. postule comme lance-grenade. Le recruteur d’Azov lui en demande les raisons. Fièrement, il sort son téléphone et fait défiler à l’écran « son expérience dans des unités de l’autre côté » : ses selfies en uniforme russe, sa carte militaire, son unité spéciale photographiée au camp d’entraînement de Toretsk, dans le Donbass.

Vladyslav L. lors de son procès à Kiev, le 11 janvier 2023. RAFAEL YAGHOBAZADEH POUR « LE MONDE »

« Vous êtes dessus ? », lui demande Vitaliy Tsiktich, le président du tribunal, en regardant l’image. Vladyslav L. se lève, un grand type sûr de lui, qui bouge dans le box comme sur un ring, casquette à l’envers, sweat-shirt noir. D’une voix légèrement gouailleuse, il lance sans se troubler : « Deuxième en bas, en partant de la gauche. » Le portable et son contenu sont les principales preuves matérielles du dossier.

Le recruteur d’Azov a, lui, immédiatement contacté le SBU, les services de sécurité ukrainiens. Un des avocats a demandé à son client s’il n’avait pas eu peur d’une éventuelle arrestation en dévoilant son passé. Réponse : « Je voulais payer ma culpabilité en m’enrôlant dans Azov. J’ai toujours été pour l’Ukraine, mais les événements se sont déroulés ainsi. » Vladyslav L. s’était présenté avec son paquetage, sûr d’être recruté. Il le voulait vraiment.

« Guerre de propagande »

Dans la minuscule salle d’audience, Irina Salii, infatigable journaliste du site ukrainien Chroniqueur judiciaire, constitue le public à elle toute seule : assister à un procès de soldats accusés d’être prorusses – ou de l’avoir été – est une occasion rare en Ukraine. Tous ou presque se tiennent « en secret ». Par principe, les audiences sont publiques, mais Olha Reshetylova, de l’ONG ukrainienne Initiative médiatique pour les droits de l’homme, se voit régulièrement refoulée à l’entrée des tribunaux. Les raisons sécuritaires, la guerre, la loi martiale sont souvent évoquées pour en limiter l’accès.

« Les appareils judiciaire et policier n’ont jamais aimé les contrôles ni les regards », relève Olha Reshetylova. Selon elle, ces huis clos laisseraient des violations des droits et de la procédure se développer, même si elle se refuse à dire qu’une justice parallèle et des prisons secrètes existeraient en Ukraine. L’activiste évoque par exemple des procès de masse portes fermées, à l’été 2022, à Pyriatyn, dans le centre du pays. « Tôt ou tard, il faudra parler de tout ça. »

Olga Rechetylova, de l’ONG ukrainienne Initiative médiatique pour les droits de l’homme, à Kiev, le 13 janvier 2023. RAFAEL YAGHOBAZADEH POUR « LE MONDE »

De son côté, Volodymyr Yavorsky, du Centre pour les libertés civiles (l’association lauréate du prix Nobel 2022), note aussi une « petite musique » qui pousse à cultiver le secret aujourd’hui dans le pays. « Juger les militaires russes, c’est le plus important pour l’Ukraine, la presse internationale est conviée. Il faut montrer une nation unie, il y a aussi une guerre de propagande », explique-t-il.

Vingt des plus grandes ONG ukrainiennes viennent d’ailleurs de lancer une pétition pour réclamer la transparence des décisions de justice, notamment dans les affaires qui ébrécheraient l’image nationale comme la corruption ou la trahison. Elles dénoncent « une dissimulation d’informations », qui ne contribue « en aucune façon à la victoire de l’Ukraine, puisqu’elle sape la confiance du public dans les autorités, nécessaire pendant la guerre ».

« Jouet du destin »

Pour le procès de Vladyslav L., c’est un message des services ukrainiens sur leur propre compte Facebook qui a entraîné la publicité : le SBU claironnait, en septembre 2022, avoir arrêté « un agent russe » qui « tentait de s’infiltrer dans nos lignes de défense ». Entre-temps, l’accusation de « trahison » a volé en éclats, l’accusé ayant lui-même révélé ses antécédents dans le Donbass, ont fait valoir ses avocats.

En théorie, Vladyslav L. pourrait faire partie d’un échange entre prisonniers de guerre, comme l’Ukraine et la Russie en concluent régulièrement. Mais Moscou ne veut plus entendre parler de ces Ukrainiens qui changent de bord quand ils sont arrêtés, et n’accepte de négocier que pour de « vrais Russes ». Les combattants séparatistes ont d’ailleurs arrêté de réclamer un échange : certains auraient été tués, une fois passés de l’autre côté de la frontière, croit savoir Nazariy Vovk, un des avocats de Vladyslav L.

L’avocat Nazariy Vovk, dans son bureau, à Kiev, le 13 janvier 2023. RAFAEL YAGHOBAZADEH POUR « LE MONDE »

Aujourd’hui, les détenus seraient plus de 5 000 dans ce cas, entassés dans les prisons ukrainiennes, reprend Volodymyr Yavorsky. Seules quelques centaines d’enquêtes seraient en cours et une cinquantaine de procès peut-être, portant tous sur des dossiers considérés comme simples : le mis en examen reconnaît les faits et n’est pas poursuivi pour crime de guerre. « Mais les autres, que deviennent-ils ? Qui le sait ? », demande le défenseur des droits humains. Certains affirment avoir été enrôlés de force par la Russie, ce qui en fait des victimes. D’autres, en revanche, reconnaissent un engagement volontaire. Les transfuges d’un camp à l’autre, comme Vladyslav L., s’avéreraient eux aussi plus nombreux qu’on ne le pense.

Qui est victime ? Qui est coupable ? La question a été posée au téléphone à Inna, la mère de Vladyslav L., par un avocat de son fils. Sa voix s’affole. « Il est un jouet du destin. Dites-lui que je l’aime. » Elle vit toujours rue Soviétique, dans le village de Novy Svit, près de Donetsk, contrôlé par les forces russes. Vladyslav L. encourt quinze ans de prison.

 

[Banzinou]

Je reprends le post de @Bocket avec l'article du Figaro sur les Caesar

Citation

Il apparaît soudain, telle une bête imposante, à travers un champ de tournesols que recouvre un délicat manteau blanc. La scène se déroule quelque part dans le sud du Donbass, non loin de la ville occupée de Donetsk. Le long de la route, des villages vidés de leur population et transformés par endroits en champs de ruines. Sitôt le camion immobilisé, deux opérateurs s'emparent d'un obus tandis que le canon Caesar est orienté vers sa position de tir. « Il suffit d'entrer les coordonnées de la cible, ainsi que les conditions de température, d'humidité et de vent, explique le lieutenant Mykola, chef de cette batterie. Puis le Caesar fait tous les calculs et propose de lui-même un angle ainsi qu'une vitesse de tir que nous n'avons plus qu'à valider. » Ce jeudi 2 février, la cible est une position d'infanterie située 27 km plus à l'est. À moins de trois minutes d'intervalle, deux déflagrations assourdissantes soulèvent des volutes de neige. Sans perdre un instant, les soldats ukrainiens rangent leur matériel et remontent à bord du camion, qui disparaît bientôt à l'horizon.

À en croire le colonel Sergii Jouk, commandant de la 55e brigade d'artillerie de l'armée ukrainienne, les 18 canons automoteurs Caesar livrés par la France jouent un rôle central dans le duel brutal en cours dans le Donbass. Son unité, qui fut la première à recevoir des systèmes occidentaux d'artillerie lourde, au printemps dernier, est également dotée de 24 obusiers américains M-777 et de canons automoteurs ukrainiens 2S22 Bohdana. Ces trois types d'armes tirent des obus de 155 mm capables de toucher un objectif situé à plus 30 kilomètres, voire davantage pour certaines munitions, avec une précision redoutable. « Au cours des derniers mois, le Caesar nous a permis de frapper un millier de cibles et de détruire 180 types d'armes différentes - du simple mortier au canon de 203 mm Pion » , détaille le colonel Jouk, qui loue sa « grande manoeuvrabilité » . « Une fois arrivés sur la position, il nous suffit de trente secondes pour le déployer, puis d'une minute pour tirer cinq obus d'affilée. Face au risque de riposte ennemie, cette rapidité est pour nous un gage de sécurité. »

La 55e brigade, qui couvre actuellement un segment du front long de 150 kilomètres à travers le Donbass, a combattu précédemment dans d'autres régions. Fin juin 2022, elle s'est illustrée en contribuant de manière décisive à libérer l'île des Serpents, un confetti à haute valeur stratégique situé au sud d'Odessa, que la marine russe a occupé aux toutes premières heures de la guerre. Peu après sa capture, ce rocher d'une superficie inférieure à un kilomètre carré était devenu le symbole de la résistance ukrainienne lorsqu'un opérateur radio avait rejeté l'appel à se rendre lancé par son interlocuteur russe, lui lançant : « Navire militaire russe, va te faire foutre ! »

Des centaines d'obus :  « Pendant cinq jours, au début de l'été, l'un de nos canons Bohdana et deux de nos Caesar ont pilonné sans relâche l'île du Serpent » , raconte le lieutenant Mykola, alias « Citröen » , qui fut le premier artilleur ukrainien formé au maniement du système français et qui a dirigé cette opération. S'il refuse de révéler ses positions de tir, l'officier affirme qu'elles se trouvaient à 36 kilomètres de l'objectif et que des barges ont été utilisées pour y conduire les Caesar. Il semble donc vraisemblable que les canons français ont frappé depuis le sud de la Bessarabie, une région frontalière de la Roumanie où le delta du Danube cisèle des îlots qui ne sont pas reliés à la terre ferme. Au point le plus proche, un peu plus d'une trentaine de kilomètres les sépare de l'île du Serpent.

« Notre mission était de détruire des systèmes antiaériens et antimissiles, des citernes remplies d'essence ainsi que des dépôts de munitions. On a tiré sans s'arrêter, tandis que les Russes tentaient d'évacuer leur personnel par bateaux. Je pense qu'ils n'ont pas réussi à sauver grand monde. Au bout d'un moment, ils ont envoyé deux hélicoptères pour porter secours à leurs gars, mais ça n'a pas mieux marché. Face à leur défense antiaérienne, on ne pouvait pas utiliser les drones Bayraktar pour frapper sur l'île. Mais on a pu les faire voler à distance, et bénéficier de leur surveillance vidéo pour corriger nos tirs. À la fin du cinquième jour, les Russes ont miné leurs systèmes et quelques-uns ont pu embarquer à bord de leurs patrouilleurs Raptor. » Combien d'obus a-t-il fallu tirer pour parvenir à ce résultat ? Citroën hésite, puis lâche : « Ça se compte par centaines . »

Au cours de cette opération, les artilleurs de la 55e brigade ont exclusivement tiré des projectiles livrés par la France. Mais depuis l'arrivée des Caesar, la pénurie de munitions les contraint à employer aussi d'autres modèles. « Ces derniers mois, nous avons essayé pas moins de huit types d'obus différents pour tenter d'identifier lesquels peuvent convenir à ce canon, explique le colonel Jouk, et nous en avons finalement retenu deux. Les français, qui représentent environ un tiers des munitions tirées jusqu'à présent. Et puis ceux qui nous sont fournis par les États-Unis... »

Confirmant une information récemment fournie par la France, le commandant de la 55e brigade reconnaît qu'un des 18 Caesar confiés à sa responsabilité est hors d'usage. Mais il assure, sans s'étendre, que cette avarie n'est pas due à l'emploi de munitions inadaptées. « Nous avons besoin de pièces détachées en plus grand nombre » , plaide le colonel Jouk, avant d'assurer que ses hommes ont appris à gérer nombre de pannes et les problèmes de maintenance. « Nos techniciens, dit-il, sont désormais capables de réparer une bonne partie de ces pépins techniques à proximité du champ de bataille, sans qu'il soit besoin d'immobiliser un canon trop longtemps. »

Prochaine livraison :  Depuis une dizaine de jours, une partie des Caesar et des M-777 de la 55e brigade sont déployés près de la ville minière de Vouhledar, au sud-ouest de Donetsk, où l'armée russe a lancé de violents assauts. « Ces canons, qui ont récemment travaillé 48 heures d'affilée en ne se repliant que pour aller se ravitailler en munitions, sont un élément clé de nos efforts pour repousser l'ennemi » , explique le colonel Jouk. Selon ses estimations, ils ont contribué à tuer plus de 500 soldats russes en une semaine, ainsi que 50 blindés sur les 80 engagés dans cette offensive.

Dans ce contexte, les artilleurs de la 55e brigade accueillent avec satisfaction la promesse française de livrer prochainement un autre lot de 12 Caesar. Ces canons arriveront en Ukraine « dans les semaines qui viennent » et « seront financés dans le cadre du fonds de soutien de 200 millions d'euros » , a indiqué mardi Sébastien Lecornu, le ministre de la Défense, lors d'une conférence de presse commune avec son homologue ukrainien, Oleksiy Reznikov. Dix-neuf autres Caesar, promis par le Danemark, doivent aussi être livrés prochainement.

« Sans ce soutien, couplé à la contribution essentielle des nouveaux systèmes de reconnaissance aérienne, il nous serait extrêmement difficile de tenir bon face à une artillerie russe qui compte bien plus de batteries et de munitions, assure le colonel Jouk. Mais la précision des systèmes que nous livrent nos partenaires occidentaux nous permet de compenser ce déséquilibre numérique. » Selon lui, les obus américains de type Excalibur sont capables d'atteindre une cible située à 38 kilomètres avec une précision de cinq mètres. « Notre priorité est aujourd'hui d'obtenir davantage de munitions, explique encore le commandant de la 55e brigade. Car au rythme des combats actuels, nous aurons besoin de 10 000 obus par mois pour tenir dans la durée. »

 

[Métal_Hurlant]

Doivent pas en avoir beaucoup !??

https://www.lemonde.fr/international/live/2023/02/04/guerre-en-ukraine-en-direct-des-dizaines-de-soldats-russes-et-ukrainiens-liberes-apres-un-echange-de-prisonniers-entre-kiev-et-moscou_6160518_3210.html

Le Portugal disposé à envoyer des chars Leopard à l’Ukraine

En marge d’un déplacement en République centrafricaine, le premier ministre portugais, Antonio Costa, a fait savoir que le Portugal était prêt à envoyer des chars lourds Leopard 2 à l’Ukraine, mais qu’il devait d’abord travailler avec l’Allemagne pour remettre une partie de ses blindés en état de fonctionnement :

« Cette opération logistique est en cours, et nous travaillons de façon très proche avec l’Allemagne. En temps voulu, nous serons en mesure d’apporter notre contribution à cet effort collectif visant à doter l’Ukraine des meilleurs moyens de se défendre. »

Après un feu vert donné par Berlin à la fin janvier, plusieurs pays occidentaux ont promis de livrer à Kiev des chars Leopard 2 de fabrication allemande. Le nombre de blindés que Lisbonne pourrait fournir « sera annoncé en temps voulu », a indiqué M. Costa, en précisant que les pays européens concernés souhaitaient pouvoir livrer cet armement « avant la fin mars ».

[Métal_Hurlant]

Fallait oser rajouter de l'accordéon sur la vidéo ! 

 

 

Le reportage de France 2 dont est extrait la séquence avec le Caesar :

 

 

[Banzinou]

Veille vidéo du 24 février, mais qui permet de dire qu'un moins un équipage s'est éjecté d'un Ka-52, sans doute une première en opération ? (voir une première tout court ?)

 

Edit : ça a également été fait en octobre dernier, avec un seul parachute et très proche du sol

 

Modifié le 4 février 2023 par Banzinou

[Métal_Hurlant]

500 : ça commence tout doux...

 

[Zalmox]

Des Abrams sur porte-chars filmés en Bulgarie, direction Roumanie

https://9gag.com/gag/abvg2G8

[Gallium]

Il y a 14 heures, Heorl a dit :

Le canon peut dépointer, tu as des photos qui le montrent. Il peut même faire du tir tendu.

Pour l'avoir vu physiquement à Canjuers c'est assez impressionnant le mouvement des vérins.

Une image :

Capacité utilisée par les Thailandais dans leur guerre frontalière avec le Cambodge

[Alexis]

Il y a 10 heures, Métal_Hurlant a dit :

500 : ça commence tout doux...

 

Du moment que ce n'est pas la Chine qui étend son bras fraternel  ...

[Ciders]

J'attends confirmation de ce déploiement. Qui serait une première, en tout cas publiquement (les déploiements au Nord-Vietnam avaient été extrêmement sécurisés et même aujourd'hui, on dispose de fort peu de données sur ceux-là).

Mais il faut bien trouver des devises, vu que les restaurants nord-coréens ont quasiment tous fermé en Asie (et non, ce n'est pas ironique, ça rapportait pas mal).

[Banzinou]

Une petite rareté, un Vodnik ! (Utilisé par les ukrainiens et donc précédemment capturé)

 

[Berezech]

Allez petit bilan et perspective des 15 jours / 3 semaines écoulées.

Au global, les russes ont attaqué sur quasiment toute la ligne de front (mais pas avec la même intensité) l'effort principal étant sur Bakhmut, Marinka et Vulhedar. Les attaques secteur Zaporizhia visaient surtout à "sonder" la défense Ukr et à limiter les déplacements de réserve. Côté Louhansk les russes veulent se dégager de Kremnina et poussent sur Kupiansk.
Les ukr signalent l'arrivée d'importants renforts et réserves russes un peu partout, ce round était donc sans doute un préliminaire à une nouvelle poussée sans doute plus générale avec comme objectif d'épuiser la défense ukrainienne, de saisir opportunément une faille ou une faiblesse quelque part pour l'exploiter.
Idem les Ukr massent visiblement des réserves.

Niveau tactique il me semble que les russes ont su un peu monter en gamme début janvier, puis attrition, progression ont diminué la qualité; manque de munition et rigidité du commandement, en cas d'assaut l'échec est puni de mort, et parfois le soutien de l'artillerie n'est pas dispo => Attaque quand même, échec.
Cela dit c'est le signe qu'il y a des formes d'apprentissages et de transmission des savoirs faire à l'arrière qui commence à s’institutionnaliser, si la masse des mobiks reçoit enfin une formation continue efficiente ça devrait devenir plus performant. Côté Ukr à l'inverse les rotations d'unité ont mis en ligne des unités moins aguerries qui ont eu moins de succès que les supers vétérans des combats passés. A noter que j'ai vu une annonce comme quoi les ukrainiens créeraient des brigrades d'assaut avec les meilleurs troupes et les plus expérimentés.

Niveau industriel, passons les criailleries sur les chars et les jets, (je radote !) mais l'annonce de Nexter comme quoi ils sortent 6 CAESAR par mois, et les FR-Australiens, les US et les Allemands qui annoncent l'augmentation de la production d'obus, de nouvelles usines etc ... c'est plutôt une bonne nouvelle pour les ukr. Les ukrainiens ont l'air d'adorer les mortiers de 120mm, je ne sais pas ce qu'il en est de ce côté. Je crois que les Allemands veulent aussi sortir plus de Pzh 2000 mais je n'ai pas de confirmation.
La masse de feu russe continue de diminuer d'après les Ukr, mais ils deviennent plus efficaces et précis d'après ce que je vois à droite à gauche (surtout les mortiers que craignent les Ukr).

Bakhmut :
- Le rendement des attaques russes a pas mal diminué depuis la prise de Soledar, en même temps que les pertes ont augmenté significativement côté russe. Je suis en train de lire "L'invention de la Guerre Moderne" de Goya, et j'étais frappé par la comparaison avec la Somme, une méthode qui a marché a un rendement décroissant si l'adversaire s'adapte ou défend en profondeur, à ceci près que l'offensive russe est encore plus lente que celle de la Somme si j'en crois Poulet Volant sur Twitter et ses superbes cartes. Les russes progressent côté nord de Bakhmut mais plutôt vers Siversk là ou la résistance Ukr est plus faible.
- L'enveloppement de Bakhmut avance donc très lentement, le principal problème des ukrainiens à mon avis étant l'enveloppement par le sud et l'avancée russe le long du canal. ça pourrait empêcher les ukrainiens de défendre correctement Bakhmut ouest dans les semaines à venir.
- Je pense que les russes auront pénétré dans Bakhmut, et pris solidement pied dans la ville avant la fin du mois. Difficile d'estimer les pertes des russes, mais juste pour le mois de janvier 50k hommes hors de combat (dont 15k morts) ça ne me paraît pas délirant.

Vulhedar :
Les russes ont pris très cher (les ukrainiens n'en sont pas non plus sortis indemme vu ce que les russes ont pilonné sur Vulhedar) à noter que j'ai vu la première utilisation de masse de fumigène par les BMP russes dans le secteur.
Je pense que les russes vont rempiler très bientôt ici. Le problème pour eux c'est qu'ils ont utilisé ici des fantassins à haute valeur ajoutée (troupes de marines, déjà bien étrillées plusieurs fois).

Marinka : la ville est sans doute la plus détruite d'Ukraine. les russes ont avancé de quelques mètres. A noter qu'on y a vu au moins un T-90.

Kremnina : Les russes contre attaquent mais pour l'instant les combats sont entre Dibrova et Kremnina, et au sud / nord de Chernopopivka. En cours, difficile de dire comment ça va tourner.


Perspectives :

Les russes amassent des forces pour frapper à nouveau sur toute la ligne à la recherche d'un point faible. Toujours de pas de "grande offensive" incluant la frontière russo Ukr ou la Biélorussie.
Le réduit Ukr de Siversk me semble en danger. à moyen terme
Idem les Ukr me paraissent plus vulnérable sur le front de Louhansk au nord ouest de Svatove.
Les Ukr devraient dégager le sud de Bakhmut si ils veulent continuer à se battre dans la ville en fin de mois/le mois prochain. Ce n'est peut être pas possible ou l'économie de moyen n'est pas favorable.
Niu York / Toresk est l'un des secteurs les plus bombardé du front sans que les russes l'attaque directement.
3e round (ou plus en fait) à Vulhedar en perspective.
Un peu l'impression que les ukrainiens mènent une bataille de type "Citadelle / Koursk" en défensive en espérant contrer ensuite.
Les russes en sont conscient et continuent à se fortifier un max partout.
Grande inconnue des pertes mutuelles de chaque côté, mais celle des russes ont sensiblement augmenté. La posture prudente des ukrainiens ne me paraît pas déconnante vu le rapport de force encore très en faveur des russes.
L'OTAN en ne livrant pas d'avions continue à se garder une marge d'escalade. Je plains la log ukrainienne pour la quincaillerie germanique.
Inconnu de l'industrie russe, mais on sait qu'ils recherchent des spécialistes à tort et à travers pour leurs usines.

[herciv]

il y a 25 minutes, Berezech a dit :

Les ukrainiens ont l'air d'adorer les mortiers de 120mm, je ne sais pas ce qu'il en est de ce côté.

Tu vois çà comment ?

[Métal_Hurlant]

https://www.lemonde.fr/international/live/2023/02/05/guerre-en-ukraine-en-direct-frappes-russes-sur-kharkiv-combats-acharnes-a-bakhmout_6160593_3210.html

« Combats acharnés » à Bakhmout

C’est le point chaud du front dans l’est de l’Ukraine. Selon le chef du Groupe Wagner, des « combats acharnés » se déroulaient dimanche à Bakhmout « dans les quartiers nord pour chaque rue, chaque maison, chaque cage d’escalier ». « Les forces armées ukrainiennes ne battent pas en retraite. Elles se battent jusqu’au dernier homme », a fait savoir Evgueni Prigojine, dont les hommes sont en première ligne sur place, cité par son service de presse sur Telegram.

L’état-major ukrainien a, lui, confirmé sans détailler des combats et bombardements qui se poursuivent dans plusieurs points de l’est du pays, où les troupes russes ont réalisé de petits gains territoriaux ces dernières semaines.

 

Bakhmout « de plus en plus isolée », selon le ministère de la défense britannique

Selon le dernier point quotidien du ministère de la défense britannique, « au cours de la semaine dernière, la Russie a continué à faire de petites avancées dans sa tentative d’encercler la ville de Bakhmout, dans le Donbass ». Ainsi, « la M03 et la H32 – les deux principales voies d’accès à la ville pour les défenseurs ukrainiens – sont probablement désormais toutes deux menacées par des tirs directs, à la suite des avancées russes ».

Par ailleurs, poursuit le ministère, « les forces paramilitaires de Wagner se sont très probablement emparées d’une route subordonnée qui relie Bakhmout à la ville de Siversk » plus tôt dans la semaine, rendant Bakhmout « de plus en plus isolée ».

[magnum gts]

il y a une heure, herciv a dit :

Tu vois çà comment ?

 

Plusieurs com sur ce mortier par ex

 

[magnum gts]

quand tu vois ca tu te dits que les russes ne peuvent pas gagner la guerre...

 

 

[Banzinou]

il y a 24 minutes, magnum gts a dit :

quand tu vois ca tu te dits que les russes ne peuvent pas gagner la guerre...

 

 

Moi ce que je trouve étonnant, c'est qu'on voit une bonne demi-douzaine de véhicules détruits ou abandonnés, mais qui semblent venir de tentatives successives... J'ai du mal à comprendre ce choix tactique d'envoyer par micro-vagues des sections d'infanterie, surtout lorsqu'on voit le résultat...

[Skw]

il y a 50 minutes, Banzinou a dit :

Moi ce que je trouve étonnant, c'est qu'on voit une bonne demi-douzaine de véhicules détruits ou abandonnés, mais qui semblent venir de tentatives successives... J'ai du mal à comprendre ce choix tactique d'envoyer par micro-vagues des sections d'infanterie, surtout lorsqu'on voit le résultat...

L'enjeu est sans doute de pouvoir localiser les positions d'artillerie et autres unités défensives venant frapper ces unités envoyées au casse-pipe. Assez sacrificielle comme approche. Mais, en l'absence de communication et coordination fines entre les lignes, l'approche est peut-être considérée comme la plus pragmatique.

Modifié le 5 février 2023 par Skw

[Heorl]

il y a 19 minutes, Skw a dit :

L'enjeu est sans doute de pouvoir localiser les positions d'artillerie et autres unités défensives venant frapper ces unités envoyées au casse-pipe. Assez sacrificielle comme approche. Mais, en l'absence de communication et coordination fines entre les lignes, l'approche est peut-être considérée comme la plus pragmatique.

Après le problème c'est que ça dévore les troupes comme pas deux, et que si la masse derrière n'est pas suffisante, on se retrouve rapidement en manque d'hommes pour à peu près tout.

[Fusilier]

Il y a 1 heure, magnum gts a dit :

quand tu vois ca tu te dits que les russes ne peuvent pas gagner la guerre...

Je ne sais pas s'ils peuvent gagner ou pas.  Mais, quand je vois ça,  je ne peux pas m'empêcher de penser : pauvres gars. Que des pax  manœuvrent encore comme ça, au bout d'un an de guerre... 

[olivier lsb]

Il y a 3 heures, herciv a dit :

Tu vois çà comment ?

Il y a eu dernièrement pas mal de vidéos sur les mortiers de 120 déployés au front. Effectivement, ils ont l'air de donner satisfaction. 

 

 

[Fanch]

Il y a 1 heure, Skw a dit :

L'enjeu est sans doute de pouvoir localiser les positions d'artillerie et autres unités défensives venant frapper ces unités envoyées au casse-pipe. Assez sacrificielle comme approche. Mais, en l'absence de communication et coordination fines entre les lignes, l'approche est peut-être considérée comme la plus pragmatique.

 en gros c'est "prendre le contact"

[gustave]

Il y a 3 heures, magnum gts a dit :

quand tu vois ca tu te dits que les russes ne peuvent pas gagner la guerre...

 

 

En fait je vois surtout un char touché qui réagit plutôt bien (et je n'arrive pas à voir si la fumée de la fin est un écran ou les conséquences du projectile encaissé [edit: probablement les conséquences du tir]), et pas certain du tout que le BMP roule sur les fantassins (perspective, image coupée, angle, tout ça) comme l'affirme le titre, d'autant qu'il n'est pas pris à partie et ne semblait pas très pressé jusque là.

Ce qui est vraiment surprenant c'est ce débarqué en plein découvert alors qu'ils auraient pu s'abriter derrière les engins immobiles... D'un autre côté ils ne semblent pas pris à partie non plus durant leur progression vers l'endroit où doivent se trouver les Ukrainiens. Pas très clair pour moi.

Bref, une vidéo qui ne montre qu'une très courte séquence d'une situation probablement moins caricaturale que ce que laisse entendre le titre.

Modifié le 5 février 2023 par gustave

[Poivre62]

Des messages un peu alarmistes sur la difficultés dans cette zone il en a déjà fait mais à la vue de ces twit de WarMonitor j'ai vraiment  tendance à penser que la présence Ukr à Bahkmut ne tient plus qu'à un fil. Retrait rapide probable non?