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La politique étrangère et de défense selon Sarkozy


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samson a ecrit

L'Algérie a tout intérêt à préparer une économie moderne et à ne pas se focaliser sur ses ressources

tu a raison et c'est ce qu'elle fait depuis quelques années deja,elle installe même des panneaux solaire, depuis quelque temps
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Nicolas Sarkozy propose une "agence de la défense civile" [2007-03-04 12:13] PARIS (Reuters) - Le candidat de l'UMP à l'élection présidentielle Nicolas Sarkozy propose la création d'une "agence de la défense civile" pour animer et renforcer "l'esprit de défense" dans la société française. "Afin de prévenir et, le cas échéant, de surmonter la réalisation sur notre territoire de la menace terroriste ou la survenance d'une catastrophe naturelle ou technologique, nous devons accorder une attention accrue à la défense civile et à la cohésion de la Nation autour des enjeux de sa politique de Défense", déclare-t-il dans une interview publiée par le mensuel "Défense et sécurité international" dans sa livraison de mars. "Je propose donc la création d'une agence de la défense civile pour animer l'esprit de défense et coordonner la mobilisation des différentes composantes de notre société", ajoute le ministre de l'Intérieur. Nicolas Sarkozy estime également que le service civique obligatoire qu'il propose d'instaurer pour les jeunes "pourrait utilement contribuer" au renforcement des "capacités de réaction" de la France. Par le biais d'un volet militaire et de sécurité, il permettrait à la France d'avoir "une réserve opérationnelle plus consistante, à même de soulager (les) armées déjà fortement sollicitées sur les théâtres extérieurs", explique-t-il. Le candidat de l'UMP, qui conteste la notion de "domaine réservé" du président de la République, juge d'autre part "important" que la politique de Défense fasse l'objet de "vrais débats impliquant la Nation tout entière et ses représentants". "Je veillerai à ce que soient élargis les pouvoirs du Parlement dans la définition des orientations de notre politique de défense, dans les modalités de leur mise en oeuvre et dans l'évaluation des objectifs atteints", dit-il. "Cela ne pourra que consolider la légitimité, l'efficacité et la qualité de notre effort de défense." HIERARCHISER LES PRIORITES Après la candidate socialiste Ségolène Royal samedi, Nicolas Sarkozy présentera mercredi, lors d'une convention de l'UMP, ses propositions en matière de défense. Il les a au demeurant déjà largement exposées dans des interviews et lors de sa conférence de presse sur la politique étrangère mercredi dernier. Dans DSI, il estime notamment que l'équipement des forces françaises ne peut être "déconnecté d'une réévaluation plus large de ce que doivent être les objectifs de (la) défense et les contrats opérationnels (des) armées". "Il nous faudra davantage hiérarchiser nos priorités", explique-t-il. "À budget constant, nous pouvons aussi utiliser plus efficacement les crédits, qu'il s'agisse de la maîtrise des coûts et des calendriers." "Je suis prêt à m'engager à ce que les marges de manoeuvre ainsi dégagées soient intégralement réinvesties dans la consolidation de nos capacités de défense", ajoute-t-il. Nicolas Sarkozy estime par ailleurs que des "besoins capacitaires" des armées françaises ne sont pas aujourd'hui suffisamment pris en compte. Il cite en particulier la frappe dans la profondeur, la neutralisation des défenses aériennes ennemies, l'alerte avancée, le renseignement, le transport stratégique, la protection des troupes en opérations extérieures et celle du territoire. "Je pense aussi qu'il nous faudra réfléchir à une rénovation de la fonction 'achat' du ministère de la Défense et à l'optimisation de la gestion des programmes d'armement sur l'ensemble de la vie des équipements", ajoute-t-il.

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L'Agence civile serait une sorte de Réserve citoyenne moins élitiste et plus ambitieuse.

Disons les choses clairement, une sorte de lobby militaire.

C'est à mon sens le meilleur moyen de diffuser l'esprit de défense. Avec une plus grande et plus efficace réserve (opérationnelle cette fois). Selon moi, il y avait d'autres idées parfois débattues ici et non sans caricature ou mauvaise foi (lycées militaires, fonds de pension militaire etc) mais à l'évidence le système de RC (qui fait déjà de belles choses aujourd'hui sans grande considération ni moyens alors c'est prometteur) était le plus simple, le moins polémique et espèrons-le le plus efficace.

La notion de défense civile est intéressante à bien des égards. Ne serait-ce qu'en pensant à Moulin et aux rôles qu'ont joué les fonctionnaires pendant l'Occupation. Aujourd'hui avec le terrorisme et son arsenal, de la propagande aux menaces NRBC, on ne peut que se satisfaire du retour en force de cette notion.

Sinon :

Sous le haut patronage de MICHELE ALLIOT-MARIE

Mercredi 7 mars 2007

Méridien Etoile

81, boulevard Gouvion Saint-Cyr

75017 Paris

Programme (susceptible de modifications)

9h00 : Discours d’ouverture de PIERRE LELLOUCHE, Délégué général UMP à la Défense« Quelles ambitions pour la France, quelles missions pour nos armées dans le monde d’aujourd’hui ? »

Séance de la matinée sous la présidence de FRANÇOIS FILLON, conseiller politique du Président de l’UMP

Débats animés par PIERRE LELLOUCHE et OLIVIER DARRASON, ancien Député

9h30 : « Etats des lieux de notre outil de défense »

GUY TESSIER, Président de la Commission de la Défense de l’Assemblée nationale

9h45 : La condition militaire et la place des armées dans la nation

(condition militaire, réserves, esprit de défense, service civique obligatoire)

SERGE VINÇON, Président de la Commission des Affaires étrangères,

de la Défense et des forces armées du Sénat

Témoignages

Amiral (CR) ALAIN BEREAU, ancien inspecteur général de la marine

JEAN-LOUIS CHAUSSENDE, ancien directeur du cabinet civil et militaire du Ministre de la Défense et des forces armées du Sénat (1995-1997)

Général (CR) MARCEL VALENTIN, ancien gouverneur militaire de Paris

10h15 : « La défense de la France dans l’environnement international »

NICOLAS BAVEREZ, écrivain et journaliste

Amiral (CR) JEAN DUFOURCQ, chercheur

FRANÇOIS GODEMENT, professeur à l’Institut d’Etudes Politiques

FRANÇOIS HEISBOURG, conseiller spécial du Président de la Fondation pour la Recherche Stratégique

YVES LACOSTE, fondateur de l’Institut Français des Relations Internationales

DOMINIQUE MOÏSI, directeur-adjoint de l’Institut Français des Relations Internationales

Grand témoin : ANDRE GLUCKSMANN, philosophe

11h30 : Questions avec la salle

12h00 : Discours de clôture de la matinée par MICHELE ALLIOT-MARIE, Ministre de la Défense

12h30 : Rencontre des parlementaires autour de SERGE DASSAULT, Président de la Fédération Air-Espace-Défense de l’UMP

Séance de l’après-midi sous la présidence de FRANÇOIS FILLON

Débats animés par GERARD LONGUET, ancien Ministre, PIERRE LELLOUCHE et OLIVIER DARRASON

14h00 : « Les atouts industriels »

JEAN-PAUL BECHAT, Président de SAFRAN

CHARLES EDELSTENNE, Président de DASSAULT AVIATION

LOUIS GALLOIS, Président d’EADS

DOMINIQUE MOCKLY, Président de TECHNICATOME

JEAN-MARIE POIMBOEUF, Président de DCN

DENIS RANQUE, Président de THALES

PASCALE SOURISSE, Président d’ALCATEL SPACE

LUC VIGNERON, Président de NEXTER

JEAN-MARIE VIREPINTE, chef d’entreprise (PME de Défense)

15h00 : « Les Missions de la défense »

La dissuasion (15h00)

Amiral (CR) THIERRY D’ARBONNEAU, ancien commandant de la force océanique stratégique

ROGER BALERAS, ancien directeur des applications militaires du CEA

Général (CR) JEAN RANNOU, ancien chef d’état-major de l’armée de l’air

La protection du territoire (15h30)

JEAN-LOUIS BRUGUIERE, juge anti-terroriste à la cour d’appel de Paris

PAUL GIROD, sénateur, président du haut comité français pour la défense civile

LIONEL LE CLEI, colonel (CR) des sapeurs pompiers

ALAIN MARSAUD, député, ancien chef du service national de lutte anti-terroriste

CHARLES-HENRY PUYOU, général (CR) de la gendarmerie nationale

La projection de forces (16h00)

Général (CR) VINCENT LANATA, ancien chef d’état-major de l’armée de l’air

Amiral (CR) JEAN MOULIN, ancien commandant de la force d’action navale

Général (CR) BERNARD THORETTE, ancien chef d’état-major de l’armée de terre

16h30 : « La France, l’Europe de la défense l’Alliance atlantique »

Le regard de nos partenaires européens

JAMES ARBUTHNOT, Président de la Commission de la Défense à la Chambre

des Communes britannique

DORA BAKOYANNIS, Ministre Grecque des Affaires étrangères

DR FRANZ JOSEF JUNG, Ministre Allemand de la Défense (sous réserve)

DR ANDREAS SCHOKENHOFF, Vice-président du groupe CDU/CSU, chargé des questions de la politique étrangère de défense

17h30 : Questions avec la salle

18h00 : Discours de NICOLAS SARKOZY

Vaste programme !

Pour ceux qui veulent y aller : http://www.u-m-p.org/pdf/carton_invitation_defense.pdf

Il n'y aura sans doute pas assez de place.

Débat retransmis en live sur le site sarkozy.fr mais idem ça risque de ramer, soyez donc les premiers.

Vraiment pas égalitaire la droite.

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Discours prononcé le 7 mars 2007 à Paris par Nicolas Sarkozy, président de l'Union pour un Mouvement Populaire et candidat UMP à l’élection présidentielle 2007. Source : Site officiel de l'UMP.

Mesdames, messieurs,

Mes chers amis,

Vous me permettrez tout d’abord de vous faire part de ma satisfaction que cette journée, consacrée par notre famille politique aux questions de défense - journée, je le sais, très attendue - ait pu se tenir. Satisfaction de vous voir réunis si nombreux pour participer aux débats. Satisfaction devant la qualité et la densité des travaux sur une matière qui mérite mieux qu’une pensée convenue. Il n’y avait aucune raison qu’en ce domaine nous ne fassions pas preuve d’un aussi important travail de réflexion que dans les autres domaines.

Qu’il me soit permis à cette occasion de rendre un hommage plus particulier à Michèle Alliot-Marie, ministre de la Défense, pour la part qu’elle prend à cette réflexion et à la campagne présidentielle, à François Fillon, à Pierre Lellouche, qui a fait un travail tout à fait remarquable, à Guy Teissier, le président de la Commission et à Gérard Longuet.

À ces remerciements, je voudrais associer tout particulièrement les personnalités qui nous ont fait l’honneur et l’amitié d’être parmi nous aujourd’hui, avec un clin d’œil affectueux à Dora.

Votre présence montre, s’il en était besoin, que la défense est un sujet passionnant qui doit faire débat, tout simplement pour informer les Français. C’est un sujet qui doit faire débat parce que l’essentiel est en jeu. C’est un sujet qui engage l’avenir de la France et avec lui, sans doute, celui de l’Europe.

Le Général de Gaulle à Bayeux disait : « La défense ! C’est la première raison d’être de l’État. Il n’y peut manquer sans se détruire lui-même ».

Autant dire que nous sommes là au cœur des missions régaliennes de l’État. J’ajouterai que cette défense devra de plus en plus s’affirmer demain comme une des premières missions de l’Europe. Chacun voit bien combien il serait étrange de vouloir construire une puissance économique dont on ne se préoccuperait pas de sa sécurité.

Trois raisons placent la défense au premier rang des préoccupations de cette élection présidentielle, décisive entre toutes.

D'abord le chef de l'État est le chef des Armées. Et cette fonction régalienne constitue une part éminente de ses responsabilités.

Ensuite la France, au-delà de l'impératif d'assurer comme tous les pays sa propre sécurité, doit assumer les obligations qui découlent de son statut de membre permanent du Conseil de Sécurité de l'ONU. Et qu’il me soit permis de dire à tous les pays à travers le monde qui souhaiteraient avoir le même statut que la France, qu’ils en voient généralement les droits, peut-être les avantages, mais qu’ils n’en perçoivent pas toujours les devoirs et les obligations, au premier rang desquelles celui d’être prêt à payer le prix du sang au service de la paix dans le monde ! Que ceux qui demandent les mêmes droits que la France soient prêts à en assumer les mêmes devoirs.

Enfin, ce début de XXIème siècle est placé sous le signe d'une multiplication des menaces et des risques, André Glucksmann l’a dit avec beaucoup de brio ce matin. Qui peut concevoir que du consensus de l’analyse qui voit se multiplier risques et menaces, nous devrions en tirer la conclusion qu’il faille baisser la garde ? Cela n’aurait pas de sens.

Voilà pourquoi la défense doit faire l’objet d’un engagement fort de la part d’un candidat à la Présidence de la République. Voilà pourquoi ma présence parmi vous atteste de mon engagement à faire de la modernisation de la doctrine et de l'outil de défense un axe majeur, fondamental, du quinquennat qui s’annonce.

J’appartiens à une génération, et je n’ai nullement envie de le cacher, qui n’a pas été directement confrontée à la guerre

Cela, je le dois à nos aînés qui ont combattu, parfois jusqu’au sacrifice ultime, pour notre liberté, celle de la France et de chacun d’entre nous. Je sais la dette que nous avons à leur égard. Mais, la génération qui n’a pas connu la guerre n’a pas moins de responsabilités que celle qui l’a connue, elle en a davantage.

Je n’oublie pas non plus les quelque 12.000 soldats français actuellement engagés dans des opérations extérieures pour défendre nos valeurs, préserver une paix fragile et garantir des engagements internationaux. Certains d’entre eux l’ont récemment payé de leur vie. Je veux bien sûr, en votre nom à tous, leur rendre hommage, en assurant leur famille et leurs frères d’armes de notre admiration, de notre gratitude et de notre solidarité. Les soldats morts en faisant leur devoir ont fait honneur à la République française et à la France.

Grosso modo, depuis deux générations, c’est-à-dire depuis la fin des conflits de la décolonisation, notre pays connaît pour l'essentiel la paix. Elle a permis la liberté politique, le développement économique et le progrès social. Et, pour la première fois de son histoire, la France ne semble plus exposée à des menaces militaires directes venant d'États ou d'empires hostiles.

La guerre n’a pourtant jamais disparu de notre horizon

Elle a toujours été en arrière-plan durant la guerre froide, avec la menace soviétique. La chute du mur de Berlin a brutalement mis un terme à ce monde qui offrait une fragile stabilité en contrepartie de l'oppression et du sous-développement d'une majorité des peuples et des nations.

C’est la raison pour laquelle je ne me reconnais pas dans l’objectif d’une politique étrangère qui n’aurait pour seul objectif que la stabilité. Jeune, j’ai trop entendu qu’il fallait garantir la stabilité issue de Yalta. C’était la stabilité de la cruauté et de l’injustice et nos frères européens ont payé à cause d’elle. Ce n’est pas ma conception de la politique étrangère consistant à garder les dictatures pour ne rien changer.

L’Europe centrale et orientale s'est libérée sans violence : ce fut une période magnifique et extrêmement émouvante. Des hommes de paix et de foi ont joué un rôle considérable. Notamment un grand Polonais que personne n’a oublié, je ne parle pas simplement de Lech Walesa, mais aussi de l’autre… Ils se sont libérés par eux-mêmes et vingt plus tard, force est de reconnaître que certaines illusions apparues alors, depuis les « dividendes de la paix » de M. Fabius, jusqu’à « la fin de l’histoire » de M. Fukuyama, se sont complètement dissipées. Je demande à Monsieur Fukuyama de ne pas m’en vouloir de cette association qui n’est pas de la même importance, j’en conviens. Car, en termes d’illusion, il y a une hiérarchie…

À la fin de l’histoire, l’on aperçoit que rien n’est fini. Si l’étau qui enserrait l’Europe a disparu, d’autres menaces et d’autres tensions ont surgi. Depuis la fin de la guerre froide d’ailleurs, nos interventions n’ont cessé de se multiplier. Nos forces sont toujours présentes en Afrique, au nom du maintien de la paix, même s’il faut s’interroger sur ces accords, naturellement. Mais elles ont aussi été engagées dans la première guerre du Golfe, dans des actions de force contre certains belligérants de l'ex-Yougoslavie et même en Afghanistan après les attentats du 11 septembre 2001.

1) Nous vivons désormais, c'est un truisme, dans un monde instable et incertain, caractérisé par la multiplication des risques et la dissémination de la violence.

Depuis 1989, innombrables sont les crises qui ont dégénéré en conflits armés, en majorité asymétriques et de basse ou moyenne intensité. Mais l’on y meurt aussi. La rupture avec la période de la confrontation Est-Ouest, qui reposait sur la permanence d’un adversaire bien identifié et la préparation à une guerre totale qui ne s’est jamais produite, est donc totale. La menace d'une confrontation de haute intensité s'est fortement réduite sans disparaître totalement. D'autres sont apparues, certaines à nos portes, avec les guerres accompagnant la dislocation de l’ex-Yougoslavie. Elles ont montré tragiquement que l’Europe n’était pas à l’abri d’un déchaînement de violence et d'un retour en force de la barbarie.

Quand j’entends dire que nous n’aurions plus besoin de l’Union européenne, je demande que l’on regarde tranquillement ce qui se passe à nos portes, dans les pays d’ex-Yougoslavie, pour voir combien, au contraire, nous en avons besoin.

Par ailleurs, et encore plus préoccupant, la prolifération balistique et nucléaire est en passe de franchir un seuil particulièrement inquiétant, avec la Corée du Nord et surtout l’Iran ; la dissémination des armes bactériologiques et chimiques n'a jamais cessé ; l’hyper terrorisme, qui a frappé notamment New York, Madrid et Londres, excusez du peu, peut sévir à nouveau dans n’importe quel pays, y compris le nôtre.

Et les facteurs de crises continuent de s’accumuler

Certains proviennent des États. États forts animés d’une volonté de puissance qui met à l’épreuve les règles de la communauté internationale. D’autres viennent d’États affaiblis ou effondrés qui font le lit des organisations criminelles et terroristes. Certains découlent de la compétition pour le contrôle des ressources énergétiques, des matières premières, voire l'accès à l'eau dans certaines régions. Certains naissent des déséquilibres écologiques, démographiques et économiques qui exacerbent les pressions migratoires. À ceux-là s’ajoutent les antagonismes religieux ou culturels que certains fanatiques rêvent de transformer en choc des civilisations. Et la liste n’est pas close. Voilà le scénario…

Si elles ne font pas l’objet d’un traitement adapté par la communauté des nations, ces lignes de fracture peuvent déboucher sur des conflits de grande ampleur. Il faut d'autant plus les craindre que la suprématie technologique de l’Occident est contournée par des techniques de guérilla efficaces notamment en milieu urbain. Je voudrais dire combien sont préoccupants les succès militaires du Hezbollah face à l’armée israélienne, acteur pourtant non étatique, et les difficultés de l’armée américaine en Irak. Deux exemples particulièrement révélateurs de la nécessité de relativiser notre supériorité technologique.

La France n’est pas à l’abri de ces menaces qui peuvent se concrétiser sur son sol comme porter atteinte à ses intérêts au-delà de ses frontières. Qu’il s’agisse de la protection de nos ressortissants, de la sécurisation de nos approvisionnements énergétiques ou du respect des engagements internationaux.

2) Dans ces conditions, je veux affirmer que sont irresponsables tous ceux qui proposent ou proposeraient de réduire notre effort de défense.

Si le mot irresponsable a un sens, c’est bien celui-ci. Si je suis élu Président de la République, je m’engage à maintenir notre effort de défense au moins à son niveau actuel, soit de l’ordre de 2% du PIB. Ce n’est pas une lubie mais un seuil incompressible pour disposer de forces armées bien entraînées, bien équipées, aptes à assurer la protection de notre territoire et la sécurité des Français. J’ajoute qu’il est quand même curieux de dire aux Français « choisissez : soit l’éducation, soit lé sécurité ». C’est un raisonnement étrange qui doit certainement correspondre à une logique, peut-être même à une cohérence, mais je ne les ai pas encore trouvées…

Les Français ont le droit à la sécurité et à l’éducation, elles sont même liées.

Le budget de la Défense ne constituera pas la variable d’ajustement des finances publiques dans les années à venir. J’ai d’ailleurs le parfait exemple de ce qu’il ne faut pas faire. De 1997 à 2002, le gouvernement Jospin a supprimé une annuité complète d’équipement, 15 milliards d’euros, dilapidée dans le financement de réformes dont la France aurait été bien inspirée de se passer, comme les 35 heures. Voilà leur cohérence, je l’ai trouvée ! C’était les 35 heures ou la sécurité de la France. Maintenant, c’est l’éducation ou la sécurité. Rien n’a donc changé!

Cette imprévoyance contraste avec le redressement opéré en 2002 sous l’impulsion personnelle de Jacques Chirac, avec le concours de Michèle Alliot-Marie.

L’incurie des gouvernements socialistes a consisté à financer en cours d’année des dépenses civiles non budgétées par des redéploiements de crédits prélevés sur la Défense. Je le dis clairement : ce ne sera pas ma ligne de conduite car elle aboutit à une impasse.

Je ne financerai pas les universités ou les lycées en annulant des programmes militaires indispensables à notre sécurité. Il est absurde d’opposer des politiques tout aussi essentielles pour la Nation que la Défense, la Recherche ou l’Éducation.

Parmi les préjugés les plus tenaces figure celui qui voudrait que la dépense de défense fut par nature improductive

C'est faux, car elle irrigue un secteur industriel qui compte plus de 180 000 emplois. Elle apporte une contribution déterminante à l’effort de recherche et participe à nos exportations, avec plus de 5 milliards d'euros de commandes en 2006.

Moi qui suis si souvent accusé d’être intéressé par le modèle américain, s’il y a bien un domaine où il ne faut pas hésiter à s’en inspirer, c’est leur effort de recherche en défense mis au service de l’économie américaine.

De surcroît, cela permet face à l’OMC, qui regarde de très près ce qui se passe en Europe et d’un peu moins près ce qui se passe outre-atlantique, de lui dire que nous pouvons le faire puisque les Américains le font. Ce qui après tout est une règle assez loyale.

Le projet qui est le mien pour la Défense n’est donc pas dissociable du projet d’ensemble que je propose aux Français. Je le dis d’autant plus volontiers qu’à mes yeux, les militaires, les civils, les industriels qui travaillent dans le secteur de la défense sont d’abord des citoyens comme les autres. Leurs attentes dépassent largement leur seul secteur d’activité professionnelle. Ce serait se tromper et leur manquer de respect que de croire que les militaires se prononcent uniquement en fonction du niveau des budgets de défense annoncés par les candidats. Remarquez, si vous voulez le faire, ne vous gênez pas, nous ne craignons pas la comparaison… Mais c’est manquer de respect à des gens qui ont l’habitude de réfléchir et qui sont des citoyens comme les autres, en tout cas dans leur réflexion.

3) Notre politique de défense ne saurait se limiter à la seule question des moyens : nous devons interroger plus régulièrement ses finalités, son adéquation avec nos besoins de sécurité et l’efficacité de sa mise en oeuvre.

Dans ce domaine, comme dans d’autres, je voudrais que nous procédions avec ordre et méthode. Décliner la vision en orientations, en objectifs, en priorités et dans un agenda tendu vers l'action.

Quelles conclusions doit-on tirer des évolutions de notre environnement international et stratégique ?

Quels sont les objectifs prioritaires qui en découlent ?

Que veut-on et que doit-on assumer seuls ?

Que veut-on et que doit-on partager avec nos alliés ?

Quelles missions et quels contrats opérationnels assigne-t-on à nos armées ?

Autant de questions qu’il est de notre devoir de poser et dont les réponses permettront de hiérarchiser nos choix capacitaires et de rendre des arbitrages cohérents.

Cet exercice de réévaluation devra être engagé dès le lendemain de l’élection présidentielle et sans doute intervenir à intervalles réguliers. Le dernier Livre Blanc remonte à 1994 et bien des événements ont considérablement modifié l’environnement géopolitique dans lequel nous nous inscrivons désormais.

Sans être exhaustif, je citerais les attentats du 11 septembre 2001 et la stupéfaction du monde devant cette barbarie ; l’intervention américaine en Irak ; la crise nucléaire iranienne ; la déstabilisation du Liban et de certaines régions d’Afrique centrale et de l’Ouest ; ou encore la montée en puissance de la question énergétique dans les impératifs de sécurité.

Les Livres Blancs, pour être pertinents, doivent être régulièrement actualisés comme le font nos grands alliés, sauf à figer la pensée et l’action, alors même que nous devons être plus réactifs, dans un environnement dont la seule constante, pour au moins les deux ou trois décennies à venir, sera l’instabilité.

On ne peut pas dire que le monde est instable, avoir fait un livre en 1994 et dire « circulez, y a rien à voir »… Il est normal de s’interroger, quelle que soit la qualité du livre blanc en question.

Dans le cadre des travaux préparatoires de la prochaine loi de programmation militaire, car il en faut une, cette réflexion devra aller de pair avec le réexamen et l’audit systématique des principaux programmes d’armement en cours ou en projet.

Cette démarche conduira fatalement à une révision du modèle d’armée 2015.

Parce que, construit autour des conclusions du Livre Blanc de 1994, ce modèle d’armée n’a été que partiellement financé par les lois de programmation exécutées depuis, notamment en raison du retard pris pendant la législature socialiste. Ce n’est pas remettre en cause ce modèle, mais tout le monde sait, y compris en respectant les lois de programmation à la lettre, comme Michèle l’a fait depuis 2002, qu’il n’est pas financé.

Nous ne pouvons donc pas ériger un livre blanc de 1994 et un projet non financé en référence intangible des lois de programmation.

D’ores et déjà, qu’il me soit permis de vous faire part d’un certain nombre de convictions et de grandes orientations qui touchent aux institutions et à la doctrine de défense.

Les institutions

Je propose une idée qui peut faire débat, mais je vais essayer de m’en expliquer. La politique de défense est une chose trop sérieuse pour continuer à être enfermée dans un domaine réservé, au sens où l’on ne pourrait en parler. C’est un mauvais service à rendre aux militaires et au lien terrorisme que de considérer que le débat sur la défense ne doit pas avoir lieu.

J'entends renforcer les pouvoirs du Parlement en matière de contrôle des services de renseignement ; d’approbation de la présence et des modalités d’intervention de nos forces armées à l’étranger, au bout d’un certain délai à discuter ; de lancement des grands programmes d’armement ou encore de ratification des accords de défense.

Après ce que j’ai dit sur les impératifs de sécurité, je voudrais rappeler que nous sommes une démocratie. Et dans une démocratie, les choses essentielles doivent être débattues. Bien sûr, il y a la responsabilité de l’exécutif, du président de la République et du ministre de la Défense, mais il y a aussi l’expression de la souveraineté nationale au Parlement.

Je souhaite d’ailleurs que le président de la République puisse venir devant la représentation nationale pour présenter et expliquer ses grandes orientations de défense. Dans une démocratie moderne, il ne peut pas y avoir de domaines dont nous ne puissions pas parler.

Nous devons également tirer toutes les conséquences des interactions croissantes entre la sécurité intérieure et la sécurité extérieure, illustrées notamment par l’exportation de la menace terroriste sur notre territoire. Plus que jamais, nous devons avoir une approche globale des enjeux de notre sécurité et des réponses que nous y apportons. Sécurité intérieure, politique extérieure, défense militaire et civile ; toutes ces dimensions sont de plus en plus imbriquées et interagissent entre elles.

C’est pourquoi je souhaite la création, auprès du président de la République, d’un Conseil de sécurité nationale qui deviendra l’instance centrale d’analyse, de débat et de réflexion en matière de sécurité et de défense, en période normale comme en période de crise.

Cette instance aura vocation à se substituer, dans des configurations adaptées, selon les sujets et les circonstances, aux actuels Conseil de sécurité intérieure et Conseil de défense. Ce Conseil sera adossé à un secrétariat permanent qui en préparera les réunions et sera chargé du suivi des décisions prises.

Pour avoir participé pendant de nombreuses années à ces deux Conseils, en tant que ministre du Budget, des Finances ou de l’Intérieur, je veux qu’il s’agisse d’un lieu d’échanges entre responsables gouvernementaux, grands subordonnés et experts, et non pas d’une chambre d’enregistrement d’arbitrages préparés, avant la réunion, par un cercle restreint.

Cela me paraît essentiel pour que le président de la République soit assuré de disposer des différents éléments d’expertise et de contre-expertise indispensables à la préparation de la décision.

Il nous faudra également porter une attention accrue à la défense civile. Cela implique que nous mobilisions davantage nos concitoyens, renforcions nos capacités à prévenir et, le cas échéant, à surmonter des crises liées à la réalisation sur notre territoire de la menace terroriste.

Je propose la création d’une agence de défense civile chargée d’animer l’esprit de défense et de coordonner l’action des diverses composantes de notre société ainsi que des pouvoirs publics.

Cette agence pourrait être rattachée au ministre de l’Intérieur, voire au Premier ministre, et s’appuyer sur le service civique pour étoffer les moyens d’intervention mobilisables en cas de besoin.

Les grandes fonctions de notre outil de défense : dissuasion, prévention, projection et protection

La dissuasion reste un impératif absolu. C’est l’assurance-vie de la Nation, la garantie qu’un autre État devra réfléchir avant de s’en prendre à la France sauf à s’exposer à une sanction immédiate et hors de proportion avec les avantages recherchés.

Cette garantie pourra bénéficier à nos voisins européens, dans des conditions qui, s’ils le souhaitent, pourraient être définies avec eux. Il ne s’agit en aucun cas d’imposer quoi que ce soit. Il s’agit simplement de réfléchir au fait que les intérêts vitaux de la France ne se réduisent pas à la seule dimension de l’hexagone. C’est un sujet important, nous en débattrons et nous verrons. Mais je crois qu’il faut être capable d’ouvrir les bras et de dire que la France, puissance nucléaire, qui fait un tel effort pour sa défense, est également le cœur de la défense européenne.

Si je suis élu président de la République, je prends l’engagement de garantir la crédibilité politique et technique de nos systèmes d’armes, dans le respect du principe de stricte suffisance des moyens déployés. Les programmes de modernisation qui se révèleront nécessaires seront poursuivis et soumis aux mêmes exigences d’optimisation.

Un accent particulier doit être mis cependant sur la prévention, grâce à une meilleure coordination des activités des services de renseignement, mais aussi à travers le renforcement des moyens d’acquisition de l’information, tant humains que technologiques. Chacun doit mesurer que le spatial joue aujourd'hui en matière stratégique le même rôle clé qui revint au nucléaire durant la seconde moitié du XXème siècle.

Les efforts entrepris depuis dix ans pour développer nos moyens de projection de forces et de frappe dans la profondeur doivent être accélérés. L'objectif consiste à parachever l'évolution vers une armée d'emploi, apte à assurer une défense de l'avant. À l’heure de la mondialisation et de la prolifération, la sécurité de notre territoire et de notre population peut se jouer loin de notre territoire.

La réalisation du second porte-avions se situe pour moi dans cette perspective

Là encore, c’est une question de cohérence. Soit nous ne construisons pas de porte-avions, et c’est un choix, soit nous en faisons deux. Parce qu’il est curieux de faire un porte-avions, sans se poser la question de la permanence à la mer de notre groupe aéronaval, compte tenu des impératifs sur notre premier porte-avions. Il semble curieux de dire qu’il est capital d’avoir un porte-avions, mais peu importe de n’en avoir aucun pendant dix-huit mois…

C’est la raison pour laquelle pour moi c’est soit zéro, soit deux.

J’ai pris le second choix parce que c’est la condition de la permanence en mer.

Il serait d’ailleurs parfaitement incohérent de plaider comme je le fais pour que la France assume sa responsabilité de puissance méditerranéenne, où tout se joue, le meilleur comme le pire, et d’en tirer la conséquence que nous n’avons pas besoin d’un porte-avions en Méditerranée pour garantir sa stabilité et sa stabilité.

La production de ce grand équipement s’inscrit dans une dimension européenne puisqu’elle donne lieu à une coopération industrielle avec les Britanniques. Il ne m’apparaît pas en revanche réaliste, du moins à moyen terme, de miser sur l’européanisation de l’emploi d’un tel équipement.

Après avoir été accusée de tous les maux, l’Europe devient la solution à tous les faux-fuyants, disant qu’elle va s’en occuper. Je voudrais rappeler que les caractéristiques de l’aviation embarquée varient d’un pays à l’autre, malheureusement. Ce qui est quand même ennuyeux pour un porte-avions.

Ensuite, je n’ai pas vraiment saisi si la Grande-Bretagne était d’ores et déjà une puissance méditerranéenne… Je ne suis pas persuadé qu’elle ait absolument et tout de suite les mêmes priorités que nous.

Enfin, il n’y a pas et il n’y aura pas avant longtemps d’entité politique européenne légitime pour décider et répondre de l’engagement d’un tel équipement. Nous avons déjà vu les problèmes occasionnés en commençant avec la monnaie avant le gouvernement économique, il me paraîtrait curieux d’européaniser l’utilisation du second porte-avions sans se poser la question de l’autorité politique et de sa légitimité qui pourrait en décider.

Dans le même ordre d’idées, une attention spécifique sera accordée aux autres programmes de projection de puissance. Je pense par exemple au SCALP naval mais aussi au renforcement des capacités de frappe de précision existantes, aux sous-marins nucléaires d’attaque de la génération « Barracuda », au renouvellement de nos frégates ou au transport stratégique aérien et maritime.

La protection de notre territoire continuera à s’appuyer sur des moyens militaires et civils qui seront mieux intégrés dans une approche globale de notre sécurité. La protection de la population est depuis trop longtemps un angle mort de notre politique de défense. Et ce reproche vaut aussi au plan européen, alors même qu'il existe une demande très forte des citoyens en la matière, qu'il s'agisse de la protection des infrastructures essentielles, de la surveillance des frontières, de la stabilisation de la périphérie de l'Union.

La protection doit naturellement couvrir nos soldats déployés en opérations extérieures. Cela intéresse plus particulièrement les forces terrestres projetées sur des théâtres sensibles, souvent en milieu urbain, au contact direct de populations hostiles. La protection de nos armées sera donc systématiquement renforcée, notamment contre les risques nucléaire, radiologique, bactériologique et chimique. Les programmes portant sur la défense anti-missile de théâtre seront soutenus et développés. Tout sera mis en œuvre pour garantir l'efficacité et la protection des troupes déployées au sol : numérisation du champ de bataille, équipements individuels, blindage des véhicules, médecine de l’avant, aéromobilité…

À cet égard, je considère le programme d’hélicoptères NH90 comme un programme qui devrait être remis en tête des équipements prioritaires pour l’armée de terre. Les hélicoptères actuels, Super Pumas et Frelons, ont rendu de grands services, ce n’est pas leur faire injure de dire qu’ils ont quelque peu vieilli.

Nous devrons aussi réfléchir à une meilleure prise en compte du facteur humain. La sollicitation excessive des troupes, la polyvalence des hommes et l’espacement des périodes de remise en condition et d'entraînement épuisent les unités, parfois au détriment de leur sécurité. Cela renvoie directement à la réflexion que nous devrons avoir sur le dimensionnement de notre présence militaire en France et à l’étranger, et sur l’étendue, dans l’espace et dans le temps, des missions confiées à nos militaires en opérations extérieures.

Sans doute faudra-t-il un jour se demander s’il ne faut pas hiérarchiser nos interventions et considérer que certaines sont prioritaires et plus légitimes que d’autres. À force, on finit par prendre tous les risques sans en avoir tous les avantages.

4) La réalisation de ces différents objectifs devra s’inscrire dans une volonté constante d’amélioration de la réactivité et de l’efficacité de notre outil de défense.

L’effort remarquable mené depuis 2002 pour redresser la disponibilité opérationnelle des équipements sera poursuivi et amplifié, tant sur le plan financier que sur le plan opérationnel.

Les budgets d’équipement ne sont toutefois pas suffisamment maîtrisés, comme le montrent des dépassements calendaires et financiers encore trop fréquents et trop importants. La gestion des fonctions de base et de soutien n’a pas été suffisamment modernisée même si l’interarmisation a fait des progrès substantiels.

L’externalisation de certaines fonctions de soutien, sans lien direct avec l’activité opérationnelle des forces, devra être recherchée, dans la continuité de certaines réalisations récentes, comme l’externalisation de la gestion des véhicules de la gamme commerciale ou de la formation des pilotes d’aéronefs.

De même, il conviendra de confier davantage de tâches administratives aux civils car le statut de militaire doit être réservé au cœur de métier, sous peine de confusion des genres et de mauvaise affectation des ressources. Réciproquement, les militaires n’ont pas vocation pour moi à être mobilisés pour des missions qui ne sont pas les leurs ou pour compenser les lacunes d’autres politiques publiques et d’autres administrations. Les sujétions des militaires sont déjà suffisamment lourdes comme cela, pour qu’on évite de les considérer comme les supplétifs de la République. Aller chercher les militaires quand la République est défaillante n’est pas ma conception de la fonction.

Nous devons certainement amplifier les réformes visant à rationaliser et à dynamiser les procédures d’acquisition et de maintien en condition opérationnelle.

Cela passe par la rénovation de la fonction achat, avec une profonde réforme de la DGA ; avec une responsabilisation effective des industriels, comme des pouvoirs publics, sur des objectifs précis de délais et de coûts sur la totalité de la vie des équipements, en particulier les opérations de maintenance dont les coûts ont explosé au cours des dernières années.

Le recours à des modes de financement innovants pourrait être plus systématiquement recherché pour les programmes d’armement. Les partenariats public-privé sont par exemple parfaitement adaptés pour l’acquisition de capacités, comme les satellites de télécommunication, susceptibles de faire l’objet d’un partage avec d’autres utilisateurs, civils ou militaires. Nous restons encore timides dans ce domaine, en comparaison de nos amis britanniques, alors que nombre d'études démontrent que la qualité du service rendu par les PPP est supérieure à celle de la gestion directe.

Dans cette perspective, je crois essentiel, Cher Guy Teissier, que le Parlement soit plus étroitement associé au lancement et au suivi des grands programmes. Une information publique pourrait être assurée sur leur déroulement et sur les causes des éventuels dépassements constatés, à l’instar du rapport annuel du National Audit Office britannique.

Pourquoi en outre ne pas réfléchir à une modification de la présentation des lois de programmation militaire, en mettant en avant les capacités attendues, plutôt que la liste des équipements déjà arrêtées pour les satisfaire ? Cela aurait plus de sens, obligerait à exprimer plus clairement les objectifs capacitaires et offrirait davantage de souplesse tout en obligeant à étudier tout le spectre des solutions industrielles et financières possibles. Le recours à des modes de financement innovants ou à des coopérations européennes pourrait ainsi être plus systématiquement recherché.

5) Ces nécessaires efforts de rationalisation ne nous permettront pas de tout faire seul, alors que l’Europe doit rester pour la France un horizon central : nous devons donc accélérer, avec volontarisme et pragmatisme, la construction de la politique européenne de sécurité et de défense (PESD).

L’Europe a des intérêts de sécurité qui lui sont propres et sa politique de défense doit aussi être celle de sa géographie, d’autant plus qu’elle ne semble pas être au centre des préoccupations stratégiques de nos amis américains.

Même si l’alliance avec ces derniers reste fondamentale, l’Europe doit s’organiser pour être en mesure de faire prévaloir ses intérêts et ses valeurs, assumer ses responsabilités internationales et garantir de façon plus autonome la protection de son territoire et de ses citoyens.

C’est dans cette optique que se situe le projet d’union de la Méditerranéenne que j’ai proposé.

Le bilan de la politique européenne de sécurité et de défense est loin d’être négligeable : des institutions utiles ont été mises en place, comme l’Agence européenne de défense et l’État-major militaire ; une quinzaine d’opérations ont été menées à bien, souvent de basses intensités mais toujours complexes. Le processus a été lancé, il faut le faire vivre et le conforter. Comment faire ?

Avec la mutualisation des équipements lorsque cela est possible. J’ai dit mes réserves sur le second porte-avions, en revanche, a constitution d’un pool d’avions de transport A 400 M, commandés par la plupart des pays européens, constituerait un premier pas intéressant. Et ce d'autant plus que c’est un moyen de soutenir l'activité d'EADS, premier pôle technologique de l'Europe et qui en a bien besoin.

Mais d’autres initiatives sont envisageables. Est-il raisonnable que les membres de l’Union européenne alignent encore ensemble 10 000 chars et 3000 avions de combat sans développer une approche industrielle concertée ? Ne pourrait-on pas par ailleurs accomplir des progrès plus rapides dans la mise en commun de forces et de moyens de sécurité civile, mobilisables en cas de crise grave, dépassant les capacités d’intervention d’un État ?

Michel Barnier avait fait des propositions très utiles en la matière.

La défense européenne sera en outre d’autant plus crédible que sa base industrielle sera dynamisée, grâce à des regroupements et des alliances, en particulier dans les domaines terrestre et naval. Combien de programmes de coopération ont subi les contraintes artificielles du partage industriel sur des bases plus diplomatiques que rationnelles, conduisant à agréger compétences et incompétences ?

De ce point de vue, Airbus doit être gérée comme une société industrielle à part entière et non pas comme une organisation diplomatique pour lesquelles j’ai le plus grand respect. Mais, pour construire des avions, il faut les meilleures compétences au meilleur endroit. Ce n’est pas simplement une question de partage entre les uns et les autres.

Je suis convaincu, qu’au-delà de la nécessaire préservation des compétences et des technologies clefs, la constitution de champions industriels européens véritablement intégrés est la condition primordiale d’une meilleure coordination des efforts de défense et d’équipement des armées à l’échelle de notre continent.

L’Europe de la défense se matérialisera aussi dans la conduite de grands projets. Le système de navigation Galileo en est un. Pourquoi ne pas le consolider en travaillant ensemble sur des systèmes de surveillance de l’espace ou d’alerte avancée ?

Il est préoccupant de ne pas réfléchir à un positionnement collectif des Européens vis-à-vis du système de défense anti-missile que les États-Unis sont en train de mettre en place. Je ne vois pas comment on peut dire que c’est simplement le problème de la Tchéquie ou de la Pologne et que ce n’est pas du tout celui de l’Europe, sauf à renoncer à toute ambition d’une politique européenne de la défense.

Mais il ne pourra pas y avoir d’Europe de la défense si nous abandonnons le projet d’une Europe politique intégrée. Si je suis favorable à une Europe avec des frontières et chacun connaît mes réserves sur l’entrée de la Turquie au sein de l’Union européenne, c’est parce que je considère qu’à force d’élargir l’Europe à des pays qui n’en sont pas, nous allons finir par tuer le projet de l’Europe politique. Or, nous, ici, sommes attachés à une Europe politique.

J’en profite d’ailleurs pour dire à nos amis polonais que j’ai beaucoup plaidé pour faire le G6 avec la Pologne. La question de leur intégration ne se pose pas, les Polonais sont européens. Mais, c’est tout de même une drôle d’idée d’avoir élargi l’Europe sans en modifier les institutions. J’aimerais maintenant que nous réfléchissions à l’endroit et que nous annoncions la suspension de toute nouvelle adhésion à leur modification. Il n’est pas anormal, avant de continuer à s’élargir, d’essayer de conforter ce qui existe.

Par ailleurs, l’Europe de la défense ne peut pas exister si seulement trois ou quatre membres de l’Union européenne sur vingt-sept consentent à un effort de défense digne de ce nom. La sécurité de l’Europe ne peut pas reposer sur les seules épaules de 3 ou 4 pays.

Je rappelle que le Royaume-Uni et la France représentent à eux seuls plus de 40 % des budgets européens de défense et que le cumul de ces derniers est deux fois et demi moins élevé que le budget du Pentagone. Nous devrons donc faire preuve de pédagogie et de pragmatisme pour convaincre nos partenaires de faire davantage.

Je veux bien que l’on nous dise que nous avons les mêmes impératifs de réduction des déficits que les autres, mais il est très difficile d’être à 3% quand, en plus, vous faites un effort de sécurité et de défense pour tous les autres. Un peu comme si un pays avait un budget en équilibre mais en sortant toutes ses dépenses de sécurité. Ce n’est pas cela l’Europe. L’Europe, c’est que tous ensemble, pour la part qui est la nôtre, naturellement, nous prenions ne charge le coût de la défense. Ou alors, que l’on dise aux pays européens qui paient que ces dépenses ne rentrent pas dans les critères de bonne gestion.

Je ne vois pas comment avoir une Europe de la défense crédible avec 24 pays considérant que la sécurité est une compétence annexe.

Ce serait enfin une erreur d’opposer la politique européenne de défense à l’Alliance Atlantique, alors même que l’Union européenne et l’OTAN sont deux organisations plus complémentaires que concurrentes. En revanche, nous devons veiller avec nos partenaires européens à ce que l’OTAN n’évolue pas, comme sembleraient le souhaiter les États-Unis, vers une organisation mondiale effectuant des missions aux confins de l’humanitaire, du militaire et des activités de police internationale. L’OTAN n’a pas vocation à se substituer à l’ONU. Elle doit conserver un ancrage géopolitique clair en Europe et une vocation strictement militaire. Et, dans le prolongement des Accords dits de Berlin Plus, l’Union européenne doit pouvoir, en tant que de besoin, s’appuyer sur les moyens, notamment de commandement et de planification, que l’Alliance met en œuvre. Ce sont à mes yeux trois conditions du maintien à son niveau actuel de la contribution importante de notre pays à l’OTAN.

6) Enfin, dix ans après la professionnalisation de notre armée, il nous faut veiller plus que jamais à conforter le lien Armée-Nation et la place des militaires dans notre société.

La professionnalisation était nécessaire pour des raisons opérationnelles, comme l'a démontré la première guerre du Golfe en 1991. j’ai conscience que cette professionnalisation a considérablement modifié les structures et les habitudes de travail de nos armées. Il n’y a pas un corps de l’État qui a su se remettre en cause de cette manière et avec cette rapidité comme l’ont fait nos armées.

On parle beaucoup de la rigidité des armées et parfois des militaires, s’agissant de la professionnalisation, ils ont fait un travail exceptionnel que peu d’administrations, par ailleurs, auraient été capables de faire, avec un tel résultat. Il est juste de le dire et de leur rendre hommage.

Il nous faut maintenant réfléchir pour que la communauté militaire puisse continuer à disposer d’un environnement favorable à l’exercice du métier des armes, dont on mesure les grandeurs, souvent, les servitudes, moins souvent, au sein d’une société qui privilégie les valeurs d’épanouissement personnel et même d’hédonisme plutôt que celles du sacrifice ou de l’abnégation.

Cela vaut aussi bien sûr pour la gendarmerie dont je confirme qu’elle doit à mes yeux conserver son statut militaire.

Je crois à la nécessité en la matière et même à l’obligation de rester vigilants sur la qualité et la diversité du recrutement dans nos armées. On ne soulignera jamais assez la contribution des armées à la cohésion sociale et nationale. Finalement, ce sont les seules administrations à recruter de l’ordre de 30 000 personnes par an, dont beaucoup sont des jeunes peu ou pas diplômés. Leur rôle d’ascenseur social et d’intégration est sans équivalent et doit être absolument préservé, de même que leur politique traditionnelle de promotion interne et de valorisation des acquis de l’expérience, même si j’ai noté ce matin qu’il y avait des progrès à faire.

Je souhaiterais par ailleurs dissiper un malentendu: la proposition que je fais d’expérimenter un service civique obligatoire pour l’ensemble des jeunes gens ne doit pas être interprétée comme le rétablissement du service militaire. Ce dispositif ne sera pas mis à la charge exclusive, ni même principale, des armées. Il y aura simplement un volet militaire et de sécurité qui pourra utilement contribuer à renforcer nos capacités de réaction face à des événements exceptionnels, nécessitant le déclenchement d’opérations importantes de protection et de secours aux populations.

Ce volet faciliterait la constitution d’une réserve pleinement opérationnelle, affectée en priorité à la protection du territoire et de la population.

Nous devons ensuite veiller à ce que les militaires ne décrochent pas du reste de la société. Ce serait un comble.

Ce n’est pas parce que l’abnégation et l’esprit de sacrifice demeurent les valeurs de la communauté militaire que nous ne devrions pas considérer le fait qu’ils décrochent comme un problème. Ce n’est pas parce qu’ils sont les derniers à avoir des valeurs bien utiles à la société française, que nous devrions les en récompenser en leur disant que puisqu’ils ont l’esprit de sacrifice, ce n’est pas grave de décrocher…

Les conditions d’exercice de leur métier, qui sont très contraignantes pour la vie personnelle et familiale, ne doivent pas les isoler, encore moins les marginaliser.

Je soutiendrai toutes les mesures facilitant la conciliation de leur vie professionnelle et de leur vie familiale, comme un meilleur accompagnement de la mobilité géographique tout au long de leur carrière. Ces déménagements fréquents nuisent à la scolarité des enfants, au taux d’emploi des conjoints et compliquent l’accès à la propriété ou la vie de couple. J’ajoute que les militaires doivent néanmoins s’adapter à la réalité du travail féminin. Il y a quarante ou cinquante, la mère de famille suivait son mari. Aujourd’hui, quand les deux travaillent dans le couple, qui peut considérer que ce que décide l’un, l’autre doive s’y adapter ? C’est beaucoup plus difficile.

J’observe par ailleurs que la rétribution des services rendus par les militaires n’est pas toujours à la hauteur de la reconnaissance que leur doit la nation, notamment en début de carrière. C’est pourquoi je poserai la question de la revalorisation de leurs traitements indemnitaires, à commencer par l’indemnité pour charges militaires.

Il faudra également prendre davantage en compte la féminisation de nos armées, actuellement de 14% mais qui pourrait encore s’élever.

Comment ne pas relever, à la veille de la journée internationale de la femme –qui en dit long quand même sur la réalité de la parité…- que cette féminisation rapide a insensiblement modifié les comportements et a beaucoup apporté à nos armées ? Les femmes, naguère essentiellement cantonnées au service de santé des armées, ont aujourd’hui accès à la quasi-totalité des fonctions et c’est une bonne chose. Nous devons nous adapter à cette nouvelle donne et faciliter leur vie familiale.

Conforter le lien terrorisme, c’est aussi renforcer la visibilité des débats autour de notre politique de défense, aujourd’hui confinée dans des cénacles trop étroits. Nos concitoyens doivent entendre parler de nos armées et de leurs missions et pas simplement à l’occasion du défilé du 14 juillet. Cette visibilité accrue passera par des réformes institutionnelles que j’ai évoqué mais également par une place plus affirmée de la politique de défense dans les débats du Parlement.

Mesdames et Messieurs,

La défense ne se distingue pas de l'État, qui reste la colonne vertébrale de la France. Voici pourquoi en 1958, la rénovation des institutions républicaines, le rétablissement de l'autorité de l'État et la modernisation de l'armée sont allés de pair.

Cette armée, dotée des équipements nécessaires à son engagement opérationnel, reconnue pour les compétences de ses soldats, est par nature une armée d'emploi. Une armée d'emploi au service de la France, mais aussi de l'Europe.

Il ne s'agit pas seulement pour la France d'assurer sa pérennité et son développement en tant que nation. Il s'agit au fond et avant tout de continuer à faire vivre une certaine idée de la liberté et, partant, de la dignité des hommes.

Le discours que je viens de prononcer devant vous vaut pour moi engagement. Je sais devant qui j’ai parlé, je sais à qui je m’adresse, à des femmes et des hommes qui ont fait don de leur vie à leur idéal.

Et, justement, parce que ce don est total, mon engagement politique à leur service et peut-être demain à leur tête se doit d’être à la hauteur, c’est-à-dire complet.

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nicolas sarkosy est opposé a une intervention militaire contre l iran, est en faveur du retrait americain d irak...je ne vois pas en quoi cela est atlantiste.... j ai d ailleur participé hier a une reunion sur "la defense selon nicolas sarkosy" et l OTAN selon lui ne peut avoir de vocation que dans le contexte d une epoque passée...meme si cette organisation est encore utile, elle ne l est qu en europe et ne peut pas servir de police du monde.j y ai egalement entendu quelques mots concernant le choix de la pologne d accepter le bouclier europeen sans dialogue avec ses partenaires europeens qui me laissent penser que la politique francaise sera une position traditionnelle de la france: une positin moderee mais ferme. nicolas sarkosy souhaite reinstaurer la marche en avant de l europe, et favoriser le regroupement de champions industriels europeens et la continuité de certains programmes non precisés( fregates, PA )... il a egalement été mis en evidence que la france manque de systemes "early warning",c est a dire de systemes d alerte avancée.... nicolas sarkosy souhaite egalement la creation de reserves de materiels pour les necessités de certains etats europeens au cas ou...Des reserves de chars ou d avions pour se premunir contre tout manque. enfn la politique africaine risque d etre revue, mais cela n est pas nouveau.

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Propos de Jacques Chirac ,ce jour : La crédibilité de la France repose sur l'efficacité de ses forces armées. Qu'il s'agisse de la doctrine de dissuasion nucléaire et de l'évolution de la force stratégique française, de la professionnalisation des armées et de leur équipement, j'ai veillé à ce que les moyens budgétaires strictement nécessaires et suffisants soient toujours attribués à notre outil de défense. Je mets en garde quiconque serait tenté de "tirer les dividendes de la paix" en diminuant notre effort de défense. Une telle attitude serait irresponsable car elle porterait atteinte à l'indépendance de notre pays, amoindrirait son aptitude à répondre aux menaces contemporaines qui, pour n'être pas visibles à nos portes, sont néanmoins toujours présentes et compromettrait notre sécurité et notre influence dans le monde. (...) Le monde est toutefois confronté à la volonté de certains pays de se doter de telles armes (de destruction massive), en contravention avec leurs engagements. Qu'il s'agisse de la Corée du Nord, du Pakistan ou de l'Iran, la communauté internationale s'est mobilisée, dans le cadre de l'AIEA et du Conseil de sécurité, pour exercer des pressions sur ces pays, démanteler les réseaux de prolifération et imposer un cadre de règlement. Cette voie du dialogue et du consensus international paraît lente et peu sûre aux yeux de certains. Elle est la seule crédible, parce qu'elle est la seule à même de rassembler la communauté internationale autour d'un objectif commun, et d'éviter que ceux qui cherchent à agir en violation du droit international puissent se poser en victimes d'interventions unilatérales. (...)

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Sarkozy veut réviser le modèle d'armée sans toucher au budget

Le candidat de l'UMP à l'élection présidentielle, Nicolas Sarkozy, s'est prononcé mercredi pour une révision du "modèle d'armée 2015" bâti à partir des conclusions d'un livre blanc sur la défense datant de 1994.

http://fr.news.yahoo.com/presidentielle/nicolas-sarkozy.html

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  • 2 weeks later...

Petite revue de la presse anglo-saxonne, c'est tjs intéressant de voir ce que les étrangers pensent de nous.

Bon, les américains, le capital tout ça...

The Spectator titre carrément "Last Chance for France" avec Sarko en couv'.

Le prestigieux Financial Times pense quant à lui que le reste du monde, pas moins que ça, devrait voter Sarkozy pour différentes raisons :

- il est sur la même longueur d'onde que Merkel, ils relanceront le couple franco-allemand avec le jeu des présidences de l'UE

- les relations US/FR

- les relations UK/FR

to my mind most importantly, is the perception that Mr Sarkozy would refurbish relations with the US. Rapprochement between Paris and Washington, I have heard European diplomats say, would make everything else easier. Ms Merkel would be more comfortable with the Franco-German alliance, relations with Britain would be less fractious and the EU and Nato could work more comfortably together.

Voilà, The Economist est ouvertement pro-sarkozyste aussi. Je me souviens d'un article où il parlait de The lady in Red [28]

L'avis général de la presse anglo-saxonne est que la France est le nouvel homme malade de l'Europe pour reprendre la fameuse expression revisitée par Eric Chaney de Morgan Stanley : Lien

Je chercherai la presse cubaine et nord-coréenne pour trouver des soutiens à Royal par souci d'équité.

Mais je maîtrise mal le nord-coréen [17]

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disons que le presse anglo-saxonne on s'en tape un peu et que ça me confirme dans mon idée que Sarkozy est vu comme le candidat le plus atlantiste voire atlantiste tout court ....... ( les arguments "last chance for france" : bof , surtout sur un type dont le parti est déjà au pouvoir depuis 5 ans et dont l'action dans les ministéres où il est passé fut plus médiatique que éfficace ( il suffit de voir son passage aux finances )......)

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disons que le presse anglo-saxonne on s'en tape un peu et que ça me confirme dans mon idée que Sarkozy est vu comme le candidat le plus atlantiste voire atlantiste tout court .......

( les arguments "last chance for france" : bof , surtout sur un type dont le parti est déjà au pouvoir depuis 5 ans et dont l'action dans les ministéres où il est passé fut plus médiatique que éfficace ( il suffit de voir son passage aux finances )......)

s il etait atlantiste, il serait en faveur de la guerre contre l irak, de frappes contre l iran:ce n est pas le cas.

il est egalement pour s inspirer de ce qui marche a l etranger et aux etats unis et tres honnetement, si cela marche, pourquoi ne pas le realiser chez nous ?

il n y a qu en france que nous n avons aucune idée pour faire avancer notre pays, alors il serait de mauvaise foi que de dire que tout ce qui vient de l exterieur est forcement mauvais et d ailleur on en paie le prix aujourd hui a cause d une politique irresponsable.

oui nicolas sarkosy represente la derniere chance pour la france car il y a deux modes d action: le conservatisme et le dynamisme.

le conservatisme, cela fait 30 ans qu il nous devore de l interieur.

le dynamisme incarné par nicolas sarkosy est le dernier principe d action qu il nous reste et qui tranche radicalement avec l autre methode.

je rapelle egalement un fait crucial: si nicolas sarkosy echoue, nous allons voir une montée spectaculaire du front national dans les sondages durant les elections en 2012 bien que ce dernier ne fera pas plus de 19 % au 1 er tour en 2007.en effet, nicolas sarkosy a probablement canalisé une partie de l electorat front national,ce qui ne sera plus le cas s il echoue car la france aura connue l echec dans le conservatisme et dans la volonté de se redynamiser.

nicolas sarkosy represente la derniere chance des partis modérés.

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sarkozy n'a jamais été trés clair sur cette affaire d'Irak ( à l'époque ); de plus il s'est entouré de ceux qui en France même ont vomi sur notre position sur ce conflit ( style lellouche etc.....) si en plus il est le "candidat" de la presse anglo-saxone qui il y a peu vomissait notre pays........( d'une certaine manière, on a un peu l'impression que les anglo-saxons continuent à croire que nous avions tort et que c'est à nous de nous excuser !!! , pour une partie de leur presse ) quant à la rupture ( tranquille ? ) incarnée par lui, ça me fait quand même rire quand on parle d'in type qui est depuis plus de 15 ans habitué à éxercer le pouvoir ( il a été ministre du budget, de l'intérieur de l'économie et des finances ) ; dont le parti est au pouvoir depuis 5 ans ( et en alternance depuis toujours pour sa mouvance politique) : bref sa façon de se laver les mains de la situation actuelle tient plus de la posture et de la volonté de devoir éviter de défendre le bilan d'un gouvernement dont il était le numéro 2; le dynamisme ; ça aurait été bien qu'il en fasse preuve dans ses précédents postes à responsabilité , il serait aujourd'hui plus crédible ( sérieusement , un exemple : il a fait quoi contre la dette et le défiit budgétaire à son dernier passage aux finances ? ) sarkozy a peut être canalisé une partie de l'électorat frontiste, il en a aussi repris une partie des idées .........( c'est pas pour rien que bayrou a trouvé un espace libre au centre )

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sarkozy n'a jamais été trés clair sur cette affaire d'Irak ( à l'époque ); de plus il s'est entouré de ceux qui en France même ont vomi sur notre position sur ce conflit ( style lellouche etc.....)

si en plus il est le "candidat" de la presse anglo-saxone qui il y a peu vomissait notre pays........( d'une certaine manière, on a un peu l'impression que les anglo-saxons continuent à croire que nous avions tort et que c'est à nous de nous excuser !!! , pour une partie de leur presse )

quant à la rupture ( tranquille ? ) incarnée par lui, ça me fait quand même rire quand on parle d'in type qui est depuis plus de 15 ans habitué à éxercer le pouvoir ( il a été ministre du budget, de l'intérieur de l'économie et des finances ) ; dont le parti est au pouvoir depuis 5 ans ( et en alternance depuis toujours pour sa mouvance politique) : bref sa façon de se laver les mains de la situation actuelle tient plus de la posture et de la volonté de devoir éviter de défendre le bilan d'un gouvernement dont il était le numéro 2;

le dynamisme ; ça aurait été bien qu'il en fasse preuve dans ses précédents postes à responsabilité , il serait aujourd'hui plus crédible ( sérieusement , un exemple : il a fait quoi contre la dette et le défiit budgétaire à son dernier passage aux finances ? )

sarkozy a peut être canalisé une partie de l'électorat frontiste, il en a aussi repris une partie des idées .........( c'est pas pour rien que bayrou a trouvé un espace libre au centre )

si tu regardes les hommes ou femmes politiques de maniere generale, il y a toujours eu des inflexions de leur politique tout au long de leur carriere(l irak en fait partie concernant nicolas sarkosy) mais je ne vois pas en quoi le fait qu il reconnaisse son erreur soit si reprehensible, et honnetement, je prefère un homme politique qui revient sur ses erreurs plutot qu un candidat qui va jusqu au bout de sa betise.

nicolas sarkosy a eu la présence d esprit de revenir sur cet erreur de jugement concernant la guerre en irak et c est tout a son honneur car peu de personnalités politiques auraient fait de meme.

tu parles du ministère des finances?et qu enest il du bilan de nicolas sarkosy concernant la securité et tout les autres ou il a été ministre...un bilan excellent reconnu par tous, sauf par l opposition, étrange. ("certaines" ne pouvant pas se vanter d un tel bilan)

de plus, il n a eu une veritable crédibilité pour agir que vers l approche des elections, car lorsque l on est simple ministre, il est difficile de donner une ligne d action a un gouvernement tout entier,et c est le role du président de la republique de le faire selon nicolas sarkosy, pas au premier ministre.

ainsi lorsque nicolas sarkosy sera président de la republique, tu pourra critiquer son bilan car il aura été en position d agir contrairement au moment ou il etait ministre des finances.

c est lorsque la notoriété a commencée a s offrir a lui qu il a pu s illustrer comme ministre de l interieur et enfin commencer a appliquer les idées auxquelles il croit vraiment.

lorsqu il sera président, il fera appliquer a un gouvernment tout entier les mesurs qu il juge necessaires

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son bilan au ministére de l'intérieur est surtout sujet à polémique : lui même reconnait une augmentation de la violence physique dans un cadre de baisse de la criminalité mais ses opposants et certains syndicats de policiers dénnonçent une culture du chiffre amenant à sous-enregistrer le nombre de délits..... prends un exemple sur les violences physiques, les chiffres vont de 14% ( lui ) à plus de 40% ( opposition ) le premier est à peine meilleur que celui de jospin ( dont la gestion fut cataloguée catastrophique sur ce point ) ; le secondest purement catastrophique bref comme sur bien d'autres indicateurs ( celui du chomage par ex ) on constate que les chiffres ont pris une telle importance qu'ils sont sujets à manipulations et sujets à caution ( sans compter que faire du chiffre sans résoudre un problème n'a rien de neuf ). En résumé, dire que son passage à l'intérieur fut excellent est franchement surestimé : selon les appréciations ça ira de médiocre à catastrophique..... il faut aussi prendre en compte son action en temps que chef de parti majoritaire ( l'UMP ) depuis des années, sans vouloir paraphraser les guignols le bilan de Chirac est un peu le sien aussi....[08] ( un ex : qui a voté depuis 2002 un budget en constant déficit ? ) désolé d'être en désaccord avec toi mais tu n'es pas obligé d'attendre d'être élu président pour devoir être jugé et si il était en désaccord ave Chirac il pouvait démissionner. Pour revenir à la politique internationale, effectivement tout le monde peut changer d'avis mais dans ce cas là on écarte de son entourage ceux qui ont vomis à tort sur notre politique extérieure ( style Lellouche ) et on prends ses distances avec les modéles britanniques et US : au vu des journeaux anglo-saxons , Sarkozy reste le candidat des USA ou de la GB ( oui là j'exagére un peu [16] ) autre point il est facile à un candidat de faire des promesses et de dire à chacun ce qu'il veut entendre ( c'est la base même du métier de politicien ) mais ensuite c'est à chacun de voir la crédibilité de ce genre de promesses or quand tu vois que le budget du programme de sarkozy a été sujet à polémique y compris dans son propre parti, tu es en droit de te demander ce que valent les promesses faites ( style un 2iè PA ) maintenant, ces défauts et polémiques sur la capacité de tel ou tel candidat ne sont pas propres à Sarkozy et peuvent être faits pour chacun des 3 candidats ( même si les points sur lesquels polémiquer varient avec le candidat ) ayant une chance d'être élu ( Sarkozy, Royal , Bayrou )

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Franchement je ne crois pas que la politique etrangere de Sarkozy change quoique ce soit.Il se coulera dans le moule,Chirac aussi a été l'ami des americains à une epoque,aujourd'huis ils le haïssent. Sarkozy etant quand meme un opportuniste,je ne crois qu'il fasse de gros changement politique.Meme avec lui je ne crois pas qu'on serait aller en Irak.Les pro-arabes du Quai d'Orsay veillent.

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Le bilan de Sarkozy à l'interieur est catastrophique, et il faut etre de ses partisans ou journalistes bossant pour ses amis Bouygues et Dassault pour pretendre le contraire. Augmentation des violences, falsification des chiffres, abandons des banlieus avec concentration des policiers dans les quartiers riches, bref ça a été 5 ans de n'importe quoi dont les emeutes gare du nord sont la consequence directe.

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loki a dit:"prends un exemple sur les violences physiques, les chiffres vont de 14% ( lui ) à plus de 40% ( opposition ) le premier est à peine meilleur que celui de jospin ( dont la gestion fut cataloguée catastrophique sur ce point ) ; le secondest purement catastrophique" durant les periodes de regne socialistes, je te rappelle qu elle a enflée de bien plus de 40 %. tu parles de manipulation de chiffre?a toi de préciser a quoi s appliquent ces 14 %(meurtres, agressions,violences faites aux femmes) la troisieme cause est celui qui est majoritairement responsable de la hausse de ces violences. tu parles de manipulation alors que tu donnes le seul chiffre en augmentation et encore, qui est lié aux violences conjugales .tu sais meme si c est ce que tu souhaites, il est difficile de poster un policier devant chaque foyer de femme battue. loki a dit:"désolé d'être en désaccord avec toi mais tu n'es pas obligé d'attendre d'être élu président pour devoir être jugé et si il était en désaccord ave Chirac il pouvait démissionner. " je trouve cette reflexion beaucoup trop simpliste. la politique est quelquechose de plus complexe que cela car pour en arriver ou est nicolas sarkosy, il a du faire des concessions enormes pour se hisser en haut. pour pouvoir appliquer des idées auxquelles tu crois, tu dois tenir les rennes et pour cela, il faut courber le dos en attendant ton tour. je fais de la politique et je peux t assurer qu en politique,c est plus simple de dire " ya qu a demissioner" qu adopter une attitude vraiment constructive: la vérité,c est que si sarkosy n avait pas marché dans les traces de chirac, il n en serait pas la actuellement et par consequent, il ne serait pas en mesure d agir tout simplement. j ai l impression que tu crois que la politique doit etre un peu a l image de l extreme gauche , c est a dire eternellement violente et indisciplinée en faisant abstraction des realités politiques et economiques d un pays. l ascension d un homme a la tete d un parti se fait en 20 ou 30 ans, gravir tout les echelons, c est tout les jours une obligation de dejouer les stratagemes des autres qui essaient de te marcher dessus, et le paradoxe,c est que meme lorsqu un président est élu,c est avec le soutien d un bon nombre des membres du parti:sur ce coup la, nicolas sarkosy a su conserver son approche pragmatique sans trop modifier la nature de son programme du fait des dinnosaures de l ump. par contre avant d etre la ou il est, il a du faire comme tout les autres politiciens, c est a dire se regrouper et choisir son camp. dire, "il n avait qu a demissionner",c est une vision terriblement simpliste.on ne dirige pas un pays en demissionnant, en renoncant. loki a dit:"autre point il est facile à un candidat de faire des promesses et de dire à chacun ce qu'il veut entendre ( c'est la base même du métier de politicien ) mais ensuite c'est à chacun de voir la crédibilité de ce genre de promesses or quand tu vois que le budget du programme de sarkozy a été sujet à polémique y compris dans son propre parti, tu es en droit de te demander ce que valent les promesses faites ( style un 2iè PA ) " c est normal, qu il y ait sujet a polémique, nous sommes dans une democratie,c est ce que nous appelons la democratie interne au parti, la encore tu simplifie les choses: un parti est un ensemble de tendances qui ont chacunes leurs idées(encore heureux que tout les membres ump ne soit pas d accord avec sarkosy sur certains points) Pour revenir à la politique internationale, effectivement tout le monde peut changer d'avis mais dans ce cas là on écarte de son entourage ceux qui ont vomis à tort sur notre politique extérieure ( style Lellouche ) et on prends ses distances avec les modéles britanniques et US : au vu des journeaux anglo-saxons , Sarkozy reste le candidat des USA ou de la GB ( oui là j'exagére un peu ) c est le modele economique qu il veut appliquer qui fait qu on le considère(a tort sur certains points) comme pro americain, nicolas sarkosy est tout simplement "pro modernisme" mais la gauche francaise et certains medias ont voulu degrader son image: en france, les monuments restent et les elephants du PS aussi!c est une culture de l assistanat qui s est développée en france et on est fier de nos defauts , signe d une certaine arrogance.Nous nous croyons au dessus du lot de ce fait nous nous privons de regarder a l etranger comment les choses se passent.certes le modele francais a ses points forts,mais ses points faibles aussi et ce n est pas une honte de vouloir du mieux:seuls certains archaisme issus de la gauche et de l extreme gauche persistent mais c est un carcan ideologique que nous devons combattre car je crois qu il n y a actuellement pas de fatalité en france, mais le temps presse et déja la france a perdue une partie de son influence et de son bien etre de maniere irréversible. c est cela etre anglo saxon?non c est juste vouloir sortir d une société figée par le doute , le chomage, et tout les fleaux qui ont accompagné le socialisme et que ce dernier souhaitent voir perdurer. zamorana a dit:"Le bilan de Sarkozy à l'interieur est catastrophique, et il faut etre de ses partisans ou journalistes bossant pour ses amis Bouygues et Dassault pour pretendre le contraire." et la j oppose l argument tout aussi intelligent:"le bilan de sarkosy est extraordinaire,il faut etre des partisans de besancenot ou royal pour pretendre le contraire... PS:je connais des gens chez EADS, mais pas chez dassault(désolé zamorana) la politique etrangere de nicolas sarkosy est ce qu il faut pour la france:relancer l europe par un traité simplifié et adopté par le parlement, ce qui est a mon avis le point fort du programme du candidat.

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Le modernisme ne consiste pas à saborder notre pays comme l'a fait Thatcher avec l'Angleterre en jetant le bébé avec l'eau du bain. Le bilan anglais est loin d'etre reluisant, explosion de la pauvreté, ecart riches/pauvres catastrophique, inflation enorme, immobilier encore pire que chez nous, à ça on ajoute une perte total de crédibilité à l'echelle mondial, pourquoi se faire chier à passer par Londres ? autant demander directement à Washington, ça va plus vite. Sarkozy est amis personnel avec Arnaud Lagardère, Martin Bouygues et Serge Dassault, ce qui represente plus de la moitié de l'édition française.

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à le foudeladéfense : quand on parle de chiffres aussi stratégique que ceux de la délinquance il est illusoire de croire qu'un chiffre représente la "vérité" : la baisse des infractions est-elle une baisse réelle de la déliquance ou une baisse du taux d'enregistrement des délits liés à la disparition de la police de proximité et à la pression faite sur les policiers ( et dénonçée par une partie des syndicats de police ) pour faire du chiffre ? ( et vu que je bosse dans l'administration, je sais ce que ça veut dire de remplir un objectif chiffré .......) bref si tu crois aux chiffres donnés par sarkozy et ses admirateurs, la réalité est que la violence faite aux personnes ( et qui ne s'explique pas que par les violences conjugales comme les vols de portables n'étaient pas la cause de la hausse de ce chiffre chez jospin ) a encore augmentée alors même que ce niveau de violence était décrit comme déjà catstrophique : je pense pouvoir dire que c'est un bilan au mieux contrasté ........ ( voire mauvais si tu prends en compte qu'il est peut être sous-évalué ) pour le reste, je reste trés dubitatif sur sa capacité à tenir ses promesses ( comme d'autres d'ailleurs ) et à financer son programme de même, je reste trés curieux de la capacité d'un homme au pouvoir depuis plus de 15 ans ( par intermittance ) à se présenter comme neuf alors même que son bilan de ministre est soit sujet à polémique ( intérieur ) soit inexistant ( finances ) , là aussi c'est à prendre en compte. Pour la politique étrangére , je reste sceptique sur sa capacité à maintenir une vision "gaullienne" de la france ( pour ce qu'il en reste ) ; je crains que son admiration pour les USA n'en fasse un blair local et que ce soit son opposition récente à la guerre en irak qui soit feinte ( ça serait un suicide électoral de se pronoçer pour bush ) mais on verra dans 5 ans si il reste une politique étrangère "française" si il est élu ........ quant à son modernisme économique , quand je vois sa politique fiscale ou certains de ses conseillers ( comme l'économiste télèvisuel jacques marseille...) , je reste trés interrogatif.....

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La France doit être un allié des Etats-Unis sans pour autant se rallier systématiquement à la politique étrangère américaine, estime Nicolas Sarkozy dans une interview à l'hebdomadaire La Revue du Liban. "Alliés ne veut pas dire ralliés et c'est notre rôle, en tant qu'amis des Américains, de leur dire lorsque nous pensons qu'ils se trompent", déclare le candidat de l'UMP à l'Elysée. "L'amitié ne peut être vraie, elle ne peut être sincère que si l'on est libre", ajoute-t-il. "Je demande à nos amis américains de nous laisser libres (...) de nos positions." S'il juge "central" le dialogue avec Washington, il estime qu'"aucun pays ne peut prétendre, aujourd'hui, faire face seul aux menaces et aux crises internationales". "C'est pourquoi notre politique s'inscrit naturellement dans les cadres collectifs et, d'abord, l'Union européenne et les Nations unies", ajoute le président de l'UMP. Il se prononce pour l'entrée de nouveaux pays dans le club très fermé des membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU - Etats-Unis, Russie, France, Grande-Bretagne et Chine. "L'Allemagne, l'Inde, le Japon ou le Brésil doivent y joueur un rôle permanent", estime Nicolas Sarkozy. Il propose "des formules transitoires" pour "combiner le maintien du statut des cinq membres permanents, une augmentation globale limitée du nombre de sièges au Conseil, pour lui conserver son efficacité, avec la création de nouveaux sièges permanents sans droit de veto". Il ne croit pas à un "choc des civilisations" entre le monde musulman et l'Occident. Selon lui, la rupture est "plutôt au sein même de l'islam entre un islam moderne et modéré et cet islam fondamentaliste et obscurantiste dans lequel si peu de musulmans se reconnaissent". Nicolas Sarkozy rend hommage au passage au président Jacques Chirac et à son action pour promouvoir "le dialogue entre les civilisations" - "Cette action, je veux la poursuivre", dit-il. UN "PACTE" EN IRAK C'est en vertu de cette analyse qu'il croit déceler en Iran "un véritable débat" entre partisans du président Mahmoud Ahmadinejad et tenants d'un dialogue avec l'Occident. "Dans leur immense majorité, les Iraniens ne se reconnaissent pas dans le discours de haine de leur président", assure Nicolas Sarkozy, qui juge "inacceptable" l'accès éventuel de Téhéran à l'arme nucléaire. Sur le dossier proche-oriental, l'ancien ministre de l'Intérieur, taxé parfois par ses adversaires de pro-israélien, se place dans la continuité de la politique française dans la région : "Si je suis élu, j'inscrirai mon action dans la continuité de cette amitié ancienne et profonde qui unit la France et le monde arabe", promet-il. "Jamais je ne transigerai avec la sécurité de l'Etat d'Israël. Et en même temps, je veux dire à nos amis israéliens que la politique de fait accompli sur le terrain hypothèque lourdement les chances de paix", ajoute-t-il. "Je crois qu'il est important d'en finir avec ce mythe qui consiste à croire qu'en réglant le conflit israélo-palestinien on aura réglé tous les problèmes de la région", estime cependant le président de l'UMP. Pour régler la crise d'Irak, il préconise ainsi un "pacte" qui "assurerait à chaque communauté, à chaque segment de la société irakienne, à chaque Irakien, un accès équitable aux institutions et aux ressources du pays" et "isolerait les terroristes". Concernant le retrait des troupes étrangères d'Irak, Nicolas Sarkozy estime qu'il y a deux écueils à éviter : un "retrait précipité qui entraînerait le chaos" et l'absence de toute perspective de retrait, "à laquelle les Irakiens réagiraient par plus de violence et qui ferait le jeu des terroristes". "La voie adaptée consiste donc à fixer un 'horizon' pour le retrait", explique-t-il. "Il appartient aux autorités irakiennes de le définir en fonction de la situation et en liaison avec les pays qui ont des troupes sur le terrain." Lepoint.fr

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Il me rasure sur ses intention avec les US, j'avais peur qu'il fasse comme le petit toutou de blair! L'idée de Pacte en Irak ne semble pas si idiote, c'est d'ailleur marant que ce soit un francais qui ai cette idée plutot qu'un des brillant américains! ^^

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Image IPB

Fantastique.

Le plus grand newsweek comme j'annoncais ici il y a peu vote Sarkozy.

Mais la couv' est grandiose, j'en rêvais -secrètement.

Votez Nicolas XIV Bonaparte de Nagy-Bosca from Neuilly-sur-Seine la ville où il n'y a pas d'HLM indignes dit le Terrible slave.

Pour la gloire de la France, citoyens !

Poutine, tremble, la revanche arrive !

Ah nous la Louisiane !

Ca mérite presque mon avatar ça même si je suis plus pour le Roy que pour l'Empereur.

Je m'égare, l'itw en question :

Nicolas Sarkozy, né en 1955, élu député (RPR) des Hauts-de-Seine à 34 ans, est devenu ministre du Budget à 38 ans. Ministre de l’Intérieur de 2002 à 2004; puis, ministre d’Etat, des Finances, de l’Economie et de l’Industrie. Il est, également, élu président de l’UMP, le 28 novembre 2004. Il démissionne, alors, du gouvernement pour se consacrer au lancement du nouveau parti. En 2005, il est rappelé au gouvernement de Dominique de Villepin en qualité de ministre d’Etat et de l’Intérieur. Candidat de l’UMP à l’élection présidentielle d’avril-mai 2007 et actuel favori des sondages, il veut être le président de la République qui réformera la France. Nicolas Sarkozy a bien voulu répondre, en exclusivité, aux questions de La Revue du Liban.

Vous avez déclaré que la politique étrangère de la France “doit être guidée par des valeurs réaffirmées, des objectifs clairs et si possible hiérarchisés”. Quelles sont ces valeurs? Ces valeurs sont le respect des droits de l’Homme et de la dignité humaine. C’est, concrètement, l’égalité entre hommes et femmes, la protection des femmes contre les mutilations, la protection des enfants contre les formes modernes d’esclavage, la garantie des libertés individuelles et collectives et la bonne gouvernance. Je n’accepte pas que l’on puisse remettre en cause l’universalité de la Déclaration des droits de l’Homme de 1948. Ces valeurs sont universelles, aucun individu ne doit en être privé. La liberté est créatrice de prospérité et de stabilité. Alors, bien sûr, la seule évocation des droits de l’Homme ne peut constituer le socle d’une politique étrangère. Mais valeurs et intérêts, en réalité, se rejoignent. L’opposition entre “réalisme” et “idéalisme” est une opposition stérile que je refuse. L’Histoire montre que le sacrifice des valeurs au nom d’intérêts à court terme ou d’une stabilité d’apparence, n’engendre que la frustration, le désespoir et la violence. Vous l’avez compris, ce que je veux, c’est une approche plus doctrinale des affaires internationales. La doctrine ne s’oppose pas au pragmatisme. Une doctrine, c’est une vision claire du monde, des valeurs que nous voulons y incarner et des objectifs que nous y poursuivons. C’est ce qui donne un sens et une cohérence à l’action.

Ces objectifs de long terme qui sont au fondement de notre action, quels sont-ils? Le premier d’entre eux, c’est d’assurer la sécurité et l’indépendance de la France et des Français mais, aussi, de nos amis et de nos alliés. Parce que nos intérêts sont globaux, notre responsabilité est mondiale. Nos intérêts de sécurité ne sont plus séparables de ceux de l’Europe et de nos partenaires qui partagent notre destin et nos valeurs. Face aux nouvelles menaces, comme le terrorisme, la prolifération nucléaire et les désordres d’ordre écologique, la coopération est la clef du succès. Notre deuxième grand objectif doit, justement, être de promouvoir sur la scène internationale ces valeurs universelles que j’évoquais, car la France n’est vraiment elle-même que lorsqu’elle incarne la liberté contre l’oppression et la raison contre le chaos. Enfin, le troisième grand objectif de notre politique étrangère est de promouvoir nos intérêts économiques et commerciaux, pour rendre la France plus forte dans la mondialisation.

Plus largement, concernant la place de la France dans le monde, est-ce que vous vous placez dans la perspective de la continuité par rapport à la politique impulsée par le Général de Gaulle?

Si je devais résumer en deux idées la vision qui était celle du Général de Gaulle pour la France, je dirais: “grandeur” et “indépendance.” Ces principes sont, aussi, au fondement de l’idée que je me fais de la France et de son rôle dans le monde. L’indépendance, d’abord. Pour moi, ce n’est ni un choix, ni un objectif; c’est une évidence. Il ne peut y avoir de France qu’indépendante. J’ajoute qu’à mes yeux, l’indépendance de la France est indissociable de l’indépendance de l’Europe. La grandeur, ensuite, qui n’est pas un vestige, encore moins une nostalgie; c’est un défi, une promesse pour l’avenir. Les réalités du monde nous obligent à voir qu’un héritage, aussi glorieux et exceptionnel soit-il, ne suffit pas à assurer le rayonnement d’un pays comme le nôtre. On ne peut pas s’accrocher à un rang, comme une donnée intangible qu’il faudrait juste défendre et conserver par tous les moyens. La France ne sera écoutée et suivie que si elle sait proposer au monde des directions claires et des ambitions partagées. Dans un monde en changement permanent, où des Etats déclinent et d’autres renaissent, où les sociétés civiles prennent la parole, où des entreprises privées sont parfois plus puissantes que des pays, où des périls transnationaux grandissent, où les nouvelles menaces ne connaissent plus de frontières, on ne peut se contenter d’exprimer les mêmes concepts, les mêmes raisonnements, les mêmes certitudes. En politique étrangère, la continuité, le consensus, la permanence de certains principes, ne doivent pas être des présupposés, mais le résultat d’un débat démocratique qui doit lui-même donner lieu à un réexamen constant de nos objectifs et de nos moyens. Ces dernières années, j’ai eu l’occasion de parcourir le monde. Ces déplacements m’ont permis d’évaluer l’influence de mon pays, de mesurer bien des rapports de force, de sonder les espoirs de certains peuples et les désillusions de certains autres; j’ai vu les problèmes tels qu’ils se posent. La perspective d’un nouveau quinquennat est l’opportunité de procéder à un diagnostic de notre politique étrangère, un diagnostic qui peut être l’antichambre de certains changements. Je vous rappelle que le Général de Gaulle lui-même avait refondé la politique étrangère de la France à son arrivée au pouvoir en 1958 et que ce qui paraît s’imposer comme un ensemble de principes indépassables fut en son temps le fruit d’une rupture.

La chute du bloc soviétique a conduit les Etats-Unis à afficher un certain unilatéralisme. Estimez-vous qu’il faut maintenant construire un monde multipolaire et quel rôle assignez-vous à la France et à l’Union européenne? L’Organisation des Nations unies doit-elle être consolidée et le Conseil de sécurité devrait-il être élargi en y associant, par exemple, les pays du Sud?

Aucun pays ne peut prétendre, aujourd’hui, faire face seul aux menaces et aux crises internationales. Nos intérêts de sécurité ne sont plus séparables de ceux de nos alliés qui partagent notre destin et nos valeurs. C’est pourquoi, notre politique s’inscrit naturellement dans les cadres collectifs et, d’abord, l’Union européenne et les Nations unies. Une compréhension commune des enjeux et des réponses, issue de débats ouverts et sans tabous, est nécessaire. L’UE a besoin d’une telle vision stratégique pour défendre ses intérêts dans le monde. Notre dialogue avec les Etats-Unis est central pour assurer la sécurité internationale. Ensemble, nous avons rétabli la souveraineté du Koweït, sauvé le Kosovo de l’agression serbe et mis fin au régime des talibans. Concernant la réforme du Conseil de sécurité, je considère qu’elle est inéluctable. C’est pourquoi, il nous faut la porter plutôt que de la subir. Le but est de préserver l’efficacité des Nations unies et donc de garantir l’autorité du Conseil, tout en renforçant sa représentativité. Car le monde a changé. Cet élargissement du Conseil doit concerner toutes les régions du monde et, notamment, comme vous le suggérez, les pays du Sud. De grands pays comme l’Allemagne, l’Inde, le Japon ou le Brésil doivent y jouer un rôle permanent. L’Afrique comme l’Amérique latine doivent également y être représentées. J’ai bien conscience qu’il est difficile de réunir un consensus sur cette question entre les 192 Etats du monde. Je propose donc d’explorer des formules transitoires, pour avancer progressivement. Il nous faudra combiner le maintien du statut des cinq membres permanents, une augmentation globale limitée du nombre de sièges au Conseil, pour lui conserver son efficacité, avec la création de nouveaux sièges permanents sans droit de veto.

Selon un sondage publié par l’IFOP, le 20 décembre 2006, 75% des Français souhaitent que le prochain président de la République conduise une politique extérieure "éloignée" de celle des Etats-Unis. Quelle est votre position sur les relations entre Paris et Washington?

Ne nous y trompons pas: ce qui nous unit avec les Etats-Unis est plus fort que ce qui nous sépare. Les Etats-Unis sont nos amis, même si nous n’avons pas toujours été d’accord et même si nous aurons sûrement à nouveau des désaccords dans le futur. Alliés ne veut pas dire “ralliés” et c’est notre rôle, en tant qu’amis des Américains, de leur dire lorsque nous pensons qu’ils se trompent. C’est ce que nous avons fait au moment de la guerre d’Irak, et c’est tout l’honneur du président Chirac d’avoir su mettre en garde nos amis américains et d’avoir eu la lucidité de ne pas s’être laissé entraîner dans cette aventure incertaine qui était une erreur et que les Français ne souhaitaient pas. Mais je veux, aussi, dire que je suis convaincu que ces divergences peuvent être exprimées en partenaires responsables, dans le cadre d’un dialogue constructif, sans crise, sans mises en scène et sans ressentiment. L’amitié entre la France et les Etats-Unis est profonde et sincère. L’amitié entre l’Europe et les Etats-Unis est même une nécessité pour l’équilibre du monde. Mais l’amitié ne peut être vraie; elle ne peut être sincère que si l’on est libre. Je veux une France libre et une Europe libre. Et je demande à nos amis Américains de nous laisser libres, libres d’être leurs amis et libres de nos positions.

Les néoconservateurs des Etats-Unis ont repris les thèses du “choc des civilisations”. Quelle est votre analyse sur cette théorie à laquelle on oppose le “dialogue des civilisations”?

Je refuse l’idée d’un “choc des civilisations” conçu comme quelque chose d’inéluctable, ainsi que l’ont dépeint certains universitaires aux Etats-Unis ou ailleurs. Pour autant, je n’ignore pas que le risque est bien réel de voir les lignes de fractures culturelles et religieuses se creuser à travers le monde. Mais ce danger a beaucoup moins à voir avec les cultures elles-mêmes, qu’avec l’instrumentalisation qui en est faite. Prenez l’exemple de cette grande religion qu’est l’Islam. Qui ne voit que, contrairement à ce que l’on entend parfois, la rupture n’est pas entre l’Occident et l’Islam, mais bien plutôt au sein même de l’Islam: entre un islam moderne et modéré et cet islam fondamentaliste et obscurantiste, dans lequel si peu de musulmans se reconnaissent. Pour faire face à la menace du choc des cultures, je ne connais pas de meilleure arme que le dialogue des civilisations, si cher à Jacques Chirac qui a, d’ailleurs, tant fait pour le promouvoir. Cette action, je veux la poursuivre, car je crois comme lui que c’est dans le dialogue et dans l’échange que se construisent le respect et la compréhension mutuelle.

L’Organisation internationale de la francophonie qui rassemble plus d’une cinquantaine d’Etats et de gouvernements, est un exemple de dialogue entre les cultures. Pourtant, la francophonie est souvent négligée par les grands dirigeants politiques. Envisagez-vous de créer un grand ministère de la francophonie (auquel on pourrait rajouter “et du dialogue des civilisations”) pour lui donner plus de consistance?

Je ne suis pas d’accord avec vous, lorsque vous dites que les dirigeants français négligent la francophonie. Je crois, au contraire, qu’ils y sont très attachés. J’accorde moi-même une très grande importance à l’usage de la langue française dans le monde. L’Organisation internationale de la francophonie, qui est déjà un formidable moyen de promouvoir le rayonnement international du français, participe aussi du dialogue des cultures et des civilisations que j’évoquais à l’instant. Pour autant, je crois que la francophonie, “cet humanisme intégral qui se tisse autour de la Terre”, comme l’écrivait Senghor, ne doit pas être un dogme réduit à un rôle essentiellement politique: elle doit être un facteur d’attraction et un vecteur de communication et de compréhension. C’est en favorisant la diffusion non seulement de la culture et des œuvres françaises, mais également celles des autres pays francophones, que nous ferons du français une des grandes langues véhiculaires du XXIème siècle. Plus qu’à la création d’un ministère spécialement dédié à la francophonie, je crois plutôt au dynamisme de notre création culturelle mais, aussi, à la meilleure attractivité de nos universités et à l’amélioration de notre système d’enseignement à l’étranger pour favoriser le développement de la langue française dans le monde.

L’un des facteurs qui peut encourager un malentendu entre les civilisations est la crise du Proche-Orient. Ne pensez-vous pas que la non-résolution des conflits, notamment le conflit israélo-palestinien et ce qu’on appelle la politique internationale de deux poids et deux mesures ne conduisent à nourrir les extrémismes?

Nous devons, impérativement, trouver une issue au conflit israélo-palestinien qui a déjà causé trop de souffrances. Le rôle de la France c’est de permettre l’émergence d’une solution mutuellement acceptable, d’une paix juste fondée sur l’établissement de deux Etats viables, démocratiques, indépendants, vivant côte à côte dans la sécurité et dans des frontières sûres et reconnues. La France et l’Europe doivent aider les Palestiniens à se doter d’un Etat, parce qu’il y ont droit. Mais en aucun cas nous ne devons transiger avec nos valeurs et céder devant la violence et la haine. C’est pourquoi, je considère que la communauté internationale est parfaitement fondée à exiger du gouvernement palestinien qu’il respecte les trois conditions posées par le Quartette: la reconnaissance d’Israël, le renoncement à la violence et le respect des engagements passés. Mais je crois qu’il est important d’en finir avec ce mythe qui consiste à croire qu’en réglant le conflit israélo-palestinien, on aura réglé tous les problèmes de la région. Autant il est nécessaire et urgent de trouver une issue à ce conflit, autant ce serait une grave erreur de sous-estimer les dangers que recèlent les autres crises dans la région, à commencer par le Liban.

Quelle est la solution au conflit israélo-palestinien et comment pourrait-on relancer un véritable processus de paix au Proche-Orient?

Le règlement du conflit israélo-palestinien, je vous l’ai dit, passera par une solution négociée, mutuellement acceptable. Personne ne saurait perdre de vue cette réalité fondamentale: un peuple occupé ne renoncera jamais, quoi qu’il endure. C’est pourquoi, il importe d’adopter une position équilibrée envers les deux parties. Jamais je n’accepterai le terrorisme, que rien ne peut justifier et jamais je ne transigerai avec la sécurité de l’Etat d’Israël. En même temps, je veux dire à nos amis israéliens que la politique de fait accompli sur le terrain hypothèque lourdement les chances de paix.

Comme je le rappelais, la question de la paix au Proche-Orient ne s’épuise pas dans celle du conflit israélo-palestinien. Si je suis élu, je m’efforcerai également d’aider à la relance du processus de paix dans ses volets libanais et syrien. Le dossier iranien devra aussi faire l’objet d’un traitement approprié de la part de la communauté internationale.

En 2003, la France avait mis en garde les Etats-Unis contre l’aventure militaire en Irak. Les faits lui ont donné raison. Comment la France pourrait-elle s’impliquer dans la recherche d’une solution à la crise irakienne?

Ma conviction est que la solution ne peut être que politique. Il faut réinventer un “pacte” entre Irakiens qui assurerait à chaque communauté, à chaque segment de la société irakienne, à chaque Irakien, un accès équitable aux institutions et aux ressources du pays. Et qui isolerait les terroristes. Concernant le retrait des troupes étrangères, il y a deux écueils à éviter: un retrait précipité, qui entraînerait le chaos, et l’absence de toute perspective de retrait, à laquelle les Irakiens réagiraient par plus de violence et qui ferait le jeu des terroristes. La voie adaptée consiste donc à fixer un “horizon” pour le retrait. Il appartient aux autorités irakiennes de le définir en fonction de la situation et en liaison avec les pays qui ont des troupes sur le terrain. Je crois qu’ainsi, les Irakiens seront assurés que l’objectif est bien de leur rendre la plénitude de leur souveraineté. Quiconque se rappelle le courage extraordinaire de ces millions d’Irakiens qui sont allés voter au péril de leur vie, ne pourra jamais se résoudre à les abandonner à la barbarie des terroristes. Parce que je n’ai pas oublié ces femmes et ces hommes dont rien n’a pu ébranler la foi dans la démocratie et la liberté, je veux croire que l’Irak n’est pas condamné à s’enfoncer dans le chaos. La France, avec toute la communauté internationale, doit se mobiliser afin d’aider le peuple irakien à retrouver le chemin de la réconciliation et du progrès.

L’écroulement de l’Irak a permis la montée en puissance de l’Iran et cela a mis en exergue le problème du nucléaire iranien. Quelle est votre analyse sur cette question? Si les Etats-Unis décidaient d’attaquer l’Iran, la France devrait-elle participer aux opérations?

Il est vrai que, depuis qu’il est débarrassé de son rival historique maintenant affaibli, l’Iran s’est déployé comme une puissance régionale dont le moins que l’on puisse dire est qu’elle n’est pas apaisante. Je veux être très clair: pour moi, l’accès de l’Iran à l’arme nucléaire est inacceptable. La France doit continuer à agir pour que la communauté internationale reste unie et ferme, comme elle l’a été en adoptant à l’unanimité la résolution 1737 et en décidant il y a peu de renforcer les sanctions. La pression sur Téhéran doit se poursuivre si le régime iranien ne change pas de comportement. C’est, désormais, à l’Iran de choisir entre les sanctions et l’isolement croissant ou la coopération. En contrepartie, la communauté internationale doit garantir aux autorités iraniennes qu’elle tiendra ses engagements, notamment l’accès au nucléaire civil, si Téhéran respecte ses obligations internationales. Je me réjouis qu’il y ait, aujourd’hui, en Iran un véritable débat: les Iraniens ont conscience que le comportement de leur président les isole tous les jours un peu plus sur la scène internationale et que cet isolement coûte cher. D’autant que, dans leur immense majorité, les Iraniens ne se reconnaissent pas dans le discours de haine de leur président. Le revers subi par le président Ahmadinejad aux dernières élections municipales est bien la preuve qu’il y a, dans la société iranienne, un vrai désir de changement.

Vous avez qualifié le Liban de “miracle qui doit demeurer”. Comment la France peut-elle agir pour faire en sorte que le Liban sorte de la crise actuelle? La France doit-elle prendre le parti de certaines factions contre d’autres?

Le Liban est un des rares pays dans la région où des hommes et des femmes de différentes confessions sont capables de vivre ensemble. Ce que j’ai voulu dire lorsque j’ai parlé du “miracle libanais”, c’est que nous ne pouvions laisser mourir une telle merveille. Parce que l’amitié qui nous lie à nos frères libanais est unique et indéfectible, la place de la France sera toujours aux côtés du peuple libanais quand il souffre. J’ai été, comme tous les Français, profondément touché par le drame qu’ont enduré les Libanais l’été dernier et j’ai tenu à plusieurs reprises à leur exprimer toute ma solidarité.

Si la France doit choisir un camp au Liban, c’est celui de la paix et du respect de la souveraineté libanaise. J’ai toujours conçu l’amitié franco-libanaise comme une relation entre deux peuples, entre deux Nations et non comme celle de la France avec telle ou telle communauté. Croire que notre relation avec les uns ne peut grandir qu’au détriment des autres, est une grave erreur. Mais parce que nous sommes les amis des Libanais, nous leur devons la franchise. Et être franc aujourd’hui, c’est trouver le courage de leur dire que les groupes armés qui prétendent agir pour le bien du peuple libanais sont, en fait, ceux qui le privent d’une paix à laquelle il aspire tant. Il faut que les Libanais le sachent: les ennemis du Liban et de sa souveraineté, ce sont d’abord les groupes armés.

Le monde arabe, c’est-à-dire les 22 Etats membres de la Ligue arabe, est très attaché à la politique arabe de la France. Sur cette question vous placez-vous dans une perspective de continuité ou de rupture?

Vous évoquez la “politique arabe de la France”. Je pense qu’il faudrait plutôt parler de politiques de la France au Maghreb, au Proche-Orient et dans le Golfe: formule plus neutre, qui tient compte de la variété de la zone et qui inclut Israël et l’Iran. L’expression “politique arabe” a été forgée sous de Gaulle en pleine guerre froide. Un tel positionnement répondait, alors, aux vœux de nombreux pays arabes qui se sentaient prisonniers du duel américano-soviétique. Le contexte actuel est totalement différent. S’il serait aujourd’hui utopique de s’imaginer que la France peut agir seule dans la région; force est de reconnaître que nous pouvons y apporter un concours précieux, comme l’a encore montré la crise libanaise cet été. Si je suis élu, j’inscrirai mon action dans la continuité de cette amitié ancienne et profonde qui unit la France et le monde arabe. Il s’agit d’une région avec laquelle la France entretient d’anciens liens historiques, humains et économiques. Les pays arabes sont les héritiers de brillantes civilisations. Avec eux, nous partageons ce goût de la culture, cette aspiration à l’universalité. C’est, peut-être, la raison pour laquelle nous nous entendons si bien. Il y a, aussi, le poids de l’Histoire qui, depuis les croisades, fait que la France entretient avec la région une relation aussi ancienne que complexe et riche. Je pense, bien sûr, au Maghreb mais, aussi, au Liban, à l’Egypte ou à l’Arabie saoudite. Je tiens à ce que la France et les pays arabes préservent la relation si spéciale et si précieuse tissée au fil des siècles, qui les unit. Elle est une richesse inestimable pour nos pays et pour nos peuples. Parce que nos destins sont si intimement liés, nous avons à cœur de toujours chercher à faire grandir cette relation dans le cadre d’un dialogue respectueux. Nous devons être capables de parler de tout, y compris de nos points de désaccord. Dans un certain nombre de domaines, nous devons approfondir notre coopération, car les défis communs sont immenses et beaucoup nécessitent une réponse concertée et globale: la lutte contre le terrorisme et le fondamentalisme, contre la criminalité organisée, la gestion concertée de l’immigration, les questions énergétiques mais aussi la protection de l’environnement. Sur tous ces sujets, nous ne pourrons réussir que tous ensemble.

Entretien avec Zeina el-TIBI (Paris)

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Hé bé Samson, on s'emballe, on s'emballe... [28] Manque plus que deux ou trois citations de Sarko tirées d'obscures publications et on aura la preuve que c'est lui qui à tué JFK... Sans déc, je suis pas vraiment fan du plus grand petit homme de Neuilly, mais quand on voit les arguments en face pour le dénigrer ça le rend (presque) sympathique... [30] Ca me fais marrer les badges, stickers et autre gadget anti-sarko, on a l'impression que toute une frange oisive et en manque de combat de la gauche-caviar et des apprentis joueurs de djembé amateur de subtances illicites ce sont trouvés un combat digne de leur envergure... [28] No passaran ! Halte au fachiiiiiiiiiiiiiisme du gars Sarko... Sérieux, ces mecs sont pathétiques, accuser Sarko de vouloir en attenter à la Démocratie, c'est vraiment se foutre de la gueule du monde, en presque 5 ans de gouvernement à des postes clés, elles sont où les lois anti-démocratique ? Il est où le putch de la Brasserie de Neuilly et la Nuit des Longues Cuillères en Argent ? En manque d'idoles révolutionnaires (Bové c'est pas le Ché non plus) et d'ennemis sanglants (les seuls dictateurs sont gauchisants, islamistes ou trop dangereux pour s'y frotter: Poutine, Chine) alors on s'en prend au maléfique Nicolas de Nagi-Bosca, la terreur des excès de vitesses, le fléau des cages d'escaliers squattées, l'empêcheur de fumer en rond, bref l'Antéchrist moderne ! [08][08][08] Bref, faute d'idées et de propositions concrètes on se crée des ennemis à sa mesure, pour justifier son existence et se glorifier de sauver la Démocratie au prix de sa vie (heu finalement on va faire un sitting...avec des coussins...et un p'tit rosé-merguez) [29]

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Duralex, bouche-toi les oreilles car tu n'as encore rien vu ni entendu.

Demain les manifs d'étudiants brainwashés avec des pancartes avec la tête de Sarkozy et des moustaches à la Adolf.

Il y a même eu un mail qui a circulé où il était reproché à la famille Sarkozy d'avoir fuit la Hongrie (ou l'Hongrie, je ne sais jamais ce qu'il faut dire) et la bienveillante arrivée des braves blochéviques.

Ca va bien évidemment aller en s'accentuant, la gauche n'a que cette carte à jouer.

Sarkozy le psychopate (qui rentre dans une salle de classe prise en otage par un forcené pour récupérer les gosses, c'est typique du mec instable et sans sang froid ça... souvenez-vous la prise d'otage de Neuilly), Sarkozy le fasciste, Sarkozy le Mal, Sarkozy responsable de Tchernobyl.

Mais, le pire c'est que Sarkozy aime ça.

C'est pour cela qu'il m'arrive souvent de dire au bon vieux étudiant encarté à l'UNEF "je crois en Sarkozy car j'y vois un nouveau Bonaparte" avec un regard de patriote un peu zelé. Quand ça ne suffit pas, rajouter une couche de "il faut en finir avec cette République décadente, la France 1ère puissance mondiale avant 1789 et aujourd'hui réduit à un rayonnement digne de la Slovaquie, merci Robespierre. Il nous faut Sarkozy pour au moins 20ans, c'est un cadeau du Ciel".

C'est ça qui est drôle.

Contrairement à Le Pen qui prenait mal sa diabolisation, Sarkozy en joue et ça joue en sa faveur au final car les français n'en peuvent plus de ces discours dégoulinant de bons sentiments et ces pseudo-effrois sur commande électoraliste.

Comme quand il dit qu'il est atlantiste alors que les français en intra-veneuse de propagande coco ne peuvent pas blairer les USA, quand il va serrer la main de Bush, quand il dit "identité nationale" (ce qui venait de sa petite tête, ce n'était pas prévu, ses conseillers ont eu des sueurs froides quand ils ont entendu ça mais il est malin notre nouveau Bonaparte), quand il dit "racailles" etc

C'est d'ailleurs ce qui m'a plus en premier chez Sarkozy, c'est tellement jouissif de voir tous les bien-pensants s'offusquer avec des discours larmoyants.

Jouissif, vraiment.

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