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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques


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Intéressant ces doctrines mais en définitive, il resterait quoi qui vaille le coup de "survivre"  (vainqueurs/vaincus) à ces scénarios apocalyptique, vu l'impact mondial coté retombées en dehors des territoires directement touchés et exsangues pour un millénaire à tout être humain ?
Bien gentils tous ses  plans/théories qui en règle générale ne se déroulent jamais comme prévus et bien couillus ceux qui feraient une absolue confiance à un système anti missiles nucléaire quel que soit son degré de sophistication quand on voit la puissance de destruction d'un seul vecteur !

C'était la base de la dissuasion, la non utilisation des armes nucléaires.

Modifié par MIC_A
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Citation

"Selon les médias russes, la Russie a lancé avec succès un missile intercontinental Sarmat à partir du cosmodrome de Plessetsk."

De quoi mettre un peu plus de pression sur l'occident ?

(Désolé si déjà passé, mais aucun post ne ressort avec recherche sur le mot clé "Sarmat")

 

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il y a 19 minutes, MIC_A a dit :

Intéressant ces doctrines mais en définitive, il resterait quoi qui vaille le coup de "survivre"  (vainqueurs/vaincus) à ces scénarios apocalyptique, vu l'impact mondial coté retombées en dehors des territoires directement touchés et exsangues pour un millénaire à tout être humain ?
Bien gentils tous ses  plans/théories qui en règle générale ne se déroulent jamais comme prévus et bien couillus ceux qui feraient une absolue confiance à un système anti missiles nucléaire quel que soit son degré de sophistication quand on voit la puissance de destruction d'un seul vecteur !

C'était la base de la dissuasion, la non utilisation des armes nucléaires.

Si ce que tu présupposes était vrai (à savoir un degré raisonnable dans les relations entre états et une intégration de l'impact global d'un conflit nucléaire) on ne serait jamais monté à plusieurs milliers de têtes nucléaires pendant la guerre froide et il n'y aurait pas besoin que les russes et les américains en conservent entre 5500 et 6000 chacun (soit largement de quoi se vaporiser l'un l'autre .... plusieurs fois)

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Les deux mon capitaine.

Sur la scène internationale, la Russie cherche à apparaître comme une puissance responsable en prévenant et en respectant les règles de sécurité en vigueur pour ne pas affoler tout le monde. Sur la scène intérieure, c'est une manifestation de la puissance russe qui n'a absolument pas baissé quoi qu'en disent les vils propagandistes inféodés à l'OTAN. C'est très classique en somme.

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il y a une heure, Akhilleus a dit :

Si ce que tu présupposes était vrai (à savoir un degré raisonnable dans les relations entre états et une intégration de l'impact global d'un conflit nucléaire) on ne serait jamais monté à plusieurs milliers de têtes nucléaires pendant la guerre froide et il n'y aurait pas besoin que les russes et les américains en conservent entre 5500 et 6000 chacun (soit largement de quoi se vaporiser l'un l'autre .... plusieurs fois)

J'avais lu (je ne sais plus où) que la multiplication des bases de lancement de missiles balistiques intercontinentaux avait aussi pour but de multiplier les cibles prioritaires à traiter par une force adverse : les bases avaient donc autant un but offensif que defensif.

 

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6 hours ago, Alexis said:

Et que ça passe donc très loin de tout ce qui est Ukraine, même Finlande et Suède :laugh: !

Je ne sais pas trop comment tu fais de la géographie mais une trajectoire balistique de Dombarovsky à NYC ... passe au dessus de la Finlande, de la Suède et de la Norvège ... et cette trajectoire passe à moins de 1000km de la Pologne. Largement de quoi utiliser les radar polonais comme barrière.

Depuis Kozelsk on passe au dessus de la Lettonie, à moins de 350km de la Pologne.

Après c'est feindre de ne pas comprendre que des radars ennemis qui observe ton ciel en permanence ne pose pas de probleme dans une défense de type bastion. Si le mouvement de tous tes bombardiers est connu en permanence il ne dissuade plus personne non plus. Si le mouvement de tes transports et tanker est connu en permanence tu ne peux plus proposer de surprise à l'adversaire etc. etc.

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il y a 11 minutes, Minitel a dit :

J'avais lu (je ne sais plus où) que la multiplication des bases de lancement de missiles balistiques intercontinentaux avait aussi pour but de multiplier les cibles prioritaires à traiter par une force adverse : les bases avaient donc autant un but offensif que defensif.

 

C'est exact. A la grande époque Guerre Froide multiplication des ICBM, on estimait à un besoin de 2 à 3 têtes pour espérer neutraliser un seul silo (qui étaient durcis pour encaisser des frappes à proximité, du genre 2000 psi ou une mégatonne à 0.2 nautique soit 370 m pour une partie des Minuteman, 1000 psi pour la majorité d'entre eux et 300 psi pour les Titans II) .

A ajouter au nombre de têtes nécessaires pour traiter les bases aériennes de bombardiers stratégiques et les ports d'attache des SNLE

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Il y a 10 heures, MIC_A a dit :

Putain, j'ai failli renverser ma tasse !
VP, le nouveau Messie qui perpétue sous son joug la "Fédération de Russie" ou  autrement la plupart des entités la composant se seraient barrées vite fait.
L'avenir incertain proposé suite à cette guerre qui ne dit pas son nom  pour l'exemple dans le cas ou d'autres avaient des vélliétés et un risque d'implosion si la Russie se trouve vraiment affaiblie !
Et ça en serait fini de cette vision civilisationnelle déjà mise à mal envers les "Slaves", peuples frères, les autres "pas frères" savent maintenant à quoi s'attendre.

"L’économie et le bien être seraient secondaire" on nage en pleine spiritualité du paradis sans "l'amour et l'eau fraîche", même une partie des Chinois l'ont compris !
Sincèrement, Gustave, tu crois vraiment à cette vision dépassée de VP, j'ai l'impression de relire un versé de n'importe qu'elle religion pour justifier tout un tas de trucs indéfendables. 
Il me semble que c'est le ba à ba de jouir de son labeur plus encore de nos jours qu'avant, sauf à s'identifier aux nations qui ont élevé "le culte" de la personnalité de  leurs dictateurs en dieu vivant dans l'opulence avec droit de vie ou de mort!

Espérant ne jamais connaitre pareille situation que je combattrais de toutes mes forces et je comprends parfaitement ceux qui le font actuellement.
 

Je pense au contraire que si on ne sait pas accepter que des dirigeants étrangers (et les populations, encore plus souvent) ne réagissent pas tous en termes de rationalité et en faisant passer avant tout l'économie, on fait preuve d'une singulière incapacité à comprendre le monde. Les discours de VP, et dorénavant ses actes militent en ce sens.

J'ajouterai que la longévité au pouvoir renforce cette tendance, et si en plus il est malade...

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5 hours ago, Alexis said:

Et avant qu'un balistique allant de Dombarovsky à Los Angeles passe au plus près de la Finlande - un millier de kilomètres au moins quand même - il sera dans l'espace et aura pu libérer et disperser ses ogives et ses leurres... bref tout le bénéfice d'une interception en phase d'accélération aura été perdu.

Un ICBM ne libère pas ses RV juste après la phase propulsé mais un peu avant la rentrée. Même punition pour les contres mesure elle ne sont mise en œuvre que tard sinon elle dispersent trop.

C'est le PBV qui fait le gros du trajet avec une partie piloté au début tant qu'il est accroché au troisième étage, d'autant plus si celui ci est manœuvrant.

Et maintenant l'état e l'art en 2015.

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Il y a 11 heures, gustave a dit :

Je pense au contraire que si on ne sait pas accepter que des dirigeants étrangers (et les populations, encore plus souvent) ne réagissent pas tous en termes de rationalité et en faisant passer avant tout l'économie, on fait preuve d'une singulière incapacité à comprendre le monde. Les discours de VP, et dorénavant ses actes militent en ce sens.

J'ajouterai que la longévité au pouvoir renforce cette tendance, et si en plus il est malade...

Attention, hein, parce que l'on peut avoir des situations très étranges comme au Moyen-Orient (pour changer) où l'irrationalité et l'imprévisibilité provoquent de la rationalité en retour. En 2016, l'Arabie Saoudite et Israël, c'était le noir et le blanc, de purs opposés. Arrive Trump, comme un chien dans un jeu de quille, et qui fout un zbeul monstre dans l'ordre régional, ce qui provoque un retournement d'alliances avec des israélo-arabes (!) contre les Iraniens et les Turcs. 

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il y a 4 minutes, Heorl a dit :

des israélo-arabes (!) contre les Iraniens et les Turcs. 

Est-ce si étrange au final ?

Turquie et Iran sont les deux proto-puissances régionales assises chacune au centre d'une communauté de langue (À travers l'Asie centrale et le Caucase, les États turcophones représentent une population non négligeable: 8 millions d'habitants pour l'Azerbaïdjan, 14 millions pour le Kazakhstan, 5 millions pour le Kirghizistan et 25 millions pour l'Ouzbékistan)

ou de religion - chiite

carte-sunnite-chiite.jpg

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il y a 6 minutes, pascal a dit :

Est-ce si étrange au final ?

Turquie et Iran sont les deux proto-puissances régionales assises chacune au centre d'une communauté de langue (À travers l'Asie centrale et le Caucase, les États turcophones représentent une population non négligeable: 8 millions d'habitants pour l'Azerbaïdjan, 14 millions pour le Kazakhstan, 5 millions pour le Kirghizistan et 25 millions pour l'Ouzbékistan)

ou de religion - chiite

carte-sunnite-chiite.jpg

Oui et non. Tu as des équilibres locaux qui font que même des pays arabes sunnites recherchent un soutien iranien ou turc. Tu as en fait un billard à trois bandes entre l'Egypte, l'Iran et la Turquie depuis une vingtaine d'années, avec les pays arabes et les puissances mineures comme l'AS ou Israël qui jouent ces puissances les unes contre les autres. Le meilleur exemple est le gouvernement de Tripoli, reconnu à l'international mais infesté de Frères Musulmans et de fondamentalistes, qui est soutenu par les Turcs (ne jamais oublier qu'Erdogan est lui-même un FM) alors que l'Egypte joue sa partition solo dans un seul but : virer les Turcs partout où ils s'installent et s'imposer comme LA puissance régionale. Ils ont plusieurs atouts à leur disposition : Suez, d'abord, indépassable, puis d'excellente relations avec Israël une fois les différents territoriaux autour d'Aqaba réglés. La Lybie haftarienne joue le rôle pratique de bouclier contre la Libye proturque et à moitié islamiste, ils s'entendent très bien avec le reste du Maghreb et conservent des relations cordiales avec la péninsule arabique. Leur gros problème est leur dépendance en nourriture, car l'Egypte est surpeuplée et le bassin du Nil ne peut pas produire assez pour nourrir tout le monde (d'où les tensions avec l'Ethiopie et le Soudan pour le barrage de la Renaissance, qui diminuerait les ressources en eau égyptiennes).

La Turquie, elle, essaie depuis l'arrivée de l'AKP de s'imposer elle aussi comme la grande puissance du monde sunnite. Ils ont poursuivi cette politique de manière très intelligente avec un volet culturel qui permet l'export de dizaines de séries turques qui font appel à la splendeur de l'empire ottoman (comme le film sur la chute de Constantinople, qui fut un bide complet en Europe -on se demande pourquoi- mais fut très apprécié dans le monde arabe) ou qui renverse les codes occidentaux, comme La Vallée des Loups, série James Bond-like où le héros est un basané aux cheveux un peu frisés et qui affrontent des néonazis israéliens borgnes, blonds aux yeux bleus. Ce soft power a également été renforcé par la posture de bon voisinage et d'équilibre que la Turquie a tenu pendant une décennie, la résistance aux pressions américaines pour l'invasion de l'Irak en 2003 et le soutien à Gaza malgré un équipage marchand capturé par Israël. Mais depuis les printemps arabes et l'invasion du Rojavah, les arabes se détournent de plus en plus des Turcs et l'ottomania des années 2000 est devenue une crainte d'un néo-ottomanisme, particulièrement en Irak et en Syrie (ce qui donne lieu à des rapprochements étranges entre Syriens de tout poil, Grecs et Irakiens-Iraniens). De plus, le déclin économique enterre à moyen terme les ambitions turques. 

L'Iran, de son côté, préfère cultiver sa sphère d'influence, le fameux croissant chiite qui va du Liban à Téhéran, et renforcer sa posture auprès du monde musulman comme seul véritable opposant à Israël grâce à son soutien constant au Hezbollah. Ils sont parfaitement contents d'être présentés comme l'Ennemi puisque ça renforce leur posture. 

La Russie dans tout ça ? Ben elle essaie de réoccuper la place que l'URSS avait, avec le soutien aux Kurdes et aux Arméniens contre les Turcs, à l'Egypte et à Haftar dans le Maghreb, et avec une alliance bizarre entre une puissance islamiste fondamentaliste (l'Iran) et un régime orthodoxe anti-islamiste (Russie) en Syrie, où elle essaie de reprendre le rôle qu'avait joué le PCS dans la vie politique syrienne. Evidemment, maintenant que la Russie perd énormément de son prestige, sa posture au Moyen-Orient est de plus en plus précaire, d'autant plus que la région dépendait énormément du blé ukraino-russe. L'arrêt des exports des deux côtés n'est pas mis sur le dos des Occidentaux car ils n'ont pas placé d'embargo sur celui-ci, mais surtout sur la Russie, qui est vue comme voulant se débarrasser du concurrent ukrainien pour imposer ses prix. 

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Biden plus fort que Trump pour faire peur au monde ??

https://bakchich.info/le-dollar-americain-pourrait-etre-la-prochaine-victime-de-la-guerre-dukraine/

 

Le dollar américain pourrait être la prochaine victime de la guerre d’Ukraine

April 21, 2022

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Près de deux mois plus tard, il ne fait aucun doute que l’invasion de l’Ukraine par le président russe Vladimir Poutine a été une erreur stratégique colossale. L’OTAN est unifiée, dynamisée et prête à s’étendre dans deux pays historiquement neutres, l’armée russe regarde le monde comme un tigre de papier, et l’invasion a finalement provoqué la suppression du gazoduc Nord Stream 2, important sur le plan économique et stratégique.

Pourtant, un peu perdu dans tout cela est le fait que la réponse menée par les États-Unis à l’invasion – impliquant des sanctions économiques sans précédent destinées à isoler la Russie et à rompre son économie – pourrait s’avérer une erreur stratégique en soi.

Pas plus tard que le mois dernier, le premier directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI), Gita Gopinath, a averti que les sanctions occidentales pourraient saper la domination mondiale du dollar américain. Alors que le statut de monnaie de réserve mondiale du dollar, un élément important de la primauté mondiale des États-Unis, restera à moyen terme, a-t-elle déclaré au Financial Times, “une fragmentation à un niveau inférieur est certainement tout à fait possible”, ce qui se traduira par “des tendances à faible évolution vers d’autres devises jouant un rôle plus important” en tant qu’avoirs de réserve. Gopinath avait auparavant été économiste en chef du FMI pendant trois ans.

Un petit explicatif s’impose ici. Depuis la Seconde Guerre mondiale, le dollar américain a servi de monnaie de réserve mondiale – la monnaie principalement utilisée par d’autres pays pour les transactions étrangères et pour ancrer leurs propres devises. Le dollar américain est utilisé partout aujourd’hui pour le commerce et les investissements internationaux, l’émission de dettes, les opérations de change, etc. Cela confère entre autres aux États-Unis ce qu’on a qualifié de « privilège exorbitant » : ils peuvent accumuler des déficits commerciaux chroniques en important plus qu’ils n’exportent sans craindre de voir leur taux de change s’effondrer ou leurs taux d’intérêt exploser. Et maintenant, certains observateurs avertis pensent que le privilège pourrait être menacé.

Gopinath n’est en aucun cas le seul. La même semaine, Goldman Sachs a averti dans une note de recherche que le dollar était confronté à des défis similaires à ceux qui ont vu la livre sterling passer en disgrâce au milieu du siècle dernier. La note soulignait les déficits commerciaux importants et constants des États-Unis, mais un analyste de Goldman a également averti que « l’incertitude géopolitique persistante » faisait des « efforts officiels de dé-dollarisation » visant à « réduire[ing] exposition aux réseaux de paiement centrés sur le dollar » plus probable, ce qui pose un risque à long terme pour le statut du dollar.

L’Institut pour l’analyse de la sécurité mondiale (IAGS) – un groupe de réflexion fondé par un ancien directeur de la CIA et conseiller de Ronald Reagan, et empilé avec des personnalités de l’establishment comme l’ancien directeur de la NSA Keith Alexander et l’ancien commandant de l’OTAN Wesley Clark – a émis un avertissement similaire . La sanction “extrêmement facile à déclencher” de Washington contre la Russie, a déclaré le codirecteur Gal Luft à CNBC, signifie que “les banques centrales commencent à poser des questions” et se demandent si elles “mettent tous leurs œufs dans le même panier” en s’appuyant si fortement sur le dollar .

Un certain nombre d’experts et de commentateurs ont déjà fait valoir ce point, bien qu’ils soient encore minoritaires : une enquête menée en mars auprès d’économistes par l’Initiative sur les marchés mondiaux a révélé que 37 % n’étaient pas d’accord sur le fait que les sanctions américaines contre la Russie entraîneraient un “changement significatif” de le dollar américain, alors que 24 % pensaient qu’il le ferait ; la plus grande proportion, 40 %, était incertaine. Mais les avertissements de Gopinath, Goldman Sachs et IAGS sont le signe le plus ferme que cette inquiétude ne se limite pas aux sceptiques et aux taons, mais se fait de plus en plus sentir au sein de l’establishment.

Ces experts affirment que les efforts extrêmes déployés par Washington pour punir la Russie pour son agression contre l’Ukraine ont accru l’urgence pour les États de se sevrer de la dépendance au dollar américain, ainsi qu’au système financier qu’il sous-tend. Après tout, si Washington peut persuader la quasi-totalité du monde occidental d’exclure la Russie, aussi méritée soit-elle, des réseaux commerciaux, de geler ses réserves de change et de la retirer des réseaux bancaires internationaux qui facilitent la plupart des échanges mondiaux, alors qui peut dire qu’il ne pourrait pas ? ça leur arrive pas aussi?

Cela peut sembler paranoïaque aux oreilles occidentales, mais la Russie n’est que le dernier cas de décideurs américains utilisant le système financier mondial dominé par les États-Unis comme une arme contre un adversaire, déployé auparavant contre des pays beaucoup plus faibles, avec beaucoup moins de provocation. Au cours de la dernière décennie seulement, Washington a utilisé ce type de sanctions contre Cuba, l’Iran, le Venezuela et, plus récemment, l’Afghanistan.

Les deux derniers ont été particulièrement scandaleux, avec Washington non seulement gelé, mais ensuite saisissant – voler, en d’autres termes – les avoirs vénézuéliens et afghans détenus à l’étranger. C’est en partie pour cette raison que Moscou, après des années de sanctions américaines pour divers méfaits, a réduit la part de dollars qui constituait ses réserves et a diversifié ses avoirs.

Pour de nombreux États, la leçon à tirer de tout cela a été que les banques occidentales ne sont plus un site sûr pour leurs avoirs étrangers, et que le recours au dollar comme avoir de réserve ou à l’infrastructure financière dominée par les États-Unis pour effectuer des échanges commerciaux et autres transactions, les rend vulnérables si les vents géopolitiques changent.

Il convient de rappeler que la plupart des pays pauvres et en développement ont une vision de l’ordre mondial très différente de celle de l’Occident. Ce sont eux qui se retrouvent, par exemple, sur le banc des accusés de la Cour pénale internationale, rappel constant aux petits États de la manière dont les institutions multilatérales censées être neutres et universelles se tournent souvent exclusivement vers des États relativement faibles sur la scène mondiale. Et bien que beaucoup aient condamné l’invasion russe, ils n’ont pas signé le programme de sanctions américain, en grande partie à cause de ce qu’ils considèrent, à juste titre, comme l’hypocrisie de l’Occident face à cette crise. À la lumière de tout cela, des puissances émergentes comme la Chine et l’Inde sont sans surprise désireuses de se protéger des représailles économiques d’un Occident souvent capricieux.

Nous avons déjà vu quelques tentatives de dédollarisation. L’Arabie saoudite discute actuellement avec la Chine de la vente d’une partie de son pétrole en yuan chinois au lieu du dollar, après un certain mécontentement saoudien marqué face à ce qu’il considère comme des affronts de la part de l’establishment américain, et le peu d’enthousiasme de Joe Biden (mais toujours en cours ) soutenant sa guerre contre le Yémen. Ce serait un changement significatif, bien que loin d’être fatal, par rapport au modèle qui prévaut depuis les années 1970, dans lequel les producteurs de pétrole vendent du pétrole pour des dollars, qu’ils recyclent ensuite en achetant des titres du Trésor américain (c’est-à-dire la dette américaine) – soutenant ainsi à la fois les États-Unis les déficits commerciaux et le statut de monnaie de réserve du dollar.

Poutine n’a pas mis à exécution sa menace de couper les exportations de gaz vers les pays “hostiles” s’ils ne les payaient pas en roubles, mais cet ultimatum reste sur la table et a été repris par la Hongrie, membre de l’UE et de l’OTAN, en une rupture significative avec l’Occident. Moscou est également en pourparlers avec l’Inde, qui achète actuellement du pétrole russe à prix réduit, pour mettre en place un système de paiement des exportations russes en roubles. Pendant ce temps, la Russie s’est tournée vers le système de paiement interbancaire transfrontalier chinois à la lumière de son expulsion du système Swift dominé par l’Occident, bien que cela puisse être davantage faute d’autre choix.

Cela a été aidé par les politiques nationales mises en place par Poutine en réponse aux sanctions occidentales, y compris une exigence selon laquelle toute entreprise russe faisant des affaires à l’étranger doit convertir 80 % des bénéfices qui en résultent en roubles, soutenant la monnaie. Cela a fortement soutenu le rouble, qui menaçait de s’effondrer au début de l’invasion, alors même que l’économie russe continue de se débattre.

Tout changement significatif par rapport au dollar ne se fera pas du jour au lendemain, mais il y a eu un mouvement dans cette direction avant même le début de la guerre. Le mois dernier, le FMI a publié un document de travail notant que les vingt dernières années ont vu un “mouvement progressif d’éloignement du dollar” parmi les banques centrales du monde, leur part des réserves en dollars américains passant de 71% en 1999 à 59% en 1999. 2021, et passer à des «monnaies de réserve non traditionnelles» – plus précisément, un quart au yuan chinois et les trois quarts aux devises d’un assortiment d’économies plus petites, y compris les dollars australien et canadien, et le won coréen. Pendant ce temps, la Chine et la Russie ont longtemps travaillé pour « dé-dollariser » leurs économies et s’isoler de la puissance américaine, avec un succès limité et hésitant.

Pendant de nombreuses années, saper la domination du dollar a été le rêve de gouvernements qui ont regardé avec inquiétude la primauté mondiale des États-Unis et ont formé des coalitions comme les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) pour y parvenir, faisant peu de progrès sur le entier. Ce serait l’ironie des ironies si le plus gros coup porté à ce système était auto-infligé.



La source: jacobinmag.com

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Alerte info :

Pénurie de bouton en Russie et il faudra plusieurs mois pour trouver des fournisseurs !

Un soldat avec un pantalon sur les chevilles est beaucoup moins performant et surtout il fait rire !

Autre pénurie les clous ..ennuyeux pour les cercueils !

Modifié par Robert
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@Banzinou Une mort suspecte de plus. Et le modus operandi rappelle celui d'une autre série de décès très récents...

https://www.skynews.com.au/australia-news/exkremlin-official-vladislav-avayev-51-found-dead-alongside-wife-daughter-inside-their-multimillion-dollar-apartment/news-story/35ff11d31a82a7f54ce16984fddebb83

Et dans la rubrique "ça sent mauvais", un incendie a ravagé un institut de recherches sur des missiles de défense antiaérienne à Tver :

https://www.lefigaro.fr/flash-actu/russie-deux-morts-20-blesses-dans-l-incendie-d-un-institut-militaire-selon-des-agences-russes-20220421

Modifié par Ciders
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Il y a 4 heures, FATac a dit :

Si, en plus, tu autorise un casual summer dans les bureaux, où la chemise-cravate peut être remplacée par la chemisette (sans cravate, avec c'est une faute de goût) ou le tee-shirt, tu réduis encore de 1 à 2° le besoin de climatisation.

Merci. Merci. Faut faire passer le message, j'en peux plus de voir ça, quand ce n'est pas une paire de richelieus sous un pantalon sans plis. Ou pire, un chino. 

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