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Russie et dépendances.


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Fiche sur le cours euro/rouble :

http://www.boursorama.com/taux-de-change-euro-rouble-eur-rub

Il varie entre 77 et 90 rouble pour un euro ce matin.

 

L'omniscience des marchés dans sa splendeur ! Sérieusement : si on ne connaît rien des volumes échangés (et les données de Boursorama sur ce point sont vides), on ne peut rien en déduire.

 

Si deux pécores ont absolument besoin d'acheter des $ contre du Rouble et sont prêts à les payer à prix d'or, mais qu'ils sont les seuls à faire des transactions : le cours du Rouble s'effondre !

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Je crois que l'auteur à une réputation sulfureuse, cependant il y a des points intéressants (notamment, la différence fondamentale avec 1998)

 

Et tu le lis ?!?!  :blink:

 

Malheureux ! Ne sais-tu pas qu'à écouter le Malin, on tombe dans ses filets ?  :lol:  

 

Pour le salut de ton âme, va réciter deux Paters et trois Ave lire deux éditoriaux du Monde et trois du Washington Post

 

Eliphas_Levi_Diable.jpg

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Un graphique intéressant qui montre que l'instabilité perçue du rouble est beaucoup plus apparente que réelle.

 

En réalité, le rouble est resté stable pendant toute l'année 2014, et il reste dans une fenêtre de variation réduite ces derniers jours...

 

... si on l'exprime en barils de pétrole plutôt qu'en dollars ou euros.

 

Un rouble, c'est environ 1 / 4000ème de baril Brent.

 

 

 

year-to-date-change-in-brent-crude-oil-p

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Un graphique intéressant qui montre que l'instabilité perçue du rouble est beaucoup plus apparente que réelle.

 

En réalité, le rouble est resté stable pendant toute l'année 2014, et il reste dans une fenêtre de variation réduite ces derniers jours...

Avec quelques autres ici, tu devrais demander des émoluments ou récompenses plus symboliques à l'ambassade de Russie, depuis le temps que tu t'escrimes à montrer que la Russie est forte, dans son bon droit, que le gouvernement ukrainien est illégitime, que les sanctions sont inutiles, etc. ^^

 

Plus sérieusement, ces spéculations sur le rouble ne ruineront pas durablement l'économie russe (et c'est tant mieux) mais la baisse des prix du pétrole couplée aux sanctions ont néanmoins un effet négatif important sur celle-ci à court terme.

 

Espérons que cela fera réfléchir dans le bon sens Poutine et ses conseillers et donc qu'une solution mutuellement acceptable aboutira en Ukraine.

Modifié par DAR
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tu exagère DAR, le fait que certains sois en accord avec la russie et apporte un autre point devu me semble salutaire, on ne te propose pas des emoluments de l'otan ?

 

de plus je ne sais pas a qu'elle points l'attaque brutal sur le rouble ne vont pas finalement decidé les russes a agir en ukraine, finalement quand on y pense cela ne leurs couterais peut etre pas plus chere.

Modifié par mallrats
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Une réflexion que m'inspire le dévissage du Rouble.

 

Moi, un truc qui m'a toujours fait halluciner c'est que les autorités russes laissent les capitaux se balader avec autant de facilité, sachant la nuisance que ça a été durant les précédentes crises.

 

Enfin, mon étonnement est en partie de la fausse candeur : ça arrange les milieux d'affaires. Milieux d'affaires qui ont fait pour parti Poutine et un pilier de son pouvoir. Vladimir ne peut pas aller trop ostensiblement contre eux en imposant un contrôle des capitaux. Mais quand même, on sent que c'est un angle mort de la Russie et sa puissance, connu depuis longtemps au surplus, qui devrait susciter des contremesures. Mais en fait rien. Rien de substantiel en tout cas.

Modifié par Shorr kan
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Le blocage des capitaux est le meilleur moyen de faire fuir les investisseurs et donc d'assécher le financement des entreprises russes. Ca ne veut pas dire que ça ne peut pas être utilisé, mais il faut bien en juger les effets secondaires, et donc bien calibrer les règles si on ne veut pas se retrouver avec une bombe qui vous pète à la figure.

Modifié par Dino
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Il n'est pas question de blocage des capitaux mais leur contrôle, c'est à dire couper dans les flux monétaires à court terme, les plus déstabilisateurs surtout. De quoi anéantir la spéculation.

 

Le FMI lui même en est arrivé à la conclusion que la libéralisation totales des mouvements de capitaux était non seulement une nuisance et déstabilisatrice, mais qu'en plus elle ne présentait qu'un intérêt mineur après avoir analysé la crise asiatique de 1998 et d'autres (Mexique notamment). Le contrôle des capitaux avait particulièrement bien réussie à la Malaisie et la Chine, bien moins impactés que leur voisin, et il est désormais conseillé aux pays émergeant d'avoir cet outil dans leur panoplie de politique économique.
 

Et la Chine toujours, encadre très étroitement les mouvements de capitaux, et ça n’empêche pas les investisseurs d'affluer ;). Lesdits investisseurs cherchent surtout de la lisibilité. Et Pékin fait mieux que Moscou dans ce registre.

 

Autre chose. La Russie est  créditrice et n'a pas tant besoin que ça de l'épargne étrangère. Ce dont l'économie à besoin par contre c'est la technologie et le savoir faire pour la moderniser.

 

Les seuls qui ont intérêt en Russie à un système aussi permissif sont les oligarques et les coquins en tout genre.

Modifié par Shorr kan
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...

 

Les seuls qui ont intérêt en Russie à un système aussi permissif sont les oligarques et les coquins en tout genre.

 

Mais là où le bât blesse est que intrinsèquement ‘la Russie’ - pas celle des contes de fées - a postériori 1989 n’est rien d’autre que cela, gaz, pétrole, mafia. Le retour à la réalité va être très rapide et douloureux. ;)

 

 

 

 

...

Modifié par Gravity
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Avec quelques autres ici, tu devrais demander des émoluments ou récompenses plus symboliques à l'ambassade de Russie, depuis le temps que tu t'escrimes à montrer que la Russie est forte, dans son bon droit, que le gouvernement ukrainien est illégitime, que les sanctions sont inutiles, etc. ^^

 

Hmmm donc tu suggères que je serais trop subjectif voire irrationnel sur le sujet de la Russie, au point où j'aurais intérêt à profiter de cette particularité pour mettre du beurre dans les épinards ?  :lol:  

 

Juste une question : penses-tu être objectif toi-même ?  :)

 

Ce n'est pas si facile d'être objectif... avec les meilleurs efforts - que je fais pour ce qui me concerne - on ne peut que s'y essayer.

 

Personnellement je me connais un point de subjectivité forte, qui est que j'ai en horreur les irresponsables qui jouent avec le destin et la paix civile de pays fragiles pour leurs petits calculs, leurs hypocrisies et leurs illusions. Ce qui est précisément ce qu'ont fait les Occidentaux poussant au renversement du gouvernement démocratiquement élu d'Ukraine, jusqu'à s'allier non seulement avec des éléments de la classe compradore locale mais encore avec des milices fascisantes leur bras armé pour prendre le contrôle de Kiev.

 

A part ça, je me soigne  ;) ... mais cette subjectivité-là d'abhorrer les irresponsables et les pousse-au-crime, désolé je la garde !

 

 

Espérons que cela fera réfléchir dans le bon sens Poutine et ses conseillers et donc qu'une solution mutuellement acceptable aboutira en Ukraine.

 

Pour trouver une solution mutuellement acceptable par tous, par les Etats-Unis comme par la Russie, par les maïdanistes de Kiev comme par les insurgés du Donbass, il faut de la bonne volonté de tous les côtés.

 

Je ne sais pas si Poutine est sur cette longueur d'onde - je suis loin d'en être sûr au point où en sont rendus les choses - mais ce qui me paraît clair est que ni les Etats-Unis ni les maïdanistes ne le sont.  :(

 

On ne peut qu'espérer que cette situation change prochainement ...

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Sinon, j'ai trouvé cet entretien assez intéressant, notamment par sa conclusion qui exprime bien l'objectif politique et le "scénario rêvé" recherché par les partisans de la guerre économique contre la Russie

 

 

 

Personne n’a intérêt à ce que ce pays devienne un autre Iran ou un nouveau Venezuela. Mais la solution aux problèmes russes est aussi largement politique. L’Ouest peut intensifier les sanctions ou les lever, la Russie peut faire défaut comme en 1998 ou décider d’assumer son rôle protecteur pour ses entreprises. A mon avis, il existe une troisième voie possible, celle des Russes eux-mêmes qui, lassés de la mauvaise image de leur pays et de ses conséquences sur leur vie quotidienne, le feraient savoir à Vladimir Poutine.

 

 

Je ne crois pas à ce scénario, comme déjà dit.

 

Je verrais plutôt l'option "la Russie (qui décide) d'assumer son rôle protecteur pour ses entreprises", en pratique utiliser une partie de ses réserves et excédents futurs pour refinancer les dettes extérieures en dollar et euro de ses entreprises et banques. Avec pour résultat un découplage progressif des relations d'investissement réciproque entre Russie et Europe, ainsi qu'une augmentation de l'influence de l'Etat dans l'économie, en tant qu'investisseur premier dans l'économie. Tout ceci étalé sur deux ou trois ans.

 

Enfin bien sûr ça suppose une stabilité relative de la situation pendant cette période... l'avenir le dira.

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a la place de poutine je marcherais sur odessa et je ferrais jonction avec la transdniestrie, au moins les sanction aurait des raisons d'etres...

 

Il va peut être attendre que la résolution des législateurs américains soit promulguée, non ? Ou alors qu'Obama y mette son veto par exemple ?

 

Ce n'est pas parce que les députés et sénateurs US font la course à l’échalote que les grandes personnes sont obligées de les suivre.

 

Un édito de Michel Colomès dans le Point, sur ce sujet : il se pourrait que tu sois, comme moi, d'accord sur l'essentiel de ce qu'il raconte.

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Effectivement. Les Russes ont quelques cartes dans leur jeu qui pourraient leur être utiles pour desserrer l'étau. Mais le gros problème, c'est que l'Ukraine est devenue symbolique pour les deux pays. Il va falloir des trésors d'habileté et de diplomatie pour trouver un terrain d'entente qui ménagera les intérêts de chacun tout en leur permettant de sauver la face.

 

Et c'est très loin d'être gagné.

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Je n'ai pas noté de grande surprise dans le discours de Poutine ce matin. La chose la plus notable semble être la prédiction que la crise économique durera "un maximum de deux ans"

 

(François Hollande, sors de ce corps !  :lol:  :P )

 

Accalmie pour la Russie sur le taux de change, aux alentours de 73-75 pour un euro, quand il a brièvement touché les 100 jeudi, et était à 48-50 au début de l'année. A voir si l'accalmie est durable et si les sorties de capitaux sont contenues sans nécessité de recours aux mesures "non-conventionnelles" type contrôles sur les capitaux.

 

Quoi qu'il en soit, c'est dans les semaines ou les mois qui viennent que la situation se clarifiera... les mouvements de court terme peuvent être impressionnants, mais c'est le moyen terme qui compte.

 

Politiquement, je n'ai pas aperçu d'évolution dans le discours du président russe ?

 

Sauf erreur de ma part sur ce point, le choix de Poutine semble être de maintenir sa position et faire le gros dos en attendant que la tempête économique se calme.

 

C'est dans la longue durée que cette affaire sera décidée... sauf percée diplomatique et accord sur l'Ukraine et sur la normalisation des relations UE - Russie.

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http://www.courrierinternational.com/article/2014/12/17/comment-la-faiblesse-du-rouble-frappe-le-marche-de-la-consommation

 

Comment la faiblesse du rouble frappe le marché de la consommation
 
Remplacer le lait par de la poudre, le bœuf par du soja : la chute de la monnaie russe frappe de plein fouet les consommateurs russes. Un état des lieux peu rassurant publié par la presse du pays.
...
 

 

 
Poutine : "Nous nous en sortirons, c'est inévitable"
 
"Nous devons travailler, [...] devenir plus efficaces" et la situation s'améliora. C'est sur le ton de la détermination que le président russe a donné sa conférence de presse annuelle au Kremlin ce 18 décembre devant plus de 1 000 journalistes.
 
...
 

 

 

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Avec quelques autres ici, tu devrais demander des émoluments ou récompenses plus symboliques à l'ambassade de Russie, depuis le temps que tu t'escrimes à montrer que la Russie est forte, dans son bon droit, que le gouvernement ukrainien est illégitime, que les sanctions sont inutiles, etc. ^^

 

Plus sérieusement, ces spéculations sur le rouble ne ruineront pas durablement l'économie russe (et c'est tant mieux) mais la baisse des prix du pétrole couplée aux sanctions ont néanmoins un effet négatif important sur celle-ci à court terme.

 

Espérons que cela fera réfléchir dans le bon sens Poutine et ses conseillers et donc qu'une solution mutuellement acceptable aboutira en Ukraine.

 

 

Nous étions nombreux à faire la queue devant l'Ambassade de Russie ces derniers temps, afin de percevoir nos récompenses. Mais lorsque nous sommes passés devant l"avenue Gabriel nous t'avons aperçu sortant de l'ambassade US  les bras bien chargés ! mais tu étais tout seul.

 

Nous espérons tous que le " gouvernement " ukrainien comprendra son intérêt vital à ne pas jeter de l'huile sur le feu dans ce conflit . Nous espérons aussi que le peuple russe ne souffrira pas trop longtemps de cette guerre économique, que les pays occidentaux dirigés par la maison Blanche ont engagé à son encontre. Ce peuple fier et résistant est si proche de nous.....

 

Trinquons donc , nous avec notre vodka et toi avec ton whisky à la fin des hostilités! 

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FIGAROVOX/TRIBUNE - Alors que Vladimir Poutine a tenu à rassurer ses concitoyens sur la bonne santé de l'économie russe, durant sa conférence de presse annuelle, le 18 décembre, Jacques Sapir décrypte l'action du président pour contrer la crise du rouble.

 

Jacques Sapir dirige le groupe de recherche Irses à la FMSH, et coorganise avec l'Institut de prévision de l'économie nationale (IPEN-ASR) le séminaire franco-russe sur les problèmes financiers et monétaires du développement de la Russie. Vous pouvez lire ses chroniques sur son blogRussEurope.

Le rouble a connu une séance mouvementée, mais glorieuse, ce mercredi 17 décembre. Il s'est apprécié face au dollar de plus de 15% et de plus de 22% par rapport à l'Euro. Dans le même temps, la Bourse de Moscou a connu une hausse de 17%. Ces mouvements, comparables dans leur amplitude à la baisse spectaculaire de mardi 16, n'ont cependant pas provoqués les mêmes commentaires. Ils n'en sont pas moins intéressants. Ils montrent la capacité de rebond de l'économie russe. Mais, au-delà de ce simple constat, il faut s'interroger sur les choix qui ont été faits par les autorités.

La validation de la stratégie du gouvernement russe?

 

Cette stratégie doit absolument être poursuivie dans les jours qui viennent pour rendre ces pertes irréversibles et redonner confiance à la population russe.

La stratégie du gouvernement et de la Banque Centrale semble fonctionner à court terme. Moins que la hausse du taux d'intérêt à 17%, il semble bien que ce soit l'engagement des réserves du Ministère des Finances et de la Banque Centrale qui ait provoqué cette hausse importante. Elle est très significative car elle implique des pertes très lourdes pour les spéculateurs qui jouaient au contraire la baisse du rouble. Cette stratégie doit absolument être poursuivie dans les jours qui viennent pour rendre ces pertes irréversibles et redonner confiance à la population russe. Les pertes pour les spéculateurs ont dû être lourdes. Des contacts au MICEX, le marché des changes de Moscou, faisaient état de contrat à terme passés mardi soir et calculés sur un cours potentiel de 75 roubles pour un dollar. Si vous avez acheté du dollar à 70 roubles escomptant le vendre à 75, mais que vous êtes contraints de le vendre en réalité à 65, la différence peut être meurtrière. On verra dans les jours qui viennent ce qui se passe pour certains fonds spéculatifs, en particulier aux Etats-Unis, et certaines petites banques.

L'objectif doit donc être d'atteindre le niveau de 55 roubles pour 1 dollar, cours qui correspond plus ou moins au niveau d'équilibre pour un baril de pétrole en dessous des 60 dollars et qui rassurerait la population. Notons que mardi soir on était autour de 72 roubles pour un dollar, et que ce mercredi soir le cours est remonté vers 62 roubles pour un dollar.

Le coût de cette stratégie.

 

Il semble bien que le centre de décision se soit déplacé de la Banque Centrale vers le gouvernement qui, désormais, supervise étroitement la stratégie dans le domaine du taux de change.

On ne connaît pas encore exactement le prix de cette stratégie. Il est cependant clair que la Banque Centrale et le gouvernement ont certainement jeté des sommes importantes sur le marché pour arriver à leurs fins et devront dépenser des sommes importantes, probablement autour de 30 milliards de dollars par semaine s'ils veulent atteindre cet objectif. Il est clair que la Russie en a les moyens. Les réserves de la Banque Centrale sont au-dessus des 400 milliards de dollars. Mais, l'important - et en un sens le plus inquiétant - est le coût caché de cette politique. Elle implique le maintien de taux d'intérêts élevés, actuellement à 17% l'an, alors que l'inflation se situe autour de 10,5% l'an. Si ces taux devaient se prolonger, ils étrangleraient l'économie russe. De ce point de vue, il est évident qu'une politique de lutte contre la spéculation par des moyens de marché peut être efficace, mais que son coût, tant direct qu'indirect, devient rapidement croissant. On comprend que, dans l'esprit du gouvernement, cette stratégie n'est pas appelée à durer et qu'il espère qu'avec le mois de janvier prochain les pressions sur le rouble vont se calmer. Néanmoins, si la spéculation s'avérait soutenue politiquement par certains pays, ceci pourrait ne pas être le cas. Dans cette situation, la meilleure solution pour la Russie serait d'introduire rapidement des mesures réglementaires, ce que l'on appelle un contrôle des capitaux. La réussite de la stratégie adoptée par les autorités, qui se refusent pour l'instant de considérer l'option du contrôle des capitaux, va faire baisser la pression sur ces mêmes autorités. Mais, si l'engagement du Ministère des Fiances et de la Banque Centrale devait se poursuivre, il faudrait alors reconsidérer sérieusement les différentes options possibles.

Un changement dans les rapports de force en Russie?

Cette stratégie marque aussi un tournant. Il semble bien que le centre de décision se soit déplacé de la Banque Centrale vers le gouvernement qui, désormais, supervise étroitement la stratégie dans le domaine du taux de change. Ce tournant est d'une certaine manière logique ; il n'en est pas moins important. Ce tournant en appelle un autre. En fait, la décision des entreprises russes d'emprunter sur les marchés internationaux découlait de l'écart entre les taux en Russie, résultant de la politique de la Banque Centrale, et les taux sur ces marchés. Si le gouvernement, et en un sens l'administration présidentielle, prend la main sur la Banque Centrale, il doit aller jusqu'au bout et s'attaquer aussi aux conditions de financement de l'économie russe. Cette dernière est dans une situation où les potentialités de croissance sont très fortes. Au niveau de 55 roubles pour un dollar, même avec une inflation à plus de 10%, la production faite sur le territoire russe est extrêmement compétitive, que ce soit sur le marché intérieur ou sur les marchés d'exportations. Il serait dramatique que les entreprises russes ne puissent en profiter et soient étranglées dans leurs projets d'investissement par des taux d'intérêts exorbitants. Le gouvernement devra donc s'attaquer d'ici au 15 janvier à ce problème s'il veut que la Russie tire pleinement profit de la crise qui vient de la secouer.

 

L'industrie russe se développe rapidement, et on a pu le voir dans les contrats signés récemment avec l'Inde, tout comme on peut le voir si l'on regarde les chiffres de la production automobile, ou aéronautique. Cela n'avait donc aucun sens de comparer 1998 avec ce qui s'est passé les jours derniers.

Des leçons à tirer.

Une dernière leçon doit être tirée des événements qui viennent de se passer. Ce mini-krach sur le marché des changes a réactivé tout l'inconscient de méfiance vis-à-vis de l'économie russe qui date de la crise d'août 1998. Or, contrairement à cette époque, jamais il n'y a eu un risque de défaut. En 1998, les réserves de la Banque Centrale étaient très faibles, autour de 30 milliards. Elles sont aujourd'hui à 420 milliards, soit 14 fois supérieures. La dette publique était un problème majeur en 1998 ; aujourd'hui la Russie est l'un des pays les moins endettés du monde avec au tour de 9% du PIB pour sa dette publique, soit 10 fois moins que la France. La balance commerciale était en déficit au premier semestre 1998, alors qu'elle est excédentaire aujourd'hui de près de 120 milliards par an, un chiffre comparable à celui de l'Allemagne.

L'industrie russe se développe rapidement, et on a pu le voir dans les contrats signés récemment avec l'Inde, tout comme on peut le voir si l'on regarde les chiffres de la production automobile, ou aéronautique. Cela n'avait donc aucun sens de comparer 1998 avec ce qui s'est passé les jours derniers. Et pourtant, certains l'on fait, parfois de bonne foi montrant cependant que leur connaissance de l'économie russe était bien courte, et d'autres de moins bonne fois, démontrant une incontestable volonté de nuire. Il est important de ne pas se laisser guider par l'idéologie quand on cherche à comprendre ce qui se passe en Russie.

http://www.lefigaro.fr/vox/economie/2014/12/18/31007-20141218ARTFIG00132-chute-du-rouble-l-operation-sauvetage-de-poutine-decryptee-par-jacques-sapir.php

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