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Départ vers l'inconnu


Rochambeau
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A la mi-novembre 1920, les unités de l'Armées Rouges du Front Sud, sous le commandement de M.V.Frounzé percèrent la défense des Blancs à Pérékop et à Tchongar et poursuivirent leur offensive vers Sébastopol. Prévoyant la chute de la Crimée le Général-Lieutenant P.N.Wrangel, Commandant en Chef des forces armées de Sud de la Russie, donna l'ordre de l'évacuation. En s'adressant à ses officiers et soldats, il les mit en garde que ceux qui partaient allaient vers l'inconnu. Le Général insistât sur le fait que chacun devrait réfléchir sérieusement à son choix, afin de ne pas le regretter ensuite. Néanmoins, effrayés par la Rouges, la plupart des Blancs cherchaient, par tous les moyens, à gagner l'étranger.

Pour évacuer la Crimée, Wrangel utilisa les bâtiments de la flotte de la Mer Noire, dont les équipages refusèrent, en juillet 1918, de couler leurs unités et choisirent de passer aux côtés des Blancs.

Il est à noter que la plupart des marins espéraient regagner la Russie après l'évacuation de la population. Malheureusement, dans les ouvrages historiques il n'existe presque pas d'informations sur ces événements et ceux qui les suivirent. Seule l'encyclopédie "Guerre civile et intervention militaire en URSS", parue en 1987, leur accorde cinq lignes. Ainsi des milliers de marins russes devinrent-ils des pèlerins involontaires et ont trouvèrent un refuge pour de longues années au Nord de l'Afrique à Bizerte, port militaire français à l'époque. De nos jours il existe encore dans cette ville une église orthodoxe construite en 1937 grâce à une collecte de fonds parmi les émigrés russes.

A l'intérieur le voile de l'Autel est en pavillon à la Croix de Saint André - symbole de foi et de fidélité des marins russes: sur l'un des murs, une table de marbre porte les noms des unités de l'Escadre qui ne pu jamais regagner la Partie. Le temps et les événements dispersèrent à travers le monde ceux qui étaient contraints de vivre cet exode.

Aujourd'hui encore, au Musée de la Marine Impériale Russe à New-York, on peut voir le pavillon qui flottait jadis sur le vaisseau-amiral.

Des documents, des témoignages et des souvenirs de participants nous aideront à combler les lacunes de cette page de l'histoire russe.

Le 16 novembre 1920, émergeant des brumes 126 navires de toutes sortes battant le pavillon de la Croix de Saint André s'engageaient dans le Bosphore. C'est à partir des côtes de la Turquie que commença leur départ vers l'inconnu. D'après les renseignements dont nous disposons, 145.693 personnes furent évacuées de la Crimée. Tout fut mis en oeuvre, aussi bien ce qui pouvait avancer sur l'eau, que ce qui ne pouvait que flotter.

Après avoir débarqué l'armée et les civiles, et démobilisés le tonnage de transport, la flotte qui était en rade au Bosphore, fut, le 21 novembre, réorganisée en escadre (Commandant en Chef-Vice-Amiral Kedroff; chef d'état Major-Contre-Amiral N.Machoukoff). L'Escadre se composait de trois détachements (Contre-Amiraux P.P.Ostélétskiï, M.A.Behrens et A.M.Klykov), d'une division de sous-marins (capitaine de frégate, M.V.Kopier) et d'un détachement de navires auxiliaires (Général-Lieutenant du corps des ingénieurs-mécaniciens de la Marine, M.P.Ermakoff) et d'autres groupes de transport des anciennes entreprises navales russes.

Sous le commandement direct du chef de l'Escadre se trouvaient le cuirassé "Guéorgui Pobedonosetz", le navire-atelier "Cronstadt" et le voilier "Svoboda".

L'avenir des bateaux russes fut déterminé par la politique de la France, qui se trouvait être la principale créancière de la résistance blanche et qui attendait le remboursement des créances. Il est à noter que pour répondre aux exigences des autorités alliées, les navires - dès leur entrée au Bosphore - hissèrent le pavillon français.

A ce moment-là la France se trouva devant la perspective de nouvelles dépenses importantes pour l'entretien de l'Escadre et de dizaines de milliers d'émigrés. C'est pour cette raison et dans l'optique de l'éventualité de prendre les bateaux en gage que l'Escadre fut dirigée vers la base militaire navale française de Bizerte en Tunisie.

Le commandement de l'Escadre cherchant, malgré les réductions du personnel, imposées à garder les cadres de spécialistes, désigna postes de commandement les élèves des écoles militaires navales, ayant achevé leurs études avant le 25 octobre 1917. Tous les autres officiers et gradés de l'administration de la Marine furent considérés comme sous-officiers.

Le 8 décembre 1920 le croiseur "Général Kornilov", (capitaine de vaisseau V.A.Potapiev) hissa le pavillon de l'Amiral en Chef et l'Escadre accompagnée d'escorteurs français légers, se mit en route. La traversée se fit par un très mauvais temps. Le vent était si violent que sur le vieux cuirassé " Guéorgui Pobedonosetz", qui depuis longtemps, n'avait pas quitté sa base de Sébastopol, une des cheminées s'effondra, sur la passerelle en tuant trois officiers. Enfin, le matin du 22 décembre, les marins russes aperçurent les côtes tunisiennes. En suivant un canal naturel de 30 km, les navires pénétrèrent dans un grand lac (environs 35 km de diamètre), où se trouvaient le port et les quais militaires de Sidi-Abdallah pour y faire une escale de plusieurs années, devenue pour certains définitive.

A bord de ces bâtiments se trouvaient environ 1000 officiers et près de 4000 matelots et sous-officiers avec leurs familles. Trois semaines durant, une sévère quarantaine leur fut imposée par les autorités locales. Les navires étaient sous la surveillance des canots français; il était formellement interdit d'effectuer des changements dans le commandement de l'Escadre: le Contre-Amiral M.A.Behrens remplaça Kedrov et A.I.Tikhmenev devint son Chef d'Etat - Major. A la levée de la quarantaine et avec l'autorisation du Contre-Amiral Varney, Préfet Maritime et Commandant de la base de Bizerte, (remplacé bientôt par le Contre-Amiral Exelmans, favorablement disposé envers les Russes), les émigrés purent descendre à terre et commencèrent à s'installer en ville, artains partirent même vers d'autres pays d'Afrique du Nord et d'Europe. Les familles des officiers et des matelots s'installèrent à bord de "Guéorgui Pobedonosetz", transformé en un refuge flottant; une école pour les enfants y fut ouverte l'enseignement fut effectué par les meilleurs en chaque matière, parmi lesquels le Général-Major Ogloblinsky hydrographe réputé. La vie à bord des navires se conformait aux règlements. Les marins russes ne perdaient pas l'espoir de regagner leurs bases abandonnées. Les traditions étaient rigoureusement respectées, surtout à l'Ecole Navale, crée en octobre 1915 à Sébastopol. A partir du 13 janvier 1921 l'Ecole s'était installée au Fort du Djebel Kébir, qui dominait le camp de Sfaïat. Cette école dirigée par le Général-Major A.E.Zavalichine, comptait 17 officiers externes, 235 gardes de marine, 110 cadets, 60 officiers et enseignants, 40 matelots et 50 membres de famille.

Des enseignants à l'Ecole Navale s'efforçaient de donner à leur élèves une formation complète. Les travaux pratiques s'effectuaient à bord des voiliers que les élèves manoeuvraient dans le lac de Bizerte.

A la fin de 1922, sur les instances des Français, les classes des gardes de marine furent supprimées et les élèves durent aller chercher fortune dans les marines de Yougoslavie, des Etats-Unis, d'Australie ou dans des établissements d'études supérieures des pays européens. C'est surtout en Tchécoslovaquie que les élèves de l'Ecole Navale de Bizerte trouvèrent un accueil chaleureux. A la fin de 1924, l'Ecole ne comptait plus que 100 élèves et 30 officiers.

Le 6 mai 1925, l'Ecole qui pendant la période de son existence a délivré des attestations à 94 élèves ferma ses portes.

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Interessant cet épisode oublié de l'histoire.

http://www.chambre-claire.com/PAROLES/Les-Partisans.htm

Les partisans

Par le froid et la famine

Dans les villes et dans les champs

A l’appel du grand Lénine (bis)

Se levaient les partisans.

Pour reprendre le rivage

Le dernier rempart des blancs

Par les monts et par les plaines

S’avançaient les partisans. (bis)

Notre paix, c’est leur conquête

Car en mil neuf cent dix-sept

Sous les neig’s et les tempêtes

Ils sauvèrent les Soviets. (bis)

Ecrasant les armées blanches

Et chassant les atamans

Ils finirent leur campagne

Sur les bords de l’Océan. (bis)

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Interessant cet épisode oublié de l'histoire.

http://www.chambre-claire.com/PAROLES/Les-Partisans.htm

Les partisans

Par le froid et la famine

Dans les villes et dans les champs

A l’appel du grand Lénine (bis)

Se levaient les partisans.

Pour reprendre le rivage

Le dernier rempart des blancs

Par les monts et par les plaines

S’avançaient les partisans. (bis)

Notre paix, c’est leur conquête

Car en mil neuf cent dix-sept

Sous les neig’s et les tempêtes

Ils sauvèrent les Soviets. (bis)

Ecrasant les armées blanches

Et chassant les atamans

Ils finirent leur campagne

Sur les bords de l’Océan. (bis)

c'est marrant, je connais sur le même air l'autre version le chant des partisans blancs ...

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L'URSS a récupéré ce qu'elle pouvait de la marine impériale. Si elle a conservé la flotte de la Baltique en entier (les blancs n'était en baltique), celle du nord aussi et celle d'asie (enfin si on peux appeller cela une flotte...) bon nombre de navire de la flotte en mer noire se sont sabordé. Ils ont quand même récupéré 1 dreadnought qu'ils détruiront sans doute par inconscience voir stupidité (si ses 12 canons de 305 avaient été là pendant la WWII j'aime autant vous dire que jamais les allemands n'auraient progressé si vite sur le bord de la mer noire). Ils ont récupéré aussi le croiseur de Bataille Borodino (achevé déjà a 50%) et pour je ne sais qu'elle raison ils n'ont pas voulu finir de le construire et l'ont ferraillé.

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