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Russie et dépendances.


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Vous m'excuserez, j'en suis resté à Tselinograd.

Sinon, il reste Père de la Nation, chef du parti au pouvoir et du Conseil de Sécurité, avec des prérogatives assez étendues et un président de la République qui a d'ores et déjà indiqué qu'il faufrait bien évidemment tenir compte de l'avis de l'ancien président bien-aimé.

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On voit fleurir quelques petites vannes sur le net russe, du genre :

Astana devient Nursultan, du coup on devrait renommer Alma Aty en Nazerbaiev, comme ça quand on prend un billet d'avion on prend un Nursultan Nazerbaiev et un Nazerbaiev Nursultan.

Il y a aussi débat sur l'opportunité de renommer Moscou en Putinburg ou Putingrad, Vladimir en Vladimir Vladimirovitch, et carrément la Russie en Putinskaya Federatsiya.

Modifié par aviapics
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Il y a 20 heures, MakSime a dit :

Rien sur le Rapport Mueller?

Quelques réactions officielles russes selon lemonde.

https://www.lemonde.fr/international/article/2019/03/25/enquete-russe-trump-disculpe-moscou-se-pose-en-victime_5441070_3210.html
(en gros, plus c'est gros, plus ça passe).

Quelques bémols:

  • L'AG Barr (un fidèle de Trumpprétend que le rapport Mueller n'a pas de preuves de collusion avec Moscou (grosse réserve, le rapport n'a pas été rendu public ) ...
  • L'article rappelle que l'enquête de Mueller a quand même fait inculper 25+ membres du GRU pour le piratage du DNC, et l'ingérence dans les élections US.
    (dommage pour les protestations d'innocence de Moscou...).
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Le 20/03/2019 à 19:38, collectionneur a dit :

Le président Nazarbaiev quitte officiellement la tête du Kazakhstan après 30 ans au pouvoir mais place sa fille à la tête du Sénat et l'on effectue un changement de nom pour la capitale qui adopte son prénom. Il ne faut plus dire Astana mais Noursoultan :unsure:

Encore une nouvelle qui aurait toute sa place dans le Gorafi... et qui vient en fait d'un journal ordinaire !

Faut-il :bloblaugh: ou :pleurec: ?

 

Le 22/03/2019 à 18:56, aviapics a dit :

Astana devient Nursultan, du coup on devrait renommer Alma Aty en Nazerbaiev, comme ça quand on prend un billet d'avion on prend un Nursultan Nazerbaiev et un Nazerbaiev Nursultan.

Il y a aussi débat sur l'opportunité de renommer Moscou en Putinburg ou Putingrad, Vladimir en Vladimir Vladimirovitch, et carrément la Russie en Putinskaya Federatsiya.

Tout ça ne m'intéresse guère. Enfin c'est ce qui se passe chez nous qui compte le plus pour nous !

Au sujet des gilets jaunes, l'essentiel je pense est que les Black Blocs soient empêchés de continuer le vandalisme.

Ce n'est pas acceptable quand le 8ème arrondissement d'Emmanuel est le théâtre de scènes d'émeute :angry:

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https://www.nytimes.com/2019/03/29/opinion/mueller-report-russia.html (29 mars 2019)

Les Russes libéraux comme moi et beaucoup de gens que je connais sont moins joyeux. En ligne et dans des conversations privées, il devient clair que quel que soit le résultat de l'enquête Mueller, notre relation avec l'Amérique a changé.

Nous avons vu la xénophobie anti-russe se répandre dans le courant dominant américain. Dans nos esprits sont gravés des commentaires comme celui que James Clapper, l'ancien directeur du renseignement national, a fait dans une interview quand il a dit que les Russes sont "presque génétiquement poussés à coopter, à pénétrer, à gagner des faveurs, peu importe".

Oleg Kashin, un éminent journaliste russe, a écrit dans un article d'opinion de 2017 que "chaque fois qu'un réseau de télévision russe ou un journal pro-Kremlin atteint un nouveau niveau de bassesse, il était autrefois courant chez les penseurs indépendants de dire que les géants des médias occidentaux ne se permettraient pas de telles erreurs". C'est beaucoup plus difficile à dire maintenant.

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http://www.slate.fr/story/175290/prochaine-cible-russie-poutine-pays-union-europeenne

Citation

La question n'est plus de savoir si Poutine va attaquer un pays, mais lequel

Après avoir attaqué la Géorgie puis l'Ukraine, Vladimir Poutine oubliera sans doute les anciennes républiques soviétiques pour s'attaquer à un pays européen non membre de l'Otan.

 

article forcément très partisan et anti-russe vu l'auteur (Mikheïl Saakachvili), mais l'analyse comporte certains points qui peuvent faire sens.

Citation

Beaucoup se demandent ce que Poutine cherche à obtenir par ce comportement. En violant les normes internationales, il s'est rendu infréquentable sur le plan mondial. Les sanctions américaines et européennes imposées à la Russie ont porté de sérieux coups à son économie déjà peu souriante (ce qui amène à se demander pourquoi Poutine serait prêt à payer un tel prix pour quelques morceaux supplémentaires de territoire).

Essayer de répondre à cette question serait passer à côté du problème. En Crimée, en Ukraine orientale, en Ossétie du Sud ou en tout autre endroit que Poutine considère comme «l'arrière-cour» de la Russie, le gain territorial n'a jamais été une fin en soi. L'objectif de Poutine aujourd'hui est le même que lorsqu'il a envahi mon pays [la Géorgie, ndlr] en 2008: renforcer son emprise sur les leviers du pouvoir en Russie. À chaque fois que la popularité de Poutine baisse en Russie, il joue l'escalade dans un conflit en cours ou lance une nouvelle offensive.

Et, de toute évidence, cela marche. Poutine dirige le plus grand pays du monde depuis près de vingt ans et il consolide son pouvoir avec chaque crise. L'électeur russe moyen se bat pour survivre avec une pension de 200 dollars (178 euros) par mois, mais la base de Poutine est fière de vivre dans une superpuissance.

Citation

Mais le statu quo ne va pas durer. Si nous avons appris quelque chose des deux dernières décennies, une nouvelle crise se profile à l'horizon. D'après un sondage réalisé le 7 mars par le centre russe de recherche sur l'opinion publique, la confiance que l'électorat russe accorde à Poutine est tombée à 32% (soit le niveau le plus bas depuis 2006).

 

Si la logique peut se défendre, la suite de l'article me parait plus un peu plus fumeuse, il envisage notamment une possible agression contre la Finlande ou la Suède :blink:, qui me semble plus destiné à faire frémir dans les chaumière que réellement plausible, et je ne suis pas trop convaincu par ses justifications, mais bon, ce n'est pas complétement capilotracté non plus :

Citation

Je ne m'attends pas à ce que les chars russes entrent demain à Helsinki ou Stockholm. Mais pour Moscou, il serait relativement simple de prendre possession d'une enclave arctique reculée ou d'une petite île, comme le Gotland suédois, compte tenu des capacités stratégiques que la Russie a mises en place sur son flanc nord. Après tout, qui partirait en guerre pour une île gelée de la Baltique ou un morceau de toundra finlandaise? Pas l'Otan, en tout cas. Mais Poutine, oui.

Citation

Une agression russe en territoire scandinave (c'est-à-dire dans un pays que tout le monde en Occident considère comme occidental) paraît sans doute être une hypothèse exagérée pour beaucoup de gens. Mais j'aimerais rappeler qu'il n'y a pas si longtemps, l'annexion de la Crimée par Poutine, que j'avais prévue, semblait être un scénario irréel, y compris pour les observateurs russes. Et quelques années plus tôt, en dépit de mes mises en garde, l'invasion de la Géorgie par la Russie avait également pris le monde par surprise.

 

Modifié par Kineto
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Il y a 16 heures, Kineto a dit :
Citation

 l'invasion de la Géorgie par la Russie

Est-ce que tu trouves cela crédible ?

Est-ce que tu as déjà entendu parler de la controverse à ce sujet, ou bien c'est un sujet que tu découvres ?

NB une version précédente de ce message attribuait « l'invasion de la Géorgie à la Russie » à Kineto. Il s'agit bien sûr d'une citation de Saakashvili.

Modifié par Wallaby
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Il y a 10 heures, Wallaby a dit :

Est-ce que tu trouves cela crédible ?

Est-ce que tu as déjà entendu parler de la controverse à ce sujet, ou bien c'est un sujet que tu découvres ?

Merci de ne pas utiliser la fonction "citation" pour m'attribuer des phrases qui sont seulement des citations de l'article original, c'est extrêmement désagréable !

J'ai précisé que l'article était partisan et anti-russe vu son auteur.

Et j'ai bien précisé aussi que les conclusions me paraissaient peu crédibles.

Il n'en reste pas moins qu'il me semble que c'était un article intéressant, dont certains points d'analyse font sens (intervention extérieure produisant des bénéfices en politique intérieure), et qui permet aussi de se faire une idée de l'état d'esprit qui peut animer certains des voisins immédiat de la Russie.

 

 

 

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il y a 5 minutes, Kineto a dit :

Merci de ne pas utiliser la fonction "citation" pour m'attribuer des phrases qui sont seulement des citations de l'article original, c'est extrêmement désagréable !

C'est corrigé.

il y a 5 minutes, Kineto a dit :

J'ai précisé que l'article était partisan et anti-russe vu son auteur.

Et j'ai bien précisé aussi que les conclusions me paraissaient peu crédibles.

Il n'en reste pas moins qu'il me semble que c'était un article intéressant, dont certains points d'analyse font sens (intervention extérieure produisant des bénéfices en politique intérieure), et qui permet aussi de se faire une idée de l'état d'esprit qui peut animer certains des voisins immédiat de la Russie. 

Comme tu ajoutais aussi que « ce n'est pas complétement capilotracté non plus », je préférais savoir comment tu faisais le tri. Merci pour ta réponse.

La question qui se pose est de savoir si Saakashvili a encore des partisans. Je pense qu'il reste impopulaire en Géorgie, et en Ukraine il a quelques ennuis avec le pouvoir. Réussira-t-il à rebondir une troisième fois ? En changeant encore de pays ? Encore faudra-t-il que la classe politique de ce troisième pays veuille bien lui faire une place. Et si ce n'est pas un pays russophone, comment pourra-t-il faire campagne sans parler la langue du pays ?

Aux dernières nouvelles il résidait aux Pays-Bas, pays de son épouse : http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2018/02/14/97001-20180214FILWWW00185-expulse-d-ukraine-l-ex-president-georgien-arrive-en-hollande.php (14 février 2018)

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Il y a 14 heures, Wallaby a dit :

Est-ce que tu trouves cela crédible ?

Est-ce que tu as déjà entendu parler de la controverse à ce sujet, ou bien c'est un sujet que tu découvres ?

NB une version précédente de ce message attribuait « l'invasion de la Géorgie à la Russie » à Kineto. Il s'agit bien sûr d'une citation de Saakashvili.

Il y a controverse sur le déclenchement,  et encore, surtout de la part de personnes qui cherchent toujours des excuses à la Russie pour toutes les agressions de ses voisins.

Mais cela autorise t il la Russie à occuper deux provinces de Géorgie dix ans après ? 

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Je suis étonné qu'au vue de son "originalité" - on va le dire comme ça :combatc:... - qu'il n'y ai pas encore de biopic à l'honneur de Saakachvili. Le gus est pourtant un très  bon client.

 

il y a 20 minutes, true_cricket a dit :

Il y a controverse sur le déclenchement,  et encore, surtout de la part de personnes qui cherchent toujours des excuses à la Russie pour toutes les agressions de ses voisins.

...

Il n'y a pas de controverses. La Géorgie a déclenché les hostilités.

 

il y a 22 minutes, true_cricket a dit :

...

Mais cela autorise t il la Russie à occuper deux provinces de Géorgie dix ans après ? 

Et bien, ça dépend si la personne qui exprime son jugement met l'emphase sur le respect du droit et de ses formes ou au contraire cède tout au contexte voir même, à une certaine conception de la morale. Parfois les deux visions se superposent, mais c'est pas souvent le cas.

La plupart du temps, c'est ou l'un ou l'autre. Et surtout, ce qui vaut dans un cas, vaut pour les autres.

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Il y a 2 heures, true_cricket a dit :

Mais cela autorise t il la Russie à occuper deux provinces de Géorgie dix ans après ? 

Il y a des armistices signés qui autorisent la présence de troupes russes là où elles sont, notamment le dernier armistice signé sous l'égide de Sarkozy.

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  • 2 weeks later...
  • 3 weeks later...

https://www.kyivpost.com/business/reuters-belarus-says-months-needed-to-restore-clean-oil-supply-via-druzhba-pipeline.html (30 avril 2019)

Des mois de travail seront nécessaires pour rétablir l'approvisionnement en pétrole propre via l'oléoduc Druzhba de la Russie vers l'Europe, a déclaré le 30 avril une compagnie nationale d'énergie biélorusse, après que les consommateurs occidentaux de pétrole eurent suspendu leurs importations de brut ouralien pour cause de contamination.

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@Wallaby Je ne connaissais, pourtant, c'est le plus grand de la Russie:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Oléoduc_Droujba

Major_gas_and_oil_pipelines_in_Belarus.p

L'article suivant indique que jusqu'à 5 millions de tonnes de pétrole peuvent avoir été contaminés, 10 pour 100 des importations de pétrole russe :

https://www.reuters.com/article/us-russia-oil-insight/how-russia-contaminated-2-7-billion-of-oil-exports-to-europe-idUSKCN1S61YM

Modifié par collectionneur
Article avec les dégâts
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https://www.ouest-france.fr/monde/trump-et-poutine-evoquent-un-nouvel-accord-nucleaire-6334681 (3 mai 2019)

Donald Trump et son homologue russe Vladimir Poutine se sont entretenus ce vendredi pendant plus d'une heure au téléphone pour évoquer la perspective d'un nouvel accord sur les armements nucléaires, la dénucléarisation de la Corée du Nord et la situation au Venezuela ainsi qu'en Ukraine, rapporte la Maison blanche.

« J'ai eu une longue et très bonne conversation avec le président russe Poutine », se félicite le président américain sur Twitter.

Selon Sarah Sanders, porte-parole de la Maison blanche, cette conversation « globalement positive » a porté sur la perspective d'un nouvel accord nucléaire entre les Etats-Unis, la Russie et la Chine, ou d'une extension du traité américano-russe sur les armes stratégiques.

Le Kremlin souligne de son côté que l'entretien a eu lieu à l'initiative des Etats-Unis. Les deux chefs d'Etat se sont entendus pour maintenir des contacts à différents niveaux et se sont dits satisfaits du « sérieux et de la nature constructive » de leur conversation.

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https://esprit.presse.fr/article/sokologorsky-igor/la-terre-russe-selon-nicolas-berdiaev-ou-les-limites-qu-impose-l-espace-illimite-14192 (octobre 2007)

L’absence d’obstacles naturels fait de l’espace russe une terre ouverte aux invasions :

Pendant longtemps, il fallait défendre la Russie des ennemis qui l’attaquaient de tous côtés. Des vagues venues de l’Est et de l’Ouest menaçaient de l’engloutir (7).

En même temps, l’étendue de la Russie assure sa sauvegarde :

L’immense terre russe, large et profonde, tire toujours l’homme russe d’affaire, le sauve (8).

À la différence de l’homme occidental qui est le gardien de sa terre, l’homme russe est protégé par elle :

L’Allemand sent qu’il ne sera pas sauvé par l’Allemagne, c’est lui qui doit la sauver. Le Russe, quant à lui, pense que ce n’est pas lui qui sauvera la Russie, mais qu’il sera sauvé par elle (9).

Selon Berdiaev, la mise en place et le maintient de son État mobilise toutes les forces du peuple russe :

Les dimensions de l’État russe imposaient au peuple russe une tâche presque au-dessus de ses forces […]. Et dans la tâche immense qui consiste à créer et à protéger son État, le peuple russe a épuisé ses forces. […] Toute l’activité extérieure de l’homme russe allait au service de l’État (20).

Cette « tension extrême », permanente, toute tournée vers l’État, fait du peuple russe un peuple triste :

Les Russes ne savent presque pas se réjouir. Il n’y a pas chez eux de jeu créateur des forces (21).

Selon Berdiaev, l’immensité de la terre russe fait qu’il est en vérité impossible de l’organiser jusqu’au bout :

L’homme russe […] se sent impuissant à maîtriser ces espaces et à les organiser (22).

L’espace russe est plus fort que le peuple russe : « L’immensité de la terre russe [… écrasait] l’énergie russe. » Cette impuissance explique certains « défauts » traditionnels du peuple russe,

la paresse russe, l’insouciance, le manque d’initiative, le faible développement du sentiment de responsabilité (23).

Enfin, pour Berdiaev, la terre russe n’est pas seulement la terre de l’errance physique. Dépourvue de lieux déterminés, elle invite aux pensées utopiques : « La Russie a toujours été pleine de sectes mystiques et prophétiques (38) ».

Pourtant, au terme du chapitre consacré à l’espace dans Le Destin de la Russie, Berdiaev appelle à l’avènement pour son pays d’« une nouvelle période historique (67) » rendue alors nécessaire et urgente par la menace qui pesait sur lui : celle-ci doit « amener à un changement radical de la conscience de l’homme russe et de la direction de sa volonté. Il doit, enfin, se libérer du pouvoir des espaces et s’en rendre maître (68) ». Autrement dit, sous la pression des événements, le cours de l’histoire peut renverser les limites que lui impose l’espace russe.

Il est rassurant de constater que Berdiaev ne croyait pas lui-même au destin qu’il semblait avoir fixé pour son pays et qu’en Russie aussi, il est toujours permis d’espérer que « l’invention historique » fasse un jour mentir toutes les Cassandres.

7,...23, 67...68 : Nicolas Berdiaev, le Destin de la Russie, 1918

38 : Nicolas Berdiaev, l'Idée Russe, 1946

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https://www.defenseone.com/technology/2019/05/moscow-weave-ai-face-recognition-its-urban-surveillance-net/156994/ (14 mai 2019)

Moscou va intégrer la reconnaissance faciale dans son réseau de surveillance urbaine

Tsessarsky a déclaré que les autorités de Moscou désirent un système de reconnaissance faciale principalement pour prévenir et résoudre les crimes. "Le flux vidéo de toutes les caméras connectées est analysé, les visages sont reconnus et sauvegardés pendant un certain temps dans la base de données ", dit-il. "Ensuite, une photo d'une personne de la liste recherchée est chargée dans le système et une recherche est effectuée dans l'historique accumulé. Le programme montre quelles caméras et quand elles ont vu cette personne. Vous pouvez restaurer son itinéraire, déterminer où et quand il était la dernière fois, télécharger une vidéo de là et voir ce qu'il y a fait."

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Excellent article de Dominique Moïsi dans les Echos

Citation

Chronique

La diplomatie à l'envers de Vladimir Poutine

Vouloir déstabiliser les démocraties occidentales comme semble vouloir le faire le leader russe en soutenant l'Iran, la Syrie ou encore les populistes en Europe est une erreur. La vraie menace pour la Russie vient de l'Est, notamment de la Chine. A terme, elle devra s'appuyer sur l'Europe et les Etats-Unis pour contenir son dangereux voisin.

Par Dominique MOÏSI

 

Les célébrations du 8 Mai en France ont été discrètes. C'est peu de dire qu'il n'y avait pas grand monde sur les Champs-Elysées. On aurait presque pu utiliser la formule de Tristan Bernard qui - au dos des billets d'une de ses pièces de théâtre qui n'avait guère de succès - ajoutait : « Venez armés, l'endroit est désert. » Tel n'était pas le cas le 9 mai à Moscou où la Russie de Poutine célébrait en grande pompe le 74e anniversaire de sa victoire sur le nazisme. La célébration de la victoire sur l'Allemagne nazie en 1945 est plus complexe en France qu'en Russie. Est-ce bien notre victoire ou avant tout celle de nos alliés ?

Glorification excessive

Du côté russe, à l'inverse, la victoire sur l'Allemagne nazie est le grand moment de « rédemption historique » de la Russie au XXe siècle. On ne saurait la célébrer avec assez de faste. Mais cette glorification excessive du passé peut constituer un obstacle à la compréhension des enjeux du présent et de l'avenir.

Elle ne permet pas une juste prise en compte des forces réelles dont dispose un pays à un moment donné. Il existe de fait un contraste trop grand entre la manière dont  la Russie perçoit son rôle dans le monde et les cartes qui sont objectivement les siennes. Même si les qualités indéniables de tacticien de Vladimir Poutine peuvent faire illusion et donner aux Russes l'impression flatteuse mais dangereuse aussi qu'ils sont « plus » qu'ils ne sont en réalité. Il y a des limites objectives à l'autosuggestion et l'autopromotion.

Il existe un contraste trop grand entre la manière dont la Russie perçoit son rôle dans le monde et les cartes qui sont objectivement les siennes.

De fait, la Russie est partout. Elle n'est pas, comme l'affirmait Barack Obama, dans une formule inutilement humiliante, une simple puissance régionale. Elle fait entendre sa voix « différente », du Venezuela où elle soutient le régime de Nicolás Maduro, jusqu'en Syrie où elle a défendu avec succès celui de Bachar Al Assad, sans oublier l'Iran, où elle dénonce les pressions excessives des Etats-Unis contre les Mollahs.

Un interventionnisme préoccupant

C'est pourtant en Europe que « l'interventionnisme » russe est le plus préoccupant, sinon le plus visible. Que souhaite Moscou ? Retrouver son statut international par la peur que la Russie inspire ? « Vous me craignez, donc j'existe à nouveau. » Son ambition est-elle autant idéologique que stratégique ? Par un retournement, qui serait ironique s'il n'était troublant, met-elle ses pas dans ceux de la Chine, entendant démontrer avec Beijing la supériorité des modèles autoritaires centralisés sur les illusions démocratiques de l'Occident ?

Poutine, le petit dans la cour des grands

Si tel est bien le cas, la Russie ne privilégie pas seulement la nature de son régime, mais choisit sa géographie, confirmant ainsi la thèse de l'historien d'origine allemande Karl Wittfogel (1896-1988), qui parlait de « despotisme oriental » pour qualifier la nature du pouvoir russe.

Pourtant, sur un plan géopolitique,  dans un monde caractérisé par la montée en puissance de la Chine et le retrait partiel de l'Amérique, l'Europe et la Russie devraient tout naturellement se rapprocher. Pour la Russie, la menace vient de l'Est. Son ambition majeure ne devrait pas être de déstabiliser les démocraties occidentales mais d'équilibrer la puissance chinoise. Le concept « d'alliance des régimes autoritaires » ne résiste pas plus à l'examen que celui d'« alliances des démocraties » lancé par les Etats-Unis à l'orée du XXIe siècle et qui a montré ses limites au Moyen-Orient. Pour faire le poids face à la Chine, la Russie a besoin de l'Europe et des Etats-Unis. C'est elle qui se trouve en première ligne avec une des plus longues frontières internationales au monde avec la Chine. En voulant affaiblir et diviser l'Europe - en y encourageant la montée des populismes - la Russie se trompe. Elle joue le jeu de Beijing, pas le sien. Diviser pour régner n'a pas de sens, si le grand bénéficiaire de votre action est celui qui constitue la plus grave menace à terme pour vous.

Le beurre et l'argent du beurre

Un rapprochement entre l'Europe et la Russie est donc légitime, nécessaire même. Pour peu qu'il se déroule selon un mode d'action clair et soit encadré par des principes simples. Il ne s'agit pas, pour l'Europe, de trahir ses valeurs. Un renversement d'alliances tel qu'il pouvait s'en produire dans la diplomatie d'Ancien Régime n'a tout simplement pas de sens. On n'échange pas l'Amérique pour la Russie, comme la France pouvait le faire de la Prusse pour l'Autriche en 1756. La Russie doit comprendre qu'elle ne peut pas « avoir le beurre et l'argent du beurre ». L 'Union européenne ne va pas embrasser la main qui l'empoisonne. A plusieurs reprises déjà, des tentatives d'ouverture vers Moscou ont eu lieu depuis la fin de la Guerre froide. Au milieu des années 2000, la France n'avait-elle pas conçu le projet d'une double protection offerte à Kiev, celle de l'Occident d'un côté, celle de la Russie de l'autre, ce qui revenait à une « neutralisation » de facto de l'Ukraine ? Sur de nombreux sujets, le dialogue avec Moscou peut et doit reprendre, de l'est de l'Europe au Moyen-Orient. Mais cela suppose un code de bonne conduite entre « Européens », les Russes inclus. Poutine comprendra-t-il où se trouvent ses intérêts à long terme ? La balle est dans son camp.

 

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