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AIR-DEFENSE.NET

Opérations dans la stratosphère (20 / 50 km) et la mésosphère (50 / 80 km)


herciv
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Bon j'ai fait ce matin un poste qui plante le décor après un colloque super intéressant mais il est hors sujet par rapport au fil. Ca m'a permis de rassembler un peu des liens sur des techno au stade préindustrielles / industrielles qui ont été faites depuis un ou deux ans.

Ce qu'il y a d'intéressant également c'est qu'il n'y a pas de règles de juridiction. Un ballon Chinois peu survoler Paris sans se faire descendre parce que rien ne l'interdit. Inversement on peu survoler Pékin ou n'importe où ailleurs. Pour l'instant il n'y a pas de règles.

Merci à @TarpTent pour ce post

Il va manquer la partie armes / vulnérabilité des systèmes qu'il faudra traiter mais par exemple un laser là-haut n'aurait pas de problème d'atténuation à cause des aérosols ni de l'eau. La fenêtre des longueurs d'onde utilisable y serait nettement plus importantes et surtout vers les UV.

 La clef de voute du multistatisme c'est de le faire depuis plein de plateformes différentes. Imagines qu'une de ces plateformes soit seulement 80 km au-dessus de toi ... https://www.hemeria-group.com/. 

Vu les gains en encombrement de ces radars çà me semble largement envisageable.

Tu rajoutes une brique techno comme KERAUNOS et surtout TILBA pour communiquer à la verticale ou à l'horizontale.

https://www.usine-digitale.fr/article/les-rennais-unseenlabs-et-cailabs-s-unissent-autour-du-projet-keraunos.N1164902

Un peu de "cartographie" quantique 

Et une touche de traitement de l'information ultra-rapide :

 

Tout de suite en fait on s'aperçoit que la bande des 20/100 km a un potentiel de fou pour rendre transparente la plupart des opérations militaires particulièrement en mer et dans le ciel et que la France possède toute les briques technologiques pour y parvenir.

Je sens très fort que çà va être un point clef de la prochaine LPM.

Modifié par herciv
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Un post concernant la techno de Caillabs qui a mesuré ses performance comparé à un système Allemand. Grâce à cette expérience on sait que CAILABS est capable d'entretenir un lien laser de 13,65 Tb/s. L'intérêt d'un tel lien c'est d'être extrêmement directionnel. Hors c'est un des deux facteurs cité pendant le colloque pour permettre de vraiment exploiter cette parti de l'atmosphère.

 

https://www.cailabs.com/etude-de-cas/dlr-deutsches-zentrum-fur-luft-und-raumfahrt-germany/

La problématique du client

Le DLR (Deutsches Zentrum für Luft- und Raumfahrt) est le centre de recherche spatial allemand. C’est une référence mondiale en réseaux de communications optiques satellitaires.

Le groupe Technologies Optiques Avancées du DLR détient le record de débit pour des communications laser avec un lien de 13,65 Tb/s. La turbulence atmosphérique limitant les communications laser, ce groupe étudie des technologies de compensation de la turbulence.

 

La solution TILBA-ATMO

TILBA-ATMO est un composant optique améliorant la fiabilité d’un lien optique en espace libre soumis aux effets de la turbulence atmosphérique. Grâce à une technologie unique au monde de mise en forme passive de la lumière, cette solution s’affranchit de dispositifs actifs comme l’optique adaptative pour compenser l’effet des turbulences atmosphériques.

 

Les bénéfices de la solution

TILBA-ATMO a été installé en parallèle d’une optique adaptative (OA), sans modifier le banc initial, afin de comparer les deux technologies en temps réel.

La stabilité du lien (scintillation) est équivalente à celle de l’OA en cas de faibles et moyennes turbulences, et plus performante en cas de fortes turbulences.

Le composant passif, avec une entrée multimode connectorisée a permis une installation facile et rapide.

 

Une comparaison TILBA optique adaptative dans un lien représentatif GEO

 

Utiliser des composants télécom standards : le défi des communications laser

Pour réaliser un lien à haut débit, il est indispensable d’utiliser des équipements télécoms standards, disponibles essentiellement sur fibres optiques dites monomodes. Ces composants, bénéficiant de la maturité technologique des réseaux fibrés, sont les seuls qui répondent aux besoins de performance tout en restant économiquement compétitifs. Malheureusement, la turbulence atmosphérique détériore le couplage dans la fibre optique et dégrade la liaison télécom.

Pour atteindre des hauts débits, il est donc nécessaire de disposer d’un système de compensation de la turbulence. Dans l’article copublié par le DLR et Cailabs, deux technologies sont comparées : d’un côté un système d’optique adaptative (OA) standard et de l’autre un TILBA-ATMO dans sa première version, sans recombinaison optique.

 

Deux technologies pour une même fonctionnalité

Les deux techniques ont le même objectif, mais une approche distincte. Là où l’OA reforme activement le front d’onde perturbé, la technologie MPLC au coeur de TILBA, collecte l’ensemble de la lumière qui est démultiplexée vers des fibres monomodes. La dynamique de la turbulence se traduit alors par des variations de phase et d’intensité dans des fibres monomodes.

Figure 1 : Comparaison entre le fonctionnement de l’OA et du MPLC. L’OA influe directement sur le front d’onde pour reformer un faisceau Gaussien. L’approche MPLC collecte passivement la lumière sous forme de modes qui sont démultiplexés vers des fibres monomodes.

 

Des performances similaires à l’optique adaptative, voire supérieures pour les fortes turbulences

L’expérience a eu lieu entre la station de Weilhem, faisant office de station sol, et un terminal, représentant le satellite, situé sur la station de Hohenpeißenberg. Ce site, fréquemment utilisé par le DLR présente des caractéristiques de turbulence représentatives d’un lien GEO-sol. Le banc expérimental comprend un télescope de 10 cm de diamètre suivi d’un miroir de pointé. Le signal est ensuite séparé en deux fractions égales envoyées, l’une dans le MPLC et l’autre vers le bloc d’optique adaptative (OA).

Le TILBA-ATMO comprend une entrée fibrée 10 modes démultiplexés vers 10 fibres monomodes. Chaque SMF est reliée à une photodiode dont le signal est sur échantillonné. Les signaux sont ensuite sommés numériquement pour obtenir un unique signal numérique : le signal compensé.

L’OA comporte un miroir déformable (MD) de 97 actuateurs couplant le faisceau vers une SMF reliée à une photodiode. Un analyseur de front d’onde Shack-Hartmann mesure une fraction du signal pour piloter le MD, mais aussi estimer le paramètre de Fried. Une caméra à large champs mesure l’intensité du signal dans le plan focal.

 

L’OA et TILBA-ATMO ont été comparées dans trois conditions de turbulences correspondant à trois types de scintillation dans le plan focal σ2 : faibles pour σ2<0,1 , moyennes pour 0,1<σ2<0,3 et fortes pour 0,3<σ2. Dans chacun des cas, la scintillation après correction a été mesurée. Plus cette scintillation est faible, plus la correction est efficace et meilleures sont les performances.

Les résultats obtenus montrent des performances équivalentes pour TILBA-ATMO et le système d’OA dans les cas de faibles et moyennes turbulences. En cas de fortes turbulences, qui correspondent aux pertes de la liaison, TILBA-ATMO obtient de meilleures performances que l’optique adaptative.

Cette expérience est la première à comparer en temps réel les performances d’une OA à celle d’un MPLC dans des conditions de turbulences représentatives d’un lien GEO. Ces mesures montrent la pertinence d’une approche modale passive pour disposer d’un composant sur étagère de compensation de la turbulence atmosphérique.

 

“En comparant les fluctuations des signaux couplés à l’aide des deux techniques, on peut constater que les performances des deux systèmes sont similaires. Cependant, le MPLC se comporte de manière plus robuste en cas de forte scintillation, là où les performances de l’OA sont limitées, principalement en raison de la dynamique du capteur de front d’onde.”

 

Cailabs conçoit et fabrique des solutions innovantes pour améliorer les performances des systèmes laser pour de nombreuses applications (recherche, télécommunications optiques, traitement des matériaux, etc.) Avec sa gamme de produits TILBA, Cailabs propose des composants de mise en forme de la lumière performants et faciles à intégrer améliorant la qualité des liaisons optiques en espace libre.

De l’augmentation de puissance pour les feeders links à la compensation de la turbulence en réception, en passant par la correction des erreurs de pointée dans les liens inter-satellites, les produits de la gamme TILBA veulent démocratiser les communications laser.

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Il y a 2 heures, Bechar06 a dit :

En bref, quelques repères:  EXTRAITS

"Concorde volait à 18 km

Sous le plafond des 20 km, c'est-à-dire dans l'espace aérien de souveraineté des États, là où le trafic est régulé 

Entre 20 et 100 km, c'est le flou, la zone de non-droit international où, comme en haute mer, chacun évolue comme il l'entend

Les avions-espions par exemple - comme le U2 américain, développé dans les années 50, toujours utilisé , et volant aux alentours des 23 km

Or des engins volant à ces altitudes, il y en a de plus en plus, notamment des missiles ou des planeurs hypersoniques , utilisant ces hautes couches de l'atmosphère pour voler à plus de 6000 km/h

Missiles ou planeurs hypersoniques: Au moins six pays ont développé des engins de ce type, pour le moment de simples démonstrateurs

"On voit apparaitre deux types d'objets à ces altitudes", explique le général Philippe Morales:

- "Des planeurs hypersoniques qui peuvent naviguer dans ces couches de l'atmosphère, puis ensuite venir frapper avec une trajectoire imprévisible, complètement différente de la trajectoire d'un missile balistique"

- aussi des engins beaucoup plus lents ou quasi stationnaires : des ballons stratosphérique ou des dirigeables manœuvrants, qui peuvent rester au-dessus d'un point du globe pendant des semaines voir des mois, remplissant les mêmes fonctions qu'un satellite espion, mais pour une fraction de son prix

Tout le problème est qu'à ces très hautes altitudes, les contre-mesures (pour "aveugler" un ballon d'observation) ne sont pas légion ; le repérage radar est lacunaire, et en droit, l'opération n'aurait rien d'illégal

Plusieurs programmes en France

l'AAE prépare sa future doctrine d'emploi, de gestion, de surveillance et de défense de ces très hautes altitudes

certains programmes plus intrusifs ou même offensifs ... en cours en France :

des ballons stratosphériques d'imagerie ou

des dirigeables d'observation à très haute altitude, par exemple.

Le développement d'un missile hypersonique nucléaire, l' ASN4G

planeur hypersonique français, baptisé V-Max (pour Véhicule MAnoeuvrant eXpérimental) ... premier vol était prévu  fin 2021 ... Mais, depuis, aucune annonce n'est venue confirmer ou démentir l'existence de cet objet volant non encore totalement identifié"

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Il y a 19 heures, Bechar06 a dit :

Entre 20 et 100 km, c'est le flou, la zone de non-droit international où, comme en haute mer, chacun évolue comme il l'entend

Tu es sur de toi ?

Pour moi, 23 km d'altitude, ça reste l'espace aérien du pays, c'est juste que la DCA locale est incapable d'intervenir.

Je croyais que la limite de l'espace (zone de non droit) c'était 80 ou 100 km suivant les pays.

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il y a 7 minutes, ARPA a dit :

Tu es sur de toi ?

Pour moi, 23 km d'altitude, ça reste l'espace aérien du pays

Je me suis contenté de retranscrire des parties pertinentes  de l'interview. Justement pour faire réagir  ... Au delà de 20.000 m pas grand grand monde ... Et j'avoue que je n'ai pas monté les échelons de l'échelle ... Juste un - tout petit - palier face à un édifice qui mène très haut, à notre échelle commune à nous, petits terriens  

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Juridiquement l'espace c'est autour de 100  à 110km. Au delà c'est le droit à l'espace qui s'applique.

Dans la zone intermédiaire entre le vole aérodynamique et l'espace en théorie c'est le droit national.

Mais en pratique c'est un peu "flou" ... Ça dépend surtout de la capacité du pays a s'y faire respecter ...

Cette zone s'étend grosso modo sur la tranche 35/40 à 100km.

La zone au dessus des 66000 pieds est généralement classé au sens du trafic aérien comme non contrôlée - par le controle aérien du pays - mais ce n'est pour ça qu'elle sexonere du droit national. C'est juste une conséquence de la règlementation local qui n'impose pas un contrôle aérien systématique partout.

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Je recale mon résumé du colloque de l'Adla ici pour eux qui l'auraient pas vu:

https://satelliteobservation.net/2023/01/10/france-debates-its-near-space-policy/

Le 13/01/2023 à 14:45, herciv a dit :

Un post concernant la techno de Caillabs qui a mesuré ses performance comparé à un système Allemand.

Merci, très intéressant! Ca ressemble à un interféromètre leur truc non?

A noter que pour les liens entre HAPS-> espace, la turbulence doit être beaucoup moins un problème que depuis le sol. Pour les lien HAPS-HAPS pas sur vu que le faisceau passe plus de temps dans l'atmosphère, même à relativement haute altitude.

Modifié par hadriel
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Il y a 12 heures, hadriel a dit :

Je recale mon résumé du colloque de l'Adla ici pour eux qui l'auraient pas vu:

https://satelliteobservation.net/2023/01/10/france-debates-its-near-space-policy/

Merci, très intéressant! Ca ressemble à un interféromètre leur truc non?

A noter que pour les liens entre HAPS-> espace, la turbulence doit être beaucoup moins un problème que depuis le sol. Pour les lien HAPS-HAPS pas sur vu que le faisceau passe plus de temps dans l'atmosphère, même à relativement haute altitude.

Un petit zoom sur l principe de fonctionnement vers 1:18. 

Le mot important est multiplexage temporel optique (OTDM). Là CAILABS utilise simplement un composant de multiplexage de son cru mais sans avoir besoin de découper dans le temps chaque signal.

La truc ensuite c'est de faire çà sur suffisamment de fibres pour couvrir une surface de collecte suffisante. Donc en fait d'avoir une cascade de composants OTDM mais sans perdre trop d'énergie. 

ET la cascade est très intelligemment réalisée :

 

13,6 Tbit/s c'est vraiment excellent. C'est crucial pour pouvoir mettre en place des couches de capteurs dans différentes strates de l'atmosphère et tout ramener ensuite en métropole de manière très discrète.

La compacité de ce composant permet également d'envisager des réseaux hautement survivables qui ne seraient guère impactés par la perte d'un de leurs composants.

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  • 3 weeks later...

Repost du fil tensions US/Chine
 

En temps de paix, ça ne semble pas si simple d'abattre un ballon à haute altitude, proprement, à coup sûr, et sans trop de risque de dommage collatéraux.
Bon, en temps de guerre, un patriot suffit (à 5M$ le tir, et avec 100 kg de shrapnel + 200 kg de débris du ballon qui retombent de façon incontrôlée dans une zone habitée)

Cf ce résumé de the war zone :
https://www.thedrive.com/the-war-zone/why-shooting-down-chinas-spy-balloon-over-the-u-s-is-more-complicated-than-it-seems

 

Ce serait déjà arrivé à 1998, avec un ballon canadien (qui était "juste" à 40000 pieds, donc à portée de CF-18 ), qui a nécessité 1000 coups de cannon.

Faible signature radar, IR, et le ballon est tellement mou que les fusée de proximité (de missile ou canon) ne sont pas garanties de se déclencher.

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Il y a 10 heures, g4lly a dit :

La technique utilisée est du multiplexage en longueurs d'ondes (plusieurs couleurs dans la même fibre). Cailabs fait déjà du multiplexage spatial. Les deux ne sont pas incompatible. 

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Article de synthèse de Cabirol sur les enjeux de la couche 20/100 et la réponse française. Cabirol ne pose pas la question de l'armement des plateformes mais on sent bien qu'elle est là.

https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/aeronautique-defense/tres-haute-altitude-nouvel-espace-strategique-conflictuel-entre-grandes-puissances-1-2-950677.html

Très haute altitude : nouvel espace stratégique conflictuel entre grandes puissances (1/2)

L'armée américaine a abattu samedi un ballon chinois considéré par le Pentagone comme un ballon espion. La France s'intéresse fortement depuis plusieurs années à la très haute altitude (entre 20 et 100 km). L'armée de l'air et de l'espace prépare une feuille de route stratégique pour cet été.

Ce qui intéresse prioritairement l'armée de l'air et de l'espace, c'est naturellement la taille et la polyvalence de la charge utile. Et donc la capacité de la plateforme à emporter une charge utile (soit radar, soit optique, soit télécoms) la plus lourde possible. Elle veut également de la permanence. (Crédits : DR)

Rififis entre grandes puissances dans la stratosphère, ou plus exactement dans la très haute altitude (HAO ou Higher Airspace Operations), qui est comprise entre 20 et 50 km. Soit une altitude au-dessus de la souveraineté des États (66.000 pieds, environ 20 km) et avant l'espace. Longtemps délaissée par les militaires, cette tranche d'altitude (re)devient un espace stratégique où tout est à construire : enjeux de doctrine, enjeux opérationnels et enjeux capacitaires. Et l'exemple du ballon chinois d'environ 25 mètres de large, considéré par le Pentagone comme un engin espion et abattu par un F-22A Raptor au large des côtes de Caroline du Sud par l'armée américaine sur ordre du président Joe Biden, le démontre bel et bien même si la Chine soutient de son côté qu'il s'agissait d'un aéronef civil.

Un nouvel espace de conflictualités ?

Pékin, qui accuse Washington d'avoir « surréagi » en employant la force, était pourtant pleinement dans son droit de faire voler ce ballon au-dessus des États-Unis... Il volait au-delà de la souveraineté des États-Unis. D'ailleurs, l'armée de l'air américaine ne demande à personne l'autorisation de faire voler ses U2 au-dessus de la France à 70.000 pieds lorsqu'ils décollent de Grande-Bretagne pour aller au Moyen-Orient. Faut-il réglementer la très haute altitude comme l'espace aérien et l'espace ? C'est la question que pose clairement cet incident entre la Chine et les États-Unis au-delà de la posture naturellement hypocrite des deux superpuissances.

Et quelles sont les conséquences pour les militaires de ce regain d'activité dans la très haute altitude ? Car c'est à eux d'anticiper ces menaces et d'imaginer un système de protection en vue d'éviter tout contournement stratégique par ce théâtre d'opérations, qui pourrait devenir un nouvel espace de conflictualités. Il est donc important que les États définissent des concepts d'emploi et une doctrine en la matière. Cela passe par la connaissance, la détection des ballons, leur surveillance et, in fine, la protection des populations... D'autant que le coût d'accès à la technologie permettant une présence dans la très haute altitude est « probablement beaucoup moins cher que celui de l'espace », faisait récemment observer dans le cadre d'un colloque organisé par l'armée de l'air, le major général de l'armée de l'Air et de l'Espace, le général Frédéric Parisot.

« Certaines nations, certaines organisations pourraient très bien se doter de ces ballons qui resteraient au-dessus de nos têtes pendant plusieurs mois et donc compromettre un certain nombre d'activités chez nous », estimait-il.

Cet espace est également amené à se développer dans les années à venir sur le plan commercial. Ces nouveaux utilisateurs, qu'il soit militaire ou civil, devront « obéir à des règles, rappelait le numéro deux de l'armée de l'air. Ce qui crée des opportunités crée des menaces potentielles ».

France, une feuille de route stratégique à l'été

Que fait la France pour protéger le territoire national et les populations contre de telles plateformes difficilement détectables par des radars et qui pourraient porter des bombes comme le Japon l'avait imaginé et réalisé pendant la Deuxième Guerre Mondiale (projet Fugo) pour bombarder les États-Unis provoquant la mort d'une famille américaine ? « On ne peut pas être absent de cette tranche d'altitude. C'est certain », expliquait le général Frédéric Parisot. L'armée de l'air et de l'espace compte s'investir dans ce domaine « pour prendre en compte les enjeux de cette tranche d'altitude et les problématiques associées afin de ne pas se voir imposer une utilisation du Higher space (HAO), qui serait contraire à nos intérêts », assurait lors de ce colloque le chef d'état-major de l'armée de l'air et de l'espace, le général Stéphane Mille.

« Il est important de savoir ce qui se passe au-dessus de nos têtes. L'Armée de l'air et de l'espace s'y intéresse depuis de très nombreuses années parce que c'est essentiellement un lieu de passage par exemple pour des missiles balistiques ou pour des opérations spatiales par exemple », constatait le général Frédéric Parisot.

Dans cet esprit, l'armée de l'air doit remettre à l'été une feuille de route stratégique au chef d'état-major des armées (CEMA), le général Thierry Burkhard, selon le général Mille. Ce travail, destiné à l'élaboration d'une stratégie française sur les HAO, va « à la fois définir les missions et les moyens pour nous permettre d'être présent dans le développement des HAO », précisait le numéro deux de l'armée de l'air, le général Parisot. Et le patron de l'armée de l'air d'affirmer « que dans un avenir plus ou moins proche, les HAO s'ajouteront très certainement aux missions déjà existantes de l'armée de l'air et de l'espace ». L'armée de l'air et de l'espace pourrait disposer à partir « de la moitié de la prochaine décennie » de capacités opérationnelles, estimait le major général de l'armée de l'Air et de l'Espace.

Un tissu industriel performant

Si tout est à construire dans ce domaine ou presque, la France ne part pas de zéro. Loin de là. Par exemple, le CNES, l'agence spatiale française, est mondialement reconnu pour ses compétences dans la mise en œuvre des ballons stratosphériques. Un savoir-faire stratégique. Les industriels tricolores travaillent quant à eux sur plusieurs projets avec l'aide des agences françaises (Direction générale de l'armement, CNES), de la France (France 2030) et de l'Europe (Union européenne). C'est notamment le cas de la PME Hemeria (projet BalMan, un ballon manœuvrant) mais aussi des grands maîtres d'œuvre tricolores comme Thales Alenia Space (dirigeable Stratobus en voie de développement) et Airbus Space (Zephyr, drone de très haute altitude en phase d'expérimentation).

« C'est un champ capacitaire qui est nouveau où il y a beaucoup de choses qui restent à construire même si finalement beaucoup de concepts existent », expliquait l'architecte programme des futurs systèmes C4ISR à la DGA, Jean-Baptiste Paing.

Ce qui intéresse prioritairement l'armée de l'air et de l'espace, c'est naturellement la taille et la polyvalence de la charge utile. Et donc la capacité de la plateforme à emporter une charge utile (soit radar, soit optique, soit télécoms) la plus lourde possible. Elle veut également de la permanence. Aidé par la Direction générale de l'armement (DGA), l'armée de l'armée de l'air et de l'espace a fait ses choix en soutenant le projet BalMan, qui est une plateforme manœuvrante capable de ne pas dériver dans la stratosphère, et Stratobus, embarquant une charge utile de 250 kg. En outre, le dirigeable développé par Thales Alenia Space sera capable de rester un an sur une même zone de surveillance d'environ 1.000 km² grâce à un système de propulsion électrique entièrement autonome alimenté par l'énergie solaire. Un système qui a toutefois aussi ses limites, étant très vulnérable dans les conflits à haute intensité où la maîtrise de l'espace aérien n'est pas assurée notamment.

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Soit une altitude au-dessus de la souveraineté des États (66.000 pieds, environ 20 km) et avant l'espace

Définitivement ... quelqu'un peut il me citer le texte qui élucide ce propos ... parce que je vois les journaliste le ressasser à l'envie ... alors qu'à priori ça ne correspond à aucune texte ni traité ... et ça n'a aucun sens absolument.

OFFICIELLEMENT La souveraineté de la France s'étend sur tout le sous sol ... jusqu'à la limite de l'espace ... fixé plus ou moins arbitrairement à 100km ... et c'est pareil pour tout le monde.

Cabirol mélange la souveraineté et l'obligation de déclaration de plan de vol ...

Ce n'est pas parce que l'espace n'est pas spécialement réglementé ... qu'on à le droit d'y commettre un crime par exemple. Si je monte à 40km d'altitude au dessus de la France et que j'y tue quelqu'un je fini en cours d'assise ...

Néanmoins y voler "en paix" n'est effectivement pas spécialement réglementé ... c'est quand même infiniment différent.

A priori et je ne sais pour quelle raison douteuse les journaliste oublie "Droit de survol inoffensif des territoires" ... et invente la "limite de souveraineté" ... et tous répètent le même chose quasi mot pour mot ...

Le Droit de survol inoffensif des territoires est équivalent au droit de passage dans les eaux territoriale - y compris d'engin étrangers et militaires - ... sauf que dans le cas aérien c'est juste une sorte de coutume facilitant l’accès à l'espace. Et normalement ça ne concerne que les objet rejoignant ou quittant une orbite spatiale. La limite basse n'est pas fixé à 20 000 m ... elle n'est pas fixé du tout, mais ne doit pas gêner le vol aérodynamique - les truc qui volent en pallier et ressemble à des avions - ... et comme on sait faire voler des avion jusqu’à 37 000 m ... en théorie ce droit coutumier n'est sensé s'exprimer qu'au dessus.

---

La question c'est pourquoi depuis quelques jour on propage l’idée que la souveraineté de la France s’arrête à 20.000m ... @Boule75 est ce une idée qu'on doit mettre sous le boisseau ou est ce utile d'en parler pour la démonter?

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il y a 7 minutes, g4lly a dit :

Définitivement ... quelqu'un peut il me citer le texte qui élucide ce propos ... parce que je vois les journaliste le ressasser à l'envie ... alors qu'à priori ça ne correspond à aucune texte ni traité ... et ça n'a aucun sens absolument.

OFFICIELLEMENT La souveraineté de la France s'étend sur tout le sous sol ... jusqu'à la limite de l'espace ... fixé plus ou moins arbitrairement à 100km ... et c'est pareil pour tout le monde.

c'est simple, la limite atmosphère/espace est traditionnellement définie par la ligne de Karman à 100 km d'altitude, mais il n'y a aucune définition juridique de cette limite. Quand on lit les textes des Nations Unies sur ce sujet, ils n'est même pas fait mention d'une quelconque altitude, simplement d'une distinction atmosphérique/extra-atmosphérique.

Ensuite il y a la définition d'espace aérien contrôlé qui s'étend jusqu'au niveau de vol 600 (60 000 pieds) pour la Classe A et s'étend jusqu'à la limite des 12 nm des eaux territoriales, donc un état est en droit d'intercepter et de contraindre un aéronef dans cet espace s'il ne se plie pas aux règles de navigation et de contrôle.

au-delà des 60 000 pieds, un état demeure souverain sur son espace aérien atmosphérique, c'est juste qu'il s'agit d'un no man's land du point de vue navigation aérienne et contrôle. Il est néanmoins en droit d'exercer sa souveraineté sur cette tranche d'atmosphère. Au-delà des 100 km entendus, on considère que les objets en orbite bénéficient d'un droit de passage au-dessus des territoires, en gros l'espace extra-atmosphérique appartient à tout le monde, comme les océans hors eaux territoriales et ZEE.

 

 

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56 minutes ago, penaratahiti said:

au-delà des 60 000 pieds, un état demeure souverain sur son espace aérien atmosphérique, c'est juste qu'il s'agit d'un no man's land du point de vue navigation aérienne et contrôle. Il est néanmoins en droit d'exercer sa souveraineté sur cette tranche d'atmosphère. Au-delà des 100 km entendus, on considère que les objets en orbite bénéficient d'un droit de passage au-dessus des territoires, en gros l'espace extra-atmosphérique appartient à tout le monde, comme les océans hors eaux territoriales et ZEE.

Donc la limite de souveraineté des état au delà de 60.000 pieds ressassé à l'envie par la plupart depuis quelques jours c'est bien un gros mensonge ...

... mais ça se trouve ça s'explique par le fait qu'ils doivent tous être sous influence chinoise :bloblaugh:

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