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1866 guerre Austro prussienne


Charles XII
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J'ai trouvé un interessant resumé de la guerre Austro prussienne de 1866 sur ce lien

http://www.stratisc.org/artdelaguerre_5.html

on y traite aussi de toutes les guerres entre la fin des guerres Napoleoniennes et la guerre de 1866, les campagnes des armées françaises et autrichiennes y sont bien détaillées.

   

Campagne de 1866 en Bohême. Benedek. – Au mois de juin 1866, après de longues hésitations, la rivalité [198] de la Prusse et de l’Autriche a abouti à une guerre courte mais terrible, qui est venue effrayer les peuples par d’amples moissons de victimes.

Le commandement de l’armée autrichienne fut donné au maréchal Benedek, général éprouvé, vétéran des guerres d’Italie et de Hongrie : ce choix paraissait d’autant mieux fait qu’il répondait au cri universel de l’Autriche, où tous les esprits étaient persuadés des succès de l’élève de Radetzki, contre une armée qui n’avait pas combattu sérieusement depuis Waterloo : des fautes graves, et l’oubli de tous les principes de la grande guerre allaient faire tomber ces illusions.

Le Hanovre, les Hesses, le duché de Nassau, la Bade, le Wurtemberg, la Bavière et la Saxe, avaient embrassé la cause de l’Autriche, de sorte que les forces coalisées contre la Prusse devaient être évaluées ainsi : Hanovre, 20 000 hommes ; Hesses, 18 000 ; Nassau, 4 000 ; Bade, 12 000 ; Wurtemberg, 15 000 ; Bavière, 50 000 ; Saxe, 25 000 ; Autriche enfin, 250 000. C’était une masse de près de 400 000 hommes à mettre réellement en ligne, les chiffres ci-dessus résultant de la défalcation des non combattants.

Quel usage le cabinet de Vienne d’abord, le maréchal Benedek ensuite firent-ils de ces forces immenses ? Après toutes les leçons de l’histoire, le gouvernement autrichien laissa la plus grande partie de ses alliés constituer des armées à part, et l’on vit se former 1° à Francfort, le 8e corps (Hessois, Badois, Wurtembergeois) [199] sous les ordres du prince Alexandre de Hesse, auquel les Hanovriens se seraient joints sans la catastrophe de Langensalza ; 2° l’armée bavaroise le long du Mayn, commandée par le prince Charles de Bavière ; 3° l’armée saxo-autrichienne, en Bohême, sous les ordres de Benedek. C’étaient donc trois chefs pour une seule armée, dont le but unique aurait dû être de vaincre la Prusse, sans songer à garantir Francfort et Munich ; trois chefs dont le principal, le seul vraiment responsable, se trouvait non pas au centre de cette ligne de 200 lieues, mais à Olmultz, à l’extrême droite, n’ayant qu’une action nominale sur les égoïstes alliés de l’Autriche.

Après avoir constaté cette faute, qui n’honore pas l’énergie du gouvernement de l’empereur François-Joseph, examinons la conduite militaire du maréchal Benedek. Il se trouvait dans cette Bohême, vrai bastion autrichien dont les montagnes épaisses forment les crêtes et la Saxe une magnifique avancée : il eût donc fallu marcher en avant et occuper fortement cette dernière tout en surveillant la frontière de Silésie. Une bataille offensive ou défensive, gagnée vers Dresde ou Leipzig par les Autrichiens, pouvait conduire à Berlin : une bataille perdue laissait toujours pour retraite la Bohême et pour rempart ses montagnes, où de simples corps peuvent arrêter une armée. Au lien de cela, Benedek abandonna sans brûler une amorce le riche pays de Saxe aux Prussiens, qui y organisèrent leur base d’opérations et préparèrent le passage de [200] l’Erz et du Riesen-Gebirge. Une autre ligne de conduite se présentait encore : prendre l’offensive à la fois en Saxe et en Silésie ; ou enfin garder la défensive en Saxe et envahir en masse la Silésie. Les beaux exemples ne manquaient pas ; la guerre de Sept Ans était un modèle tout tracé : les Prussiens seuls surent s’en inspirer, et l’on vit le maréchal autrichien immobile d’abord de sa personne à Olmutz, garder une défensive inerte en Bohême, éparpillant en long cordon de Commotau à Oswiecim une belle armée de 275 000 hommes.

Prince Frédéric. Prince royal de Prusse. Général Herwarth. – En retour on ne saurait trop admirer la justesse du plan formé par les généraux prussiens et l’application qu’ils firent de tous les principes. Trois armées, mais trois armées tellement solidaires que sans leur effectif élevé on pourrait les appeler trois corps d’armée, partant l’une de Dresde (général Herwarth), la deuxième de Zittau (prince Frédéric), la troisième de Landshut et de Glatz (prince royal de Prusse), durent franchir les montagnes de la Bohême. Toutes les conditions propres au succès furent satisfaites : 1° chacune de ces armées était assez forte pour pouvoir résister isolement ; 2° la distance de dix à quinze lieues qui les séparait au maximum leur permettait de se secourir mutuellement et avec rapidité en cas d’attaque ; 3° la direction convergente des routes qu’elles suivaient devait, après quelques jours de marche, amener une concentration formidable de 280 000 hommes vers Gitschin ; [201] 4° cette concentration allait prendre en flagrant délit le long cordon du maréchal Benedek qui ne pourrait se masser à son tour avec des forces équivalentes qu’après un certain nombre de jours et cela fort en arrière des montagnes, de sorte que, par le seul cours des événements et les jambes des soldats, selon le maréchal de Saxe, la moitié de la Bohême tombait au pouvoir de l’ennemi.

Les faits apportèrent promptement leur sanction aux habiles dispositions des Prussiens. Le général Clam-Gallas, opposé avec 60 000 hommes seulement aux armées venant de Dresde et de Zittau, c’est-à-dire à 140 000, veut les arrêter en défendant la ligne de l’Isser : il est écrasé à Podol, à Munschengratz, à Gitschin, et se retire à Horsitz. Les corps de Gablenz et de Ramming, isolés de même devant toute une armée, celle du prince royal, sont battus à Trautenau, à Nachod, à Skalitz et à Jaromirz. Qu’avait fait le maréchal Benedek ? Dès les premiers coups il était accouru d’Olmutz à Josephstadt pour porter les corps disponibles et ses réserves contre l’armée de Silésie ; mais ces troupes, bien qu’arrivant en chemin de fer, n’avaient pu donner que successivement et avaient été repoussées, de sorte que le prince royal avait atteint Gitschin à son tour et rejoint les deux armées victorieuses du corps de Clam-Gallas.

Le roi Frédéric-Guillaume. – Affaibli de 40 000 hommes, voyant son armée ébranlée par cinq jours de combats continuels dont tous ont été malheureux, quoique vaillamment disputés, [202] le maréchal Benedek prend enfin une résolution importante, celle de se concentrer pour une bataille qui doit être décisive. Le moral, la fatigue de ses troupes et la désertion lui faisant un devoir impérieux d’attendre l’attaque des Prussiens, il se détermina à livrer une bataille défensive ; mais il ne fut pas plus habile dans le choix de ses positions tactiques que dans la direction générale des opérations. Il se plaça en effet pour combattre sur les collines de Sadowa ayant à dos le cours de l’Elbe : la possession de Königraetz et la précaution d’avoir fait jeter quelques ponts sous le canon de cette place, sont insuffisantes pour justifier une pareille imprudence, car cette forteresse était derrière sa gauche, et en cas d’insuccès les deux autres ailes pouvaient être précipitées dans le fleuve. Discernant avec habileté et promptitude le vice de ces dispositions, enthousiasmés d’ailleurs par des victoires continuelles et par l’arrivée de leur roi, les Prussiens résolurent d’attaquer sur-le-champ.

Bataille de Sadowa. Le centre et la gauche de Benedek sont assaillis de front tandis que le prince royal, avec l’aile gauche, va déborder son flanc droit. L’attaque du centre est d’abord vivement repoussée, mais les Autrichiens ne savent pas profiter de cet avantage en rendant au moyen des réserves ce succès décisif : c’était persévérer dans le même système de défense inerte qui avait été si fatal à la direction de la campagne, et qui faisait sentir sa funeste influence sur le champ de bataille. Les Prussiens, contenus mais non battus au centre, [203] peuvent donc attendre l’effet du mouvement confié à leur aile gauche : bientôt celle-ci fait entendre son canon, et une attaque générale faite avec le plus grand élan arrache la victoire aux Autrichiens. Les pertes de ceux-ci montèrent à 40 000 hommes, dont 18 000 prisonniers, 174 canons et 11 drapeaux, beaux trophées qui coûtèrent 10 000 hommes aux vainqueurs, mais qui leur livraient la Bohême et la route de Vienne.

Campagne de 1866 en Italie. L’archiduc Albert et le roi Victor-Emmanuel. – L’Italie avait embrassé la cause de la Prusse et profité des embarras qu’une guerre sérieuse en Allemagne allait causer à l’Autriche. Un plan, consistant à brusquer de front le fameux quadrilatère, tandis qu’une seconde armée, sous Cialdini, traverserait le bas Pô pour prendre à revers la ligne de l’Adige, avait été arrêté par l’état-major italien : plan vicieux, qui divisait les forces du roi Victor-Emmanuel, et rendait inutiles 80 000 hommes qui auraient probablement décidé le succès de l’attaque de front. La bataille de Custozza, nom déjà funeste aux armes italiennes, le démontra promptement.

Le Mincio est franchi par l’armée du roi, forte de 100 000 hommes. Ce passage qui ne rencontre nulle part de résistance indiquait évidemment une concentration des Autrichiens. Une idée préconçue de l’état-major italien, le défaut de reconnaissances suffisantes, persuadèrent au roi Victor-Emmanuel que l’archiduc Albert, prenant une position centrale dans le quadrilatère, [204] avait résolu de masser son armée dans la vaste plaine qui s’étend à l’est de Villafranca. La direction générale des corps italiens fut donc indiquée sur ce point : l’aile gauche (Durando), après son passage à Salionze et à Valleggio, opérant une légère conversion à droite, par Custozza, eut ordre de marcher sur Villafranca, où le roi, à la tête du reste de l’armée, devait se diriger après son passage à Goïto. 100 000 hommes allaient ainsi marcher dans le vide, devant des rideaux illusoires de cavalerie. Plus de vigilance et une appréciation véritable de l’état des choses dénotèrent l’activité et le coup d’œil de l’état-major autrichien. Sortir en masse de Vérone, c’est-à-dire avec 60 000 hommes, tomber par Somma et Somma Campagna sur le corps de Durando, fort de 30 000 seulement et presque séparé du roi, enlever Custozza, point par lequel leur jonction pouvait être assurée et consolidée, tel fut le plan habile de l’archiduc.

Bataille de Custozza. Le corps isolé de Durando est assailli par toute une armée ; après un combat qui fait honneur à la ténacité des troupes italiennes, ce corps est chassé des collines qui conduisent à Custozza. Le roi, entendant le bruit de la bataille qui se livre à sa gauche, rabat vivement son centre au secours de cette aile, mais il trouve Custozza, clef de la position, emportée par les Autrichiens : tous les efforts faits pour la reconquérir sont inutiles, et la victoire est décidée en faveur de l’archiduc [205]. Cette défaite coïncidant avec la nouvelle d’une invasion possible des Autrichiens en Lombardie, par la route du Stelvio, rejette les vaincus sur la Chiese et fait repasser le Pô à l’inutile armée de Cialdini.

Après cet examen aussi succinct que possible des principales guerres de notre époque, il nous reste à apprécier l’état actuel de l’art, en raison des découvertes apportées à la civilisation depuis trente ans, tâche considérable que la situation de l’Europe impose à tous les esprits et que nous ne prétendons pas accomplir en entier.

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