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Il y a 5 heures, Banzinou a dit :

l'Ossétie du sud renonce à son projet de référendum pour être rattachée à la Russie 

https://www.lepoint.fr/monde/l-ossetie-du-sud-renonce-a-son-projet-de-referendum-pour-integrer-la-russie-31-05-2022-2477679_24.php

 

A mon avis à Moscou on sait que certains attendent en embuscade la possibilités de mordre la patte de l'ours et que la Russie affaiblit par la guerre en Ukraine de manière totalement imprévu doit calmer ces ardeurs au moins provisoirement.

 

Si on fait un résumé rapide :

 

-Il y a les géorgiens qui finalement attendent peut-être un prétexte pour titiller le ruskofs en ayant ce coup-ci la légitimité internationale.

-Les Biélorusse qui ont une insurrection non violente à mater (cyber-sabotage et sabotage des voies ferrés) et donc ne sont pas forcement des alliés si fiables.

-Les républiques ex-soviétique musulmanes qui cherche à ce rapprocher de la Turquie

-Le Kazakhstan qui n'a pas de trop apprécier les événements de Janvier avec ce qui est inédit des pouvoir publique qui bien que sous la coupe de Moscou soutiennent au moins moralement les Ukrainiens et une société civiles qui ne peut plus encadrer le grand frère russe (en plus de pouvoir ce passer totalement des russes énergétiquement et économiquement les kazaks doivent l'avoir mauvaise de voir les bases de rosscosmos partir vers la russie orientale).

-Les tchétchènes n'en parlons pas les troupes de Kadirov n'ont en plus de ne pas avoir forcement brillées (sans compter celles anéantis sur la route de Kiev) et leur chef qui fait le guignol chef de guerre alors qu'il est resté au pays avec une population faite des vétérans et enfants de vétérans ennemis des russes...

-On rappel aussi que tout ces ex-soviétiques et les russes aux même on tous des contingents qui ce battent en Ukraine contre Moscou dont des géorgiens depuis 2014

 

Bref Moscou va continuer de monter les dents mais je pense que elle ne va plus mordre pour l'instant que ce soient en Ossétie ou en Abkhazie, l'occasion serait trop belle d'ouvrir un deuxième front compliqué avec une autre armée qui a reçu un entrainement et de l'équipement otan même si on est pas à la même échelle que l'Ukraine.   (à l'époque sur ce forum j'avais relevé que les pertes russes en 2008 été assez élevés en proportion des effectifs engagés contre les géorgiens et que c'était certainement du au matériel otan qui ne constituait pas que des copie de M4 bushmaster, mais on m'avait rie un peu au nez mais je reste persuadé que si la géorgie avait été un plus gros morceau comme l'est l'ukraine elle aurait fait mal aux russes).

 

 

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  • 2 weeks later...
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Il y a 7 heures, U235 a dit :

Que dire de la Géorgie [?]

La principale chose à dire de la Géorgie, c'est que c'est Saakachvili l'agresseur :

https://www.nytimes.com/2008/11/07/world/europe/07georgia.html

Les comptes rendus disponibles d'observateurs militaires indépendants sur le début de la guerre entre la Géorgie et la Russie cet été remettent en question l'affirmation de longue date de la Géorgie selon laquelle elle agissait de manière défensive contre une agression séparatiste et russe.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Deuxième_guerre_d'Ossétie_du_Sud#Réactions_européennes

Une mission d'enquête internationale indépendante sur le conflit en Géorgie est mise en place par l'Union européenne, dirigée par la diplomate suisse Heidi Tagliavini, qui fut représentante du secrétaire général de l'ONU pour la Géorgie et l'Abkhazie de 2002 à 2006, secondée par Uwe Schramm (de), ancien ambassadeur allemand auprès de la Géorgie. L'ancien ministre des Affaires étrangères allemand Joschka Fischer est conseiller de cette commission. Cette mission devait initialement rendre son rapport en juillet 2009, mais la date est repoussée à septembre 2009. Selon l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, le rapport en cours d'écriture en mars 2009 montrerait que M. Saakachvili aurait planifié l'attaque avant le 7 août, infirmant sa ligne de défense avancée à partir du 9 août, selon laquelle la Géorgie n'aurait que réagi à une agression russe. Ceci est confirmé à la sortie du rapport qui accuse la Géorgie d'avoir déclenché un violent conflit pour s'emparer de l'Ossétie du Sud, sans pour autant exempter la Russie, accusée d'avoir soufflé sur les braises dans les semaines précédentes et d'être intervenue au-delà de l'Ossétie du Sud.

Le 30/05/2022 à 19:06, Wallaby a dit :

https://www.nouvelobs.com/monde/20131029.OBS3145/georgie-le-depart-de-saakachvili-la-fin-d-un-systeme-brutal-et-repressif.html (29 octobre 2013)

Charles Urjewicz, historien spécialiste de la Géorgie

On imagine mal le ressenti des Géorgiens vis-à-vis de Saakachvili et son équipe et leur volonté de les voir payer pour les crimes commis. Beaucoup de gens ont été touchés par ce système brutal et répressif qui c'était abattu sur les Géorgiens durant ces dernières années, en particulier dans le monde de l'économie ou contre de pauvres gens qui avaient commis des fautes mineures mais se retrouvaient en prison.

Le pouvoir aujourd'hui freine les pulsions de vengeance qui émanent d'une partie très large de la population.

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1 minute ago, Wallaby said:

  

La principale chose à dire de la Géorgie, c'est que c'est Saakachvili l'agresseur :

https://www.nytimes.com/2008/11/07/world/europe/07georgia.html

Les comptes rendus disponibles d'observateurs militaires indépendants sur le début de la guerre entre la Géorgie et la Russie cet été remettent en question l'affirmation de longue date de la Géorgie selon laquelle elle agissait de manière défensive contre une agression séparatiste et russe.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Deuxième_guerre_d'Ossétie_du_Sud#Réactions_européennes

Une mission d'enquête internationale indépendante sur le conflit en Géorgie est mise en place par l'Union européenne, dirigée par la diplomate suisse Heidi Tagliavini, qui fut représentante du secrétaire général de l'ONU pour la Géorgie et l'Abkhazie de 2002 à 2006, secondée par Uwe Schramm (de), ancien ambassadeur allemand auprès de la Géorgie. L'ancien ministre des Affaires étrangères allemand Joschka Fischer est conseiller de cette commission. Cette mission devait initialement rendre son rapport en juillet 2009, mais la date est repoussée à septembre 2009. Selon l'hebdomadaire allemand Der Spiegel, le rapport en cours d'écriture en mars 2009 montrerait que M. Saakachvili aurait planifié l'attaque avant le 7 août, infirmant sa ligne de défense avancée à partir du 9 août, selon laquelle la Géorgie n'aurait que réagi à une agression russe. Ceci est confirmé à la sortie du rapport qui accuse la Géorgie d'avoir déclenché un violent conflit pour s'emparer de l'Ossétie du Sud, sans pour autant exempter la Russie, accusée d'avoir soufflé sur les braises dans les semaines précédentes et d'être intervenue au-delà de l'Ossétie du Sud.

Il a agressé qui? Son pays?

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il y a 8 minutes, Joab a dit :

Il a agressé qui? Son pays?

Oui. :rolleyes:

Ainsi que les troupes de l'occupant Russe de maintien de la paix issues de la CEI. :wink:

Agresseur/agressé sont des notions très relatives quand on pointe un événement unique au cours d'une frise chronologique qui court depuis des dizaines d'années.

Saakachvili est un politicard sans grande envergure, sans étoffe, qui a lancé inconsidérément une aventure dangereuse pour son pays alors qu'il pensait (l'innocent !) essentiellement mettre fin à plus de 15 ans de séparatisme pro-russe et d'occupation Russe d'une de ses provinces. Il a manqué de vista, et son courage, élevé pour donner des coups de menton, s'est effondré devant les conséquences de ce choix malheureux.

Il n'aurait jamais dû recourir à la force et la violence, c'est une certitude. Il a manqué de finesse, c'est une évidence.

Maintenant, c'est une expérience dont d'autres voisins d'une encombrante fédération aurait pu ou dû tirer des leçons.

C'est dans ces contextes troublés que peuvent émerger des lois interdisant la double nationalité. C'est, a priori, le principal moyen de lutte contre la colonisation russe par la distribution de passeports. Des séparatistes pro-russes ont alors le choix de se montrer comme des acteurs internes de déstabilisation, mais ne peuvent plus servir de prétexte à une intervention "de sauvetage", ou bien se manifester comme des agents étrangers pratiquant une déstabilisation téléguidée. Je ne suis pas certain que la manoeuvre ait alors la même efficacité qu'en Ossétie du Sud ou en DNR/LPR.

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13 minutes ago, FATac said:

Oui. :rolleyes:

Ainsi que les troupes de l'occupant Russe de maintien de la paix issues de la CEI. :wink:

Agresseur/agressé sont des notions très relatives quand on pointe un événement unique au cours d'une frise chronologique qui court depuis des dizaines d'années.

Saakachvili est un politicard sans grande envergure, sans étoffe, qui a lancé inconsidérément une aventure dangereuse pour son pays alors qu'il pensait (l'innocent !) essentiellement mettre fin à plus de 15 ans de séparatisme pro-russe et d'occupation Russe d'une de ses provinces. Il a manqué de vista, et son courage, élevé pour donner des coups de menton, s'est effondré devant les conséquences de ce choix malheureux.

Il n'aurait jamais dû recourir à la force et la violence, c'est une certitude. Il a manqué de finesse, c'est une évidence.

Maintenant, c'est une expérience dont d'autres voisins d'une encombrante fédération aurait pu ou dû tirer des leçons.

C'est dans ces contextes troublés que peuvent émerger des lois interdisant la double nationalité. C'est, a priori, le principal moyen de lutte contre la colonisation russe par la distribution de passeports. Des séparatistes pro-russes ont alors le choix de se montrer comme des acteurs internes de déstabilisation, mais ne peuvent plus servir de prétexte à une intervention "de sauvetage", ou bien se manifester comme des agents étrangers pratiquant une déstabilisation téléguidée. Je ne suis pas certain que la manoeuvre ait alors la même efficacité qu'en Ossétie du Sud ou en DNR/LPR.

La double nationalité est interdite en Ukraine pour cette raison. Ça n'a pas empếché la Russie de faire passer une invasion pour une protection des populations russes.

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il y a 1 minute, Joab a dit :

La double nationalité est interdite en Ukraine pour cette raison. Ça n'a pas empếché la Russie de faire passer une invasion pour une protection des populations russes.

Effectivement, l'Ukraine est sur la voie de cette interdiction - ce n'est pas totalement mis en place et surtout, il n'y avait ni contrôle, ni déchéance automatique, ce qui entretenait un flou permettant la poursuite de la distribution.

La Géorgie, elle, a basculé dans l'interdiction totale.

Mais on est bien d'accord que la diplomatie de la distribution de passeports est une mascarade colonialiste et/ou impérialiste...

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8 hours ago, Joab said:

La double nationalité est interdite en Ukraine pour cette raison. Ça n'a pas empếché la Russie de faire passer une invasion pour une protection des populations russes.

Interdite n'est pas le mot juste. Elle n'est juste pas reconnue.

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  • 1 month later...
Le 19/10/2022 à 12:20, FATac a dit :

Saakachvili est un politicard sans grande envergure, sans étoffe, qui a lancé inconsidérément une aventure dangereuse pour son pays alors qu'il pensait (l'innocent !) essentiellement mettre fin à plus de 15 ans de séparatisme pro-russe et d'occupation Russe d'une de ses provinces.

Ce point doit être fortement relativisé. L'Ossétie du Sud est une province de la Géorgie du point de vue du droit international. Mais dans les faits... elle n'a jamais été contrôlée par Tbilissi.

Dès l'indépendance de la Géorgie de l'URSS en 1991, l'Ossétie du Sud comme l'Abkhazie déclarent qu'elles ne veulent pas être géorgiennes. Elles déclarent leur indépendance au même moment que la Géorgie déclare la sienne. Tbilissi leur fait la guerre, mais échoue à les conquérir - plus de 20 000 morts au total tout de même :unsure: ! La tentative de Saakashvili de repartir à la conquête de l'Ossétie du Sud en 2008 échoue car la Russie s'y oppose et défend les Sud-Ossètes.

Le fait est que ni Ossétie du Sud ni Abkhazie n'ont jamais été provinces d'une Géorgie indépendante. Elles n'ont été subdivisions de la RSS de Géorgie que lorsque celle-ci faisait partie de l'URSS, c'est-à-dire lorsque le pouvoir était à Moscou pas à Tbilissi.

Il n'est pas surprenant que leurs habitants continuent à le refuser, surtout après que Tbilissi ait réagi à leur premier refus en 1991 par une guerre de conquête sanglante.

Le droit international est comme il est. Mais la légitimité ça compte aussi. Les souhaits des populations, notamment.

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  • 3 months later...

Le projet de loi controversé en cours de retrait en Géorgie ? C'est ce que semble indiquer le pouvoir, mais ça parait être dicté dans l'urgence et sans réelle conviction:

Citation

Dans son communiqué, le parti du Rêve géorgien estime que le projet de loi a été « présenté sous un mauvais jour de façon trompeuse », ajoutant qu’il allait lancer des consultations publiques pour « mieux expliquer » le but de ce texte. Le parti au pouvoir ne ferme pas complètement la porte à un retour futur du projet de loi au Parlement.

https://www.lemonde.fr/international/article/2023/03/09/le-parti-au-pouvoir-en-georgie-annonce-le-retrait-du-projet-de-loi-controverse-sur-les-agents-etrangers_6164744_3210.html

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5 hours ago, olivier lsb said:

Je crois que c'est assez lié non ? Sinon on en reparle à la prochaine évocation sur ce fil des US en Irak ou des US quelque part dans le monde... :rolleyes:

Et tu peux étayer pourquoi? Cette loi serait imposé par la Russie à la Géorgie? Dans le cadre de l'invasion russe en Ukraine? Kobakhidze n'est pas assez radicalement anti russe à ton goût?

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il y a 22 minutes, g4lly a dit :

Et tu peux étayer pourquoi? Cette loi serait imposé par la Russie à la Géorgie? Dans le cadre de l'invasion russe en Ukraine?

Les mêmes causes engendrent les mêmes effets: en Biélorussie, ce fût le bourrage des urnes pro-Russes du régime de Loukachenko, qui déclencha les manifestations montres à l'époque. Peine perdue pour les opposants. En Ukraine, un projet de loi visant un rapprochement avec l'UE, porté par Ianoukovitch dans le contexte de l'élection présidentielle et pour lequel il lui fut exigé par VVP à Sotchi, un retrait quelques semaines avant la présentation devant la Rada. J'avais partagé un excellent documentaire sur le sujet, avec des témoignages de Kuleba, Hollande et autres témoins des négociations à l'époque. On connait la suite pour l'Ukraine.

En Géorgie, c'est peu ou proue la même chose: une loi sur les agents de l'étranger, calquée sur celle de la Russie. Une forte immigration Russe, qui pourrait se retourner à l'avenir contre le pays et qui créé des tensions intérieures, au regard de la passivité des Russes immigrés face au conflit en cours, rappelant aux Géorgiens le mauvais souvenir de 2008. J'avais partagé un article sur la question, ou les Russes expatriés ne comprenaient pas pourquoi les Géorgiens leurs paraissaient si hostiles....ni ne savaient qu'il fallait pas se rendre en Ossétie ou Abkhazie, la publicité de ces territoires occupés par la Russie n'ayant pas toujours été bien faite à domicile.

Je crois que dans le fond, faut pas chercher midi à quatorze heures: 20 ans après la révolution des roses, le spectacle d'un pays qui emprisonne et empoisonne un ancien président élu, ça doit moyennement réjouir une population qui, à un moment et peut être toujours maintenant, a pu massivement caresser le rêve de rejoindre l'UE et/ou l'OTAN. A très court terme, on voit aussi mal comment la Russie pourrait gérer un second front en Géorgie, en cas de renversement du pouvoir. La manœuvre législative sur un durcissement des lois à l'encontre des ONG ou association, dans le contexte de la guerre en Ukraine, peut sans risque être interprétée comme une manœuvre prophylactique pour aider le pouvoir en place, pro Russe, à conserver le pouvoir. Naturellement, on n'aura pas de papier signé sur Kremlin sur la question. 

Bref, pour ce fil "considérations géopolitiques", c'est à mes yeux le même combat pour l'Ukraine que pour une certaine frange de la population Géorgienne.  

Modifié par olivier lsb
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il y a 39 minutes, olivier lsb a dit :

Je crois que dans le fond, faut pas chercher midi à quatorze heures: 20 ans après la révolution des roses, le spectacle d'un pays qui emprisonne et empoisonne un ancien président élu, ça doit moyennement réjouir une population qui, à un moment et peut être toujours maintenant, a pu massivement caresser le rêve de rejoindre l'UE et/ou l'OTAN.

Les victimes de Saakachvili probablement sont satisfaites de le savoir en prison :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mikheil_Saakachvili#Poursuites_judiciaires

Le 15 août 2017, dans une interview accordée à l'édition ukrainienne de « Observer », Nana Kakabadze, militante géorgienne des droits de l'homme, leader de l'ONG « Anciens prisonniers politiques pour les droits de l'homme » et du mouvement populaire « Justice », a déclaré que, selon elle, les accusations portées par le Bureau du Procureur général géorgien ne reflétaient pas pleinement les crimes commis pendant la présidence de Saakachvili. Selon elle, sous la présidence de Saakachvili, la Géorgie comptait le plus grand nombre de prisonniers au monde. Selon Kakabadze, quand Saakachvili est arrivé au pouvoir il y avait 5700 prisonniers ; un an plus tard ce nombre était de 12000. Pendant toute la durée de la présidence de Saakachvili, elle estime qu'il y aurait eu entre 25000 à 30000 prisonniers. Elle met par ailleurs en avant les tortures de les « traitements inhumains » infligés aux prisonniers. Kakabadze fait également état des cas où les forces de police ont tiré dans la rue sur des « gens innocents », surtout des « jeunes ». Pour sa seule organisation, elle dénombre 150 noms de personnes « tuées là, dans la rue ». Selon Kakabadze, dans la plupart des organisations non gouvernementales indépendantes qu'il a dissoutes, Saakachvili « soudoyait les gens », créait des fonds informels et forçait ses opposants à y transférer leurs fonds. Ces fonds étaient par ailleurs sobrement baptisés « Fonds pour le développement du Bureau du Procureur », « Fonds pour le développement du Ministère de l'intérieur ». En outre, elle accuse Saakachvili d'avoir, pendant sa présidence, organisé et fait prospérer un racket d'état. Kakabadze détaille ainsi l'impressionnant système mis en place permettant de procéder rapidement à la création d'entreprises, placé sous la coupe de Saakachvili et son équipe. « Seules trois ou quatre personnes contrôlaient tout ».

https://www.nouvelobs.com/monde/20131029.OBS3145/georgie-le-depart-de-saakachvili-la-fin-d-un-systeme-brutal-et-repressif.html (29 octobre 2013)

Charles Urjewicz, historien spécialiste de la Géorgie

On imagine mal le ressenti des Géorgiens vis-à-vis de Saakachvili et son équipe et leur volonté de les voir payer pour les crimes commis. Beaucoup de gens ont été touchés par ce système brutal et répressif qui s'était abattu sur les Géorgiens durant ces dernières années, en particulier dans le monde de l'économie ou contre de pauvres gens qui avaient commis des fautes mineures mais se retrouvaient en prison.

Le pouvoir aujourd'hui freine les pulsions de vengeance qui émanent d'une partie très large de la population.

Le 09/07/2018 à 19:47, Kiriyama a dit :

Bonsoir,

Un livre que j'ai acheté d'occasion et que je dévore : La tragédie géorgienne.

180709075653372277.jpg

Il a été écrit par une diplomate française, qui a aussi été ministre des Affaires étrangères de la Géorgie. 

Elle commence son récit par sa prise de fonction et, si au départ elle est convaincue par le dynamisme de Saakachvili, elle ne tarde pas à déchanter devant ce qui s'avère une véritable mafia qui n'a rien perdu des habitudes soviétiques.

On y découvre aussi l'énorme erreur de calcul des américains qui ont tardé à réaliser à qui ils avaient affaire. 

Modifié par Wallaby
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59 minutes ago, olivier lsb said:

Je crois que dans le fond, faut pas chercher midi à quatorze heures: 20 ans après la révolution des roses, le spectacle d'un pays qui emprisonne et empoisonne un ancien président élu, ça doit moyennement réjouir une population qui, à un moment et peut être toujours maintenant, a pu massivement caresser le rêve de rejoindre l'UE et/ou l'OTAN.

J'ai raté un truc. Le gouvernement actuel de Géorgie et farouchement anti-russe, pro-européen et pro-OTAN ... il travaille a l'adhésion de la Géorgie dans l'Union etc.

Et tu lui reproche de ne pas encore être assez anti-russe?! Et donc tu souhaite un coup d'état en Géorgie ... pour que le pays devienne dirigé par qui?!

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il y a 8 minutes, g4lly a dit :

J'ai raté un truc. Le gouvernement actuel de Géorgie et farouchement anti-russe, pro-européen et pro-OTAN ... il travaille a l'adhésion de la Géorgie dans l'Union etc.

Et tu lui reproche de ne pas encore être assez anti-russe?! Et donc tu souhaite un coup d'état en Géorgie ... pour que le pays devienne dirigé par qui?!

Houlà du calme. Je ne reproche rien à quiconque: il y a des manifestants, je propose une explication. C'est toi qui parle de coup d'Etat. 

Le gouvernement actuel est celui d'un parti, qui est lui même dirigé par un oligarque, dont l'essentiel de la fortune vient de Russie. Bon pourquoi pas, mais je n'oublie pas que Ianoukovitch en personne, pour recoller au sujet, s'était fait élire sur la promesse de rejoindre l'UE. Et que c'est en trahissant cette promesse qu'il s'est fait dégager. On a un témoignage de Kuleba, l'actuel MAE Ukr, qui explique le "contrat social" de l'époque: "on sait que Ianoukovitch est une ordure, corrompu et pas fiable, mais tant qu'il nous emmène sur la voie de l'UE, on lui pardonnera tout"

https://www.france.tv/documentaires/politique/4177258-ukraine-chronique-d-une-guerre-annoncee.html

(désolé, c'est le service public... Donc pas d'extraits possible à la minute précise, depuis sur Youtube. Mais la qualité du documentaire et des témoignages, dont celui de l'ancien PR Hollande, vaut largement l'inscription).

De faire, on pouvait déjà lire ceci en juin dernier, au sujet de la Géorgie:
https://www.lemonde.fr/international/article/2022/06/23/l-avenir-europeen-de-la-georgie-en-suspens_6131651_3210.html

Citation

L’avis de la Commission européenne est un revers pour la Géorgie, dont plus de 80 % de la population soutient l’adhésion à l’UE. Environ 120 000 personnes, drapeaux européen et géorgien à la main, ont défilé lundi à Tbilissi pour réclamer l’adhésion à l’UE. Plusieurs organisations pro-européennes et l’ensemble des formations d’opposition avaient appelé à une « marche pour l’Europe » afin de « prouver l’engagement du peuple géorgien dans son choix européen et dans les valeurs occidentales ».

Cette manifestation, d’une ampleur sans précédent, visait aussi à protester contre le gouvernement, accusé d’avoir échoué volontairement à obtenir la candidature à l’UE. « L’Europe est un choix et une aspiration historiques pour les Géorgiens, pour lesquels toutes les générations ont fait des sacrifices », ont rappelé les organisateurs dans leur communiqué.

Une autre manifestation est prévue vendredi. Un « nouveau mouvement populaire », incluant des partis d’opposition mais dominé par des militants civils, doit également voir le jour, a annoncé l’un des organisateurs, le militant des droits humains Shota Digmelashvili. « Nous formulerons nos demandes au gouvernement et, s’il ne les satisfait pas, une résistance non violente balaiera tous ceux qui font dérailler la Géorgie de son chemin européen », a-t-il prévenu.

Il semblerait qu'il y ait en Géorgie, comme il y eut à l'époque en Ukraine avant Maïdan, la suspicion d'une certaine duplicité de la part du pouvoir en place, qui ne peut se permettre d'être trop ouvertement anti UE au risque de ne pas franchir le seuil du pouvoir. 

Plus récemment:
https://www.lemonde.fr/international/article/2023/03/08/la-georgie-ouvre-la-chasse-aux-agents-etrangers_6164614_3210.html

Citation

[...] L’alignement progressif de Tbilissi sur Moscou s’est aussi vérifié ces dernières semaines avec les problèmes rencontrés par les dissidents russes tentant de trouver refuge en Géorgie. Le 14 février, alors qu’elle revenait d’Arménie, l’activiste russe Anna Rivina, fondatrice d’une ONG de défense des droits des femmes, s’est vu refuser l’entrée du territoire géorgien, où elle résidait depuis plusieurs mois. Quelques jours plus tôt, elle avait été déclarée « agent étranger » par la justice russe. « Il semble y avoir une coordination étroite avec le Kremlin : [Bidzina Ivanichvili] reçoit régulièrement des éloges de Moscou pour sa “résistance à la pression occidentale” », explique au Monde Giorgi Badridze, expert en relations internationales et ancien diplomate.

« Contraire aux normes de l’UE »

Soixante-trois organisations de la société civile et médias ont annoncé qu’ils ne respecteraient pas la loi si elle était promulguée. Plusieurs ONG internationales, comme Reporters sans frontières et Amnesty International, ont condamné le texte. Les diplomates occidentaux ne sont pas en reste. « Aujourd’hui est un jour noir pour la démocratie géorgienne », a réagi l’ambassade des Etats-Unis dans un communiqué. « Le projet de loi est contraire aux valeurs et normes de l’UE et incompatible avec les aspirations européennes de la Géorgie », a déclaré au Monde Sheraz Gasri, ambassadrice de France en Géorgie.

« L’objectif de Bidzina Ivanichvili est de faire en sorte que l’UE rejette le statut de candidat de la Géorgie, explique au Monde Giorgi Badridze. Il pouvait prétendre mener une politique pro-occidentale tant qu’il n’y avait pas beaucoup d’exigences en matière de réformes. Mais la demande du statut de pays candidat [déposée en mars 2022] a été le moment de vérité : l’UE a dû examiner les antécédents de la Géorgie et poser des conditions préalables spécifiques pour s’assurer que le pays était éligible. »

Or, poursuit M. Badridze, ces conditions « sont en conflit direct avec les intérêts de l’oligarchie. La majorité des Géorgiens étant résolument proeuropéens, la tactique d’Ivanichvili consiste à faire en sorte que ce soit l’UE qui refuse la candidature géorgienne. Sa véritable priorité est de garder sa mainmise sur le pouvoir, et il semble devenir un peu désespéré. La loi sur les agents étrangers est la mesure la plus imprudente qu’il ait jamais prise ». Comme le montre la réaction de la rue géorgienne.

 

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Donc les électeurs Géorgiens sont des truffes et ont voté pour des prorusse alors qu'ils sont antirusse... mais LeMonde lui sait que ce sont des truffes ... et ça mérite un "coup d'état".

Cette approche de la démocratie m'effarera toujours, sous entendu les géorgiens semblent trop con pour voter bien, mieux vaut qu'ils fassent de bonne révolution à la place, pour que ce soit bien clivant et bien violent et qu'on puisse en faire 5 colonne à la une pendant des mois.

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Le gvt géorgien est pro russe. Il s'est fait élire sur un programme d'ouverture vers l'ouest, mais il est au main de l'oligarque milliardaire pro russe qui a financé le parti en question. Étant le 1er ministre il mène maintenant sa "vraie" politique ... Téléguidée par Moscou.

La Présidente issue du même parti est elle une vraie démocrate avec de vraies aspirations de liberté et acquise aux valeurs occidentales.

Elle est coincé par le gvt ou parlement composé à plus de 80% de véritables pros russes ou d'éléments retournés ...

Un peu le scénario de l'Ukraine avant la prise de la Crimée.

Le peuple est lui, en gros, inversement pro occidental et pro européen à la même proposition, aux alentours des 70 à 80 %.

Situation explosive et ingérence clairement russe. 

Le peuple a été plus ou moins trompé sur les motivations réelles des gens qu'il a élus ...

Raccourci, grosso modo ...

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9 minutes ago, jojo (lo savoyârd) said:

Le peuple a été plus ou moins trompé sur les motivations réelles des gens qu'il a élus ... grosso modo ...

Grosso modo la même chose qu'en France à chaque élection ... ils ont qu'a attendre les prochaines ça leur apprendra la démocratie.

On ne peut pas d'un coté condamner l'invasion de son voisin, et de l'autre soutenir les insurrections à la moindre entorse dans des promesses électorales.

En plus c'est amusant qu'une loi de transparence ... produise autant d'opposition. Les géorgiens seraient contre la transparence? En France on se plaint de l'ingérence "russe" mais quand les géorgien s'intéresse à l'ingérence ... étonnamment c'est mal?

Si la révolution réussie on va se marrer avec le retour de l'apatride, multi récidiviste Saakachvili dont même les ukrainiens ne veulent plus ... ça va être une belle image ...

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Sinon, on y est ... Phase 1, le temps de la menace :

 

"La Russie a présenté vendredi comme une "tentative" de coup d'État occidental les manifestations massives en Géorgie qui ont contraint le gouvernement à abandonner un projet de loi comparé par ses détracteurs à une législation russe répressive.

Rapprochant la situation de celle de l'Ukraine en 2014, le représentant du ministère des Affaires étrangères russe en Crimée a incité les Géorgiens à y "réfléchir à deux fois" avant de pousser plus loin dans l'opposition à leur gouvernement."

https://www.bfmtv.com/international/europe/ukraine/reflechissez-bien-la-russie-menace-la-georgie-de-connaitre-le-meme-sort-que-l-ukraine_AP-202303100500.html

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Les gars n’ont peur de rien. Il prennent une taule monumentale en Ukraine qui décrédibilise leur armée pour vingt ans mais annoncent qu’ils referont la même en Géorgie si besoin. 

Ou alors ils considèrent les Georgiens comme des gueux armés de fourches et comptent sur eux pour se refaire une réputation militaire. 

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