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Gamelin l'incapable


sebb
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Non c'est pas trop exagéré. Il "foncait" a 20km/h sur route et sa vitesse en tout terrain été tout juste mieux que celle du FT 17

Pour le blindage je précise que tous les char leger francais étaient blindé a 40mm, le S35 a 50 et le B1 bis a 70 (ce sont évidement les blindage frontaux)

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Je suis assez d'accord avec l'analyse de loki sauf le passage sur l'infériorité des alliès en belgique: il s'agissait des meilleurs unités alliés avec un matériel motorisé important (il n'y a qu'à voir ce que nous avons laissé après dunkerque sur les plages).

Par contre, je suis d'accord pour dire que quelquesoit le plan adopté nous aurions perdu la guerre avec ce, ces chefs incapables. L'histoire nous a montrée à 2 reprises que nous français lorsque nous n'avons aucune capacité de remise en cause et d'écoute et que nous nous complaisons dans l'arrogance et la lacheté (en 1870 et 1940) rien de bon n'en ressortait.

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Bonjour,

Je prend un peut le train en marche. Excuser moi donc si j'évoque des points déjà cités (la flemme de tout lire à la virgule près).

Pour moi, le problème n'est pas dans le matériel militaire (sauf peut être pour la DCA inéxistante chez certaines unitées Françaises), non pour moi l'avantage axe vs alliés est le suivant :

- l'armée alliée est vieille et donc basée sur les anciens combats de 14-18

- l'armée de l'axe est jeune (reconstruite malgrès le traité) et donc est équipée en moyens modernes.

Les véhicules de l'axe sont équipés de radio afin de remplir le rôle voulu (Blitzkrieg). Pour l'axe, la vitesse est le point d'évolution et d'articulation central de son armée. Donc le matériel comme la hiérarchie sont mis en place en conséquence. L'armée est jeune en matériel et en officiers (moyenne d'age inférieure aux alliés).

Les véhicules alliés sont dépourvu de radio car on pense comme avant à savoir une guerre de position. La guerre est localisée par une ligne et donc les ordres peuvent librement être passé depuis les arrières.

L'axe, par son Blitz, casse cette pensée de ligne de démarquation en enfonçant, contournant et manoeuvrant en bousculant l'ennemi.

Maintenant dans le contexte de l'époque, les alliés n'avaient pas de repères et d'expériences sur la réussite ou non d'une tactique comme le Blitz. Les axes ont misé sur la vitesse et ils ont gagné. C'était un pari risqué mais en jouant gros, on peut certe perdre beaucoup mais gagner beaucoup aussi.

Pour ce qui est des hommes, Gamelin était un pro de cette pensée de guerre de position car il est "vieux" et n'a donc comme repère que la première guerre. Il adapte tout au plus les moyens nouveaux (chars plus manoeuvrant, armes nouvelles, etc...) à sa vision mais il garde son fil conducteur.

Pour Pétain, on lui file les clef lorsque la maison est brulée à 90%. Que peut-il faire ? Faire durer le combat perdu d'avance ou bien tenter de garder et protéger ce qui reste de la France ? Perso, je pense que l'histoire et la France avait besoin d'un Pétain et d'un De Gaulle en même temps. Un homme qui sauve les miettes et un autre qui organise et gère la reconquète. Pétain est un militaire (au passé glorieux) qui sait donc juger de l'état de la guerre. Sa décision fut logique vu sa position. Cela dit, les actions de la police Française (certains policiers) durant l'occupation reste condamnable (mais c'est un autre sujet).

Donc en conclusion, il ne faut pas voir les erreurs Françaises avec un regard moderne mais avec l'esprit de l'époque. Nous avons des repères qu'ils n'avaient pas.

Pour finir, le moral ne jouait pas en la faveur des alliés. Eux ne voulaient pas la guerre alors que l'axe avait l'esprit de conquète et revanche. Ca aussi ça joue.

Voila, j'espère ne pas avoir dit de bétises ou de doublon.

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Je ne vai répondre que pour l'armé allemande jeune:

J'ai une photo ou l'on voit des fantassin allemands avec des casque de 1916 sur un avant train de canon tracté par 2 chevaux. Le canon c'est une pièce de 1918. Jeune c'est la propagande nazi qui nous le fait croire. Bon par contre il nous manque des radio..... dramatiquede diriger ses tanks avec des fanions.

Sinon je suis d'accord: il ne faut pas regarder cette campagne avec un regard moderne mais d'époque

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Je suis d'accord avec l'analyse de Loki. Pour moi l'erreur fatale de Gamelin, c'est sa dernière décision de manoeuvre avant le 10 mai. C'est elle qui rend la manoeuvre allemande mortelle en la favorisant au plus haut point! C'est son idée de lancer nos troupes loin en Belgique et même aux Pays-Bas dans la variante "Dyle-Breda". Finalement cet homme timoré qui n'osait pas commander se lance paradoxalement dans un coup d'audace fou qui ruine nos chances d'arrêter une percée éventuelle au centre du front. Ce faisant il fait un lourd pari sur la solidité du front continu... Rappelons que le plan initial français était prudent et prévoyait une défense sur la frontière ou à la rigueur une avancée très limitée sur la ligne de l'Escaut.

Une carte permet de mieux voir nos possibilités réelles de bloquer les Allemands en cas d'application de la variante "Escaut":

http://astrosurf.com/astrocdf67/dossier_divers/Campagne_de_France_1940_plans_alli%e9s_et_allemand.jpg

Dans cette variante le front avance de Maulde (charnière) à l'embouchure de l'Escaut en passant par Gand (Ghent sur la carte).

Il est évident que dans la variante Escaut nos 9° et 1° armées ne bougent pas et restent sur la frontière en bénéficiant des positions fortifiées partielles dont elle est équipée. De plus, elles se trouvent à portée pour rétrogader et contre-attaquer nord-sud contre le flanc des panzers en bénéficiant de surcroît d'un plus grand délai avant d'être engagées puisque les Allemands ont plus de chemin à parcourir. Ajoutons que l'envoi de 2 de nos DCR et d'autres divisions de réserve en Belgique ne s'impose plus et on a une plus grande partie de nos forces en réserve stratégiques derrière le front, entre Reims et Soissons. Bref la percée allemande reste dangereuse mais on dispose de moyens pour la contrer alors que le plan qui fut appliqué envoyait nos troupes sur la ligne de la Dyle (Givet-Namur-Anvers), trop loin pour revenir combler la brêche, surtout pour des troupes au contact de l'ennemi.

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Oui, lorsque je parle de jeunesse du côté de l'axe, je parle de la mentalité stratégique des officiers.

D'ailleurs, l'axe favorise grandement les promotions. Ainsi, on y trouve des officiers relativement jeunes (n'oublions pas qu'il s'agit d'une armée en pleine construction suite au démentellement de la défaite de l'axe lors de la première guerre mondiale.

Donc l'organe de commande (les officiers) est jeune.

Pour les alliés, c'est une armée au long passé. On ne favorise guerre les promotions car les places sont établies et l'immobilisme latente est une grave lacune comme les évênements l'ont démontré.

Voila pourquoi je qualifie l'armée de l'axe "jeune" face à l'armée alliée.

Au niveau du matériel, je parle des chars avant tout. L'artillerie reste une arme éprouvée depuis pas mal de temps et donc normal que l'on voit encore des canons tirés par des chevaux.

Les alliés misent sur une guerre de position. On ne bouge donc pas beaucoup et le blindage est la priorité. Les chars alliés sont trés solide mais avancent lentement.

L'axe mise sur une guerre de mouvement (Blitz). Il faut se mouvoir rapide pour bousculer en surprenant l'ennemi. Les chars de l'axe sont rapide mais peut blindé.

Cette doctrine se retrouve de partout et à tous les échelons. Immobilisme côté allié et mouvement côté axe.

Gamelin qui voyait son idée de la guerre complètement balayée par la force de frappe de l'axe, à réagit sans grande préparation et dans l'urgence. On y retrouve donc des erreurs monstrueuses. Au contraire, l'axe tient son ordre de marche et l'entraînement de la Pologne 6 mois auparavant à permis de gérer au mieux cet espace percé afin de resté concentré sur l'objectif initial.

La vaste colonne dans les Ardennes à été vu par l'aviation Française. Mais l'embouteillage avait surrement été compris, côté Français, comme la conséquence d'une forêt infranchissable et non comme une attente préparée pour agir au bon moment.

Ce qui est clair, c'est que la bataille de la France à réellement durée 2 semaines. Une fois Dunkerque pris, le moral et le reste de l'armée Française ne pouvait plus faire grand chose, même si de courageux hommes  (comme les cadets des écoles militaires) ont fait de leur mieux face à un adversaire supérieur en nombre et en mécanique.

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[J'arrive tard et j'ai pas tou lut  =| ]

Lors de l'offensive Allemande sur Sedan, ils ont attaqués au niveau de l'articulation entre la IX eme armée, Corap, et la IIeme armée, Huntziger, lesquels se détestaient d'ailleurs copieusement  ;/

Débordés ces deux généraux ont eu chaqun un reflexe assez logique mais qui a eu l'effet désastreux d'agrandir encore la bréche: celui de s'appuiller chaqun sur son aile valide pour proteger son flanc: Corap vers le Nord, Huntziger vers le sud pour prendre appuis sur la ligne Magino.

Hors la seule réaction valable dans la situation présente aurait été de se retrancher sur place en hérisson  et harceler le flot enemi jusqu'a épuisement des munitions ou la mort, dans l'espoir de le ralentir et l'affaiblir en attendant une contre offensive de flanc notament de la VI eme armée. Cela seul le haut commandement, Gamelin, aurait put l'exiger. Hors qu'est ce qu'il fait Gamelin ? il  suggère :O . ROFLMAO un général en chef qui donne des suggestions a ses généraux, on aura tout vu. Bref le 15 mai, il était temp, Gamelin suggère a la 1ere DCR d'attaquer les Pz de flanc. Mais bon c'était déja bien trop tard pour que la "suggestion" de Gamelin soit suivie d'effet.

Gamelin c'est assurément un des plus mauvais chef que la France millénaire ait jamais connue.

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Pour moi la plus grosse erreur c'est pas ce qui a été fait pendant la campagne mais avant. Si en 39 comme le voulait certain généraux ainsi que Mandel (et evidement les polak) on avaient attaqué même sur la ligne siegfried et quelque mois on étaient a Berlin et la Russi serait resté le pays arriéré qu'elle été a l'époque.

Le mouvement de l'armée allemande est assez relatif puisqu'elle a été condamné a faire pendant 3 ans une guerre de position. Quant a la jeunesse de ses officier: Von Runsted von kluge... il y a comme un parfum de IIeme reich dans l'air. Les officiers allemand vraiment moderne n'étaient pas nombreux: Guderian, Manstein et Rommel (enfin c'est mon avis. Les autres n'ont fait que reprendre ce qui a été accompli et préconisé par les 2 premier et seul Rommel a vraiment toujours innové).

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La ligne siegfried c'est du réchauffé. Une ligne dattant des années 10 modernisé. Elle était de trés loin inférieure a la Ligne Maginot. Et nos tanks B1 bis inutile pour une guerre de mouvement prennent tous leur interet dans ce combat. C'est pour percer des lignes fortifié qu'ils avaient été conçut.

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pour la possibilité de se défendre en restant sur la frontière , je cite ce qu'en dit le général de division ( et docteur en histoire ) bruno chaix dans son livre récent "en mai 1940 fallait-il entrer en belgique ?"

"la surprise de sedan n'aurait pas été évitée et l'on peut penser que les forces allemandes qui auraient pu se concentrer trés rapidement à l'ouest de la meuse de dinant, auraient réussi tout aussi bien à perçer la position frontière dans l'arc vulnérable maubeuge-rocroi.

certes des moyens plus importants auraient été disponibles pour réagir rapidement; mais les piètres performances de nos jeunes divisions cuirassées et de nos DI de réserve, engagées en contre-attaques, ne permettent guère d'imaginer une issue heureuse à ces réactions.

Il faut bien reconnaître, malgré certaines apparences, en mai 1940 sur le front du Nord-Est, les 2 adversaires ne sont pas du même niveau" 

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Mais Sedan est la ville maudite de l'armée francaise.  Dès qu'on se bat dans les environs c'est pour perdre

Tu l'a dit!

D'ailleurs il y a une drole de coincidence... en 1870, non loin de Sedan, les hommes du general Marguerite avaient chargé contre les Prussiens. Acte heroique, mais la bataille etait deja perdue... au meme endroit, le 14 mai 1940, le colonel De Laubier est abatu aux commande de son Amiot 143, en tentant une charge desepérée contre les troupes allemandes.

Vraiment un endroit maudit, c'est clair!

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  • 1 month later...

Cette article parle plus de la déroute que de Gamelin:

La honte d’une déroute

Ce récit a été écrit en 1990 à l’occasion du 50ème anniversaire de mai 1940, qui avait donné lieu à nombre d’articles dans les journaux et magazines. L’un d’eux paru dans le Figaro sous la plume de Claude Simon, prix Nobel de littérature 1985, qui avait participé à la campagne des Ardennes, et intitulé "la déroute des Flandres" m’avait d’autant plus intéressé et ému que je commandais à l’époque une batterie hippomobile de 75 du 33ème RANA, régiment d’artillerie de la 4 ème division d’infanterie nord africaine appartenant à l’armée Corap. Fait prisonnier en Belgique près de Philippeville le 15 mai 1940, j’ai vécu les premiers moments de la déroute qui rejoint et dépasse même les plus cuisantes défaites subies par nos armées depuis Azincourt et Sedan .J’en ai éprouvé une grande honte. Pendant des années un voile pudique a été jeté sur les aspects les plus lamentables de la préparation de la guerre, de la conduite des opérations et de l’inconscience de nos chefs militaires et de nos gouvernements.

L’incapacité de notre commandement dépasse tout ce que l’on peut imaginer. C’est essentiellement pour la dénoncer dans ce qui m’est apparu de plus saisissant que j’apporte ma contribution basée sur les expériences que j’ai vécues non seulement pendant la campagne de Belgique mais aussi pendant la "drôle de guerre" et pendant les années de paix qui l’ont précédée.

Je suis sorti de l’Ecole Polytechnique en 1933. C’était en pleine crise économique. La seule issue pour moi, n’étant pas parmi les vingt premiers qui pouvaient prétendre à une "botte", était de rester dans l’armée, au moins provisoirement. Dans l’état de décomposition où était arrivé notre pays, on entendait communément dire qu’il y avait pléthore d’ingénieurs

Certains anciens élèves des Arts et Métiers devaient cacher leur qualité d’ingénieur pour trouver un emploi de tourneur.

J’ai passé ensuite deux années de 1933 à 1935, comme sous-lieutenant à1’Ecole d’Application d’Artillerie de Fontainebleau. Avec le recul du temps je me demande à quoi et comment on a pu nous occuper, mes camarades et moi, pendant ces deux ans. L’enseignement y était complètement désuet et inadapté : pas un mot sur les blindés et l’aviation ! On en était resté à la guerre de 1914-18. Un exemple : le rôle de l’artillerie était -disait-on alors- de protéger notre infanterie par un rideau de feu. On appelait cela dans la précédente guerre: "Appui direct". Mais un général venait d’apporter une "importante" innovation: dans le règlement d’artillerie il avait fait changer cette dénomination en "soutien immédiat": c’était la même chose ! Génial, n’est-ce-pas ?

Pendant notre séjour à l’Ecole d’Artillerie nous avons visité un des gros ouvrages de la ligne Maginot : près de 3 000 hommes enterrés, avec, bien entendu, un esprit totalement défensif, ceci pour protéger à peine une quinzaine de kilomètres de front. Le reste de la frontière était une passoire. Il est vrai que l’Ardenne était réputée infranchissable depuis Jules César.

En 1935, je suis affecté sur ma demande à un régiment doté d’un matériel motorisé relativement moderne : le 155 tracté. Je me souviens d’un jour où je traversais Bayeux pendant la foire avec mon colonel. Déjà, en 1938, la plupart des paysans normands amenaient leur bétail dans des camionnettes ou des remorques tractées. Le colonel, qui était un homme de bon sens, me dit: "Voyez-vous ! L’armée a fait vers 1930 un effort de mécanisation dont notre régiment a bénéficié. Mais cet effort a été stoppé sous l’influence du lobby des éleveurs de chevaux. Les paysans sont motorisés et le gros de notre pauvre artillerie en reste au temps des fourgons modèle 1873 et des fourragères modèle 1886 (Je ne certifie pas l’exactitude de ces millésimes, qui ne sont qu’approximatifs). Vulnérabilité, manque de mobilité, nos batteries hippomobiles sont tout juste bonnes pour défiler dans la revue du 14 juillet !".

A la même époque, j’avais pris une initiative demeurée sans écho dans le reste de l’armée, celle d’entraîner mes hommes au tir contre les avions à l’aide d’un dispositif rudimentaire. J’avais tendu un fil avec une certaine pente entre deux bâtiments du quartier et je faisais déplacer une maquette d’avion sur ce fil. J’ai dû payer la maquette de mes propres deniers. Les Stukas auraient-ils pu nous attaquer impunément en piqué à quelques mètres de nos tètes si tous les fusils et mitrailleuses avaient été braqués contre eux ?

Survient la déclaration de guerre. En septembre et octobre 1939 je suis en Lorraine et j’assiste à un spectacle tenant du feu d’artifice : nos aérostiers, haut dans le ciel, observent les positions allemandes de la Sarre. Deux Messerschmitt apparaissent et, en une minute, tous les ballons sont descendus en flammes. Par quelle aberration a-t-on conservé ces "saucisses" de l’autre guerre, inéluctablement vouées à une fin tragique ?

Un peu plus tard, mon lieutenant-colonel, devenu colonel, me fait appeler au 33ème R.A.N.A., à la tête duquel il vient d’être nommé. C’était bien contre mon gré, car il s’agissait d’un régiment hippomobile, donc complètement inadapté à la guerre moderne. Que faisons-nous pendant les mois de la "drôle de guerre" passés à Trélon, à proximité de la frontière belge ? Rien ou presque rien. Nous creusons des tranchées avec des moyens rudimentaires et nous n’avons pas même le droit de réquisitionner chez les marchands de matériaux des drains de poterie tels que ceux qui sont couramment utilisés par les paysans pour assainir leurs prairies dans cette terre argileuse de Thiérache. Résultat : à la première pluie, toutes les tranchées sont envahies par l’eau et s’effondrent. Toutes sauf les miennes, et je n’en tire aucune vanité car, instruit par une expérience malheureuse dans mon précédent régiment en Lorraine, j’avais réussi à me procurer clandestinement le matériel nécessaire. On avait négligé de nous enseigner de tels détails pratiques.

Ma batterie est dotée d’une mitrailleuse Saint-Etienne, modèle 1907, alors que les parcs regorgent des armes plus modernes dont est pourvue l’infanterie. J’ai demandé de l’essayer. Autorisation refusée. Sans doute ne faut-il pas gaspiller les munitions. Nous ne faisons pas non plus d’exercice de tir réel au canon. Aucune instruction n’est prévue en ce qui concerne la défense antiaérienne. En revanche, on nous gratifie d’une manoeuvre antichar. Douze canons de 75 sont braqués sur le point qui nous a été désigné, où doit déboucher l’unique et antique char prévu au programme. Celui-ci est (fictivement) pulvérisé et l’arbitre arrête la manoeuvre. L’arme blindée est ridiculisée.

Survient l’offensive allemande du 10 mai 1940. Notre 4° D.I.N.A. est en réserve de l’armée CORAP. Nous montons vers le front en plusieurs étapes. Dans la nuit du 13 au 14 mai je suis l’itinéraire prévu mais d’autres s’égarent, ce qui me vaut de me retrouver en tête. Le jour est arrivé. Un petit avion allemand d’observation (Fiseler-Storch si j’ai bonne mémoire) survole la colonne, d’abord très haut, puis n’étant pas pris à partie, s’enhardit jusqu’à descendre à très basse altitude. Mon général de division lui-même, qui disposait d’armes lourdes, avait-il des doutes sur la nationalité de cet appareil, pourtant signalée par les croix qu’il portait sur ses ailes et sur son fuselage? Invraisemblable ? Mais alors comment expliquer qu’aucun coup de feu n’ait été tiré contre ce mouchard ?

En ce qui me concerne, grâce à l’erreur d’itinéraire signalée ci-dessus, j’étais déjà arrivé avec ma batterie dans le bois où je devais stationner. J’étais donc relativement à l’abri. Appelée par radio par le Fiseler-Storch, une escadrille de Stukas survient. Les troupes ignorent tout de ces engins qui plongent en piqué avec un bruit de sirène terrifiant en mitraillant et bombardant. Personne ne leur en a jamais parlé. C’est une surprise totale. Le carnage, dans la partie de la colonne restée à découvert, aurait pu être encore plus tragique si les avions allemands avaient pris la route en enfilade. Au lieu de cela ils piquent perpendiculairement à celle-ci, ce qui leur retire beaucoup d’efficacité. Ils ont surestimé la défense française et craignent, bien à tort, d’être des cibles trop faciles. Un peu plus tard ce sont plusieurs escadrilles, probablement une quarantaine d’avions, qui attaquent. Heureusement, ma position sous un couvert protège ma batterie.

Avec ma mitrailleuse modèle 1907 montée sur une fourragère que j’ai fait placer dans une petite clairière, je fais feu chaque fois qu’un Stuka apparaît entre les cimes des arbres. Mais mon arme ne peut tirer sans s’enrayer que deux ou trois coups de suite, parfois un seul. Je me vois encore ouvrant une plaque située du côté gauche, retirant la cartouche dont la balle s’est dessertie et éliminant la poudre qui s’est répandue. A un moment donné, je vois un Stuka qui, faisant une ressource après un piqué, me présente son arrière à une centaine de mètres. C’est la situation idéale pour "faire un carton". Par chance, je peux tirer trois coups de suite et je vois l’appareil faire un soubresaut. J’ai touché l’avion et probablement son pilote, mais je ne saurai jamais si je l’ai abattu car il a disparu derrière la cime des arbres. Les munitions de ma mitrailleuse qui, si je m’en souviens, étaient les mêmes que celles des mitrailleuse Hotchkiss de l’infanterie, n’avaient pas un calibrage assez précis pour cette arme délicate, que je n’avais pas été autorisé à essayer. D’où les incidents de tir. Avec une bonne mitrailleuse, placé comme je l’étais, j’aurais pu faire mouche plusieurs fois, beaucoup plus facilement qu’au tir aux pigeons.

Pendant ce temps, les bombardiers Junkers, lourdauds et tellement lents qu’on les croirait presqu’immobiles, se succèdent dans le ciel en direction du nord de la France, cibles faciles pour des chasseurs. Mais pas un seul appareil français n’apparaît dans le ciel. Le moral des troupes est au plus bas : "Nous sommes trahis ! On nous a menti ! Où sont nos avions ?"

Au début de l’après-midi du 14 mai le commandant de mon groupe reçoit l’ordre d’aller avec ses officiers reconnaître une position près de Flavion, à une quinzaine de kilomètres de Dinant. L’état-major lui a remis un schéma du type de la guerre 1914-18 : des "haricots" dessinés sur la carte encadrent les avant-postes, la position de résistance, la position d’artillerie. Sur la route, nous voyons des hommes qui fuient vers l’arrière, certains à cheval. C’est la déroute. Les Stukas attaquent cette fois dans l’enfilade de la route. La camionnette dans laquelle nous sommes entassés échappe de justesse à un tir. Sur le terrain à reconnaître, pas de bataillon: c’est le vide. Les Allemands ont déjà franchi la Meuse. Surviennent des blindés ennemis. Nous n’avons pas d’armes, sauf des pistolets. Il ne nous reste plus qu’à nous replier pour leur échapper, ce que nous réussissons de justesse.

A notre retour nous apprenons que le commandement a décidé un repli général sur les positions que nous occupions dans le nord de la France avant l’offensive allemande du 10 mai. Toutefois, ma batterie est désignée pour rester en arrière-garde au nord de Philippeville, à l’appui d’un bataillon nord-africain. Nous avions dans nos caissons quelques obus perforants et la logique de la guerre de mouvement aurait voulu que mes canons soient placés en bordure de la route sur l’axe Dinant-Philippeville où nous aurions pu infliger des pertes aux colonnes de la Wehrmarcht. Pas du tout ! Le "haricot" qui m’est assigné est à plusieurs centaines de mètres de cette route.

Le lendemain 15 mai matin, ma batterie occupe sa position. Soudain, j’aperçois un détachement de blindés se déplaçant en direction de Philippeville. Seules les tourelles sont visibles au-dessus des haies qui bordent la route. Amis se repliant ou ennemis progressant ? Dans l’incertitude, je décide de ne pas tirer. Et j’ai bien fait. J’ai appris par la suite que c’était la première hypothèse qui était la bonne et qu’un commandant de batterie de mon régiment avait tiré sur un char qu’il croyait allemand. Il a connu sa méprise lorsqu’il a vu en sortir un officier français grièvement blessé. Ni mon camarade, ni moi n’étions en possession des carnets de silhouettes des blindés des deux camps!

J’ai réussi le matin du 15 mai à prendre contact avec le chef de bataillon que je devais appuyer. Son unité était réduite à une demi-compagnie et, placé comme moi hors des axes de progression des blindés ennemis, il envisageait de se replier sur une autre position. Au fur et à mesure que le temps passait, les renseignements dont nous disposions et le bruit des combats montraient que les avant-gardes ennemies étaient parvenues loin derrière nous.

Dans ces conditions, j’ai décidé de replier ma batterie vers le gros de mon régiment. Parti en reconnaissance avec un petit détachement, j’ai été pris à partie par un side-car armé d’une mitrailleuse, aussitôt rejoint par la colonne de véhicules blindés qu’il précédait en éclaireur.

C’était le vendredi 15 mai 1940 en fin d’après-midi, début de ma captivité.

Artilleur, je n’avais pas tiré un seul coup de canon. En guise de consolation, il restait dans ma mémoire l’image de cet avion ennemi que j’avais touché, et peut-être abattu, avec une obsolète mitrailleuse d’infanterie.

Pierre CARTRON

_________________

Kalimèra

Mon passé m'appartient

Source:

http://batailles-1939-1940.historyboard.net/LA-DROLE-DE-GUERRE-c1/L-armee-francaise-f2/La-honte-d-une-deroute-t1271.htm

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Voici les effecifs de l'armée de l'air:

Bonjour,

Une première esquisse, à commenter...

Armée de l’Air

1/ Zones aériennes en mai 40 (correspond avec les GA de l’AT)

150000 hommes

ZOAN (Zone d’Opération Aérienne Nord couvre le 1e GA)

Groupes de chasse : 21, 23, 25

Protection de Paris : 1 groupe

Bombardement : 3 groupes

Observation : 1 groupe

ZOAE (2e GA)

Groupes de chasse : 2

3e division de bombardement

ZAS (, 8e Armée et 45e CA)

Groupe de chasse : 24e

ZOAS (Alpes face à l’Italie)

Groupes de chasse : 4

Chasse de nuit : 1

11e Division de bombardement

2/ Quantités d’appareils pris en compte au 1e avril 1940

Chasse :

1063 Maurane Saulinier 406

489 Bloch 151-152

206 Curtiss P36 (importation USA)

31 Caudron 714

32 Dewoitine 520, 65 un mois plus tard

290 Potez 630-631

5 Arsenal VG (20 juin)

Bombardement

79 Bréguet 691, 19 en mai

40 Glenn Martin (import USA), 69 en mai

8 Douglas (import USA), 17 en mai

150 Lioré 45, 42 en mai

21 Amiot 351, 16 en mai

3 Loiré Nieuport 41

Reconnaissance

61 Potez 637

511 Potez 63

31 Bloch 174

3/ OdB en 1940

Chasse

Groupement de chasse 21

GC 1/1 : Bloch 152

GC 2/1 : Bloch 152

GC 3/3 : Morane 406

GC 2/10 : Bloch 152

GC 3/10 : Bloch 151-152

Groupement de chasse 22

GC 1/2 : Morane 406

GC 2/4 : Curtiss P36

GC 2/5 : Curtiss P 36

GC 2/6 : Morane 406

GC 3/7 : Morane 406

GC 1/8 : Bloch 152

Groupement de chasse 23

GC 2/2 : Morane 406

GC 3/2 : Morane 406

GC 1/5 : Curtiss P36

GC 1/5 : Curtiss P36

ECM 1/16 : 16 Potez 631

Groupement de chasse 24

GC 3/6 : Morane 406

GC 2/7 : Morane 406

Groupement de chasse 25

GC 3/1 : Morane 406

GC 2/8 : 8 Bloch 152

Groupement de chasse de nuit

Escadrille 1/3 : Potez 631

Escadrille 2/13 : Potez 631

Escadrille 3/13 : Potez 631

Escadrille 4/13 : Potez 631

Escadrille ECN : Potez 631

Groupement de chasse du Sud

GC 1/3 : Dewoitine 520

GC 2/3 : Morane 406

GC 1/6 : Morane 406

GC 2/9 : Bloch 152

GC 3/9 : Bloch 151-152

Bombardement

GB moyen 6

GB 1/12 : Lioré 45

GB 2/12 : Lioré 45

GB moyen 7

GB 1/23 : Bloch 210

GB 2/23 : Lioré 45

GB 1/11 : Lioré 45 et Bloch 210

GB moyen 9

GB 1/34 Amiot 143

GB 2/34 Amiot 143

GB moyen 10

GB 1/38 : Amiot 143

GB 2/38 : Amiot 143

GB lourd 15

GB 1/15 : Farman 222

GB 2/15 : Farman 222

GB d’Assaut 18

GB 1/54 : Bréguet 693

GB 2/54 : Bréguet 693

GB 2/35 : Bréguet 693 et 691

GB d’Assaut 19

GB 1/51 : Potez 633 et Bréguet 691

GB 2/51 : Potez 633 et Bréguet 691

GB léger 1

GB 162 : Glenn Martin

GB 1/63 : Glenn Martin

Reconnaissance

1e Division aérienne

GR 2/3 : Potez 637, Potez 63-11, Potez 174

Force Aérienne 101

GR 1/14 : Potez 63-11

FA 102

GR 2/22 : Potez 63-11

FA 103

GR 1/22 : Potez 63-11

FA 104

GR 1/36 : Potez 63-11

FA 105

GR 2/36 : Potez 63-11, Bloch 174

FA 107

GR 1/35 : Potez 63-11

FA 108

GR 1/55 : Potez 63-11

6e Division aérienne

GR 1/33 : Potez 63-11, Potez 637, Bloch 174

3e Division aérienne

GR 1/52 : Potez 63-11, Potez 637, Bloch 174

FA des Alpes

GR 2/55 : Potez 63-11, Potez 637, Bloch 131

Groupes d’observation aérienne

38 FA numérotées en 500 et suivants (avec des absents)

Equipées de : Potez 63-11, Mureaux 115, Potez 39, Breguet 27

Cordialement

Eric Denis

source:

http://atf40.forumculture.net/1940-c1/AAF40-f15/Odb-au-3-septembre-1939-t308.htm

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Le fait est que l'armée de l'air avait reçu un grand nombre d'avions modernes, mais leur livraison et utilisation sur le front etait handicapée par un grand nombre de problemes...

En fait  j'avais recapitulé toute les phases de la vie d'un avion (en gros, 8 phases depuis le besoin exprimé par l'armée, jusqu'au combat sur le front) et bien, en 1940, chaque etape etait deficiente, sans exception!

- le programme, besoin exprimé par l'AdA

Idée obsoletes, datant de la 1ere guerre mondiale ou tres bureaucratique. Voir les potez 631, "commandement volant a la chasse"   =|

- la realisation de prototypes.

Moteurs trop faibles, programmes trop précis (voir l'article sur les T-3s du fana, avril 1999 , avec la cuve d'observation...le double empennage pour degager le tir du Hispano 404 des bombardiers, sauf que le mitrailleurs pouvait pas faire pivoter un truc aussi lourd dans le vent relatif)

- selection des prototypes

Processus chaotique, un melange de priorité industrielles ou politiques(Potez 566 nulissimes, commandé car la société etait mal...) aucune rationalisation (20 chasseurs en cours d'essais en 1939-40!) Aerojournal expliquait que les britanniques eux avaient rationalisés les chasseurs a fond. HURRICANE+SPITFIRE (et encore, le Hurricane aurait été sacrifié si le Spit n'avait pas été aussi long et complexe a produire a cause de ses courbes...)

- production industrielle

transport des sections et elements par les employés (pas de chariots) pertes de temps, greves, machines outils obsoletes, pas de synchronisation entre fabriquants de cellules, moteurs et accessoires

- sortie d'usine

Helices temporaire limitant les perfs, manque d'accessoires (viseurs...).

- convoyage vers le front

pas de pilotes dediés donc prelevement de pilotes en unité.

- deploiement operationel

Redecoupage incessants des zones d'operations a cause des rivalités Air/ Terre. Dilution des avions le long du front voire a travers la France ou dans les colonies... pas de couverture radar.

- combat

Pilotes courageux mais non formé a un combat realiste. Manque d'avions. Mauvaise synchronisation escorte / bombardiers...

Desolé pour le long post!

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