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Le monde le verra comme un signe d'humanité.........

J'ai lu des sons de cloches différents sur cette histoire.

J'ai aussi lu qu'Israël se réserve le droit de tirer, si elle voit qu'une action contre elle se prépare. :?:

Perso, j'y crois pas trop à cet arrêt des bombardements.

Comme dit predateur, les israéliens ne vont pas prendre le risque de laisser des missiles longue portée être lancés.

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Selon un responsable gouvernemental israélien, M. Olmert a prévenu Mme Rice qu'Israël avait encore besoin de 10 à 14 jours pour atteindre ses objectifs, à savoir éloigner le Hezbollah de la frontière et le désarmer pour l'empêcher de tirer des roquettes ou des missiles sur le territoire israélien Il a pas finit vue les pertes du hezbollah qui n'ont pas l'aire enorme. Impossible a verifier, c'est facile de faire croire a un mort civil meme si il s'agit d'un membre du hezbollah. ne dite pas que j'ai dit que cana etait que des militaire c'est plus pour les voiture ciblé

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Selon un responsable gouvernemental israélien, M. Olmert a prévenu Mme Rice qu'Israël avait encore besoin de 10 à 14 jours pour atteindre ses objectifs, à savoir éloigner le Hezbollah de la frontière et le désarmer pour l'empêcher de tirer des roquettes ou des missiles sur le territoire israélien

Il a pas finit vue les pertes du hezbollah qui n'ont pas l'aire enorme.

Impossible a verifier, c'est facile de faire croire a un mort civil meme si il s'agit d'un membre du hezbollah

Le problème, c'est que le gars du hezbollah peut enlever sa tenue de combat se fondre dans la foule et ni vu, ni connu.

14 jours, j'y crois pas, minimum 16 si il faut compter avec le théorique arrêt des bombardements pendant 48 heures. Et vu que les israéliens se sont déjà plantés dans leurs délais, ça va rester très longtemps.

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Ce qui est etonnant c'est qu'Israel ne semble pas faire usage de feu de contrebatterie avec radars, commandos de recherche dans la profondeur et par exemple MRLS ou obus a longue portée.

Ouais, incompréhensible.

Je ne comprends rien à leur stratégie.

Par contre ils ont commencé à envoyer tous les soirs des petits groupes de commando près de la frontière.

Bon confirmation de la suspension des bombardements pendant 48 heures.

PM's Office confirms: Air strikes will be suspended for 2 days

The Prime Minister's Office has confirmed that the IDF will halt air strikes over Lebanon for 48 hours until the probe into the Qana incident is completed. "No targets will be hit, unless they threaten to strike Israel," the PM's Office said in a statement.

"Israel will allow, in coordination with the UN, safe passage for the residents of south Lebanon wishing to evacuate the area within 24 hours, and will also operate humanitarian corridors," the statement said.

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Ce qui est etonnant c'est qu'Israel ne semble pas faire usage de feu de contrebatterie avec radars, commandos de recherche dans la profondeur et par exemple MRLS ou obus a longue portée.

je suppose que le hezbollh tire une seule salve à partir d'un lanceur mobile puis bouge tout de suite vers une position camouflée où protégée pour éviter toute riposte.

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Selon le Hezbollah, le raid aerien aurait été avorté par ses hommes. Il declare aussi avoir detruit un Merkava cet aprés midi et tuer 8 soldats du regiment Golani hier matin. Il seraient entré dans une maison aprés etre tombé dans une embuscade, une maison souflée ensuite par une bombe de forte puissance. Pour la traive, Esperons que ce soit vrais ;) Edit: Sur Al Manar, ils viennent d'annoncé ma destruction de 2 autre Merkava et d'un 4x4 Hummer prés de la bourgade de Kafarkella et Adassia. Et oui c'est bien 150 roquettes qui ont été lancées sur le nord d'Israel, ce qui veut dire que les bombardements n'ont servis pratiquement à rien depuis prés de 3 semaine :rolleyes:

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Sur le territoire ou pas ouvrir le feu contre Israel me paraît plus que risqué cela peut avoir de graves répercutions.

a ouais ils risquent quoi de se faire bombarder? :lol:

de voir leur pays ruiné... c deja fait

de retrouver leur enfants en petits morceaux ... si c'est pas deja fait

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Selon le Hezbollah, le raid aerien aurait été avorté par ses hommes.

Il declare aussi avoir detruit un Merkava cet aprés midi et tuer 8 soldats du regiment Golani hier matin. Il seraient entré dans une maison aprés etre tombé dans une embuscade, une maison souflée ensuite par une bombe de forte puissance.

Pour la traive, Esperons que ce soit vrais ;)

Edit: Sur Al Manar, ils viennent d'annoncé ma destruction de 2 autre Merkava et d'un 4x4 Hummer prés de la bourgade de Kafarkella et Adassia. Et oui c'est bien 150 roquettes qui ont été lancées sur le nord d'Israel, ce qui veut dire que les bombardements n'ont servis pratiquement à rien depuis prés de 3 semaine :rolleyes:

Aucun nouveau soldat mort confirmé par tsahal pour l'instant. Juste 4 blessés. Attendons de voir. Tsahal annonce toujours publiquement ses morts quand les familles sont prévenues.

Et tsahal a annonce 6 combattants du hezbollah tué dans des échanges de coup de feu hier. D'ailleurs, ils ont montré des sacrées photos d'armes prises au hezbollah, hier.

Pour croire al manar, je veux voir des photos.

Par contre j'ai encore vu des nouvelles vidéo de lanceurs détruits hier soir. Mais le hezbollah doit en avoir une sacrée réserve.

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Ainsi ISRAEL pourra dire :

Nous avons arrête mais eux continu à nous bombarder

C’est un recul pour mieux frapper aussi

ç'est clair que ce sera un bon prétexte.

Israël a demandé le déploiement d'une force internationale avant le cessez-le-feu. Douste-Blazy a dit qu'on ne pouvait pas déployer une force internationale sans cessez-le-feu.

Une vidéo de tsahal sur les roquettes lancées à partir de qana.

mms://media.a7.org/a7radio/misc/video/06/qana.wmv

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Donc vous tous comme moi vous pensez que la guerre va continuer

sans l'instauration d'une force multinational

on est dans un dialogue de sourds.

La communauté internationale veut un cessez-le-feu avant de déployer une force et les israéliens veulent l'inverse. Peut-être qu'ils veulent des garanties que la communauté se mouillera réellement pour démanteler le hezbollah.

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moi je pense justement qu'il faut la deployer entre Israel et le Hezbollah pour qu'elle mette un terme a cette guerre et si le Hezbollah ne cesse pas le feu alors la le monde entier aura la preuve qu'il faut eliminé le hezbollah (puisque apprament certain en doute)

Le problème avec le Hezbollah, c'est que c'est comme la mauvaise herbe.

Plus tu la coupes, plus y en a.

Ce qu'il faut c'est traiter les causes et pas seulement les effets, sinon dans trois ou quatre ans la même chose recommencera.

C'est aux libanais d'arrêter le hezbollah.

Mais pour ça encore faudrait-il qu'on leur laisse le droit d'avoir une véritable armée.

Israël devrait plutôt aider à la transition politique au Liban, elle devrait l'aider à se reconstruire et après les aider à créer une véritable armée faite de toutes les ethnies du pays

Une armée capable de vaincre le Hezbollah.

Et pas tout péter comme des bourrins.

Car l'idée de vouloir partissionner le pays c'est de la connerie !

Ils vont créer à leur frontière une zone de guerre permanente un peu comme les balkans.

Si seulement Israël penssait un peu plus à ses intérêts à long terme, elle se rendrait compte qu'une région plus stable serait dans son intérêt, et pour ça il faut aider le Liban et pas le détruire.

Car après tout c'est censé être Israël le pays le plus mature dans la région.

De toute façon avec tout ce qui c'est passé au Liban ces trois dernières années, je crois qu'Israël à raté une occasion unique.

Si seulement Israël avait une politique un peu moins "rigide".

Ce n'est pas parce que trois types font péter une bombe que l'état d'Israël risque d'être détruit.

Franchement, les palestiniens ont autant de chance de détruire Israël que Monaco en a d'envahir la Russie.

Dans cette région tout est tout le temps à l'exagération d'un côté comme de l'autre, et ça devient vraiment ridicule à la longue. :rolleyes:

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Offensive israélienne au Liban : Le Hezbollah pourra-t-il tenir ?

Aguerris et bien armés, les miliciens du Hezbollah ont tenu jusque- là le choc face à Tsahal. Pourront-ils cependant tenir tête plus longtemps à l’armada israélienne et transformer une défaite militaire annoncée en une victoire politique annonciatrice d’un nouvel équilibre des forces au Proche-Orient ? On pourrait toujours en rêver, au risque d’un douloureux retour sur terre...

En lançant leurs attaques contre le Liban, le 13 juillet, au prétexte de vouloir libérer deux soldats capturés la veille par le Hezbollah, les Israéliens ont voulu, en réalité, mettre fin définitivement à la menace de la milice chiite libanaise, notamment en paralysant son potentiel de frappe par missiles Katioucha.

Soumise, de son côté, à un pilonnage massif, qui a détruit nombre de ses infrastructures un peu partout au Liban, celle-ci a certes reçu des coups durs, mais elle en a aussi rendu quelques-uns. Mieux : après avoir absorbé le choc, elle a commencé à opposer sur le terrain une résistance farouche et à lancer des roquettes sur le Nord d’Israël, notamment sur Haïfa, troisième ville du pays, contraignant ainsi les Israéliens à livrer une bataille terrestre, qui risque fort d’être coûteuse pour eux.

Résultat : deux semaines après avoir déclenché l’opération “Punition adéquate” contre le Liban, l’Etat hébreu est loin d’avoir atteint son principal objectif. Car le Hezbollah n’a pas encore été défait, ni contraint de se replier au nord du fleuve Litani, à une vingtaine de kilomètres au Nord de la frontière israélienne. Ce qui a fait écrire à Percy Kemp : “Pour la première fois des Arabes parviennent à tenir tête à l’armée israélienne, suggérant qu’un certain changement serait intervenu dans l’équilibre usuel des forces” (Libération, 21 juillet 2006).

Cependant, ces “bonnes nouvelles” ne doivent pas nous leurrer et nous empêcher de poser la seule question qui mérite vraiment d’être posée aujourd’hui, celle concernant les capacités militaires réelles de la milice chiite libanaise.

Celle-ci pourra-t-elle vraiment tenir tête longtemps à l’armada israélienne, la quatrième armée au monde et l’une des mieux équipées et entraînées aux techniques de guerre moderne, et transformer ainsi une défaite militaire annoncée en une victoire psychologique et politique ? Et, d’abord, quel est l’armement du Hezbollah, dont on dit qu’il est redoutablement efficace face à Israël ?

La vérité sur l’armement du Hezbollah

La milice chiite libanaise est considérée comme l’une des guérillas les plus efficaces au monde. En mai 2005, son leader, le Cheikh Hassan Nasrallah, affirmait détenir plus de 12.000 roquettes antichars Katiouchas d’une portée d’une dizaine de kilomètres. Son mouvement détient également des roquettes Fair-5, d’une portée de 70 km, et Nazeut-10, d’une portée de 200 km, récemment fournies par l’Iran, ainsi que des fusées Raad-1 et des lance-roquettes multiples BM-21.

Très récemment, le Hezbollah a construit près de la frontière israélienne une multitude de petits bunkers, dotés de caméras de surveillance. Selon Israël, ces fortifications auraient été réalisées avec l’aide de Téhéran.

Le Hezbollah est surtout la seule force militaire non-étatique à avoir fait voler un drone. En avril 2005, un avion sans pilote nommé Mirsad a survolé le Nord d’Israël. Le mouvement chiite affirme enfin avoir réussi à neutraliser le radar israélien de la société Elbit, destiné à repérer les infiltrations. Le système anti-obus Nautilus fourni à Israël par les Etats-Unis aurait subi le même sort.

Le désarmement du Hezbollah est exigé par la communauté internationale, à travers la résolution 1559 du Conseil de Sécurité, ainsi que par un certain nombre de Libanais. Or, son charismatique leader, le cheikh Nasrallah, l’a toujours catégoriquement rejeté. “La main, quelle qu’elle soit, qui voudrait se saisir de nos armes est une main israélienne qui devra être coupée. Si quelqu’un, n’importe qui, pense désarmer la résistance islamique, nous le combattrons jusqu’à la mort”, a-t-il affirmé, le 25 mai 2005, à l’occasion du cinquième anniversaire du retrait des troupes israéliennes du Liban-Sud après vingt-deux ans d’occupation. Et d’ajouter : “D’aucuns estiment que nous avons quelque 12.000 fusées de type Katioucha ou autres, je vous le dis, nous en avons plus de 12.000. Tout le Nord de la Palestine occupée avec ses colonies de peuplement, ses aéroports, ses champs et ses fermes, est sous le feu de nos combattants”.

Le Hezbollah refuse donc de rendre son armement lourd. Nasrallah a mentionné, récemment, la visite d’un “ambassadeur occidental”, dont il n’a cité ni le nom ni le pays, qui a proposé que sa formation garde ses armes individuelles et de moyenne portée mais remette les fusées à longue portée : “Cette proposition est un scandale. Elle prouve à l’évidence qu’ils ne veulent pas démanteler les milices et protéger le pays de combats fratricides, mais que leur unique but est de protéger Israël et de lever la terreur qui pèse sur l’Etat hébreu.”

Selon Jane’s Defence Weekly, journal britannique spécialisé dans les questions de défense, le Hezbollah détenait, avant la crise, de 10.000 à 15.000 Katiouchas à tête explosive, de 107 mm ou de 122 mm, d’une portée limitée de 10 ou 20 km. Ce chiffre conforte les affirmations du chef du Hezbollah.

Mais les Katiouchas sont-ils encore le nerf des opérations du Hezbollah ? “Au fil des jours, le Hezbollah a tendance à tirer moins de roquettes, mais leur portée s’étend”, note un observateur militaire. Le tournant a été pris le 13 juillet, lors de la première attaque contre Haïfa, lorsque la troisième ville d’Israël a été touchée pour la première fois depuis le Liban sud par un tir de missiles Fajr (également appelé Raad par le Hezbollah), montés sur des rampes de lancement installées sur des camions. Le même jour, un bâtiment de la marine israélienne a été frappé en mer, en dépit de ses systèmes de brouillage, par un missile C802 tiré depuis la terre.

Le Hezbollah est désormais équipé de Fajr 3 de 240 mm, d’une portée de 40 km : il s’agit d’une roquette de 5,20 m de hauteur, pesant 400 kg et porteuse d’une charge explosive de 40 kg. Le mouvement chiite possède également des Fajr 5, de 333 mm, dont la portée est de 75 km.

Surtout, le Hezbollah est désormais équipé de missiles Zelzal 1 et 2, probablement fabriqués et livrés par l’Iran. Ces missiles, inspirés d’un ancien modèle soviétique, le Frog 5, ont une portée se situant entre 150 et 200 km et permettent de menacer Tel Aviv, malgré leur système de guidage approximatif. Le Hezbollah en possédait moins de cinquante au début de la crise. Au moment où nous écrivons ceci, aucun d’entre eux n’a encore été tiré, mais une dizaine auraient déjà été détruits lors d’un bombardement israélien.

Ces Katiouchas, qui sont acheminées d’Iran via la Syrie, sont stockés dans des bunkers au Sud du pays, pour être amenés rapidement près de la frontière israélienne, d’où elles sont tirés.

Les missiles ou les roquettes à plus longue portée, au contraire, sont éloignés de cette zone susceptible d’être envahie par l’armée israélienne. Une partie des Fajr est partagée entre des stocks installés dans la plaine de la Bekaa, dans l’Est du Liban, et dans les environs de Beyrouth. C’est pourquoi l’armée israélienne a procédé à une destruction systématique des ponts et routes, jusqu’aux voies les plus minuscules. Elle cherche ainsi à désorganiser sérieusement toute la logistique du Hezbollah pour l’empêcher de mobiliser toutes ses capacités militaires.

“Une armée d’ombres, insaisissable, invisible”

Le Hezbollah est partout présent dans les petites localités chiites du Sud-Liban. Mais il n’est pas toujours visible. Les reporters occidentaux, qui se sont rendus la semaine écoulée dans la région, ont eu du mal à rencontrer un seul milicien. Ce qui a fait dire à certains que le Hezbollah est “une armée d’ombres, insaisissable et invisible”.

En fait, les combattants chiites sont extrêmement mobiles. On n’aperçoit jamais ni leurs camions ni leurs unités. Leurs refuges, difficiles à identifier, sont aussi difficiles d’accès. Ils sont déployés dans les terrains accidentés, les forêts, mais aussi de simples maisons dans les villages chiites, que l’armée israélienne parvient à identifier grâce à ses informateurs au sol.

Le Hezbollah assure, par la voix de ses dirigeants, à commencer par le Cheikh Nasrallah, que sa capacité militaire a été, en tout cas jusqu’au début de la semaine, très peu affectée par les bombardements israéliens et qu’il a suffisamment de munitions pour continuer à bombarder Israël “pendant de nombreux mois”.

Les observateurs libanais, dont certains ne cachent pas leur hostilité au mouvement, estiment que ce dernier s’est préparé à “une guerre de longue haleine”. Selon eux, la destruction des combattants du Hezbollah par l’armée israélienne, même après un déploiement au sol, s’apparente à une mission difficile et trop risquée. “Leurs capacités militaires sont bien supérieures à ce que nous pensions. Ils se regroupent pour mener des opérations, puis se dispersent. Ils éparpillent leurs armes et les cachent dans leurs maisons, dans des caves”, explique, de son côté, Timour Goksel, l’ancien porte-parole de l’ONU au Liban.

Par ailleurs, les artilleurs du Hezbollah manifestent une étonnante faculté d’adaptation aux bombardements incessants auxquels ils sont soumis. Même si le nombre de Katiouchas tirées sur le Nord d’Israël continue de baisser, les lanceurs parviennent quasiment toujours, malgré la traque dont ils sont l’objet, à tirer des missiles sur des cibles israéliennes et à ajuster leurs tirs de façon à ne pas toucher les zones peuplées d’Arabes israéliens.

Combien de temps pourront-ils tenir ce rythme ? Les stratèges de l’armée israélienne reconnaissent n’avoir aucune idée du nombre de roquettes que le Hezbollah détient encore (ce dernier en a tiré jusque-là environ 4. 000). Ils disent aussi que le risque que le Cheikh Nasrallah choisisse de lancer sur Tel Aviv des missiles Zelzal de moyenne portée reste entier.

La guerre des bunkers

Pendant les dix premiers jours du conflit, l’aviation israélienne a effectué plus de 3.000 sorties pour détruire l’arsenal et les infrastructures du Hezbollah. Deux régiments d’infanterie d’élite de Tsahal, soit 4.000 hommes, ont œuvré, nuit et jour, pour faire sauter le vaste réseau de bunkers construit en six ans par le mouvement chiite tout au long de la frontière israélienne. Dans le village de Maroun Erras, à 2 km au nord-est d’Israël, les unités spéciales de la Brigade Golani ont livré des combats acharnés, au cours desquels ils ont perdu quatre hommes, avant de découvrir, le 19 juillet, une porte blindée donnant accès à un complexe sous terrain en béton, camouflé et impossible à repérer par avion. Le lendemain, alors qu’elles donnaient l’assaut à ce bastion, elles ont été prises sous les tirs croisés des miliciens du Hezbollah qui y étaient retranchés, et ceux d’un bunker similaire érigé dans un village voisin, où le mouvement chiite a entreposé vivres, canons de mortier et munitions. Cela n’a pas empêché Tsahal d’occuper entièrement le village, dès dimanche, et de pousser souterrain vers Beit Jbeil, plus au Nord.

C’est aussi dans ces bunkers que le Cheikh Nasrallah et les autres dirigeants du Hezbollah se sont réfugiés, au Nord du Liban, dans les environs de Beyrouth, dans la plaine de la Bekaa près de la frontière syrienne. C’est pourquoi les Israéliens s’acharnent à frapper certains endroits qu’ils ont déjà bombardés trois ou quatre fois. Ce pilonnage massif leur permet de creuser, dans l’espoir d’atteindre des bunkers en dessous.

Cette tactique a peu de chances cependant d’être payante, car, comme l’explique un analyste pour le magazine britannique spécialisé Janes Defence Weekly, Alon Ben-David, les Israéliens ne disposent pas de bombes capables de percer ces fameux bunkers. Ils en ont fait la demande à leurs alliés américains, qui ont promis de les leur fournir rapidement. Ce qui pourrait être déjà fait au moment où vous lirez ces lignes.

Tsahal espère qu’après la conquête de plusieurs de ces bunkers, tout le réseau de bunkers du Hezbollah s’écroulera comme un château de cartes. Les généraux israéliens admettent cependant que cela sera difficile. Aussi répètent-ils à l’unisson que l’intervention terrestre est nécessaire pour “nettoyer” le terrain et créer une zone “stérile” de 15 km de profondeur au Liban sud interdite au Hezbollah. Et que cette intervention pourrait durer... plusieurs semaines.

C’est là, on s’en doute, une simple menace, qui vise à affaiblir la solidarité dont jouit le Hezbollah parmi la population libanaise, toutes communautés confondues. En effet, Israël n’a pas intérêt à prolonger ses opérations militaires au Liban, au risque de prolonger aussi la liste de ses morts, civils et militaires. Il essaie seulement de renforcer ses positions en vue des négociations diplomatiques, déjà en cours et qui vont s’accélérer dans les prochains jours.

La stratégie d’Israël et les calculs de la Syrie

“La stratégie de Tsahal est problématique. Rien ne garantit que les raids aériens permettront d’affaiblir suffisamment le Hezbollah pour que l’armée libanaise ose le déloger de la frontière. Mais, dans l’hypothèse de l’envoi de troupes au sol, je ne suis pas sûr non plus que nous soyons capables d’éviter les erreurs du passé. Le tableau qui se dégage de cette première semaine d’offensive est tout sauf clair”, estime l’analyste Yossi Alpher, ancien cadre du Mossad, les services secrets israéliens, cité par Le Monde du 19 juillet.

“Nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas sortir de cette guerre victorieux : il nous faut frapper fort, au risque de toucher les civils parmi lesquels se cachent les terroristes, afin de rétablir notre capacité de dissuasion”, souligne, de son côté, Shaul Arieli, un colonel de réserve, cité par le même quotidien.

Cette conception, qui a été jusque- là celle de l’état-major israélien, est loin de faire l’unanimité dans les cercles militaires. “Face à des entités comme les Palestiniens ou le Hezbollah, la dissuasion ne fonctionne pas parce qu’ils appréhendent leur lutte en termes absolus”, a écrit Dov Tamari, un brigadier général réserviste, dans le quotidien de droite proche du pouvoir Yediot Aharonot. “Chacune de leurs tactiques sur lesquelles nous avons exercé notre pouvoir de dissuasion a été remplacée par une tactique de contournement”, ajoute-t-il, en citant en exemple les embuscades, les attentats-suicides, les fusées Qassam et les attaques par des tunnels, utilisés par les Palestiniens à Gaza.

Pourquoi l’armée israélienne, qui est obligée d’intervenir au sol, cherche-t-elle à limiter ses opérations à des incursions terrestres de courte durée ? Réponse du général Shlomo Brom, qui a fait toute sa carrière dans le renseignement militaire israélien, cité par Le Monde du 20 juillet : “Il se trouve que nous avons tiré les leçons de nos opérations au Liban de 1982 à 2000, ainsi que de la situation dans laquelle se trouve actuellement l’armée américaine en Irak”.

Brom, qui est aujourd’hui chercheur au Jaffee Center for Strategic Studies de l’université de Tel-Aviv ajoute : “Dans ce genre de conflit asymétrique, l’invasion proprement dite ne pose guère de difficultés militaires. Mais la question que tout gouvernement doit se poser avant de décider d’une invasion terrestre est : et que fait-on après ?” Traduire : l’expérience de l’invasion de 1982, qui a terni l’image d’Israël, l’a divisé à l’intérieur et mis au ban de la communauté internationale, ne sera probablement pas répétée. D’autant que la réoccupation du Sud Liban risque aussi de redonner au Hezbollah une légitimité de mouvement de résistance nationale.

Israël cherchera donc, selon toute vraisemblance, à occuper des couloirs importants au Sud Liban, afin de réduire au maximum les capacités de nuisance du Hezbollah, et d’entrer ensuite dans des négociations qui aboutiraient sinon au désarmement du Hezbollah et à l’établissement de la pleine souveraineté de l’Etat libanais sur tout son territoire, du moins à l’installation d’une force internationale d’interposition, fortement armée et suffisamment dissuasive, au Sud Liban.

Ce scénario a toutes les chances de se réaliser, surtout que la Syrie, principal allié du Hezbollah sur le terrain, commence à louvoyer et à multiplier les appels du pied en direction de Washington. Pour Damas, qui cherche à sortir de son isolement international et à reprendre l’initiative dans la région, l’“aventure” du Hezbollah, malgré son coût très élevé... pour les Libanais, pourrait donc se révéler fort utile.

Contraints de sortir du Liban par la petite porte, les Syriens vont-ils y revenir par la... fenêtre ? Un accord Taief II est-il déjà en préparation, dans les valises du chef de la diplomatie saoudienne, Saoud al-Fayçal, actuellement en tournée internationale ?

Cela dépendra de la volonté des Américains de remettre en selle les Syriens, qui n’en demandent pas tant, en contrepartie d’une rupture immédiate de l’axe Damas-Téhéran. Wait and see...

sources: http://www.realites.com.tn/index1.php?mag=1&cat=/10025555550000550000000IRAK&art=16070&a=detail1

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Offensive israélienne au Liban : Le Hezbollah pourra-t-il tenir ?

Aguerris et bien armés, les miliciens du Hezbollah ont tenu jusque- là le choc face à Tsahal. Pourront-ils cependant tenir tête plus longtemps à l’armada israélienne et transformer une défaite militaire annoncée en une victoire politique annonciatrice d’un nouvel équilibre des forces au Proche-Orient ? On pourrait toujours en rêver, au risque d’un douloureux retour sur terre...

En lançant leurs attaques contre le Liban, le 13 juillet, au prétexte de vouloir libérer deux soldats capturés la veille par le Hezbollah, les Israéliens ont voulu, en réalité, mettre fin définitivement à la menace de la milice chiite libanaise, notamment en paralysant son potentiel de frappe par missiles Katioucha.

Soumise, de son côté, à un pilonnage massif, qui a détruit nombre de ses infrastructures un peu partout au Liban, celle-ci a certes reçu des coups durs, mais elle en a aussi rendu quelques-uns. Mieux : après avoir absorbé le choc, elle a commencé à opposer sur le terrain une résistance farouche et à lancer des roquettes sur le Nord d’Israël, notamment sur Haïfa, troisième ville du pays, contraignant ainsi les Israéliens à livrer une bataille terrestre, qui risque fort d’être coûteuse pour eux.

Résultat : deux semaines après avoir déclenché l’opération “Punition adéquate” contre le Liban, l’Etat hébreu est loin d’avoir atteint son principal objectif. Car le Hezbollah n’a pas encore été défait, ni contraint de se replier au nord du fleuve Litani, à une vingtaine de kilomètres au Nord de la frontière israélienne. Ce qui a fait écrire à Percy Kemp : “Pour la première fois des Arabes parviennent à tenir tête à l’armée israélienne, suggérant qu’un certain changement serait intervenu dans l’équilibre usuel des forces” (Libération, 21 juillet 2006).

Cependant, ces “bonnes nouvelles” ne doivent pas nous leurrer et nous empêcher de poser la seule question qui mérite vraiment d’être posée aujourd’hui, celle concernant les capacités militaires réelles de la milice chiite libanaise.

Celle-ci pourra-t-elle vraiment tenir tête longtemps à l’armada israélienne, la quatrième armée au monde et l’une des mieux équipées et entraînées aux techniques de guerre moderne, et transformer ainsi une défaite militaire annoncée en une victoire psychologique et politique ? Et, d’abord, quel est l’armement du Hezbollah, dont on dit qu’il est redoutablement efficace face à Israël ?

La vérité sur l’armement du Hezbollah

La milice chiite libanaise est considérée comme l’une des guérillas les plus efficaces au monde. En mai 2005, son leader, le Cheikh Hassan Nasrallah, affirmait détenir plus de 12.000 roquettes antichars Katiouchas d’une portée d’une dizaine de kilomètres. Son mouvement détient également des roquettes Fair-5, d’une portée de 70 km, et Nazeut-10, d’une portée de 200 km, récemment fournies par l’Iran, ainsi que des fusées Raad-1 et des lance-roquettes multiples BM-21.

Très récemment, le Hezbollah a construit près de la frontière israélienne une multitude de petits bunkers, dotés de caméras de surveillance. Selon Israël, ces fortifications auraient été réalisées avec l’aide de Téhéran.

Le Hezbollah est surtout la seule force militaire non-étatique à avoir fait voler un drone. En avril 2005, un avion sans pilote nommé Mirsad a survolé le Nord d’Israël. Le mouvement chiite affirme enfin avoir réussi à neutraliser le radar israélien de la société Elbit, destiné à repérer les infiltrations. Le système anti-obus Nautilus fourni à Israël par les Etats-Unis aurait subi le même sort.

Le désarmement du Hezbollah est exigé par la communauté internationale, à travers la résolution 1559 du Conseil de Sécurité, ainsi que par un certain nombre de Libanais. Or, son charismatique leader, le cheikh Nasrallah, l’a toujours catégoriquement rejeté. “La main, quelle qu’elle soit, qui voudrait se saisir de nos armes est une main israélienne qui devra être coupée. Si quelqu’un, n’importe qui, pense désarmer la résistance islamique, nous le combattrons jusqu’à la mort”, a-t-il affirmé, le 25 mai 2005, à l’occasion du cinquième anniversaire du retrait des troupes israéliennes du Liban-Sud après vingt-deux ans d’occupation. Et d’ajouter : “D’aucuns estiment que nous avons quelque 12.000 fusées de type Katioucha ou autres, je vous le dis, nous en avons plus de 12.000. Tout le Nord de la Palestine occupée avec ses colonies de peuplement, ses aéroports, ses champs et ses fermes, est sous le feu de nos combattants”.

Le Hezbollah refuse donc de rendre son armement lourd. Nasrallah a mentionné, récemment, la visite d’un “ambassadeur occidental”, dont il n’a cité ni le nom ni le pays, qui a proposé que sa formation garde ses armes individuelles et de moyenne portée mais remette les fusées à longue portée : “Cette proposition est un scandale. Elle prouve à l’évidence qu’ils ne veulent pas démanteler les milices et protéger le pays de combats fratricides, mais que leur unique but est de protéger Israël et de lever la terreur qui pèse sur l’Etat hébreu.”

Selon Jane’s Defence Weekly, journal britannique spécialisé dans les questions de défense, le Hezbollah détenait, avant la crise, de 10.000 à 15.000 Katiouchas à tête explosive, de 107 mm ou de 122 mm, d’une portée limitée de 10 ou 20 km. Ce chiffre conforte les affirmations du chef du Hezbollah.

Mais les Katiouchas sont-ils encore le nerf des opérations du Hezbollah ? “Au fil des jours, le Hezbollah a tendance à tirer moins de roquettes, mais leur portée s’étend”, note un observateur militaire. Le tournant a été pris le 13 juillet, lors de la première attaque contre Haïfa, lorsque la troisième ville d’Israël a été touchée pour la première fois depuis le Liban sud par un tir de missiles Fajr (également appelé Raad par le Hezbollah), montés sur des rampes de lancement installées sur des camions. Le même jour, un bâtiment de la marine israélienne a été frappé en mer, en dépit de ses systèmes de brouillage, par un missile C802 tiré depuis la terre.

Le Hezbollah est désormais équipé de Fajr 3 de 240 mm, d’une portée de 40 km : il s’agit d’une roquette de 5,20 m de hauteur, pesant 400 kg et porteuse d’une charge explosive de 40 kg. Le mouvement chiite possède également des Fajr 5, de 333 mm, dont la portée est de 75 km.

Surtout, le Hezbollah est désormais équipé de missiles Zelzal 1 et 2, probablement fabriqués et livrés par l’Iran. Ces missiles, inspirés d’un ancien modèle soviétique, le Frog 5, ont une portée se situant entre 150 et 200 km et permettent de menacer Tel Aviv, malgré leur système de guidage approximatif. Le Hezbollah en possédait moins de cinquante au début de la crise. Au moment où nous écrivons ceci, aucun d’entre eux n’a encore été tiré, mais une dizaine auraient déjà été détruits lors d’un bombardement israélien.

Ces Katiouchas, qui sont acheminées d’Iran via la Syrie, sont stockés dans des bunkers au Sud du pays, pour être amenés rapidement près de la frontière israélienne, d’où elles sont tirés.

Les missiles ou les roquettes à plus longue portée, au contraire, sont éloignés de cette zone susceptible d’être envahie par l’armée israélienne. Une partie des Fajr est partagée entre des stocks installés dans la plaine de la Bekaa, dans l’Est du Liban, et dans les environs de Beyrouth. C’est pourquoi l’armée israélienne a procédé à une destruction systématique des ponts et routes, jusqu’aux voies les plus minuscules. Elle cherche ainsi à désorganiser sérieusement toute la logistique du Hezbollah pour l’empêcher de mobiliser toutes ses capacités militaires.

“Une armée d’ombres, insaisissable, invisible”

Le Hezbollah est partout présent dans les petites localités chiites du Sud-Liban. Mais il n’est pas toujours visible. Les reporters occidentaux, qui se sont rendus la semaine écoulée dans la région, ont eu du mal à rencontrer un seul milicien. Ce qui a fait dire à certains que le Hezbollah est “une armée d’ombres, insaisissable et invisible”.

En fait, les combattants chiites sont extrêmement mobiles. On n’aperçoit jamais ni leurs camions ni leurs unités. Leurs refuges, difficiles à identifier, sont aussi difficiles d’accès. Ils sont déployés dans les terrains accidentés, les forêts, mais aussi de simples maisons dans les villages chiites, que l’armée israélienne parvient à identifier grâce à ses informateurs au sol.

Le Hezbollah assure, par la voix de ses dirigeants, à commencer par le Cheikh Nasrallah, que sa capacité militaire a été, en tout cas jusqu’au début de la semaine, très peu affectée par les bombardements israéliens et qu’il a suffisamment de munitions pour continuer à bombarder Israël “pendant de nombreux mois”.

Les observateurs libanais, dont certains ne cachent pas leur hostilité au mouvement, estiment que ce dernier s’est préparé à “une guerre de longue haleine”. Selon eux, la destruction des combattants du Hezbollah par l’armée israélienne, même après un déploiement au sol, s’apparente à une mission difficile et trop risquée. “Leurs capacités militaires sont bien supérieures à ce que nous pensions. Ils se regroupent pour mener des opérations, puis se dispersent. Ils éparpillent leurs armes et les cachent dans leurs maisons, dans des caves”, explique, de son côté, Timour Goksel, l’ancien porte-parole de l’ONU au Liban.

Par ailleurs, les artilleurs du Hezbollah manifestent une étonnante faculté d’adaptation aux bombardements incessants auxquels ils sont soumis. Même si le nombre de Katiouchas tirées sur le Nord d’Israël continue de baisser, les lanceurs parviennent quasiment toujours, malgré la traque dont ils sont l’objet, à tirer des missiles sur des cibles israéliennes et à ajuster leurs tirs de façon à ne pas toucher les zones peuplées d’Arabes israéliens.

Combien de temps pourront-ils tenir ce rythme ? Les stratèges de l’armée israélienne reconnaissent n’avoir aucune idée du nombre de roquettes que le Hezbollah détient encore (ce dernier en a tiré jusque-là environ 4. 000). Ils disent aussi que le risque que le Cheikh Nasrallah choisisse de lancer sur Tel Aviv des missiles Zelzal de moyenne portée reste entier.

La guerre des bunkers

Pendant les dix premiers jours du conflit, l’aviation israélienne a effectué plus de 3.000 sorties pour détruire l’arsenal et les infrastructures du Hezbollah. Deux régiments d’infanterie d’élite de Tsahal, soit 4.000 hommes, ont œuvré, nuit et jour, pour faire sauter le vaste réseau de bunkers construit en six ans par le mouvement chiite tout au long de la frontière israélienne. Dans le village de Maroun Erras, à 2 km au nord-est d’Israël, les unités spéciales de la Brigade Golani ont livré des combats acharnés, au cours desquels ils ont perdu quatre hommes, avant de découvrir, le 19 juillet, une porte blindée donnant accès à un complexe sous terrain en béton, camouflé et impossible à repérer par avion. Le lendemain, alors qu’elles donnaient l’assaut à ce bastion, elles ont été prises sous les tirs croisés des miliciens du Hezbollah qui y étaient retranchés, et ceux d’un bunker similaire érigé dans un village voisin, où le mouvement chiite a entreposé vivres, canons de mortier et munitions. Cela n’a pas empêché Tsahal d’occuper entièrement le village, dès dimanche, et de pousser souterrain vers Beit Jbeil, plus au Nord.

C’est aussi dans ces bunkers que le Cheikh Nasrallah et les autres dirigeants du Hezbollah se sont réfugiés, au Nord du Liban, dans les environs de Beyrouth, dans la plaine de la Bekaa près de la frontière syrienne. C’est pourquoi les Israéliens s’acharnent à frapper certains endroits qu’ils ont déjà bombardés trois ou quatre fois. Ce pilonnage massif leur permet de creuser, dans l’espoir d’atteindre des bunkers en dessous.

Cette tactique a peu de chances cependant d’être payante, car, comme l’explique un analyste pour le magazine britannique spécialisé Janes Defence Weekly, Alon Ben-David, les Israéliens ne disposent pas de bombes capables de percer ces fameux bunkers. Ils en ont fait la demande à leurs alliés américains, qui ont promis de les leur fournir rapidement. Ce qui pourrait être déjà fait au moment où vous lirez ces lignes.

Tsahal espère qu’après la conquête de plusieurs de ces bunkers, tout le réseau de bunkers du Hezbollah s’écroulera comme un château de cartes. Les généraux israéliens admettent cependant que cela sera difficile. Aussi répètent-ils à l’unisson que l’intervention terrestre est nécessaire pour “nettoyer” le terrain et créer une zone “stérile” de 15 km de profondeur au Liban sud interdite au Hezbollah. Et que cette intervention pourrait durer... plusieurs semaines.

C’est là, on s’en doute, une simple menace, qui vise à affaiblir la solidarité dont jouit le Hezbollah parmi la population libanaise, toutes communautés confondues. En effet, Israël n’a pas intérêt à prolonger ses opérations militaires au Liban, au risque de prolonger aussi la liste de ses morts, civils et militaires. Il essaie seulement de renforcer ses positions en vue des négociations diplomatiques, déjà en cours et qui vont s’accélérer dans les prochains jours.

La stratégie d’Israël et les calculs de la Syrie

“La stratégie de Tsahal est problématique. Rien ne garantit que les raids aériens permettront d’affaiblir suffisamment le Hezbollah pour que l’armée libanaise ose le déloger de la frontière. Mais, dans l’hypothèse de l’envoi de troupes au sol, je ne suis pas sûr non plus que nous soyons capables d’éviter les erreurs du passé. Le tableau qui se dégage de cette première semaine d’offensive est tout sauf clair”, estime l’analyste Yossi Alpher, ancien cadre du Mossad, les services secrets israéliens, cité par Le Monde du 19 juillet.

“Nous ne pouvons pas nous permettre de ne pas sortir de cette guerre victorieux : il nous faut frapper fort, au risque de toucher les civils parmi lesquels se cachent les terroristes, afin de rétablir notre capacité de dissuasion”, souligne, de son côté, Shaul Arieli, un colonel de réserve, cité par le même quotidien.

Cette conception, qui a été jusque- là celle de l’état-major israélien, est loin de faire l’unanimité dans les cercles militaires. “Face à des entités comme les Palestiniens ou le Hezbollah, la dissuasion ne fonctionne pas parce qu’ils appréhendent leur lutte en termes absolus”, a écrit Dov Tamari, un brigadier général réserviste, dans le quotidien de droite proche du pouvoir Yediot Aharonot. “Chacune de leurs tactiques sur lesquelles nous avons exercé notre pouvoir de dissuasion a été remplacée par une tactique de contournement”, ajoute-t-il, en citant en exemple les embuscades, les attentats-suicides, les fusées Qassam et les attaques par des tunnels, utilisés par les Palestiniens à Gaza.

Pourquoi l’armée israélienne, qui est obligée d’intervenir au sol, cherche-t-elle à limiter ses opérations à des incursions terrestres de courte durée ? Réponse du général Shlomo Brom, qui a fait toute sa carrière dans le renseignement militaire israélien, cité par Le Monde du 20 juillet : “Il se trouve que nous avons tiré les leçons de nos opérations au Liban de 1982 à 2000, ainsi que de la situation dans laquelle se trouve actuellement l’armée américaine en Irak”.

Brom, qui est aujourd’hui chercheur au Jaffee Center for Strategic Studies de l’université de Tel-Aviv ajoute : “Dans ce genre de conflit asymétrique, l’invasion proprement dite ne pose guère de difficultés militaires. Mais la question que tout gouvernement doit se poser avant de décider d’une invasion terrestre est : et que fait-on après ?” Traduire : l’expérience de l’invasion de 1982, qui a terni l’image d’Israël, l’a divisé à l’intérieur et mis au ban de la communauté internationale, ne sera probablement pas répétée. D’autant que la réoccupation du Sud Liban risque aussi de redonner au Hezbollah une légitimité de mouvement de résistance nationale.

Israël cherchera donc, selon toute vraisemblance, à occuper des couloirs importants au Sud Liban, afin de réduire au maximum les capacités de nuisance du Hezbollah, et d’entrer ensuite dans des négociations qui aboutiraient sinon au désarmement du Hezbollah et à l’établissement de la pleine souveraineté de l’Etat libanais sur tout son territoire, du moins à l’installation d’une force internationale d’interposition, fortement armée et suffisamment dissuasive, au Sud Liban.

Ce scénario a toutes les chances de se réaliser, surtout que la Syrie, principal allié du Hezbollah sur le terrain, commence à louvoyer et à multiplier les appels du pied en direction de Washington. Pour Damas, qui cherche à sortir de son isolement international et à reprendre l’initiative dans la région, l’“aventure” du Hezbollah, malgré son coût très élevé... pour les Libanais, pourrait donc se révéler fort utile.

Contraints de sortir du Liban par la petite porte, les Syriens vont-ils y revenir par la... fenêtre ? Un accord Taief II est-il déjà en préparation, dans les valises du chef de la diplomatie saoudienne, Saoud al-Fayçal, actuellement en tournée internationale ?

Cela dépendra de la volonté des Américains de remettre en selle les Syriens, qui n’en demandent pas tant, en contrepartie d’une rupture immédiate de l’axe Damas-Téhéran. Wait and see...

sources: http://www.realites.com.tn/index1.php?mag=1&cat=/10025555550000550000000IRAK&art=16070&a=detail1

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