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Invité barbaros pacha

Medvedev-Erdogan: l'Ossétie du Sud et l'économie au menu des entretiens


Image IPB


MOSCOU, 13 août - RIA Novosti. Une rencontre du président russe Dmitri Medvedev avec le premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, en visite en Russie, consacrée à la situation en Ossétie du Sud (république autoproclamée sur le territoire géorgien) et des questions économiques, a débuté à Moscou.

M.Erdogan a dit que son pays était solidaire de la Russie dans la situation autour de l'Ossétie du Sud, alors que M.Medvedev a estimé que "les pays aussi proches que la Russie et la Turquie" devaient "faire le point de leurs relations en cas de problèmes". "Malheureusement, il y a assez de problèmes, notamment la récente agression géorgienne contre l'Ossétie du Sud", a ajouté le président russe.

M.Medvedev a déclaré que les relations russo-turques avaient un grand potentiel économique avant de rappeler que les échanges commerciaux entre les deux pays avaient "atteint 25 milliards de dollars". M.Erdogan a, pour sa part, qualifié la Russie de "partenaire économique N°1" de la Turquie.


>>>> http://fr.rian.ru/world/20080813/116020351.html



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M.Erdogan a dit que son pays était solidaire de la Russie dans la situation autour de l'Ossétie du Sud, alors que M.Medvedev a estimé que "les pays aussi proches que la Russie et la Turquie" devaient "faire le point de leurs relations en cas de problèmes". "Malheureusement, il y a assez de problèmes, notamment la récente agression géorgienne contre l'Ossétie du Sud", a ajouté le président russe.

M.Medvedev a déclaré que les relations russo-turques avaient un grand potentiel économique avant de rappeler que les échanges commerciaux entre les deux pays avaient "atteint 25 milliards de dollars". M.Erdogan a, pour sa part, qualifié la Russie de "partenaire économique N°1" de la Turquie.

Une telle ambiance de camaraderie va ravir les Etats-Unis !  =)

Si la Turquie se tourne vers Moscou, on va souffler en Europe sur le dossier de l'adhésion  =D

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Des chars d'assaut russes sont entrés dans la ville portuaire géorgienne de Poti, escortant des camions de transport de troupes vers le port, ont déclaré des témoins, ce que Moscou a démenti.

"Il y a quelques minutes, ils sont entrés dans Poti dans des chars. Certains soldats portent des insignes bleus, ça devrait vouloir dire que ce sont des soldats de la paix", a déclaré un employé des services portuaires, Nikoloz Gogoli, joint par téléphone vers 9h00 GMT.

Interrogé à ce propos, le chef d'état-major adjoint de l'armée russe, Anatoli Nogovitsine a répondu: "Il n'y a ni blindé russe ni troupes russes en ce moment dans la ville de Poti." Il n'a pas fait d'autres commentaires.

Gogoli a précisé que le convoi de chars n'était pas entré dans le port lui-même mais avait fait route vers une ancienne base militaire.

Les gardes à l'entrée du port ont indiqué que les blindés escortaient des camions de transport et qu'ils avaient quitté les lieux une fois les camions garés à l'intérieur de la zone portuaire.

Un garde a vu un camion transportant une vingtaine d'hommes et a reconnu l'uniforme du contingent de maintien de la paix.

Le capitaine du port de Poti a déclaré que les troupes russes avaient coulé six vedettes géorgiennes, sans doute à l'aide d'explosifs, après avoir averti les badauds de rester à l'écart.

(Reuters)

Dans six mois, ils déclareront encore voir des chars russes ...

Des russes qui préviennent avant de tout faire sauter, les temps changent ...

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Invité barbaros pacha

Une telle ambiance de camaraderie va ravir les Etats-Unis !  =)

Si la Turquie se tourne vers Moscou, on va souffler en Europe sur le dossier de l'adhésion  =D

On tournera jamais vers Moscou, mais la Russie est notre premier partenaire economique, le but de la Turquie est de s'entedenre et commercer avec tous ses voisins sans exception (enfin ceux qui menace pas les interets de la Turquie), on parle avec le Heezb, Israel, Iran, Syrie, Arabie Saoudite, Pakistan, Russie, Tchetchenes, Georgiens, etc...

On importe 65% de notre gaz de Russie, 20% d'Iran, 10% d'Algerie et le reste 5%...

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Invité barbaros pacha

Un navire russe écarté par l'Otan


L'Otan a interdit à un navire russe de participer à une patrouille multinationale anti-terrorisme en Méditerranée, apparemment en guise de représaille à l'offensive militaire russe en Géorgie, a indiqué mercredi un diplomate de l'Otan. Le patrouilleur Ladny, de la flotte russe en Mer Noire, devait prendre part à l'opération "Active Endeavour" de l'Otan en août et septembre, qui prévoit des exercices de lutte anti-terroriste et de recherche et sauvetage en mer, avait annoncé la marine russe le mois dernier. Ariivé sur les lieux de l'opération au large de la Turquie, le navire a vu son autorisation retiré par le commandement de l'Otan.

>>>> http://www.lejdd.fr/cmc/scanner/international/200833/un-navire-russe-ecarte-par-l-otan_140720.html?popup
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Un navire russe écarté par l'Otan

L'Otan a interdit à un navire russe de participer à une patrouille multinationale anti-terrorisme en Méditerranée, apparemment en guise de représaille à l'offensive militaire russe en Géorgie, a indiqué mercredi un diplomate de l'Otan. Le patrouilleur Ladny, de la flotte russe en Mer Noire, devait prendre part à l'opération "Active Endeavour" de l'Otan en août et septembre, qui prévoit des exercices de lutte anti-terroriste et de recherche et sauvetage en mer, avait annoncé la marine russe le mois dernier. Ariivé sur les lieux de l'opération au large de la Turquie, le navire a vu son autorisation retiré par le commandement de l'Otan.

L'exercice FRUKUS est annulé aussi.

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Condoleezza Rice a prévenu que la Russie n'avait plus la puissance de l'URSS. (Reuters)

Entre Moscou et Washington, rien ne va plus. La crise géorgienne a réveillé les vieux antagonismes. Et laissé place à une escalade verbale entre les deux grandes puissances. Côté américain, l'heure est au soutien clairement affiché à la Géorgie, contre "l'agression" russe. Pour preuve, George W. Bush a décidé d'envoyer sa secrétaire d'Etat à Tbilissi, ce jeudi. Et ce, dixit Bush, pour "témoigner de notre solidarité envers le peuple géorgien". Sur la route de Tbilissi, Condoleezza Rice fera un arrêt par le fort de Brégançon, dans le Var, pour rencontrer Nicolas Sarkozy.

Dans une allocution télévisée, le président américain n'a pas caché son impatience face à l'attitude de la Russie. Il a vivement dénoncé les violations répétées du cessez-le-feu. Mercredi l'armée russe est entrée dans Gori, ville située sur l'axe stratégique est-ouest entre l'Ossétie du Sud et Tbilissi. Une présence qui va à l'encontre du plan de paix proposé par Nicolas Sarkozy au nom de l'Union européenne et accepté par la Russie et la Géorgie mardi. Celui-ci prévoit en effet le retrait des armées russe et géorgienne sur leurs positions antérieures au conflit. Mais jeudi, le Kremlin a annoncé que ses troupes resteraient encore deux jours dans la ville de Gori. Les soldats russes occuperaient également le port de Poti.

"Nous ne sommes plus en 1968"

Mercredi, George W. Bush a demandé à la Russie de cesser toute action militaire sur le territoire de son voisin et de retirer ses troupes. "Pour commencer à réparer les dommages faits à ses relations avec les Etats-Unis, l'Europe et d'autres pays, et commencer à restaurer sa place dans le monde, la Russie doit tenir sa parole et agir pour mettre un terme à cette crise", a-t-il estimé, promettant de "mobiliser le monde libre dans la défense d'une Géorgie libre". Même son de cloche du côté de Condoleezza Rice. "J'ai entendu le président russe dire que ses opérations militaires étaient terminées. Je dis qu'il est temps que le président russe respecte sa parole", a-t-elle lancé. Le ton de la secrétaire d'Etat a même été plus cassant. "Nous ne sommes plus en 1968 et à l'invasion de la Tchécoslovaquie, quand la Russie pouvait menacer un voisin, occuper sa capitale, renverser son gouvernement et s'en tirer. Les choses ont changé", a-t-elle rappelé.

La réponse de Moscou ne s'est pas fait attendre. Le vice-Premier ministre russe, Sergueï Ivanov, a déclaré que l'intervention en Géorgie était comparable à la réponse américaine aux attaques du 11-Septembre. Interrogé par la BBC, le ministre a par ailleurs exprimé sa surprise face à la condamnation internationale de l'opération russe. Depuis le début de la crise, Moscou estime qu'elle n'a fait que réagir en légitime défense - ses soldats de la force de paix internationale déployée en Ossétie du Sud ont été attaqués - et pour protéger les populations, au nom justement de ce mandat international. "Nous avons juste réagi parce qu'il n'y avait pas d'autre option. N'importe quel pays civilisé se serait comporté de la même façon" a déclaré Sergueï Ivanov. Mardi, aux côtés de Nicolas Sarkozy à Moscou, le président Dmitri Medvedev avait tenu le même discours, estimant que son pays avait été "contraint" de réagir. Le ministre russe a par ailleurs exhorté Washington à choisir entre "un projet virtuel" - la Géorgie - et "un véritable partenariat" avec la Russie.

Paris espère une résolution

Entre Washington et Moscou, la France se retrouve un peu coincée. Et avec elle toute l'Union européenne. Dans l'entourage du président français, on estime que les Etats-Unis sont sur le banc de touche dans la médiation internationale, car trop proches de la Géorgie. Paris espère désormais faire approuver d'ici la fin de la semaine par le Conseil de sécurité des Nations unies son plan de paix, car seul un passage par l'ONU le rendra contraignant pour les parties en conflit.

Seul problème: pour faire accepter son plan par Tbilissi - alors même que celui-ci n'inclut pas la reconnaissance de la souveraineté territoriale de la Géorgie - Nicolas Sarkozy aurait promis à son homologue géorgien, Mikhaïl Saakachvili, que la résolution de l'ONU évoquerait cette question ainsi que l'obligation, pour la Russie, de respecter le non-recours à la force. Mais cette version remaniée devrait faire tiquer les Russes, qui disposent d'un droit de veto aux Nations unies. Dans ce conflit, Paris se livre à un difficile jeu d'équilibriste. Jusqu'à présent, la présidence française a été efficace dans la région et Moscou a montré qu'elle acceptait le rôle de l'UE dans la résolution du conflit. Mais la visite de Condoleezza Rice en France pourrait contraindre Nicolas Sarkozy à prendre des décisions susceptibles de rompre le fragile équilibre.

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On tournera jamais vers Moscou, mais la Russie est notre premier partenaire economique, le but de la Turquie est de s'entedenre et commercer avec tous ses voisins sans exception (enfin ceux qui menace pas les interets de la Turquie), on parle avec le Heezb, Israel, Iran, Syrie, Arabie Saoudite, Pakistan, Russie, Tchetchenes, Georgiens, etc...

On importe 65% de notre gaz de Russie, 20% d'Iran, 10% d'Algerie et le reste 5%...

De fait la Turquie se tourne DEJA vers la Russie... Faut pas jouer les hypocrite, la Turquie a BESOIN de la Russie, le reste de l'Europe aussi d'ailleurs, sauf ceux qui se chauffent au solaire  :lol:

Nous ne sommes plus en 1968 et à l'invasion de la Tchécoslovaquie, quand la Russie pouvait menacer un voisin, occuper sa capitale, renverser son gouvernement et s'en tirer. Les choses ont changé", a-t-elle rappelé.

C'est vrai, maintenant nous sommes en 2008 et c'est les USA qui entrent en Yougoslavie, Irak, Afghanistan et y déposent le pouvoir en place avec toute la diplomatie qu'on leur connaît, et il est vrai que leur argumentaire est des plus persuasifs, Missiles tactiques, carpet bombing, frappes "chirurgicales", colateral damages... Hummm qu'il est bon le vent de la liberté quand il charrie une bonne odeur de napalm cuisant de la chair humaine.  :P

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Mon cher Berkut, n'est-ce pas un jeu dangereux pour la Russie de vouloir affronter les USA ou le monde occidental par interposition ou zones d'influences sans affrontement direct ?

L'URSS s'est écroulée, ne crois-tu pas que les Américains attendent cela à nouveau de la part des Russes ?!

Une course à l'armement qui a ruiné l'URSS par exemple.

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La Russie a une puissance énergétique phénoménale ... Ce n'est pas pour rien que la Russie sponsorise l'Iran  ^-^.

Pour le moment, les Américains sont en position de faiblesse car sur plusieurs fronts tandis que la Russie vient de donner une démonstration de force symbolique.

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La Russie a une puissance énergétique phénoménale ... Ce n'est pas pour rien que la Russie sponsorise l'Iran  ^-^.

Pour le moment, les Américains sont en position de faiblesse car sur plusieurs fronts tandis que la Russie vient de donner une démonstration de force symbolique.

Tu as raison !

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:O

Les forces armées arméniennes ont violé le cessez le feu.

[ 13 août 2008 11:25 ] 

Bakou. Mahbouba Gassimbayli - APA. Les forces armées arméniennes tranchées dans le district de Icevan de l’Arménie ont tiré le 12 août de 18.45 à 18.50 sur les positions de l’armée azerbaïdjanaise déployé dans les hauts vallées du district de Gazakh de la République azerbaïdjanaise, les troupes armées arméniennes tranchées dans le village Kuropatkino du district de Hocavend de l’Azerbaïdjan ont tiré vers 18 heures, vers 20.30 et 21.30, les forces armées arméniennes tranchées dans le district de Fuzouli de l’Azerbaïdjan ont tiré du 22.35 à 23.45, les forces armées arméniennes tranchées dans le district de Tartar de l’Azerbaïdjan ont tiré le 13 août vers 06 heures matin par intervalles sur les positions de l’armée azerbaïdjanaise par les mitrailleuses et les fusils d’assaut, a rapporté APA, citant le Ministère azerbaïdjanais la défense. L’armée azerbaïdjanaise a riposté, il n’y a pas de victime.

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Beau mouvement

La guerre est décidément la continuation de la politique par d'autres moyens. Dans le cas géorgien, alors que la situation n'est toujours pas claire, les Etats-Unis ont opéré un mouvement qui me semble absolument remarquable, au travers de la dernière déclaration de G.W. Bush.

En indiquant que les forces US allaient envoyer une aide humanitaire en Géorgie (sachant qu'il avait vigoureusement condamné la réponse russe sans mettre en évidence le rôle géorgien), il veut contraindre la Russie à l'arrêt des opérations.

L'équation est simple : des C-17 dans les airs et des militaires US au sol, c'est faire courrir le risque de pertes collétarales américaines et de solides complications militaro-diplomatiques en perspective. Le tout, en n'évoquant nullement la perspective d'un engagement US en Géorgie. Au final, le meilleur soutien imaginable dans l'équation stratégique actuelle.

source athena...  c'est  soit facteur de paix, soit le plus gros multiplicateur possible de risque de dérapage !!!!!

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En tout cas, les russes ne lacheront pas sur un point : le statut des provinces séparatistes.

En effet, je vois mal comment des régions bombardées, détruites et massacrées par la Géorgie pourraient vouloir s'y rattacher. Bush peut aller se brosser, et les géorgiens faire une croix dessus. Je crois que malgrès leurs palabres, ils ne se font plus tellement d'illusions là dessus...

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Pour le nouveau match Azerbaïdjan/Arménie, ça devra se passer sur un autre sujet. Merci. A moins que je renomme le sujet... Faudra voir.

Mani, la Russie n'a pas besoin de se relancer dans une nouvelle course à l'armement, elle dispose d'une arme déjà redoutable, l'Energie. sans avancer le moindre pion militaire, la Russie peut faire plier la grande majorité de ses voisins et par effet domino, pas mal de monde à travers le globe et ça les iouesses l'ont compris, un peu tard certes mais ils essaient de faire leur possible pour sanctuariser leurs accès à cette énergie. D'où une politique outrancière qui les dessert et dessert tous ceux qui les suivent.

Si des conseillers us ou des soldats us se mêlent à des troupes géorgiennes lors d'opérations contre les territoires séparatistes, ils repartiront en bodybags comme les autres. Israël l'a compris et rapatrié ses troupes. Jouer au con alors qu'il y a une dangereuse proximité de matériels et une tension palpable c'est typique des américains, sachant très bien que si ça barde, chez eux, ça sera tranquille. Voyons voir si comme d'habitude l'UE va faire la limace et attendre que ça passe sous un caillou ou si par miracle ils vont essayer d'éviter que ça pète. Car si ça pète, les premiers à morfler économiquement parlant ce ne sera pas Washington mais l'UE toute entière (et quelques membres OTAN de la région)

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Les collègues de Joseph Henrotin viennent d'apposer une très bonne analyse, dans le journal Belge La Libre Belgique.

Les enjeux de la guerre en Géorgie

ALAIN DE NEVE ET TANGUY STRUYE DE SWIELANDE RESPECTIVEMENT CHARGÉ DE RECHERCHES À L'INSTITUT ROYAL

Mis en ligne le 14/08/2008

La Russie sort de pas moins de 15 années d'hibernation. Bien que disposant de moyens encore réduits, la Russie parvient progressivement à se repositionner sur l'échiquier international.

La situation en Géorgie ce jeudi 14 août

On pensait l'Europe pour un temps à l'abri d'une guerre à sa périphérie : la "troisième guerre balkanique", qui avait débuté voici 17 ans, aurait été presque cataloguée parmi les multiples catharsis meurtrières d'une décennie post-guerre froide dont les identités jadis muselées erraient alors en perdition. L'indépendance autoproclamée du Kosovo, dont la crainte était qu'elle encourage les mouvements indépendantistes à la sécession, semble, en l'occurrence, avoir plutôt précipité un Etat à prévenir toute perspective de déstructuration plus avancée de son unité territoriale.

Ce nouveau conflit qui s'invite dans le jeu, déjà fort complexe, des rapports de forces intra-européens et inter-régionaux, est illustratif du phénomène de résurgence des "proxi-wars", soit des conflits opposant les grandes puissances à travers leurs entités fidélisées ou leurs États clients; une méthode qui fut souvent mise en oeuvre du temps de la guerre froide.

Le conflit actuel entre la Géorgie et la Russie est éclairant à plus d'un titre. Tout d'abord, dans sa dimension géopolitique. Au-delà du différend en matière de souveraineté, la crise actuelle revêt des enjeux multiples et complexes qui font d'elle un indicateur valable des tendances qui s'établiront à moyen et long termes. La Russie n'a jamais accepté son éviction du Caucase à la suite de la dissolution de l'Union soviétique. Trop faible durant les années 1990 et au début des années 2000, Moscou a récemment su tirer profit de la manne pétrolière et gazière pour exiger de jouer un rôle résolument actif aux côtés des puissances influentes que compte le monde.

La Russie sort, en effet, de pas moins de 15 années d'hibernation. Son réveil ne saurait passer inaperçu. Bien que disposant de moyens encore réduits, la Russie parvient progressivement à se repositionner sur l'échiquier international. Elle essaie de ne plus subir les faits mais de définir elle-même le cadre dans lequel elle entend agir. La Russie souhaite ainsi réinvestir l'Eurasie, y rétablir sa sphère d'influence : ce n'est un secret pour personne. Plus précisément, il s'agit de contrer le rapprochement de la Géorgie avec l'OTAN et l'UE, et d'éviter que l'organisation régionale GUAM (Géorgie, Ukraine, Azerbaïdjan et Moldavie) puisse servir de zone tampon et freiner les avancées russes.

Pour la Russie, il est primordial de veiller à créer la plus grande instabilité possible en Géorgie : une Géorgie faible et instable, selon la Russie, s'avère un piètre candidat à une adhésion à l'OTAN ou à l'UE, même si cette perspective s'avérait lointaine bien avant l'éclatement de la crise.

Les enjeux du conflit ne se réduisent toutefois pas au rétablissement d'une sphère d'influence. Il s'agit également de poursuivre des visées énergétiques. La Géorgie voit passer sur son territoire un oléoduc (reliant Bakou, Tbilissi et Ceylan) destiné au transit du pétrole de la Caspienne vers l'Europe, notamment. Or, cet oléoduc ne passe pas par le territoire russe. Cette infrastructure s'avère primordiale pour l'UE qui peut ainsi compter sur un axe de transit échappant au contrôle de Moscou. Or, une instabilité accrue dans le Caucase permettrait en toute logique à la Russie de promouvoir les routes énergétiques traversant son territoire.

Enfin, un troisième enjeu non négligeable est le regain d'influence stratégique dans la Mer Noire. À l'exception de la base de Sébastopol (Crimée) dont le contrat de concession expire en 2017 (pour retourner sous autorité ukrainienne), le statut de la flotte russe en Mer Noire est fragilisé. Et si le port de Novorossisk peut se révéler une alternative intéressante, l'Abkhazie, deuxième région séparatiste de la Géorgie, apparaît encore plus intéressante en vue d'édifier une future base pour les besoins la flotte russe située dans cette zone.

Pour les Etats-Unis, le principal enjeu est de freiner les avancées de la Russie vers le Caucase, ce qui garantirait à celle-ci un accès aux mers chaudes. Aussi, on comprendra pourquoi la Géorgie est pour Washington l'Etat pivot du Caucase par excellence. Pour certains pays européens (dont la Pologne et les pays baltes) l'objectif est de créer un "cordon démocratique". Ce dernier s'étendrait de la région septentrionale de l'Europe de l'Est au Caucase et aurait pour objectif de freiner toute pénétration russe. Le conflit russo-géorgien risque fort, ensuite, de mettre les alliances et partenariats stratégiques à l'épreuve. Même si la Géorgie constitue aux yeux des Etats-Unis plus qu'un partenaire ou Etat ami, la Maison Blanche, malgré la fermeté des propos tenus par le Président Bush, demeure modérée dans la formulation de son désaccord à l'endroit des récents événements. La Russie demeure, il est vrai, un partenaire fondamental dans la question du nucléaire iranien et Washington a parfaitement conscience qu'aucune évolution positive de ce dossier n'est possible sans Moscou. Une des conséquences de ce conflit pourrait, dès lors, être une révision des perceptions que certains États européens, traditionnellement fidèles aux postures américaines, se font de la solidarité des Etats-Unis.

On peut, par ailleurs, s'interroger sur l'intransigeance des positions occidentales relatives à la révision, souhaitée par la Russie, du traité sur les forces conventionnelles en Europe. En suspendant sa participation au traité en raison des divergences d'interprétation apparues avec les pays de l'OTAN à l'endroit des dispositions contenues, la Russie n'était plus, tant politiquement que juridiquement, tenue d'informer ou d'échanger sur ses activités et déploiements militaires le long de ses frontières. Ce qui explique la fulgurance de l'intervention et son imprévisibilité.

Le conflit russo-géorgien tend, enfin, à démontrer qu'une révision du côté européen des idées reçues sur l'état des forces russes est à considérer avec le plus grand sérieux. Les experts occidentaux ont trop rapidement jugé l'état de préparation des forces armées russes. L'opinion publique tend à garder le souvenir de la première guerre de Tchétchénie, quand il ne s'agit pas de la déroute en Afghanistan dans les années 1980. Pourtant, la seconde vague d'opérations en Tchétchénie, entre 1999 et 2000, indiquait précisément que Moscou avait tiré les leçons de ses erreurs. La force de frappe russe repose désormais sur des opérations de "nettoyage" par l'artillerie lourde et les bombardements aériens. Ceci afin de permettre aux troupes d'évoluer dans un théâtre sécurisé.

Au-delà de cette confrontation physique entre Russes et Ossètes, c'est une opposition entre deux formes de méthode de guerre qui se joue en ces heures. La Géorgie a, en effet, été militairement instruite par les Etats-Unis, puissance avec laquelle de nombreux échanges d'officiers ont été réalisés dans l'optique d'une modernisation de l'outil militaire géorgien. Virtuellement donc, ce sont des cultures militaires et des concepts de forces très différents qui s'opposent et dont l'identité des protagonistes dépasse les seules forces physiques et matérielles aux prises sur le terrain.

Tout conflit se juge, toutefois, sur sa sortie de crise. Il reste aujourd'hui à savoir si tant la Russie que la Géorgie parviendront à déterminer avec lucidité le moment propice pou un arrêt des opérations et un retour à la table des négociations.

(*) Les auteurs s'expriment à titre personnel.

© La Libre Belgique 2008

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Je pense que ce qui se passe entre arméniens et azéris est intimement lié à la situation géorgienne et ne saurait en être disjointe.

L'axe Moscou/Erevan/Téhéran se frotte à l'axe Washington/Tbilissi/Bakou les enjeux sont multiples

-l'acheminement des hydrocarbures azéris

-la volonté des russes de reprendre la main dans le Caucase avec à la clef une insertion entre turcs et iraniens

-la volonté russe de conserver ses débouchés en Mer Noire

Cà en fait des choses et on courre à l'embrasement, les américains vont devoir sortir la boîte à gifle si les diplomates échouent. A un endroit où ils ne devaient pas trop envisagé d'aller...

Les affrontements arméniens azéris sont un moyens de mettre de l'huile sur le feu et de dissoudre le pb géorgien dans une cris eplus vaste et plus délicate...

Les iraniens doivent bénir les russes

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