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Russie et dépendances.


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il y a 19 minutes, Boule75 a dit :

Ca c'est d'la réécriture !

Les 4 permiers paragraphes me suffisent : les russes qui hésitent à envahir la Pologne en 1939... Formidable ! :bloblaugh: +:pleurec:
Et c'est comme ça que la Russie entend se faire entendre au niveau international ? Il va falloir être moins con.

Tu n'as pas compris ! Si Hitler a envahi la Pologne, c'est la faute des Polonais. Il faut tout t'expliquer !

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Il y a 3 heures, Zalmox a dit :

Tu n'as pas compris ! Si Hitler a envahi la Pologne, c'est la faute des Polonais. Il faut tout t'expliquer !

Et des français et des anglais qui ne les ont pas aidés! N'oublie pas! :laugh:

***

Sinon mon passage préféré pour le moment:

Many new, recently discovered or declassified materials were also used in the preparation of this article. In this regard, I can state with all responsibility that there are no archive documents that would confirm the assumption that the USSR intended to start a preventive war against Germany. The Soviet military leadership indeed followed a doctrine according to which, in the event of aggression, the Red Army would promptly confront the enemy, go on the offensive and wage war on enemy territory. However, such strategic plans did not imply any intention to attack Germany first.

C'est tellement, mais... MIGNON! :biggrin::bloblaugh:

"Alors en fait on avait des moyens militaires massés à la frontière et prévus pour faire la guerre chez les nazis après avoir enfoncé leurs lignes, mais que si ils attaquaient d'abord, parce qu'on est gentils. Et fuck la profondeur stratégique de malade qu'on avait et qui aurait pu nous permettre d'échelonner la défense sans risquer de perdre tout ce matériel lourd, ce qui aurait eu infiniment plus de sens."

 

Modifié par Patrick
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il y a 12 minutes, Rob1 a dit :

Ben ça, ca me semble exact, de fait, et effectivement ca mérite d'être dit, vu que c'est l'objet d'une théorie révisionniste...

La seule chose exacte là-dedans c'est que ces moyens militaires étaient massés et prévus pour faire la guerre en Allemagne.
La théorie révisionniste mentionne que barbarossa est survenue parce que les russes allaient attaquer. Et c'est parfaitement invérifiable.
Sauf que le fait que les russes auraient attendu que les allemands attaquent d'abord pour contre-attaquer ensuite chez eux, ce qui est la théorie de Poutine, c'est tout aussi absolument invérifiable.

...Sauf bien sûr si on écoute ce bon Vladimir qui est l'incarnation de la probité comme chacun sait.

 

Allez, comme toujours, Hommage aux morts et aux survivants.
Mais surtout les nôtres.

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il y a 36 minutes, Patrick a dit :

La théorie révisionniste mentionne que barbarossa est survenue parce que les russes allaient attaquer. Et c'est parfaitement invérifiable.

Plus qu'invérifiable, ceux qui ont tenté de la soutenir ont joué aux contorsionnistes avec les faits. Pour moi, ça n'est pas à considérer comme aussi valable que l'hypothèse contraire.

il y a 35 minutes, Patrick a dit :

Sauf que le fait que les russes auraient attendu que les allemands attaquent d'abord pour contre-attaquer ensuite chez eux, ce qui est la théorie de Poutine, c'est tout aussi absolument invérifiable.

C'est vrai que la doctrine était surtout "les Allemands n'attaquent pas avant que j'ai rétabli mon armée... Oh, merde !". Poutine se contorsionne un peu pour passer cela sous le tapis. Mais bon, je ne vois pas pour autant de raison de s'extasier autant sur ce passage.

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Le 05/09/2017 à 19:57, Wallaby a dit :

http://www.lepoint.fr/culture/moscou-ne-souhaite-pas-censurer-le-cineaste-serebrennikov-assure-poutine-05-09-2017-2154670_3.php (5 septembre 2017)

Il n'y a "pas de censure, pas de pression" envers le cinéaste [Kirill Serebrennikov], accusé d'avoir détourné 68 millions de roubles (environ un million d'euros au taux actuel) entre 2011 et 2014 sur des subventions publiques, a affirmé M. Poutine.

http://ecrannoir.fr/blog/blog/2017/09/04/le-cineaste-russe-kirill-serebrennikov-le-disciple-assigne-a-residence/ (4 septembre 2017)

En juillet, le célèbre théâtre moscovite du Bolchoï a annulé quelques jours avant la première un ballet mis en scène par Serebrennikov consacré à Rudolf Noureev, danseur soviétique réfugié en France en 1961 et mort du sida en 1993, assurant que le spectacle n'était pas prêt. Pourtant les répétitions générales avaient bien eu lieu, avec succès, début juillet. L’agence d’information TASS a ensuite annoncé que la décision avait été prise par le ministre de la Culture Vladimir Medinski en personne, qui aurait estimé que le spectacle faisait “la propagande des relations sexuelles non traditionnelles” (rappelons que Noureev comme Serebrennikov sont homosexuels). Mais le ministre s'est empressé de démentir l’information et a juste qualifié de "mauvais" ce ballet. Sans l'avoir vu.

https://www.lemonde.fr/international/article/2020/06/26/le-realisateur-russe-serebrennikov-condamne-a-trois-ans-de-prison-avec-sursis-pour-detournement-de-fonds_6044316_3210.html

Kirill Serebrennikov a été condamné, vendredi 26 juin, à une peine de trois ans de prison avec sursis.

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https://www.faz.net/aktuell/politik/inland/schulterschluss-gesucht-so-umgarnt-macron-putin-16836577.html (28 juin 2020)

Avant sa rencontre avec la chancelière allemande Angela Merkel ce lundi à Meseberg près de Berlin, le président français Emmanuel Macron a réaffirmé son souhait d'un "dialogue de confiance et de sécurité" renouvelé avec la Russie. L'objectif est une architecture de sécurité européenne "de Lisbonne à Vladivostok", a déclaré M. Macron lors d'une conversation avec le président russe Vladimir Poutine. Pendant plus de deux heures vendredi après-midi, les deux présidents auraient échangé leurs points de vue par transmission vidéo, rapporte le Palais de l'Elysée.

Le dialogue aurait été "profond et substantiel", selon un communiqué du bureau présidentiel français. Le service français de "Russia Today" (RT) a diffusé un enregistrement vidéo du premier quart d'heure de la conversation sur les réseaux sociaux samedi, qui donne l'impression d'une amitié étroite entre Poutine et Macron. Les deux hommes seraient remarquablement proches, et Macron a souligné à plusieurs reprises la "longue amitié" des deux nations, qui remonte à l'époque de leur lutte commune contre le nazisme. Macron avait initialement prévu d'assister au défilé de la Victoire à Moscou le 9 mai.

 

 

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https://www.lemonde.fr/international/article/2020/07/01/russie-l-image-ecornee-de-vladimir-poutine-ne-jouera-sans-doute-qu-a-la-marge-sur-le-resultat-du-vote_6044838_3210.html

On a coutume de dire, chez nous, qu’un référendum sur n’importe quel sujet se déporte inexorablement sur la personne de son organisateur. Ici, c’est l’inverse qui s’est produit, et c’est ce que voulait le Kremlin. La question des mandats du président ne figure même pas sur le prospectus remis aux électeurs, pas plus qu’elle n’a figuré sur les innombrables affiches électorales installées dans les rues. Tout a été fait pour dissimuler le principal sujet du vote.

A la place, la communication a insisté sur tous les autres sujets, et chaque électeur a pu retenir ce qu’il voulait. Il y avait en tout 46 amendements constitutionnels modifiés… mais soumis au vote d’un bloc. Les mesures dites sociales ont eu un grand succès, je l’ai constaté dans mes reportages. Particulièrement la question de l’indexation des retraites, même si cette mesure existait déjà dans une loi fédérale et qu’elle ne comporte aucune obligation pour l’Etat.

Les questions symboliques, d’inspiration conservatrice, ont aussi leur poids : mention de « Dieu » dans la loi fondamentale, définition du mariage comme institution hétérosexuelle, défense de la « vérité historique », protection de la langue russe, des frontières russes… Il y en avait pour tous les goûts, jusqu’à la « défense des droits des animaux », proclamés en termes très vagues !

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il y a 19 minutes, Falconer a dit :

Il y aurait il une grogne qui monte dans l'armée Russe? Ou ces résultats sont ils plus difficiles à cacher?

Intéressant , mais il est dit dans l'article que les pourcentage ne sont pas vraiment sur, car si je lis dans l'article qu'il n'y a pas tout les militaires qui ont le droit de voter.

Des problèmes dans l'armée russe, ?  l'armée russe n'apprécient plus poutine et son gouvernement ? 

Comment s'explique tout ça ?  L'armée russe ne serai plus fidèle au kremklin ? 

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https://www.eurotopics.net/fr/243758/un-grand-journaliste-russe-arrte-pour-d-espionnage (9 juillet 2020)

Le journaliste Ivan Safronov a été arrêté à Moscou. Pour le compte notamment du quotidien Vedomosti, il avait révélé plusieurs scandales et des affaires frauduleuses liées la politique d'armement. Suite au conflit survenu autour de Vedomosti, il avait quitté le journal et et travaillait en qualité de conseiller pour l'agence spatiale d'Etat Roskosmos. Il lui est reproché d'avoir transmis des informations secrètes aux renseignements tchèques. Les chroniqueurs s'interrogent.

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il y a 57 minutes, rendbo a dit :

beaucoup de ces videos datent période Eltsine : à cette époque, tout le monde avait faim, le système avait collapsé, les mecs étaient bourrées et les filles finissaient putes à l'Ouest. Depuis ça a changé, mais je suppose que comme partout tu dois avoir de sacrés cas sociaux.

par contre regardes ça, et tu comprendras pourquoi eux qui se pensaient forts et cultivés, ils ont la haine des Américains et de leurs belles promesses... La nouvelle génération a en partie oublié tout ça, mais les plus de 30 ans se souviennent des heurs sombres et de la laborieuse reconstruction

C'est triste. 

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Le problème n°1 de la Russie est démographique

http://www.constructif.fr/bibliotheque/2006-6/catastrophe-demographique-en-russie.html?item_id=2706

Citation

De 1987 à 1999, le nombre des naissances a été divisé par deux. L’espérance de vie est inférieure aujourd’hui à celle observée au Guatemala ou en Indonésie. Le déclin de sa population fera passer la Russie du sixième au vingtième rang mondial suivant ce critère d’ici à 2050. Vladimir Poutine peut à juste titre parler de « menace pour la survie de la nation ».

D’abord il y a les chiffres. Brutaux. Irréfutables. En 1989, lors du dernier recensement de l’Union soviétique, la Russie comptait 147,8 millions d’habitants. Ils n’étaient plus que 145,2 millions en 2002 et 143,8 millions deux ans plus tard. Et encore la diminution de la population aurait-elle été plus rapide sans l’afflux d’immigrés, des Russes ayant quitté les républiques ex-soviétiques. Le déficit serait aggravé de 7 millions d’individus. Le président Vladimir Poutine a qualifié ce déclin démographique de « menace pour la survie de la nation ». D’autant plus qu’il devrait se poursuivre. Les prévisions les plus optimistes font état, d’ici à 2050, d’une diminution de 30 % de la population russe, qui atteindrait 101,9 millions de personnes, les plus pessimistes d’une chute de 47 % (77,2 millions). Il est quasiment certain que la Russie comptera 20 millions d’habitants de moins en 2025. En 2050, la Russie qui est au aujourd’hui au sixième rang mondial pour sa population, passera au vingtième rang.

Mortalité en hausse et natalité en baisse

Des chiffres, encore. Avec 14,7 ‰ le taux de mortalité est en augmentation tandis que le taux de natalité baisse : 8,4 ‰. Depuis la fin des années 50, le nombre des décès n’a pas cessé s’augmenter, avec un pic en 1994. Les courbes des naissances et des décès se sont croisées en 1990. En 1985, il y avait 16,3 naissances pour mille habitants et 11,3 décès. En 1994, les chiffres étaient respectivement de 9,6 et de 15,6. Le nombre des naissances a chuté brusquement depuis le début des années 90. De 1987 à 1999, il a été divisé par deux. La mortalité a toujours été plus élevée en Russie que dans les pays européens, Est et Ouest confondus, mais elle a augmenté depuis les années 80. Un Russe de 20 ans a une chance sur deux d’atteindre l’âge de 60 ans, contre neuf chances sur dix pour un Américain. Avec 59 ans, l’espérance de vie moyenne d’un homme russe est inférieure de 13 ans à celle d’une femme russe et elle a baissé depuis les années 60, où elle était encore de 63,8 ans pour les hommes et 72,4 pour les femmes. La différence entre l’espérance de vie masculine et féminine est une des plus élevée du monde développé. En termes absolus, l’espérance de vie est inférieure en Russie à ce qu’elle est au Guatemala, en Indonésie, au Mexique, au Maroc ou aux Philippines. La Russie est au niveau qui était celui de la France en 1945, pour les hommes, et dans les années 50, pour les femmes.

Une accélération du vieillissement

Malgré cette faiblesse de l’espérance de vie qui place la Russie au niveau des pays sous-développés, le vieillissement de la population s’accélère, à cause de la disparition prématurée des jeunes et l’arrivée à l’âge de la retraite des générations nées après la Seconde Guerre mondiale. Le nombre des personnes âgées de plus de 60 ans a été multiplié par deux au cours des dernières décennies et devrait encore doubler d’ici à 2020, tandis que le nombre de jeunes de 15 à 24 ans devrait être divisé par deux.

Le chercheur Alain Blum met l’accent sur le fait que la démographie est « le reflet de l’évolution historique de la Russie au XXesiècle »1. Une étude sur la longue durée permet non seulement de lire l’histoire politique de la Russie avant la Révolution, puis de l’URSS, puis de nouveau de la Russie après la dislocation de l’Union soviétique en 1991. Elle souligne aussi les tendances profondes et évite une interprétation simpliste d’une réalité complexe, par exemple celle consistant à invoquer des causes strictement liées à l’effondrement du système communiste et à l’émergence d’un libéralisme débridé, même si l’écroulement des structures traditionnelles joue un rôle dans la situation actuelle.

Le poids de l’histoire

Les grandes étapes du développement de la Russie après la prise du pouvoir par les bolcheviks a une influence sur la démographie. La période de la Nouvelle politique économique (NEP) qui desserre le carcan du « communisme de guerre » des premières années postrévolutionnaires se traduit par un accroissement de l’espérance de vie (de 1921 à 1930), alors que la famine de 1933, liée à la liquidation des koulaks, les paysans « riches », puis la Seconde Guerre mondiale provoquent des saignées dans les générations en âge de procréer. Mais contrairement à la propagande officielle qui s’est perpétuée bien après la mort de Staline, le creux démographique des années 40-50 n’est pas dû seulement aux 20 millions de victimes de la « grande guerre patriotique ». Elle est aussi le résultat de la politique de Staline, la collectivisation forcée des terres et les grandes purges des années 30. Le pouvoir soviétique le savait si bien qu’il avait classé comme ultra-confidentiel le résultat des recensements et avait interdit, encore dans les années 70, la publication des statistiques de la mortalité infantile.

Si la Russie est aujourd’hui « une exception », voire une « anomalie », cette situation ne peut être séparée de l’histoire de l’URSS. Celle-ci peut être reconstituée grâce à la redécouverte des recensements de 1937 et de 1939, des registres de l’état civil et des enquêtes démographiques des années 30. Après les débuts de la perestroïka, avec l’arrivée au pouvoir de Mikhaïl Gorbatchev en 1985, les archives ont été ouvertes. Les statistiques ont été retrouvées et au-delà l’histoire de la déportation des « petits » peuples, les déplacements forcés de populations paysannes et la population des camps ont pu être intégrés dans l’histoire démographique de la Russie. Cette histoire était mal connue. Non que les statistiques n’existèrent pas ou qu’elles aient été mal faites. Au contraire. Dans les premières années de la Russie soviétique, les spécialistes avaient été formés à la fin du XIXe et au début du XXe siècles, sous le tsarisme, et surtout à un moment où l’esprit positiviste dominait en Europe, avec sa croyance dans la valeur des chiffres. Cette idéologie s’est retrouvée dans la planification soviétique et a contribué à construire le mythe d’un gouvernement « scientifique », fondé sur la matérialité des chiffres.

En même temps, la réalité devait se plier aux objectifs politiques, voire aux simples slogans. Si les chiffres ne pouvaient mentir, il fallait manipuler les statistiques pour que la « réalité » corresponde à l’idéologie. Si la manipulation était insuffisante, la solution résidait dans le camouflage. Les statisticiens soviétiques qui ont refusé à partir des années 30 de se prêter à la falsification des chiffres ont été envoyés au Goulag ou simplement exécutés. Le recensement de 1937 a été annulé par décret de Staline parce que les résultats obtenus ne correspondaient pas à ce qu’il souhaitait. La famine et ses conséquences ne devaient pas apparaître alors que quelque 8 millions de personnes avaient péri.

Une dégradation du système de santé

La faiblesse démographique de la Russie est donc liée à l’histoire de ce pays depuis les premières décennies du XXe siècle. Des causes plus immédiates l’expliquent aussi. La première est certainement la dégradation du système de santé qui est à l’origine de l’augmentation de la mortalité. La situation sanitaire de la Russie empire depuis le début des années 60. La priorité de la politique de santé avait été la lutte contre les maladies infectieuses et, après que celles-ci ont été sinon éradiquées, du moins efficacement combattues, le système médical soviétique n’a pas su se réorienter vers la prévention de maladies plus modernes, comme les maladies cardio-vasculaires. Du temps de l’URSS, la gratuité des soins garantissait un suivi médical minimal, mais cette égalité officielle devant la maladie cachait de grandes disparités entre le Soviétique moyen, la Nomenklatura, qui avait accès aux cliniques réservées, et les « riches », qui pouvaient verser des pots de vin au corps médical. La pénurie de médicaments, la promiscuité et le manque d’hygiène des hôpitaux, augmentaient les risques.

Cependant, l’effondrement du communisme a eu des effets négatifs dans la mesure où le système, certes médiocre, existant auparavant, s’est trouvé bouleversé pratiquement du jour au lendemain. Les projets de privatisation des hôpitaux et de décentralisation du système de santé ont conduit à une profonde désorganisation, aggravée par la recherche de la « rentabilité ». La réforme de janvier 2005 a mis fin à la pratique des médicaments gratuits pour une partie au moins de la population, les plus vieux et les plus pauvres, pour qui l’accès aux médicaments sera de plus en plus difficile.

Un alcoolisme ravageur

Un autre phénomène explique « l’exception russe » : l’alcoolisme est responsable de quelque 27000 morts par an. La consommation moyenne d’alcool pour un homme russe est de 500 g par jour, l’équivalent de cinq bouteilles de vodka par semaine. La moyenne, hommes et femmes confondus, est de 400 g par jour. La plus forte consommation masculine explique l’écart entre l’espérance de vie des hommes et des femmes. L’alcoolisme est aussi une cause indirecte de mortalité car il est à l’origine d’un fort taux d’accidents de la route et d’accidents du travail, comme d’un accroissement de la violence. Il y a plus de probabilité pour une femme russe de mourir de mort violente que pour un homme américain. Un enfant né en Russie en 1995 avait un risque sur quatre de mourir de mort violente, contre un sur trente en Grande-Bretagne. Au temps d’Andropov (1982-1984) et de Gorbatchev (1985-1991), les autorités avaient tenté de réduire la consommation d’alcool en menant une campagne contre l’alcoolisme, en multipliant les contrôles dans les entreprises, en limitant la production, en augmentant les prix et en instituant un traitement obligatoire des alcooliques. Cette politique avait eu des effets limités mais quand elle a été abandonnée par Boris Eltsine, la consommation a fait un nouveau bond en avant : la moyenne est passée de 11 litres en 1988 à 14 litres en 2004. Ce sont des statistiques officielles qui ne tiennent pas compte de l’alcool fabriqué « à la maison » (samogon) dont la mauvaise qualité ajoute à la dangerosité.

Une autre cause est l’avortement qui a été pendant trop longtemps la méthode de contraception la plus pratiquée. Même si la situation s’est améliorée ces dernières années avec l’usage des préservatifs, on compte en Russie deux interruptions de grossesse pour une naissance. Une femme en âge de procréer avait subi en moyenne trois à quatre avortements en 1991 (contre 0,63 en Europe occidentale et 1,5 en Europe de l’Est). Le chiffre était tombé à 1,8 en 2002. Les conditions précaires dans lesquelles ces avortements sont pratiqués augmentent les risques de stérilité pour les femmes qui les subissent.

Au cours des dernières années, la transformation des conditions de vie a eu des conséquences contradictoires sur la démographie russe. Les modèles sociaux se rapprochent, au moins dans les grandes villes, des stéréotypes occidentaux. Le nombre de naissances hors mariage s’accroît tandis que l’âge du mariage augmente. La politique nataliste a peu d’effets parce que les allocations familiales sont faibles et payées en retard. Mais en même temps, l’attente vis-à-vis de l’État est moindre chez les jeunes que chez leurs parents.

Au XXe siècle, la démographie n’est plus la force principale des nations. Il n’en reste pas moins que la Russie se dépeuple au Nord et à l’Est, laissant de vastes territoires à la convoitise de voisins plus nombreux et/ou plus prolifiques. En chiffres bruts, absolus, sa situation globale n’est pas très différente de celle de pays occidentaux développés qui affichent également une faiblesse démographique. Mais les causes tiennent en un mélange des séquelles du communisme et des difficultés de la transition.

 

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Le problème n'est pas nouveau et reste préoccupant.

Cela dit, des choses ont été faites. 

  • Campagne très efficace contre l'alcoolisme, qui a beaucoup reculé ;
  • L'espérance de vie a beaucoup remonté depuis la fin des années 90 et le début de 2000 ;
  • Des programmes ont été instaurés pour aider les jeunes couples et familles. 

 

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Il y a 2 heures, pascal a dit :

C'est un texte qui date de 2006.

Plus récemment, j'ai lu ceci : 

Le 03/06/2014 à 07:52, Wallaby a dit :

https://www.herodote.net/Todd_La_Russie_nous_surprendra_toujours_-article-1468.php (28 mai 2014)

Emmanuel Todd est interrogé sur la Russie (et la Biélorussie).

En 2013, la Russie a une [fécondité] de 1.7 meilleure que la Pologne (1.3) et le constat est le même pour la Biélorussie (1.6) [ou l'Ukraine (1.5)], alors qu'en 1993 la Pologne était à 2.0 contre 1.7 pour la Russie et 1.8 pour la Biélorussie [et l'Ukraine].

Emmanuel Todd, Herodote, 2014 : Aujourd'hui, disons depuis quelques mois, j'observe à l'inverse que la mortalité infantile dans la Russie de Poutine est en train de diminuer de façon spectaculaire. Parallèlement, les autres indicateurs démographiques affichent une amélioration significative, qu'il s'agisse de l'espérance de vie masculine, des taux de suicide et d'homicide ou encore de l'indice de fécondité, plus important que tout. Depuis 2009, la population de la Russie est repartie à la hausse à la surprise de tous les commentateurs et experts.

(Et cela explique en partie que les Criméens aient souhaité devenir russes)

Modifié par Wallaby
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