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Guerre d'Algérie


leridan
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En fait, on est pas si en désaccord que ça sur la question. [61]

Excepté sur les quelques points suivants :

pas autant que pour les israelites, les européens vivaient de leurs coté,en 130 ans et ils n'ont jamais cherché à apprendre l'arabe ou le kabyle par exemple alors que s'était la langue majoritaire en algérie (méme les israeliens aprennent l'arabe c'est dire!), l'ecrasante majorité était incapable de connaitre les traditions de leurs voisins que ce soit pour les fétes ou autres, et ne conaissaient absolument rien de l'histoire de ce pays avant l'arrivée des français de fait ça a favorisé l'incompréhension et conduit à l'exode!
- Ce niveau de généralisation est non seulement absurde mais aussi dangereux ; les communautés étaient beaucoup plus ouvertes et moins hermétiques que ton post le laisse entendre ; il suffit pour s'en convaincre de voir les retours de pieds-noirs en Algérie qui sont très bien accueillis par leurs anciens voisins ; l'idée que les européens et les arabes vivaient chacun de leur côté est un mythe édifié après 1962 pour justifier la purification ethnique, et il faut aussi distinguer entre les villes, plus ouvertes, et les campagnes, plus rétives. Mais dire que les européens ne connaissaient rien aux traditions et aux cultures locales est relativement faux dans l'ensemble, et prendre cet argument comme justification de leur départ forcé est tout de même irrationnel.

- L'exode des pieds-noirs ne vient pas d'un soi-disant fossé culturel, mais d'une politique délibérée visant à expulser les européens et les juifs.

- le fait que les européens vivaient là depuis moins longtemps que les juifs ne constitue en rien un argument pour justifier les tactiques d'épuration ethnique qui ont conduit les pieds-noirs à quitter leur pays ! Si 130 ans, soit 5 ou 6 générations ne sont pas suffisantes pour assurer la légitimité d'une communauté sur un sol donné, alors on peut légitimer le fait que les descendants d'Italiens vivant en France depuis un siècle peuvent aussi se voir proposer "la valise ou le cercueil" ? A partir de combien de générations sur un sol peut-on dire qu'il s'agit de son pays ? C'est un raisonnement dangereux, dont à déjà vu les dégâts ailleurs...

cela en était autrement pour les juifs d'algérie présents depuis toujours, qui parlaient la langue, et avaient des liens beaucoups plus étroits avec leurs voisins musulmans, d'où un souenir plus vivace surtout dans certaines villes comme constantine.

- Si on suit ton raisonnement, dans ce cas ce sont les Arabes qui auraient dû apprendre l'hébreu, les Juifs étant présents sur place bien avant la colonisation musulmane.

- il ne faut pas idéaliser la situation des juifs en Algérie ; le décret Crémieux a provoqué une jalousie et un antisémitisme très important ; "yéhoudi" était considéré comme une insulte par beaucoup d'Arabes : il suffit de lire certains témoignages de gens pour qui la vie était loin d'être rose.

à l'époque ça s'appelait de la course et elle était pratiquée par de nombreuses nations européennes, les anglais contre les espagnols etc..

mais il est vrais que la régence d'alger en avait fait un commerce assez lucratif! en fait c'était une véritable industrie de la prise d'otage contre rançon!

Tout à fait d'accord avec toi, mais il n'y avait pas que la course, il y avait aussi les razzias. L'immense majorité des esclaves chrétiens européens ne venaient pas de la course, mais des expéditions de pillage sur les côtes. Et elles étaient très nombreuses, de la Calabre jusqu'en Islande en passant par le Languedoc ; le résultat : des villages entiers pillés et vidés de leurs habitants, hommes, femmes, enfants, destinés être vendus sur les marchés au esclaves d'Alger.

court peu etre car je n'ai pas voulu métaller non plus, les types du FLN n'étaient pas des enfant de coeur, et les moyens utilisés pour convaicre(sic) les indécis assez brutaux!
Barbares serait le mot juste pour désigner les moyens. Bien sûr, cela ne légitime pas non plus les excès de certains militaires, mais cela peut les expliquer très largement, car le jeune appelé de 18 piges qui retrouve ses copains égorgés avec les couilles dans la bouche, ben il fallait qu'il soit sévèrement encadré pour ne pas avoir l'idée de se venger sur le premier venu. Et l'encadrement n'était pas forcément à la hauteur tout le temps. Cela n'excuse par la torture non plus, je suis bien d'accord avec toi ; ce que je veux dire, c'est qu'il serait bon d'éviter d'excuser les crimes du FLN sous prétexte qu'ils se sont trouvés au final du bon côté de l'histoire. Car cela légitime l'idée extrêmement dangereuse que seules les fins comptent, les moyens important peu.

mais ce n'est pas une excuse pour autoriser l'execution sommaire des prisonniers , ainsi que la torture systématique pratiquée par les DOP contre les suspects arrétés (non seulement elle était inéfficace car la personne torturée était capable de raconter n'importe quoi pour arreter de soufrir, mais elles avaient un effet dévastateur sur l'image des soldats français et favorisait le recrutement par le fln, les jeunes préférant monter au maquis que de se faire arreter et torturer pour rien!

C'est ce que j'essaye de montrer: il s'agit là de la stratégie du FLN qui consistait à provoquer une surréaction de l'Etat en commettant des attentats odieux ; cette réaction de l'Etat étant excessive, elle permettait de gagner à la cause des segments de plus en plus important de l'opinion locale et mondiale, excédée par les abus de l'armée. Cet effet était voulu, calculé.

Il se trouve, par un curieux "hasard", que les islamistes depuis les années 1990 en Algérie reprennent certaines "méthodes" du FLN des années 60. C'était aussi la stratégie de l'IRA en Irlande du Nord, et sans vouloir polémiquer outre mesure, celle de l'OLP des débuts, calquée sur l'Irgun de 46.

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- Si on suit ton raisonnement, dans ce cas ce sont les Arabes qui auraient dû apprendre l'hébreu, les Juifs étant présents sur place bien avant la colonisation musulmane.

La grande difference c'est que ceux que tu appelles "arabe", ne sont pas réellement arabe. Il n'y a pas eu de colonisation arabe. Ce sont des berberes qui se sont arabisé au fil des siècles. C'est pour cette raison que tout les berberophones du maghreb habitent dans des regions difficiles d'accés(kabylie, aures, sahara, rif, souss) qui ont été préservé de l'arabisation.

Tout à fait d'accord avec toi, mais il n'y avait pas que la course, il y avait aussi les razzias. L'immense majorité des esclaves chrétiens européens ne venaient pas de la course, mais des expéditions de pillage sur les côtes. Et elles étaient très nombreuses, de la Calabre jusqu'en Islande en passant par le Languedoc ; le résultat : des villages entiers pillés et vidés de leurs habitants, hommes, femmes, enfants, destinés être vendus sur les marchés au esclaves d'Alger.

Ce que tu oublies de préciser, c'est que une grande partie des corsaires de la regence d'alger etaient eux meme européen(italien, corse, espagnol, etc...)
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Ce que tu oublies de préciser, c'est que une grande partie des corsaires de la regence d'alger etaient eux meme européen(italien, corse, espagnol, etc...)

Les barbaresques capturaient de préférence des hommes dans la force de l'âge ou des jeunes garçons (une fois convertis de force évidemment). Cela permettait d'avoir de la main d'oeuvre qualifiée et de bons marins pour mener des raids sur des côtes peu connues et surtout sur l'atlantique (Terre Neuve et jusqu'au pillage de Reykjavik en Islande !)

Lire à ce sujet : "Les chrétiens d'Allah" de Bartolomé et Lucile Bennassar, collection Tempus 11 euros

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il suffit pour s'en convaincre de voir les retours de pieds-noirs en Algérie qui sont très bien accueillis par leurs anciens voisins ; l'idée que les européens et les arabes vivaient chacun de leur côté est un mythe édifié après 1962 pour justifier la purification ethnique

Cela n'avait malheureusement rien d'un mythe,bien sur à titre personnel, des européens avaient des amis arabes ou kabyle, mais les deux sociétés vivaient cotes à cotes sans chercher à se mélanger (les mariages mixtes étaient rarissimes) les musulmans cherchaient à préserver secret leur culture (en particulier dans les villes comme Tlemcen et Constantine) quand aux européens, ils voulaient que l'arabe leurs ressemble mais sans jamais avoir le droit d'être leur égal!

J’ajouterai que cela s'est vu dans toutes les régions colonisées de part le monde;

L'exode des pieds-noirs ne vient pas d'un soi-disant fossé culturel, mais d'une politique délibérée visant à expulser les européens et les juifs

le départ des pieds noirs a été due à plusieurs raisons; on peut citer :

-la volonté réelle du FLN et d'expulser le maximum de "chrétiens" de la terre d'islam; elle été clairement revendiquée, d'ailleurs j'ai entendu le président boutefliqua en parler sur al-djazeera (il ya env 2ans) en comparant cet exode comme la plus grande victoire de l'islam depuis l'expulsion des croisés par saladin!

- les européens étaient français et voulaient continuer avant tous à vivre sous souveraineté française, ce qui n'aurait plus été le cas après 62

- les européens ne voulaient en aucun cas que les "arabes" aient les mêmes droits qu'eux de peur d'être submergés ( ces critiques étaient fondées, les nouvelles générations qui ont eu accès au lycée suite aux réformes des années 50 ont eu un taux de réussite au bac beaucoup plus élevé que celui des européens, donc l'ascenseur social aidant les "petits blancs" se seraient retrouvés fortement concurrencés par de nouvelles classes d'algériens ayant eu accès aux études;

- les violences causées par la guerre, d'une part les assassinats du FLN puis les attentats et la peur des représailles et du massacre une foi partie la protection française

- l'extrémismes des représentants politiques des pieds noirs qui ont dé le départ nourri les peurs des européens avec l'expression "la valise ou le cercueil" alors qu'une politique plus ouverte aurait pu empêcher l'escalade;

- les attentas horribles de l'OAS (en 6mois ils ont réalisés 4fois plus d'attentats que le FLN en 7ans!) à fin de la guerre et les assassinats perpétrés contre ceux qui prônaient la réconciliation ,

il existe de nombreuses autres causes que j'ai pas cité sur ce post, mais en résumé en terme médical "la greffe n'a pas pris" et c’est bien dommage, car l’Algérie a perdu des hommes et des femmes qui aimaient profondément le pays et qui auraient pu si l’indépendance (qui était inévitable) s’était effectuée pacifiquement continuer a y vivre

l’extrémisme des uns et l’aveuglement des autres à conduit à un drame

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Cela n'avait malheureusement rien d'un mythe,bien sur à titre personnel, des européens avaient des amis arabes ou kabyle, mais les deux sociétés vivaient cotes à cotes sans chercher à se mélanger (les mariages mixtes étaient rarissimes) les musulmans cherchaient à préserver secret leur culture (en particulier dans les villes comme Tlemcen et Constantine) quand aux européens, ils voulaient que l'arabe leurs ressemble mais sans jamais avoir le droit d'être leur égal!
- Je confirme qu'il s'agit d'un mythe construit dans l'après-62... Mais il faut aussi nuancer : Constantine n'est pas Oran. Nous ne tomberont pas d'accord sur ce point.

- Il est très dangereux de dire que les "deux sociétés vivaient côte à côte sans se mélanger" quand on fait le lien avec l'exode postérieur des pieds noirs ; dans la France d'aujourd'hui, des français d'origine immigrée ont aussi un mode de vie qui rend difficile leur intégration, tandis que d'autres veulent leur départ. Si le fossé culturel est un argument légitimant l'exode des pieds-noirs, alors cet argument sera récupéré par les extrêmes de l'échiquier politique pour justifier d'autres exodes de masse.

Le problème de fond, c'est qu'il n'existe strictement aucun argument rationnel pour légitimer le départ des juifs et des européens d'Algérie. Les arguments en faveur de ce qui est en réalité une purification ethnique sont tous à base raciste.

J’ajouterai que cela s'est vu dans toutes les régions colonisées de part le monde;

L'Algérie était une colonie de peuplement, ce qui ne la rend absolument pas comparable aux autres colonies ! On pourrait éventuellement la comparer, avec toutes les précautions d'usage sur les spécificités locales, à l'Afrique du Sud.

le départ des pieds noirs a été due à plusieurs raisons; on peut citer :

-la volonté réelle du FLN et d'expulser le maximum de "chrétiens" de la terre d'islam; elle été clairement revendiquée, d'ailleurs j'ai entendu le président boutefliqua en parler sur al-djazeera (il ya env 2ans) en comparant cet exode comme la plus grande victoire de l'islam depuis l'expulsion des croisés par saladin!

- les européens étaient français et voulaient continuer avant tous à vivre sous souveraineté française, ce qui n'aurait plus été le cas après 62

- les européens ne voulaient en aucun cas que les "arabes" aient les mêmes droits qu'eux de peur d'être submergés ( ces critiques étaient fondées, les nouvelles générations qui ont eu accès au lycée suite aux réformes des années 50 ont eu un taux de réussite au bac beaucoup plus élevé que celui des européens, donc l'ascenseur social aidant les "petits blancs" se seraient retrouvés fortement concurrencés par de nouvelles classes d'algériens ayant eu accès aux études;

- les violences causées par la guerre, d'une part les assassinats du FLN puis les attentats et la peur des représailles et du massacre une foi partie la protection française

- l'extrémismes des représentants politiques des pieds noirs qui ont dé le départ nourri les peurs des européens avec l'expression "la valise ou le cercueil" alors qu'une politique plus ouverte aurait pu empêcher l'escalade;

- les attentas horribles de l'OAS (en 6mois ils ont réalisés 4fois plus d'attentats que le FLN en 7ans!) à fin de la guerre et les assassinats perpétrés contre ceux qui prônaient la réconciliation ,

il existe de nombreuses autres causes que j'ai pas cité sur ce post, mais en résumé en terme médical "la greffe n'a pas pris" et c’est bien dommage, car l’Algérie a perdu des hommes et des femmes qui aimaient profondément le pays et qui auraient pu si l’indépendance (qui était inévitable) s’était effectuée pacifiquement continuer a y vivre

l’extrémisme des uns et l’aveuglement des autres à conduit à un drame

D'accord sur cette partie de ton message.
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les perte de cette guerre se monte .............d'aprés la france a 250 000 mort dans la majorité tue par le FLN...........et d'apré l'algerie il se monte a 1,5 million de mort.............mais qui croire...........la victime ou le pouro?[38]

les chiffres de la propagande Algérienne sont completement fantaisistes.

Les chiffres Français ne viennent pas de "boureaux" mais d'historiens et universitaires qui pour la plupart ont largement prouvés qu'ils étaient biaisés politiquement a gauche meme si ils conservaient une methode scientifique. Pour dire que dans le doute ils auraient plutot eu tendance a noircir le tableau.

Et leurs chiffre se montent, de memoire, plutot entre 300 000 et 500 000 morts.

C'est suffisament désastreux comme ça, pas la peine d'en rajouter.

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Et leurs chiffre se montent, de memoire, plutot entre 300 000 et 500 000 morts.

C'est suffisament désastreux comme ça, pas la peine d'en rajouter.

on ne saura jamais vraiment le chiffre exact des morts et disparus, car en dehors des européens, les pertes "indigénes" étaient plus des estimations , l'administration française était si faible à l'interieur du pays qu'un grand nombre d'algériens n'étaient pas recencés.;

un exemple: j'ai lu de nomreux témoignages de villageois victimes des bombardements de l'aviation pendant les affrontements avec les troupes de l'ALN, et qui ont été par la suite recencés comme étant des "fellagas" abattus...

sans oublier, les liquidations entre algériens qui étaient trés fréquente (le moindre soupçon d'etre pro-français valait à la personne d'etre executé)

clc: aprés 45ans, on peut dire qu'on ne saura jamais vraiment le nombre des victimes, chaqu'un ayant interet à majorer ou minimiser le nombre de morts,

mais le chiffre de 500.000 morts algériens me parait le plus crédible

j'ajouterai que si le chiffre d'1,5 millions de morts était exact, il y'aurait eu une cassure démographique, ce qui n'a pas été le cas ;

j'ajouterai que ce chiffre a été utilisé pour la premiére fois par ben bella en 63 dans un but politique , ça a servi d'excuse pour ne pas appliquer certaines closes des accords d'évian relatifs à l'indémnisation des européens et à la nationalisation des terres agricoles qui était un enjeu majeur pour l'algérie indépendante, car la percistance de propriétaires terriens français en algérie aurait pu servir de pretexte à un interventionnisme militaire français pour les proteger et ce en toute légalité!

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  • 2 weeks later...

la colonisation na ramene que des malheur au peuple algerien depuis 1830 les algerien on lutte a arme inegale contre la presense française (emir abd el kader bou amama lala fatma nsoumer le soulevement des ouled sidi chikh..............)ont estimait que la population etait de 6million au debut de la colonisation 1875 il netait plus que 3million a peu pres a cause des soulevement insesen la famine tribu entiere massacre par les français (il les cramait dans des grotte [05]) elle belle leuvre civilisatrice de la françe........................

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la colonisation na ramene que des malheur au peuple algerien depuis 1830 les algerien on lutte a arme inegale contre la presense française (emir abd el kader bou amama lala fatma nsoumer le soulevement des ouled sidi chikh..............)ont estimait que la population etait de 6million au debut de la colonisation 1875 il netait plus que 3million a peu pres a cause des soulevement insesen la famine tribu entiere massacre par les français (il les cramait dans des grotte [05])

Imputer la baisse de la population à la présence française revient à faire de la politique-spectacle, pas de l'histoire.

Ce que la plupart oublient, c'est que l'effondrement démographique, non pas de 3 millions, mais de 875 000 entre 1830 et 1872, n'a que peu de rapports avec la présence française de l'époque. L'Algérie a souvent été incapable de nourrir sa population, et cela n'a aucun rapport avec les opérations de l'armée, qui étaient certes brutales, dans les moeurs du moment ; la campagne d'Espagne sous Napoléon ou les colonnes infernales en Vendée n'ont pas été plus tendres avec les populations espagnoles et françaises que la conquête de l'Algérie.

En 1865, le quintal de blé se vendait 22 francs au lieu de 10, car les récoltes ont été catastrophiques, et plus personne ne pouvait acheter ; les rendements agricoles par hectare étaient désastreux et ne pouvaient répondre aux besoins des populations ; les troupeaux, privés d'eaux et de paturages, meurent en masse pendant plusieurs années. En 1866, c'est la sécheresse et les sauterelles, tout comme en 1868. Il faut remonter trois siècles en arrière pour retrouver une telle catastrophe et une telle famine. Pour ne rien arranger, en 1866 et 1867, c'est l'apparition du choléra, du typhus et de la variole. Les observateurs de l'époque font état d'une disparition de 20% de la population : 200 000 dans la province d'Alger, 200 000 dans le constantinois, 400 000 à Oran, au minimum.

Pendant ces terribles moments, le grand méchant colonisateur qu'était Napoléon III utilise plus de 2 millions de francs de crédits, une grosse somme à l'époque, pour assister médicalement les populations frappées par les épidémies ; on note aussi des arrivages massifs de blé, de riz, de pommes de terre en provenance de France et d'Espagne ; en 1868, c'est pour plus de 13 millions de francs de blé qui sont expédiés en Algérie pour secourir la population, à travers des montages financiers ad hoc. C'est un pan de l'histoire qui gagnerait aussi à être connu, et qui ne cadre pas avec la vision simplificatrice de certains.

Cette crise démographique n'est en outre pas la première que l'Algérie ait vécu : en 1778, la sécheresse provoque aussi une famine, accompagnée de la peste ; en 1800, c'est encore la famine, et le pacha achète du blé en mer noire ; en 1805 et 1806, encore la famine dans le constantinois ; en 1811, c'est à Tlemcen et Cherchell, puis des pénuries en 1817 et 1819 ; en 1822, encore à Constantine.

Deux années de sècheresse, les sauterelles, les épidémies : voilà les causes réelles du recul démographique en Algérie. Même si l'impact des conquêtes militaires n'est pas à négliger (30 000 morts lors de la révolte de ouled sidi cheikh), il ne s'agit pas de la cause du recul démographique d'un pays qui depuis plus d'un siècle était déjà incapable de nourrir sa population.

L'argument définitif sur la question, pour en finir avec cette escroquerie intellectuelle qui viserait à imputer à l'action de la France le recul démographique en Algérie, c'est que le Maroc et la Tunisie ont souffert des mêmes problèmes liés au mêmes causes, aux mêmes moments et dans les mêmes proportions, plusieurs décennies avant que la France y soit présente : le Maroc a ainsi perdu à cause des épidémies et des famines plus de 500 000 habitants entre 1866 et 1872, soit 20% de sa population.

elle belle leuvre civilisatrice de la françe........................

C'est un peu facile et parfaitement ridicule de faire ce genre de procès, car c'est méconnaitre la réalité de l'époque sous la IIIe république : la France était une grande puissance engagée dans la modernité, tandis que l'Algérie était au-delà de l'idée qu'on peut se faire du sous-développement ; l'idée initiale venant de la gauche était plutôt généreuse, car il s'agissait d'exporter les méthodes qui contribuèrent à transformer un pays rural, la France, en une grande puissance moderne, par la science, la technologie, le rationalisme, la philosophie, l'industrie, le commerce, l'éducation ; de la même façon que cette république envoyait des instituteurs au fin fond de la Bretagne ou de la Provence, elle envoyait ses petits fonctionnaires, ses profs, ses médecins, en Algérie. L'autre solution à l'époque, c'était de ne rien faire, et c'est peut-être ce que certains auraient bien aimé ; après tout, soigner les populations atteintes du choléra, apprendre à lire aux enfants, envoyer des tonnes de blé pendant les famines, organiser la production agricole, créer un tissu industriel viable, développer les villes, construire les routes, les ports, les aéroports, c'est vrai que c'est très très très mal. Le petit instituteur, en apprenant à lire et à écrire aux gamins, il avait l'impression de remplir une mission noble, et c'était le cas. Le grand colonial qui exploitait honteusement la main d'oeuvre servile dans les campagne, lui, il était là pour le profit. les deux côtés sont présents, l'histoire humaine n'est pas un livre de comptabilité en bas duquel le solde serait positif ou négatif ; c'est un tout, très complexe, et souvent indéchiffrable parce que nous calquons nos raisonnements d'aujourd'hui sur les actions d'hier, dans un élan d'un anachronisme touchant pour distinguer en bloc les gentils des méchants.

Cette idée de "mission civilisatrice" est présente chez tous les conquérants, et les arabo-musulmans qui colonisèrent le maghreb et le proche-orient n'étaient pas en reste ; quand ils arrivèrent en Espagne, eux aussi ont développé les villes, les routes, l'éducation, la médecine, les sciences, tout en maintenant un statut très hautement discriminatoire à l'égard des "indigènes" chrétiens. Curieusement, aujourd'hui on encense cette période. ;)

Pour reprendre ton raisonnement démographique, quand la France a accordé l'indépendance à l'Algérie en 1962, il y avait étonnamment quelques millions de musulmans de plus qu'en 1830, ce qui montre une certaine vivacité démographique. Cette transition démographique algérienne a été initiée pendant la présence française, car la population bénéficiait de la technologie et de la médecine occidentale. C'est ça aussi, le résultat de l'action de milliers d'hommes et de femmes qui n'étaient pas tous des barbares exploiteurs. On comptait même des humanistes dans le tas. Si si. :D

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Imputer la baisse de la population à la présence française revient à faire de la politique-spectacle, pas de l'histoire.

Ce que la plupart oublient, c'est que l'effondrement démographique, non pas de 3 millions, mais de 875 000 entre 1830 et 1872, n'a que peu de rapports avec la présence française de l'époque. L'Algérie a souvent été incapable de nourrir sa population, et cela n'a aucun rapport avec les opérations de l'armée, qui étaient brutales comme le voulait l'époque ; la campagne d'Espagne sous Napoléon ou les colonnes infernales en Vendée n'ont pas été plus tendre que la conquête de l'Algérie.

En 1865, le quintal de blé se vendait 22 francs au lieu de 10, car les récoltes ont été catastrophiques, et plus personne ne pouvait acheter ; les rendements agricoles par hectare étaient désastreux et ne pouvaient répondre aux besoins des populations ; les troupeaux, privés d'eaux et de paturages, meurent en masse pendant plusieurs années. En 1866, c'est la sécheresse et les sauterelles, tout comme en 1868. Il faut remonter trois siècles en arrière pour retrouver une telle catastrophe et une telle famine. Pour ne rien arranger, en 1866 et 1867, c'est l'apparition du choléra, du typhus et de la variole. Les observateurs de l'époque font état d'une disparition de 20% de la population : 200 000 dans la province d'Alger, 200 000 dans le constantinois, 400 000 à Oran, au minimum.

Pendant ces terribles moments, le grand méchant colonisateur qu'était Napoléon III utilise plus de 2 millions de francs de crédits, une grosse somme à l'époque, pour assister médicalement les populations frappées par les épidémies ; on note aussi des arrivages massifs de blé, de riz, de pommes de terre en provenance de France et d'Espagne ; en 1868, c'est pour plus de 13 millions de francs de blé qui sont expédiés en Algérie pour secourir la population, à travers des montages financiers ad hoc. C'est un pan de l'histoire qui gagnerait aussi à être connu, et qui ne cadre pas avec la vision simplificatrice de certains.

Cette crise démographique n'est en outre pas la première que l'Algérie ait vécu : en 1778, la sécheresse provoque aussi une famine, accompagnée de la peste ; en 1800, c'est encore la famine, et le pacha achète du blé en mer noire ; en 1805 et 1806, encore la famine dans le constantinois ; en 1811, c'est à Tlemcen et Cherchell, puis des pénuries en 1817 et 1819 ; en 1822, encore à Constantine.

Deux années de sècheresse, les sauterelles, les épidémies : voilà les causes réelles du recul démographique en Algérie. Même si l'impact des conquêtes militaires n'est pas à négliger (30 000 morts lors de la révolte de ouled sidi cheikh), il ne s'agit pas de la cause du recul démographique d'un pays qui depuis plus d'un siècle était déjà incapable de nourrir sa population.

L'argument définitif sur la question, pour en finir avec cette escroquerie intellectuelle qui viserait à imputer à l'action de la France le recul démographique en Algérie, c'est que le Maroc et la Tunisie ont souffert des mêmes problèmes liés au mêmes causes, aux mêmes moments et dans les mêmes proportions, plusieurs décennies avant que la France y soit présente : le Maroc a ainsi perdu à cause des épidémies et des famines plus de 500 000 habitants entre 1866 et 1872, soit 20% de sa population.

C'est un peu facile et parfaitement ridicule de faire ce genre de procès, car c'est méconnaitre la réalité de l'époque sous la IIIe république : la France était une grande puissance engagée dans la modernité, tandis que l'Algérie était au-delà de l'idée qu'on peut se faire du sous-développement ; l'idée initiale venant de la gauche était plutôt généreuse, car il s'agissait d'exporter les méthodes qui contribuèrent à transformer un pays rural, la France, en une grande puissance moderne, par la science, la technologie, le rationalisme, la philosophie, l'industrie, le commerce, l'éducation ; de la même façon que cette république envoyait des instituteurs au fin fond de la Bretagne ou de la Provence, elle envoyait ses petits fonctionnaires, ses profs, ses médecins, en Algérie. L'autre solution à l'époque, c'était de ne rien faire, et c'est peut-être ce que certains auraient bien aimé ; après tout, soigner les populations atteintes du choléra, apprendre à lire aux enfants, envoyer des tonnes de blé pendant les famines, organiser la production agricole, créer un tissu industriel viable, développer les villes, construire les routes, les ports, les aéroports, c'est vrai que c'est très très très mal. Le petit instituteur, en apprenant à lire et à écrire aux gamins, il avait l'impression de remplir une mission noble, et c'était le cas. Le grand colonial qui exploitait honteusement la main d'oeuvre servile dans les campagne, lui, il était là pour le profit. les deux côtés sont présents, l'histoire humaine n'est pas un livre de comptabilité en bas duquel le solde serait positif ou négatif ; c'est un tout, très complexe, et souvent indéchiffrable parce que nous calquons nos raisonnements d'aujourd'hui sur les actions d'hier, dans un élan d'un anachronisme touchant pour distinguer en bloc les gentils des méchants.

Cette idée de "mission civilisatrice" est présente chez tous les conquérants, et les arabo-musulmans qui colonisèrent le maghreb et le proche-orient n'étaient pas en reste ; quand ils arrivèrent en Espagne, eux aussi ont développé les villes, les routes, l'éducation, la médecine, les sciences, tout en maintenant un statut très hautement discriminatoire à l'égard des "indigènes" chrétiens. Curieusement, aujourd'hui on encense cette période. ;)

Pour reprendre ton raisonnement démographique, quand la France a accordé l'indépendance à l'Algérie en 1962, il y avait étonnamment quelques millions de musulmans de plus qu'en 1830, ce qui montre une certaine vivacité démographique. Cette transition démographique algérienne a été initiée pendant la présence française, car la population bénéficiait de la technologie et de la médecine occidentale. C'est ça aussi, le résultat de l'action de milliers d'hommes et de femmes qui n'étaient pas tous des barbares exploiteurs. On comptait même des humanistes dans le tas. Si si. :D

que dire si ce n'est [13] pour ce post détaillé, claire et construit

et comme d'hab certains feraient mieux de se renseigner avant de balancer des poncifs et des idées reçues .... mais bon il est tellement plus facile de repeter tel un mouton bélant les âneries de certains livres d'histoire que de creuser le sujet

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  • 2 weeks later...

je crois que la guerre d'algérie est l 'une des plus grande tragédie de l'histoire de france la manière dont de gaulle s'est conduit envers ceux qui avaient cru en lui est lamentable (abandon des centaines de milliers d'harkis trahison envers les pieds noirs emprisonnement des putchistes pour de nombreuses années) MAIS il ne FAUT SURTOUT PAS OUBLIER LES CRIMES DU FLN des exactions dans les villages non protoger, le massacre des harkis les excutions sommaires et j'en passe

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Salut. Je suis réellement impréssionné par Dario. Je suis algérien, mes ancetres sont arrivés a la periode turque, et depuis que je m'interesse à l'Histoire, j'éssaye d'éxpliquer à mes compatriotes que nos problèmes n'ont pas commencé avec la colonisation française. Mais le problème est que l'on a été conditionné depuis notre plus jeune age par la version officielle, mème nos profs le discours de nos profs d'histoire n'est pas nuancé.

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Salut.

Je suis réellement impréssionné par Dario. Je suis algérien, mes ancetres sont arrivés a la periode turque, et depuis que je m'interesse à l'Histoire, j'éssaye d'éxpliquer à mes compatriotes que nos problèmes n'ont pas commencé avec la colonisation française.

Mais le problème est que l'on a été conditionné depuis notre plus jeune age par la version officielle, mème nos profs le discours de nos profs d'histoire n'est pas nuancé.

Bonjour Anis :)

Il existe des historiens algériens qui cherchent à nuancer, dans la mesure de ce qui est possible, comme Mohamed Harbi.

Il est clair que le mouvement "d'histoire critique" auquel nous assistons en Europe et qui consiste à revisiter l'histoire officielle des puissances occidentales jusqu'a l'autoflagellation publique va nécessairement avoir des répercussions sur d'autres histoires officielles, comme celle de l'Algérie par exemple, pas forcément sur le fond, mais peut-être sur la méthode.

Le récit nationaliste n'est plus à la mode, des historiens ont envie, tant par cohérence intellectuelle que par souci de la vérité, d'établir un récit qui soit libéré des pressions politiques et qui aille dans un sens nuancé et moins caricatural.

En fait, une fois que la génération de Boutef sera partie, il y a fort à parier que les choses seront plus sereines, et ce sera bon pour tout le monde. C'est une question de temps avant que cette histoire soit apaisée et normalisée. ;)

Un article sympa d'El Watan:

http://www.elwatan.com/spip.php?page=article&id_article=35717

Mohamed Harbi (historien)

Pour une relecture de l’histoire à la lumière des valeurs démocratiques

Il faut procéder à une relecture de notre histoire à la lumière des valeurs démocratiques », c’est la thèse développée par Mohamed Harbi lors d’une conférence organisée samedi après-midi au Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (CRASC). Pour cet acteur du mouvement national, devenu historien de référence sur la guerre de Libération, il faut pour cela « considérer a priori que notre passé n’était pas un paradis, celui que nous aurions perdu ».

Selon lui, l’ancien monde était en contradiction avec les valeurs démocratiques pour plusieurs raisons et l’un de ses principes fondamentaux était basé sur les inégalités, la soumission au maître, l’autorité, le devoir d’obéissance, notamment des femmes et des esclaves (une pratique encore de mise dans certaines régions) et même l’acceptation du fait que certains « linéages » étaient plus favorisés que d’autres. Il estime également que le principe du consens qui a régi ce monde-là est contraire aux « valeurs démocratiques qui accordent à l’individu le droit de décider librement ». Autre grief retenu contre l’ancien monde, « la politique n’était pas considérée comme une affaire des hommes, mais divine, ce qui présuppose la proéminence de la religion ». Il considère ainsi qu’avant 1830, date correspondant au début de la colonisation, notre actuel espace géographique était régi par des identités multiples : tribale, territoriale, religieuse, etc. Selon lui, l’idée nationale n’est apparue qu’après l’étiolement de ces idées après 1830. Le concept d’Algériens a d’abord été lancé par les Européens d’Algérie avant que ceux-ci n’y renoncent (pour ne pas perdre les privilèges accordés par la France coloniale). Cette dénomination devait ensuite, selon lui, être reprise par les intellectuels. « Les fondements de la nation, considère-t-il, étaient au départ arbitrairement limités à la langue et à la religion. » Son raisonnement le conduira à poser le postulat selon lequel l’Algérie était une création du passé ottoman et, en partie, une création française pour avoir annexé des territoires comme le Gourara, Touat, Tidikelt, etc. Pour M. Harbi, qui dit s’être déjà exprimé par le passé sur le fait qu’« il n’y a pas de construction de l’Etat-nation algérien sans tenir compte de la dimension maghrébine », cet aspect nous aide à mieux comprendre le conflit que nous avons avec nos voisins qui, dès le départ, étaient beaucoup plus attachés à leurs frontières. « Il fallait repenser l’idée de la nation dès le départ, c’est-à-dire au moment de la création du FLN, mais on ne l’a pas fait », atteste le témoin de la guerre de Libération qui voit là l’une des raisons qui ont fait qu’on a accédé à l’indépendance (la revendication essentielle) dans le déchirement qui a généré par la suite des conflits, des cicatrices, mais aussi une résorption (salutaire). M. Harbi milite pour accepter l’idée d’« un conflit d’intérêts qu’on peut petit à petit réguler et qui peut devenir un facteur de régulation et non de fracture ». Il évoquera, par ailleurs, les « coups de force » qui ont caractérisé l’histoire contemporaine dont ceux de 1956, de 1962, de 1967 (Zbiri cité nommément) et les « assassinats politiques » (sans donner de détails à ce sujet). Il suggère en conclusion d’« aménager d’une autre manière les rapports tumultueux entre le savoir et le pouvoir ». « Comment être à la fois populaire et d’avant-garde », s’est-il en outre interrogé pour que, répond-il, « le peuple ne se sente plus différent des élites, mais en communion avec elles ». Son souhait est de « sortir d’un pays qui se considère comme sujet éternellement victime, singulier, narcissique », et ce, pour construire un Etat-nation viable et stable. Le débat qui a suivi son intervention était parfois passionné, mais pour le conférencier, la sortie de la crise actuelle est une condition nécessaire pour espérer aborder avec sérénité l’histoire du pays centrée pour le moment sur la guerre d’Algérie, mais écrite souvent selon les intérêts de groupes, de personnes, d’itinéraires, de légitimation, etc. L’accès aux sources représente pour lui l’un des handicaps majeurs qui se dressent devant l’historien algérien. « L’histoire concerne pourtant tout le pays », considère M. Harbi qui n’a pas souhaité s’exprimer en aparté devant la presse.

Djamel Benachour

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En Algérie, on a des historiens de qualité (comme à peu pres partout dans le monde), mais le vrai problème est l'enseignement de l'Histoire. Primo, les enseignant d'Histoire géo sont diplomés en géographie et non en Histoire(aussi incroyable que cela puisse paraitre). Deuxio, le déroulement du cours ne se passe pas comme en France, le prof ne peut pas faire un cours à sa façon, il se doit de répeter au mot prés la version officielle.

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En Algérie, on a des historiens de qualité (comme à peu pres partout dans le monde), mais le vrai problème est l'enseignement de l'Histoire. Primo, les enseignant d'Histoire géo sont diplomés en géographie et non en Histoire(aussi incroyable que cela puisse paraitre). Deuxio, le déroulement du cours ne se passe pas comme en France, le prof ne peut pas faire un cours à sa façon, il se doit de répeter au mot prés la version officielle.

Y'auraient pas des instructeurs soviétiques qui seraient passés par la il ya quelques années ????
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  • 2 months later...

je vous propose cette article du monde qui parle d'un des français mort pour l'indépendance de l'algerie (mort torturé a mort par les parachutiste français lors de la bataille d'alger =|)

Les Algérois parlent de Maurice Audin à l'envoyée spéciale du "Monde"

Par le monde le 20/06/2007

L’envoyée spéciale du quotidien français « Le Monde » a interrogé les Algérois sur Maurice Audin,  héros et martyr de la guerre d’Algérie. Un reportage paru dans l'édition du "Monde" datée du 21 juin que nous vous proposons de lire.

Son souvenir ténu plane sur Alger, fantômatique. Un nom et une légende. "Maurice Audin ? Il était avec les Algériens pendant la révolution, c'est tout ce que je sais", lâche un jeune, assis sur l'unique banc de la place Audin, en plein centre-ville. "C'était un révolutionnaire, mais un Français de souche. Il y a quelques années, quelqu'un avait même collé sa photo ici", dit son voisin de banc, en montrant le tunnel des Facultés qui déverse sur la place son flot incessant de voitures. Que font-ils là tous les deux, en milieu d'après-midi, dans les gaz d'échappement ? "On attend un visa !" répondent-ils en riant, avant d'ajouter : "On passe le temps. De toutes façons, on n'a pas de boulot !".

La place Audin est le lieu de rendez-vous favori des Algérois. Elle se situe au carrefour de deux des artères les plus connues d'Alger, la rue Didouche (ex-rue Michelet) et le boulevard Mohammed-V (ex-Camille-Saint-Saëns). Taxis et bus s'y croisent sans discontinuer. Voilà belle lurette que les plaques "Maurice Audin" qui avaient été apposées en haut de trois réverbères, au moment de l'inauguration de la place, au début des années 1970, sont tombées. Peu importe. Rares sont les Algériens qui ignorent où se trouve la place Audin.A la boutique Audin Sports située sur la place, la vendeuse avoue avec un grand sourire : "Audin ? Je connais ce nom, mais je ne sais pas du tout qui c'est !" Même perplexité à la librairie Audin, spécialisée dans la vente d'ouvrages universitaires. "C'était un médecin, je crois. Il était du côté des Algériens. Il dénonçait ce que faisait la France", avance timidement une jeune fille en hidjab. "Il me semble que c'était un poète", dit une étudiante.

Sur les murs du magasin, on a dressé d'immenses portraits de l'émir Abd El-Kader (résistant de la première heure à l'occupation française, au XIXe siècle), de Galilée, de Jules Verne, d'Albert Einstein ou encore de Freud. D'Audin, point. "Je n'ai jamais réussi à trouver une photo de lui !", se désole l'une des responsables de la librairie. Elle se console en imaginant que le disparu ressemblait "à cet homme-là". Du doigt, elle désigne un mannequin en carton, grandeur nature, qui, entre deux pots de fleurs en plastique, invite les visiteurs à descendre au sous-sol. Comparaison insolite mais pas déplacée. L'homme en carton a une silhouette juvénile. Il porte un pantalon légèrement démodé. A la limite, on pourrait le prendre pour Maurice Audin.

Voilà cinquante ans tout juste que ce mathématicien communiste de vingt-cinq ans, assistant à la faculté des sciences d'Alger, marié et père de trois enfants en bas âge, a disparu à Alger. Le 11 juin 1957 au soir, les parachutistes français viennent l'arrêter à son domicile, en pleine "bataille d'Alger". Ils le soupçonnent d'aider les indépendantistes du Front de libération nationale (FLN). Dix jours plus tard, le 21 juin, Josette Audin, enseignante en mathématiques dans un lycée d'Alger, apprend que son mari s'est "enfui" de la Jeep qui le transférait d'un lieu de détention à un autre. Depuis, plus rien. Maurice Audin s'est volatilisé. Son corps n'a jamais été retrouvé. Et la version officielle donnée par l'armée n'a jamais été rectifiée, même s'il est à présent admis que le jeune universitaire est mort sous la torture, au centre d'interrogatoires d'El-Biar, sur les hauteurs d'Alger, là même où a été supplicié Henri Alleg, directeur du journal Alger républicain et futur auteur de La Question.

Difficile de croire que ce bâtiment de cinq étages, aujourd'hui transformé en immeuble d'habitations, a pu abriter tant de souffrances. Une centaine de familles vivent dans ce HLM hérissé de paraboles, d'où l'on aperçoit chaque nuit le minaret illuminé de la place Kennedy toute proche. Nassim, 25 ans, jeans et tee shirt bleu ciel, queue de cheval dans le cou, est né ici. "Mon père m'a tout expliqué. Ici, c'était un des pires centres de torture de l'armée française en 1957. Audin ? Non, ça ne me dit rien. Mais je sais qu'un avocat, Ali Boumendjel, a été jeté du haut du cinquième étage, sur ordre d'Aussaresses, ainsi qu'un imam", raconte-t-il.

Place du 1er-Mai, dans le quartier dit du Champ-de-Manoeuvre, l'immeuble HLM où ont habité Maurice Audin et sa famille existe toujours. Ceux qui occupent aujourd'hui, au troisième étage droite, le trois-pièces abandonné en mars 1962 par Josette Audin en raison des menaces de l'OAS, connaissent l'"affaire Audin"."Nous sommes arrivés ici en 1962, en provenance de Batna, dans les Aurès. Ma mère a eu vingt enfants, dont dix qu'elle a élevés dans cet appartement. Moi-même, j'ai grandi ici", dit en souriant l'habitant des lieux, un homme d'une quarantaine d'années, employé dans une société de transports, qui rentre tout juste de la mosquée. Maurice Audin ? Oui, il sait qu'il a vécu ici. "Les "anciens" parlent encore de lui, de temps en temps. Dites à sa femme et à ses enfants qu'ils sont les bienvenus ici", poursuit-il devant son épouse, une jeune femme vêtue d'un hidjab noir et d'une djellaba rouge, entourée de leurs quatre jeunes enfants.

Pour ce couple, Maurice Audin était "un homme très brave", qui a eu "un rôle pendant la révolution". Lequel ? L'un et l'autre l'ignorent. En revanche, ils savent à quoi ressemblait le diparu. "Il y a quelques années, un peintre avait placardé la photo d'Audin partout dans Alger. Il y avait son portrait, en bas, sur le mur de l'immeuble", se souvient le mari. "Oui, c'est comme cela que nous savons à quoi il ressemblait !" ajoute la femme.

C'est en avril 2003 que Maurice Audin reprend brusquement vie à Alger. Un des plus grands noms de l'art contemporain, Ernest Pignon-Ernest, décide cette année-là de faire ressortir le mathématicien de l'oubli et de contribuer, à sa manière, à la réconciliation entre la France et son ancienne colonie. Pour lui, "la singularité tragique" d'Audin, ce corps que l'on n'a jamais retrouvé, "ce mensonge, ce non-dit", symbolisent parfaitement la relation franco-algérienne.

Après s'être imprégné de la vie du disparu à l'aide de photos, de livres, d'entretiens, Pignon-Ernest réalise un portrait d'Audin et en fait un tirage sérigraphique. Il se rend ensuite à Alger et colle sur les murs de la ville une trentaine de ces images, dans les lieux où a vécu, travaillé et souffert Audin.

Au fil des mois, les dessins vont s'enrichir de graffitis, de déchirures, de traces d'humidité et de pollution... Pignon-Ernest s'en réjouit. Il travaille sur l'éphémère. Son objectif n'est pas de durer, mais d'amener à regarder différemment les lieux où figuraient ses oeuvres, après leur disparition. Pari tenu. Il ne reste plus rien, aujourd'hui, des sérigraphies de Pignon-Ernest.

Mais beaucoup s'imaginent avoir vu Maurice Audin, ici et là à Alger, y compris sur des murs où son portrait n'a jamais figuré. L'absent est devenu présent, ainsi que le souhaitait l'artiste.

Florence Beaugé, Le Monde

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