Lame 398 Posted January 16 Share Posted January 16 Le 15/01/2021 à 09:40, Scarabé a dit : Nos liens avec l'otan ont été renforcés avec l'Afghanistan ou nous avons vite compris nos manques. Et sans l'OTAN pas d' Harmattan pas de Serval . Nos liens avec l'OTAN renforcés par la Guerre d'Afghanistan? Il serait plus juste de dire que les Européens ont été obligé d'aller s'enliser aux côtés des Américains, sous couvert de la solidarité atlantique, par crainte de perdre la promesse de protection des USA. Autrement dit, il se comporte comme des vassaux sans les garantis des vrais vassaux, les Etats libres associés. Chacun pourra constater qu'en dépit de la participation des Européens à l'occupation de l'Irak et l'Afghanistan, les Américains n'ont pas cessé de les menacer de quitter l'OTAN, menace plus visible sous l'Administration Trump. L'OTAN sert à organiser le soutien européen aux OPEX des USA contre de fragile promesse de protection. Les USA qui ont le regard tourné vers l'Asie et de plus en plus de problèmes intérieurs. Concernant les opérations Harmattan et Serval, il faut plutôt parler de soutien américain pour la première et russo-américain pour la seconde. Le soutien européen était faible même en faisant abstraction du manque de volonté politique. Donc, si l'on part du principe qu'Harmattan et Serval contribuait à l'intérêt général de l 'UE (si...), il faut constater que les Européens auraient été incapables d'engager des OPEX nécessaires sans soutien extra-européen. Est-ce la preuve de l'utilité de "l'OTAN"/des puissances étrangères ou la marque d'une faiblesse à corriger pour l'avenir? Si d'autres Harmattan ou Serval devaient être engagés à l'avenir, pourraient-on compter sur les soutiens américains et russes? Il faut donc choisir. Soit devenir des Etats libres associés pour obtenir la protection du suzerain, soit se doter de moyens communautaires crédibles. Evidemment, l'existence de troupes européennes aptes à suppléer "l'OTAN"/les USA en cas de besoin ne signifient aucunement que les Français obtiendront les renforts espérés en cas d'OPEX. Il faut aussi la volonté politique. Souvenons-nous de la tiédeur de la Présidence Hollande par rapport à l'intervention au Mali et des pressions exercées par l'Union africaine pour les vaincre. Ce n'est qu'après le succès de la contre-offensive qu'Hollande est devenu un chaud partisan de l'intervention au Mali, surtout parce que c'était le seul pays où il était perçu comme un grand chef d'Etat... 2 1 Quote Link to post Share on other sites
Lame 398 Posted January 16 Share Posted January 16 Le 14/01/2021 à 17:51, g4lly a dit : Parce que encore très récemment les conflit intra-européen on ressurgi ... le pire fut le conflit Yougoslave ou l'Allemagne à jouer contre la France ... sur les pires relents du nazisme. Et qui est venu remettre de l'ordre dans le bordel ... Uncle Sam ... C'est bien le problème. Parce que les Européens n'avaient pas de défense autonome, ils n'ont pas été capables d'intervenir en Yougoslavie. Tu penses que cela a contribué au prestige de l'Europe dans le monde ou de l'UE auprès des Européens? Si l'Europe n'a pas été capable de régler le problème yougoslave seule, c'est la conséquence de son absence de défense autonome en grande partie induite par les Américains et un défaut de l'Europe. Faut-il donc maintenir le défaut pour que les Américains doivent revenir la prochaine fois afin que l'image de l'Europe et de l'UE soit encore plus écornée. Ou bien faut-il corriger le défaut au cas où les Américains choissiraient de rester chez eux? Il n'est pas question de faire la guerre aux Américains ou de rejetter toute relation mais de faire preuve de prévoyance, de responsabilité. Mais comme tu le soulignes, ce ne serait possible sans résoudre les dissensions entre Européens et certains dénis de réalité sur les USA et la protection américaine. Donc, peut-on développer une défense européenne autonome dans le cadre d'un "Zollverein européen" dont les institutions communes sont anti-démocratiques, désireuses de déconstruire les Etats fédérés dont elles ne peuvent prendre la relève et source d'antagonismes nouveaux par le biais de sa politique ultralibérale? Pas de défense européenne autonome sans réforme politique de l'UE. Pas de réforme politique de l'UE sans esprit de corp entre les Européens. Pas d'esprit de corps entre Européens sans une Europe dotée d'un arsenal anti-dumping et plus axée sur les compétences de soutien et de complément. J'en profite donc pour rappeler que la Conférence sur l'Avenir de l'Europe est toujours en cours et que l'on a toujours pas fini de négocier l'ACCIS. Il faut continuer à compter sur les USA en raison de l'absence de défense européenne autonome voulues par eux ou bien on essaye de changer de donne? Je préfère une Europe plus autonome et plus proche des BRICS. En tout cas, je ne veux pas d'Europe contrainte de lutter aux côtés des USA contre la Chine/l'Iran/le Vénézuella, etc... 1 1 1 Quote Link to post Share on other sites
Boule75 9,457 Posted January 17 Share Posted January 17 Ton point de vue se défendrait mieux s'il n'y avait autant de réécritures et d'exagérations, quand même. Tentative d'illustration : Il y a 16 heures, Lame a dit : Nos liens avec l'OTAN renforcés par la Guerre d'Afghanistan? Il serait plus juste de dire que les Européens ont été obligé d'aller s'enliser aux côtés des Américains, sous couvert de la solidarité atlantique, par crainte de perdre la promesse de protection des USA. Autrement dit, il se comporte comme des vassaux sans les garantis des vrais vassaux, les Etats libres associés. Ca a toujours fonctionné comme ça, la vassalisation, d'une part. D'autre part, pour l'Afghanistan, les européens ont été également touchés par Al Quaida et ont vu un intérêt à aller tenter de faire revenir le pays à autre chose qu'une marmite à organisation d'attentats. L'article 5 de la charte de l'OTAN a été invoqué, il a été mis en oeuvre. Il y a 16 heures, Lame a dit : Chacun pourra constater qu'en dépit de la participation des Européens à l'occupation de l'Irak et l'Afghanistan, les Américains n'ont pas cessé de les menacer de quitter l'OTAN, menace plus visible sous l'Administration Trump. L'OTAN sert à organiser le soutien européen aux OPEX des USA contre de fragile promesse de protection. Les USA qui ont le regard tourné vers l'Asie et de plus en plus de problèmes intérieurs. C'est confondre les déclarations incendiaires de Trump - qui, avec sa clique, est le seul à avoir véritablement agité la menace de retrait de l'OTAN - avec la position dominante permanente aux USA qui, tout en vitupérant contre la faiblesse militaire des européens, n'a jamais agité l'épouvantail du retrait de l'OTAN et, sous Trump, a bataillé contre ce dernier pour lui interdire l'option du retrait unilatéral. Il y a 16 heures, Lame a dit : Concernant les opérations Harmattan et Serval, il faut plutôt parler de soutien américain pour la première et russo-américain pour la seconde. Le soutien européen était faible même en faisant abstraction du manque de volonté politique. Donc, si l'on part du principe qu'Harmattan et Serval contribuait à l'intérêt général de l 'UE (si...), il faut constater que les Européens auraient été incapables d'engager des OPEX nécessaires sans soutien extra-européen. Est-ce la preuve de l'utilité de "l'OTAN"/des puissances étrangères ou la marque d'une faiblesse à corriger pour l'avenir? Si d'autres Harmattan ou Serval devaient être engagés à l'avenir, pourraient-on compter sur les soutiens américains et russes? Il faut donc choisir. Soit devenir des Etats libres associés pour obtenir la protection du suzerain, soit se doter de moyens communautaires crédibles. Quelle est cette fable du soutien opérationel russe à Hamattan et Serval ? Et pourquoi parler de non-soutien européen à Harmattan comme s'il tenait aux capacités alors qu'il s'agissait avant tout d'un désaccord politique tout à fait réel (les allemands, notamment, étaient absolument opposés à l'opération). Ca n'empêche pas de déplorer fortement l'absence de capacités européennes totale (renseignement, logisitique, stocks, chaîne de commandement et le reste) mais ce n'est pas le bon exemple pour la déplorer. Il y a 16 heures, Lame a dit : Evidemment, l'existence de troupes européennes aptes à suppléer "l'OTAN"/les USA en cas de besoin ne signifient aucunement que les Français obtiendront les renforts espérés en cas d'OPEX. Il faut aussi la volonté politique. Souvenons-nous de la tiédeur de la Présidence Hollande par rapport à l'intervention au Mali et des pressions exercées par l'Union africaine pour les vaincre. Ce n'est qu'après le succès de la contre-offensive qu'Hollande est devenu un chaud partisan de l'intervention au Mali, surtout parce que c'était le seul pays où il était perçu comme un grand chef d'Etat... Ou alors Hollande a jugé que le soutien explicite du Mali, de l'UA et de l'ONU était un pré-requis politique absolument nécessaire pour seulement pouvoir espérer le succès de l'opération et a mis une pression maximale pour qu'il ait lieu, ce qui n'est pas du tout la même chose... En outre, présenter Hollande comme suiviste sur cette opération est assez distrayant : déclenchée en urgence alors qu'elle occupait 0% du débat public en France une semaine plus tôt, il faudrait avoir accès aux comptes-rendus des conseils de défense de l'Elysée des semaines précédent l'intervention pour savoir ce qu'Hollande avait en tête (en même encore, pas sûr que ça y soit...). Tu as accès à ça ? Des pièces à l'appui de ces dires ? Quote Link to post Share on other sites
Kelkin 5,567 Posted January 18 Share Posted January 18 Le 14/01/2021 à 17:41, rogue0 a dit : Pas de risque à ce qu'ils s'installent définitivement et annexent physiquement leurs "protectorats" en Europe. Non, c'est plus insidieux. L'anglais est devenu la langue de référence, et dans les pays du nord est en train de remplacer les langues maternelles. Les références culturelles et historiques sont de plus en plus celles des USA plutôt que celles locales. Le fait que toute société européenne est sous la juridiction des autorités américaines a été accepté sans que personne n'y trouve à redire, tout simplement ça va de soit qu'il faille obéir aux réglemetations américaines parce que c'est eux les chefs. Pourquoi alors faire une annexion officielle ? Elle est déjà effective. 2 2 Quote Link to post Share on other sites
rendbo 7,902 Posted January 18 Share Posted January 18 il y a 58 minutes, Kelkin a dit : [...] Pourquoi alors faire une annexion officielle ? Elle est déjà effective. tout a fait votre honneur... Mr.... M le Président Quote Link to post Share on other sites
Connorfra 56 Posted January 18 Share Posted January 18 (edited) Il y a 1 heure, Kelkin a dit : Pourquoi alors faire une annexion officielle ? Elle est déjà effective. c'est déjà le cas des anglais Post Brexit non? ah oui l'accord avec trump ne tiens plus et c'est un Irlandais qui va prendre les rennes... Bon allez c'était gratuit je promet de ne plus m'écarter du sujet. Edited January 18 by Connorfra 1 Quote Link to post Share on other sites
Popular Post Wallaby 9,441 Posted January 19 Popular Post Share Posted January 19 https://www.theguardian.com/world/2021/jan/19/majority-of-europeans-say-china-will-overtake-broken-us-within-decade Au milieu d'un sentiment généralisé de supériorité chinoise croissante, 79 % des personnes interrogées en Espagne, 72 % au Portugal, 72 % en Italie et 63 % en France ont déclaré qu'elles pensaient que la Chine dépasserait les États-Unis en tant que première superpuissance mondiale au cours de la prochaine décennie. Un peu plus de 32 % des personnes interrogées - et un pourcentage surprenant de 53 % en Allemagne - ont estimé qu'après avoir voté pour Trump, on ne pouvait pas faire confiance aux Américains. Il n'y a qu'en Hongrie et en Pologne que les personnes en désaccord avec ce point de vue sont nettement plus nombreuses que celles qui sont d'accord. Seulement 10 % des personnes interrogées considèrent les États-Unis comme un partenaire de sécurité "fiable" qui protégerait toujours l'Europe, tandis qu'au moins 60 % des personnes interrogées dans chaque pays ont déclaré douter que leur pays puisse dépendre du soutien des États-Unis en cas de crise. Les auteurs affirment que les conséquences géopolitiques de ce changement sont importantes : deux tiers des personnes interrogées ont déclaré qu'il était désormais important que l'Europe s'occupe de sa propre défense, dont 72 % au Portugal, 71 % en Suède, 70 % en France et 69 % en Pologne. 2 2 4 Quote Link to post Share on other sites
g4lly 15,995 Posted January 20 Share Posted January 20 3 hours ago, Wallaby said: Les auteurs affirment que les conséquences géopolitiques de ce changement sont importantes : deux tiers des personnes interrogées ont déclaré qu'il était désormais important que l'Europe s'occupe de sa propre défense, dont 72 % au Portugal, 71 % en Suède, 70 % en France et 69 % en Pologne. Ils ont aussi déclarer qu'il étaient près à mourir pour Dantzig ... ou c'est juste des mytho? Parce que c'est le fond de l'histoire ... qui est près à mourir ... et juste qu'à récemment les européens ne se sont pas montré très motivé Ce genre de "sondage" est sans intérêt s'il ne mesure pas le niveau d'engagement de chacun des sondé ... l'avantage avec les américains c'est qu'ils l'ont démontré leur engagement ... et il le démontre régulièrement. Parce qu'un ramassis d'objecteurs de conscience ... même 300 millions ... face aux milliards de chinois sur-motivé ça va faire comme azerbaijan-arménie 2.0 1 2 1 Quote Link to post Share on other sites
Skw 6,286 Posted January 20 Share Posted January 20 Il y a 5 heures, g4lly a dit : Ils ont aussi déclarer qu'il étaient près à mourir pour Dantzig ... ou c'est juste des mytho? En même temps, le problème peut aussi se voir dans le sens inverse. Quels sont les marques/signes d'engagement fort de pays est-européens vis-à-vis de l'UE ? Parfois, tu as l'impression que certains sont là tant qu'ils sont gagnants. Je peux aisément comprendre pourquoi certaines populations ouest-européennes, vivant pour un nombre non négligeable d'entre elles dans des pays plus contributeurs que bénéficiaires directs du budget européen, ne se sentent pas vraiment concernées par le sort des voisins plus orientaux. Sans oublier que la plupart des populations ouest-européennes, moi y compris, connaissent finalement très mal cette partie plus orientale du continent. C'est d'ailleurs pour moi une des limitations actuelles du projet européen. Il n'existe pas vraiment de presse paneuropéenne. Autrement dit, difficile d'avoir de l'information suffisante en quantité et qualité sur certaines régions des confins européens, hors des multiples articles pointant les errances orbaniennes. 1 2 Quote Link to post Share on other sites
capmat 2,280 Posted January 20 Share Posted January 20 (edited) Il y a 6 heures, g4lly a dit : Ils ont aussi déclarer qu'il étaient près à mourir pour Dantzig ... ou c'est juste des mytho? Parce que c'est le fond de l'histoire ... qui est près à mourir ... et juste qu'à récemment les européens ne se sont pas montré très motivé Ce genre de "sondage" est sans intérêt s'il ne mesure pas le niveau d'engagement de chacun des sondé ... l'avantage avec les américains c'est qu'ils l'ont démontré leur engagement ... et il le démontre régulièrement. Parce qu'un ramassis d'objecteurs de conscience ... même 300 millions ... face aux milliards de chinois sur-motivé ça va faire comme azerbaijan-arménie 2.0 Je te trouve excessif. Il ne s'agit pas au niveau des prises de conscience de passer directement au stade de mourir pour Dantzig. Dans un premier temps, assimiler le fait que les chinois sont puissants tant que nous sommes leurs clients. Cette prise de conscience nous rapprocherait plutôt des USA puisque l'Amérique du Nord est l'autre grand client de la Chine et également en déséquilibre défavorable dans la balance des échanges. (nous enrichissons les chinois en nous appauvrissant) Mais à la différence de l'Amérique du Nord, l'Europe se situe sur la même "île-monde" que la Chine et commence a être très liée par des liaisons terrestres avec les chinois. Cette différence va nous écarter du partage d'intérêts en conscient collectif avec les Américains. Nous devons donc, par nous même, prendre des dispositions pour réduire nos dépendances aux produits chinois et organiser, par nous même, notre défense collective...sinon nous nous ferons dévorer individuellement. Autre prise de conscience, entre la Chine et l'Europe, deux passerelles géographiques : - la Fédération de Russie, via le Kazakstan - la Turquie, via les républiques d'Asie centrale et l'Iran. Edited January 20 by capmat 2 1 1 Quote Link to post Share on other sites
Wallaby 9,441 Posted January 20 Share Posted January 20 Tiré de cette même étude : source : https://ecfr.eu/publication/the-crisis-of-american-power-how-europeans-see-bidens-america/ C'est l'Europe napoléonienne encerclée par la perfide Albion l'OTAN. 2 Quote Link to post Share on other sites
Popular Post LunchTime 589 Posted January 20 Popular Post Share Posted January 20 Actuellement, le gouvernement populiste polonais mène une politique très naïve et locale. Il vaut la peine de lire ce que disent leurs prédécesseurs sur les relations internationales, car il reviendra probablement au pouvoir un jour. https://kulturaliberalna.pl/2019/09/24/wywiad-sikorski-huawei-trump-polska-chiny/?fbclid=IwAR3kdlG3_o34ptUGVIBfcfRPRmZwWOB1TNhafjaTISCZJNENZVIDZqu-sfY Ministre des Affaires étrangères dans le cabinet libéral de Donald Tusk. https://fr.wikipedia.org/wiki/Radosław_Sikorski "Certains de nos politiciens, qui ne connaissent pas les États-Unis, devraient en tirer des conclusions et réaliser quelle est la place de la Pologne dans la hiérarchie des alliés de la Maison Blanche. Les États-Unis sont un allié stratégique pour la Pologne, mais c'est une relation unilatérale." "Depuis 20 ans. C'est pareil, car nous avons une autre équipe de perdants qui pensent qu'en politique internationale cela fonctionne de telle manière que plus nous en voulons, plus notre allié clé se sent réciproque ...” “Le gouvernement du PiS poursuit une politique similaire à celle du gouvernement SLD (post-communistes), qui a envoyé une brigade en Irak gratuitement et a rendu Kiejkuty disponible, pour lequel il a pris des dollars dans des cartons. Et maintenant, la Pologne doit payer une compensation aux terroristes pour avoir été interrogés en Pologne.” “Les gouvernements polonais successifs s'y sont efforcés et nous avons fait des progrès chaque décennie. Mais le PiS oublie que toute la logistique militaire de l'OTAN et des États-Unis passe par l'Allemagne. Et que sans la coopération allemande, les Américains ne pourront pas défendre la Pologne. De plus, le conflit avec la Chine est dix fois plus important pour les États-Unis que pour la Pologne. Si cette rivalité devient incontrôlable, alors toute la force sera jetée là-bas, pas ici. Et c'est pourquoi il est insensé et naïf de s'engager aussi sans équivoque envers une seule superpuissance ayant toutes sortes d'intérêts.” “Le gouvernement du PiS imagine que si nous achetons suffisamment de matériel militaire, payons la base et nous proposons comme représentant américain au sein de l'Union européenne, les États-Unis seront contraints de nous défendre. Je suis sceptique. Je crois que le fait que les Américains - en cas de besoin - nous défendent ou non, sera le résultat d'un calcul de leurs intérêts, à la fois stratégiques et internes, sur lequel nous avons peu d'influence. Parce que ces intérêts dépendront de ce qui se passera d'autre dans le monde - par exemple, s'il y aura paix ou guerre dans le Pacifique. Si un conflit éclate là-bas, la Pologne dans une rangée des pays de la deuxième ligue chutera beaucoup plus bas. L’Europe cessera de compter. Les légions iront en Asie. La question est de savoir comment se comporter en cela: assumer le rôle d'un Premier ministre américain, ou d'un allié sérieux, qui a ses propres intérêts.” https://www.project-syndicate.org/commentary/germany-france-european-union-power-balance-by-jacek-rostowski-and-arnab-das-2-2019-08?barrier=accesspaylog Jacek Rostowski - ministre des Finances dans le gouvernement de Donald Tusk. https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacek_Rostowski 2 4 2 3 Quote Link to post Share on other sites
Wallaby 9,441 Posted January 20 Share Posted January 20 (edited) Il a oublié un truc : Il y a 2 heures, LunchTime a dit : “Le gouvernement du PiS imagine que si nous achetons suffisamment de matériel militaire, payons la base [ET APPELONS CETTE BASE FORT TRUMP] [1] et nous proposons comme représentant américain au sein de l'Union européenne, les États-Unis seront contraints de nous défendre. [1] https://en.wikipedia.org/wiki/Fort_Trump C'est intéressant de voir que Sikorski dit maintenant en public ce que nous ne savions jusqu'ici que par des écoutes volées : Le 29/09/2014 à 19:18, Wallaby a dit : http://www.bbc.com/news/world-europe-27973473 (23 juin 2014) « L'alliance polono-américaine ne vaut rien » ; les Polonais sont des larbins ("murzynskosc") des USA. Cela n'explique toujours pas ce qu'il fait à être marié à Anne Applebaum. Décidément, l'amour a ses raisons que la raison de connaît point. Edited January 20 by Wallaby 1 Quote Link to post Share on other sites
Popular Post LunchTime 589 Posted January 20 Popular Post Share Posted January 20 il y a 49 minutes, Wallaby a dit : C'est intéressant de voir que Sikorski dit maintenant en public Dans les années 1980, la vision anglo-saxonne du libéralisme économique et de l'anticommunisme attirait les opposants polonais. Cependant, nous sommes déjà plusieurs décennies plus tard… https://next.gazeta.pl/next/7,151003,26029192,radek-sikorski-nie-kocham-juz-thatcher-nie-cytuje-reagana.html#a=350&c=160&s=BoxNewsLink “Je n'aime plus Thatcher, je ne cite pas Reagan. Mais je ne dis certainement pas "j'étais stupide". Reagan et Thatcher ont aidé à libérer le monde du communisme, et ils ont à juste titre des monuments pour cela. C'était donc une étape nécessaire. En outre, le libéralisme de cette époque résultait de la réaction à l'interventionnisme excessif des pays occidentaux dans les années 1970, qui a dévasté l'économie. Mme Thatcher était opposée au syndicaliste M. Scargill, qui a pris de l'argent à Kadhafi et pensait que le charbon devait être alimenté jusqu'au dernier atome, quel qu'en soit le coût. L'Occident à cette époque avait aussi la forme du socialisme et ce système a fait faillite.” “Je regarde avec horreur ce qui est arrivé aux États-Unis. Ce pays était autrefois un modèle de démocratie libérale. Et aujourd'hui, le Congrès américain n'est plus un arbitre du bien public, les entreprises en ont pris le contrôle et les lois sont souvent adoptées sous les diktats des plus grandes entreprises et des citoyens les plus riches. Pour devenir membre du Congrès, vous devez collecter au moins sept millions de dollars pour la campagne. Et donc tous les deux ans! Si l'on ajoute à cela l'accès très inégal des gens à l'éducation et aux soins de santé, l'Amérique devient lentement un anti-modèle pour les libéraux. Reagan avait un dicton selon lequel les mots les plus dangereux de la langue anglaise étaient: "Je suis un représentant du gouvernement et je viens pour aider." Je le pensais aussi et répétai ces pensées dorées de Reagan. Et aujourd'hui, je vois que la réussite économique, la vraie qui crée un bien-être durable et pas seulement une richesse injuste pour une poignée, dépend de la qualité des institutions publiques, d'une justice juste et accessible, de fonctionnaires qui appliquent la réglementation avec compétence, de la surveillance financière. qui empêche les pyramides et la fraude.” 6 1 Quote Link to post Share on other sites
Lame 398 Posted January 26 Share Posted January 26 Le 20/01/2021 à 17:20, LunchTime a dit : "Certains de nos politiciens, qui ne connaissent pas les États-Unis, devraient en tirer des conclusions et réaliser quelle est la place de la Pologne dans la hiérarchie des alliés de la Maison Blanche. Les États-Unis sont un allié stratégique pour la Pologne, mais c'est une relation unilatérale." "Depuis 20 ans. C'est pareil, car nous avons une autre équipe de perdants qui pensent qu'en politique internationale cela fonctionne de telle manière que plus nous en voulons, plus notre allié clé se sent réciproque ...” “Le gouvernement du PiS poursuit une politique similaire à celle du gouvernement SLD (post-communistes), qui a envoyé une brigade en Irak gratuitement et a rendu Kiejkuty disponible, pour lequel il a pris des dollars dans des cartons. Et maintenant, la Pologne doit payer une compensation aux terroristes pour avoir été interrogés en Pologne.” “Les gouvernements polonais successifs s'y sont efforcés et nous avons fait des progrès chaque décennie. Mais le PiS oublie que toute la logistique militaire de l'OTAN et des États-Unis passe par l'Allemagne. Et que sans la coopération allemande, les Américains ne pourront pas défendre la Pologne. De plus, le conflit avec la Chine est dix fois plus important pour les États-Unis que pour la Pologne. Si cette rivalité devient incontrôlable, alors toute la force sera jetée là-bas, pas ici. Et c'est pourquoi il est insensé et naïf de s'engager aussi sans équivoque envers une seule superpuissance ayant toutes sortes d'intérêts.” “Le gouvernement du PiS imagine que si nous achetons suffisamment de matériel militaire, payons la base et nous proposons comme représentant américain au sein de l'Union européenne, les États-Unis seront contraints de nous défendre. Je suis sceptique. Je crois que le fait que les Américains - en cas de besoin - nous défendent ou non, sera le résultat d'un calcul de leurs intérêts, à la fois stratégiques et internes, sur lequel nous avons peu d'influence. Parce que ces intérêts dépendront de ce qui se passera d'autre dans le monde - par exemple, s'il y aura paix ou guerre dans le Pacifique. Si un conflit éclate là-bas, la Pologne dans une rangée des pays de la deuxième ligue chutera beaucoup plus bas. L’Europe cessera de compter. Les légions iront en Asie. La question est de savoir comment se comporter en cela: assumer le rôle d'un Premier ministre américain, ou d'un allié sérieux, qui a ses propres intérêts.” Oui, c'est un malheur pour l'Europe qu'un de ses pays majeurs, rien qu'au plan militaire, soit gouverné sur base d'un tel aveuglement. Car la farce est d'autant plus cruelle que la Pologne est l'un des rares pays où Trump est plébiscité...alors qu'il était l'un des présidents américains les moins hostiles à Moscou depuis la chute de l'URSS. Est-ce juste une spécificité de Trump ou est-ce également une trait de son courant politique? Pour exemple, Marion Maréchal Lepen verse plutôt dans la russophilie: Est-elle mal vue par les néo-trumpiens? Alors, oui, Joe Biden va sans doute conforté les Polonais mais il y aura un os: Il a promis d'être moins conciliant avec les dictatures que son prédécesseur et la Pologne est mise sur la sellette à cause de dérives autoritaires de son Gouvernement. Comment concilier les deux? En ne s'impliquant pas trop dans les affaires européennes par exemple... Ou en se dédisant, ce qui est plus probable. Autre os: Combien de russophile parmi les partisans de Joe Biden? La question mérite d'être posé parce: 1° Les excès de Trump ont poussé certains républicains dans les bras de Biden mais cela ne veut pas dire qu'ils ont viré leur cuti. Et ce, avant même, que certains activistes nous amène à penser que le futur des USA évoqué dans Barb Wire n'est plus aussi fantaisiste qu'on le pensait. 2° Si le conflit avec la Chine est la priorité de Biden, alors peut-il rester en froid avec Moscou? Si la politique de containment de la Chine porte essentiellement sur l'économie, alors Biden va certainement vouloir s'opposer à l'établissement d'une route de la soie par voie terrestre, donc pas le biais de la Russie. Le fait qu'il n'y a qu'il n'y a pas de consensus européen sur l'opposition à l'établissement d'une nouvelle route de la soie entre la Chine et l'Europe. (Oui c'est un euphémisme) Et même le leadership américain ne pourrait pas garantir une opposition unanime et automatique des Européens à ce projet. (Un peu comme Alf qui doit réfléchir quand on lui demande s'il préfère sauver sa vie ou son argent). 1 Quote Link to post Share on other sites
Alexis 12,020 Posted January 26 Share Posted January 26 (edited) Le 20/01/2021 à 19:28, Wallaby a dit : C'est intéressant de voir que Sikorski dit maintenant en public ce que nous ne savions jusqu'ici que par des écoutes volées : Oui. Il n'utilise toutefois pas exactement le même langage… d'ailleurs ça vaut mieux On dira ce qu'on voudra, le fond est tout à fait juste, mais la forme n'était pas bonne. Tout homme politique doit intégrer le risque que ses conversations même privées soient divulguées, surtout à notre époque, et le langage ordurier n'a pas du être agréable à beaucoup de Polonais. Même si à Moscou on s'en est clairement donné à cœur joie pour lui répondre ! Le ministre polonais des affaires étrangères, Radoslaw Sikorski, a prouvé son "réalisme politique" en comparant les relations de son pays avec les États-Unis à des relations sexuelles orales peu gratifiantes, a commenté le ministère russe des affaires étrangères Une autre chose intéressante sur cette conversation "à cœur ouvert et sans frein" de Sikorski, une chose qui n'avait guère été commentée à l'époque - Vous savez que l'alliance polono-américaine est sans valeur. Elle est même nuisible, car elle crée un faux sentiment de sécurité pour la Pologne", déclare M. Sikorski. Jacek Rostowski, avec qui il s'entretient, demande pourquoi. - C'est de la pure connerie. Nous allons entrer en conflit avec l'Allemagne, avec la Russie, et nous allons penser que tout est bien parce que nous avons fait une pipe aux Américains. Des pigeons. Des pigeons complets", dit Sikorski. Je trouve intéressant que lorsque le fond de la pensée apparaît, il ne s'agisse pas seulement de la Russie… Edited January 26 by Alexis 2 1 Quote Link to post Share on other sites
Boule75 9,457 Posted January 27 Share Posted January 27 Il y a 2 heures, Alexis a dit : Une autre chose intéressante sur cette conversation "à cœur ouvert et sans frein" de Sikorski, une chose qui n'avait guère été commentée à l'époque - Vous savez que l'alliance polono-américaine est sans valeur. Elle est même nuisible, car elle crée un faux sentiment de sécurité pour la Pologne", déclare M. Sikorski. Jacek Rostowski, avec qui il s'entretient, demande pourquoi. - C'est de la pure connerie. Nous allons entrer en conflit avec l'Allemagne, avec la Russie, et nous allons penser que tout est bien parce que nous avons fait une pipe aux Américains. Des pigeons. Des pigeons complets", dit Sikorski. Je trouve intéressant que lorsque le fond de la pensée apparaît, il ne s'agisse pas seulement de la Russie… L'idée d'entrer en conflit avec l'Allemagne est tout de même de nature à ruiner l'ensemble du propos... Qu'est-ce qui peut bien lui faire penser ça, au juste ? Mystère complet vu de moi... Ou alors... il écoute du Wagner et a produit un effet singulier ? Quote Link to post Share on other sites
Popular Post Alexis 12,020 Posted January 27 Popular Post Share Posted January 27 Il y a 9 heures, Boule75 a dit : L'idée d'entrer en conflit avec l'Allemagne est tout de même de nature à ruiner l'ensemble du propos... Qu'est-ce qui peut bien lui faire penser ça, au juste ? Mystère complet vu de moi... Ou alors... il écoute du Wagner et a produit un effet singulier ? Des Polonais pourraient être plus en mesure de répondre. Mais ce que je crois deviner, c'est que le fond du problème est le fait que la Pologne est depuis très longtemps un pays coincé entre de puissants voisins, qui l'ont plusieurs fois partagé entre eux comme on partage une proie. Le premier partage de la Pologne c'était en 1772, ça a continué en 1793, 1795 et 1814, le dernier et le plus destructeur c'était 1939, et il y a eu de multiples révoltes entre temps, toutes écrasées dans le sang, voir par exemple Révélation "L'ordre règne à Varsovie" Caricature française après l'écrasement du soulèvement de 1830 Quand l'historien Jacques de Bainville remarquait vers 1920 que "Les noces de la Prusse et de la Russie ont été célébrées plusieurs fois, à chaque fois le vin servi à la noce était du sang polonais", exprimant son inquiétude que le jeune Etat polonais tout juste reconstitué ne soit un jour prochain victime d'une alliance entre Allemands et Russes, on pourrait croire qu'il était prophète, en fait il utilisait simplement son sens des régularités et des pesanteurs de l'Histoire, qui comme on dit "ne se répète pas, mais bégaie" Cette Histoire très lourde a marqué les psychologies en Pologne, très profondément et sur le très long terme. La Pologne, depuis fort longtemps pays beaucoup plus libéral que ses voisins autoritaristes prussien et russe, a longtemps cherché à renforcer sa sécurité par l'alliance avec une nation tout aussi libérale, mais lointaine et plus puissante. Longtemps cette nation a été la France, parfois avec de bons résultats - rétablissement du Duché de Pologne par Napoléon, rétablissement d'une Pologne indépendante en 1919 - parfois avec de grandes déceptions - défaite finale de Napoléon, écrasement de la France en 1940 suivant celui de la Pologne. Aujourd'hui, cette nation est l'Amérique. Mais quelle que soit sa puissance… elle pourrait fort bien s'avérer aussi décevante que la France l'a été au final, pour la bonne et simple raison que l'Amérique est beaucoup moins engagée psychologiquement dans sa relation avec la Pologne que le contraire. D'ailleurs si on demande à des Américains de la trouver sur une carte du monde, combien la placeront en Asie ou en Afrique ? J'ai peine à imaginer que beaucoup de Polonais craignent que les Allemands reviennent à leurs anciens errements. Et si on regarde la réalité de la Russie, le risque d'une agression russe contre la Pologne est aussi extrêmement faible. "Il serait donc logique" que les Polonais soient beaucoup plus sereins, qu'ils ne se croient pas obligés de suivre Washington en tout, et ne s'inquiètent pas non plus d'un "faux sentiment de sécurité" comme le fait Sikorski. Oui… mais d'une part psychologies profondément marquées par l'Histoire des derniers deux siècles et demi je le soupçonne, d'autre part inconfort et peut-être sourde inquiétude de rester coincés entre des pays si puissants. Et enfin conscience pour certains peut-être que l'Histoire peut être surprenante - et en plus c'est vrai ! A Moscou des dirigeants peuvent s'en amuser, d'une manière insultante pour les Polonais : "Vous dites que votre pays est dans une fort mauvaise position vis-à-vis des Américains ? Mais cher Monsieur vous avez bien raison !" En Europe de l'ouest, notamment en France, la chose ne devrait pas amuser. L'équilibre de long terme de la sécurité européenne, cette "architecture européenne de sécurité et de confiance" dont a parlé Macron - ne faisant que remettre au goût du jour ce que De Gaulle appelait "Europe de l'Atlantique à l'Oural" et Gorbatchev "maison commune" - n'est pas pensable sans que l'ensemble des nations européennes ne soient rassérénées au sujet de leur sécurité. Au minimum les plus grandes ! Si le Liechtenstein était inquiet, il n'y aurait que demi-mal. Les trois blocages sont : 1. La Russie, qui certes d'une part est une grande puissance nucléaire, mais d'autre part se retrouve séparée et mise à l'écart de ses voisins européens, confrontée à la menace potentielle de la plus puissante alliance militaire au monde. Situation créée pour partie et quoi qu'il en soit exploitée sans vergogne par la plus grande puissance militaire au monde qui y trouve intérêt dans sa stratégie mondiale, situation créée pour une autre partie par les propres réactions russes "l'Ouest me fait peur, alors qu'importe si je fais peur à mes voisins immédiats ces nains sont de toute façon ligués contre moi et n'ont que ce qu'ils méritent !" et par une vision obsidionale entretenue par le dirigeant russe, qui y trouve un intérêt politique. Situation bien réelle quoi qu'il en soit, et à mon sens le plus grand blocage. Avec les pesanteurs du côté européen, les pesanteurs du côté russe, sans oublier l'opposition active du parti impérialiste à Washington, le résoudre ne sera pas simple ! 2. La Pologne, dont la sensibilité historique doit être comprise, qui ne dispose pas à ce jour de solution pleinement convaincante à sa sécurité de long terme - protection américaine largement illusoire, stabilité de long terme de la Russie voire de l'Allemagne sujettes à caution - et qui est indispensable à une future architecture européenne de sécurité, non seulement du fait de sa puissance propre mais encore parce qu'une telle architecture ne pourrait s'ébaucher que par un rapprochement entre Ouest et Est, c'est-à-dire précisément ce que son Histoire pousse la Pologne à craindre ("Ils se font des amabilités aujourd'hui, ils me mangeront demain") Donc si Varsovie n'est pas présent dès le début dans la démarche, il est certain de s'y opposer avec la dernière énergie et d'aider l'Amérique à mettre tous les bâtons dans les roues. Mettre la Pologne dans le camp du rapprochement ouest-est ne sera pas simple, c'est pourtant absolument indispensable 3. L'Allemagne est sans doute le moins inquiet des trois, elle a d'ailleurs une tendance probablement minoritaire mais pas si petite au pacifisme béat ("Si tout le monde dénucléarise et s'envoie des fleurs, tout ira bien non ?"), qui est sympathique mais parfaitement irréaliste. Reste que lorsque Donald Trump est devenu président, les magazines allemands ont connu une éruption d'articles du genre "Mais avec les armes nucléaires on fait quoi ?", certains allant jusqu'à répondre "Faut en construire nous-mêmes". Les Allemands ne sont donc pas inconscients des problématiques de défense, ni n'ont tous oublié que "l'Histoire est tragique". A ce jour, le plan A de la sécurité allemande est bien défini "America as long as possible", le plan B ne l'est guère puisqu'il consiste en gros à demander aux Français de mettre leurs armes nucléaires sous commandement de l'UE, ce qui est parfaitement irréaliste pour plusieurs raisons, mais du moins la direction est bien choisie puisqu'il s'agit de se défendre de manière autonome entre Européens. Reste qu'il sera nécessaire de préciser et d'actionner tout cela. Reste que l'Allemagne est la plus grande puissance économique européenne - tout comme la Russie est première puissance militaire et tout comme France et Royaume-Uni sont deuxièmes sur chacun des deux critères. Décider l'Allemagne à avancer vers le rapprochement n'est pas le plus difficile, mais ce n'est pas si facile que ça et c'est à l'évidence fondamental Après, il y a d'autres grands pays européens évidemment… mais ils sont beaucoup plus tranquilles et à raison : - La France non seulement est puissance nucléaire autonome comme la Russie, elle est encore à la différence de la Russie entourée de pays amis, et son seul problème de sécurité restant est le terrorisme islamiste, c'est-à-dire à l'échelle historique guère plus que l'équivalent de moustiques irritants - L'Italie est méditerranéenne, elle soigne sa flotte, soigne ses amitiés avec ses voisins, avec les autres aussi d'ailleurs les Russes par exemple… et se trouve bien tranquille, merci pour elle. Au Nord surtout au Nord-Est les inquiétudes, au Sud une relative dolce vita en termes de sécurité. Au plus on se joindra aux Français pour soutenir les Grecs quand l'autocrate turc fait trop de bruits désagréables, et voilà tout - L'Espagne n'en parlons pas, même situation fondamentale que l'Italie, sauf qu'il y a en plus un pays qui par son existence même joue le rôle de protection contre tout éventuel désordre venu du Nord-Est : la France évidemment - Le Royaume-Uni, last but not least, non seulement est puissance nucléaire quoique moins autonome que la France, il est tout aussi entouré d'amis que la France - des disputes commerciales ne sont pas une inimitié - et encore plus loin que Paris de l'est de l'Europe. Les problèmes de sécurité de Londres sont déjà résolus, merci pour lui A mon sens, il sera nécessaire d'avancer à quatre si l'objectif est de progresser vers la vision mise en avant par Macron : Moscou, Varsovie, Berlin et Paris. Les trois pays qui connaissent des problèmes de sécurité, aussi différents soient-ils. Plus le pays le plus intéressé par l'autonomie européenne, laquelle nécessite que soient trouvées des solutions raisonnables et de long terme - et un jour même amicales - à ces problèmes. 1 1 3 Quote Link to post Share on other sites
Skw 6,286 Posted January 27 Share Posted January 27 Il y a 14 heures, Alexis a dit : - C'est de la pure connerie. Nous allons entrer en conflit avec l'Allemagne, avec la Russie, et nous allons penser que tout est bien parce que nous avons fait une pipe aux Américains. Des pigeons. Des pigeons complets", dit Sikorski. Je trouve intéressant que lorsque le fond de la pensée apparaît, il ne s'agisse pas seulement de la Russie… Je vois assez mal l'Allemagne se mettre dans une posture belliqueuse vis-à-vis de la Pologne dans les décennies à venir. Il est du devoir des états-majors et stratèges d'envisager toute éventualité. Mais celle-ci apparaît très peu probable à moyen terme. 1 Quote Link to post Share on other sites
Hirondelle 2,934 Posted January 27 Share Posted January 27 Beau(x) papier(s) @Alexis, thanks. Assez convainquant. Il y a 3 heures, Alexis a dit : A mon sens, il sera nécessaire d'avancer à quatre si l'objectif est de progresser vers la vision mise en avant par Macron : Moscou, Varsovie, Berlin et Paris Maintenant : comment ? 1 Quote Link to post Share on other sites
Popular Post LunchTime 589 Posted January 30 Popular Post Share Posted January 30 “Hiver 20”. Les exercices ont révélé la faiblesse de la Pologne? Après les exercices, le président Duda et le ministre de la Défense nationale ont évité d'évaluer directement leurs résultats. Au lieu de cela, ils ont souligné que des conclusions devraient en être tirées. Nos sources affirment cependant qu’elles se sont soldées par un désastre et un désastre total. Plusieurs milliers d'officiers ont pris part aux exercices d'état-major dont les scénarios et les détails sont secrets. Étonnamment, les simulations comprenaient de nouveaux systèmes d'armes commandés par la Pologne - les systèmes antiaériens Patriot, l'artillerie de missiles HIMARS et l'avion polyvalent F-35. Bien qu'aucun d'entre eux ne se trouve encore en Pologne. Cet équipement a été pris en compte dans les exercices, qui ne seront pleinement opérationnels que 10 ans environ. ….. Le scénario prend en compte tous les systèmes ci-dessus et la 18e division mécanisée, qui est en cours de formation, ainsi que le F-16 actuellement utilisé. Nous ne savons pas comment la Marine a été traitée. On sait cependant qu’ils n’ont pas joué un grand rôle. Tout cela à cause du manque de défense aérienne adéquate et d'un parapluie aérien. …. Le "renforcement du flanc oriental" n'a pas fait grand-chose non plus. Nos allégations de 2016, lorsque le ministre Macierewicz a ordonné le transfert des Léopards de la 11e division de cavalerie blindée Lubuska à Wesoła (près de Varsovie) ont été confirmées. Il s'est avéré que la défense de l'est de la Pologne a entraîné la destruction des unités là-bas et d'énormes pertes. Il y a une opinion en Pologne que les garnisons militaires devraient être déployées aussi près que possible de la frontière. De nombreux pays ont déjà saigné de cette façon de penser. Y compris la Pologne en 1939. À cette époque, la localisation des divisions le long des frontières était également politiquement motivée. Il faut également se rappeler que la brigade blindée est une unité de réserve et est envoyée dans les endroits les plus menacés. Son emplacement à proximité immédiate du front n'a jamais été indiqué, ce qui a souvent été prouvé par des cas similaires dans l'histoire. Cependant, des représentants du ministère de la Défense nationale expliquent que le renforcement du flanc oriental est associé à un temps de réaction beaucoup plus court et à éviter d'éventuelles surprises. C'est une logique quelque peu tordue, car il est plus facile de surprendre des unités à portée de missiles tactiques que celles situées dans l'arrière. …. D'énormes pertes Selon nos informateurs, au cinquième jour du conflit virtuel, l'ennemi était sur la ligne de la Vistule, il y a eu des combats pour Varsovie, des ports stratégiques ont été bloqués ou saisis. L'aviation et la marine ont cessé d'exister malgré le soutien de l'OTAN. À l'est de la Vistule, les unités polonaises vont subir une défaite dévastatrice. Les bataillons de première ligne perdraient entre 60 et 80%. L'une des meilleures brigades, défendant la ville stratégique, a perdu l'un des trois bataillons. En fait, après cinq jours, la guerre a été perdue et les forces armées polonaises ont effectivement cessé d'exister. … Nos sources affirment que les résultats de l'exercice ont été consternés car il s'est avéré que les réformes introduites ne fonctionnaient pas partout et que les décisions prises auparavant n'étaient pas très bonnes. Ce n'est un secret pour personne qu'au cours des dernières années, un seul commandant a remporté la simulation et, après un conflit avec le ministre Macierewicz, s'est retiré dans la réserve. https://menway.interia.pl/militaria/news-zima-20-czy-manewry-obnazyly-slabosc-polski,nId,5017281,nPack,4 7 Quote Link to post Share on other sites
Shorr kan 8,098 Posted January 30 Share Posted January 30 il y a 52 minutes, LunchTime a dit : .... Ce n'est un secret pour personne qu'au cours des dernières années, un seul commandant a remporté la simulation et, après un conflit avec le ministre Macierewicz, s'est retiré dans la réserve. https://menway.interia.pl/militaria/news-zima-20-czy-manewry-obnazyly-slabosc-polski,nId,5017281,nPack,4 On peut savoir qui est ce commandant, et surtout comment il a gagné ce wargame/Kriegsspiel ? Quote Link to post Share on other sites
Popular Post LunchTime 589 Posted January 30 Popular Post Share Posted January 30 il y a 36 minutes, Shorr kan a dit : On peut savoir qui est ce commandant, et surtout comment il a gagné ce wargame/Kriegsspiel ? Mirosław Różański. C'était il y a 5 ans. Les deux côtés du conflit avaient un réel potentiel de cette période (malheureusement, les Russes sont plus forts maintenant) et l'aide de l'OTAN n'a été établie qu'après quelques jours. La défense était organisée sur la ligne de la Vistule et la Pologne orientale était autorisée à occuper l'ennemi. Tout le potentiel militaire précieux s'est accumulé dans la partie ouest du pays, ce qui a permis d'organiser une contre-offensive efficace contre les Russes avec les propres forces, grâce à l'étirement excessif de leurs lignes de communication. Ce n'est qu'alors que l'aide de l'Allemagne et des États-Unis est arrivée. 1 8 Quote Link to post Share on other sites
mehari 2,788 Posted January 30 Share Posted January 30 31 minutes ago, LunchTime said: Mirosław Różański. C'était il y a 5 ans. Les deux côtés du conflit avaient un réel potentiel de cette période (malheureusement, les Russes sont plus forts maintenant) et l'aide de l'OTAN n'a été établie qu'après quelques jours. La défense était organisée sur la ligne de la Vistule et la Pologne orientale était autorisée à occuper l'ennemi. Tout le potentiel militaire précieux s'est accumulé dans la partie ouest du pays, ce qui a permis d'organiser une contre-offensive efficace contre les Russes avec les propres forces, grâce à l'étirement excessif de leurs lignes de communication. Ce n'est qu'alors que l'aide de l'Allemagne et des États-Unis est arrivée. Donc globalement, le gouvernement actuel a une mentalité "mourir sur la frontière" tandis que Różański avait eu la possibilité de disposer ses forces comme il l'entendait et a décider de garder le gros de ses forces en arrière. 3 Quote Link to post Share on other sites
LunchTime 589 Posted February 2 Share Posted February 2 Le 30/01/2021 à 16:05, mehari a dit : Donc globalement, le gouvernement actuel a une mentalité "mourir sur la frontière" tandis que Różański avait eu la possibilité de disposer ses forces comme il l'entendait et a décider de garder le gros de ses forces en arrière. En 2017, le gouvernement a décidé de transférer certains des Léopards «vers l'est», ce qui a affaibli la 11e division de cavalerie blindée. Les quatre bataillons blindés de la 11e division étaient équipés de chars Leopard 2. Deux - dans la 10e brigade de cavalerie blindée Leopard 2A4 introduit après l'adhésion de la Pologne à l'OTAN et modernisé au standard Leopard 2PL, et deux autres - dans la 34e brigade avec Leopard 2A5. Les deux brigades étaient fortement impliquées dans la coopération internationale. Les deux unités ont eu des missions de garde dans les forces de réaction immédiate de l'OTAN et de nombreux exercices avec les troupes américaines et britanniques. La 34e Brigade était également fortement impliquée dans la coopération avec l'Allemagne. Sur la base d'un accord conclu en 2015, l'un des bataillons de chars Leopard 2 devait être subordonné opérationnellement à la 41e brigade de grenadiers panzer de la Bundeswehr, tandis que l'un des bataillons de grenadiers blindés allemands devait être inclus dans la brigade polonaise. La partie allemande était également fortement présente lors des exercices de la 11e division fin 2016. En fait, ces formations polonaises, allemandes et américaines étaient le « iron fist » de l'OTAN destiné à regagner l'est de la Pologne et les États baltes. Et les politiciens ont détruit tout le système pour plaire à leurs électeurs dans l'est du pays. https://www.defence24.pl/leopardy-na-wschod-efekt-krotkiej-koldry-opinia 2 1 Quote Link to post Share on other sites
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