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Guerre Russie-Ukraine 2022+ : considérations géopolitiques et économiques


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il y a 3 minutes, Ciders a dit :

Tu compares des intérêts privés à des États collaborateurs d'un point de vue économique ? Voilà qui explique notre incompréhension naissante.

Oui donc Ford avait des intérêts en Allemagne. Certaines banques aussi. Idem pour des industriels comme Bush. Pour autant, les États-Unis n'étaient pas dans l'Axe, là où la Suède était très proche de l'Allemagne au moins jusqu'en 1944. La reine de Norvège s'en est bien rendue compte à son passage sur place sur la route de l'exil.

A fortiori, on parle ici de mines et d'exploitations industrielles en Pologne et en Allemagne, qui auraient donc quoi qu'il arrive été disponibles pour l'effort de guerre Nazi. Les liens financiers de Bush et consorts avec le Reich sont moralement inadmissibles, mais ça n'a rien de comparable avec un état qui met à disposition sa propre production de matière première. 

 

Quant au fait que la Russie n'a pas attaqué l'Ukraine neutre entre 1992 et 2008 : Déjà, la Russie de cette période n'est pas la Russie de 2022 : Eltsine et Poutine au début de son mandat n'avaient absolument pas les mêmes latitudes que celles dont jouis Poutine aujourd'hui. Ils devaient composer avec des institutions relativement démocratiques et une opposition réelle, et ils avaient absolument besoin de l'Occident au niveau économique. 

Je pense aussi que proposer à l'Ukraine de rentrer dans l'OTAN en 2008 était une connerie que rien ne justifiait à l'époque, mais la volonté russe d'envahir l'Ukraine ne repose pas, loin s'en faut, que là dessus. Il suffit de voir les dernières déclarations de Poutine pour se rendre compte que tout le discours sur l'OTAN et les USA sert de vernis commode à sa volonté de restaurer la sphère d'influence russe sur le monde post-soviétique. 

Modifié par CortoMaltese
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il y a 10 minutes, CortoMaltese a dit :

Déjà, la Russie de cette période n'est pas la Russie de 2022 : Eltsine et Poutine au début de son mandat n'avaient absolument pas les mêmes latitudes que celles dont jouis Poutine aujourd'hui.

Et l'Ukraine de cette période 1992-2008 était-elle celle de 2022 ?

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à l’instant, Ciders a dit :

Qui a t-elle attaqué durant cette période ?

Je dirais que l'Ukraine d'alors était non seulement neutre, mais même un peu russophile. Ioulia Tymochenko avait négocié un contrat gazier. Il n'était pas question d'une guerre ou d'un basculement dans un camp hostile à la Russie.

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il y a 5 minutes, Wallaby a dit :

Je dirais que l'Ukraine d'alors était non seulement neutre, mais même un peu russophile. Ioulia Tymochenko avait négocié un contrat gazier. Il n'était pas question d'une guerre ou d'un basculement dans un camp hostile à la Russie.

De ce que je comprends, tu défends l'idée que c'est l'OTAN qui en 2008 par sa déclaration pousse la Russie à attaquer l'Ukraine. Tout ceci me paraît extrêmement délicat à envisager, même d'un point de vue de leader paranoïaque slave. D'autant que même en février 2022, l'Ukraine n'est pas du tout une menace directe et encore moins un territoire perdu pour la Russie. Ce qui n'est plus tout le cas aujourd'hui, qu'elle perde ou non.

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il y a 20 minutes, Ciders a dit :

De ce que je comprends, tu défends l'idée que c'est l'OTAN qui en 2008 par sa déclaration pousse la Russie à attaquer l'Ukraine.

L'OTAN a été "téméraire" et "trop loin" :

Le 19/04/2021 à 21:35, Wallaby a dit :

http://www.air-defense.net/forum/topic/18353-ukraine-ii/?page=198#comment-764001

Citation du dernier livre (janvier 2014) de Robert Gates :

https://nationalinterest.org/feature/understanding—-misunderstanding—nato’s-role-the-ukraine-10375

Faire accepter par Gorbachev une Allemagne unifiée membre de l'OTAN a été un succès considérable. Mais agir aussi rapidement après l'effondrement de l'Union Soviétique pour incorporer autant de ses États qu'elle maintenait sous son joug a été une erreur. Inclure rapidement les États baltes, la Pologne, la Tchécoslovaquie et la Hongrie était une bonne chose, mais je pense que la procédure aurait dû ensuite ralentir. Tenter de faire entrer la Géorgie et l'Ukraine dans l'OTAN était vraiment aller trop loin. Les racines de l'empire russe peuvent être retracées à Kiev au 9e siècle, donc cela a constitué une énorme provocation. Les Européens, et encore moins les Américains, étaient-ils prêts à envoyer leurs fils et filles pour défendre l'Ukraine et la Géorgie ? C'est difficile à dire... L'élargissement de l'OTAN fut un acte politique et non un engagement militaire prudemment évalué, qui finalement sape la raison d'être de l'alliance et ignore témérairement ce que les Russes considèrent comme étant leur intérêt national.

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il y a 32 minutes, CortoMaltese a dit :

Je serai ravis que tu m'explique ce qui, dans l'Ukraine de 2022, justifie qu'elle se fasse envahir par la Russie, sauf à admettre qu'un voisin de la Russie n'a pas le droit de se tourner vers l'Occident sans se prendre des hordes de T-80 dans la tronche en représailles. 

  

Admettons également que  pour Cuba, Nicaragua, Grenade ou Venezuela, être ou avoir été proches de l'Urss ou de la Russie  n'est pas sans conséquences.

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il y a une heure, Wallaby a dit :

Hitler n'a pas attaqué la Suède neutre et la Suisse neutre.

C'est vrai, mais c'est oublier un peu vite que d'autres états neutre ont été attaqué/agresser sans aucune retenue et pour les 2 pays non envahi ils ont du laissé passer des convoi de marchandises militaires voire des troupes sur leurs sols...

Après il est vrai que ces renoncement souverain ont permis d'éviter beaucoup de malheur à ces 2 pays.

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il y a 1 minute, Mangouste a dit :

Admettons également que  pour Cuba, Nicaragua, Grenade ou Venezuela, être ou avoir été proches de l'Urss ou de la Russie  n'est pas sans conséquences.

Ah mais loin de moi l'idée de vouloir excuser la politique impérialiste américaine en Amérique du Sud. 

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il y a 11 minutes, CortoMaltese a dit :

Ah mais loin de moi l'idée de vouloir excuser la politique impérialiste américaine en Amérique du Sud. 

J'imagine. Chaque puissance et grande puissance à également une notion territoriale différente de son pré-carre et n'utilise pas les mêmes moyens pour le préserver.

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Le 16/06/2022 à 11:13, Heorl a dit :

Il aurait été de bon ton d'arriver avec quelques canons de 155 dans les bagages, je pense :rolleyes:

Ça aurait pu être excellent niveau coup de com pour mettre fin aux "Macronberlain/Macronladier" qu'on commence à sortir chez nos voisins.

Faudrait quand même pas inverser les rôles.

Les nationalistes ukrainiens, Stepan Bandera en tête, étaient les premiers à se féliciter du démembrement de la Tchécoslovaquie, parce que cela leur permettrait, croyaient-ils de créer un embryon d'État Ukrainien en Transcarpathie, alors contrôlée par la Tchécoslovaquie, sous la protection du "gentil monsieur Hitler". Pas de chance pour eux, Hitler avait déjà promis cette région à la Hongrie qui l'annexa.

 

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il y a 32 minutes, Kelkin a dit :

Si, il a attaqué la Suisse. Il y a eu de nombreuses escarmouches et incidents de frontière, y compris des raids punitifs contre lesquels la Suisse s'est bien défendue.

N'oublions pas que la Suisse est un pays majoritairement germanophone, donc qui avait vocation à se faire anschlusser dans le Reich. Il n'y a pas eu d'entrée en guerre véritable contre la Suisse, car l'Allemagne nazie était déjà bien occupée entre son front Est et son front Ouest, mais il n'y a aucun doute à se faire qu'en cas de victoire sur l'un de ces fronts, la Suisse aurait été inscrite au menu. Cf. Opération Tannenbaum.

Pour le moins extrêmement exagéré. Il y a eu quelques affrontements aériens pour obtenir la possibilité pour les avions allemands de contourner les défenses françaises effectivement, mais parler d'attaque... Le plan Tannenbaum est resté un plan dont il est difficile de savoir quel était le degré de réalité. Certains estiment que le respect de la neutralité suisse résulte de son utilité pour l'Allemagne nazie, d'autres qu'il résulte de sa capacité militaire au vu du gain espéré...

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il y a 3 minutes, jojo (lo savoyârd) a dit :

Ce qui a "sauvé" la Suisse, c'est surtout que c'était pratiquement sinon le seul état qui pouvait alors et qui a accepté d'acheter en grande quantité l'or allemand pour que le régime du 3e Reich puisse financer son armement et ses efforts de guerre avec de la monnaie sonnante ...

Après il y a le cas de la Belgique, pays neutre alors et qui a pourtant bien été envahi par les allemands à cette époque.

La Belgique ? A la décharge des Allemands, c'est une habitude tenace chez eux depuis Arioviste. :laugh:

Modifié par Ciders
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il y a une heure, Kelkin a dit :

Si, il a attaqué la Suisse. Il y a eu de nombreuses escarmouches et incidents de frontière, y compris des raids punitifs contre lesquels la Suisse s'est bien défendue.

C'est pas tout à fait exact. En ce qui concerne les escarmouches aux frontières, c'est juste que les allemands pensaient pouvoir utiliser le territoire Suisse comme bon leur semblait. Et les suisses ne l'ont pas accepté et ont riposté pour défendre les frontières de leur territoire. Il y eu des combats aériens entre bf109 des deux forces armées (ce qui mis en colère noire sieur Goering), et même avec des MS406 français qui avaient malencontreusement rogné la frontière sans s'en apercevoir. Plus tard dans la guerre (après la capitulation de la France) les choses se sont bien calmées aux frontières allemandes et françaises avec la Suisse, et les gardes frontières suisses coopéraient plutôt bien avec les forces allemandes qui finalement respectaient leurs frontières. CQFD.

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2 hours ago, CortoMaltese said:

Je serai ravis que tu m'explique ce qui, dans l'Ukraine de 2022, justifie qu'elle se fasse envahir par la Russie, sauf à admettre qu'un voisin de la Russie n'a pas le droit de se tourner vers l'Occident sans se prendre des hordes de T-80 dans la tronche en représailles. 

Quant au "camps hostile à la Russie", quand on voit les tentatives désespérées d'apaisement de pays comme la France ou l'Allemagne (qui a même scellé son destin énergétique à celui de la Russie)... La plupart des pays européens seraient ravis d'avoir en Russie un régime normal avec qui commercer en bonne intelligence. Tu me citeras sans doute les USA, mais même là, vu leur tropisme indo-pacifique depuis 10 ans, la Russie n'est certainement pas leur priorité.  

encore une fois, je pense que visiblement le concept de droit, certain s'en foute un peu. si on percoit un enjeu strategique (a tort ou a raison), je n'ai pas trop de doute sur le fait qu'un pays aille au-dela du droit (ex: les British qui veulent passer un truc qui va a l'encontre du protocol). Partant de la, une politique etrangere dois prendre en compte le fait qu'un conflit, meme illegale ou immorale selon les normes acceptees en diplomatie, est possible.

Dans le cas de l'Ukraine, il y avait l'acces a Sevastopol qui pouvait etre considere comme strategique par la Russie. Il va de soit que l'acces a Savastopol est potentielement menace par une accession de l'Ukraine a l'OTAN. Au debut du conflit, il parraissait donc legitime d'etablir une causalite entre cette politique d'acces a l'OTAN et la guerre declencher par la Russie. On fera encore attention de ne pas confondre etablir une causalite et justifier/excuser une action. Depuis, on a vu apparaitre en claire la question civilationnelle, la politique imperialiste de la Russie, et donc l'argument de l'accession de l'Ukraine a l'OTAN apparait donc comme une fausse rationalisation d'un desir de domination sur l'Ukraine de la part des Russes . Mais je pense que cela n'empeche pas de juger la politique etrangere de l'Ukraine comme imprudente, en particulier le fait de mettre dans la constitution le desir d'acceder a l'OTAN. Ils en avaient pourtant le "droit".

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Il y a 1 heure, Kelkin a dit :

Si, il a attaqué la Suisse. Il y a eu de nombreuses escarmouches et incidents de frontière, y compris des raids punitifs contre lesquels la Suisse s'est bien défendue.

N'oublions pas que la Suisse est un pays majoritairement germanophone, donc qui avait vocation à se faire anschlusser dans le Reich. Il n'y a pas eu d'entrée en guerre véritable contre la Suisse, car l'Allemagne nazie était déjà bien occupée entre son front Est et son front Ouest, mais il n'y a aucun doute à se faire qu'en cas de victoire sur l'un de ces fronts, la Suisse aurait été inscrite au menu. Cf. Opération Tannenbaum.

Au passage la Belgique aussi a été un état neutre, demande aux Belges quel souvenir est resté dans leur pays de l'efficacité de la neutralité comme posture de défense...

Les plans étaient prés en juillet 1940 pour envahir la Suisse, l'Opération Tannenbaum. Les Nazis ont juste tiré plus d'avantages à ne pas envahir la Suisse.

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A propos de sceller son destin energetique a la Russie, je ne suis pas un fan de Contrepoints, mais il y a un article très interessant sur les liens financiers de gazprom avec certaines ong occidentales, en particulier les plus antinucléaires. Dsl je sais pas comment le linker depuis mon téléphone mais avec les mots clefs... 

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Il y a 10 heures, Heorl a dit :

Et à la même époque pas mal de Grecs caressaient encore l'idée de reconquérir au moins la Thrace et Constantinople voire Smyrne en plus et étaient même près de souhaiter un génocide turc, les Italiens voulaient Nice, la Corse, la Tunisie et la Savoie, la France venait quinze ans plus tôt d'écraser de manière sanglante une révolte dans le Rif pour maintenir son emprise coloniale et exploitative sur le Maroc (sans parler des révoltes en Syrie), le Royaume-Uni se fichait comme d'une guigne d'une famine énorme en cours en Inde et avait relativement récemment enfin relâché sa mainmise violente et raciste sur une partie seulement de l'Irlande, les Etats-Unis avaient officiellement aboli l'esclavage mais le maintenaient dans les faits dans le Sud, le Canada avait réduit les Amérindiens et les Canadiens français au rang de citoyens de seconde zone à exploiter sans vergogne, les Polonais pratiquent la polonisation à outrance des minorités biélorusses et ukrainiennes de l'Est du pays, les Espagnols se foutent sur la tronche et se massacrent dans les grandes largeurs, la Yougoslavie est déjà un bordel de haine interethnique, la Turquie met déjà en place son modèle d'oppression des Kurdes, etc. Sans parler de la terreur d'Etat sous Staline et des grandes purges qui ont tué plus de monde que Bandera n'en a jamais eu d'atteignables. Je rappelle également que les indépendantistes ukrainiens avaient d'excellentes raisons d'être aussi radicaux après l'Holodomor.

Les Bandéristes n'ont ABSOLUMENT rien de monstrueux pour l'époque. On parle d'un monde où la moitié des Etats d'Europe sont fascistes, l'autre moitié est démocratique mais raciste, et que le monde entier à l'exception du Japon et des Etats-Unis qui ne valent pas mieux est sous leur coupe.

ça n'excuse rien mais désolé, la crise actuelle n'a rien à voir avec les Bandéristes. Beaucoup de monde en France a encore du respect pour Pétain parce qu'ils ont été nourris au mythe* du vainqueur de Verdun, est-ce que ça fait de nous de dangereux vichystes ? Non. On considère encore en France Charlemagne ou Philippe Auguste comme des grands noms de notre Histoire malgré leur brutalité et leur parjure**, est-ce que ça fait de nous de dangereux génocidaires qui devrions être envahis par l'Italie pour être replacés correctement au sein du giron romain ? Non plus. Bandera est une figure fondatrice dans l'identité nationale ukrainienne, parce qu'il a aidé cette identité à survivre à la guerre et essayé de mener son peuple à l'indépendance alors dans des frontières de "plus grande Ukraine". Les Polonais, les Baltes, les Finlandais, et plein d'autres n'ont pas fait autrement.

*Oui, Pétain n'a que peu à voir avec la victoire, il doit surtout les lauriers au fait qu'il était républicain et bien en cours à Paris, ce qui n'était pas le cas d'autres qui ont fait du meilleur boulot comme le très nobliau et très catholique Castelnau.

**cf massacres des Saxons ou traîtrise assez vilaine envers Richard. 

Démonstration explicite que les états on des intérêts et une morale "élastique". A ce jour ces faits n'ont pas changé c'est toujours Jurassic Park les relations internationales.

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À Saint-Pétersbourg, les plus hautes autorités économiques russes s’écharpent en public sur l'état réel du pays

https://www.latribune.fr/economie/international/inflation-pib-les-autorites-economiques-russes-s-echarpent-en-public-sur-l-etat-reel-du-pays-922303.html

Au Forum économique de Saint-Pétersbourg, le "Davos russe", Elvira Nabioullina, la gouverneure de la banque centrale de Russie, l'une des dernières voix libérales encore présentes à la table des décideurs politiques russes, a appelé à une "perestroïka" structurelle (une reconstruction) de l'économie. Et n'a pas hésité à répliquer publiquement à ceux qui, proches du Kremlin, voudraient présenter un tableau idyllique de la situation économique de la Russie depuis l'invasion de l'Ukraine.

[...]

Qui ? Les plus éminentes autorités économiques russes. Exemple de la vigueur des échanges:

« Il n'est pas question pour l'instant d'un risque de déflation. Pour l'instant, nous avons une augmentation des prix de 16,7% sur un an », a déclaré vendredi Alexeï Zabotkine, vice-président de la banque centrale russe, selon l'agence Interfax, utilisant l'inflation annuelle, indice de référence.

Il était aussitôt contredit par le ministre du Développement économique Maxime Rechetnikov, qui rétorquait :

« Si, nous avons une déflation pour la cinquième semaine consécutive ! »

Et, soutenant qu'il n'était "pas nécessaire de mesurer l'inflation année par année", il martelait:

"Nous glissons vraiment dans une spirale déflationniste, nous devons prendre cela au sérieux."

[...]

Maxime Orechkine, qui ne prévoit qu'une contraction du PIB de 5% cette année, avait durement critiqué les sombres prévisions de croissance qu'il juge excessivement pessimistes formulées en avril par le patron de la Cour des comptes, qui lui prévoit une chute du PIB de plus de 10% cette année.

À la limite de qualifier son opposant de traître à la patrie, il déclarait:

« J'ai le sentiment que [ceux qui font ces prévisions, Ndlr] ont soit le désir de nuire au pays, soit ils ne croient pas en leur propre pays, en son pouvoir. »

Il concluait en martelant un classique mantra patriotique :

« Nous sommes un pays fort, nous sommes un peuple fort, nous pouvons résoudre les problèmes. »

Pas de quoi impressionner la patronne de la Banque de Russie, Elvira Nabioullina, qui lui donnait la réplique en lui rappelant qu'il fallait s'intéresser au message et non tomber dans la facilité de s'en prendre au messager :

« Chercher des coupables chez ceux qui font des prévisions est la dernière chose à faire », a-t-elle rétorqué. « Dans les conditions d'incertitude où nous nous trouvons, considérer qu'ils sont des ennemis ou des mécréants est tout simplement absolument faux. »

Le Kremlin n'a cessé d'affirmer que le pays résiste aux sanctions occidentales, et que l'Europe et les États-Unis souffrent plus que la Russie de ces mesures de représailles, même si le pays se trouve en grande partie coupé du monde d'un point de vue financier, commercial et logistique. Autant de conditions qui impliquent pour Moscou de restructurer l'économie du pays.

"Les conditions ont changé, sinon pour toujours, du moins pour longtemps", a relevé Mme Nabioullina.

Ah bon ? Le pays est dans une situation difficile ? C'est faux, Poutine dit que les sanctions sont sans effet !

 

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Il y a 10 heures, Benoitleg a dit :

Les plans étaient prés en juillet 1940 pour envahir la Suisse, l'Opération Tannenbaum. Les Nazis ont juste tiré plus d'avantages à ne pas envahir la Suisse.

Il y a des tas de plans qui sont prêts sans pour autant avoir une probabilité autre qu'infime de se réaliser (par exemple Gibraltar à l'époque, ou les frappes nucléaires aujourd'hui, et sans doute bien d'autres en tous temps et tous lieux). Il est probable que comme souvent il y ait de multiples facteurs à l'absence de menace sérieuse envers la Suisse: statut (nombre d'institutions internationales y avaient leur siège et étaient utiles à tous les belligérants qui les instrumentalisaient par exemple), intérêt limité (que gagner à envahir la Suisse?), capacité défensive non négligeable, utilité économique et financière...

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