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La guerre et l'histoire du Sahara Occidental


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Maroc vs Polisario : Les principales phases de l'affrontement armé www.casafree.com/modules/news/ présse marocaine Créé en 1973, le Front Polisario aboutira à la naissance de laRépublique Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) le 26 février 1976 lors d'une conférence de presse à Tindouf. Soutenue par le régime d'Alger, cette présumée république mènera des actions diplomatiques qui lui vaudront, au sommet de sa popularité, une reconnaissance par 79 Etats (ils ne sont plus que 54 actuellement). Parallèlement au champ diplomatique, la bataille se déroulait aussi sur le terrain. L'histoire des affrontements militaires avec les Forces Armées Royales (FAR) est résumée par le rapport de l'ESISC en 3 phases. Extraits. 1974 - 1980 : Les offensives victorieuses Le combattant emblématique de cette époque est le commandant Lahbib Ayoub, (…). Il rejoint l'entourage de El-Ouali Mustapha Sayed et participe à la réunion qui, le 10 mai 1973, voit naître le Front Polisario. (…). Pour venger El-Ouali, tué devant Nouakchott le 6 juin 1976, il descend de Nouadhibou et occupe les faubourgs de la capitale mauritanienne d'où ses canons bombardent la présidence (…). En mai 1977, il s'en prend à la ville minière de Zouérate (…). C'est en partie inspiré par les conseillers militaires algériens dirigés par le colonel Lamine Zéroual (qui deviendra président de la République algérienne le 31 janvier 1994) que Ayoub a tenté l'aventure (…). Les Algériens se mêlent très rarement directement aux combats. Ils n'ont fait une exception qu'en janvier 1976, avec la bataille d'Amgala au cours de laquelle des troupes algériennes et marocaines s'affronteront directement. Le harcèlement des hommes de Ayoub finit par porter ses fruits. En août 1979, la Mauritanie dépose les armes et se retire du conflit. Elle évacue Dakhla et Oued Eddahab. Dès le 11 août, les Forces armées royales (FAR) du Maroc occupent la ville. En janvier 1979, Lahbib Ayoub se payera même le luxe d'attaquer le Maroc à l'intérieur de ses frontières internationales reconnues, en s'en prenant à Lemseid puis en occupant la ville de Tan Tan avec plusieurs centaines d'hommes. 1981 - 1987 : Fixation et reflux Le choix de la construction du mur de défense -en fait, une levée de sable pouvant atteindre trois mètres de haut reliant des positions fortifiées et des positions d'observation, distantes l'une de l'autre de 2 à 3 kilomètres et parcourue par des patrouilles - résulte de l'observation d'une règle stratégique majeure : celledes adversaires qui parvient à imposer à l'autre le choix du champ de bataille bénéficie d'un avantage considérable (…). Les FAR bénéficient ainsi ,non seulement du choix du champ de bataille mais aussi de celui de la forme que prendra cette bataille : une guerre de positions classique dans laquelle l'avantage revient à la force la plus importante et dotée du meilleur appui (artillerie et aviation). Commencée en janvier 1980, la construction du « mur » se poursuivra en six tranches (…). Une fois achevé, en 1987, le « mur » s'étendra sur quelque 2.200 km, il définit ainsi deux zones : un Sahara occidental « de l'intérieur », sécurisé par le « mur », et une étroite bande de terrain de plusieurs dizaines de milliers de kilomètres carrés constituant un no man's land de fait où les troupes du Polisario peuvent se déplacer à leur gré (…). De 1982 à 1984, le Polisario lancera des attaques sur les brèches séparant les différents tronçons du « mur », mais ne pourra empêcher celui-ci d'être achevé. 1987 à 1991 : Baroud d'honneur et cessez-le-feu Le Polisario en vient, comme le souhaitaient les FAR, à un type de guerre pour lequel il n'est pas fait : il tente de s'en prendre directement aux fortifications marocaines en concentrant des forces importantes (…). S'appuyant sur un encadrement de jeunes officiers formés à l'école militaire de Cherchell, en Algérie, mais aussi en Yougoslavie et à Cuba, le Polisario tente de s'adapter à la guerre conventionnelle que lui impose désormais le Maroc. La dernière grande bataille du Commandant Ayoub aura lieu à Guelta Zemmour, en octobre et novembre 1989 : avec plusieurs dizaines de blindés, il attaque le « mur », le perce mais doit se retirer face aux contre-attaques de l'aviation marocaine. Le 6 septembre 1991, enfin, intervient le cessez-le-feu en application de l'accord de paix négocié en 1988 sous l'égide du Secrétaire général de l'ONU. Source : ESISC Publié Par le Journal Hebdo

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le mure de sable FICHE TECHNIQUE "Long de 2.720 kilomètres érigé en six étapes, protégées par 160.000 soldats armés, 240 batteries d'artillerie lourde, plus 20.000 Kms de barbelés, des milliers de blindés et des millions de mines antipersonnelles interdites par les Conventions internationales, le ''mur de défense'' marocain, désormais connu sous le nom du "mur de la honte" est une grande muraille qui divise tout un peuple et son territoire depuis un quart de siècle eu vu et au su de toute la communauté internationale. Un rempart militaire qui a fait des centaines de victimes de part et d'autre de ses flancs pour ceux des civils sahraouis qui ont voulu le passer ou des milliers de bêtes à la recherche de pâturages. Surveillé par des dizaines de Radars de longue et moyenne portée, soutenu par une aviation militaire parmi les plus puissantes en Afrique, de milliers de chars blindés, de missiles, roquettes, artillerie lourde et de bombes à fragmentations, ce "crime contre l'Humanité", continue à défier tout le monde avec ses mines, ses barbelés, ses fosses, ses armes, ses munitions, ses soldats. Erigé en 1980 pour diviser le Sahara occidental et séparer les familles, voici à présent les principales étapes de sa construction qui a coûté des millions de dollars et son entretien en coûte autant. 1er mur: Long de 500 Kms il a été construit en d'août 1980 et achevé en juin1982, pour englober ce que le Maroc a appelé à l'époque '' Le triangle utile'' s'étalant de: Ras El Khanfra à Boujdour en passant par Khreibichat, Ras Lehmeira, Touereght, Smara, Sekne et Boucraa… 2ème mur: Sur une distance de 300 Kms, les travaux de ce mur ont débuté en décembre 1983 pour se terminer en janvier 1984. Il partira du sud ouest de Boucraa pour englober Amgala et Touereght. 3ème mur: Distant de 320 kilomètres, sa construction a débuté en avril 1984 pour s'achever en mai de la même année. Il partira de Zaak vers Ratmia, englobant encore Oudei Teichitt, Jdeiria et Haouza,. 4ème mur: Long de 380 Kms, ce mur prendra son départ de Taref Bouhenda vers Lebreiga en passant par Lebtana, Ouarkziz, Mahbes, Farsia, Rous Ben Ameira, Graret El Kercha et Graret Lehdid. Il a été construit en décembre 1984 et se terminera en janvier 1985. 5ème mur: Sur une distance de 670 Kms, ce rempart s'étend du sud ouest d'Amgala vers Labeirda en passant par J'beilat El Bidh, Gour Lafkah, Taref Abda, Taref El Mekhenza, Negjir, Oued ElHaouli, Tayaret El Heimer et Imlili. Quatre mois seront nécessaires pour sa construction, de mai à septembre 1985. 6ème mur: Sur une longueur de 550 Km, ce dernier mur sera construit de février à avril 1987. Il devait débuter depuis Taref El Mekhenza pour s'achever vers El Guarguerat sur la côte atlantique, en traversant Tenouakka, Tenyalig, Doumes, Tadherouret, Glaib Tair Allal, Guelb Edhlim, Aadham El Aaguer, Lagouer Labiadh et Barouaga, et encerclant les villes du Sud Est comme Aousserd, Tichla et Birguendouz. *Les types de mines plantés au Sahara occidental Type de mines Type de détonateur Fabrication VS-50 détonateur A/P/C plastic Italie M412-P5-SB-33 détonateur A/P/C plastic Portugal, Espagne, Italie M35 détonateur A/P/C plastic Angleterre

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Des manifestations qui bousculent le statu quo www.monde-diplomatique.fr janvier 2006 Inextricable, le conflit du Sahara occidental rebondit Pour avoir participé à des manifestations contre la présence marocaine au Sahara occidental, 14 Sahraouis emprisonnés dans des conditions extrêmement pénibles ont comparu devant la justice, à El-Ayoun, le 13 décembre, et ont été lourdement condamnés. Certes, l’Organisation des Nations unies juge que le problème de ce territoire, annexé en 1975 par le Maroc, doit être réglé à travers la tenue d’un référendum d’autodétermination, mais Rabat n’en veut pas. L’évolution du dossier du Sahara n’est pas favorable au Maroc. Notre opinion publique sent confusément que notre cause est sur une pente glissante. Elle pressent aussi qu’un dénouement défavorable à ce conflit augurera d’une période d’instabilité probablement cataclysmique pour l’avenir du pays. La monarchie aura beaucoup de mal à survivre à un tel échec, et le pays en paiera un prix élevé. » C’est ainsi que, dans une lettre ouverte au roi du Maroc Mohammed VI publiée en août 2005, le journaliste marocain Aboubakr Jamaï, directeur du Journal hebdomadaire, soulignait la gravité de la situation au Sahara occidental, où les événements ne cessent de s’accélérer. Depuis mai 2005, les manifestations sécessionnistes se sont succédé à El-Ayoun et à Smara, les deux grandes villes sahariennes : leur violente répression a rendu la situation explosive, notamment à la fin octobre Par ailleurs, en août, exprimant l’intérêt nouveau de Washington pour la résolution de la crise, les efforts diplomatiques américains ont permis la libération des quatre cent quatre derniers prisonniers marocains détenus par le Front Polisario. Enfin, en septembre, après les démissions successives de M. James Baker et de M. Alvaro de Soto, M. Peter Van Walsum a été nommé envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies. Ces trois événements représentent un tournant dans l’histoire du conflit : chacun des protagonistes continue de camper sur des positions inconciliables, et l’Organisation des Nations unies (ONU) mesure combien il sera difficile de trouver une issue à ce litige vieux de trente ans. En outre, les manifestations d’El-Ayoun et de Smara montrent que, par-delà le phosphate, les richesses halieutiques et les enjeux politiques pour les régimes marocain et algérien, la gestion du conflit au Sahara occidental dépasse, par la force des choses, les cercles restreints de décideurs enfermés dans des schémas désuets. Depuis 1975, au nom de ses « droits historiques », le Maroc revendique l’annexion du Sahara occidental, ancienne colonie espagnole. Il occupe le territoire sur lequel, dès 1979, la Mauritanie a abandonné ses prétentions. De son côté, le Front Polisario, soutenu par l’Algérie, estime que le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes légitime l’accession à l’indépendance de l’ancien territoire espagnol. Dans un premier temps, le conflit profite à chacun des pays limitrophes du Sahara, qui cherchent à consolider leur nouvelle autorité d’Etats souverains. Progressivement, il va cependant empêcher toute coopération bilatérale et bloquer la construction de l’Union du Maghreb arabe (UMA). Mais le trône marocain voit aussi dans cette guerre un formidable moyen de réaliser l’union sacrée autour de lui, désarmant ainsi les critiques de partis de gauche, éloignant vers le sud une armée remuante et renforçant sa légitimité, entamée par les crises sociales et politiques des années 1970 . Pour l’Algérie, qui n’a pas de revendications officielles sur la zone, le Sahara occidental a toujours représenté un enjeu de politique intérieure. Au moins jusqu’à la disparition du président Houari Boumediène, en 1978, Alger entendait limiter les alliances occidentales du voisin marocain . Et les généraux cherchaient à consolider leur pouvoir par une surenchère nationaliste. Durant la seconde moitié des années 1970, le Maroc refuse de négocier « ne serait-ce qu’un pouce » du Sahara, dont il proclame la « marocanité » au nom de son « intégrité territoriale ». Cependant, le Front Polisario inflige de sérieux revers aux Forces armées royales (FAR), dans une guérilla qui le favorise tant sa connaissance du terrain est supérieure. En 1981, le roi Hassan II accepte alors le principe d’un référendum d’autodétermination, tout en cherchant à faire évoluer les rapports de forces. Par la construction de murs de défense protégeant les zones habitées des incursions du Front Polisario, l’armée marocaine réussit à mettre fin à la guérilla, et transforme le conflit, à son avantage, en guerre d’usure. Un référendum prévu pour... 1992 Ôtant à l’adversaire sa maîtrise du terrain et inscrivant le différend dans le droit international, le souverain pense, à terme, gagner la partie. En 1988, deux événements le confortent dans cette idée. D’une part, après douze ans d’interruption, le gouvernement algérien rétablit ses relations diplomatiques avec Rabat. D’autre part, la direction du Front Polisario traverse une crise en raison de la mainmise des Reguibat sur les autres tribus ; nombre de Sahraouis de Tindouf quittent le Front et se rallient au Maroc, répondant ainsi à l’appel du roi à « rejoindre la patrie clémente et miséricordieuse ». Le Maroc cherche en fait à inscrire le conflit dans une logique de politique intérieure et à lui retirer son caractère international. Le souverain pense notamment que les ralliements rendent inutile le référendum. Sa « clémence » est empruntée à une tradition selon laquelle le royaume, composé de tribus, s’agrandit au rythme des allégeances. Il tente d’intégrer les populations du Sahara occidental par le biais d’une politique d’aménagement du territoire et de régionalisation. Par conséquent, Hassan II refuse de négocier directement avec le Front Polisario. L’ONU essaie alors de débloquer la situation, en proposant un plan de paix prévoyant la tenue d’un référendum d’autodétermination. Acceptée par les deux parties, la consultation, prévue pour 1992, n’aura jamais lieu. L’absence d’accord sur la composition du corps électoral rend impossible l’organisation d’un vote. Depuis, toutes les propositions onusiennes se sont heurtées au refus de l’un ou de l’autre acteur. Il en fut ainsi du projet de M. Baker, représentant du secrétaire général des Nations unies, d’instaurer une période d’autonomie de quatre à cinq ans avant d’organiser un référendum. Le vote aurait forcément consacré la victoire franche et définitive de l’un des deux protagonistes sur l’autre. Depuis le début du conflit, le Front Polisario et l’Algérie soutiennent l’idée d’un référendum d’autodétermination sous l’égide des Nations unies. Le Maroc, quant à lui, a toujours parié sur l’infléchissement du soutien d’Alger aux Sahraouis. Ainsi, après la mort du président Boumediène, Rabat voit en Chadli Bendjedid l’homme du rapprochement algéro-marocain ; de même, durant la guerre contre le terrorisme islamiste des années 1990, le roi parie sur l’affaiblissement de son voisin. Mais actuellement, si l’exécutif algérien s’est recentré de manière visible autour de la présidence de la République, l’armée et les services de sécurité ne sont pas marginalisés pour autant, et la convergence de vues sur le Sahara - et plus largement encore sur les relations avec le Maroc - constitue un démenti à tous ceux qui voyaient en M. Abdelaziz Bouteflika l’homme du compromis. Précieux allié de Washington dans la lutte contre le terrorisme international, Alger est également engagé dans un partenariat commercial significatif avec les Etats-Unis. L’Algérie a retrouvé sa place sur la scène internationale et son prestige sur le continent africain. En 2004, la reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) par l’Afrique du Sud a rapproché les deux pays arabes, tandis que le Maroc est isolé sur le continent. Rabat a notamment refusé d’adhérer à l’Union africaine en raison de la reconnaissance par l’organisation des prétentions sahraouies. Malgré la nomination de M. Larbi Belkheir comme ambassadeur à Rabat , la position de l’Algérie ne devrait donc pas s’assouplir, car elle a les moyens de tenir bon. En revanche, le Maroc peut difficilement se permettre pareil entêtement. Officiellement, il propose une « large autonomie » pour le Sahara occidental. Cependant, il n’en précise pas le contenu. Cette réserve s’explique par les changements politiques qu’implique cette option : une nouvelle architecture institutionnelle nécessitant une révision de la Constitution. Le Maroc se trouve de fait dans l’obligation de concilier la souveraineté formelle d’un Etat et l’autonomie réelle d’une population qui a besoin d’affirmer son droit à l’indépendance. Car il ne s’agit pas d’octroyer des marges de liberté à une région quelconque du Maroc, mais à des Sahraouis que trente ans de conflit n’ont pas anéantis et qui disputeront âprement toute contrainte sur leur souveraineté. Hassan II avait cru définir avec simplicité et efficacité l’autonomie du Sahara en déclarant qu’en dehors du timbre et du drapeau tout était négociable. Il pensait que sa formule s’adresserait aux Sahraouis du Front Polisario, les autres lui paraissant naturellement acquis à sa cause. Or, depuis près de six mois, avec plus ou moins d’intensité, ce sont des Sahraouis d’El-Ayoun et de Smara qui tentent de négocier leur destin en agitant le spectre de l’indépendance. Si les positionnements officiels demeurent, les contingences régionales et internes, elles, évoluent considérablement. Bien que les autorités algériennes et marocaines aient accaparé le dossier, les sociétés civiles et les partis se montrent à présent désireux de comprendre la crise, et éventuellement d’être associés à la recherche d’une sortie du problème. Les formations politiques marocaines, par exemple, semblent s’activer dans la quête d’une issue, que chacune d’elles souhaite influencer. L’Istiqlal a le sentiment d’avoir été dépossédé de son rôle naturel de défenseur de l’intégrité territoriale, et conteste le principe d’autonomie ; il préfère réfléchir à une construction régionale dans laquelle le Sahara pourrait s’intégrer. Le Parti de la justice et du développement (PJD), islamiste modéré, manifeste, quant à lui, beaucoup d’intransigeance sur la question du Sahara, ce qui pourrait constituer un gage de sa fidélité à la couronne. Le PJD existe depuis 1998, et compte quarante-deux députés au Parlement. Depuis sa stigmatisation en mai 2003 pour « responsabilité morale » dans les attentats de Casablanca, ses responsables font de la surenchère nationaliste. Pour d’autres formations, comme Alliance et liberté, la crise au Sahara occidental offre une occasion de démocratiser le Maroc. Alliance et liberté est un jeune parti libéral qui se situerait au centre de l’échiquier politique (encore que le centre ne signifie pas grand-chose au Maroc). Certains considèrent même que l’ouverture du champ politique représente un préalable à la résolution de l’affaire du Sahara. Pour autant, ce projet ne peut être conçu sur le long terme, dans la mesure où les tensions actuelles risquent de déstabiliser le pays. Que ce soit au Maroc ou à l’étranger, les manifestations indépendantistes d’El-Ayoun et de Smara, très violemment réprimées, donnent le sentiment que le Sahara occidental n’est pas complètement maîtrisé par Rabat. Nombre d’observateurs mettent l’accent sur l’évolution de la situation depuis septembre 1999. Cette année-là, El-Ayoun avait déjà connu une semaine de violences policières contre des étudiants sahraouis qui revendiquaient une augmentation du montant de leur bourse et l’amélioration de leurs conditions de transport. L’événement fut récupéré par la monarchie, qui dépêcha plusieurs ministres au Sahara afin d’« écouter et rassurer les Sahraouis ». Tandis qu’en 1999 les revendications étaient exclusivement sociales, en mai 2005 leur nature est devenue fondamentalement politique. Sans avoir de liens déclarés avec le Front Polisario, les manifestants ont demandé l’indépendance, comme ils le font sur les sites Internet ou dans des forums de discussions. La non-réponse aux demandes sociales et le statu quo politique ont ainsi généré un durcissement de l’attitude des Sahraouis vis-à-vis de Rabat. Regain d’attention de Washington Cette nouvelle donne, interne et régionale, sera-t-elle suffisante pour sortir le conflit de sa longue léthargie ? Beaucoup de Maghrébins souhaitent que le nouvel intérêt américain pour la région facilite le règlement d’une crise dont les populations sont globalement lasses. Plusieurs raisons expliquent le regain d’attention de Washington pour le conflit au Sahara : la volonté d’étendre le champ d’intervention de l’Alliance atlantique, et la possibilité de faire des forces armées royales un relais dans une politique de stabilisation régionale. Cela implique que Rabat ne soit pas engagé dans des différends locaux, notamment avec l’Algérie. En outre, des firmes américaines ont investi dans le développement des ressources pétrolière et gazière de l’Algérie, et souhaitent la réduction des tensions. Mais Washington entend surtout mieux contrôler la situation au Sahel, devenu, à ses yeux, une sorte de « refuge » pour les terroristes islamistes, auxquels pourraient s’ajouter des Sahraouis en perte de repères et motivation. Cependant, quel que soit leur dessein, les Etats-Unis peuvent difficilement agir seuls. Il leur sera plus aisé de coopérer avec des pays intéressés par la pacification de la région et de s’appuyer sur eux, que ce soit l’Espagne, la France ou encore la Mauritanie. Ils devront également prendre en compte l’aspiration des populations et se montrer imaginatifs : la solution du conflit ne saurait consacrer la victoire définitive d’un camp sans être lourde de tensions futures. Or, la fin du différend sur le Sahara implique nécessairement la légitimation de l’un des protagonistes et la délégitimation du second, tant chacun des acteurs a lié son système politique à ce conflit. Le Maroc n’a cessé de surenchérir sur l’intégrité territoriale, tandis qu’Algériens et Sahraouis ont fait de l’autodétermination un principe cardinal.

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Sahara Des ennemis de trente anspar Dominique Lagarde www.lexpress.fr L'Express du 16/05/2005 Déclenché en 1975 avec la «Marche verte», le conflit entre le Maroc et le Front Polisario - soutenu par l'Algérie - est dans l'impasse. Malgré les efforts déployés par l'ONU, les plans de règlement successifs se heurtent à l'intransigeance de l'une ou l'autre partie C'est une guerre vieille de trente ans qui pourrait bien continuer à s'ensabler longtemps encore. Le 28 avril dernier, le Conseil de sécurité de l'ONU a, comme il le fait deux fois par an depuis 1991, prorogé pour six mois le mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental). Personne ne sait quand se déroulera ce scrutin, ni même s'il pourra un jour se tenir. Mais les quelque 250 observateurs de la Minurso surveillent une trêve que nul, heureusement, ne menace sérieusement de rompre, du moins tant qu'ils sont là. Et les Nations unies préfèrent continuer à payer - elles déboursent tous les mois 3,7 millions de dollars - plutôt que de courir le risque de voir le conflit réactivé. Car les efforts entrepris pour tenter de parvenir à une amorce de règlement ont jusqu'ici échoué. Chargé en 1996 par les Nations unies de relancer un processus de paix au point mort, l'ancien secrétaire d'Etat américain James Baker a multiplié, pendant sept ans, les rencontres et les réunions, élaboré deux projets de règlement et, finalement, jeté l'éponge. Soutenu par Washington et Paris, son premier plan organisait, pour une période de cinq ans, une autonomie sous souveraineté marocaine et prévoyait ensuite un référendum «sur le statut définitif du territoire». Accepté du bout des lèvres par les Marocains, il fut aussitôt rejeté par le Polisario et son mentor algérien. Deux ans plus tard, le même James Baker présentait une nouvelle mouture de son plan, avec une période transitoire réaménagée pour donner plus d'autonomie aux Sahraouis. Une «solution politique» Ceux-ci y étaient appelés à gérer le territoire avec l'aide de l'ONU, y compris la sécurité qui, dans le premier projet, restait aux mains des Marocains. Le Polisario donnait, cette fois, son accord… mais le Maroc opposait une fin de non-recevoir à un scénario impliquant le retrait de ses forces de sécurité. Soucieux de ne pas heurter Rabat, le Conseil de sécurité de l'ONU se contentait, le 31 juillet, d'adopter une résolution (la 1495) «appuyant» et demandant aux parties de travailler à son «acceptation» et à son «application». «Les parties, constatait James Baker dans son ultime rapport-bilan, manquent toujours de la volonté nécessaire pour parvenir à une solution politique du conflit.» Avant de rendre, le 11 juin 2004, son tablier à Kofi Annan. Un an plus tard, rien n'a changé. «Il n'existe pas d'accord quant aux mesures qui pourraient être prises pour surmonter l'impasse actuelle», déplorait le secrétaire général de l'ONU, le 22 octobre dernier, dans un énième rapport au Conseil de sécurité. Quelques jours plus tard, le Conseil adoptait, comme il le fera de nouveau le 28 avril, une résolution prorogeant le mandat de la Minurso et réaffirmant son attachement à «un règlement juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». Sans illusions… En réalité, ni le Maroc ni le Polisario ne sont prêts à accepter un référendum qu'ils ne seraient pas assurés de gagner. «Ni moi ni le peuple marocain n'accepterons jamais de renoncer à notre souveraineté sur ces provinces», réaffirmait le roi Mohammed VI à la mi-janvier dans une interview au quotidien espagnol El Pais, avant de prôner une «solution politique» qui «consisterait à permettre à la population concernée de gérer ses affaires dans le cadre de la souveraineté du Maroc». Une sorte d'accord tacite Soutenu par l'Algérie, le Polisario, de son côté, exige toujours un référendum d' «autodétermination». Il espère que celui-ci puisse déboucher sur l'indépendance du territoire. Alors, de temps à autre, la polémique enfle entre Alger et Rabat, qui s'accusent mutuellement d'être responsables de l'impasse. Puis le soufflé retombe… jusqu'à la prochaine crise.

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La vérité sur la guerre du Sahara présse marocaine www.telquel-online.com Archives, cartes, recoupements, multiples entretiens avec des officiers d’active… Karim Boukhari et Amale Samie ont creusé le plus loin possible pour reconstituer la trame d’une guerre qu’on connaît mal. Une enquête exclusive Que sait-on vraiment de cette guerre ? Pendant 30 ans, la lourde chape hassanienne, puis le réflexe de peur, ont confiné les Marocains dans l’ignorance de ce qui a été, pourtant, une véritable épopée militaire. 5 phases principales l’ont marquée : l’effort de conquête et ses préparatifs (1973-1976), le harcèlement de l’ennemi et les défaites successives (1976-1980), la pénible érection du mur de protection et le renversement graduel de la situation (1980-1987), avant le statu quo final, puis le cessez-le-feu (1991). Chronique d’une guerre méconnue. 1973 - 1976 occupation du terrain Dès 1973, le Maroc a compris son erreur initiale d’avoir sous-estimé le Polisario. "Le ralliement immédiat du Polisario à l’Algérie et, derrière, son adossement financier et militaire à la Libye et à pratiquement tout le bloc de l’Est, a été vite digéré, nous expliquent des officiers à la retraite. Le Maroc n’a été ni bien conseillé, ni bien préparé à livrer bataille. Mais, il a compris que l’Espagne allait quitter le Sahara et que le reste allait se réduire à une course contre la montre". En 1974, Hassan II saisit la Cour internationale de justice de La Haye au sujet du statut du Sahara. En parallèle, il fait appel à son homme de confiance du moment, Ahmed Dlimi, qui réendosse sa tunique de militaire. À partir de 1974, Dlimi et ses hommes tenteront des incursions-éclair dans le Sahara contrôlé par l’Espagne. Quand, en 1975, la CIJ de La Haye et l’ONU rendent leur copie (en gros, oui à une auto-détermination pour le Sahara), Hassan II déduit que le territoire reviendrait à celui qui l’occuperait en premier, aussitôt que les troupes espagnoles auraient décampées. D’où l’idée d’une Marche verte vers Laâyoune doublée, à l’est, d’une pénétration militaire. L’Espagne de Franco a tout compris et a choisi, sur la fin, de laisser faire. "Pourquoi Franco aurait-il fait la guerre au Maroc puisque l’Algérie, via le Polisario, allait immanquablement le faire ?, nous explique un gradé marocain. L’Espagne voulait bien retirer ses troupes du moment qu’elle s’était assurée en partie le contrôle des phosphates et de la pêche dans la région et de la sauvegarde des îles Canaries en regard du territoire disputé". C’est en 1975 que le Maroc effectue, pour de bon, des missions de reconnaissance aérienne dans le ciel du Sahara. Dlimi et ses hommes préparent déjà un ratissage du terrain, loin de la côte atlantique. Tout est prêt pour concrétiser le coup de poker tenté par Hassan II : une Marche verte vers Laâyoune. Un véritable coup de génie. Ou comment occuper symboliquement la "porte" du Sahara, mettant les voisins et la communauté internationale devant le fait accompli, tout en s’assurant le consensus de la classe politique et en tenant éloignée une armée qui restait sur deux tentatives successives de coups d’Etat, en 1971 et 1972. Le 6 novembre 1975, donc, 350.000 civils, accourus des quatre coins du royaume, marchent vers Laâyoune, en partant de Tan Tan, escortés par des avions-éclaireurs. Les "marcheurs" ne vont pas jusqu’à Laâyoune, mais ils ont le temps de franchir la ligne de démarcation symbolique via le poste frontière de Tah. Le Maroc a ouvert la porte et mis les pieds dans l’ancien Sahara espagnol ! Pratiquement dans le même temps, Dlimi entame l’opération Ouhoud, du nom d’une célèbre guerre sainte de la première ère islamique. Militairement, la surprise est totale. Pendant le déroulement de la Marche verte vers Laâyoune, Dlimi pénétrait le Sahara en douce, à plus de 100 km à l’est, en "raflant" au passage les postes de Farsia, Jdiriya, Hawza et, plus tard, Mahbes, finissant de nettoyer tout le secteur de Smara. Le tout sans opposition notoire. L’occupation du terrain est en marche et Franco, de son lit de mort, a donné à ses troupes l’ordre de ne pas tirer. Le 14 novembre, le Maroc signe les accords de Madrid dont la Mauritanie, qui hérite du contrôle du tiers sud du Sahara, est la troisième partie prenante. Les troupes de Mokhtar Ould Daddah s’emparent de Lagouira avant de marcher, plus tard, sur Dakhla. L’Algérie dénonce, le Polisario regroupe toutes ses troupes du côté de Tindouf, alors que sa direction multiplie les va-et-vient jusqu’à Alger. Début 1976, le décor est bien planté : la Mauritanie contrôle théoriquement le tiers-sud du Sahara et le Maroc les deux tiers nord. L’Algérie se prépare et prépare le Polisario à la guerre. Alors que la communauté internationale se relève encore du choc, tout est prêt pour une guerre qui sera, beaucoup plus, une course effrénée pour occuper les villes, plutôt que d’investir entièrement un territoire à la configuration d’un no man’s land difficile à sécuriser. Pour Dlimi, qui commande les troupes marocaines, la stratégie consiste à occuper le terrain par paliers, horizontalement, en s’enfonçant graduellement vers le bas, via de longues colonnes blindées. En face, l’Algérie arme le Polisario et l’envoie récupérer les positions prises par les Marocains. La guerre du Sahara à proprement parler peut commencer. 1976 - 1980 : La grande désillusion L’euphorie née de la pénétration en douce des unités de Dlimi dans le Sahara n’a pas duré longtemps. Dès janvier 1976, une première grande bataille a lieu autour d’Amgala, entre des troupes marocaines et algériennes. Les Marocains gagnent la première manche, laissant 200 victimes algériennes sur le sable. La victoire est totale et le Maroc, sur ordre de Hassan II, choisit de "se contenter" de la prise de 100 prisonniers algériens. Le calcul du monarque est simple : le Maroc a gagné la bataille, mais il n’a pas envie de déclencher une guerre contre l’Algérie. D’où le choix de libérer une bonne partie des captifs. Le calcul, en tout cas, sera juste, puisque cette bataille maroco-algérienne, plus connue comme Amgala 1, restera comme la seule confrontation réelle entre les troupes des deux pays. Quelques semaines plus tard, le Maroc perd Amgala suite à la riposte polisaro-algérienne. Et à partir de là, les deux (ou trois) adversaires se livreront à un interminable jeu du chat et de la souris. Le Maroc occupe déjà plusieurs villes. Pour conforter ses positions, il se heurte au problème du ravitaillement. Le Polisario sort alors ses griffes. Grâce à sa très grande mobilité, il déploie sa technique de la guérilla en multipliant les attaques surprise de toutes parts. "C’est, comme nous l’explique cet officier, une guerre sans front, où les embuscades sont monnaie courante". Les Marocains, à leur grande surprise, découvrent que le Polisario, comme cela nous a été confirmé par plusieurs sources, est "mieux équipé, mieux préparé" à une guerre qu’il pressent longue. Écoutons la confidence de ce pilote de chasse marocain : "On effectuait nos missions aériennes à l’œil nu. Pour beaucoup d’entre nous, on recevait notre formation sur le tas. J’ai tiré, faute de discernement, sur des positions marocaines… En face, le Polisario n’avait pas d’aviation, mais avançait dans des chars ultrasophistiqués pour l’époque, équipés d'infra-rouge, qui leur permettaient d’attaquer et de cibler juste même la nuit". En plus, et tout au long de cette année 1976, les unités du Polisario s’infiltraient dans le massif de l'Ouarkziz qui surplombe la gara de Tindouf. Occupé à libérer les villes du Sahara, le Maroc n’a pas cru l’Algérie capable de donner le feu vert au Polisario pour s’attaquer aux parties non contestées du Maroc. Le Polisario a fini par faire de cette montagne marocaine un véritable bunker et une base de lancement des attaques contre les positions marocaines. L’année 76 verra aussi la mort d’El Ouali, le fondateur du Polisario, en plein champ de bataille sur le front mauritanien. Il est remplacé, à la surprise générale, par Mohamed Abdelaziz, voulu et imposé par les Algériens. Sur les champs de bataille, le Maroc perd considérablement du terrain. L’aviation marocaine multiplie les missions. Au point qu’on l’accuse d’avoir eu recours au napalm lors d’une de ces missions… Le Polisario multiplie les attaques, notamment à partir de 1978, contre les positions marocaines. En parallèle, l’Algérie déstabilise la Mauritanie politiquement, et le Polisario l’use militairement. L’été 1978, déjà, le président mauritanien Ould Daddah est renversé par Ould Haïdallah. L’année d’après, la Mauritanie se retire tout simplement du Sahara. La guerre, qui fait rage, devient celle du Maroc et de l’Algérie. Hassan II contre Boumediène. Deux modèles de gouvernance diamétralement opposés. Avec le retrait de Nouakchott, le Maroc se retrouve avec un territoire de près de 270 000 km2 à sécuriser. Une tâche d’autant plus difficile que le Polisario, désormais, multiplie les attaques de l’intérieur même du territoire mauritanien, en partant des villes du Nord, dont Zouerate. Ou Bir Moghrein. En août 1979, et à l’évacuation de Dakhla et tout l’Oued Eddahab par la Mauritanie, les forces marocaines investissent la ville, après une course contre la montre avec les unités du Polisario venant de Zouerate et de Bir Moghrein. Les Marocains arrivent plus vite que leurs adversaires ; le 11 août, ils sont à Dakhla. Le 14, ils commencent à sécuriser la province. Mais les lignes de l’armée marocaine s’étirent, le ravitaillement se perd en cours de route. Le Maroc recule et, en dehors des grandes villes comme Boujdour et Dakhla, il se cantonne au Nord et à ses trois points stratégiques que sont Laâyoune, Boucraâ et Smara. Tout autour, le Polisario tisse un axe de défense "mobile" qui va jusqu’aux portes de Boujdour. En janvier 1979, par exemple, il pousse le luxe jusqu’à occuper, quelques heures durant Tan Tan, violant allègrement la souveraineté marocaine. La désillusion, qui durera jusqu’en 1980, est alors d’autant plus grande que, sur le plan diplomatique, le Polisario marque des points. Sans être un fiasco, la guerre du Sahara semble alors très mal engagée et un changement de stratégie, d’abord militaire, devient urgent. 1980 - 1987 : Le mur par lequel le salut arrive En 1980, Dlimi, sur les conseils des experts du Mossad israélien, lance le chantier d’un mur de sable, qui tracera de nouvelles frontières à l’intérieur du Sahara. "L’idée, se souvient un officier, est de défendre les positions marocaines, les villes comme les immensités désertiques, et surtout de choisir désormais les champs de bataille". Dlimi s’appuie sur ses trois colonnes blindées, Ouhoud, Arak et Zellaqa, fortes de 20.000 hommes chacune, pour creuser des sillons à travers le Sahara. Août 1980, le premier mur est en construction, qui protège le triangle névralgique Boucraâ-Smara-Boujdour. Le Polisario, sentant venir le danger, intensifie les attaques et accumule les démonstrations de force (bateaux de pêche arraisonnés non loin de Boujdour) avant l’achèvement du premier mur en 1982. Une année auparavant, Hassan II avait surpris tout son monde, à commencer par la classe politique marocaine, en acceptant, sans doute pour répondre à la pression de la communauté internationale, l’idée d’un référendum. Politiquement, une brèche est ouverte. Et tout devient possible. Le Maroc reprend militairement du poil de la bête. Mais, politiquement, il a bel et bien concédé du terrain pour sa souveraineté. C’est alors que l’armée, à son tour, et au bout de près d’une décennie de combats, pour reprendre l’expression d’un témoin de cette guerre, "contre des ennemis souvent invisibles", donne des signes de fatigue. Que se passe-t-il au juste avant que Dlimi, un certain jour de janvier 83, trouve la mort dans un accident de voiture pour le moins irréel ? Nul ne le saura jamais, même si, des années plus tard, la CIA déclassera une partie de ses archives pour placer l’ancien commandant de la zone Sud parmi une longue liste d’assassinats politiques. L’assassinat de Dlimi changera, en tous cas, la donne au Sahara. Militairement, et surtout politiquement. Abdelaziz Bennani, voire Driss Benaïssa, Abrouk ou le colonel Britel qui dirigeront plus ou moins la manoeuvre à la suite de Dlimi, iront chercher leurs consignes auprès du roi. Hassan II décide, par exemple, que le "droit de suite" (possibilité de poursuivre les intrus en dehors du mur), auquel sont dédiées les brèches qui séparent le mur sera désormais astreint. "Le but, nous explique un officier à la retraite, est d’éviter de nouveaux affrontements directs avec l’armée algérienne en poursuivant l'assaillant loin du mur". Politiquement, Hassan II fait de Driss Basri son représentant personnel au Sahara, et bientôt son interlocuteur aussi bien auprès des Algériens que des émissaires de l’ONU. Le Sahara, qui continue d’être un champ de bataille, vaut au Maroc moins de morts et de prisonniers. Mais, diplomatiquement, le retard accusé par le royaume dès les années 70 par rapport au Polisario et à l’Algérie s’agrandit. En 1984, la RASD (République arabe sahraouie démocratique), proclamée dès 1976, est reconnue par l’OUA (Organisation de l'unité africaine). Le Maroc, trahi par ses amis africains, claque la porte de l’OUA et se ferme complètement. Il se reconcentre sur son effort de guerre et lance la construction d’un deuxième mur, toujours loin de Tindouf. Les escarmouches reprennent de plus belle, comme si chacun s’était mis d’accord, de part et d’autre, qu’aucune solution politique n’était envisageable avant la désignation d’un vainqueur et d’un vaincu à la guerre. En 1987, pourtant, le Maroc remporte une victoire morale : le 6e et dernier mur est achevé. Oued Eddahab est définitivement sécurisé, fermant ainsi le front mauritanien et ouvrant la voie, l’année d’après, au Plan de paix présenté par le S.G de l’ONU, Javier Perez De Cuellar. 1987 - 1991 : La fin d’une guerre inutile L’année 1987 s’annonce sous de meilleurs auspices pour le Maroc. Il stabilise la situation. Le Polisario triomphant du début des années 80 s’essouffle graduellement. Il ne parvient plus à inquiéter Dakhla, complètement sécurisée. Le dernier mur, celui qui longe la frontière avec la Mauritanie, est enfin terminé. Il protège aussi Tichla et Aousserd dans l’est de la province d’Oued Eddahab. Mais les attaques rageuses ne cessent pas. En février, mars et novembre de cette année, le Polisario effectue raid sur raid le long du mur qui va maintenant de M’hamid El Ghizlane à Guergarat, à 55 km au nord de Lagouira, pour éprouver les défenses marocaines soumises à rude épreuve. Mais désormais, la pression va changer de camp. Le Polisario laisse trop de victimes pour une armée, déjà sans hiérarchie, dont l’effectif peut aller jusqu’à 30 et 40.000 hommes, selon les périodes. La Libye ne fournit plus d’armes depuis longtemps, les "guerilleros" ont pris de l’âge et comme nous le dira le journaliste tunisien Abdelaziz Dahmani (il prépare un ouvrage sur le sujet) : "La relève n’était pas à la hauteur. Finie la connaissance du terrain, la guerre avait l’âge des recrues". En fait, ces soldats formés en Union soviétique n’étaient pas destinés à la guérilla mais à une guerre plus conventionnelle. Toujours selon Abdelaziz Dahmani, c’est là qu’a résidé l’erreur qui sera fatale au Polisario en tant que force militaire. Les jeunes ne connaissaient le Sahara que par les cartes ou par les "excursions" à l’est des murs. C’est alors le commandant Ayoub Lahbib, dernier chef de guerre, qui fait l’essentiel de la pugnacité du Polisario. Les opérations continuent tout de même. Le mur est solide mais pas infranchissable. Le Polisario utilise, par endroits, la technique des bombardements pour forcer le passage. Des incursions sont aussi signalées à travers l’une ou l’autre des cinq "brèches", qui séparent les six portions du mur. Défaillance des radars de surveillance ? Erreurs à mettre sur le compte de certaines négligences et défauts de transmission ? En août et en décembre1987, puis en janvier 1988, des accrochages acharnés se déroulent tout le long du mur. Ils feront près de 300 morts de chaque côté. Mais c’est désormais une guerre sans grande conviction et politiquement inutile même à celui qui l’entretient. Surtout que le Maroc et le Polisario avaient accepté le plan de paix de l’ONU, le 30 août 1988. Pour négocier en position de force, le Polisario essaie de faire le forcing, mais le 11 décembre il abat un avion américain par erreur. Durant cette même année, la situation politique est désastreuse pour les dirigeants du Front. Une révolte ouverte a explosé dans les camps de Tindouf. Une de ses conséquences sera le ralliement de 6 membres de la direction du Polisario, dont Omar Hadrami. Le Polisario tente toujours de s'adapter à des confrontations conventionnelles auxquelles le mur, désormais achevé, l’oblige. Ayoub opère par concentration de blindés. Les derniers combats significatifs auront lieu à Gueltat Zemmour, en octobre 1989, en janvier et en novembre 1990 où le Polisario laissera près de 100 morts sur le terrain. C’est à cette époque-là, selon Lahbib, rentré au Maroc depuis, que le Polisario apprend à "percer" le mur avant de faire demi-tour sous le feu de l'aviation marocaine. Il faudra attendre août 1991 pour que la guerre cesse définitivement. L’armée du Polisario se désagrège encore et ne compte plus, selon la majorité des observateurs, que 2000 à 6000 réguliers. Bizarrement, alors, quand le cessez-le-feu bilatéral est enfin proclamé le 6 septembre 1991, le Maroc est militairement au plus fort alors que le Polisario est au plus bas ! Mais continuer était plus inutile que jamais. Malgré quelques dernières escarmouches, la guerre du Sahara était bien finie.

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Chronologie Une histoire de trauma tismes www.lejournal-hebdo.htm présse marocaine 1975 Un convoi au Sahara Malgré ses airs de « Reconquista pacifique et populaire », la Marche verte doit aussi son succès à l'armée. Les soldats marocains auraient été les premiers à traverser les frontières, suivis par les « volontaires ». Quoi qu'il en soit, l'armée aura joué au moins un rôle logistique crucial. Années 80 Sables mouvants Amgala, Zag et Mahlis : trois batailles durant lesquelles les troupes marocaines essuyèrent un sérieux revers devant le Polisario. La décision fut ainsi prise de construire le mur de protection sous l'assistance, officiellement, des Américains. Officieusement, néanmoins, ce serait les Israéliens qui auraient contribué à la mise en place de ce remblai hérissé de capteurs électroniques qui s'inspire fortement de la ligne Barleev. C'est le prélude à la pacification du Sahara.

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Londres - Le Front Populaire de Libération de la Saquia Hamra et du Rio Oro (Polisario) a appelé, vendredi, certains titres de la presse arabe à faire preuve d'"objectivité" dans le traitement du conflit au Sahara Occidental et à ne pas se laisser influencer par l'approche marocaine. Dans leur couverture de ladite initiative marocaine d'autonomie et des tournées effectuées par des émissaires marocains dans plusieurs pays influents, les médias arabes "donnent l'impression que nous assistons à un événement hors du commun et un pas courageux visant à trouver une solution à un conflit qui a trop duré", a affirmé le représentant du Polisario au Royaume-Uni et en République d'Irlande, Dr Sidi Mohamed Omar, dans une longue analyse publiée par le quotidien londonien d'expression arabe El-Qods El-Arabi
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la position de l'Algérie sur le dossier sahraoui, qui doit passer, en avril prochain, devant le Conseil de sécurité, le ministre répondra qu'il s'agit tout simplement d'un problème de décolonisation déjà pris en charge, dès 1974, par les instances internationales, dont l'ONU et la Cour internationale de justice, et qui a fait l'objet de négociations entre les deux belligérants que sont le Maroc et le Front Polisario, négociations sanctionnées par un programme de paix, des accords signés à Houston (USA), un plan de paix proposé par l'ancien secrétaire d'Etat américain James Baker et plusieurs autres résolutions pertinentes des Nations unies militant pour l'organisation d'un processus d'autodétermination. « Nous soutenons la légalité internationale. Nous rejetons toute décision unilatérale. Nous sommes contre la politique de j'y suis, j'y reste que cherche à imposer le Maroc en prônant un prétendu plan d'autonomie, dont on ignore encore les grandes lignes », a répondu le ministre, faisant valoir qu'il revient au peuple sahraoui de se prononcer sur son avenir

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Sahara Occidental : M. Bedjaoui appelle au respect du processus d'autodétermination Washington - Mohammed Bedjaoui, ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, a souligné, samedi à Washington, que la communauté internationale "a le devoir d'assumer ses responsabilités historiques en appuyant la légalité internationale quant à la mise en place du principe d'autodétermination du peuple sahraoui". "J'ai mis en garde les différents membres du Conseil de sécurité sur la responsabilité historique qui pourrait être la leur s'ils venaient à sortir de la légalité internationale en avalisant le projet d'autonomie interne", a ajouté M. Bedjaoui à l'APS

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Sahara Occidental : M. Bedjaoui appelle au respect du processus d'autodétermination

Washington - Mohammed Bedjaoui, ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, a souligné, samedi à Washington, que la communauté internationale "a le devoir d'assumer ses responsabilités historiques en appuyant la légalité internationale quant à la mise en place du principe d'autodétermination du peuple sahraoui". "J'ai mis en garde les différents membres du Conseil de sécurité sur la responsabilité historique qui pourrait être la leur s'ils venaient à sortir de la légalité internationale en avalisant le projet d'autonomie interne", a ajouté M. Bedjaoui à l'APS

Sinon... l'Algérie est "neutre" concernant cet affaire! (hypocrisie quand tu nous tiens)
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Sahara-Occidental

La mise en garde de l’Algérie

L’Algérie ne se contente pas d’annoncer son soutien au peuple sahraoui. Elle s’applique à faire appliquer ce principe comme vient de le faire le ministre des Affaires étrangères durant son séjour aux Etats-Unis

http://www.elwatan.com/spip.php?page=article&id_article=64093
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L'Algerie serais vraiment vraiment malheureuse si le plan d'autonomie Marocains et accepter par tout les partie au moi d'Avril.Apres avoir avoir fait des pied et des mains pour ne pas avoir un sahara Marocains.

pour quoi veut tu que l'algerie soit malheureuse....si le maroc qui va étre malheureus ......car le plan d'autonomie marocain est mort née ..........le polizario n'ai pas intéréssé par un plan d'autonomie mais par un plan d'autodetermination et il est sur qu'ils auras des voix massivment pour l'independance..............il est telment sur de lui qu'il a accepté que les colons marocains au sahara occidental soit ajouté sur la liste des votent........[14]
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Abdelaziz Rahabi. Ex-ambassadeur d’Algérie à Madrid « C’est de l’hostilité à l’égard de l’Algérie » 14 Mars 2007 Quelle lecture faites-vous du changement de position qu’affiche le gouvernement espagnol vis-à-vis de la question du Sahara occidental ? Comment expliquez-vous le revirement ? C’est vrai qu’il y un infléchissement de la position de l’Espagne sur le Sahara occidental. Il est clair que depuis deux ans, le gouvernement de Zapatero a choisi de défendre la thèse marocaine, non seulement en Espagne, mais également auprès de ses pairs européens qu’il tente de convaincre de la nécessité de stabiliser le Maroc. Le gouvernement espagnol ne cachera pas son sentiment sur la question : le Sahara occidental représente, selon lui, la première menace à la stabilité du Maroc, ce qui l’amène à exclure de fait l’indépendance du Sahara. C’est la même position que défend la France depuis une dizaine d’années et qui n’était pas partagée par l’ex-gouvernement de droite de José Maria Aznar. Cette nouvelle situation a créé un certain déséquilibre diplomatique dans la région. Est-ce un alignement sur la position française ? On ne peut pas vraiment dire que les Espagnols se sont alignés sur la position de la France. Les deux pays partagent actuellement la même position et celle-ci se résume à exclure l’option de l’indépendance du Sahara occidental sous le prétexte que cela menacerait la stabilité du Maroc. Quelles seront les implications de cette nouvelle prise de position ? L’Espagne est considérée par l’Onu comme la puissance administrante du Sahara occidental, elle a une responsabilité historique et elle se doit en conséquence de rechercher les moyens nécessaires à la mise en place du plan de paix onusien. Or nous constatons aujourd’hui que l’Espagne s’est éloignée de sa position traditionnelle. Le président Abdelaziz Bouteflika n’a pas écarté hier l’hypothèse d’une reprise des hostilités entre le Front Polisario et le Maroc si les solutions diplomatiques échoueront ; pensez-vous qu’on peut réellement être dans ce schéma ? Ah oui. C’est un scénario très plausible. Les Sahraouis n’auront plus d’autres choix que de recourir à la guerre si l’option diplomatique s’avère infructueuse. Pensez-vous que l’Algérie use actuellement de l’arme du gaz comme moyen de pression pour infléchir notamment la position espagnole ? Non. Je n’y crois pas. Je pense plutôt que les pays du sud de l’Europe, l’Espagne et la France entre autres, ne mesurent pas la valeur et l’étendue de l’engagement algérien en faveur de la sécurité de leur approvisionnement énergétique. Ils nous le rendent très mal. On ne cesse de demander à l’Algérie d’assurer la sécurité de l’approvisionnement des marchés espagnols, italiens et français, d’être le bouclier contre les flux migratoires, de collaborer dans la lutte antiterroriste, en mettant à la disposition de ces pays son expérience dans le domaine, et en contrepartie, nos partenaires prennent des positions diplomatiques qui nous déstabilisent. Tout récemment, un important contrat d’armement a été signé entre le Maroc et l’Espagne, pensez-vous que cela à une quelconque influence ? Nous avons tous les droits en tant qu’Algériens de nous inquiéter des programmes d’armement lancés par nos voisins. Ce que je peux vous dire, c’est qu’actuellement, il existe, incontestablement, une stratégie visant à isoler l’Algérie. Que pensez-vous de la manière avec laquelle est défendue ces dernières années la cause d’indépendance du Sahara occidental, autrement dit, quel jugement portez-vous sur l’action de la diplomatie algérienne ? Les soutiens diplomatiques de la France et de l’Espagne aux thèses marocaines n’ont pas manqué de produire leurs effets et d’influencer les soutiens traditionnels apportés à la cause du Sahara occidental. Il faut considérer cela comme une hostilité à l’égard de l’Algérie et un refus de la légalité internationale. La position de l’Algérie en elle-même est une position de principe. Elle n’a donc pas changé. Aziri M. El Watan

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La position de l'Algérie sur le Sahara Occidental totalement conforme à celle de la communauté internationale Bruxelles - La position de l’Algérie sur la question du Sahara Occidental "se confond totalement avec celle de la communauté internationale" et se base sur les principes établis par la légalité internationale, a souligné mercredi à Bruxelles, le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, au ministère des Affaires étrangères et au Sénat belges. "La communauté internationale a dégagé un consensus selon lequel le Sahara occidental est un territoire non-autonome et est de ce fait éligible à la décolonisation, ce qui requiert l’autodétermination du peuple sahraoui, comme le soulignent toutes les résolutions de l’ONU depuis 40 ans", a ajouté M. Messahel

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Le Maroc, au mépris du droit international, occupe le Sahara occidental. Il conforte ainsi sa position de chef de file de ce minerai en récupérant et en exploitant les gisements de phosphate sahraoui, gisements dont l’extraction est aisée et les réserves fort importantes.

Il faut donc s’interroger sur l’appellation « phosphates marocains », celle-ci cachant en fait un minerai propre au Maroc et une ressource naturelle, propriété du peuple sahraoui

http://www.sahara-occidental.com/pages/informer/ressources/framsommsup.htm

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