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Je ne sais pas si cela a déjà été posté... Désolé si c'est le cas:

Suisse : comment le Rafale a été écarté au profit du Gripen

Par Yves Petignat - BERNE (Le Temps) | 19/02/2012, 15:34 - 1783 mots

Les lobbies aéronautique et militaire ont agi en coulisses pour imposer, via le parlement, l'achat d'un nouvel avion de combat. Tous voulaient le Rafale! Se jouant des pressions, Ueli Maurer a fini par décevoir ses amis. Enquête du quotidien Le Temps sur les manœuvres qui ont forgé le choix politique et financier de l'avion suédois.

Ce 9 mars 2011, lorsque Bruno Zuppiger monte à la tribune du Conseil national, il est au fait de son influence sur la droite du parlement. Président de l’USAM, l’union des petites et moyennes entreprises, il est l’un des spécialistes de la finance les plus écoutés. Il est aussi voisin et ami du conseiller fédéral Ueli Maurer, à Hinwil, dans l’Oberland zurichois. «Hinwil connection», disent déjà les médias de la région. Le chef de l’armée, André Blattmann, y a passé son enfance, et le milliardaire Walter Reist, un industriel qui a fondé le Forum de Lilienberg, au bord du lac de Constance, y a élu domicile. Son forum est le lieu où se nouent les décisions importantes entre économie et politique.

Personne ne se doute encore que, neuf mois plus tard, désigné candidat de l’UDC au Conseil fédéral, Bruno Zuppiger s’effondrera lamentablement pour une accusation de détournement d’héritage.

Cet après-midi gris de mars, c’est lui qui mène l’offensive de la majorité de droite au parlement. Il défend une motion de la commission de politique de sécurité en faveur de l’avion de combat: «Ceux qui me connaissent savent que je ne suis pas de ces parlementaires qui jettent l’argent par les fenêtres. Ce que je viens vous demander, c’est pourtant d’augmenter le plafond des dépenses de l’armée pour permettre l’acquisition de nouveaux avions de combat durant la législature 2012-2015.»

Le réalisme financier du ministre de la Défense

Bruno Zuppiger ne manque pas d’estomac. Six mois plus tôt, le 25 août 2010, son ami et voisin, le ministre de la Défense Ueli Maurer, a lui-même proposé au Conseil fédéral de suspendre jusqu’en 2015 les opérations de remplacement de vieux F-5 Tiger, faute de moyens financiers. Quatre ans de préparatifs, d’évaluations, d’organisation des affaires de compensation avec les industriels tombaient ainsi à l’eau. Avec 4,4 milliards de francs à son budget annuel, le Département de la défense aurait dû renoncer durant huit ans à toute autre acquisition pour financer l’achat des jets, s’était justifié le conseiller fédéral. D’ailleurs, ajoutait Ueli Maurer, cette décision «ne remet pas en question la sécurité de la Suisse dans la troisième dimension». Il soulignait: «Les 33 FA/18 suffisent pour remplir les tâches de police aérienne.»

Devant autant d’empressement pour la protection de l’espace aérien suisse, ce 9 mars 2011, Ueli Maurer devrait être ravi. Mais, au risque de se contredire une fois de plus, il lui faut, «au nom du réalisme financier», s’opposer à la motion défendue par son voisin, ami et compagnon de parti Bruno Zuppiger. Pas de miracle: le frein constitutionnel aux dépenses impose des règles strictes. Une augmentation du plafond budgétaire de la Défense devrait aussitôt être compensée par des économies dans les départements de ses collègues du Conseil fédéral. Ueli Maurer est aussi sous la pression des Forces terrestres. Moins d’un tiers des bataillons est convenablement équipé. La troupe refuse d’être sacrifiée pour l’aviation. Et la troupe, c’est 80% de l’armée.

Le lobby militaire tient son avion, mais ce n'est pas le bon

Monumentale surprise! Ce fameux 9 mars 2011, la motion Zuppiger est acceptée par 95 voix contre 69. Plus rien ne peut empêcher le feu vert des Chambres fédérales à l’achat des nouveaux avions de combat. La décision sera prise en automne, après pas mal de navettes parlementaires. Résigné, le Conseil fédéral communiquera fin novembre son choix pour le Gripen. Pour le lobby militaire, qui a travaillé loin des caméras avec une redoutable efficacité, c’est un coup de théâtre. Il tient son avion de combat, mais pas le bon. Pas celui pour lequel il a manœuvré. Consternation!

Flash-back, été 2010. Dès le lendemain de la décision du Conseil fédéral de reporter de plusieurs années l’acquisition de deux nouvelles escadrilles, soit 22 appareils, les bureaux des lobbyistes ont lancé la contre-offensive. Spécialistes de la métallurgie, de la mécanique, de l’électronique refusent de voir filer sous leurs yeux un marché compensatoire de 3 à 4 milliards, dont 45% doivent être confiés à des entreprises de Suisse romande. Dassault pour le Rafale, le consortium européen EADS pour l’Eurofighter et Saab pour le Gripen ont déjà anticipé le contrat avec d’intéressantes promesses de collaboration mais surtout des transferts de technologies dans le traitement des métaux, l’optique, les machines-outils, la robotique. Quelque 300 entreprises suisses sont potentiellement concernées.

300 PME suisses en sous-traitance

Les PME se sont organisées de longue date en groupements d’intérêt, à l’instar du Groupe romand pour le matériel de défense. Elles ont même obtenu un bureau pour préparer les affaires compensatoires au sein d’armasuisse. Les trois avionneurs sont déçus mais ne vont pas lâcher si facilement le morceau.

Seulement huit jours après le renoncement du Conseil fédéral, la contre-offensive est déclenchée. Plusieurs groupes sont à la manœuvre. Le plus influent s’est assuré les services de l’agence de relations publiques Farner; c’est Dassault qui lui a confié les intérêts du Rafale. Son bras armé au Conseil des Etats, le démocrate-chrétien schwyzois Bruno Frick, est un ancien vice-président de la commission de politique de sécurité. Très proche aussi, l’ex-conseiller national lucernois Pius Segmüller, ancien commandant de la Garde suisse pontificale. Farner a un accès au conseil consultatif de la Défense qui entoure Ueli Maurer par le biais de deux organisations que l’agence soutient: l’«Association pour la politique de sécurité et les sciences de la défense», dont Bruno Frick a été président, et la «Communauté de travail pour une armée de milice efficace».

Dans les commissions de politique de sécurité siègent des représentants de Suisse centrale, comme le conseiller aux Etats nidwaldien Paul Niederberger (PDC) ou l’Obwaldien Hans Hess (PLR). Entre radicaux et démocrates-chrétiens, on se livre dans ces cantons à une course au patriotisme pour rivaliser avec une UDC menaçante. C’est aussi le lieu d’implantation de l’industrie aéronautique. L’entreprise d’armement RUAG, à la recherche de contrats, menace justement de supprimer des dizaines d’emplois dans la région.

Un réseau tentaculaire

Le Valaisan Jean-René Fournier se bat pour les PME romandes. Dans l’entourage direct d’Ueli Maurer, on trouve le conseiller d’Etat nidwaldien Res Schmid (UDC), un ancien pilote d’essai d’armasuisse promu conseiller pour les affaires aéronautiques. Et au centre de toute la manœuvre, Bruno Zuppiger, appuyé par le forum économique de Lilienberg. La «Hinwil Connection»! C’est d’ailleurs dans les confortables locaux de Lilienberg que la commission de politique de sécurité ficellera, en août 2011, le financement assez particulier de l’achat des avions de combat. Le modèle retenu exclut la voie référendaire; la menace d’un refus populaire est ainsi écartée.

Avec un tel réseau tentaculaire, les lobbiess aéronautique et militaire n’auront guère de difficulté à faire adopter par la commission de politique de sécurité du Conseil national la fameuse motion qui relancera le processus d’acquisition des avions. C’est fait en novembre 2010, deux mois seulement après la reculade du Conseil fédéral. A ce moment précis, tous misent sur le Rafale.

Leur déception sera d’autant plus amère, un an plus tard. Le 30 novembre 2011, Ueli Maurer fait savoir que le Conseil fédéral a choisi le Gripen suédois. L’avion le plus mal noté par les Forces aériennes. Surtout celui qui pourrait laisser aux entreprises le moins de retombées en collaboration directe et en transfert de technologies. Sur les 3 milliards d’affaires compensatoires, les premières indications font état de 1,7 milliard pour RUAG, et une participation très réduite du nombre de PME concernées.

Pourquoi le Rafale a-t-il été écarté ?

Que s’est-il passé? Malgré ses réticences à acheter un système d’arme qui plombera durablement ses budgets pour réarmer et rechausser une armée de terre claudicante, Ueli Maurer n’a pas eu le choix. Il lui fallait absolument des résultats avant le renouvellement du Conseil fédéral de décembre 2011. Ses amis de l’UDC l’avaient prévenu: ils étaient prêts à le laisser tomber et à se retirer du Conseil fédéral s’il n’obtenait pas enfin quelque chose. «Si tu continues ainsi, le Groupe pour une Suisse sans armée pourra t’élire président d’honneur», avait ironisé son camarade de parti soleurois Roland Borer.

Depuis son élection en décembre 2008, Ueli Maurer, qui ne jure que par la milice, a toujours repoussé la décision sur le futur avion de combat. En octobre 2009, il a proposé au Conseil fédéral de renoncer à cet achat s’il n’obtenait pas une rallonge financière. Puis il a repoussé sa décision dans l’attente du rapport de politique de sécurité, puis celui sur l’adaptation de l’armée.

Le choix du Gripen s’est présenté dès l’été 2011 à Ueli Maurer comme la seule possibilité financière acceptable par l’opinion. C’est un excellent tacticien, il manœuvre à court terme, souvent avec succès. Il craint plus un refus du peuple que du parlement. Pius Segmüller s’en est rendu compte, un peu tard. En septembre dernier, il avouait au Temps que «avec un budget annuel de 5 milliards, l’armée doit renoncer à la haute technologie. Elle ne peut se permettre que le Gripen.»

Le Gripen, plus économique

A 3,1 milliards de francs pour 22 appareils, le prix de l’avion suédois est nettement inférieur à celui de ses concurrents. Mais, pour un budget militaire qui doit impérativement économiser 800 millions par an sur toutes les dépenses ordinaires, la vraie économie, à long terme, porte sur les dépenses de maintenance et le kérosène. Or, avec un seul réacteur au lieu de deux chez ses concurrents, le Gripen permet pratiquement de diviser les coûts par deux. Même si Dassault cassait les prix de son Rafale, la charge d’entretien continuerait à faire la différence. Pour Ueli Maurer, le Gripen a d’autres avantages. Il est produit par un pays neutre, il est adapté à des pilotes de milice.

Certes, en 2008, le commandant des Forces aériennes Markus Gygax jugeait le Gripen insatisfaisant en vol, notamment pour sa principale mission, celle de la police aérienne. Avec un seul réacteur, la version C/D du Gripen a besoin de nettement plus de temps que ses concurrents pour décoller et atteindre une altitude optimale. La capacité de ses réservoirs ne lui offre qu’une autonomie de vol réduite. Il lui manque un radar électronique à balayage de la dernière génération qui permet de distinguer les cibles de loin sans se faire repérer. Ces objections n’ont toutefois rien de décisif. Saab a proposé de remédier à ces défauts avec sa nouvelle version, le modèle E/F: réacteur plus puissant, emport accru de kérosène, nouveau radar dès 2016.

Les Forces aériennes ont bien tenté de résister. En 2009, elles jugeaient ces améliorations proposées sur le papier pour la version modernisée «insuffisantes au vu des risques technologiques». Dans le rapport de synthèse sur lequel le Conseil fédéral s’est basé, les critères de pondération ont été modifiés durant l’été 2011, permettant à la nouvelle version du Gripen d’atteindre les minima. Pourquoi, se demande aujourd’hui une sous-commission du Conseil national présidée par le pilote Thomas Hurter.

Parce que le choix d’Ueli Maurer était déjà fait. Depuis belle lurette.

http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/20120219trib000683798/suisse-comment-le-rafale-a-ete-ecarte-au-profit-du-gripen.html

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On entend beaucoup Dassault dans cette histoire, mais pourquoi il n'y a plus d'annonce qui vient de chez BAE?

Ils sont trop occupés par leur fusion avec EADS ou es-ce qu'ils ont définitivement perdu foi en leur Eurofighter?  :happy:

Preferent se battre sur l'Inde, plus interessant...

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On entend beaucoup Dassault dans cette histoire, mais pourquoi il n'y a plus d'annonce qui vient de chez BAE?

Ils sont trop occupés par leur fusion avec EADS ou es-ce qu'ils ont définitivement perdu foi en leur Eurofighter?  :happy:

Les différents participants au programme Typhoon se sont partagés les marchés. De ce fait, c'est EADS (Deutschland) qui s'occupe de la vente de Typhoon vers des pays comme la Suisse (ainsi que les pays de l'Europe de l'est, sauf erreur), alors que BAe s'occupe des anciennes colonies britanniques, notamment.

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Les différents participants au programme Typhoon se sont partagés les marchés. De ce fait, c'est EADS (Deutschland) qui s'occupe de la vente de Typhoon vers des pays comme la Suisse (ainsi que les pays de l'Europe de l'est, sauf erreur), alors que BAe s'occupe des anciennes colonies britanniques, notamment.

Pas tout à fait.

Par exemple, pour l'inde, c'est EADS Deutschland qui a mené l'offre EUROFIGHTER pour l'appel d'offre du MMRCA.

D'ailleurs BAE a fustigé les allemands d'avoir échoué car ils n'avaient pas utilisé les "bonnes" méthodes qui avaient bien réussie pour le contrat saoudien. =)

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Juste pour l'Inde.

Faudrait retrouver le découpage des différentes régions (l'espagne et l'italie ayant aussi, sauf erreur, une partie du gâteau)

Le découpage "grossier" est en page 4 en bas de ce doc (nota 10): 

http://www.frstrategie.org/barreCompetences/DEFind/articlejsf-hm.pdf

Pour la Turquie, je croyais que c'était l'Italie qui gérait.

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Pas tout à fait.

Par exemple, pour l'inde, c'est EADS Deutschland qui a mené l'offre EUROFIGHTER pour l'appel d'offre du MMRCA.

D'ailleurs BAE a fustigé les allemands d'avoir échoué car ils n'avaient pas utilisé les "bonnes" méthodes qui avaient bien réussie pour le contrat saoudien. =)

en clair la méthode anglaise classique : pots de vin, dessous de table et petits cadeaux  :happy: :happy:
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Juste pour l'Inde.

Faudrait retrouver le découpage des différentes régions (l'espagne et l'italie ayant aussi, sauf erreur, une partie du gâteau)

Pour l'Inde, à l'époque de Berlusconi, l'ambassadeur Italien sur place se vantait d'avoir vendu l'Eurofighter mais après c'est Berlin et Londres qui ont pris le relais pour les résultats que certains connaissent  :lol:

Pour Berne, http://www.tdg.ch/suisse/Nouvelle-offre-de-Dassault-pour-son-Rafale/story/30455437 à ce prix-là ça ne se refuse pas  :lol: vu les à côtés (offset)

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à ce prix-là ça ne se refuse pas  :lol: vu les à côtés (offset)

Comme le disait un de mes profs (français d'ailleurs  :lol: ), un des droits les plus fondamentaux de l'être humain, c'est de se tirer une balle dans le pieds.*

:happy: :happy:  :happy:

Alors même s'il s'avérait que l'offre pour le Rafale était plus intéressante pour la Suisse (y compris au niveau politique), si on désire quand même prendre des Gripen, laissez nous nous tirer une balle dans le pieds.  =)

*non ce n'était pas un prof de philo, juste un prof qui a trouvé une question d'un étudiant particulièrement stupide…  :lol:

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Petite question concernant cet achat, je ne sais pas si cela a déjà été évoqué, mais je n'ai rien trouvé la dessus.

Pourquoi la suisse n'a pas acheté de F16 ? c'est pas cher, assez performant, et niveau transfert de techno/entretiens je présume qu'il y avait moyen de s'entendre avec les US.

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Petite question concernant cet achat, je ne sais pas si cela a déjà été évoqué, mais je n'ai rien trouvé la dessus.

Pourquoi la suisse n'a pas acheté de F16 ? c'est pas cher, assez performant, et niveau transfert de techno/entretiens je présume qu'il y avait moyen de s'entendre avec les US.

Puisque les mauvaises langues disent que la Suisse n'a pas optée pour le Rafale pour des consideration politique du genre Suisse paradis fiscal ,alors ça doit etre idem pour les Yankés qui eux ont ouvertement debusqué des clients de banque suisse avec lynchage sur la voie publique  

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Parce que le F16 est arrivé au bout du bout. En somme, le potentiel d'amélioration est déjà atteint. Le choix des Suisses était basé sur un avion moderne et de taille respectable pour remplacer ses F5.

Je veux bien, mais pour faire des ronds dans l'air et intercepter des avions de lignes, les upgrades ne sont pas forcément indispensable non ?

Les F-16 upgradés à fond coûtent aussi horriblement chers !

Ah ok, je pensais que ça restait quand même très bon marché, tu as une idée du coût d'un F16 full upgrade ?
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Je veux bien, mais pour faire des ronds dans l'air et intercepter des avions de lignes, les upgrades ne sont pas forcément indispensable non ?

Ah ok, je pensais que ça restait quand même très bon marché, tu as une idée du coût d'un F16 full upgrade ?

Les F-16 block 60 emiratis sont a 87.5 millions $ piece en 1999... soit 115 millions de 2012 environ.

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Le feuilleton continue...

Le Gripen, un rafistolage d'appareils existants

Dans son projet de message, le Conseil fédéral présente une version moins rutilante qu'annoncée du nouvel avion de combat. Le Gripen ne sera en outre pas assemblé en Suisse. Et sa facture sera plus salée que prévu.

Le document n'est pas encore officiellement publié, mais la Basler Zeitung en rapporte la substance mercredi. Le projet de message du Conseil fédéral sur l'acquisition du Gripen recèle, selon le quotidien bâlois, son lot de surprises. La première étant que les Forces aériennes suisse se verront équipée d'un «développement des actuels Gripen A et C».

Jusqu'ici, il avait été pourtant dit que le «Gripen E/F» commandé par la Suisse était un modèle repensé de fond en comble, qui ne pouvait être comparé aux actuels «Gripen C/D». Dans son rapport, la sous-commission ad-hoc du Conseil national, présidée par l'UDC schaffhousois Thomas Hurter, écrit que le «Gripen E/F» n'est pas une mise à niveau du «Gripen C/D». De ce fait, le modèle retenu par la Suisse «doit être nouvellement développé».

Mise à niveau d'appareils existants

La réalité est autre. Dans son projet de message, le Conseil fédéral note que les avions seront «acquis et exploités avec les mêmes caractéristiques matérielles et informatiques» que le modèle engagé par l'armée de l'air suédoise.

Or, dans son projet de budget 2013, la Suède dit vouloir «développer et transformer» 40 à 60 «Gripen E», à condition que la Suisse ou un pays tiers en acquiert 20 exemplaires. Elle ajoute que, pour chaque nouvelle version «E», un ancien Gripen de type «C» sera utilisé, souligne la Basler Zeitung.

Dans sa dernière édition, le Matin Dimanche rapportait à ce sujet les propos du porte-parole du Ministère suédois de la Défense Johan Elmberg, selon qui les Suisses «auront des appareils entièrement neufs». Mais avec des caractéristiques équivalentes à celles des futurs avions de l'armée suédoise, comme décrit par le Conseil fédéral, ils seront de facto issus en partie des modèles et des technologies actuels.

Le risque financier sur la nouvelle version «E» s'en trouverait réduit, dans la mesure où le gouvernement suédois a, sur cette base, offert les appareils dans une version clairement définie et à un prix ferme.

Entièrement assemblés en Suède

Contrairement aux conditions fixées dans l'appel d'offre donné en 2007/2008 aux différents constructeurs, les nouveaux Gripen ne devraient pas être montés en Suisse. Dans son message, le Conseil fédéral relève qu'après évaluation, l'option d'un assemblage en Suisse est apparue comme économiquement non défendable et a été écartée.

En lieu et place, une équipe de collaborateurs de Ruag et des Forces aériennes sera envoyée sur place. Elle participera au montage des appareils en Suède et pourra ainsi acquérir le savoir-faire nécessaire.

220 millions de plus que prévu

Autre surprise, il apparaît aujourd'hui déjà que la facture sera supérieure au plafond de 3,126 milliards de francs annoncé par Ueli Maurer pour l'acquisition des 22 «Gripen E». A ce montant viennent s'ajouter 220 millions de francs pour la location sur cinq ans d'une flotte intermédiaire de 11 «Gripen C/D». Tout compris, la facture sera de 3,346 milliards.

Mais surtout, les coûts d'exploitation de l'appareil seront nettement supérieurs au 10'000 francs par heure de vol annoncés par le constructeur Saab ( 19.85 17.11%) au moment où l'appareil a été présenté. Dans le projet de message du Conseil fédéral, les coûts d'exploitation des 22 nouveaux appareils sont devisés à 102 millions de francs par année.

En prenant en compte des frais de personnel (24 millions de francs), de maintenance (51 millions) et de carburant (21 millions) mentionnés et des 180 heures de vols effectuées chaque année par un appareil, la Balser Zeitung en déduit que le coût d'exploitation horaire du «Gripen E» dépassera les 24'000 francs.

http://www.tdg.ch/suisse/gripen-serait-rafistolage-appareils-existants/story/14675741

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Comme le disait un de mes profs (français d'ailleurs  :lol: ), un des droits les plus fondamentaux de l'être humain, c'est de se tirer une balle dans le pieds.*

:happy: :happy:  :happy:

Alors même s'il s'avérait que l'offre pour le Rafale était plus intéressante pour la Suisse (y compris au niveau politique), si on désire quand même prendre des Gripen, laissez nous nous tirer une balle dans le pieds.  =)

Comme déjà dit hier sur le fil Rafale, 64,4 % des suisses n'en veulent pas de nouveau avion de combat http://www.air-defense.net/forum/index.php/topic,12085.msg648750.html#msg648750

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Non, c'est vrai le Gripen E/F n'est pas un nouvel avion ?  :lol:  :lol:  :lol:

ça fait combien de temps que je le dis que le Gripen E/F est une grosse évolution du Gripen C/D, un peu à la manière des F-18E/F par rapport aux F-18C/D, et pas une révolution…  :P

Après bon, pour diminuer les coûts, les Gripen C/D, on est pas obligé de les louer…

Par contre c'est vraiment dommage que RUAG ne se charge pas de l'assemblage.  :-[

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Comme déjà dit hier sur le fil Rafale, 64,4 % des suisses n'en veulent pas de nouveau avion de combat http://www.air-defense.net/forum/index.php/topic,12085.msg648750.html#msg648750

Zont qu'à faire comme les Ricains ...

The U.S. Air Force is pushing to more than double the life of its stalwart F-15 Eagles with a series of upgrades.

http://www.aviationweek.com/Article.aspx?id=/article-xml/asd_09_25_2012_p04-01-499456.xml

Non, c'est vrai le Gripen E/F n'est pas un nouvel avion ?  :lol:  :lol:  :lol:

ça fait combien de temps que je le dis que le Gripen E/F est une grosse évolution du Gripen C/D, un peu à la manière des F-18E/F par rapport aux F-18C/D, et pas une révolution…  :P

Après bon, pour diminuer les coûts, les Gripen C/D, on est pas obligé de les louer…

Par contre c'est vraiment dommage que RUAG ne se charge pas de l'assemblage.  :-[

Certes, mais il semble s'agir d'une reconstruction à partir des anciens :

Ils vont probablement pas élargir la cellule comme envisagé sur le NG !

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Non, c'est vrai le Gripen E/F n'est pas un nouvel avion ?  :lol:  :lol:  :lol:

Saab et leurs fans éludent toutes les questions en jouant sur les deux tableaux : quand ça les arrange, c'est une bête évolution, et quand ça les arrange, c'est un avion 100% neuf.

A force de sincérité, c'est normal que les vraies réponses piquent.

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