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[Union Européenne] nos projets, son futur


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il y a 34 minutes, herciv a dit :

Oui mais au moment ou l'Allemagne se bat contre trump pour avoir son gazoduc la France peut se permettre de hausser le ton notamment sur l'europe de la défense qui est au cœur des échanges d'amabilité de ses derniers jours avec les US et aussi avec nos "amis" européens. Je remarque quand même la position singulière de l'Espagne qui semble rejoindre nos positions.

Cela peut s'expliquer par les résultats des dernières élections et un désir de revanche. L'Allemagne n'a pas voulu cautionné le mandat d'arrêt européen intenté contre Carl Puidgemont. Hors les dernières élections générales espagnoles ont clairement été marqué par la montée de formations hostiles à tout sécession.

En réaction, le Gouvernement espagnol soutient la France contre l'Allemagne sans s'exposer à aucune critique et dans un contexte d'hostilité croissante de l'Europe à l'Allemagne.Et Madrid est sans doute d'autant plus désireuse de saboter le projet de gazoduc allemand que les troubles en Catalogne ont eu un impact négatif sur le volet européen du projet de gazoduc de l'Espagne.

Connexités:

- Challenges // USA: Un projet de loi vise le gazoduc européen Nord Stream 2

- TSA // Une compagnie suisso-saoudienne favorite pour le projet d’extension du gazoduc algéro-espagnol

 -Euractiv // Revers pour le nouveau gazoduc France et Espagne

 

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il y a 57 minutes, zx a dit :

eh oui, quand on est, Vergiss mich nicht, ich bin die Bank, verstanden, mein Kleiner, jaja, so ist es nun mal. , avec ca difficile de manoeuvrer

http://www.lefigaro.fr/flash-actu/interview-de-merkel-la-france-doit-jouer-la-carte-de-l-allemagne-dit-woerth-20190516

Selon Eric Woerth, semble t il d'accord avec d'autres responsables de LR

Citation

«On n'a pas raison d'insister sur ce qui fâche (...) Au contraire il faut continuer à (...) jouer la carte de l'Allemagne. Si on ne joue la carte de l'Allemagne, les choses se passeront mal pour l'Europe»

On ne saurait être plus clair. "Au contraire", il faut donc laisser de côté ce qui fâche - en langage commun, s'écraser. Ne pas s'opposer lorsqu'on n'est pas d'accord, ou lorsque les intérêts français et allemands sont en conflit. Sinon, "les choses se passeront mal".

Le problème bien sûr, c'est que si l'on "joue la carte de l'Allemagne", comme un certain président à compter de 2013-2014, eh bien on se retrouve avec un deuxième Hollande. Peut-être en pire, car quand on est sur une pente si on ne fait pas d'efforts déterminés la seule direction possible est vers le bas.

"Jouer la carte de l'Allemagne" n'est donc pas dans l'intérêt de la France.

Ce n'est pas non plus dans l'intérêt d'Emmanuel Macron. A quarante-quatre ans, en 2022, il terminerait sa carrière jusqu'ici fulgurante par un échec catastrophique et humiliant, et laissant les commandes du pays à un président qu'il considérerait probablement comme très opposé à lui ?

Je ne pense pas que Macron va cesser d' "insister sur ce qui fâche". La question bien sûr c'est ce qu'il va faire. Tant il est vrai qu'à partir d'un moment, un dirigeant ne peut plus se contenter de paroles pour influer sur une situation, il lui faut des actes.

 

il y a 4 minutes, herciv a dit :

Ni le contrôle de l'épice ...

Si.

Emmanuel Macron, s'il le décide, peut détruire l'euro.

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il y a 55 minutes, Lame a dit :

Cela peut s'expliquer par les résultats des dernières élections et un désir de revanche. L'Allemagne n'a pas voulu cautionné le mandat d'arrêt européen intenté contre Carl Puidgemont. Hors les dernières élections générales espagnoles ont clairement été marqué par la montée de formations hostiles à tout sécession.

En réaction, le Gouvernement espagnol soutient la France contre l'Allemagne sans s'exposer à aucune critique et dans un contexte d'hostilité croissante de l'Europe à l'Allemagne.Et Madrid est sans doute d'autant plus désireuse de saboter le projet de gazoduc allemand que les troubles en Catalogne ont eu un impact négatif sur le volet européen du projet de gazoduc de l'Espagne.

Connexités:

- Challenges // USA: Un projet de loi vise le gazoduc européen Nord Stream 2

- TSA // Une compagnie suisso-saoudienne favorite pour le projet d’extension du gazoduc algéro-espagnol

 -Euractiv // Revers pour le nouveau gazoduc France et Espagne

 

Merci pour cette explication. Mais :

La France soutiendra la gazoduc in fine parce que les US ont décidé d'en faire un casus belli avec l'Allemagne. Macron va donc s'en servir pour gagner l'Allemagne à la cause de l'Europe de la défense.

J'attend avec impatience la salon du bourget car je sens qu'à son approche les annonces hostiles des US se multiplient.

Par contre rendre la politesse à la France sur un dossier aussi stratégique gràce à une affaire comme l'extradition de Puigdemont pourquoi pas.

il y a 48 minutes, Alexis a dit :

Si.

Emmanuel Macron, s'il le décide, peut détruire l'euro.

pas faux mais il n'en a pas le contrôle absolu.

Modifié par herciv
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il y a une heure, true_cricket a dit :

La France soutien Nord Stream 2 car elle y a des parts (via Engie), tout comme pour Nord Stream 1. La France a intérêt à avoir des sources d'approvisionnement diversifiées : le gaz russe n'y entre que pour 26% (chiffres 2017), loin d'être un levier qui peut faire tout basculer. Ce n'est pas tellement plus pour l'Allemagne (35%). Pour ces deux pays, la part issue de Norvège est plus importante. que la part issue de Russie. Et pourant personne ne s'inquiète d'un risque norvégien, par exemple en cas de retournement politique qui réduirait les exportations pour raisons environnementales.

Je pense qu'entre Europe et en Russie, le commerce du gaz est dépolitisé (L'Europe a besoin du gaz, la Russie a besoin des devises). C'est le président Donald Trump qui vise à politiser cela pour maintenir son contrôle sur les pays d'Europe.

d'autant qu'au  même moment est sûr de rien sur le devenir de l'Algérie ... et que Gaïd Salah veut  remettre en cause le partenariat privilégié avec la France.... alors autant prendre nos précautions.

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Il y a 20 heures, jojo (lo savoyârd) a dit :

L'eau dans le gaz pointe ...

Angela Merkel reconnaît avoir une « relation conflictuelle » avec Emmanuel Macron, dans une interview publiée mercredi par le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung. « Bien sûr, nous avons une relation conflictuelle », déclare la chancelière allemande, ajoutant qu'« il y a des différences de mentalité » entre elle et le président français et des « différences dans [leur] compréhension des rôles ».

https://www.lepoint.fr/politique/angela-merkel-reconnait-avoir-une-relation-conflictuelle-avec-macron-15-05-2019-2312884_20.php

Sauf que c'est un fake news :

https://www.tagesschau.de/ausland/merkel-macron-223.html (16 mai 2019)

La citation de "relation conflictuelle" s'est révélée être une erreur de traduction d'une agence de presse.

Le reste : "différences de mentalité" est vrai :

https://www.sueddeutsche.de/politik/merkel-europawahl-europaeische-union-1.4448718 (15 mai 2019)

Merkel über Macron: "Es gibt Mentalitätsunterschiede zwischen uns"

Apparemment, ce qui a été traduit par "bien sûr, nous avons une relation conflictuelle", c'est "Gewiss, wir ringen miteinander." qui veut plutôt dire "bien sûr, nous nous disputons" ou "bien sûr, nous nous bagarrons". Cela veut dire qu'il y a des désaccords ponctuels, mais qui ne colorent pas toute la relation.

Néanmoins, l'Allemagne et la France se sont "naturellement" mises d'accord sur les grandes lignes et ont toujours trouvé des compromis. "De cette manière, nous faisons beaucoup pour l'Europe, même aujourd'hui", a déclaré la Chancelière. Elle a cité comme exemple les " énormes progrès " de la politique de défense. "Nous avons décidé de développer un avion de combat et un char ensemble. C'est un grand compliment mutuel et un signe de confiance que de compter davantage les uns sur les autres en matière de politique de défense ".

 

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10 hours ago, Alexis said:

 

La faiblesse de la France aujourd'hui, c'est essentiellement qu'elle n'a pas à sa tête un Paul Atréides. A moins que ? Sait-on jamais :tongue: ? (**)

 

C'est peut-être un peu aussi qu'elle n'a pas d'épice :sleep: (et encore moins, comme mentionné plus haut, de contrôle dessus). 

Quote

 

Emmanuel Macron, s'il le décide, peut détruire l'euro.

 

 

 

Et ce qu'il reste de France avec, en l'état des choses: pour qu'un président français s'amuse à jouer à ça, puisse opérer le changement et gérer la TRES douloureuse période de transition, tout en encaissant les dégâts, il lui faudrait une autre sorte d'assise politique et un pays autrement plus soudé, résilient et motivé, avec une société civile moins structurellement divisée et plus apte au dialogue ouvert et permanent, plus spontanément solidaire. Je ne parle même pas du tempérament de l'individu ou de ses orientations politiques, juste des fondamentaux nécessaires à ce qu'un président puisse faire ça. Paul Atréides est dans une position confortable, à côté: il a sa force militaire unie avec derrière elle une société civile hautement motivée et soudée, une "nation" se suffisant à elle-même et parfaitement apte à subvenir à ses besoins (frugaux), hautement résiliente et capable de tout encaisser. Avec cela, il est dans une situation militaire indéologeable. En bref, il est en position de dire "allez vous faire foutre" à la galaxie entière si besoin est, sans perte autre que ses ambitions galactiques. De fait, il peut détruire l'épice et ne pas voir son peuple souffrir. Pas vraiment la situation de Macron, à moins qu'il vire nihiliste jusqu'au boutiste. 

 

Modifié par Tancrède
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il y a 46 minutes, Tancrède a dit :

C'est peut-être un peu aussi qu'elle n'a pas d'épice :sleep: (et encore moins, comme mentionné plus haut, de contrôle dessus). 

Et ce qu'il reste de France avec, en l'état des choses: pour qu'un président français s'amuse à jouer à ça, puisse opérer le changement et gérer la TRES douloureuse période de transition, tout en encaissant les dégâts, il lui faudrait une autre sorte d'assise politique et un pays autrement plus soudé, résilient et motivé, avec une société civile moins structurellement divisée et plus apte au dialogue ouvert et permanent, plus spontanément solidaire. Je ne parle même pas du tempérament de l'individu ou de ses orientations politiques, juste des fondamentaux nécessaires à ce qu'un président puisse faire ça. Paul Atréides est dans une position confortable, à côté: il a sa force militaire unie avec derrière elle une société civile hautement motivée et soudée, une "nation" se suffisant à elle-même et parfaitement apte à subvenir à ses besoins (frugaux), hautement résiliente et capable de tout encaisser. Avec cela, il est dans une situation militaire indéologeable. En bref, il est en position de dire "allez vous faire foutre" à la galaxie entière si besoin est, sans perte autre que ses ambitions galactiques. De fait, il peut détruire l'épice et ne pas voir son peuple. Pas vraiment la situation de Macron, à moins qu'il vire nihiliste jusqu'au boutiste. 

 

Au début ce n'était pas gagné pour Paul, réduits lui et sa mère à l'état de fugitif. 

Mais il a su faire levier pour mobiliser les Fremens et en faire une force conséquente qui lui était toute dévouée.

Si il  y a une leçon à en tirer et qu'on extrapole dans le cadre européen et français, le chef de l'état ne de devrait compter et se concentrer que sur les forces vives des siens - et elles existes. Au contraire "miser" systématiquement sur une hypothétique bonne volonté allemande comme s'acharnent à le faire les dirigeants français depuis maintenant une génération, est un mauvais calcul qui ne fait qu'affaiblir la France à long terme.

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il y a 9 minutes, Tancrède a dit :

Et ce qu'il reste de France avec, en l'état des choses: pour qu'un président français s'amuse à jouer à ça, puisse opérer le changement et gérer la TRES douloureuse période de transition, tout en encaissant les dégâts, il lui faudrait une autre sorte d'assise politique et un pays autrement plus soudé, résilient et motivé, avec une société civile moins structurellement divisée et plus apte au dialogue ouvert et permanent, plus spontanément solidaire. Je ne parle même pas du tempérament de l'individu ou de ses orientations politiques, juste des fondamentaux nécessaires à ce qu'un président puisse faire ça. Paul Atréides est dans une position confortable, à côté: il a sa force militaire unie avec derrière elle une société civile hautement motivée et soudée, une "nation" se suffisant à elle-même et parfaitement apte à subvenir à ses besoins (frugaux), hautement résiliente et capable de tout encaisser. Avec cela, il est dans une situation militaire indéologeable. En bref, il est en position de dire "allez vous faire foutre" à la galaxie entière si besoin est, sans perte autre que ses ambitions galactiques. De fait, il peut détruire l'épice et ne pas voir son peuple. Pas vraiment la situation de Macron, à moins qu'il vire nihiliste jusqu'au boutiste. 

Non, s'il le fait sous forme de référendum sur la sortie de l'euro.

En précisant bien :

1. Qu'il recommande de voter pour la sortie

2. Qu'Européen de toujours, il ne fait pas cette recommandation de gaieté de cœur, mais qu'il a du constater l'évidence c'est-à-dire l'impossibilité politique de compléter la construction de l'euro, dont les déficiences ont toujours été un handicap pour la France et d'autres pays ce dont il a toujours été conscient, handicap intenable à terme, un terme qui est trop proche pour ce qui concerne la France laquelle à son jugement approche du point de rupture, sans qu'il se dessine aucune perspective crédible de complétion de la construction de l'euro même à moyen terme

3. Que si le peuple français vote pour sortir de l'euro, la France négociera avec ses partenaires une sortie ordonnée qui la mettra dans la position des pays de l'UE qui déterminent leurs politiques monétaires et budgétaires en fonction de leur économie, tels Suède ou Pologne, ce changement de stratégie permettant d'appliquer un ensemble de réformes différentes à l'économie française, mieux à même de concilier les objectifs de compétitivité, d'emploi et de justice sociale

4. Que si le peuple français vote pour rester dans l'euro, la France demeurant dans l'eurozone devra appliquer un ensemble de réformes plus rigoureux et approfondi que celui qu'il a proposé en 2017 et qui était taillé dans l'hypothèse où les partenaires de la France approuveraient le projet de compléter la construction de l'euro. Priorisant toujours la compétitivité et l'emploi, ce nouvel ensemble plus dur façon "opération chirurgicale" tentera dans toute la mesure du possible de ne pas trop attenter à la justice sociale. Cependant, il ne peut faire aucune promesse sur ce point

5. Qu'il est et demeure plus que jamais un Européen convaincu, prêt et volontaire pour faire avancer l'Europe en matière de défense, de politique commerciale ou de politique migratoire. La décision grave qu'il propose et recommande au peuple français est à ses yeux le moyen indispensable de sauver la construction européenne minée de l'intérieur par les conséquences d'un projet d'union monétaire qui avait toujours été prévu pour être complété par un budget commun et des règles communes en matière notamment sociale, ce que la France a proposé à de multiples reprises mais qui a toujours été refusé par ses partenaires, le projet restant donc bancal et une blessure qui s'est de plus en plus infectée et risquerait à moyen terme de condamner le projet européen tout entier. Pour sauver l'Europe, il est indispensable de faire la part du feu et d'abandonner l'union monétaire, ce qu'il propose aux Français de décider pour ce qui concerne la France

6. Que quel que soit le résultat, il terminera son mandat régulièrement et n'envisage de démissionner dans aucun cas

Ensuite, de deux choses l'une :

- Soit les Français choisissent de rester dans l'euro, et dans ce cas il applique certes la stratégie de réforme d'un Rienzi, ou plus dur, mais il a du moins la légitimité du peuple derrière lui qui aura décidé que l'inévitable et profonde casse sociale doit être acceptée afin de préserver les intérêts supérieurs de la monnaie unique

- Soit les Français choisissent de sortir, et là encore il a la légitimité populaire pour faire accepter les conséquences de la sortie, qui sont assez largement similaires à celles d'une dévaluation amenant l'économie sur une base nouvelle correspondant à sa véritable compétitivité - ce qu'a fait par exemple De Gaulle en 1958 - c'est-à-dire à court terme un inconvénient, à moyen terme une relance, et à long terme un meilleur développement du fait d'une gestion monétaire et budgétaire correspondant aux besoins du pays

Dans les deux cas le dirigeant Emmanuel Macron est gagnant, parce qu'il peut mener la politique qui aura été décidée par référendum avec une meilleure assise populaire.

Je ne vois aucune raison de douter de la résilience de la France, pourvu que ce soit sur un projet dont la légitimité a été trempée par le référendum.

Les Français ne sont pas des mauviettes, je ne crois pas que nous ayons davantage peur de notre ombre que qui que soit d'autre. Et l'alternative de soit rester dans l'euro et d'appliquer un "remède de cheval" en matière de libéralisation et précarisation à outrance de l'économie, soit sortir de l'euro et mener une stratégie plus équilibrée est bien notre situation.

Macron, que beaucoup de ses opposants décrivent et décrient comme un libéral extrémiste, est en réalité "beaucoup trop gentil" si on compare sa politique à ce que les gardiens de l'orthodoxie monétaire, budgétaire et ordo-libérale préconisent et qui est la conséquence des traités et de l'existence de l'euro. Ou si la compare à ce qu'un bon garçon bien obéissant et bien châtré comme Alexis Tsipras applique dans le protectorat le pays appelé Grèce.

Ce n'est pas par faiblesse de caractère, ni irréalisme foncier qu'il applique une politique libérale modérée, mais tout simplement parce que son pari a toujours été de réformer dans un sens libéral la France et en même temps de convaincre les autres membres de l'Eurozone de "compléter" l'union monétaire. L'un étant mené parallèlement à l'autre, et les deux tambour battant, l'objectif était d'arriver ainsi à un nouvel équilibre à la fois plus "européen" et plus efficace, ne défavorisant notamment pas structurellement les pays comme France ou Italie. Pourquoi estimait-il avoir une chance : parce qu'il démontrerait être prêt à agir pour la partie intérieure de son programme de réformes, et parce que le contexte géopolitique - Trump s'ajoutant au Brexit et à Poutine - démontrerait à l'Allemagne qu'elle n'avait d'autre partenaire fiable que la France dans un monde de plus en plus instable et où sa sécurité physique même ne serait peut-être plus assurée à moyen terme par l'Amérique comme autrefois.

Ce pari a échoué. Pas à cause des résistances du corps social français - la crise des Gilets jaunes est en train d'être surmontée tout à fait et le président n'a pas fait de concession autre que tactique sur son programme - mais parce que la partie européenne de ce pari - le "en même temps" convaincre les autres pays de réformer l'UE - a échoué. Et là, aucune stratégie consistant à lâcher un peu de lest, en appeler à l'ordre public et faire un grand exercice de communication participative ne peut permettre de surmonter un refus aussi net et aussi clair.

Il me paraît clair qu'Emmanuel Macron sait qu'il a un gros problème. La seule partie intérieure de son programme ne suffira pas à trouver un nouvel équilibre. Ses meilleurs efforts pour amadouer les autres pays et vaincre leurs réticences, à commencer par l'Allemagne - alliance renforcée avec le traité d'Aix, projets d'avions de combat et de char commun - n'ont rien donné, et on pourrait dire "moins que rien" si on prend en compte la perspective très réelle que Angela Merkel soit bientôt remplacée par Annegret Kramp-Karrenbauer. Ceci en dépit du fait que la période est véritablement idéale pour que la France obtienne des changements de pied de la part de l'Allemagne qui se sait de plus en plus isolée et sous pression sur le plan géopolitique, qui à la différence de la France n'est pas autonome pour garantir son existence, et qui faisait face avec Emmanuel Macron à un président français en apparence "idéal", prêt à énergiquement faire évoluer l'économie française dans un sens qui lui soit agréable, proposant une étape supplémentaire ambitieuse dans la construction européenne et prêt à un rapprochement militaire pouvant sans doute évoluer vers une forme de garantie de dissuasion supplémentaire pour l'Allemagne.

Si dans une période stratégiquement idéale pour maximiser l'influence française sur l'Allemagne, celle-ci dit "Nein" à un projet de complétion de l'union monétaire dont Emmanuel Macron - qui contrairement à par exemple François Hollande a une formation et une expérience financière - sait qu'il est indispensable non seulement au succès de son projet politique mais surtout à un rééquilibrage de la zone euro sans lequel les tensions entre pays membres et les volontés de remettre en question l'ensemble de la construction européenne ne pourront en tendance qu'aller en s'aggravant, et probablement à terme plus ou moins proche faire exploser l'ensemble... alors que reste-t-il comme perspective au président de la République ?

S'il se contente de jeter l'éponge, de ne plus faire de vague et de suivre aujourd'hui Merkel demain Kramp-Karrenbauer comme un gentil garçon - ce à quoi plusieurs par exemple chez LR l'appellent - s'il en reste à la partie réformes intérieures de son projet, il se condamne probablement au même sort que cet autre gentil garçon qu'était son prédécesseur : l'échec économique notamment en matière d'emploi, à titre personnel l'humiliation en 2022. Quant à son successeur ? En se saisissant du pouvoir en 2017, Macron a bousculé voire fait exploser le clivage gauche-droite, ce qu'on appelait un temps "l'UMPS", ce qu'en un autre temps un Chevènement a pu appeler l'alternance entre bonnet blanc et blanc bonnet, du moins pour ce qui est de la politique générale du pays. Il est "un fusil à un coup" - sauf bien sûr s'il devait réussir son projet, ce qui semble fortement compromis du fait des blocages contre la "renaissance européenne" qu'il appelle de ses vœux. Après lui ? Eh bien, les paris sont ouverts, mais la possibilité que les Français d'une manière ou d'une autre "jettent l'éponge" et finissent en se débattant par remettre en cause non seulement l'euro, mais l'ensemble de la construction européenne... cette possibilité est clairement grand ouverte.

Il est donc impossible à Macron de cesser de chercher une solution. Je ne vois pas trop quelle autre solution il pourrait y avoir lorsqu'on est bloqué au milieu du gué - avec une union monétaire incomplète - et que vos partenaires s'opposent à terminer de le franchir - parce que le milieu du gué leur est fort pratique économiquement parlant - que de rebrousser chemin ?

Ça ne signifie naturellement pas que le président de la République va sauter le pas. Je serais prêt à parier que l'idée lui en est déjà venue, mais il est fort possible qu'il l'ait refusée soit temporairement soit définitivement, pour une raison ou pour une autre.

Mais la possibilité qu'il tire les conséquences de l'échec partiel de son projet - c'est-à-dire de sa moitié "européenne", sachant que la moitié "intérieure" n'avance pas si mal - est intrigante.

 

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Il y a 6 heures, herciv a dit :

Tu peux aussi voir le côté positif de la chose. La France présente une alternative à Trump et pour ces grands pays politiques ayant eu ou ayant encore des velléités de grandeur c'est éventuellement jouable.

Pourrais-tu préciser de quels pays tu parles exactement? Parce qu'entre la gallophobie qui prédomine dans l'UE, les pays pro-américains et les pays pro-russes, je ne vois pas du tout pour qui nous sommes une alternative aux USA...

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il y a une heure, Alexis a dit :

Ceci en dépit du fait que la période est véritablement idéale pour que la France obtienne des changements de pied de la part de l'Allemagne qui se sait de plus en plus isolée et sous pression sur le plan géopolitique, qui à la différence de la France n'est pas autonome pour garantir son existence,

En prolongement de la question posée à Herciv plus haut: La France est autonome pour la garantie de son existence à la différence de l'Allemagne?

Au plan militaire, en tout cas, on relevera que:

-  La France ne produit plus de fusils et doit les acheter à l'Allemagne: Quelle autre grande puissance est dans cette situation?

- En campagne, les hopitaux mobiles français sont mobiles quand, exactement? Quand les Américains fournissent les hélicos?

- En opération, les chasseurs français décollent de porte-avions américains quand le Charles De Gaulle est en révision.

On pourrait aussi comparer le parc de chars français avec celui de l'Allemagne, de la Pologne, de la Grèce... Je parle des MBT par ces autocanons.

Si Macron essaie de créer une armée européenne, c'est parce que l'armée française qui a des atouts mais n'est, justement, l'alternative à personne si ce n'est du point de vue de certains Français. Elle est un ressort, nécessaire mais en déclin, de l'indépendance nationale. Sans plus.

Donc, je le redemande, qui sont les Etats membres qui ne sont ni atlantistes, ni eurasistes, ni neutres?

Modifié par Lame
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il y a 4 minutes, Lame a dit :

En prolongement de la question posée à Herciv plus haut: La France est autonome pour la garantie de son existence à la différence de l'Allemagne?

Au plan militaire, en tout cas, on relevera que:

-  La France ne produit plus de fusils et doit les acheter à l'Allemagne: Quelle autre grande puissance est dans cette situation?

- En campagne, les hopitaux mobiles français sont mobiles quand, exactement? Quand les Américains fournissent les hélicos?

- En opération, les chasseurs français décollent de porte-avions américains quand le Charles De Gaulle est en révision.

On pourrait aussi comparer le parc de chars français avec celui de l'Allemagne, de la Pologne, de la Grèce... Je parle des MBT par ces autocanons.

Si Macron essaie de créer une armée européenne, c'est parce que l'armée française qui a des atouts mais n'est, justement, l'alternative à personne si ce n'est du point de vue de certains Français. Elle est un ressort, nécessaire mais en déclin, de l'indépendance nationale. Sans plus.

Donc, je le redemande, qui sont les Etats membres qui ne sont ni atlantistes, ni eurasistes, ni neutres?

La France et sous réserve de confirmation l'Allemagne et peut-être l'Espagne. Mais pour ces deux là j'attends des signaux politiques plus clairs. 

Mais effectivement la France est de moins en moins autonome. 

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Il y a 3 heures, Lezard-vert a dit :

La France soutien Nord Stream 2 car elle y a des parts (via Engie), tout comme pour Nord Stream 1. La France a intérêt à avoir des sources d'approvisionnement diversifiées : le gaz russe n'y entre que pour 26% (chiffres 2017), loin d'être un levier qui peut faire tout basculer. Ce n'est pas tellement plus pour l'Allemagne (35%). Pour ces deux pays, la part issue de Norvège est plus importante. que la part issue de Russie. Et pourant personne ne s'inquiète d'un risque norvégien, par exemple en cas de retournement politique qui réduirait les exportations pour raisons environnementales.

Oui, personne ne s'inquiète de la menace norvégienne dans l'UE parce que les Européens qui croient en l'existence d'une menace norvégienne. Non seulement la Norvège (pays de l'OTAN et de l'EEE) ne s'est pas illustrée par son expansionnisme mais elle est au moins aussi dépendante de l'UE que l'UE ne l'est d'elle.

L'aspect le plus menaçant de la Norvège, c'est la montée des néonazis qui n'est pas une spécificité de ce pays. Pour la France, la montée des néonazis ET la candidature d'Eva Joly à la présidentielle de 2012.

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il y a 6 minutes, Lame a dit :

En prolongement de la question posée à Herciv plus haut: La France est autonome pour la garantie de son existence à la différence de l'Allemagne?

Au plan militaire, en tout cas, on relevera que:

-  La France ne produit plus de fusils et doit les acheter à l'Allemagne: Quelle autre grande puissance est dans cette situation?

- En campagne, les hopitaux mobiles français sont mobiles quand, exactement? Quand les Américains fournissent les hélicos?

- En opération, les chasseurs français décollent de porte-avions américains quand le Charles De Gaulle est en révision.

On pourrait aussi comparer le parc de chars français avec celui de l'Allemagne, de la Pologne, de la Grèce... Je parle des MBT par ces autocanons.

Si Macron essaie de créer une armée européenne, c'est parce que l'armée française qui a des atouts mais n'est, justement, l'alternative à personne si ce n'est du point de vue de certains Français. Elle est un ressort, nécessaire mais en déclin, de l'indépendance nationale. Sans plus.

Donc, je le redemande, qui sont les Etats membres qui ne sont ni atlantistes, ni eurasistes, ni neutres?

L'Europe de la défense ne marche pas parce que chaque pays à des intérêts différent des nôtres. 

La Grèce est une armée de conscription tournée vers la défense du territoire face à la Turquie qui à leur yeux représente une menace. 

Pour les pays baltes et la Pologne c'est la Russie qui représente une menace. https://fr.wikipedia.org/wiki/Occupation_des_pays_baltes; Et a leur yeux qui peux leur garantir leur sécurité face à la Russie ; La France ! l'Europe ! Non l'otan et les américains. 

Quand aux pays scandinaves ou est la menace pour eux avec l'invasion de la crimé et la guerre en Ukraine et bien la aussi Russie; et la aussi Otan 

Maintenant la France ou sont nos intérêts et ou est la menace ?  

  Et l Allemagne ou sont ses intérêts et ou est la menace ?  

Et c'est la même chose pour l'Espagne qui elle doit protéger ses enclaves face au Maroc  l'italie face à la MED etc.. 

Pour les anglais c'est encore différents bien que nous ayons des intérêts commun 

 

Répond à toutes les questions et fait une armée commune alors que les pays Europe du Nord vont demander des VHM pour les déplacement dans le froid et la glace les pays de l'est vont demander du lourd face aux russes. Nous et les italiens du lourd léger à roues pour nos interventions. Les anglais et les pays bas plus de moyen amphibie etc.. 

Déjà avoir un seule fabricant d'avion un seule fabricant d'armes légères un seule fabricant de navire un seule fabricant de léger et un seule fabricant de lourd serait un gros progrès. 

Et se partager la part du gâteau entre européens et ne plus se concurrencer à l'export. 

Par exemple Dassault pour les avions  

Fincienteri et naval groupe pour le naval 

Les char lourds aux allemand 

Les helico en France 

les blindés a roues en Italie et en Allemagne . 

Electronique défense en Angleterre  

Les VHM en Scandinavie 

ETC.. 

Mais bon c'est pas gagné

 

 

 

 

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il y a 56 minutes, Lame a dit :

En prolongement de la question posée à Herciv plus haut: La France est autonome pour la garantie de son existence à la différence de l'Allemagne?

Quatre Etats dans le monde disposent en toute indépendance d'une force nucléaire capable de seconde frappe dans le monde entier. C'est-à-dire que la "classe Or" de la dissuasion nucléaire compte quatre membres.

La France en est, tout comme Etats-Unis, Russie et Chine.

 

il y a 56 minutes, Lame a dit :

Au plan militaire, en tout cas, on relevera que:

Il y a des faiblesses, des insuffisances et des limitations à l'outil militaire français, c'est bien clair.

Ce n'est pas ce dont je parlais, mais seulement de la capacité à garantir de manière autonome son existence, sa survie.

 

il y a 43 minutes, Lame a dit :

L'aspect le plus menaçant de la Norvège, c'est la montée des néonazis qui n'est pas une spécificité de ce pays. Pour la France, la montée des néonazis ET la candidature d'Eva Joly à la présidentielle de 2012.

Petite correction si tu permets : la montée des néonazis et SURTOUT la candidature d'Eva Joly à la présidentielle de 2012.

Les néonazis sont menaçants certes, l'autre jour j'étais tranquillement dans la rue quand l'un d'entre eux a failli m'éborgner en projetant tout à coup son bras vers l'avant au cri de "HEIL !" lancé par son chef d'escouade. Mais Eva Joly, c'est quand même autre chose !

 

il y a 14 minutes, Tancrède a dit :

c'est avant tout un outil médiatique pour pointer des doigts

Pointer des doigts ? T'en as de bonnes toi ! J'ai failli perdre un œil, oui :dry:

Du coup, les défilés matinaux chaque jour de la semaine sur la place principale de ma ville, drapeaux à croix gammée au vent - qui auraient pu sinon apparaître comme des curiosités folkloriques somme toute pas antipathiques - j'en ai un peu ma claque :angry:

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il y a 40 minutes, Scarabé a dit :

Déjà avoir un seule fabricant d'avion un seule fabricant d'armes légères un seule fabricant de navire un seule fabricant de léger et un seule fabricant de lourd serait un gros progrès. 

Et se partager la part du gâteau entre européens et ne plus se concurrencer à l'export. 

Par exemple Dassault pour les avions  

Fincienteri et naval groupe pour le naval 

Les char lourds aux allemand 

Les helico en France 

les blindés a roues en Italie et en Allemagne . 

Electronique défense en Angleterre  

Les VHM en Scandinavie 

ETC.. 

Mais bon c'est pas gagné

Une situation de monopole interne n'a jamais permis d'avoir du matériel performant, pourtant....

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2 minutes ago, true_cricket said:

Une situation de monopole interne n'a jamais permis d'avoir du matériel performant, pourtant.... 

Pourtant c'est ce a quoi conduit le capitalisme moderne ... via les consolidation externe ... qui permettent au entreprises de liquider la concurrence.

Je ne vois pas bien quelles issues il y a ce processus, a part être le plus gros le premier ... pour survivre.

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il y a 27 minutes, g4lly a dit :

Pourtant c'est ce a quoi conduit le capitalisme moderne ... via les consolidation externe ... qui permettent au entreprises de liquider la concurrence.

Je ne vois pas bien quelles issues il y a ce processus, a part être le plus gros le premier ... pour survivre.

La régulation. Généralement étatique, non?

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