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https://www.eurotopics.net/fr/290012/la-turquie-peut-elle-devenir-un-hub-diplomatique-et-gazier

La Stampa (Italie, 16 octobre 2022) se demande si l'UE est consciente de ce qui est en train de se produire :

«Pour la Russie grevée par les sanctions, il est crucial d'entretenir des relations optimales avec la Turquie, qui est membre de l'OTAN. Il faut par ailleurs rappeler qu'Ankara s'est abstenue d'appliquer ces sanctions. C'est pourquoi, à Astana, Poutine a fait l'éloge de la fiabilité d'Erdoğan. ... Il voulait établir clairement que si les Européens - qui affirment aujourd'hui vouloir s'émanciper des livraisons russes - remplacent les gazoducs allemands par les gazoducs turcs, ils paieront Erdoğan au final. Ils renforceront l'influence de ce dernier sur le Vieux-Continent ainsi que sa marge de manœuvre en matière de chantage. Une marge dont dispose le président turc depuis 2015, année depuis laquelle l'Europe paye la Turquie pour que celle-ci contrôle le flux migratoire via la route des Balkans.»

Artı Gerçek (Turquie, 21 octobre 2022) est d'avis que le hub gazier n'est pas pour demain :

«Pour pouvoir acheminer davantage de gaz vers la Turquie, il faudrait que Moscou mise sur le GNL ou construise un nouveau gazoduc. ... Même en estimant approximativement les coûts, on arrive à une enveloppe de près de dix milliards de dollars. ... Qui serait prêt à payer une telle somme ? Pareille enveloppe pourrait mettre l'économie russe en difficulté, notamment en raison de la baisse du prix du pétrole et du coût de la guerre. On peut également se demander qui ferait crédit à un pays exclu du système Swift et soumis à des sanctions. L'économie turque, de son côté, aurait bien du mal à couvrir la dépense. ... Elle est actuellement sur le point de demander à Gazprom un report de sa dette. Il serait peut-être préférable de parler de réalités concrètes plutôt que d'échafauder pour les trois à cinq ans à venir des plans sur la comète qui risquent de s'effondrer comme des châteaux de carte.»

Diena (Lettonie, 17 octobre 2022) ne se fait guère d'illusions et voit dans cet acte une occasion que s'octroie la Russie pour contourner en beauté les différents obstacles politiques :

La Turquie s'occupera de vendre le gaz russe en Europe qu'elle mélangera, par politesse, à du gaz en provenance d'Azerbaïdjan.

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  • 2 weeks later...

L'inflation atteint un niveau record en Turquie en 25 ans 03/11/2022, Capital

L'inflation continue de percer en Turquie où elle a atteint son niveau record en 25 ans, à 85,5 % sur un an au mois d'octobre, entretenue par la flambée des prix de l'énergie et de l'alimentation. Le précédent record annuel d'inflation remonte à 1997 avec une hausse de 85,67 % sur l'année. A moins de neuf mois du prochain scrutin présidentiel, la hausse des prix à la consommation demeure un sujet brûlant dans le pays.

https://www.capital.fr/entreprises-marches/linflation-atteint-un-niveau-record-en-turquie-en-25-ans-1450952

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il y a 10 minutes, Benoitleg a dit :

L'inflation atteint un niveau record en Turquie en 25 ans 03/11/2022, Capital

L'inflation continue de percer en Turquie où elle a atteint son niveau record en 25 ans, à 85,5 % sur un an au mois d'octobre, entretenue par la flambée des prix de l'énergie et de l'alimentation. Le précédent record annuel d'inflation remonte à 1997 avec une hausse de 85,67 % sur l'année. A moins de neuf mois du prochain scrutin présidentiel, la hausse des prix à la consommation demeure un sujet brûlant dans le pays.

https://www.capital.fr/entreprises-marches/linflation-atteint-un-niveau-record-en-turquie-en-25-ans-1450952

C'est être leader aussi en inflation pour cause de revendication omnidirectionnelle en leadership.

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  • 3 weeks later...

:wink: Il n'est pas à une palinodie près... rapprochement Erdogan - Sissi//MBS

Turquie - en route vers une "Démocratie en exercice"// "démocratie sortante"*

https://intellinews.com/ash-turkey-is-heading-to-incumbent-democracy-263067/

*deepl a du mal à donner une traduction "parlante" pour: « incumbant democracy ». Pour la compréhension, j'exergue le paragraphe dans lequel l'auteur explicite son titre:

"(...) La réalité, dans le modèle de Poutine, est que ce ne sont pas les pays (ou plutôt leurs populations) qui déterminent leurs modèles de démocratie, mais les élites et plus particulièrement les titulaires du pouvoir. Si vous êtes au pouvoir, vous fixez les règles du gouvernement, de la représentation et des élections. Poutine détermine, en utilisant les services de sécurité et les tribunaux, qui peut se présenter aux élections. Il fixe les règles de ces élections. La population de Russie, d'Asie centrale, d'Égypte et d'autres pays n'a pas vraiment son mot à dire - les titulaires du pouvoir imposent leur modèle, qui garantit leur maintien au pouvoir, par la force et la répression. Et maintenant, nous observons des traits similaires en Turquie. (...)"

[les citations longues ne fonctionnent pas, ni les messages trop longs. Je tronçonne, et ça fusionnera]

La vision que j'ai eue de l'ouverture de la Coupe du monde au Qatar ce week-end était celle du président turc, Erdogan, accueillant chaleureusement son homologue égyptien, Sissi. Les deux hommes sont depuis longtemps les ennemis jurés l'un de l'autre - Sissi a violemment chassé du pouvoir en Égypte les Frères musulmans, les islamistes compagnons d'Erdogan, et Sissi considère la version de l'islam politique d'Erdogan comme une menace pour sa propre vision de la démocratie dirigée dans son pays.

Depuis que Sissi a pris des mesures contre les Frères musulmans en Égypte, la Turquie accueille leurs exilés et les médias d'État turcs critiquent depuis longtemps le régime de Sissi.

Les deux hommes semblent avoir des visions très différentes de l'avenir de la démocratie dans la région et font partie de différents camps ou alliances politiques régionaux : La Turquie s'est alignée sur le Qatar, plus libéral sur le plan politique, et l'Égypte sur des monarchies absolues plus restrictives sur le plan politique, comme l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, qui ont essentiellement signé les chèques pour maintenir le régime de Sissi au pouvoir.

Mais quelque chose semble avoir changé depuis un an environ, et la rencontre entre Erdogan et Sissi en est le reflet.

Le changement dans la volonté d'engagement semble provenir davantage d'Ankara que du Caire. Erdogan doit faire face à des élections difficiles au cours de l'année prochaine, ainsi qu'à une situation économique difficile, notamment une balance des paiements fragile. Erdogan a besoin de dollars pour tenter de combler les énormes trous dans la balance des paiements du pays - le besoin brut de financement extérieur devrait avoisiner les 250 milliards de dollars cette année, les réserves brutes de change d'un peu plus de 110 milliards de dollars ne suffisant pas à combler ce déficit. S'il ne parvient pas à combler ce vide, la lire fondra encore plus par rapport à son niveau déjà massivement déprécié et l'inflation augmentera encore plus par rapport au niveau gonflé de plus de 85 % pour octobre. Il est certain que la combinaison d'une vente de devises et de prix encore plus élevés lui ferait perdre les élections qui doivent avoir lieu en juin 2023.

Quels sont les choix d'Erdogan ?

Il pourrait revenir à une sorte d'orthodoxie du marché en augmentant les taux directeurs pour réduire la demande d'importations, ce qui comblerait partiellement le déficit de financement extérieur, et tenter d'attirer des flux de portefeuille. Cette dernière solution a commencé à donner des signes de stabilisation de la lire il y a quelques années, lorsque Erdogan a engagé Naci Agbal comme gouverneur de la banque centrale. Mais lorsque Erdogan s'est rendu compte que la stabilité de la lire et la baisse de l'inflation impliquaient une baisse de la croissance, il a reculé devant le coût politique attendu et a renvoyé Agbal quelques mois seulement après son entrée en fonction. L'orthodoxie politique semble donc avoir été exclue.

Erdogan doit donc trouver des dollars quelque part pour lui permettre de défendre la lire à l'approche des élections.

Où peut-il les trouver ?

Il pourrait se tourner vers l'Ouest. Mais les marchés exigeraient une politique orthodoxe, ce qui semble avoir été exclu (voir ci-dessus).

Il pourrait se tourner vers les "alliés" occidentaux, l'UE et les États-Unis, pour obtenir des renforts financiers. Mais ils exigeraient probablement aussi une orthodoxie politique articulée autour d'un programme du FMI, ainsi qu'une réforme politique permettant des élections plus compétitives, libres et équitables. Erdogan considère probablement ces deux éléments comme une recette pour sa défaite aux élections - bien qu'après 20 ans au pouvoir, dont au moins la moitié a été marquée par une relation tortueuse avec l'Occident et des promesses non tenues des deux côtés, cela semble également peu probable. Il ne fait tout simplement pas confiance à l'Occident pour tenir ses promesses et je pense qu'en fin de compte, il pense que l'Occident veut qu'il perde les élections - l'Occident veut l'éliminer.

Erdogan est donc contraint de trouver d'autres sources de financement - la Russie et le Golfe.

Les données de la balance des paiements suggèrent maintenant que d'importants flux financiers sont venus de Russie cette année. Et ici, Erdogan semble avoir réussi à tirer parti des tensions et des rivalités entre la Russie et l'Occident au sujet de l'Ukraine.

Poutine semble heureux de soutenir Erdogan pour les mêmes raisons qu'il soutient Orban en Hongrie - tous deux sont considérés comme faisant partie de l'équipe gênante de l'alliance occidentale. Orban et la Turquie s'éloignent tous deux du consensus euro-atlantique, ce qui contribue à diviser les institutions occidentales de l'intérieur. Cela convient parfaitement à Poutine, qui est prêt à faire des chèques à Erdogan et à Orban pour y parvenir. Et les institutions occidentales, comme l'OTAN et l'UE, ne semblent pas avoir de procédure pour discipliner les membres voyous - il n'existe aucun mécanisme pour expulser des pays de l'OTAN ou de l'UE. Ainsi, tant Orban qu'Erdogan jouent essentiellement la Russie contre l'Occident pour obtenir des financements.

[2/2]

Les besoins de la Turquie en matière de balance des paiements sont pourtant énormes et Erdogan a donc dû étendre sa recherche de dollars au-delà de la Russie et de son allié de longue date, le Qatar, jusqu'au Golfe. Et c'est là que nous avons récemment assisté à des rapprochements avec des pays jusqu'alors rivaux pour le leadership dans le monde musulman - l'Arabie saoudite sous MBS et les EAU sous MBZ. Dans les deux cas, le prix à payer a été l'abandon par Erdogan de ses ambitions de leadership politique plus large par le biais de son projet d'islam politique. Il convient de noter qu'en dépit des concessions majeures faites par Erdogan à MBS lors de récentes réunions, comme la remise de l'affaire Khasoggi aux procureurs saoudiens, peu d'argent a été transféré des Saoudiens vers la Turquie. Mais la dernière concession d'Erdogan pourrait bien avoir été sa rencontre avec le président égyptien Sissi et l'aveu très public que le programme régional d'Erdogan visant à promouvoir l'islam politique est mort. L'argent saoudien devrait maintenant couler à flots.

Mais à mesure que la popularité d'Erdogan a baissé dans son pays, nous avons déjà vu l'étoile de l'islam politique pâlir et Erdogan déployer un modèle démocratique mieux géré, beaucoup plus semblable à celui de la Russie de Poutine, de l'Égypte de Sissi ou même de l'Azerbaïdjan ou de l'Asie centrale.

Les poutinistes ont qualifié le modèle russe de "démocratie souveraine", qui, selon eux, permet aux pays de déterminer leurs propres modèles de démocratie ou de gouvernement plutôt que de se voir imposer le modèle occidental libéral de marché (Poutine considère que les révolutions colorées font partie d'un programme occidental visant à imposer leurs normes de gouvernance aux autres). Mais pour Poutine, il est important que ce modèle ne soit pas nécessairement, et n'est pas, le modèle occidental de démocratie libérale de marché, qu'il considère comme corrompu.

La réalité, dans le modèle de Poutine, est que ce ne sont pas les pays (ou plutôt leurs populations) qui déterminent leurs modèles de démocratie, mais les élites et plus particulièrement les titulaires du pouvoir. Si vous êtes au pouvoir, vous fixez les règles du gouvernement, de la représentation et des élections. Poutine détermine, en utilisant les services de sécurité et les tribunaux, qui peut se présenter aux élections. Il fixe les règles de ces élections. La population de Russie, d'Asie centrale, d'Égypte et d'autres pays n'a pas vraiment son mot à dire - les titulaires du pouvoir imposent leur modèle, qui garantit leur maintien au pouvoir, par la force et la répression.

Et maintenant, nous observons des traits similaires en Turquie. Au fur et à mesure que la popularité d'Erdogan diminue et que les défis économiques s'accumulent, nous le voyons se rapprocher du modèle de gouvernement de Poutine ou même de Sissi. Erdogan a modifié la loi électorale à son avantage et à celui de l'AKP au pouvoir. Il utilise les tribunaux pour menacer les leaders de l'opposition de prison (certains sont déjà en prison) afin d'influencer le choix du candidat qui se présentera contre lui - il est clair que l'affaire contre le maire d'Istanbul Imamoglu a pour but de s'assurer que l'opposition choisisse Kilicdaroglu comme candidat commun de l'opposition, car Erdogan pense avoir les meilleures chances de battre Kilicdaroglu - considérant peut-être que l'héritage alévi de Kilicdaroglu est inéligible dans le contexte de la majorité sunnite turque. Il semble également probable que le parti de l'ethnie kurde sera interdit avant les élections - son leader est déjà en prison.

Il semble donc maintenant assez évident qu'avec des rencontres comme celle entre Erdogan et Sissi et des actions restreignant les libertés de l'opposition, la Turquie s'éloigne d'un modèle proche de celui de la démocratie de marché libérale occidentale, pour se rapprocher d'un modèle plus proche de la "démocratie en place". Nous pouvons débattre de l'opportunité d'utiliser le mot "marché" car, en Turquie, les marchés des changes et des taux d'intérêt se multiplient et l'activité bancaire est fortement gérée de manière de plus en plus non orthodoxe.

Ce que nous savons d'autres exemples de "démocratie en place" - que ce soit en Russie, en Égypte ou en Asie centrale (ou probablement un second mandat du régime Trump aux États-Unis) - c'est qu'il est très difficile de battre ces régimes lors d'élections où l'opposition est confrontée à des conditions très restrictives. Et l'on peut en conclure que l'opposition en Turquie a maintenant une montagne à gravir lors des élections qui auront probablement lieu en mai 2023. /deepl

--------

Donc, en matière de politique étrangère, Erdogan abandonne son ambition de leadership du monde musulman.

(pour se réorienter vers le monde turcique, aka Asie Centrale, voire Balkans, ce qui est beaucoup plus "naturel", en effet)

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Il y a 7 heures, fraisedesbois a dit :

Les besoins de la Turquie en matière de balance des paiements sont pourtant énormes et Erdogan a donc dû étendre sa recherche de dollars au-delà de la Russie et de son allié de longue date, le Qatar, jusqu'au Golfe. Et c'est là que nous avons récemment assisté à des rapprochements avec des pays jusqu'alors rivaux pour le leadership dans le monde musulman - l'Arabie saoudite sous MBS et les EAU sous MBZ. Dans les deux cas, le prix à payer a été l'abandon par Erdogan de ses ambitions de leadership politique plus large par le biais de son projet d'islam politique. Il convient de noter qu'en dépit des concessions majeures faites par Erdogan à MBS lors de récentes réunions, comme la remise de l'affaire Khasoggi aux procureurs saoudiens, peu d'argent a été transféré des Saoudiens vers la Turquie. Mais la dernière concession d'Erdogan pourrait bien avoir été sa rencontre avec le président égyptien Sissi et l'aveu très public que le programme régional d'Erdogan visant à promouvoir l'islam politique est mort. L'argent saoudien devrait maintenant couler à flots.

Cela m'a fait penser à cet article du "Monde", réservé aux abonnés :

https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/11/20/de-mysterieuses-entrees-de-capitaux-au-secours-du-gouvernement-turc_6150784_3234.html

Trouver des financements pour relancer son économie à la peine est un défi de taille pour le président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui n’aborde pas en favori l’échéance cruciale des élections (présidentielle et législatives) prévues en juin 2023.

Depuis l’invasion russe en Ukraine, le 24 février, les déficits n’ont fait que se creuser. En cause, la hausse mondiale des prix des matières premières et de l’énergie (gaz et pétrole) que la Turquie, pays le plus industrialisé de la région, importe massivement, de Russie surtout.

Réélu régulièrement depuis vingt ans sur ses promesses de prospérité économique, le président Erdogan a désormais plusieurs épines au pied. Parmi elles figurent le déficit des comptes courants (solde des échanges commerciaux et financiers avec l’étranger), le déficit commercial chronique, l’inflation des prix à la consommation (85,5 % en octobre), tirée par une facture énergétique qui explose et par la dépréciation continue de la monnaie locale, la livre turque (LT).

« Erreurs et omissions »

Le manque de devises étrangères et le financement du déficit des comptes courants sont des problèmes récurrents de l’économie turque, qui dépend des capitaux étrangers pour se développer. Or le pays ne peut plus compter sur ceux-ci, les investissements étrangers directs étant tombés à leur plus bas niveau, 5,7 milliards de dollars (5,5 milliards d’euros) en 2020 contre 19 milliards en 2007, selon la Banque centrale de Turquie (BCT).

Pour combler les manques, le gouvernement a trouvé une astuce, révélée à la lecture des bilans publiés par la BCT à la mi-septembre. A la rubrique « erreurs et omissions nettes » sont comptabilisées des entrées de capitaux à l’origine non précisée mais dont les proportions sont assez conséquentes.

Ainsi, 5,5 milliards de dollars ont été répertoriés en juillet, ce qui porte le montant de ces mystérieuses entrées de capitaux à 24,4 milliards de dollars pour les sept premiers mois de l’année. De quoi combler une partie du déficit des comptes courants, évalué à 36,7 milliards de dollars sur les neuf premiers mois de 2022.

Des chiffres hors normes

Une partie de ces mystérieuses entrées de capitaux s’explique par le rapatriement, tout à fait légal, de devises détenues par le secteur privé à l’étranger. Les exportateurs turcs rapatrient leurs gains en Turquie, contraints de se plier aux mesures que le gouvernement a récemment mis en place, les obligeant à convertir en LT 40 % de leurs recettes en devises.

La rubrique sous laquelle ces capitaux sont répertoriés implique que leur origine sera précisée ultérieurement, quand les transferts auront été confirmés. Les données du compte courant sont calculées selon des modèles de dépenses à long terme qui peuvent être révisées par la suite. Les « erreurs et omissions nettes » devraient être une exception, n’afficher que des chiffres mineurs. Dans le cas de la Turquie, les chiffres sont hors normes.

La suite est réservée aux abonnés.

 

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Il y a 6 heures, Paschi a dit :

Cela m'a fait penser à cet article du "Monde", réservé aux abonnés :

https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/11/20/de-mysterieuses-entrees-de-capitaux-au-secours-du-gouvernement-turc_6150784_3234.html

Trouver des financements pour relancer son économie à la peine est un défi de taille pour le président turc, Recep Tayyip Erdogan, qui n’aborde pas en favori l’échéance cruciale des élections (présidentielle et législatives) prévues en juin 2023.

Depuis l’invasion russe en Ukraine, le 24 février, les déficits n’ont fait que se creuser. En cause, la hausse mondiale des prix des matières premières et de l’énergie (gaz et pétrole) que la Turquie, pays le plus industrialisé de la région, importe massivement, de Russie surtout.

Réélu régulièrement depuis vingt ans sur ses promesses de prospérité économique, le président Erdogan a désormais plusieurs épines au pied. Parmi elles figurent le déficit des comptes courants (solde des échanges commerciaux et financiers avec l’étranger), le déficit commercial chronique, l’inflation des prix à la consommation (85,5 % en octobre), tirée par une facture énergétique qui explose et par la dépréciation continue de la monnaie locale, la livre turque (LT).

« Erreurs et omissions »

Le manque de devises étrangères et le financement du déficit des comptes courants sont des problèmes récurrents de l’économie turque, qui dépend des capitaux étrangers pour se développer. Or le pays ne peut plus compter sur ceux-ci, les investissements étrangers directs étant tombés à leur plus bas niveau, 5,7 milliards de dollars (5,5 milliards d’euros) en 2020 contre 19 milliards en 2007, selon la Banque centrale de Turquie (BCT).

Pour combler les manques, le gouvernement a trouvé une astuce, révélée à la lecture des bilans publiés par la BCT à la mi-septembre. A la rubrique « erreurs et omissions nettes » sont comptabilisées des entrées de capitaux à l’origine non précisée mais dont les proportions sont assez conséquentes.

Ainsi, 5,5 milliards de dollars ont été répertoriés en juillet, ce qui porte le montant de ces mystérieuses entrées de capitaux à 24,4 milliards de dollars pour les sept premiers mois de l’année. De quoi combler une partie du déficit des comptes courants, évalué à 36,7 milliards de dollars sur les neuf premiers mois de 2022.

Des chiffres hors normes

Une partie de ces mystérieuses entrées de capitaux s’explique par le rapatriement, tout à fait légal, de devises détenues par le secteur privé à l’étranger. Les exportateurs turcs rapatrient leurs gains en Turquie, contraints de se plier aux mesures que le gouvernement a récemment mis en place, les obligeant à convertir en LT 40 % de leurs recettes en devises.

La rubrique sous laquelle ces capitaux sont répertoriés implique que leur origine sera précisée ultérieurement, quand les transferts auront été confirmés. Les données du compte courant sont calculées selon des modèles de dépenses à long terme qui peuvent être révisées par la suite. Les « erreurs et omissions nettes » devraient être une exception, n’afficher que des chiffres mineurs. Dans le cas de la Turquie, les chiffres sont hors normes.

La suite est réservée aux abonnés.

 

Dans le même sens:

(gerceknews, 22nov.)

Les Saoudiens devraient déposer 5 milliards de dollars dans la banque centrale turque

L'Arabie saoudite est sur le point de déposer 5 milliards de dollars auprès de la Turquie, a déclaré mardi Reuters, citant un porte-parole du ministère saoudien des Finances.

"Nous sommes en discussion finale pour effectuer un dépôt de 5 milliards de dollars auprès de la banque centrale de Turquie", a déclaré le porte-parole.

Alors que la banque centrale turque aurait refusé de commenter la question, un responsable turc au courant de la question a déclaré que les discussions étaient à la phase finale avec l'Arabie saoudite au sujet d'un accord de swap ou de dépôt.

Les transactions de swap de la Banque centrale de la République de Turquie (TCMB) précédemment faites en devises locales s'élèvent à 28 milliards de dollars, selon Reuters. La banque avait signé un accord avec la Chine pour 6 milliards de dollars, avec le Qatar pour 15 milliards de dollars, avec les Émirats arabes unis pour environ 5 milliards de dollars.

Les accords de swap et de dépôt sont d'une importance cruciale pour la TCMB et pour l'économie turque en général, car les réserves de devises de la banque centrale ont été épuisées dans les interventions de marché menées en réponse à une grave crise monétaire au cours des deux dernières années.

Selon l'économiste turc Mahfi Egilmez, ancien sous-secrétaire adjoint du ministère du Trésor et des Finances, les réserves nettes de TCMB au 30 septembre 2022 sont de moins 59,2 milliards de dollars.

Un accord de dépôt avec l'Arabie saoudite aiderait le président turc Recep Tayyip Erdogan à marcher sur un terrain moins glissant avant les prochaines élections de juin 2023.

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  • 4 weeks later...

https://www.lefigaro.fr/flash-actu/le-maire-d-istanbul-condamne-interdit-de-facto-d-activite-politique-20221214

Le maire d'opposition d'Istanbul Ekrem Imamoglu a été condamné à plus de deux ans et 7 mois de prison ce qui l'interdit de facto de tout mandat politique, [ce qui ne lui interdit rien du tout tant que la procédure d'appel n'est pas parvenue à son terme] pour avoir «insulté» des responsables turcs, selon le verdict rendu mercredi. Son avocat a annoncé vouloir faire appel de cette décision.

Modifié par Wallaby
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https://www.dw.com/en/turkeys-akp-under-scrutiny-for-ties-to-religious-radicals/a-64097099 (15 décembre 2022)

La communauté Ismail Aga soutient l'AKP lors des élections.

La communauté Ismail Aga est considérée comme l'une des plus grandes communautés sunnites orthodoxes de Turquie. Ce groupe religieux fermé prêche contre la laïcité, la séparation de l'État et de la religion, un principe sur lequel l'État turc a été fondé en 1923.

La communauté impose des règles strictes à ses membres : les femmes doivent se couvrir, tandis que les hommes doivent porter la barbe. Le groupe soutient plusieurs écoles islamiques, qui promeuvent les enseignements du Coran, ainsi que des dortoirs pour étudiants.

Les communautés religieuses ont été interdites en Turquie après la fondation de la république, mais au cours des dernières décennies, certains groupes ont commencé à rétablir leur présence.

Il y a 20 ans encore, avant l'arrivée au pouvoir de l'AKP, il s'agissait de petites organisations radicales, peu influentes, en marge de la société. Aujourd'hui, elles sont plus influentes que jamais. Les partis politiques de droite, en particulier, ont entretenu des liens étroits avec les communautés islamistes.

L'influence de ces communautés s'étend également au-delà de la Turquie. En Allemagne, les autorités chargées de la sécurité ont gardé un œil sur le groupe ; dans l'État du Bade-Wurtemberg (sud-ouest), il a été accusé de "propager la pleine validité de la charia".

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Sur le fil l' "Armée de l'Air hellénique" @Kelkin a posté un badge mettant en évidence la rivalité entre la Grèce et la Turquie qui démontre que les tensions restent vives entre les deux pays.

Par contre, lorsque je lis les déclarations de Recep Tayyip Erdogan lorsqu'il évoque la mise au point d'un missile balistique par son pays, j'ai l'impression que l'on passe à un niveau supérieur et que celui-ci imite de mieux en mieux Kim Jong-un dans sa rhétorique (avec la capacité nucléaire en moins). 

"En tout cas, l’existence du Tayfun étant désormais connue, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, l’a évoquée pour s’en prendre à nouveau à la Grèce, à l’occasion d’une réunion publique tenue dans la province de Samsun [nord]. « Nous avons maintenant commencé à produire nos propres missiles. Cela effraie les Grecs, bien sûr. Quand vous dites ‘Tayfun’, les Grecs ont peur. Ils se disent qu’il pourrait frapper Athènes », a déclaré M. Erdogan, le 11 décembre. « Et cela pourrait arriver si vous ne gardez pas votre calme », a-t-il ajouté en s’adressant aux dirigeants grecs. « Si vous essayez d’envoyer sur les îles [contestées de mer Égée, ndlr] les armes que vous avez reçues des États-Unis », alors « dans ce cas, un pays comme la Turquie ne va pas se contenter de ramasser des poires : il va faire quelque chose ».

http://www.opex360.com/2022/12/14/la-grece-denonce-la-menace-du-president-turc-de-frapper-athenes-avec-le-missile-balistique-tayfun/

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Il y a 1 heure, Ciders a dit :

Il y avait déjà les élections sans opposants, mais les matchs sans spectateur ça va finir par se voir.

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  • 3 weeks later...

(mee, 10marsLa Turquie arrête l'expédition de marchandises sanctionnées vers la Russie, selon un rapport

Ankara bloque le transit de marchandises sanctionnées à partir du 1er mars pour se conformer aux sanctions occidentales, selon Bloomberg News

 

La Turquie a bloqué l'expédition de marchandises sanctionnées à travers son territoire vers la Russie, selon un rapport de Bloomberg News citant un responsable turc.

La station de radio russe Kommersant FM a rapporté la nouvelle jeudi, citant les gestionnaires d'une société de logistique russe et affirmant que les douanes turques rejettent le transit des marchandises vers la Russie et la Biélorussie qui ont été désignées par l'UE comme sanctionnées.

Bloomberg News a cité vendredi un haut responsable turc, affirmant qu'Ankara avait bloqué le transit des marchandises sanctionnées à partir du 1er mars pour se conformer aux sanctions occidentales.

La Turquie est apparue, aux côtés des Émirats arabes unis, comme l'un des pays fournissant une bouée de sauvetage économique à la Russie. La valeur des biens bilatéraux échangés entre Moscou et Ankara a grimpé en flèche d'environ 200 % alors que la guerre en Ukraine fait rage.(...)

--

edit: RIP aux milliers de morts des tremblements de terre :angry:

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RFI dresse le portrait du candidat unique de l'opposition turque aux prochaines élections : Kemal Kiliçdaroglu

L’opposition turque a failli se déchirer au dernier moment, mais elle a finalement réussi à s’entendre sur un candidat unique pour affronter l’inamovible président turc, Recep Tayyip Erdogan, lors des élections qui auront lieu le 14 mai. Cet homme se nomme Kemal Kiliçdaroglu c’est le chef du Parti républicain du peuple (CHP), principale formation de l’opposition. Un profil discret, à l’opposé du caractère volcanique du président sortant.

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  • 2 weeks later...

La politique des pipelines de la Turquie en Asie centrale (syndicationbureau (EAU), jan.2023)

 

L'Asie centrale et le Caucase du Sud sont depuis longtemps dans l'orbite géopolitique de la Russie. Mais alors que la guerre du Kremlin en Ukraine s'enlise, la Turquie cherche à en tirer profit en augmentant son influence dans ces régions stratégiquement importantes.

Ce n'est un secret pour personne qu'Ankara considère l'Azerbaïdjan, le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Turkménistan et l'Ouzbékistan comme des pays appartenant au monde turc - une idée que l'ancien président turc Abdullah Gul a formulée un jour en ces termes : "Une nation, six États". Pourtant, ce ne sont pas les liens culturels qui motivent aujourd'hui son successeur, Recep Tayyip Erdogan. Aujourd'hui, tout tourne autour de l'énergie.

Les liens entre la Turquie et le Turkménistan sont particulièrement importants. Bien qu'il ne soit pas membre de l'Organisation des États turcs - un groupement régional influent de pays turcophones -, le Turkménistan joue un rôle clé dans la stratégie d'Ankara pour l'Asie centrale. Comme Erdogan l'a déclaré sans ambages le mois dernier, "j'espère que le gaz turkmène commencera bientôt à être acheminé vers la Turquie par la mer Caspienne".

Bien que le Turkménistan soit l'un des régimes les plus isolés au monde, il se classe au quatrième rang mondial pour ses réserves de gaz naturel, derrière la Russie, l'Iran et le Qatar. Bien que la Chine soit actuellement le principal acheteur de gaz turkmène, Ankara souhaite commencer à acheter de l'énergie à l'ancienne république soviétique afin de transformer la Turquie en une plaque tournante régionale pour le gaz.

Voici comment cela fonctionnerait : En investissant dans les conditions politiques et économiques nécessaires pour importer de grands volumes de gaz naturel de Russie, d'Azerbaïdjan, d'Iran et du Turkménistan, la Turquie pourrait rediriger l'énergie vers l'Europe et devenir un intermédiaire dans les ventes de gaz.

Si le Kremlin soutient cette idée en principe - d'autant plus qu'il ne peut plus approvisionner l'Europe en gaz naturel via les gazoducs Nord Stream - la stratégie énergétique de la Turquie a suscité une certaine opposition de la part des Russes. Le plus notable est le sénateur Alexander Bashkin, qui a récemment écrit que Moscou n'autoriserait pas la construction du gazoduc transcaspien entre le Turkménistan et l'Azerbaïdjan, un élément essentiel de toute liaison future avec la Turquie. M. Bashkin a justifié sa position par des préoccupations environnementales [huhu], mais le sous-texte géopolitique était clair.

Toutefois, même si le Kremlin partageait le point de vue de M. Bashkin, il est peu probable que Moscou ait les moyens de faire dévier la Turquie de sa route. Enlisée en Ukraine, la Russie n'est pas en mesure de dicter sa conduite à d'autres pays, et surtout pas à la Turquie.

En théorie, Moscou pourrait proposer ses propres gazoducs au Turkménistan, au Kazakhstan et à l'Ouzbékistan pour exporter du gaz vers l'Europe. Mais compte tenu de l'isolement de la Russie sur la scène internationale et du fait que le président Vladimir Poutine a transformé son pays en un État paria, il est peu probable que les anciennes républiques soviétiques d'Asie centrale soient disposées à faire des affaires avec le Kremlin.

Il est donc presque certain qu'Ankara continuera à développer ses liens énergétiques avec le Turkménistan, sans craindre de représailles de la part de la Russie.

La Turquie achète déjà de l'énergie ailleurs dans la région ; Ankara figure parmi les principaux acheteurs de gaz naturel de l'Azerbaïdjan. Mais comme les ressources de l'Azerbaïdjan sont limitées, Ankara considère toujours le Turkménistan comme le pivot de sa stratégie géoéconomique.

Alors que les intérêts énergétiques et économiques déterminent la stratégie de la Turquie dans l'espace post-soviétique, Erdogan continuera sans aucun doute à souligner l'importance du pan-turquisme, étant donné que la plupart des nations turques partagent des liens historiques, ethniques et culturels avec la Turquie. Le pan-turquisme aide la Turquie à poursuivre ses objectifs ambitieux dans le cœur de l'Eurasie, à savoir rivaliser avec la Russie et la Chine dans les pays entourant la mer Caspienne.

La Turquie a été le premier pays au monde à reconnaître l'indépendance des anciennes républiques soviétiques d'Asie centrale dans les années 1990. Depuis, elle entretient des liens étroits avec la région, s'engageant dans des projets économiques et éducatifs et renforçant sa coopération militaire.

La Turquie fait également des percées au Kirghizstan, en ouvrant des mosquées et des écoles et en renforçant sa collaboration dans le domaine de l'énergie. Si le Kirghizstan reste un allié de la Russie au sein de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) et est membre de l'Union eurasienne (UEE) dirigée par la Russie, le Kremlin s'efforce de préserver son influence culturelle dans le pays.

Au Kazakhstan voisin, autre allié de la Russie au sein de l'OTSC et de l'UEEA, la Turquie prévoit d'investir environ 2 milliards de dollars, principalement dans l'industrie légère. La présence économique d'Ankara dans ce pays d'Asie centrale riche en pétrole est modeste : les échanges commerciaux entre Ankara et Astana se sont élevés à un peu plus de 5,3 milliards de dollars en 2021, tandis que le chiffre d'affaires commercial entre le Kazakhstan et la Russie a atteint 11,6 milliards de dollars au cours des six premiers mois de l'année 2022.

Plus récemment, cependant, le Kazakhstan a montré des signes de distanciation par rapport à la Russie en cherchant à diversifier sa politique étrangère. Pour en tirer parti, Ankara devrait s'efforcer de devenir un point de transit pour le pétrole et les métaux rares kazakhs destinés à l'Union européenne, et de créer un corridor énergétique reliant la Turquie et l'Asie centrale.

Le moment choisi par la Turquie pourrait être parfait. Le Kazakhstan devrait approuver un projet d'accord sur un corridor de transport qui relierait la Chine à l'UE en passant par le Kazakhstan et la Turquie. La route internationale de transport transcaspienne, mieux connue sous le nom de "corridor du milieu", contournerait la Russie et ferait de la Turquie un important pays de transit.

La construction de tous ces corridors et pipelines prendra du temps. Alors que la Turquie attend que sa stratégie énergétique se concrétise, il faut s'attendre à ce que ses dirigeants utilisent tous les outils à leur disposition pour atteindre les objectifs économiques et énergétiques qu'ils convoitent en Asie centrale. /deepl

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  • 4 weeks later...

Là et ailleurs, une élection se gagne aussi et surtout en ayant peu de gens qui votent contre, à défaut d'avoir bcp de gens qui adhèrent. On est bien placé en Franconie pour situer cet enjeu.

 

Y'a qq semaines, j'ai été surpris en Turquie. Enfin, à retardement. Plusieurs fois en Anatolie centrale, vers la côte med et la côte égéenne, on ne m'a pas dit que du bien ( hum hum ) de Recep. Bon, en gros, la Turquie est turque, mais elle est submergée par des arrivants arabes, la faute au président. Et "'ils" convergent vers IST. J'ai pas percuté tout de suite. Mais, détail qui a son importance, partout jusque là, en toute circonstance ( entrée dans un restau, un magasin, un hotel, dans la rue, on me disait "Merhaba".

C'est peut être ( ou même sans doute ) dur à imaginer vue de France, mais une femme voilée turque, de jeune jusqu'à 50 ans ( en gros ) est globalement assez libérale ( éco ) et finalement progressiste ( social ).  Depuis qu'elles ne sont plus mises au placard, l'égalité est un point acquis et l'attente est ailleurs.

Sur mes dernières 36 heures au retour à Istanbul, on m'a dit 15 fois peut être "salam". Là j'ai compris.

 

Je ne connais pas les divers mouvements politiques turcs et les promesses qu'ils projettent. Mais l'attente est économique, après 2 ans d'une inflation dont on ne se figure pas chez nous. 

Il suffirait donc à un candidat, actuellement, de promettre de fermer les frontières et maitriser l'inflat ( et soigner le pouvoir d'achat ) pour avoir une immense adhésion. 

La politique extérieure est sans importance, ou même très secondaire en zone égéenne pourtant très concernée par le voisinage troublée avec la Grèce. 

 

Et puis entre nous, vu de l'UE, si un nouveau président est "ferme" sur ses frontières, ça "nous" plaira aussi ( au lieu du chantage à l'émigration de Récep ) . La pol ext. de la Turquie sera alors secondaire, le président aura la bienveillance de l'UE pour se mettre en place tranquillement. 

L'oncle Sam a sans doute une opinion différente. Mais bon, l'oncle Sam, hein, on s'en balec. 

 

Il ne faut pas être ingrat non plus. Erdogan a réconcilié son peuple avec lui même pendant plus de la moitié de ses mandats, c'était nécessaire et prioritaire.

Depuis qq temps, comme bcp de moules qui s'accrochent à leur rocher en recherche de lumière, il a perdu le sens de la réalité, s'est projeté à l'international sans que ça serve ni lui ni son pays, et à oublié son peuple.

Son successeur ( et on peut espérer qu'il y en ait un ) a de beaux atouts. Le pays est éduqué, il a des ressources et une certaine autonomie, une vrai industrie et une culture de la production ( sait on encore ce que c'est en France ? ), etc....

La meilleure nouvelle serait qu'on n'entende plus parler de la TK à l'international, ça voudrait dire que le président bosse pour son peuple. 

On va pas tarder à être fixé.

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https://legrandcontinent.eu/fr/2022/03/31/les-deux-geopolitiques-de-lenergie-une-conversation-avec-helen-thompson/

Je pense que le défi de demain portera sur la Turquie, notamment car il y a de nombreux parallèles structurels entre l’histoire de la Turquie et de l’Ukraine depuis la fin de la guerre froide. Les dynamiques spécifiques sont évidemment différentes, mais il s’agit de deux pays assez vastes, qui bordent l’Union et la Russie. Dans un sens, ils ont fait l’objet d’une lutte entre ces deux pôles de puissance en termes de relations économiques, et plus particulièrement de transit énergétique. Dans les années 2000 et 2010, il y a notamment eu une tentative, encouragée par les autorités d’Ankara, de considérer la Turquie comme un État de transit stratégique qui pourrait acheminer du gaz en Europe depuis l’Azerbaïdjan et le Moyen-Orient. Certains espéraient que cette approche permette de faire entrer la Turquie dans l’Union, mais les autorités européennes ont aussi rapidement réalisé qu’il y avait des difficultés logistiques et politiques majeures dans le fait d’encourager la Turquie à devenir un hub énergétique pour l’Europe.

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