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La guerre des monaies : Euro Vs Dollars, Act 1 (revue de presse )


seb24
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On assiste a une avalanche d'actualité sur ce thème. Changement de fond ou simple crise passagère ?

La Chine devrait acquérir de 100 à 150 Airbus, notamment une centaine d'appareils appartenant à la famille A320, lors de la visite d'Etat de trois jours que doit entamer dimanche le président Nicolas Sarkozy, rapporte vendredi La Tribune.

Les compagnies chinoises sont également intéressées par des long-courriers de la famille des A330, ajoute le journal.

En revanche, le très gros porteur d'Airbus, l'A380, ne bénéficierait d'aucune nouvelle commande, "en dépit de nombreuses rumeurs", selon les informations de La Tribune.

Louis Gallois, le président d'EADS, la maison-mère d'Airbus, fera partie de la suite du président français lors de cette visite.

L'autre quotidien économique, Les Echos, chiffre à "10 milliards d'euros" les "contrats en vue" en précisant que d'importantes commandes sont attendues également pour Areva, EDF, CMA CGM, Alcatel et Alstom. Le chef de l'Etat devrait également plaider la cause de Schneider et Danone, "plongés dans des démêlés juridico-économiques en Chine".

Par ailleurs Le Figaro annonce que la présidente du directoire d'Areva, Anne Lauverjon, part signer un "gigantesque contrat d'environ 7 milliards d'euros" correspondant à la "livraison de deux centrales nucléaires de troisième génération EPR, ainsi que du combustible nécessaire à leur bon fonctionnement". Ce contrat sera libellé en euros, selon le quotidien. "Il s'agit d'une première, les Chinois réglant habituellement leurs fournisseurs étrangers en dollar monnaie à laquelle est arrimée leur propre devise, le yuan", précise encore le journal dans son cahier économie.

Menacé par l'euro fort, Airbus pourrait délocaliser en zone dollar, selon Gallois

Louis Gallois, le patron d'EADS, le 22 octobre 2007 à Amsterdam

© AFP/Archives  Sven Marquardt

Le niveau élevé de l'euro face au dollar "menace à long terme" la survie d'Airbus, ce qui pourrait conduire l'avionneur européen à délocaliser une partie de sa production dans la zone dollar, a déclaré samedi à un journal allemand Louis Gallois, le patron d'EADS, maison mère d'Airbus.

Le cours actuel de l'euro, qui a frisé cette semaine le seuil psychologique des 1,50 dollar, est "très clairement une menace pour notre existence - pas dans l'immédiat, mais à long terme", a dit M. Gallois au journal Welt am Sonntag à paraître dimanche.

"Sur une telle base, nous ne pouvons plus raisonnablement faire de projet d'avenir", a ajouté le patron du groupe aéronautique, qui produit en majeure partie en Europe, avec des coûts de production libellés en euro, mais vend en dollars -- la monnaie de référence pour les transactions dans le secteur -- ce qui entraîne un effet de change très défavorable.

Si cette crise des changes se poursuit, "nous allons devoir réduire nos projets de développement", a encore mis en garde M. Gallois, selon le texte en allemand de l'interview. "Nous devrons délocaliser en partie notre production vers la zone dollar" et trouver des sous-traitants dans cette zone, a fait valoir le patron d'EADS.

Euro fort: Lagarde se réjouit que l'Allemagne rejoigne la "ligne française"

Christine Lagarde, le 21 novembre à l'Assemblée nationale, à Paris

© AFP  Pierre Verdy

La ministre de l'Economie Christine Lagarde s'est "réjouie" vendredi du fait que l'Allemagne "revienne sur la ligne française", en exprimant à son tour ses inquiétudes sur les conséquences économiques de l'envolée de l'euro face au dollar.

"Je ne m'affole pas du tout" quant à la valeur de l'euro par rapport au dollar, a expliqué Mme Lagarde sur LCI, alors que la devise européenne a frôlé vendredi la barre de 1,50 dollar.

"Je me réjouis en revanche énormément de ce que mon collègue allemand, qui il y a trois mois disait +j'aime un euro fort+, commence enfin à comprendre que même pour ses entreprises allemandes, reines de l'exportation, ça commence à leur coûter très cher", a-t-elle indiqué.

"Je me réjouis qu'enfin il revienne sur la ligne française que nous avons exprimé et porté très fort dans toutes les enceintes internationales, pour dire attention c'est trop", a-t-elle ajouté.

Paris s'émeut depuis des mois de l'inexorable progression de l'euro, qui handicape les exportateurs européens, mais Berlin affichait jusqu'à très récemment sa sérénité.

En juillet dernier, le ministre allemand des Finances Peer Steinbrück avait dit "adorer" l'euro fort avant de juger début octobre qu'"un euro fort est mieux qu'un euro faible".

Depuis, l'Allemagne semble avoir infléchi sa position. Jeudi, la chancelière allemande Angela Merkel a ainsi estimé dans une interview télévisée que l'euro fort "posait naturellement aussi problème" pour les exportateurs allemands.

Le même jour, le président allemand d'Airbus Thomas Enders a tiré la sonnette d'alarme lors d'une réunion des comités d'entreprises d'Airbus à Hambourg (nord), en jugeant que le cours de l'euro avait "dépassé la limite du supportable".

Vendredi vers 19h00 GMT (20H00 à Paris), l'euro valait 1,4833 dollar, après être monté pendant les échanges asiatiques de la matinée jusqu'à 1,4967 dollar, un nouveau record.

XIAN, Chine (Reuters) - Nicolas Sarkozy plaide pour une coopération "gagnant-gagnant" entre la France et la Chine dans une interview publiée par la presse chinoise, à la veille de sa visite d'Etat en Chine.

"La croissance chinoise, son émergence comme puissance, suscitent l'admiration mais aussi des interrogations", note le président français dans cette interview accordée à l'agence Chine nouvelle. "Mon souhait est de transformer ces questions en autant de thèmes de coopération entre nous."

"Dans le domaine économique, le développement de coopérations 'gagnant-gagnant' suppose que les conditions d'une confiance durable sont réunies, ajoute-t-il. Je souhaite créer les conditions de relations économiques harmonieuses."

La Chine est, notamment, de plus en plus montrée du doigt pour la gestion de sa monnaie, le yuan, jugée artificiellement sous-évaluée par les pays industrialisés occidentaux.

"Nous devons (...) faire progresser notre dialogue sur les questions de change", souligne Nicolas Sarkozy. "Je souhaite des relations harmonieuses et justes entre les grandes devises, l'euro et le dollar, le yuan et le yen. C'est une condition de l'équilibre des relations internationales."

La Chine est aussi considérée comme la championne du monde de la contrefaçon - ce qui, selon l'Elysée, coûterait aux industries copiées quelque 100 milliards d'euros par an - et ses entreprises sont jugées peu respectueuses des normes internationales en matière de sûreté des produits.

Les autorités françaises estiment d'autre part que la Chine a encore du chemin à faire pour passer d'un "Etat de lois" à un véritable "Etat de droit", selon la formule utilisée à l'Elysée - autrement dit pour que les lois qu'elle promulgue sur son territoire soient véritablement appliquées, en particulier à l'égard des entreprises et investissements étrangers.

Des entreprises françaises implantées en Chine sont aujourd'hui engluées dans des imbroglios juridico-économiques avec leurs associés chinois - c'est le cas de Danone et de Schneider - pour des questions de propriété intellectuelle.

"Les entreprises des deux pays doivent pouvoir compter sur le respect des engagements contractuels, sur des cadres législatifs, efficaces et impartiaux, ainsi que sur un système performant de protection de la propriété intellectuelle", déclare le président français, pour qui la "réciprocité" est une clé de bonnes relations économiques entre deux pays.

La prophétie de Charles De Gaulle.    15:08 23/11/07

L'année dernière, un économiste de Washington, Thomas Palley, a écrit : "Imprimer un billet de 100$ ne coûte presque rien au gouvernement américain, mais les étrangers doivent donner plus de 100$ de leurs propres ressources pour obtenir ce billet. C'est un joli profit pour les contribuables américains."

Ces profits, que l'on peut qualifier de tribut impérial, versés en matière premières de toutes sortes ou en produits manufacturés ont grimpé en flèche depuis que Nixon alors président des Etats Unis a décidé unilatéralement de recevoir quoi que ce soit en échange d'un bout de papier. Désormais, le monde doit se contenter du dollar. Le seul hic est que l'ar.naque ne peut durer indéfiniment.

Il y a quelques jours, Bloomberg annonçait : " le déficit extérieur des Etats Unis s'est réduit de façon tout à fait inattendue en septembre parce que les consommateurs étrangers se sont jetés sur les produits américains compensant ainsi la crise du logement qui ne cesse d'amplifier et entame sérieusement la confiance des consomamteurs américains. Les exportations ont atteint des niveaux record pour chacun des sept derniers mois ce qui pourrait contribuer à expliquer le fait que l'administration Bush a suggéré qu'il ne fallait pas s'inquiéter de la chute du dollar. Bien qu'il ait été constamment en baisse ces cinq dernières années, sauf une, le gouvernement continue de clamer son engagement pour un dollar fort."

Ce que Bloomberg oublie de parler, c'est de l'augmentation en parallèle du prix des importations américaines. Elles augmentent beaucoup plus que l'inflation (9.2% vs 5.2% en octobre). La hausse du prix du pétrole est en partie responsable de cette augmentation. La théorie du Peak Oil commence à faire les gros titres dans les médias. Mais si une nation est inquiète de voir un jour prochain ses puits à sec, comme ce fut le cas au Texas dans les années 1970, n'est-il pas logique qu'elle souhaite en obtenir le prix maximum au moemnt même où le dolalr perd de sa valeur.

Les pays exportateurs de matières premières et de produits manufacturés sont farcies de dollars. Tout le monde se pose la question : "qu'est ce qu'ils vont faire de tous ces dollars?". Dès 1965, Charles de Gaulle avait posé le problème en ces termes : "On peut se demander jusqu'où irait le trouble si les Etats qui détiennent des dolalrs en venaient, tôt ou tard, à vouloir les convertir en or ? Etant donné la secousse universelle qu'une crise survenant dans ce domaine entraînerait probablement, nous avons en effet toutes raisons de souhaiter que soient pris, à temps, les moyens de l'éviter." mais le moyen choisit par Washington en aout 1971 d'abroger le droit de tous les autres Etats d'échanger leurs dollars contre de l'or n'a fait qu'encourager la création de dollar.

La stratégie de Nixon a entrainé une crise de confiance d'une telle ampleur à la fin des années 1970 que le prix de l'or a dépassé les 850$ l'once. Il a fallu des taux d'intérêts à deux chiffres pour renfluoer le dollar et restaurer la confiance que le monde avait mis dans les promesses sur la valeur du papier américain.

En fait, il apparait que la véritable crise résultant du système qui a autorisé les Etats Unis à imprimer indéfinement et à foison une devise que personne ne peut vraiment refuser a été retardée. Vu l'évolution du billet vert, il se peut que nous assistions actuelleemnt à la dernière phase de la domination du roi dollar.

Si les fonds souverains ne peuvent pas se rabattre sur la Fed pour échanger leurs obligations libéllés en USD, il se peut qu'ils les échangent contre autres choses. Si la Chine ou les pays exportateurs de pétrole ne peuvent acheter les fleurons du S&P à cause de loi établissant de fait des batrières douanières, il est fort à parier que les fonds souverains vont tout simplement échanger leurs dollars contre toutes sortes de matières premières et des denrées alimentaires, bref contre tout ce qui a une valeur réelle. Il pourait aussi se contenter d'acheter de l'or. Après tout "c'est la valeur inaltérable et fiduciaire par excellence", comme l'a dit De Gaulle.

Au fait, De Gaulle a également affirmé qu'une crise amenée par une ruée vers la sortie du dollar pourrait mener le monde à sa perte. En 1980, ce fut moins une. Et aujourd'hui, quelle heure est-il?

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Le yen remonte en force, dopé par l'aversion pour le dollar

Des billets de banque en yens à Tokyo

© AFP/Archives  Kazuhiro Nogi

Le yen a atteint mercredi son plus haut niveau face au dollar depuis juin 2005, revigoré par l'aversion croissante des investisseurs à l'égard du billet vert et par la crainte que la Chine ne décide de diversifier prochainement ses énormes réserves de change.

Le billet vert est brièvement passé mercredi sous la barre des 109 yens, ce qui ne s'était plus produit depuis deux ans et demi. La nouvelle a provoqué des ventes massives à la Bourse de Tokyo où l'indice Nikkei a plongé de 2,46%, terminant la séance à son plus bas niveau en seize mois.

Ce brusque redémarrage du yen nuit aux exportateurs japonais, dont la plupart ont établi leurs prévisions annuelles de bénéfices sur la base d'un dollar à 115 yens, niveau autour duquel il fluctuait ces derniers mois.

A l'instar de l'euro, qui bat actuellement record sur record face au dollar, le yen bénéficie de la méfiance croissante à l'égard du billet vert.

Les incertitudes concernant l'économie américaine, en proie à la crise des prêts immobiliers à risque, et la perspective d'une nouvelle baisse des taux d'intérêt par la Réserve fédérale "incitent les investisseurs à laisser tomber le dollar ainsi que les actifs libellés en dollar", a expliqué Hirokazu Fujiki, stratège chez Okasan Securities.

La chute de la devise américaine s'explique également par "la peur que la Chine ne convertisse ses avoirs en dollars dans des monnaies plus fortes comme l'euro", a souligné Yosuke Hosokawa, stratège chez Chuo Mitsui Trust Bank.

La Chine possède les réserves de change les plus importantes du monde (plus de 1.400 milliards de dollars) et toute modification dans la répartition des monnaies composant cette manne aurait des répercussions considérables sur le marché.

Pékin "souhaite un dollar fort", a cependant déclaré lundi le gouverneur de la Banque populaire de Chine, Zhou Xiaochuan, à l'occasion d'une réunion en Afrique du Sud.

Le marché est également agité par des craintes concernant l'attitude des pays du Golfe, dont les exportations pétrolières sont libellées en dollars, et dont la plupart des monnaies ont un lien fixe avec la devise américaine.

Le billet vert "souffre des spéculations selon lesquelles ces pays vont réévaluer leurs monnaies et remplacer l'arrimage au dollar par un lien avec un panier de devises", a indiqué John Kyriakopoulos, stratège chez NAB Capital.

Cette forte remontée du yen incite les investisseurs à se demander si l'Etat japonais interviendra pour soutenir sa devise et donner un coup de pouce aux exportateurs nippons, comme il l'a souvent fait dans le passé.

Le numéro deux du gouvernement, Nobutaka Machimura, a toutefois récemment assuré qu'un yen fort était "fondamentalement bon" pour l'économie nippone, car il "augmente la valeur du Japon" sur le long terme. Un yen fort contribue aussi à adoucir la facture pétrolière du Japon, pays qui dépend presque à 100% de l'extérieur pour son approvisionnement en énergie.

"Les interventions massives ont constitué un frein à l'appréciation du yen en 2003-2004 et ont contribué à la reprise économique. Mais la situation est à présent très différente de cette période, et les chances de ventes significatives de yens par la Banque du Japon sont faibles", a prédit Richard Jerram, économiste chez Macquarie Securities à Tokyo.

Selon lui, "les Etats-Unis seraient beaucoup moins tolérants qu'il y a quatre ans à l'égard d'une intervention" du Japon pour soutenir le yen, qui risquerait d'aggraver davantage les problèmes de l'économie américaine.

L'euro reste proche de son record face au dollar

L'euro évoluait mercredi matin à des niveaux record face au dollar, le billet vert étant affaibli par les prévisions de croissance en baisse aux Etats-Unis et par le risque de voir plusieurs pays diversifier leurs réserves de devises, selon des courtiers.

Vers 07H00 GMT (08H00 à Paris), l'euro s'échangeait à 1,4835 dollar, contre 1,4836 mardi vers 22H00 GMT. Il a franchi pour la première fois mardi le seuil de 1,48 dollar, et est grimpé jusqu'à 1,4855 dollar mercredi matin, nouveau record depuis sa création en 1999.

La devise européenne reculait en revanche face à la devise nippone à 161,55 yens, contre 162,78 yens mardi soir.

Le billet vert baissait face au yen à 108,90 yens pour un dollar contre 109,88 yens vendredi.

Le dollar n'était pas descendu aussi bas face au yen depuis juin 2005, relancant les spéculations sur une possible intervention de la banque centrale japonaise afin de ralentir le yen, dont la vigueur pénalise les exportateurs nippons.

De son côté, "l'euro a atteint un nouveau record sur fond de nouvelles craintes de voir la Chine s'écarter de ses réserves en dollars et se tourner vers des monnaies plus fortes comme l'euro", a expliqué Yosuke Hosokawa, stratège chez Chuo Mitsui Trust Bank.

La Chine détient plus de mille milliards de dollars dans ses réserves de devises, plus que n'importe quel autre pays. Lundi, lors d'une réunion des ministres des Finances du G20 en Afrique du Sud, le gouverneur de la banque centrale, Zhou Xiaochuan, a déclaré que Pékin "(souhaitait) voir un dollar fort".

Par ailleurs, des spéculations sont apparues, laissant entendre que des pays du Golfe pourraient renoncer à attacher leur monnaie au dollar, devise utilisée pour payer le pétrole.

Le dollar souffre également de perspectives de croissance ralentie aux Etats-Unis et des spéculations sur une possible baisse des taux directeurs de la Réserve fédérale (Fed).

La Fed a baissé ses prévisions de croissance de l'économie américaine mardi, désormais attendue entre 1,8% et 2,5% en 2008, contre une fourchette de 2,5 à 2,75% auparavant.

Dans ce contexte, une écrasante majorité d'investisseurs s'attend à une baisse en décembre de ses taux d'intérêt, pour apporter un peu d'oxygène à l'économie, estiment les analystes.

La livre sterling montait légèrement contre le billet vert, à 2,0681 dollars. Le franc suisse baissait face au dollar, à 1,1042 franc pour un dollar.

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Gallois voit dans le dollar une menace existentielle pour Airbus.

BERLIN (Reuters) - La baisse rapide du dollar représente à long terme une menace "existentielle" pour l'avionneur européen Airbus, qui devra délocaliser une partie de sa production hors d'Europe et limiter ses projets de développement, a déclaré le président d'EADS.

"Il s'agit très clairement d'une menace existentielle - pas dans l'immédiat, mais à long terme", estime Louis Gallois dans une interview au journal dominical allemand Welt am Sonntag.

Ces propos font écho à ceux du président d'Airbus, Tom Enders, qui avait déjà déclaré cette semaine que la faiblesse du dollar n'était plus supportable et qu'elle menaçait l'existence même de l'avionneur européen.

"Sur cette base, nous ne pouvons plus faire réellement de projets pour l'avenir. Nous devrons réellement limiter nos projets de développement", a déclaré Louis Gallois.

Airbus, filiale à 100% d'EADS, vend ses avions en dollars mais près de la moitié de ses coûts sont en euros, ce qui rend le constructeur particulièrement vulnérable à la hausse de l'euro, face à son concurrent américain Boeing.

La monnaie européenne a touché un niveau record de 1,4966 dollar vendredi.

"Nous devrons transférer une partie de notre production et de nos fournisseurs en zone dollar", a ajouté le président d'EADS.

AIDES PUBLIQUES

"La baisse du dollar a été si rapide qu'il est impossible de réagir assez vite. Elle met en danger l'industrie de haute technologie européenne", a déclaré Louis Gallois.

Lors de la publication en début de mois des résultats sur neuf mois d'EADS, Louis Gallois avait déclaré que cette baisse du dollar obligeait le groupe à mettre en place des mesures d'économies de coût supplémentaires.

Il avait estimé qu'il faudrait notamment dégager un milliard d'euros d'économies de plus en 2010-2011 dans le cadre du plan de restructuration "Power 8" mis en place par Airbus, qui prévoit actuellement d'arriver à deux milliards d'économies d'ici 2010.

Ce plan "Power 8" était initialement basé sur une hypothèse de cours de 1,35 dollar par euro. Il prévoit déjà 10.000 suppressions d'emplois chez Airbus et ses sous-traitants en quatre ans en Europe ainsi que la vente de plusieurs sites.

Selon le journal allemand Euro am Sonntag, à paraître dimanche, Airbus entend ainsi demander des aides publiques à la France et à l'Allemagne pour l'aider à surmonter cette crise et à financer son nouveau long-courrier, l'A350 XWB.

L'hebdomadaire allemand Focus, à paraître lundi, écrit de son côté que la durée du travail pourrait être portée de 35 heures à 40 heures dans les usines Airbus, sans compensation, et que de nouvelles unités pourraient être construites hors d'Europe, notamment en Chine, en Russie, en Inde ou dans des pays arabes.

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Baisse du dollarface à l'Euro & baril a un record de 99.29$, y'a t'il un rapport entre les deux?

Sinon en quoi le dollarfaible est-il profitable aux Américains? A part le déficit commercial qui est atténué   

Une baisse du Dollars peut augmenter leur exportation, comme avec l'euro il y a quelques années.

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Ca pose aussi un probleme aux pays qui ont de fortes reserves monetaires en dollars lorsq'ils importent des produits européens.

Les americains y perdent énormément au change puisqu'ils importent beaucoup d'europe mais n'exportent pas forcément d'avantage , surtout en europe ou l'essentiel des echanges commerciaux se font entre les 27.

Les americains même si cette baisse du dollars est censé augmenter leurs exportations subissent de plein fouet la dépréciation de leur monnaie. Ils n'arrivent pas à exporter beaucoup plus mais leurs importations vers l'europe (premier partenaire economique des etats unis et de tres tres loin) les saigne à blanc...

Cette faiblesse conjoncturelle du dollars met l'economie mondiale en danger. La billet vert n'est pas apprecié à sa juste valeur par rapport à l'euro. cette dépréciation monétaire peut à la longue provoquer une vraie catastrophe incontrolable à l'échelle planétaire si le dollars devait encore baisser et que les pays ayant leurs reserves de change devraient passer du dollars à l'euro.

Concernant le prix du baril de brut, l'appreciation de la monaie européenne provoque indirectement une accentuation de la demande sur les marchés mondiaux. Enfin même si la dépréciation du dollars est en partie responsable de cette hausse du baril, le fait qu'on arrive à 100$ est plus lié aux troubles geopolitique en Iran, Iraq et Nigeria...

Une chose est certaine. Si on avais une monnaie européenne à parité avec le dollars. Boeing aurait fermé les portes depuis longtemps. même un placement sous faillite + protection du gouvernement US n'y aurait rien fait.

Quand je pense qu'en 2001, 1€ = 0.80$ ...

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Je me souviens que l'on enviait les allemands et le mark fort il y a vingt ans...

Aujourd'hui les allemands voient exploser leurs exportations malgré l'euro fort...

L'important c'est aussi ce que l'on exporte. Si l'on exporte des biens de consommation (les avions sont des biens de consommation) on pâtit d'une monnaie forte, car la concurrence est plus importante. C'est pour çà que les chinois traînent des pieds pour réévaluer le yuan.

Si l'on exporte des bien d'équipement et de production (machines, systèmes informatique...) comme souvent les allemands on est gagnant car ces biens sont indispensables aux clients qui les trouvent difficilement ailleurs.

En plus les allemands délocalisent à l'Est...

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Ca pose aussi un probleme aux pays qui ont de fortes reserves monetaires en dollars lorsq'ils importent des produits européens.

Les americains y perdent énormément au change puisqu'ils importent beaucoup d'europe mais n'exportent pas forcément d'avantage , surtout en europe ou l'essentiel des echanges commerciaux se font entre les 27.

Les americains même si cette baisse du dollars est censé augmenter leurs exportations subissent de plein fouet la dépréciation de leur monnaie. Ils n'arrivent pas à exporter beaucoup plus mais leurs importations vers l'europe (premier partenaire economique des etats unis et de tres tres loin) les saigne à blanc...

Cette faiblesse conjoncturelle du dollars met l'economie mondiale en danger. La billet vert n'est pas apprecié à sa juste valeur par rapport à l'euro. cette dépréciation monétaire peut à la longue provoquer une vraie catastrophe incontrolable à l'échelle planétaire si le dollars devait encore baisser et que les pays ayant leurs reserves de change devraient passer du dollars à l'euro.

Concernant le prix du baril de brut, l'appreciation de la monaie européenne provoque indirectement une accentuation de la demande sur les marchés mondiaux. Enfin même si la dépréciation du dollars est en partie responsable de cette hausse du baril, le fait qu'on arrive à 100$ est plus lié aux troubles geopolitique en Iran, Iraq et Nigeria...

Une chose est certaine. Si on avais une monnaie européenne à parité avec le dollars. Boeing aurait fermé les portes depuis longtemps. même un placement sous faillite + protection du gouvernement US n'y aurait rien fait.

Quand je pense qu'en 2001, 1€ = 0.80$ ...

Faire flotter l'euro le temps que les pays chagent leurs réserve en euros puis pratiquer à nouveau l'euro fort serait-il une solution ?

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Je me souviens que l'on enviait les allemands et le mark fort il y a vingt ans...

Aujourd'hui les allemands voient exploser leurs exportations malgré l'euro fort...

L'important c'est aussi ce que l'on exporte. Si l'on exporte des biens de consommation (les avions sont des biens de consommation) on pâtit d'une monnaie forte, car la concurrence est plus importante. C'est pour çà que les chinois traînent des pieds pour réévaluer le yuan.

Si l'on exporte des bien d'équipement et de production (machines, systèmes informatique...) comme souvent les allemands on est gagnant car ces biens sont indispensables aux clients qui les trouvent difficilement ailleurs.

En plus les allemands délocalisent à l'Est...

Là je pense que c'est diffèrent, les allemands bénéficie d'une trés bonne réputation au niveau "image" dans le monde, par exemple cela fait plus classe d'avoir une Mercedes qu'une Peugeot (ou encore on respectera plus des soldat allemands que français :P)

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"ou encore on respectera plus des soldat allemands que français"

pourquoi ?

Pour leurs capacités guerrières pendant la 2nde GM, pendant que les français se terraient chez-eux ? les même français qui se sont aussi "cachés" en 2003 ?

Il me semble que l'armée Française a une bonne réputation à l'étranger alors que l'armée allemande a évité de sortir ces 60 dernières années à cause des souvenirs que cela rappelait à certains.

Sinon, sur le sujet: il y en a qui doivent être heureux là, c'est les chinois. Ils tiennent les américains par les c***. C'est pas nouveau, mais ce qui est nouveau c'est que les américains vont commencer à vraiment s'en rendre compte avec cette crise. Si les chinois se mettent à leur faire du chantage sur le changement de monnaie de leurs stocks de liquidités, ils vont devoir commencer à avaler quelques couleuvres. ça pourrait leur servir dans le cas de négos comme "laissez nos capitaux entrer dans vos entreprises".

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@DARK

Ce qui est drôle c'est que les chinois au travers de l'investissement de leurs liquidités sur les marchés financiers et notamment US sont parmi les premiers bailleurs de fonds des américains engagés en Irak et dont le déficit budgétaire est financé par l'émission des fameux Bonds du Trésor.

Nous vivons un monde formidable...

Pour donner un exemple de l'importance des flux commerciaux entre Asie et "occident" l'un des principaux pbs de logistique c'est qu'il n'y a pas assez de flux commerciaux vers l'Asie pour rappatrier les conteneurs qui arrivent en Europe... Les portes conteneurs repartent avec bcp de boîtes vides...

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En fait avant le francs ne représentait pas énormement, alors qu'aujourd'hui l'Euro represente sûrement la première zone économique mondiale.

Et il y a énormément d'article en peu de temps qui signalent un possible lachage du dollar ce qui pourrait amplifier sa chute...

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Interview interessante la semaine dernière sur BFM Radio (peut être encore disponible en podcast):

Les experts réunis autour de la table signalaient l'entrée en "guerre" monétaire des américains face aux chinois. Malgré les demandes répétées de réévaluation de leur monnaie, les chinois se sontabstenus de toute décision majeure. Dont acte les américains ont décidé de lâcher le $. Première conséquence, les avoirs chinois aux USA ont perdus la moitié de leur valeur (plusieurs milliards de $ partis en fumée).

Que doit faire l'Europe ? Pour ces experts se joindre aux américains pour "forcer" les chinois à réévaluer leur monnaie.

Pourquoi ? Parce que si l'Europe reste à l'écart elle sera la première victime d'une guerre monétaire entre les américains et les chinois.

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Pas con ca. Seulement y'a un petit probleme

Si Ben bernanke a la possibilité de jouer un peu avec le dollars à travers divers mécanisme propre à la FED. En europe Trichet lui n'a qu'une seule mission, celle d'assurer une inflation la plus basse possible. Le reste ce n'est pas dans ses cordes

Donc à partir de là, je vois mal en l'état actuel des choses notre jean claude national préférant l'anglais au Francais agir de quelconque maniere que ce soit pour déprecier l'euro

Et puis dans l'absolut, y'a toujours une question d'avantage et d'inconvéniant dans l'histoire.

Avantage pour nos exportations. l'inconveniant outre le fait que nos importations pourraient nous couter plus cher, c'est le meilleur moyen d'augmenter l'inflation. Là c'est le serpent qui se mord la queue. On ne peux pas jouer sur les deux registres donc pour l'instant mieux vaut pas trop toucher à la planche à billet...

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Avantage pour nos exportations. l'inconveniant outre le fait que nos importations pourraient nous couter plus cher, c'est le meilleur moyen d'augmenter l'inflation. Là c'est le serpent qui se mord la queue. On ne peux pas jouer sur les deux registres donc pour l'instant mieux vaut pas trop toucher à la planche à billet...

Tant que nos économies tournent sur notre consommation pourquoi pas... mais c'est de moins en moins le cas.

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notre jean claude national préférant l'anglais au Francais

Excellent ^^

C'est vrai qu'il est un peu neuneu notre Jean-Claude avec son inflation galopante et sa tête de bois. Des fois il a des concepts que même ses compatriotes ne comprennent pas...

Autre problème sur la baisse de l'Euro, le prix des importations (et en particulier du pétrole) vont nous saigner à blanc. Le pouvoir d'achat va en prendre un sacré coup. Conséquense, plongée de la consommation, le seule chose qui nous tient en vie selon certains.

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Les experts réunis autour de la table signalaient l'entrée en "guerre" monétaire des américains face aux chinois. Malgré les demandes répétées de réévaluation de leur monnaie, les chinois se sontabstenus de toute décision majeure.

Les chinois ont peut etre leur part de responsabilité, Mais une chose qui m'a frappé c'est que la monnaie chinoise peut évoluer par rapport au dollars (pas plus de quelques pourcents je crois). Elle n'est pas totalement rattaché au billet vert. Pourtant la monnaie chinoise n'a presque pas bougé et n'a jamais atteint ses limites d'évolutions...  Ce qui tendrais a montrer que meme si la chien lachait du leste le problème ne viendrais pas forcement de la.

américains ont décidé de lâcher le $. Première conséquence, les avoirs chinois aux USA ont perdus la moitié de leur valeur (plusieurs milliards de $ partis en fumée).

Et la conséquence c'est qu'ils risquent de se retrouver avec une monaie sans valeur et qui aura perdue son statuts de monaie de référence. Avec le chinois partis voir ayeur, idem pour les Arabes. Perso je ne serais pas surpris que ce soit une vision du gouvernement US beaucoup plus court terme, une manière de sauver la face avant les élections par exemple...

Que doit faire l'Europe ? Pour ces experts se joindre aux américains pour "forcer" les chinois à réévaluer leur monnaie.

Je pense qu'on doit plutot mettre la pression sur les USA pour qu'ils arrêtent de faire n'importe quoi, et s'arranger avec nos partenaires commerciaux pour régler le plus possible de choses en Euros. De ce coté on peut critiquer Trichet mais au moins on a l'avantage d'avoir une vision qui me parait plus stable et plus sur le long terme.

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Excellent ^^

C'est vrai qu'il est un peu neuneu notre Jean-Claude avec son inflation galopante et sa tête de bois. Des fois il a des concepts que même ses compatriotes ne comprennent pas...

Autre problème sur la baisse de l'Euro, le prix des importations (et en particulier du pétrole) vont nous saigner à blanc. Le pouvoir d'achat va en prendre un sacré coup. Conséquense, plongée de la consommation, le seule chose qui nous tient en vie selon certains.

Trichet ne fait que le mandat qu'on lui a donné, il s'en écarterait ce serai une faute professionnelle ... si certain sont pas content ils n'ont qu'a faire changer le mandat, mais visiblement ce mandat convient a la majorité en Europe.

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Les chinois ont peut etre leur part de responsabilité, Mais une chose qui m'a frappé c'est que la monnaie chinoise peut évoluer par rapport au dollars (pas plus de quelques pourcents je crois). Elle n'est pas totalement rattaché au billet vert. Pourtant la monnaie chinoise n'a presque pas bougé et n'a jamais atteint ses limites d'évolutions...  Ce qui tendrais a montrer que meme si la chien lachait du leste le problème ne viendrais pas forcement de la.

Et la conséquence c'est qu'ils risquent de se retrouver avec une monaie sans valeur et qui aura perdue son statuts de monaie de référence. Avec le chinois partis voir ayeur, idem pour les Arabes. Perso je ne serais pas surpris que ce soit une vision du gouvernement US beaucoup plus court terme, une manière de sauver la face avant les élections par exemple...

Je pense qu'on doit plutot mettre la pression sur les USA pour qu'ils arrêtent de faire n'importe quoi, et s'arranger avec nos partenaires commerciaux pour régler le plus possible de choses en Euros. De ce coté on peut critiquer Trichet mais au moins on a l'avantage d'avoir une vision qui me parait plus stable et plus sur le long terme.

Mécaniquement si les chinois transforment leur yuan en dollars (en plaçant aux USA), leur monnaie perd de la valeur sur le marché.

$ sans valeur: pas tant que les USA seront le premier marché (en terme de valeur non de volume), pour un américain 1$=1$ :lol:

En restant sérieux, l'influence du dollar sur le marché mondial est , de l'aveu d'anciens dirigeants de la Fed, encore trop importante. Car même si certains secteurs de l'économie US sont favorables à 1$ faible ils sont plus nombreux à vouloir une monnaie forte (ou au moins stable).

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Charles Edelstenne, président de Dassault Aviation : "La démarche naturelle va être la délocalisation dans des zones dollar"

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3234,36-984806@51-956203,0.html

La progression continue de l'euro face au dollar inquiète de plus en plus les groupes aéronautiques européens en concurrence frontale avec les Américains. Le président exécutif d'EADS, Louis Gallois, a annoncé, au début du mois de novembre, étudier de nouvelles mesures d'économies afin de protéger le groupe franco-allemand d'aéronautique et de défense et sa filiale Airbus. Dans un entretien accordé à l'hebdomadaire économique suisse Handelszeitung, publié mercredi 28 novembre, il a pour la première fois prévenu : "Si le cours du dollar demeure inchangé, nous allons devoir délocaliser une partie de notre production et de nos fournisseurs en zone dollar."

Le patron de Dassault Aviation, Charles Edelstenne - qui préside également depuis deux ans le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales (Gifas) - tire la sonnette d'alarme et arrive à des conclusions similaires.

Comment réagissez-vous au moment où l'euro approche les 1,50 dollar ?

Face à cette glissade du dollar, j'ai vraiment l'impression de labourer la mer. Quand je me réveille le matin, je m'aperçois que tous les efforts entrepris par le groupe et par ses salariés ont été anéantis, par un simple recul de quelques points de la devise américaine. Le problème c'est qu'aujourd'hui personne ne sait quand cela s'arrêtera.

Que pouvez-vous faire pour vous adapter ?

Nos concurrents sont essentiellement américains. Si nous voulons rester dans la course, nous devons faire encore mieux qu'eux. Il ne suffit pas de faire les mêmes efforts qu'eux en matière de gain de productivité. Nous devons en plus compenser la baisse du dollar.

Nous avons su maintenir notre compétitivité, malgré la dépréciation du billet vert jusqu'à ces dernières années. Maintenant nous sommes face à un recul supplémentaire de 30 % en deux ans. Nous ne pouvons supporter un tel écart en produisant et en achetant en zone euro. La démarche naturelle va être la délocalisation dans des zones dollar ou à bas coût, comme cela a été fait par l'industrie automobile.

La délocalisation ne serait donc plus un sujet tabou dans l'aéronautique ?

Ce tabou a été brisé depuis longtemps, avec la mise en concurrence mondiale des équipementiers. Certaines fabrications s'effectuent déjà en zone dollar. Il va falloir les amplifier. Il ne faut toutefois pas diaboliser la délocalisation, car c'est le seul moyen de garder une partie du travail en France.

Quelles seront les conséquences pour Dassault ?

Il s'agit d'assurer la survie de la société. Nous devons encore réduire nos coûts pour maintenir le prix de nos avions compétitif. Nous avons pris, au fil des années, un certain nombre de mesures, mais nous devons accélérer le mouvement. Voici quelques années, la part du coût en dollars pour nos avions d'affaires Falcon était de 30 %. Elle représente désormais la moitié et augmentera encore demain.

Avez-vous déjà établi un plan ?

Nous sommes en train de préparer les mesures d'adaptation de la société à la nouvelle situation créée par les derniers dérapages du dollar. Elles seront annoncées au personnel dans les premiers jours de janvier.

Quels types d'équipements pourraient être transférés ?

Nous conservons les chaînes d'assemblage en France ainsi que les activités de haute technologie, qui garantissent la qualité de nos avions. En dehors de cela, tout peut être délocalisé.

Nous pouvons transférer certaines fabrications d'éléments de structures. Il en va de même pour certaines tâches dans les bureaux d'études, aujourd'hui entièrement réalisées en France. On peut imaginer installer dans des pays à bas coûts des activités non stratégiques. Mais il n'est évidemment pas question de toucher à la conception des avions. Tout cela se fera de manière progressive. Nous devons nous assurer que les partenaires retenus répondront à nos normes de qualité.

Si Airbus et Dassault délocalisent, n'est-ce pas la fin des sous-traitants locaux ?

Pas du tout, certains sous-traitants l'ont compris et ont déjà délocalisé une partie de la production que nous leur avons confiée. Les autres vont devoir le faire s'ils veulent rester compétitifs. La forte croissance actuelle des prises de commandes aéronautiques permet d'en atténuer les effets.

Une des solutions ne serait-elle pas de facturer en euro les ventes d'avions, comme l'a fait en partie Areva en Chine pour ses centrales nucléaires ?

Ce qui est possible pour des activités comme le nucléaire ne l'est pas pour l'aéronautique. Nos concurrents sont américains et facturent en dollar. Nous sommes obligés de nous aligner sur le prix du marché.

Qu'attendez-vous des politiques ?

L'Europe est la seule grande zone économique à monnaie forte. Cette politique peut présenter des avantages, notamment en ce qui concerne le coût de l'énergie, mais également de graves inconvénients au niveau de notre compétitivité. Elle peut entraîner à terme la disparition complète de certaines industries.

Pour ce qui est de l'aéronautique, nous sommes face à une situation surréaliste. Il y a actuellement un panel à l'Organisation mondiale du commerce sur les aides et les avances remboursables, alors que la parité euro-dollar introduit de graves distorsions de concurrence qui ne sont pas prises en considération. Le gouvernement français est parfaitement conscient du problème, mais celui-ci ne peut se résoudre qu'au plan européen.

Propos recueillis par Dominique Gallois

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