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Les relations militaires France-Suisse


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Je me suis intéressé à retracer les relations militaires entre la France et la Suisse.

On remarque que ces relations furent parfois amicales, parfois hostiles et que dans un cas comme dans l’autre ces deux entités s’influencèrent mutuellement. Certainement, qu’aucun de ces pays ne seraient aujourd’hui ce qu’il est sans ces interactions.

Faisons le point et procédons dans l’ordre chronologique. Je place la limite chronologique inférieure à 1291, fondation de la première alliance helvétique.

Le Pacte

http://fr.wikisource.org/wiki/Pacte_f%C3%A9d%C3%A9ral_suisse

XIIIème siècle

A ma connaissance aucune relation. La confédération ne compte que 3 cantons.

XIVème siècle

Après plusieurs batailles épiques contre les Habsbourg d’Autriche, la confédération compte désormais 8 cantons. Toujours aucune relation directe.

XVème siècle

C’est la période de l’extension territoriale pour les cantons qui agrandissent chacun leur territoire respectif.

En 1444, le roi de France Charles avait conclu une trêve avec les Anglais. Sont armée étant inoccupée, elle commet des déprédations sur son propre territoire. Il saisit la première occasion de les occuper : venir en aide à la ville de Zürich assiégée par les Confédérés. L’armée française est confiée à son fils Louis, elle est appelée armée des Armagnacs, elle compte entre 10000 et 12000 hommes. Charles espère bien s’emparer de la ville de Bâle qui est sur le chemin. Les Confédérés envoient une troupe pour évaluer les forces de l’ennemi, elle compte 1500 hommes. Ils ont ordre de ne pas dépasser la rivière Birse. En chemin, ils mettent en déroute une avant-garde de cavaliers français. Confortés par ce succès, ils passent tout de même la rivière. Là, ils se retrouvent face à l’armée française. Attaquant en premier les français, ils commettent un carnage mais l’armée du roi ayant eu le temps de se déployer les contraint à se retirer dans l’hôpital St-Jacques. Là, derrière les murs de l’hôpital, ils soutiennent l’attaque française mais des brèches faites au canons mirent fin à leur résistance. 1300 des 1500 confédérés moururent, le dauphin après avoir lui aussi subit de lourdes perte se retira en Alsace. Un traité de paix fut conclu entre les Confédérés et la France.

Ce même Louis, le XI, car désormais roi, permis par ces intrigues et relations, de signé la paix entre l’Autriche et les Confédérés. Ceux-ci ont désormais les mains libres, délivré de la menace autrichienne à l’Est. C’était le but de Louis XI qui pu à l’aide de persuasion et d’argent conclure un pacte d’alliance défensive et offensive avec les Confédérés.

Il persuada les Confédérés d’entrer en guerre contre Charles le Téméraire, duc de Bourgogne. Ceci fut fait car les Confédérés s’inquiétaient également de la puissance montante de ce duc. En octobre 1474, les Confédérés attaquent les territoires bourguignons, actuelle Franche-Comté et canton de Vaud. Pendant ce temps, Louis XI conclu une trêve avec Charles le Téméraire, les cantons se retrouvent donc seuls face à celui-ci. Avec 20000 hommes le 19 février 1476, le Téméraire entreprend la conquête des cantons. Le 2 mars, il est défait par 12000 Confédérés à Grandson, puis le 21 juin à Morat et également le 5 janvier 1477 à Nancy où il meurt. C’est à cette époque que le roi de France entre à nouveau en scène et empêche que la Franche-Comté devienne canton suisse.

Malgré tout c’est cette même année 1477 que les premières troupes suisses sont engagées au service de la France. Ainsi fut créée en 1481, la compagnie des Cent-Suisses.

En 1495, les Français enrôlent des mercenaires suisses et obtiennent l’appui des cantons pour conquérir le duché de Milan. Les villes de Bellinzone (CH), Lugano (CH), Locarno (CH) et Arona (I) sont promises aux suisses. Louis XII, une fois vainqueur du duché, 5 ans plus tard, n’accorde que Bellinzone. S’estimant floués, les Confédérés, changent de camp en 1509. En 1513, les Suisses écrasent les Français à Novare et obtiennent une partie du duché de Milan. En 1515, ils sont par contre défait à Marignan par François Ier durant une bataille sanglante et indécise qui dura deux jours. François Ier, impressionné par les Suisses au cours de cette bataille, décide de s’en faire des alliés et de les prendre à son service.

Une « Paix perpétuelle » assortie de contrats d’engagement de mercenaires est signée en 1516 à Fribourg (CH). La Suisse conserve l’actuelle Tessin.

Désormais, les Confédérés choisiront d’adopter une attitude plus prudente quand aux affaires extérieures, c’est le premier pas vers la neutralité. 

XVIème siècle     

En ce début de XVIème siècle, la Confédération compte 13 cantons.

Ce siècle marque le début de l’apogée du service étranger pour les cantons. Les armées étrangères se doivent d’avoir leur compagnie de suisses, ne serait-ce que pour donner courage à leurs propres troupes.

Cette pratique rapporte beaucoup d’or aux élites qui possèdent des compagnies et aux cantons qui permettent ces enrôlements soit au total environ 50000 écus d’or par an rien que pour les pensions. Ils obtiennent également en échange des avantages commerciaux notamment avec la France, sel à prix réduit, exemption de taxes douanières ou impôts.

Bien que les mercenaires suisses soient plus payés que les soldats indigènes leur service n’en est pas moins dur. Seul 30% de ceux-ci arrivent au bout de leur contrat. La première cause de décès n’étant pas la guerre mais la maladie, ce qui en dit long sur leurs conditions d’engagement.

En 1571, le recrutement de troupes suisses devint permanent.

Les cantons protestants, Soleure (cath) et Fribourg (cath) apportent leur soutient tant en hommes que financièrement à Henri de Navarre. Les autres cantons catholiques prennent partis pour la partie adverse.

XVIIème siècle

En 1602, à la fin des troubles, la France renouvelle son alliance avec tous les cantons suisses. Bien que la  paix fût rétablie, les cantons catholiques ne récupérèrent pas les 8 années de soldes et de pensions qu’obtinrent les autres cantons qui avaient combattus pour le roi Henri IV. Ceux-ci avaient donc combattus à crédit sans être sûr d’être payés en retour.

Notons au passage que les Suisses étaient les seuls à ne pas devoir se découvrir devant le roi.

L’alliance fût à nouveau renouvelée en 1663 sans doute pour s’assurer du soutient des cantons protestants (les plus puissants) de plus en plus sceptique face à la France.

XVIIIème siècle    

En 1707, l’armée de Berne s’oppose à celle de Louis XIV, empêchant ainsi un rattachement de force du canton de Neuchâtel à la France. Il n’y eu pas de combats.

Annecdote :

Louvois, ministre de Louis XIV, aurait dit à celui-ci :«Avec tout ce que lui ont coûté les Suisses, Votre Majesté aurait pu paver d'or une route de Versailles à Bâle.» A quoi aurait répliqué le lieutenant-général Pierre de Stupa : «Mais avec tout le sang que les Suisses ont versé au service de Votre Majesté, on aurait pu remplir un canal allant de Bâle à Versailles !»

En 1723, l’alliance prit fin. De peur que l’Autriche s’allie ou entre en guerre avec une partie des Suisses (catholiques ou protestants) une alliance est à nouveau conclue en 1777 à Soleure dans l’actuelle cathédrale St-Urs. Soleure était la résidence de l’ambassadeur de France.

Image de St-Urs

http://images.google.fr/imgres?imgurl=http://www.solothurn-city.ch/m/images/Picture/4/4310.jpg&imgrefurl=http://www.solothurn-city.ch/topic3014.html&h=180&w=120&sz=10&hl=fr&start=1&um=1&tbnid=q3ew11bjibjF-M:&tbnh=101&tbnw=67&prev=/images%3Fq%3Dcath%25C3%25A9drale%2BSt-Urs%2Bsoleure%26svnum%3D10%26um%3D1%26hl%3Dfr%26sa%3DN

Annecdote :

A la bataille de Rossbach, en 1757, pendant la guerre de Sept Ans, le roi de Prusse Frédéric II aurait demandé : «Quels sont donc ces murs de brique rouge que mon artillerie ne peut entamer ? ». À quoi on lui répondit : «Sire, ce sont les Suisses»

Le 10 août 1792, 600 Suisses se font massacrés par la foule de Paris en défendant le roi après avoir exécuté l’ordre de cesser le feu de Louis XVI. C’est au total 5000 Suisses qui furent tués pendant la Révolution. Un monument érigé en 1821 à Lucerne leur rend hommage.

En 1792, toutes les troupes suisses sont licenciées.

En 1798, la France envahit la Suisse et ceci pour plusieurs raisons, officiellement c’est pour propager la Révolution mais officieusement cela permet de créer un Etat tampon, de piller les trésors cantonaux et aussi d’effacer la dette royale. (Les pillages réalisés en Suisse financèrent la campagne d’Egypte.) Les populations des cantons se soulèvent contre les aristocrates et ainsi ne sont pas défendus, seul Berne offre une résistance. La bataille de Neuenegg est gagnée par Berne mais celle du Grauholz est perdue. La liste des soldats tombés au cours de cette bataille est toujours visible à la cathédrale de Berne. Les cantons primitifs offriront eux aussi une résistance, celle-ci sera très durement réprimée.

XIXème siècle

Pour deux ans la Suisse devient champs de bataille entre les Français et les Autrichiens et Russes. La France impose un gouvernement républicain centralisé tout modifiant les frontières cantonales ou en annexant certains cantons.

Cette nouvelle république s’appelle « République helvétique une et indivisible » mais son gouvernement totalement désargenté ne peut rien organiser. Une alliance militaire est imposée à cette nouvelle république.

De libérateur, les Français deviennent occupants. Les coups d’Etats se succédant, Napoléon impose son Acte de Médiation en 1803, celui-ci renoue avec un certain retour en arrière. La condition est que la Suisse mette à disposition 4 régiments de 4000 hommes et pourvoit à leur plein effectif en tout temps. Pendant la période 1803-1813, la Suisse sera plusieurs fois menacée d’annexion.

Au total, 90000 Suisses servirent la France de 1798 à 1815 et la moitié y trouva la mort. Ces troupes capitulées de forces ne montre pas moins de bravoure, le 3ème régiment d’infanterie suisse est cité à l’ordre de l’armée après la bataille de Polotsk. Ceux-ci s’illustrent aussi à la bataille de la Bérézina ou ils perdent 7000 hommes.

En septembre 1813, la Suisse est libérée des Français. En 1815, après Waterloo, l’armée fédérale forte de 24000 hommes envahit la France (Franche-Comté et pays Gex) et l’occupe pendant plusieurs mois.

Le traité de Paris signé à l’issue du Congrès de Vienne en 1815 attribue à la Suisse sa neutralité perpétuelle. Les mercenaires Suisses servirent la France encore jusqu’en 1830. Beaucoup s’engagèrent dans la Légion au changement de régime. On en trouve la trace dans le fameux chant « Voilà du boudin » :

« Tiens, voilà du boudin,

Pour les Alsaciens, les Suisses et les Lorrains,

Pour les Belges, y en a plus,

Ce sont des tireurs au cul. »

En novembre 1847, une guerre civile appelée guerre du Sonderbund voit s’affronter les conservateurs et les radicaux. L’armée fédérale forte de 100000 hommes et commandée par Dufour contraint l’armée des conservateurs de 80000 hommes de cesser le combat. En trois semaines la guerre est terminée, 100 morts et 300 blessés furent les seuls dégâts de cette guerre. Elle fût si fulgurante que les puissances conservatrices dont la France ne purent agir. La Suisse devient démocratique en 1848. Le cantons de Neuchâtel, bien que canton, appartient toujours au roi de Prusse (depuis 1707). En 1856, après un coup d’Etat manqué par les royalistes, l’armée fédérale intervient et envahit le canton. La guerre entre la Prusse et la Suisse est évitée grâce à la médiation de la Grande-Bretagne et de la France.

En 1860, la Suisse se trouve opposée à Napoléon III sur l’attribution de la Savoie. La Suisse qui en 1815 a obtenu un droit d’occupation militaire sur sa partie nord la réclame. Mais la Savoie devient française par référendum.

En 1870, lors de la guerre franco-allemande, les 85000 hommes du général Bourbaki sont recueillis par la Suisse et la jeune Croix-Rouge (qui a 7 ans), c’est sa première opération.

XXème et XXIème siècle

La première guerre mondiale polarise l’opinion en Suisse, les germanophones étant favorable aux allemands et les francophone aux français. Le général Ulrich Wille demande même au Conseil Fédéral d’entrer en guerre contre la France en 1915.

Durant la seconde guerre, Guisan conclu un pacte avec les Français dont la nature exact m’échappe. Mais celui-ci fût découvert dans les documents français et créa un grave préjudice pour la Suisse.

La période de la guerre froide fût marquée par l’achat par la Suisse de Mirage, notamment pour leur capacité à emporter des bombes nucléaires bien que la Suisse n’en possédait pas officiellement.

Actuellement, aucun pacte ou alliance n’unissent la France et la Suisse. Seuls des exercices menés par l’armée suisse ont parfois lieu en France, notamment l’aviation.

Voilà, j’attends vos commentaires et ajouts.

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Bon résumé !  =)

J'ajouterai que c'est les pontonniers suisses qui ont lancé les ponts sur la Bérézina lors de la retraite de Russie.

Et qu'un des plus brillants penseurs militaires du XIXème siècle était suisse :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Jomini

Il a servi dans l'armée française en tant que général puis est passé à l'ennemi en rejoignant les russes lors de la retraite de Russie.

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A ce sujet,

Bertrand Delanöe et Renaud Donnedieu de Vabres ont refusé une plaque commemorant le massacre des Suisses

Merci Davout !

Ils pourraient en faire un pour les suisses tout court, car j'ai oublié de le mettre dans mon premier post mais il est estimé à 750000 voire 1000000 le nombre de soldats helvétiques qui servirent la France.

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La garde Suisse est l'ancêtre de la legion etrangère.

Pas sûr... L'Ancien Régime comptait aussi des régiments écossais et irlandais dans son armée.

Les étrangers dans l'armée royale ont porté l'idée de légion étrangère à maturation sous le premier Empire voilà tout.

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Pas sûr... L'Ancien Régime comptait aussi des régiments écossais et irlandais dans son armée.

Les étrangers dans l'armée royale ont porté l'idée de légion étrangère à maturation sous le premier Empire voilà tout.

Il faut savoir que les troupes de l'Ancien Régime étaient en majorité des mercenaires... il n'y avait pas d'unité national...

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MERCI pour ce sujet passionnant.

J'ai lu il y a quelques années dans la revue historique des armées qu'il y avait des échanges secrets mais intenses entre nos deux armées en 39/40 pour prévenir une intervention de la Wehrmacht en Suisse.

par exemple les blockhaus suisses à la frontière helveto allemande étaient concus pour accueillir les canons français et leurs emplacements aveint été choisis d'un commun acccord avec des officiers d'artillerie venus en repérage ... toutes choses que les belges ont toujours refusé !

je crois que pendant la seconde guerre mondiale les services secrets suisses ont (un peu) coopéré avec les SR de vichy (anti allemands comme on sait).

Surtout le représentant de la France libre à genève (le frère du général de Gaulle) était une plaque tournante pour le financement de la Résistance !

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Je ne connaissais pas ce que tu dis dans ton commentaire PhP, intéressant.

J'ai appris que des suisses avaient même été engagés dans les colonies française, antilles et nouvelle-france je crois.

L'oubli de ces soldats est aussi une responsabilité partagée, je pense que la Suisse autant que la France au moment de la construction des identités nationales ont essayé d'occulter cette épisode. Mais du moins du côté Suisse, le souvenir en est resté dans la mémoire collective et cette épisode fût repris dans les livres d'histoires du 20ème s. comme symbole de la vaillance Suisse. Après la seconde guerre mondiale, le service étranger fût à nouveau vu plutôt négativement car si autant de suisses sont partis c'est que la situation de la région d'où ils venaient ne devait pas être très glorieuse, surtout pour les cadets des grandes familles.

J'ai appris également que Napoléon était appelé "Näpi"  :lol: (pronocer "nèpi") par les suisses germanophone du moins. Et que le chant fribourgeois le "Ranz des vaches" était interdit dans l'armée française car il créait un tel sentiment de nostalgie qu'il démoralisait la troupe et parfois occasionnait des désertions, c'est Rousseau qui rapporte cette anecdote.

Le Ranz des vaches est toujours chanté aujourd'hui, testez vous même son effet à cet adresse  ;)

c'est le dernier de la liste à droite :

http://www.swissinfo.ch/fre/swissinfo.html?sid=7158507&cKey=1183636166000&ty=st&rubricId=25004&siteSect=25001

A cette adresse un cite très complet (drapeaux, devise, musique,...) sur l'histoire d'un des régiment célébre, celui de Diesbach:

http://www.diesbach.com/belleroche/regiment/historique.html

il y est dit que ses traditions furent reprises par le 95ème reg d'infanterie de l'armée française !???

Ce cite répertorie les différent drapeau des régiments:

http://www.drapeaux.org/France/Ancien_Regime/Infanterie.htm

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Exact! mais je l'ignorais complètement avant ton message, un extrait de wikipedia :

"En 1830, il est volontaire dans l'armée suisse où il obtient le grade de capitaine d'artillerie en 1834. Il obtient la nationalité suisse dans le canton de Thurgovie, en 1832, ce qui fera dire à certains historiens que Louis-Napoléon Bonaparte aura été « le seul Suisse à régner sur la France »"

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